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  • La France rurale est plus pauvre que les banlieues mais on n’y brûle pas de voitures…

    Un criminologue tient à l’antenne des propos de bons sens qui font du bien. Il a analysé la répartition de la pauvreté en France et constate que les zones les plus pauvres ne sont pas les banlieues mais la France rurale, notamment le Cantal. Et pourtant on n’y brûle pas de voitures et on n’y constate pas d’augmentation de la délinquance.

    Expliquer la délinquance des personnes d’origine immigrée par la pauvreté est donc bien un mensonge et une manipulation.

    http://www.medias-presse.info/la-france-rurale-est-plus-pauvre-que-les-banlieues-mais-on-ny-brule-pas-de-voitures/34316

  • Chronique de livre: Gottfried Feder, Critique nationale-révolutionnaire du capitalisme spéculatif

    2702592476.jpg"La source principale d'où le culte de Mammon tire sa force est l'afflux sans fin de biens acquis sans effort qui résulte de l'intérêt." Gottfried Feder

    Gottfried Feder est un nom qui ne vous dit peut-être rien. Né en 1883 à Wurtzbourg en Bavière, cet homme politique et économiste est lié au destin de l’Allemagne. Vétéran de la première guerre mondiale,  il développe, en parallèle de son engagement sous les drapeaux, une critique radicale du système bancaire. 1919 est l’année de parution de son œuvre la plus célèbre, Manifeste pour briser les chaînes de l'usure (Brechung der Zinsknechtschaft) et, dans la foulée, de la création du groupe « Deutschen Kampfbund zur Brechung der Zinsknechtschaft » qui réclamait, entre autre, la nationalisation des banques et l’abolition des intérêts bancaires. Il participe à la création du Parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiterpartei), qui changera bientôt de nom pour devenir le NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei). Adolf Hitler montera au pinacle Gottfried Feder pour ses talents d’économiste et ce dernier aura un rôle déterminant dans la ligne économique du parti.

    Les Editions de la Forêt, de nos camarades de Terre & Peuple, ont eu la bonne idée de rééditer le manifeste de Feder, agrémenté d’articles connexes sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin. Précédé d’une présentation du contexte historique rédigée par Pierre Vial, l’auteur rentre dans le vif du sujet et vise là où ça fait mal. Sa critique du capitalisme spéculatif est à la fois morale et économique. Il est cependant nécessaire de bien distinguer le capitalisme spéculatif, basé sur la prédation, la rente et le cumul à visée illimitée du capital, du capitalisme entrepreneurial. En effet ce dernier demeure dans le domaine du limité et est le plus souvent réinvestit contrairement au premier. Le prêt à intérêt est quant à lui le moyen par lequel le grand capital assoit sa puissance. L’auteur explique son principe de fonctionnement via les exemples des emprunts de guerre qui aboutissent, avec d’autres facteurs, à l’endettement de l’Allemagne. La critique de Feder s’accompagne naturellement de propositions et de mesures concrètes détaillées ; citons parmi elles la conversion des emprunts de guerre en avoirs bancaires, ou même la déclaration de la faillite de l’état. Enfin l’auteur, dans une partie nommée « objections et réponses », confronte ses propositions aux oppositions courantes, qu’elles soient libérales ou communistes.

    Pour compléter le propos de Gottfried Feder, les Editions de la Forêt ont choisi d’adjoindre plusieurs articles. Tout d’abord, et dans la continuité de l’auteur, on retrouve deux courts essais de Roland Wuttke (chef du groupe de travail Economie du NPD), intitulés Pour en finir avec le capitalisme  et  L’héritage de Feder : le programme économique du NPD. L’héritage de Feder est plus que palpable mais ces deux articles n’apportent pas grand-chose en définitif. Ensuite, un article initialement paru dans le n°29 de la revue Réfléchir & Agir est signé d'Edouard Rix. Étant de loin le plus intéressant, il relate l’histoire d’Otto Strasser. Figure montante du NSDAP, il sera, de par ses convictions révolutionnaires et radicales, ostracisé.  Il rentrera même en dissidence et sera contraint de s’exiler avant de revenir en Allemagne dans les années 50. Enfin, le livre se termine par un texte d'Edmond Vermeil et par deux citations, l'une d’Ernst von Salomon et l'autre d’Ernst Jünger. L'ensemble est franchement dispensable.

    Ce Critique nationale-révolutionnaire du capitalisme spéculatif est un recueil de textes dans l’ensemble enrichissants. Bien entendu le manifeste de Gottfried Feder en est la clef de voute et sa critique du capitalisme est toujours d’actualité. Passée la lecture un tantinet rugueuse, malgré une traduction de l’allemand très correcte et un léger côté incantatoire ici et là, on comprend pourquoi cet écrit rencontre un tel succès à l’époque. Certes il vous faudra quelques notions d’économie de base pour appréhender tous les tenants et aboutissants mais ceci ne représente pas du tout un obstacle insurmontable. La présentation de Pierre Vial et le texte d’Edouard Rix ont également leur importance, davantage historiques qu’économiques. Toute personne critique envers le néo-libéralisme et le système financier se doit de lire au moins une fois le manifeste de Feder ; manifeste trop souvent passé sous silence (hélas !) du fait de l’engagement de l’auteur au sein du NSDAP.

    Donatien / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Après sa visite à Poutine, Giscard prend tout le monde à contrepied

    Roland Hureaux, universitaire, ancien diplomate.

    ♦ « Vieux motard que jamais », VGE devient lucide sur le tard !

    En prenant une position favorable à Poutine dans l’affaire ukrainienne, Valéry Giscard d’Estaing a pris tout le monde à contrepied.

    La grande presse s’est contentée de signaler la rencontre entre Giscard et Poutine le 28 mai dernier et ses déclarations les plus générales : « Les relations entre l’Europe et la Russie seraient meilleures si Bruxelles était réellement indépendant ». On n’a guère répercuté que l’ancien président est allé beaucoup plus loin dans un entretien avec Politique internationale, une revue pourtant atlantiste : il y justifie l’annexion de la Crimée qui, selon lui, a toujours été russe, et pense que « probablement » les événements de la place Maïdan et le renversement du président Ianoukovitch, il y a un an, sont le résultat d’une manipulation de la CIA.

    Il considère que les sanctions, non seulement ne sont pas dans l’intérêt de l’Europe, mais sont contraires au droit international.

    Valéry Giscard d’Estaing prend ainsi à revers une classe politique française et européenne tellement tétanisée qu’aucune figure de premier plan n’y ose encore critiquer la ligne aveuglément proaméricaine de l’Europe occidentale à l’égard de la Russie. La servilité des dirigeants européens au dernier G7 est à cet égard significative. Une ligne proche de l’assujettissement dans le cas de Hollande qui, en refusant de livrer les Mistral sur ordre de Washington, discrédite la parole de la France.

    L’ancien président prend aussi à contrepied tous ceux qui le tenaient depuis toujours, à tort, pour un « libéral atlantiste ». C’est oublier qu’en 1981, il fut vaincu par une coalition de la gauche unie et de l’ambassade des Etats-Unis et qu’il avait en revanche reçu, contre le parti communiste, l’appui discret de l’ambassade d’URSS. Ses positions de fin de mandat où il avait cherché à jouer un rôle d’intermédiaire entre l’Est et l’Ouest (le « petit télégraphiste » dit Mitterrand) n’étaient guère appréciées à Washington. On peut certes discuter leur opportunité à un moment où la menace venant de Moscou était bien plus sérieuse qu’aujourd’hui. Mais elle témoignait d’une indépendance dont nous avons perdu l’habitude.

    Différence de posture, différence d’envergure aussi avec tous ceux qui prétendent aujourd’hui à la magistrature suprême. Le président académicien n’envisagerait-il pas de  se présenter à la primaire de droite ?

    La position de Giscard est proche, ce n’est sans doute pas un hasard, de celle de son vieil ami Helmut Schmidt qui, il n’y a pas si longtemps, vitupérait la politique irresponsable de la commission de Bruxelles, à la fois incompétente et belliciste, faisant courir, selon lui, à l’Europe le risque de la guerre mondiale.

    En prenant cette position audacieuse, Valéry Giscard d’Estaing va dans le sens de l’opinion française éclairée, celle qui ne se laisse pas influencer par le matraquage anti-Poutine des médias, une opinion de plus en plus décalée par rapport à la positon officielle de Hollande et de la direction de l’UMP. Il y a un ou deux ans, les pro-russes se trouvaient isolés dans les dîners en ville. Aujourd’hui c’est inverse : presque personne, en dehors de quelques intellectuels ne prend plus parti pour les Etats-Unis dans les affaires de l’Ukraine.

    Il ne s’agit bien entendu pas d’être pro-ceci ou pro-cela. Il s’agit que notre diplomatie soit celle de nos intérêts et non pas des intérêts de quelqu’un d’autre. Cela suppose qu’on évacue toutes considérations infantiles sur « qui est le bon ? » et « qui est le méchant ? » auxquelles se résume aujourd’hui la diplomatie dite des droits de l’Homme. En d’autres circonstances cela pourrait nous conduire à être antirusse ou antisoviétique, mais en aucun cas à l’alignement absurde sur les Etats-Unis dont nous sommes aujourd’hui les témoins.

    Roland Hureaux, 21/06/2015

    Source : atlantico.fr

    http://www.polemia.com/apres-sa-visite-a-poutine-giscard-prend-tout-le-monde-a-contrepied/

  • Financement de mosquées par la mairie de Paris

    Communiqué de Wallerand de SAINT JUST, Secrétaire de la fédération FN-RBM de Paris, Tête de la liste FN-RBM aux élections régionales en Île de France :

    "Alors qu’il manquait 400 millions d’Euros dans le budget municipal de cette année et qu’un trou de 300 millions est déjà annoncé pour le prochain exercice, la Mairie de Paris déclare réfléchir à de nouveaux moyens pour financer la seconde phase des travaux de l’Institut des Cultures d’Islam.

    Que l’on ne s’y trompe pas, derrière cette hypocrite dénomination culturelle, il s’agit bien de la construction de mosquées dont la ville de Paris est le maitre d’œuvre dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.

    Conçu au départ pour régler le scandale des prières de rues de la Goutte d’Or, le projet initial prévoit la construction de deux bâtiments avec au rez-de-chaussée une vocation culturelle et à l’étage, la véritable raison de ce projet immobilier public, des salles de prières destinées à être revendues à des associations cultuelles. Un seul des deux bâtiments a pour l’instant vu le jour. Le second, et par conséquent la seconde mosquée, se cherche un moyen de financement, public bien évidemment.

    Le bâtiment actuel a déjà coûté officiellement 13,5 millions d’Euros aux contribuables parisiens. On parle pour l’ensemble du projet d’un coût final de 22 à 28 millions d’Euros. Des ajouts, sous forme de subventions, ont dès maintenant été votés ces derniers mois en Conseil de Paris, à l’exemple de cette rallonge de 600 000 Euros pour que les sanitaires prévus soient remplacés par un modèle « à la turc », convenant mieux aux usagers. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Fermez les mosquées salafistes ! (Présent 8385)


    8385-Une

    Comment combattre un mal sans vouloir le nommer ? Si l’on esquive le mot, comment peut-on affronter sa réalité ? C’est pourtant ce que ne cesse de faire François Hollande.

    De Bruxelles, apprenant la tuerie en Isère, il a doctement révélé qu’il s’agissait « d’une attaque de nature terroriste ». Mais quel terrorisme ? Il a promis qu’il allait « éradiquer les groupes ou les individus responsables de tels actes ». Quels groupes ? Quels individus ? Ils n’ont ni visage, ni idéologie, aucune appartenance, comment éradiquer ces assassins anonymes ? Il sait pourtant que ne sont pas des terroristes péruviens du Sentier lumineux, ce sont des islamistes. Mais le mot lui écorche les lèvres. Car, si le président entend combattre le terrorisme, il lutte dans le même mouvement contre « l’amalgame » et « l’islamophobie », comme s’il s’agissait de maux aussi redoutables que le terrorisme lui-même. Dans « islamisme », il y a islam, il espère que ses périphrases le feront oublier aux Français. La vérité est qu’il ne veut faire nulle peine, même légère, aux musulmans qui, en 2012, ont voté à 93 % pour lui, il espère qu’ils recommenceront en 2017.

    Ce que l’égorgeur isérois a en commun avec les autres terroristes, ce n’est pas seulement l’islamisme, c’est d’être bien connu de la police. Yassin Salhi figurait au fichier « S », c’est-à-dire des personnes signalées comme ayant un lien avec l’islamisme radical, comme les frères Kouachi, Amedy Coulibaly, les tueurs du 7 janvier, comme Mohamed Merah ou cet autre qui a attaqué trois militaires à l’arme blanche à Nice. Après chaque attentat, Cazeneuve nous « rassure » : ils étaient connus de nos services.
    Tous fichés, ou presque. Tous recensés, tous répertoriés, tous signalés et tous perdus de vue, tous oubliés, tous enfuis, tous négligés et tous, finalement, ont frappé, tué, massacré ou égorgé.
    C’est qu’il y en a tellement qu’on ne peut pas les suivre à la trace, comprenez-nous ! Les policiers ne sont pas assez nombreux. Et alors ? Il faut donc en recruter autant que nécessaire ou, au moins, en prendre la décision, c’est cela « tout faire » pour combattre le terrorisme. Ce n’est pas rester les bras ballants en déplorant dans un soupir résigné le manque d’effectifs. D’autant que, lorsque le gouvernement le veut, il le peut. Dès lundi sont prévus 200 policiers de plus en renfort dans les rues de la capitale. Il n’a fallu que quarante-huit heures pour en décider et trouver les hommes. C’est à cause de la guerre. Pas celle que nous livre le terrorisme islamique, non, celle qui sévit entre taxis et chauffeurs d’UberPop, que la police veut verbaliser massivement.

    La nécessaire répression doit s’accompagner de l’extinction de ces foyers de propagande islamiste que sont les mosquées salafistes, comme le demande Marine Le Pen. Tous les salafistes ne sont évidemment pas de la graine de terroriste, mais tous les terroristes, ou presque, sont salafistes. C’est pourquoi le gouvernement tunisien, après l’attentat de Sousse, a annoncé la fermeture des 80 mosquées de cette obédience, comme avant en Égypte. Hollande sera-t-il plus protecteur de ces musulmans-là que ces chefs d’État musulmans ?

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • « Populisme / Les demeurés de l’Histoire » de Chantal Delsol

    Note de lecture de Bernard Mazin, essayiste.

    L’ouvrage de Chantal Delsol a déjà été présenté sous la plume de Pierre Le Vigan qui, au moment où j’écris ces lignes, revient opportunément sur le sujet à propos d’un autre livre plus ancien, Eloge du populisme, de Vincent Coussedière. Le phénomène du populisme étant au cœur des débats politiques, et étant en passe d’y demeurer bien ancré dans les prochaines années, il ne me paraît pas inutile de se pencher à nouveau sur l’analyse de Chantal Delsol, que l’on peut ranger dans la catégorie de la « philosophie appliquée » et qui frappe le lecteur par sa pertinence et sa mesure.

    « Je ne connais pas de plus grande brutalité, dans nos démocraties, que celle utilisée contre les courants populistes. La violence qui leur est réservée excède toute borne. Ils sont devenus les ennemis majuscules d’un régime qui prétend n’en pas avoir. Si cela était possible, leurs partisans seraient cloués sur les portes des granges. »

    Pourquoi tant de haine ?

    Le sous-titre du livre, Les demeurés de l’Histoire, peut sembler relever de la provocation, mais l’auteur s’en explique dès le début de son propos. Elle rappelle que dans la philosophie de l’Antiquité grecque, il existe une quasi-constante : l’opposition entre les « quelques-uns » et les « nombreux ». Les premiers ont la faculté de rechercher ce qui est commun à tous, le logos, c’est-à-dire le discours universel ; les « nombreux » sont au contraire des idiotès, c’est-à-dire ceux qui ne voient que ce qui est particulier et qui le considèrent comme la Vérité. Cette réflexion ne distingue pas la philosophie de la politique, puisque l’aspiration à l’universel et l’aspiration au bien de la cité se confondent. Tout au plus existe-t-il un début d’interrogation sur la démagogie.

    A beaucoup d’égards, l’on peut considérer que les actuelles attaques contre les populistes trouvent leur origine dans Platon :

     « L’identification de la multiplicité avec la médiocrité, son identification avec le chaos, traduisent un élitisme qui repousse toute tentative, ou espoir, de tenir compte de l’expression populaire. […] Cette vision de Platon est annonciatrice des points de vue actuels sur le populisme : aujourd’hui, si l’opinion du peuple ne correspond pas avec le discours des droits de l’homme envisagés d’une manière spécifique, cette opinion est identifiée à une dispersion de caprices et de passions, et celui qui lui prête attention, à un démagogue. »

    Malgré tout, la véritable histoire du populisme coïncide avec celle de la démocratie représentative, et ce n’est guère que depuis une vingtaine d’années que le qualificatif de populiste est devenu un gros mot, et même une injure. « Je ne connais pas de plus grande brutalité, dans nos démocraties, écrit Chantal Delsol, que celle utilisée contre les courants populistes. La violence qui leur est réservée excède toute borne. Ils sont devenus les ennemis majuscules d’un régime qui prétend n’en pas avoir. Si cela était possible, leurs partisans seraient cloués sur les portes des granges. » Comment en est-on arrivé là en si peu de temps ?

    L’auteur en voit la cause dans l’important changement qui s’est produit depuis la fin des Trente Glorieuses : la désaffection du peuple à l’égard de l’idéologie émancipatrice des Lumières. Celle-ci trouve une certaine généalogie dans la conception platonicienne : convergence entre le logos philosophique universaliste et la finalité politique ; méfiance à l’égard des masses incapables de saisir le Bien commun, qui conduit corrélativement à la confiscation de l’expression du peuple des idiotès par une « élite » autoproclamée. Mais cette homothétie n’est qu’apparente : alors que la raison, le logos, était pour les Grecs « une vérité encore introuvée et probablement introuvable », la Raison cartésienne qui inspire les philosophes du XVIIIe siècle est devenue celle « qui éteint au fur et à mesure qu’elle avance les ténèbres de l’ignorance, et désigne les vérités illuminées que tous doivent dès lors accepter pour telles. »

    Il faudrait de plus longs développements pour préciser l’articulation entre les Lumières et la pensée économique libérale, qui fusionnent sous nos yeux dans le melting pot de l’idéologie libérale-libertaire. Mais ce sont là des concepts bien connus des familiers de Polémia, et l’auteur ne manque pas de les résumer, faisant référence à des penseurs tels que Christopher Lasch (1) ou Jean-Claude Michéa (2).

    Quoi qu’il en soit, le résultat est que « aujourd’hui, une vérité morale unique impose à la politique ses finalités, jugeant idiots ceux qui voudraient défendre des particularités face à cet universel imposé. »

    Le populisme se loge ainsi dans les interstices d’une démocratie qui déçoit le peuple, qui « n’a pas été à la hauteur des espérances de ceux qui le veillaient amoureusement. C’est du moins ainsi que l’élite a compris les choses. En réalité, elle avait nourri des illusions : non pas sur les capacités du peuple, mais sur la vérité de ses propres doctrines. Mais elle l’ignore. Elle voit un peuple qui fait défection. Qui trahit. Qui refuse d’agréer avec reconnaissance une nouvelle vie qu’on lui confectionne. Qui reproche à l’idéologie de lui confisquer ses aspirations légitimes. C’est là le début de l’histoire du populisme. »

    Précisant son propos, Chantal Delsol nous conduit à travers différentes étapes de ce processus de diabolisation des populistes : ces étapes procèdent parfois d’une réflexion théorique élaborée. Il en va ainsi de la démarche léniniste de différenciation entre « spontanéité » et « conscience », qui conduit à résoudre le problème en l’éliminant, au besoin physiquement. Mais bien plus souvent – et l’exemple des grangers américains illustre bien ce cas de figure – c’est un processus de récupération qui est mis en œuvre. « D’abord, les élans populistes développent des idées dont personne ne veut mais qui sont portées par une partie de la population. Ensuite, les partis officiels n’aiment pas voir les plébéiens réclamer leur part du pouvoir et préfèrent donc adopter une partie de leur programme pour faire taire leurs velléités de participation au gouvernement. »

    De nos jours en France, on retrouve cette même cohabitation des deux attitudes : celle de l’élite de gauche, qui procède de la réflexion de Lénine en niant la légitimité de la réalité et en assimilant le pragmatisme populiste à du nihilisme, puisqu’il n’y a aucun concept là-dessous ; celle d’une frange des soi-disant Républicains, Sarkozy en tête, qui s’évertuent à courir derrière le FN pour essayer de rallier les voix de droite. On peut constater tous les jours le sort de ces deux stratégies, face au mur de la réalité.

    De quoi le populisme est-il le nom ?

    L’auteur énumère ce qui fait la spécificité du discours et des programmes populistes :

    la critique de l’individualisme, qui rompt le lien social et les solidarités ;

    la critique des excès de l’Etat-providence, d’autant plus accentuée que ces excès bénéficient à des clientèles non reconnues comme faisant partie de la communauté du « vivre ensemble » ;

    la défense de l’identité de la nation ou des groupes d’appartenance ; de là procèdent l’euroscepticisme, le refus de la mondialisation, la volonté de réduire l’immigration, l’hostilité à l’égard de l’empire américain ;

    l’aspiration à la moralisation de la vie politique (lutte contre la corruption) et des mœurs (contre la morale dominante des droits de l’homme, de la victimisation systématique et de la transgression) ;

    sur la forme, le recours à une parole libérée – qui ose « dire tout haut ce que les gens pensent tout bas » – et le « refus du mensonge et de la sophistication élitaires», qui ne sont autres que la novlangue utilisée par la super-classe mondiale.

    On voit avec ce rapide survol que le populisme, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, n’est réductible ni à un mouvement contre la démocratie, ni à une forme de démagogie, ni à une dimension protestataire. Il est en outre autonome par rapport au débat sur le libéralisme économique. Il est en fait une réaction à la tendance post-moderne «  à la dé-différenciation, au mélange, à l’effacement des caractéristiques. La mondialisation est applaudie lorsqu’elle permet la « culture-métis », elle est vilipendée quand elle produit la concurrence, c’est-à-dire quand elle valorise les singularités. »

    Le populisme, rempart contre les conceptualisations universalistes

    Le populiste se dresse contre la dogmatique universaliste dominante. Il représente l’enracinement contre l’idéologie de l’émancipation, celle de « l’homme détaché de ses racines temporelles et spatiales, et des obligations communautaires [qui] vit dans un monde ouvert, traversant les frontières aussi bien que transgressant les limites dont il ne reconnaît plus la légitimité ».

    Revenant à l’histoire des idées, Chantal Delsol rappelle que depuis les Lumières, l’idée d’émancipation se présente comme « une idéologie, un système conceptuel complet, historiquement triomphant et, par la force de son argument historique, déblayant tout sur son passage ». Mais alors qu’au XIXe siècle de nombreux courants de pensée ont tenté de critiquer ces conceptualisations émancipatrices, au XXe siècle « ces arguments se sont pratiquement tus, comme si l’évidence de l’émancipation avait fini par épuiser tous ses adversaires ».

    Cet étouffoir est partiellement la conséquence des excès des totalitarismes nazi et fasciste, qui bien que n’étant pas populistes stricto sensu, permettent aux idéologues de l’émancipation, aujourd’hui encore, de disqualifier leurs adversaires par la reductio ad Hitlerum et la pratique de l’amalgame à sens unique.

    Mais cette référence n’explique pas tout : est aussi et surtout à l’œuvre dans l’idéologie dominante l’idée du progrès continu, rejetant dans les ténèbres de l’obscurantisme tout ce qui vient du passé, de l’histoire, de la tradition, des modes de vie, en bref tout ce qui fait l’enracinement. Dès lors, cette idéologie « qui se croit et se veut désormais seule au monde, considère que toute critique extérieure, plaidant pour un monde disparu et privé de justification, vaut pour une apostasie ». Et c’est ce qui conduit les tenants de cette idéologie à assimiler les populistes à des « demeurés de l’Histoire », qui continuent de cultiver une nostalgie pour un retour sur le passé dépourvu de pertinence et entravant la marche en avant vers la « mondialisation heureuse » que l’on nous promet pour demain, mais qui est en passe de rejoindre les « lendemains qui chantent » au magasin des illusions perdues.

    Le monde réel, planche de salut du populisme

    L’objectif de l’auteur n’est pas de prédire l’avenir des mouvements populistes. Elle ne cache pas, et nous serons d’accord avec elle sur ce point, la puissance des moyens dont dispose la super-classe mondiale pour imposer l’idéologie cosmopolite, l’individualisme débridé et le déracinement érigé en principe moteur du progrès illimité.

    Pourtant, on peut trouver en filigrane de l’ouvrage de nombreuses raisons d’espérer. L’utopie de l’émancipation totale est en effet un colosse aux pieds d’argile, pour plusieurs raisons :

    • Tout d’abord, Chantal Delsol remarque que les populistes ne cherchent pas à sortir du champ de la démocratie, mais au contraire à y entrer, car ils souffrent précisément de n’être pas entendus, alors que leurs idées sont sinon majoritaires, au moins dignes d’être prises en compte. Jean-Claude Michéa décrit ainsi l’instrumentalisation du terme « populisme » par l’idéologie libérale-libertaire : « Si le mot “démocratie” doit être, à présent, affecté à la seule définition du libéralisme, il faut nécessairement un terme nouveau pour désigner ce “gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple” où chacun voyait encore, il y a peu, l’essence même de la démocratie. Ce nouveau terme, choisi par les ateliers sémantiques, sera celui de “populisme”. Il suffit alors d’assimiler le populisme (au mépris de toute connaissance historique élémentaire) à une variante perverse du fascisme classique, pour que tous les effets désirables s’enchaînent avec une facilité déconcertante. Si l’idée vous vient, par exemple, que le Peuple devrait être consulté sur tel ou tel problème qui engage son destin, ou bien si vous estimez que les revenus des grands prédateurs du monde des affaires sont réellement indécents, quelque chose en vous doit vous avertir immédiatement que vous êtes en train de basculer dans le “populisme” le plus trouble, et par conséquent que la “Bête immonde” approche de vous à grands pas. »(3). Dont acte. On remarquera simplement que ce tour de passe-passe a longtemps fonctionné, mais que ses promoteurs sont de plus en plus comme ces prestidigitateurs qui ne veulent pas se rendre compte que leurs trucs ont été dévoilés, et ne comprennent pas pourquoi ils se produisent devant des salles vides.

    • D’une manière plus générale, il est permis de penser que la montée des populismes a de beaux jours devant elle, car le « déni de réalité » dans lequel cantonnent les élites dirigeantes est de plus en plus visible, et d’autant moins bien accepté que ces élites se gardent de mettre en pratique pour elles-mêmes les préceptes qu’elles imposent au peuple. Chantal Delsol résume ainsi la situation : « L’élite défend une idéologie qu’elle concrétise à travers des mesures politiques au fil des ans. Cette idéologie s’avère, sur bien des points, plus destructrice que bénéfique pour la vie quotidienne de ceux qui la subissent. Et pourtant il faut bien la défendre, puisqu’elle est une dogmatique. On impose donc au peuple de supporter les sujétions idéologiques, pendant que l’élite, plus informée et surtout plus puissante, crée des systèmes à la fois humains et performants. » On n’en finirait pas d’illustrer cette schizophrénie et cette hypocrisie des classes dominantes, qui évacuent vers les humbles et les sans grade les dégâts de la mondialisation (insécurité, chômage, immigration, école publique en perdition, etc.), et qui en réservent les effets positifs aux « heureux du monde », soit à eux-mêmes.

    • Mais il ne suffit pas d’attendre passivement que l’idéologie dominante s’écrase contre le mur de la réalité. Les mouvements populistes ont souvent tendance à camper sur des positions défensives, et se contentent d’engranger des succès électoraux qui ne sont dus que très partiellement à leur action propre, et bien plus souvent aux événements extérieurs, ou à l’incurie et à la perte de crédibilité des autres forces politiques en présence. Ces mouvements sont aussi parfois tentés de jouer à contre-emploi, ou de manier la démagogie, espérant ainsi gagner quelques électeurs. Ces stratégies sont suicidaires et démontrent l’incapacité des dirigeants de ces formations à déceler la contradiction qu’il y a à utiliser pour leur propre profit des instruments dont ils critiquent l’usage par leurs adversaires, et alors même qu’ils passent leur temps à répéter que le peuple n’est pas dupe ! Certes, il ne s’agit pas de substituer une dogmatique populiste à la dogmatique dominante. Mais si l’on entend que les partis populistes ne soient pas qu’un feu de paille vite étouffé par les extincteurs du cosmopolitisme mais offrent une véritable réponse au cri de souffrance des peuples européens, il est nécessaire d’articuler un corpus d’idées cohérent, qui manque cruellement à certains d’entre eux.

    • Un autre élément joue en revanche en faveur de la montée du populisme : les excès de la politique de stigmatisation et de diabolisation menée par les idéologues de l’émancipation contre tout ce qui n’entre pas dans leurs vues. Le populiste sera ainsi qualifié de « violent », « brutal », « bête », « replié sur lui-même », « rance », « moisi », « frustré », sans parler de tous les qualificatifs en « -phobe » … Le problème que ne semblent pas voir les utilisateurs de ces adjectifs fleuris est qu’ils ne visent pas essentiellement des individus, mais des opinions portées par des groupes de taille très importante, voire majoritaires. Venant d’élites ultra-minoritaires et qui plus est largement déconsidérées, il est inéluctable que ces mises au pilori soient perçues comme une forme de mépris, ou de haine du peuple. Et ce ne sont pas les incantations de nos dirigeants qui y changeront grand-chose.

    De plus en plus, l’idée fait son chemin, aidée par le spectacle du monde, que les Lumières nous conduisent dans les ténèbres et que l’obscurantisme a changé de camp. C’est tout à l’honneur d’auteurs comme Chantal Delsol, et d’autres de plus en plus nombreux, d’oser sortir des catacombes où les reléguait la pensée dominante, et d’exprimer à voix haute de fortes convictions. Ce sont eux, plus que les stratèges des formations politiques, qui contribueront probablement au nécessaire aggiornamento de la pensée populiste. Je tirerai de Populisme / Les demeurés de l’Histoire, une dernière citation qui me paraît en peu de mots résumer tout le livre : « L’accusation injurieuse de populisme pourrait bien être la dernière défense par laquelle l’idéologie de la Raison, menacée dans sa légitimité, tente sa sauvegarde. »

    Bernard Mazin, 20/6/2015

    Chantal Delsol, Populisme / Les demeurés de l’Histoire, Ed. du Rocher, janvier 2015, 267 p.

    Notes :

    Cf. notamment Christopher Lasch, La Révolte des élites et la Trahison de la démocratie, Ed. Champs-Flammarion, 2007.

    Cf. notamment Jean-Claude Michéa, Les mystères de la gauche, Ed. Climats, 2013.

    Jean-Claude Michéa, L’Empire du moindre mal, Ed. Champs-Flammarion, 2010, p. 84.

    Voir aussi :

    « Populisme : les demeurés de l’histoire » de Chantal Delsol
    Note de lecture de Pierre Le Vigan

    « L’éloge du populisme » de Vincent Coussedière
    Note de lecture de Pierre Le Vigan

    « Populisme, mouvements dissidents : le grand basculement qui vient »
    de Jean-Yves Le Gallou

     

    http://www.polemia.com/populisme-les-demeures-de-lhistoire-de-chantal-delsol-2/

  • Une page se tourne

    C’est une figure de la droite gaulliste, successivement membre de l’UNR,  secrétaire général adjoint de l’UDR, membre fondateur  du RPR,  élu sénateur apparenté UMP en 2004 ,   qui s’est éteinte hier à l’âge de 88 ans, en la personne de  Charles Pasqua.  Ex « premier flic » de France,  très  apprécié de ces derniers lors de ses deux  passages place Beauvau, ce fut aussi   l’homme des affaires et des basses œuvres  qui a  navigué dans « les zones grises » de la République pour reprendre l’expression utilisée hier par  Philippe de Villiers. Ils  avaient créé ensemble,  avant de se séparer très rapidement,  le  Rassemblement pour la France (RPF)  pour  mener  la campagne contre le quinquennat et pour défendre  des idées souverainistes lors des  élections  européennes de 1999. Libération s’en faisait l’écho dans sa « nécro », «  en matière de démonstration de force, le grand fait d’arme de Charles Pasqua reste sa contribution à l’organisation de la mythique contre-manifestation du 30 mai 1968. Il s’agissait ce jour-là de faire défiler la majorité silencieuse exaspérée par la chienlit déversée par les contestataires gauchistes. Grâce au SAC et à son vice-président Pasqua, le rassemblement du 30 mai sera largement ouvert à la droite extrême, y compris aux anciens militants de l’Algérie française. Ce sera l’ébauche d’une réconciliation de toute la droite, voulue par Georges Pompidou, mais combattue par Jacques Chaban-Delmas ».

    « Il n’est pas illogique, dans ces conditions que le même Pasqua devienne, vingt ans plus tard, le plus chaud partisan d’une alliance». Le FN se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité déclarera le ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1988, alors que Jean-Marie Le Pen venait de recueillir 14,4 % de voix au premier tour. A la même époque, Pasqua se disait aussi favorable au rétablissement de la peine de mort ».

    Pour autant Libération caricature ici la réalité.  Au-delà des (bons) mots et des clins d’œil démagogiques à l’électorat de la droite de conviction,   Charles Pasqua, dont le patriotisme n’est pas contestable,  fut aussi emblématique de l’incapacité des différents  avatars du parti gaulliste, devenu au fil du temps une véritable auberge espagnole idéologique,  à accepter un vaste rassemblement national.

    La logique d’appareil  est restée plus forte que l’intérêt de la France constate Bruno Gollnisch,   qui commandait déjà il y trente ans au RPR  de tendre la main à toutes les familles patriotiques.  Pour ne rien  dire des vieilles rancœurs et des pesanteurs intellectuelles, s’incarnant notamment chez  M.  Pasqua par son  imprégnation d’une  mythologie résistantialiste  faussant  parfois son jugement. En octobre  dernier il s’en était pris ainsi violemment   à Eric Zemmour coupable à ses yeux de jugements trop favorables  au Maréchal Pétain dans son livre « Le Suicide français »

    Certes l’ancien complice de Jacques Chirac  n’était pas un historien hors pair  mais avait  bien compris  la capacité du FN à faire imploser à terme   ce qui reste du parti gaulliste, à attirer à lui  sa frange authentiquement gaullo-souverainiste. Et ce, d’autant plus aujourd’hui alors que les thématiques portées historiquement par l’opposition nationale sont  au cœur des préoccupations  des Français, du « peuple de droite »  et du débat politique.

    Ainsi, invité en mars dernier  du Club de la presse d’Europe 1, Charles Pasqua s’était inquiété de ce qu’ «on laisse galoper le Front National et on laisse penser au Front National qu’il y a une seule solution pour résoudre les problèmes, ce sont ceux qu’ils proposent (…). Je n’ai pas déclaré qu’il y avait des valeurs communes entre le Front National et nous. J’ai dit qu’il y avait, entre le Front National et nous, dans un certain nombre de domaines, des positions qui étaient proches. Mais il y avait aussi des handicaps assez importants ». « Il ne doit pas y avoir d’accord, quel qu’il soit, entre le Front National et nous-mêmes. Dans le cas contraire, c’est une condamnation à mort par nous-mêmes de notre propre mouvement ».

    Une condamnation à mort qui menace peut être encore plus un PS embourbé dans ses échecs, ses trahisons, ses reniements. Selon le  baromètre Odoxa-L’Express/Presse régionale/France Inter publié  aujourd’hui, trois Français sur quatre (76%) considèrent que François Hollande  « n’est pas un bon président » et Manuel Valls poursuit sa dégringolade. 62% des sondés estiment qu’il n’est pas « un bon Premier ministre»  (+4 par rapport à mai),  et 36% seulement  (- 5)  sont d’un avis contraire.

    Dans cette  même enquête, 52 % des Français estiment que Marine Le Pen serait tout à fait légitime à se présenter en 2017 même si elle remportait la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie –la présidente du FN  fait aujourd’hui l’annonce officielle de sa candidature.

    Un Front National  contre lequel la gauche ne parvient plus à mobiliser et qui  en est réduite à manier l’outrance, l’arme des faibles. Ainsi en est-il de  Christiane Taubira qui,  invitée jeudi soir de BFM TV, a fait éclater sa fureur à l’annonce de l’annulation de la condamnation   du FN et de Anne-Sophie Leclère par la cour d’appel de Guyane. L’ex militante indépendantiste    a dénoncé « les simagrées, les démagogies et toutes les ruses (du FN). C’est un ennemi intime de la démocratie et de la République, ce parti» (sic).

    Le même jour, notre ami Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire (Gard), comparaissait  devant le tribunal correctionnel de Nîmes après la plainte de plusieurs professeurs. Au motif qu’il avait dénié le droit à ses derniers  de contester grossièrement  le verdict des urnes. En juin 2014, il avait ainsi écrit dans un communiqué de presse de la ville : « Ce ne sont pas quelques syndicalistes sans éducation, privilégiés, aigris et sectaires, dont le comportement n’a rien a envier à celui de racailles, qui va m’impressionner ». Des propos qui l’ont conduit devant la justice ! Le jugement a été mis en délibéré au 22 septembre. La CGT avait rameuté ses troupes pour beugler des slogans de haine devant le tribunal, les frontistes,  eux, ont chanté La Marseillaise…

    Hier, toujours dans le Gard,  ce sont une trentaine de militants socialo-communistes qui ont voulu empêcher un de nos camarades, le conseiller départemental FN  Nicolas Meizonnet,  de siéger au conseil d’administration du collège La Garriguette, à Vergèze. Il  a pu finalement  pénétrer dans cet établissement  grâce à l’aide  des gendarmes.

    Reste que l’antifrontisme militant est usé, fatigué, vieilli et n’attire plus les jeunes. Dimanche, la commune de Grimaud (Var), près de la municipalité FN de  Cogolin, accueillait pour la seconde fois  un  « Rassemblement national des comités de vigilance contre le Front National »,  créé  en 2014 par des pseudopodes du PS,  l’Union des étudiants juifs de France, SOS Racisme et Place publique. Annoncé à grand renfort de publicité, ce raout fut un bide complet avec moins de 100 participants, malgré la présence du politologue spécialiste es FN   Jean-Yves Camus…

    Pire encore, la mobilisation samedi dernier,   à appel d’une trentaine de partis, syndicats, associations et autres  groupuscules  contre la journée  parlementaire du FN à Perpignan  (Pyrénées-Orientales) en présence de Marine, Louis Aliot, Florian Philippot, Nicolas Bay, Robert Ménard , Gilbert Collard etc,  a réuni… une soixantaine d’antifascistes  selon la presse locale. Une page se tourne.

    http://gollnisch.com/2015/06/30/une-page-se-tourne/

  • Un musulman vivant en Suède explique l’islam en toute franchise

    Sur une chaine de télévision suédoise en langue arabe un téléspectateur vivant dans le pays exprime librement sa vision de l’Islam :  « Nous allons combattre tous les non musulmans jusqu’à ce qu’ils deviennent musulmans ! » « Et nous allons prendre la Suède et toute l’Europe ». Une interview en direct à écouter jusqu’au bout.

     

    http://www.contre-info.com/

  • MARION MARÉCHAL-LE PEN INTERROGE MME. LA GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE, SUR LA PROGRAMMATION SCIENTIFIQUE DU PROJET DE RECHERCHE DROIT ET JUSTICE.

    La Mission de recherche scientifique Droit et Justice, créée à l’initiative du ministère de la Justice, a sélectionné une étude de droit comparé entre les dispositifs juridiques nationaux en matière de procréation assistée.

    Cette étude, menée par des universitaires, s’inscrit dans le cadre d’un appel d’offres concernant « le droit à l’enfant et la procréation en France et dans le monde » censé étudier les difficultés juridiques françaises engendrées par le tourisme procréatif. Un rapport final doit synthétiser l’ensemble des conclusions émanant de la recherche. Ainsi, un groupe d’universitaires mène une série d’entretiens auprès de magistrats ayant traité d’affaires relatives à la reconnaissance d’une configuration familiale issue de techniques de reproduction assistées.

    Dans ce cadre, une circulaire envoyée à des tribunaux de grande instance demande au personnel judiciaire « de bien vouloir réserver le meilleur accueil » aux chercheurs. Cette mission intervient alors que deux décisions de justice remettent en cause un des principes phares de l’ordre public français interdisant la marchandisation de la femme : l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 26 juin 2014 ainsi que la « circulaire Taubira » en date du 25 juin 2013 et approuvée par plusieurs décisions du Conseil d’Etat.

    C’est pourquoi elle demande si cette mission de recherche concernant le droit à l’enfant et la filiation ne constitue pas une initiative partisane du ministère de la Justice en faveur de la PMA et de la GPA.

    http://marionlepen.fr/marion-marechal-le-pen-interroge-mme-la-garde-des-sceaux-ministre-de-la-justice-sur-la-programmation-scientifique-du-projet-de-recherche-droit-et-justice/

  • Le complot bolchevique et l’a(r)gent allemand

    En 1917, deux révolutions éclatent en Russie : celle de février abat la monarchie ; celle d’octobre porte Lénine au pouvoir. Cette accélération de l’histoire en a surpris plus d’un. L’empire des Romanov s’est effondré sur lui-même, mais certains voient dans la révolution d’Octobre le résultat d’une cabale ourdie par des forces occultes aspirant à la mort de la Russie d’ancien régime.

    Ce prétendu complot se donne pour nom (impénétrable) « bolchevisme », pour corpus idéologique les thèses de Karl Marx, philosophe apatride d’origine juive allemande, et pour chef Vladimir Ilitch Oulianov, qui se dissimule sous le pseudonyme de Lénine. A la différence de tant d’autres révolutionnaires, les bolcheviques sont parvenus à leur objectif rapidement : ils s’emparent du pouvoir un peu plus de vingt ans après la formation de leur parti. Un tel exploit politique n’a pu que susciter à l’époque la hargneuse incompréhension des défaits, et éveiller chez eux le fantasme du complot. Ils dénoncent en Lénine un agent allemand missionné par le Reich pour démobiliser les soldats russes et briser la résistance à l’Est.

    Cette accusation se répand d’autant plus facilement qu’en ces temps de guerre et de nationalisme outrancier, l’espionnite fait rage. La France condamne Mata Hari, danseuse exotique du renseignement allemand, qui sera exécutée, ou Joseph Caillaux, radical coupable de militer pour une paix sans annexion ni réparations, et finalement épargné. En Russie, le colonel Miassoiédov, pourtant innocent, est exécuté en 1915 pour intelligence avec l’ennemi ; et la tsarine, d’origine allemande, porte le poids d’un soupçon généralisé. Dans ce contexte d’emballement des rumeurs et de manipulation des informations, Lénine se voit accuser d’avoir agi au service du Kaiser, au prétexte que son retour au pays, en avril 1917, aurait été facilité par une armée allemande soucieuse de déstabiliser la Russie, alliée de la France et du Royaume-Uni.

    Tout commence le 18 juillet 1917, au moment où se déclenche la chasse aux bolcheviques, organisateurs deux jours auparavant d’une grande manifestation contre la guerre à Petrograd. Dans le journal des ultramonarchistes antisémites Jivoïé Slovo, l’ancien député Aleksinski accuse Lénine d’intelligence avec l’ennemi en se fondant sur le témoignage de l’espion militaire Ermolenko. Ces révélations tombent à point alors que la grande offensive contre l’ennemi allemand lancée le 1er juillet par Alexandre Kerenskia tourné à la catastrophe. Si Ermolenko assure que les instructions et l’argent des bolcheviques affluent d’Allemagne, il ne précise pas — et pour cause — quelles sommes aurait perçues Lénine, ni avec quelle régularité. En aurait-il personnellement usé, comme tant d’espions vivant entre danger et luxe ? Son train de vie modeste plaiderait plutôt pour le financement du parti et de son organe de propagande (la Pravda). Dernier soupçon : comment les bolcheviques ont-ils acquis des armes, si ce n’est grâce à l’aide des Allemands ? En réalité, certains militants ont rapporté leur arme du front, et la Garde rouge ouvrière a profité des pillages des arsenaux lors des émeutes populaires de l’année 1917. Difficile donc de trouver à quoi aurait servi l’argent allemand, manne modeste si elle a même existé.

    A l’étranger, notamment chez les alliés français et britanniques,c’est l’épisode du « wagon plombé » qui a été retenu à charge contre Lénine. Le dirigeant bolchevique, réfugié en Suisse, a accepté le 9 avril 1917 la proposition allemande de traverser le Reich en train afin de se rendre en Russie. Il exige que le wagon bénéficie du statut d’extraterritorialité, fasse le trajet sans arrêt, et que l’on procède à un échange de prisonniers de guerre russes et austro-allemands. Cet accord couronne les efforts des diplomates allemands et du mystérieux Alexandre Parvus (de son vrai nom Izrael Helfland). Très bien introduit dans le milieu révolutionnaire, il s’est imposé comme l’intermédiaire obligé entre divers services du Reich et cercles clandestins russes. Son plan proposant en 1915 à l’état-major allemand la déstabilisation de la Russie par une grève générale, en misant sur le Parti bolchevique, indique que Parvus a saisi avant tout le monde l’aura de Lénine, mais ne signifie aucunement qu’il a été responsable de la victoire des bolcheviques.

    Parvus y a seulement contribué en œuvrant dans la coulisse pour organiser le trajet de trente-trois révolutionnaires, profitant de l’amnistie générale accordée par le gouvernement provisoire le 21 mars 1917. La publicité faite autour de ce voyage correspond à l’intérêt du Reich : faire passer cette manœuvre contrevenant aux lois de la guerre pour une action humanitaire (un échange de prisonniers). Et elle permet à Lénine d’afficher sa rupture avec les socialistes allemands acquis à l’union sacrée. Mais le « bolchevisme des tranchées » — formule de l’état-major du parti recouvrant des phénomènes épars de désertions, refus d’attaquer, violences contre les officiers — manifestait une contestation de la guerre qui n’avait besoin ni d’un Lénine, encore méconnu, ni d’agents allemands pour se répandre et s’exprimer.

    Cette affaire ne s’est pas achevée en 1917, et la thèse du complot continue de resurgir. En 1998, Jean-Charles Deniau produisait dans un documentaire pour TF1 des documents russes et allemands accablant Lénine. En décembre 2007, le Spiegel republiait le plan de Parvus, y voyant une preuve inédite de la félonie bolchevique. Les archives des chancelleries, assez mal informées sur l’état des forces politiques en Russie et prêtes à payer pour tout renseignement tout en s’en méfiant, regorgent de tels kompromaty : de vrais-faux documents, exhumés de temps à autre dans un objectif clairement marchand, relancent à bon compte les accusations contre Lénine et dédouanent au passage ses nombreux adversaires de leurs multiples erreurs stratégiques. De telles révélations ne résistent guère à la critique historique, mais l’anticommunisme primaire brûle encore d’un feu vivace, surtout là où le Parti communiste a été puissant après la seconde guerre mondiale. Le pouvoir monarchique tricentenaire, puis une démocratie incapable de mettre un terme à un conflit meurtrier, avaient épuisé leur potentiel de séduction auprès du peuple ; mais sans doute est-il encore aujourd’hui plus commode d’en appeler à l’antique mythe du complot que de l’admettre. La lutte des classes exacerbée par la guerre a rendu réalisable la prise du pouvoir par la frange la plus marginale des sociaux-démocrates ; après Octobre, il leur restait à conquérir un pays et à révolutionner une société.

    Alexandre Sumpf

    Maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Strasbourg. Auteur de La Grande Guerre oubliée. Russie, 1914-1918, Perrin, Paris, 2014.

    source :  Le Monde diplomatique 

     

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuFVVVZAkETvmkQXJb.shtml