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  • Tunisie : pourquoi l’attentat est une catastrophe pour la France ?

    La Tunisie est le premier pays fournisseur au monde de combattants jihadistes (non irakien ou non syrien) pour l’EI. Ils seraient officieusement plus de 11 000 à avoir choisi la Libye, la Syrie ou l’Irak pour exercer la hijra et s’engager aux côtés de Daesh. Sur une population d’approximativement 11 millions d’individus, 0.1% aurait fait le pas de s’engager physiquement dans la lutte armée. On peut aisément en conclure que l’instauration de la Charia dans ce pays n’est pas le rêve de quelques énergumènes isolés mais qu’une partie non négligeable de la population tunisienne (familles, imams etc..) soutient l’État Islamique.

    Avec l’attentat du Bardo, Daesh avait clairement montré que son objectif était de détruire le secteur touristique dans le pays. Pour plusieurs raisons : tout d’abord à cause des touristes non musulmans (kouffars) et de leurs comportements/moeurs sur place mais également pour déstabiliser économiquement le pays. Avec 7% du PIB (officiellement) et plus de 450 000 emplois, le tourisme est un secteur clé de l’économie tunisienne. Rien de mieux pour l’EI de voir s’écrouler le tourisme. Affaiblissant ainsi le gouvernement et sa capacité de réaction, les combattants de l’EI pourraient ainsi rêver d’une implantation militaire dans le pays.

    Cet attentat au début de la saison estivale vient d’achever le tourisme pour de longues années dans le pays.
    Des centaines de milliers d’emplois seront détruits, le chômage et la paupérisation exploseront. Face au désespoir, certains tunisiens continueront de garnir les rangs de Daesh au Cham et en Libye et les autres se tourneront vers « les pays riches ». En effet, le risque d’un flux migratoire important de la Tunisie vers la France est à prévoir dans les prochains mois et les prochaines années.

    http://www.contre-info.com/tunisie-pourquoi-lattentat-est-une-catastrophe-pour-la-france#more-38511

  • La charité réelle consiste à s'opposer au Grand Remplacement

    Extrait d'un communiqué de Jacques Bompard à propos de son opposition à l'immigration :

    "(...) La charité imposerait d’accepter silencieusement cette invasion en la maquillant de bons sentiments. Disons-le tout net : les anathèmes visant ceux qui cherchent à protéger une Civilisation, un équilibre national et une identité sont abjects.

    La politique n’est pas une science de la morale, qui concerne la libre conversion et le consentement prudent au don de chacun, mais bien une praxis inscrite dans la réalité. La politique n’est pas un assemblage d’images chocs cherchant à instrumentaliser l’émotion légitime devant les être fracassés par notre monde. La politique consiste en une reconsidération totale de la réaction à apporter à ces enjeux mondiaux.

    On ne peut remettre en cause la marchandisation du monde sensible dans les attentats faits contre la Vie (GPA, avortement de masse, euthanasie) et utiliser la « moraline » des destructeurs de l’ordre naturel pour encourager directement ou indirectement le déracinement populations entières.J’adhère parfaitement au discours du pape François à Lampedusa :l’Europe et le monde doivent voir avec consternation et pitié les embarcations d’immigrés sombrant en MéditerranéeJe ne remets certainement pas en cause ceux qui font preuve de bonté à Calais, je ne veux cependant pas oublier celles qui sont violentées dans le même temps. Mais cette honte n’a de sens que si elle permet de reconsidérer les racines profondes de ce mal : guerres impérialistes en Syrie, en Libye, en Irak ou en Afrique, dictature du cosmopolitisme financier sur les Nations et sur les institutions internationales, orchestration du déracinement des peuples au profit d’un immonde village global.

    L’avancée vers une société multiculturelle n’apporte en vérité que la diversification des racismes et des conflits : explosion des viols et des violences dans les zones d’attente, abandon de la France périphérique, délaissement des plus de cinq millions de chômeurs nationaux, coûts abyssaux des politiques de sécurité, de logement, d’aides sociales, d’éducation à apporter, subventions aux associations antifrançaises.

    Aussi, la charité réelle ne peut-elle plus que s’incarner dans une politique de totale fermeté contre le Grand Remplacement. Il y a en France plus de 5 millions d’immigrés, plus de 6 millions de descendants d’immigrés et une islamisation indéniable de bien des portions de notre territoire. Cette situation ne peut que mener à terme à l’explosion sociale et civile. La France se perdrait alors, à avoir trop voulu sauver ceux qu’elle aurait repoussé (...)"

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Ces belles pages d’Histoire que Najat Valaud-Belkacem veut cacher à nos enfants

    Dans Rivarol du 15 mai, Elisabeth B., proviseur honoraire, s'entretenant avec Jean-Philippe Robiquet, a clairement démontré que le ministre de l'Éducation dite nationale, la colérique Najat Valaud-Belkacem, organise, par sa nouvelle réforme des collèges, la liquidation des derniers savoirs. Cette réforme, contestée aujourd'hui jusque dans le camp socialiste, est en effet une nouvelle provocation dans le but d'amener les petits Français, déjà pas mal perturbés avec la théorie du genre, à ne plus rien savoir de ce qui enthousiasmait les générations précédentes et leur faisait aimer résolument la France.

    À travers ces nouveaux programmes qui donnent en classe de cinquième le statut de matière obligatoire à l'islam et celui de matière facultative à la chrétienté, que retiendront les enfants d'aujourd'hui et de demain de ces hauts faits présidant au baptême de Clovis et à la fondation de la France qui réalisèrent, grâce à la belle Clotilde, l'alliance de l'Église du Christ et du roi très chrétien afin de triompher, dans l'ordre, de la barbarie ? Que sauront-ils de Charlemagne, empereur d'Occident, petit-fils de Charles Martel, lequel avait arrêté les musulmans à Poitiers en 732 ? Et du même Charlemagne qui s'attira l'hommage du calife de Bagdad Haroun al-Rachid et s'imposa ainsi comme le protecteur du Saint-Sépulcre, donc des communautés chrétiennes d'Orient ?

    Exeunt les croisades ?

    Quant aux Croisades, cette magnifique aventure spirituelle, qui n'avait rien d'une « guerre sainte», il est à craindre que, vues presque exclusivement du côté musulman, elles soient présentées comme des guerres d'intolérance et de conquêtes. Comment les professeurs pourront-ils faire sentir ce bel élan de foi et d'enthousiasme qui, au cri de « Dieu le veut ! », souleva les seigneurs les plus avides et les plus turbulents, les amena à mettre leur individualisme au service du Christ dans une France brûlant de ferveur chrétienne, où la rayonnante abbaye de Cluny rappelait à tous que la Cité de Dieu dépassait les barrières féodales et que le service du suzerain était comme le premier degré d'un ordre supérieur dont le Christ était la clef de voûte ? Qui parlera encore à nos enfants du champenois Odon de Lagery (1042- 1099), pape sous le nom d'Urbain II (1088-1099), qui prit l'initiative de la première Croisade, après que les Seldjoukides — des Turcs récemment islamisés ! — eurent occupé les Lieux saints et terrorisé l'empereur chrétien de Constantinople, lequel ne cessait de lancer des appels au secours à l'Occident ?

    Des foules de seigneurs répondirent à l'appel lancé au Puy le 15 août 1095 par le pape Urbain II et renouvelé au concile de Clermont le 27 novembre de la même année, exhortant les barons turbulents à unir et à canaliser leurs énergies pour délivrer la Terre sainte et mériter ainsi leur salut. Un excellent dérivatif s'offrait à l'ardeur impétueuse des seigneurs. L'honneur chevaleresque n'avait de sens qu'intégré dans le patrimoine civilisateur...

    Les footballeurs ont remplacé les croisés

    Le premier à s'enrôler fut l’évêque du Puy, Adhémar de Monteil, d'une noble lignée de la vallée du Rhône : le pape le nomma chef spirituel de la Croisade et en fit son légat auprès de l'armée qui se constituait. Le comte de Toulouse, Raymond IV de Saint-Gilles, manifesta aussi un zèle brûlant, ainsi que Robert, comte de Flandre, Hugues, comte de Vermandois, frère du roi de France Philippe Ier, Guillaume VI, comte d'Auvergne, Gaston IV, vicomte de Béarn, Roger II, comte de Foix, Guillaume IV, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, Bohémond de Tarente — un Normand de Sicile —, Robert Courte-Heuse, duc de Normandie, fils de Guillaume le Conquérant, roi d'Angleterre en 1066 et décédé en 1087 Et, bien sûr, le plus célèbre, Godefroy de Bouillon (1058-1100), duc de Basse-Lotharingie, héritier du Brabant, terre d'Empire, par sa mère, mais fils du comte de Boulogne en terre capétienne. Tous ces noms de valeureux soldats du Christ, les enfants de la génération qui fut en cinquième dans les collèges catholiques des années 1950-1955, en savaient la liste par cœur et en admiraient les images. Maintenant les enfants devront se contenter de collectionner des images de joueurs de football…

    Il y eut se contenter de collectionner des images de joueurs de football...

    Il y eut aussi la croisade des classes populaires menée par Pierre l'Ermite — un moine d’Amiens vêtu d'une tunique de laine et d'un manteau de bure. Leur cohue mal organisée entraînée par un pauvre chevalier, Gautier-Sans-Avoir, partit sans attendre le signal de l'évêque du Puy et ce fut un épouvantable désastre. Tous furent décimés par la faim et se firent massacrer par les Turcs dès octobre 1096. Il ne resta plus que des monceaux d'ossements sur la route de Constantinople à Nicée. Quelle émotion pour nos jeunes sensibilités d'écoliers d'alors !

    L'expédition dirigée par les seigneurs, préparée soigneusement, partit par quatre itinéraires différents devant se rejoindre à Constantinople. Tous ces pèlerins — car c'était essentiellement un pèlerinage, bien qu'armé ! — manifestaient une abnégation absolue. La croisade éteignait, au moins au départ, les inimitiés personnelles et ranimait la notion de fraternité des baptisés. La confiance en la cause sainte devait suffire à tout : on se précipitait au combat, on ne reculait pas sans déshonneur, il fallait vaincre ou perdre la vie. Le salut éternel éclipsait toute autre considération.

    L'empereur Alexis Comnène et sa fille Anne, plus byzantins que jamais, leur réservèrent un accueil plutôt mitigé, mais l'essentiel était plus loin, en Asie mineure ; le 19 juin 1097, les croisés prenaient Nicée, puis le 1er juillet Dorylée, s'ouvrant ainsi la route de la Syrie. Il fallait avancer malgré la faim et la chaleur : en juin 1098, ils prirent, après un long siège et dans d'effroyables conditions, la ville d'Antioche.

    Pendant ce temps, dans le royaume de France, des prières et des processions étaient prescrites et, dans les châteaux, les femmes montraient une énergie sans pareille. Que le mari ne s'avise pas de rentrer avant d'avoir accompli son vœu ! Étienne-Henri, comte de Blois, terrorisé lors du siège d'Antioche, osa déserter son épouse Adèle, en digne fille de Guillaume le Conquérant, l'accueillit fort mal et le força à repartir pour l'Orient ; quelques mois plus tard il y mourut prisonnier. Et les écoliers de 1950 continuaient de prier pour le repos de son âme !

    Mais entre-temps, et sans ce pauvre poltron, le vœu avait été accompli car, surmontant toutes les souffrances, toutes les velléités d'anarchie, comme aussi la mauvaise volonté de l'empereur byzantin, les 12 000 hommes restés plus ou moins sains et saufs sur les 150 000 partis quatre ans plus tôt de l'Europe entière, avaient réussi à étonner le monde entier en prenant Jérusalem le 15 juillet 1099 ! Nous aussi, écoliers du vingtième siècle, nous en restions époustouflés !

    Le contraire d’une « guerre de religion »

    Il serait dramatique que nos enfants gardent l'impression que ces héros et ces saints agirent par haine des musulmans. Jamais les auteurs de récits contemporains ne parlaient de lutter contre une autre religion. On ne faisait nullement mention de musulmans ni de Mahomet ; en fait les croisés, en 1095 ignoraient tout de l'islam. Les ennemis étaient dits "infidèles" ou "Turcs" et Sarrasins", ou plus souvent "Assyriens", "Mèdes", "Perses", "Babyloniens", "Sumériens", etc. Les Francs découvraient tout et, quelque peu effarés devant la multitude de peuples rencontrés, ils ne pensaient même pas que ces peuples pussent être liés par une même religion(1). Ils menaient donc tout le contraire d'une « guerre de religion » : ils ne combattaient que pour l'honneur de Jésus-Christ et pour garder la liberté de prier et de séjourner sur les lieux mêmes où il donna sa vie par amour pour nous.

    Dans une vision musulmane obligatoire, ces nuances échapperont aux professeurs, de même que ceux-ci auront le plus grand mal à se défaire de l'idée que les Croisades eussent des raisons "économiques ». Quel intérêt auraient eu des seigneurs déjà si riches de fiefs et de châteaux en France à s'ouvrir d'autres conquêtes vraiment aléatoires en Orient ? Beaucoup s'y appauvrirent. Quant aux marchands italiens, ils n'intervinrent que plus tard. Bien établis à Constantinople ou au Caire, Jérusalem et la Terre sainte ne leur offraient que de bien maigres débouchés.

    Les "bénéfices" se situèrent sur le plan spirituel et culturel. Le roi de France apparut, plus que l'empereur ou tout autre souverain d'Occident, comme le champion de la chrétienté, en tous cas gardien des Lieux saints : une autre raison pour s'affirmer « roi très chrétien » !

    Une nouvelle France en Terre Sainte ?

    Et nous assistions, émerveillés, à la naissance d'une nouvelle France à Jérusalem ! Car beaucoup de croisés restèrent sur place une fois leur vœu accompli : il fallait protéger durablement les Lieux saints, garantir le maintien d'une force capable d'assurer la liberté des chrétiens. Pour ces nobles gaillards flamands, bourguignons languedociens, rien de plus digne que de se muer en bâtisseurs et en administrateurs ! Très vite, autour de Jérusalem et des principautés d'Édesse, d'Antioche et de Tripoli, des villes se créèrent avec leurs franchises, leurs marchés, leurs corps de métiers. De la Mésopotamie à la Méditerranée, de l'Euphrate au Jourdain se dressaient les mêmes forteresses qu'en France, les mêmes églises, les mêmes hospices. Une civilisation originale commençait de naître, sans heurter les mœurs du pays, car les élites locales étaient appelées à l'administration. Que de liens d'estime se tissèrent alors entre Français et Orientaux ! Les Francs adoptaient de nouveaux modes de vie, apprenaient les langues du lieu, s'initiaient à la médecine, aux mathématiques arabes, à la fabrication du papier... Le commerce se développa prodigieusement avec la métropole fruits exotiques, parfums enivrants, étoffes précieuses. ..

    L'entreprise était d'autant plus méritoire, et exaltante à nos yeux d'écoliers de naguère, qu'elle s'accomplissait sous la menace permanente d'invasions musulmanes et au rythme de fantastiques chevauchées, mais, pendant plus d'un siècle, les rois (Baudouin Ier, Baudouin II, Foulques Ier, Baudouin III, Amaury Ier, Baudouin IV, le « roi lépreux », mort à vingt-quatre ans !) allaient, imitant admirablement les Capétiens, jouer avec finesse des désaccords entre les Infidèles. Comme récrivait le duc de Levis-Mirepoix, « il n'est pas d'exemple plus pathétique, resserré en moins de deux siècles, dans le décor prestigieux des croisades de ce que le génie français a produit de merveilles ou précipité de désastres selon qu'il a ordonné en vue du bien commun ou abandonné à leurs caprices ses affirmations individuelles(2) ». Car ce royaume de Terre sainte était fait de main d'homme et, malgré l'intervention de saint Louis, ne put résister aux discordes entre ses chefs.

    Ce n'est pourtant pas l'histoire d'un échec. À sa force morale encore agrandie par sa captivité après la défaite de Mansourah (1250), le saint roi manifesta une intelligence politique remarquable puisqu'il tenta une alliance qui eût peut-être changé la face du monde, avec les Mongols(3), prêts à aider les chrétiens à reprendre Jérusalem aux mamelouks ! Mais il dut rentrer à Paris et sa politique ne fut hélas pas poursuivie... Néanmoins séjournant quatre ans en Syrie (1250-1254), le saint roi sut établir la concorde et l'unité. Les musulmans eux-mêmes, frappés de sa loyauté, l'appelaient le « sultan juste » , ils avaient recours à son arbitrage, voire à sa protection contre les musulmans les plus fanatisés. Et le même roi, mourant en 1270 sur le sol tunisien, n'affirmait-il pas la vocation de la France héritière des Césars chrétiens de combattre la piraterie en Méditerranée ? Le souvenir de saint Louis n'a cessé d'entretenir dans ce Proche-Orient devenu aujourd'hui une poudrière, une chrétienté qui se souvient de la France comme de sa protectrice naturelle et comme d'un modèle de concorde entre les populations. Que d'horizons ouverts à une diplomatie française digne de ce nom si nos gouvernants en avaient la volonté !

    La chrétienté : un détail de l’Histoire ?

    Il découle de tout cela que les collégiens d'aujourd'hui élevés en « citoyens du monde » n'auront plus la chance de s'émouvoir à de grands récits de si hauts faits, et que vouloir faire de renseignement de l'islam une priorité obligatoire et se contenter de reconnaître un statut secondaire et facultatif à l'enseignement de la chrétienté comme si elle n'était qu'un "détail" de l'Histoire, c'est s'obstiner à perpétuer de graves et fort dangereuses incompréhensions entre les deux croyances, car là connaissance de la chrétienté et de son expérience des infidèles est indispensable à la connaissance de l'islam lui-même. C'est dans la mesure où la chrétienté, débarrassée de l'idéologie laïciste issue de la Révolution et de la croyance en l'égalité de toutes les religions issue du concile Vatican II, reconnaîtra que l'islam n'est qu'une vague copie de croyances chrétiennes et juives, — assaisonnées souvent de beaucoup de haine envers la seule vraie civilisation, la civilisation chrétienne — que l'on retrouvera la manière sage, forte, juste et charitable de traiter les musulmans, — âmes à convertir —, avant qu'ils nous maltraitent

    Michel FROMENTOUX. Rivarol du 28 5 2015

    1) - Comme nous le disait l'historien Jacques Heers, lors d'un entretien pour L'Action Française 2000 du S août 1999.

    2) - Duc de Lévis Mirepoix : Grandeur et misère de l'individualisme fiançais. Ed La Palatine, 1957.

     

    3) - René Grousset : L'épopée des croisades. Ed. Perrin, 1995.

  • Oswald Spengler RETOUR À L'OCCIDENT

    Durant la Guerre froide, les pays communistes, l'U.R.S.S. en tête, appelaient leurs adversaires, les pays faisant partie du « Monde Libre », comme ils se dénommaient eux-mêmes, les Occidentaux. 

    Pendant longtemps, j'avais cru que cette appellation d'« Occidentaux » dont nos pays étaient qualifiés, répondait, de la part des Soviétiques, à un simple besoin de localisation géographique de leurs adversaires. 

    Après tout, l'Europe « Libre », les États-Unis, et même l'Australie et la Nouvelle-Zélande pouvaient être situés à l'Ouest de l'U.R.S.S., dès lors que cette dernière était prise comme point de repère ou  de référence, ce qui se comprenait du point de vue de ses habitants ou même de ses rivaux communistes, comme la Chine par exemple. 

    Advint alors la disparition de l'Union Soviétique en 1991 ; j'étais alors militant du Parti Communiste Français, avec un certain nombre de responsabilité dans l'appareil du Parti.

    Puis le P.C.F. s'affaiblissant de plus en plus, je finis par me retrouver en quelque sorte en demi-solde.

    Mes tendances politiques étaient nationale et bolchévique et je me lamentais de voir le P.C.F. vendre son héritage patriotique issu de la Résistance pour le plat de lentilles que lui jetait le Parti Socialiste.

     Mais je ne pouvais pas rejoindre les groupuscules gauchistes, étant trop de mentalité bolchévique pour cela. 

    Les évènements internationaux devaient provoquer une évolution radicale dans mes opinions philosophiques et politiques.

    Car j'observais que, depuis 1989, malgré la disparition de la Guerre froide, non seulement les Russes continuaient d'appeler leurs anciens adversaires-ennemis « les Occidentaux », mais aussi les pays dits « en voie de développement ». En effet, ces derniers, pourtant situés au Sud, qualifiaient  d'Occidentaux les pays du "Monde Libre », au lieu de les appeler les "Nordistes".

    Dès lors, il était permis de se demander si, au-delà d'une localisation géographique, le terme d'Occidental ne désignait pas une identité spécifique, regroupant plusieurs pays, et des peuples de nationalités différentes.

    C'est ainsi que le concept d'Occident commença à m'apparaître comme une évidence par comparaison avec la Russie et les pays du Sud, dit en voie de développement.

    Et comme pour toute "grande découverte", le hasard fit son œuvre. C'est ainsi que, découvrant l'œuvre de Ernst VON SALOMON, j'appris l'existence d'un homme, un philosophe de l'histoire, du nom de Oswald SPENGLER qui vécut au début du XXème siècle.

     QUI EST OSWALD SPENGLER ?

     Après la première guerre mondiale, dans les années 1920-1930, Oswald SPENGLER obtint, dans une Allemagne traumatisée par la défaite et le « diktat » de Versailles, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord, un succès considérable lorsque parût son premier ouvrage, et son œuvre maîtresse, intitulé « Untergang des Abendlandes », en français « Le Déclin de l'Occident ».

     En effet, l'ouvrage d'Oswald SPENGLER répondait à une attente précise et très forte dans les divers publics, mais aussi parmi les élites politiques, économiques et intellectuelles.

    Car, nombreux étaient ceux, parmi l'élite de chaque pays européen, qui cherchaient à comprendre le sens de l'époque historique issue de la première guerre mondiale, et s'interrogeaient sur l'avenir.

    Oswald SPENGLER proposait, dans son ouvrage, une méthode tout à fait nouvelle, basée sur la comparaison entre les diverses civilisations historiquement connues, qu'il appelait « Hautes cultures » et qu'il percevait comme des organismes vivants traversant, comme tout autre organismes vivants, des périodes successives de naissance, de jeunesse, de maturité et de vieillesse.

     L'originalité de sa méthode consistait tout d'abord à faire apparaître la logique interne de la culture occidentale, ouest-européenne, née vers le 10ème siècle sur un territoire compris entre le Tage en Espagne et l'Elbe en Allemagne et fondée sur la recherche permanente de l'infini, qu'exprimèrent alors notamment l'art gothique et l'invention de la perspective dans la peinture.

    Puis, dans un second temps, Oswald SPENGLER entreprenait de définir la phase organique à laquelle la culture occidentale était alors parvenue à son époque, au début du XXème siècle et de déterminer le sens de sa direction, par comparaison avec les époques « contemporaines » des autres cultures qui ont précédé la nôtre, indoue, chinoise, arabe, et surtout avec la culture antique qu'il connaissait si bien.

    Il s'en suit qu'avec une telle vision globale du passé et de l'avenir, étayée par une érudition extraordinaire, Oswald SPENGLER avait écrit un ouvrage « Le Déclin de l'Occident » qui ne concernait pas que l'Allemagne.

    En effet, Oswald SPENGLER, le patriote allemand, l'amoureux de l'Ancienne Prusse de Frédéric II, avait sciemment écrit un ouvrage de portée universelle.

     Dès 1924, « le Déclin de l'Occident » était traduit et édité en Espagne, aux États-Unis en 1926 .

    Par contre, en France, il fallut attendre sa parution jusqu'en 1948, bien que Monsieur Mohand TAZEROUT l'eût excellemment traduit depuis 1931, avec l'accord d'Oswald SPENGLER.

    Certes, son ouvrage « Années décisives » avait été publié en France, dès 1934. Mais cet ouvrage pouvait, à l'époque, paraître (à tort) essentiellement ne concerner que l'Allemagne.

    Dans la situation d'avant-guerre, « Le Déclin de l'Occident », a indubitablement manqué en France dans la réflexion politique et philosophique, car il aurait orienté certains esprits, intellectuels et hommes politiques, dans le bon sens et vers plus de lucidité quant à la signification de la victoire de l'Allemagne nazie en 1940. Je pense en particulier à Pierre DRIEU LA ROCHELLE, mais il y en a d'autres, connus ou inconnus.

    Ce n'est d'ailleurs pas seulement le contenu de l'œuvre qui les aurait grandement éclairés, mais aussi les liens personnels qu'ils auraient peut-être tissés, avec l'homme, noble et courageux, qu'était Oswald SPENGLER.

    En vérité, les élites françaises de cette époque auraient gagné à connaître Oswald SPENGLER, intellectuellement et moralement.

    Un homme de cette qualité n'aurait pu qu'avoir une heureuse influence sur des lecteurs Français, comme il l'a effectivement exercée en Allemagne sur certains jeunes Allemands, comme par exemple Ernst von SALOMON, l'auteur du roman autobiographique « Les Réprouvés », relatant l'aventure des Corps-Francs en 1918.

    Puis vinrent la prise de pouvoir par les Nazis puis la guerre, empêchant toute relation normale avec l'Allemagne.

    Paru en France en 1948, « Le déclin de l'Occident » intéressa peu les milieux intellectuels de droite et de gauche, alors totalement fascinés par l'idéologie marxiste (ou simplement rousseauiste) qui leur faisait considérer le développement de l'Histoire comme une évolution linéaire et continue vers « Le Progrès ». 

    Malheureusement, en France, après 1945, on rejeta donc les idées d'Oswald SPENGLER, n'hésitant pas, à l'occasion, à utiliser l'arme, fatale en France, du sarcasme.

    Que reprochent à Oswald SPENGLER ceux qui le critiquent ou le maintiennent sous le boisseau ?

    Son passé nazi ? Il n'en a pas. Et, s'il n'était pas décédé en 1936, il est fort probable qu'il aurait fini par être exécuté par les nazis avant la fin de la guerre.

    En effet, sa mort, violente, (il fut foudroyé par une crise cardiaque), un 8 mai (capitulation de l'Allemagne neuf ans plus tard) me paraît déjà, pour le patriote allemand qu'il était, un symbole, « de premier rang », pour employer une expression conceptuelle qu'il utilisait dans ses analyses historiques des « hautes cultures ».

    D'autres, ou les mêmes, lui reprochent son pessimisme historique, parce qu'il constate que toutes les civilisations sont mortelles, même la nôtre, la civilisation occidentale.

    Ô Lecteur, êtes-vous pessimiste parce que vous avez découvert, dès votre plus tendre enfance, que vous êtes mortel, comme tout un chacun ?

    D'ailleurs, Oswald SPENGLER propose des moyens pour retarder la disparition de la culture occidentale qu'il ne prévoit que dans un futur lointain de plusieurs siècles.

    Lui reproche-t-on son déterminisme ? C'est, encore une fois, ne l'avoir pas bien lu ! Car pour Oswald SPENGLER, le destin d'une culture consiste dans une direction, découlant directement de sa spécificité. Il n'est pas écrit d'avance, comme dans l'Islam. Il n'est pas non plus arbitraire, comme dans une tragédie antique.

    Par contre, pour Oswald SPENGLER, le destin d'une culture est constitué de plusieurs possibilités à l'intérieur d'une direction nécessaire. Il nous revient de choisir entre ces possibilités celles qui nous paraissent les plus harmonieuses et la plus à même de ralentir le vieillissement de la civilisation et donc de reculer sa disparition.

    Ces principales critiques qu'on adresse à Oswald SPENGLER et à son œuvre semblent donc bien mal fondées.

    Et pourtant, le souvenir cet homme, de cet intellectuel d'exception, Oswald SPENGLER, subit, en France, injustement la loi du silence dans les grands médias, quand il n'est pas calomnié ou critiqué par des gens qui semblent ne pas l'avoir lu et se référer à des commentaires de commentaires.

    Son ouvrage « Le déclin de l'Occident » semble subir un ostracisme certain de la part des grands médias, de sorte que, l'auteur étant méconnu du public, son éditeur ne l'a plus édité depuis 1988. Il se borne à des réimpressions périodiques.

    Certains, en l'avouant du bout des lèvres, ont tenté de l'imiter tout au moins partiellement. Mais ils ne sont parvenus qu'à nous donner une théorie des civilisations édulcorée, purement descriptive, sans vigueur, sans dynamisme ni vision historique.

    Or, il est incontestable que les idées d'Oswald SPENGLER manquent aujourd'hui, dans le débat non seulement sur la culture occidentale mais aussi sur la situation de la France aujourd'hui.

    Et à ceux qui lui disaient qu'il se trompait dans ses analyses, Oswald SPENGLER leur répondait : « Regardez un peu autour de vous. Qu'est-ce que vous voyez ? »

    Il avait, en effet, écrit à propos de la « ville mondiale » ou mégapole, ville parvenue au stade le plus avancé de la civilisation ayant déjà aspiré toute la force créatrice des villes provinciales réduites à gérer les seules besoins zoologiques de leurs habitants  :

    « Ville mondiale signifie cosmopolitisme au lieu de « patrie » (...) La ville mondiale n'a pas un peuple, mais une masse. Son incompréhension du traditionnel, dans lequel elle combat la culture (...) ; son intelligence froide et perspicace, supérieure à celle du paysan ; son naturalisme d'un sens tout nouveau, qui prend sa source dans les instincts les plus vieux et les conditions primitives de l'homme (...) ; le « panem et circences » qui reparaît sous le manteau de la luttes des salaires et de la place du sport - tout cela marque, à côté de la culture définitivement achevée, à côté de la province, une forme tout à fait nouvelle et tardive, sans avenir, mais inévitable, de l'existence humaine. »[1]

    Cette analyse, écrite en 1918, ne semble-t-elle pas s'appliquer exactement à la France d'aujourd'hui ?

    Selon le philosophe Théodor ADORNO[2], "Spengler n'a jamais vraiment trouvé un adversaire à sa taille et le plonger dans l'oubli n'est qu'une fuite."[3] 

    Ce site a donc pour but de faire connaître la pensée et l'œuvre d'Oswald SPENGLER, de la discuter au regard des réalités d'aujourd'hui. C'est pourquoi, ce site s'intitule « Oswald SPENGLER-LE RETOUR DE L'OCCIDENT ».

    En effet, j'estime qu'il est nécessaire de contribuer à la résurgence, c'est à dire à la réapparition au grand jour, de l'homme Oswald SPENGLER et de ses idées si nécessaires à la réflexion à la compréhension de la situation actuelle.

    Mais il ne s'agit pas seulement de philosopher, mais aussi d'ouvrir des perspectives compte tenu des possibilités qui nous sont offertes au stade où est parvenue aujourd'hui la civilisation occidentale, en particulier en France.

    Pierre MARCOWICH

    [1] Le déclin de l'Occident : Tome I, page 45 Éditions Gallimard, 1948, renouvelé en 1976.

    [2] Theodor Ludwig Wiesengrund-Adorno 1903-1966), communément appelé Theodor Adorno, est un philosophe, sociologue, compositeur et musicologue allemand.

    [3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Oswald_Spengler

    http://oswald-spengler-le-retour.e-monsite.com/

  • Citoyenneté et/ou nationalité

    Valérie Pécresse s’est prononcée (1). Elle ne veut plus que la nationalité française soit donnée automatiquement. Elle a mis toutes les nuances dans son propos et fait acte de foi pour éviter la condamnation, mais ce qui est dit est dit.

    Le débat politique sur la nationalité risque donc d’être animé dans les prochains mois. Les conditions sont réunies pour l’aborder franchement. D’une part, la Gôôche n’est plus certaine de capter le vote des citoyens français allogènes. L’apparition de listes ethniques dans les prochaines années va lui enlever une part importante de son électorat et donc sa motivation pour naturaliser à tour de bras. D’autre part, de plus en plus de Français aborigènes refusent l’assimilation à des compatriotes de papier avec lesquels ils ne partagent rien. Quant à l’adhésion aux « Valeurs de la République », l’histoire montre que ce genre d’idéologie à vocation fédératrice est une illusion. Le premier lien que l’on partage, c’est le sang. Transgresser ce principe naturel aboutit à toutes les abominations. La fin programmée des USA multiraciaux en est la preuve. Quant à l’URSS, autre société multi-ethnique, initialement centrée sur une idéologie supranationale, elle s’est vite transformée en un ensemble où les nationalités coexistaient mais ne se mélangeaient pas.

    « Aujourd’hui, nous avons un premier ministre au caractère bien trempé, de citoyenneté française, certes, mais de nationalités catalano-helvétique. Il nous montre d’ailleurs chaque jour son attachement à ses origines. »

    Citoyenneté – nationalité : la confusion

    Dans la Ve République des années 2010, la confusion la plus totale règne. Le refus d’appeler un chat un chat est patent. De Gaulle avait beau dire que « nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne », aujourd’hui, la société française est à l’image de celle des USA, encore majoritairement blanche et de tradition chrétienne certes, mais aux composantes allogènes en progression irrépressible. Confiants, nos oligarques nous envisagent unis par les « Valeurs de la République ». Pourtant, dans les milieux populaires, la marque de nos origines est le préalable à tout rapport social. Les distinctions entre Européens sont vite faites entre Français, Italiens, Polonais, Portugais, etc. Aux yeux des allogènes, n’est pas Français qui veut malgré les ressemblances avec nos congénères européens. D’ailleurs, les drapeaux placés aux fenêtres des maisons quand il y a foot, suffisent pour s’en convaincre. En Afrique du Nord, Marocains, Tunisiens et Algériens tiennent à leurs différences. Chez les Algériens, les Kabyles évitent soigneusement d’être assimilés à leurs compatriotes plus typés. Des règles strictes régissent leur société. La transgression est condamnée par un out of cast sans appel. Dans les milieux populaires, on parle aussi de métis assez facilement, sans arrière-pensée. C’est un fait. Paradoxalement, bien que vouée à l’universalisme, notre oligarchie s’est enthousiasmée que Barack Obama devienne le premier président noir des USA, alors que c’est un métis. Il est vrai qu’aux USA, les métis sont considérés comme noirs. Nos Antillais, eux, qualifient leurs congénères africains de Nègres bleus, et nous de Français, pour marquer leurs singularités. Visiblement la négritude est une notion assez controversée dans leurs esprits. Enfin les asiatiques évitent tout ce monde et se désolent des interventions de Fleur Pellerin et de Jean-Vincent Placé. L’une et l’autre ont beau s’affirmer Français, leurs propos débridés irritent leurs congénères. Ce qu’ils disent et font les engagent alors que la règle fondamentale des Asiatiques en France est de vivre discrètement. Cependant, l’antienne est que « tout ça, ça fait d’excellents français, … » (chanson de Maurice Chevalier avant la débâcle de mai 40 (2)).

    L’URSS : un modèle

    C’est paradoxalement dans le pays où une idéologie devint l’unique référence politique qu’une différence fut faite entre nationalité et citoyenneté. Née avec la création de l’URSS, cette distinction domine toujours les esprits en Russie. Ainsi, Rudolf Noureïev est tatar. Mikhaïl Barychnikov, lui, est russe. Russes et Tatars tiennent à cette distinction. Pourtant le Tatarstan est dans la Fédération de Russie. Comme profane, vous pouvez évoquer le danseur ‘russe’ Noureïev une fois; pas deux. C’est une gaffe. Pourtant dans l’esprit des fondateurs de l’URSS animés par une idéologie suprémasciste et universaliste, le but était de supprimer tout ce qui séparait les uns des autres. Le réalisme stalinien élimina bien vite cette vision impossible d’une URSS à la recherche de l’homme nouveau pour lui substituer une conception plus pragmatique reposant sur la coexistence de nationalités. Même les juifs, les plus ardents prosélytes du monde nouveau, obtinrent un statut national. Mais là-bas, chacun a son territoire, alors qu’en France, hormis une bien floue adhésion aux « Valeurs de la République » comme plus petit commun dénominateur, Français, Européen, Africain, Asiatique et quiconque d’ici ou d’ailleurs est obligé de s’interroger chaque jour sur son identité. C’est un ethnocide généralisé que nous vivons, justifié par la création d’un homme nouveau, là encore. Mais nous, on n’a pas encore trouvé notre petit père des peuples.

    Vers la distinction nationalité – citoyenneté

    Pour envisager une issue pacifique à la situation actuelle ne satisfaisant personne, n’associons donc plus citoyenneté et nationalité.

    Cette dernière serait réservée aux Français ethniques, c’est-à-dire des Blancs issus du territoire français européen depuis plusieurs siècles, plus ou moins mélangés avec d’autres Européens. Après tout, la noblesse européenne fonctionnait sur ce principe. Henri Ier (1008-1060), roi des Francs, eut pour épouse Anne de Kiev ; une Russe qui devint Reine de France de 1051 à 1060. Plus proche de nous, Louis XVI s’unit avec Marie-Antoinette d’Autriche, elle-même arrière-petite-fille de Philippe, duc d’Orléans, frère de Louis XIV. Et ainsi de suite. La noblesse européenne a les clés pour créer une identité européenne.

    Dans le modèle envisagé, il n’y aurait plus de binationaux. La nationalité française serait à demander et à justifier. Elle permettrait d’accéder aux fonctions régaliennes de la France, qu’elle soit république, monarchie, despotique ou autre. Après une ou deux générations ayant fait la preuve de leur volonté d’être Français, les citoyens pourraient y accéder, mais alors en abandonnant tout souvenir d’une double allégeance nationale et en étant inscrit dans l’espace européen indubitablement, racialement et culturellement. Une forme de baptême renommerait les individus avec des patronymes indigènes. Etc. Tout serait fait pour renier ses origines non-françaises. Pour ceux ne le souhaitant pas, un statut de citoyen permettrait toutefois d’évoluer dans la société française.

    On considèrerait ce qui existe actuellement comme une citoyenneté, qui elle prendrait en compte les mutations sociales que le territoire européen de la France a connues depuis 50 ans. La double citoyenneté, voire triple ou même plus, serait possible. Elle serait facile à obtenir pour les gens ayant fait la preuve de leur intégration à la société française. Plusieurs critères seraient à prendre en compte : absence de crime et délits majeurs ; paiement de l’impôt; travail utile; pas de perfusion sociale, francophone, en bonne santé, etc. Critères à la fois plus restrictifs qu’aujourd’hui, mais plus ouverts que la nationalité.

    Cette citoyenneté donnerait droit à la capacité élective dans des assemblées consultatives ou des fonctions non-déterminantes pour les équilibres régaliens. Elle honorerait ainsi de nombreux allogènes de toutes origines pour leurs contributions modestes ou grandioses, tout en leur permettant de revendiquer leurs racines. Dans une société mondialisée, il est impossible désormais de vivre avec des frontières étanches. Tokyo est à 11 heures d’avion de Paris. On envisage Paris – New York en moins d’une heure d’ici 2030 grâce aux avions hypersoniques.

    La nationalité serait immuable ; la citoyenneté, elle, ne le serait pas. Ainsi, un délinquant à la nationalité française la conserverait une fois la peine accomplie. Mais un citoyen français pourrait la voir supprimée au profit de sa nationalité d’origine, car il l’aurait conservée.

    La citoyenneté s’acquerrait et se perdrait plus facilement qu’aujourd’hui.

    En dissociant nationalité et citoyenneté comme les soviétiques le firent, nous surmonterions nos interrogations sur l’identité française tout en bénéficiant des compétences de gens épris de notre culture. De tout temps, les apports extérieurs ont permis de compenser les faiblesses locales. C’est un constat.

    Manuel Valls dans le prisme bolchevick

    Aujourd’hui, nous avons un premier ministre au caractère bien trempé, de citoyenneté française, certes, mais de nationalités catalano-helvétique. Il nous montre d’ailleurs chaque jour son attachement à ses origines. Quoi de plus naturel d’ailleurs. Le 6 juin 2015, il était à Berlin pour soutenir le FC Barcelona. Le lendemain, il encourageait Wawrinka (suisse) pendant la finale des Internationaux de France de Tennis (Roland-Garros). Dans le nouveau système, son intelligence et son travail seraient toujours utilement sollicités, mais la décision finale reviendrait à des nationaux. En effet, son atavisme pourrait l’amener à agir contre l’intérêt de la France et des Français. Ainsi, il pourrait, par exemple, décider du rattachement de la Catalogne française à une Catalogne indépendante et réunifiée; ou les Savoie à la Suisse ou au Turinois, ce qui n’est pas incohérent au regard de la géographie et de l’histoire. N’oublions pas qu’en situation d’incertitude, les liens du sang priment sur toutes autres considérations. Pour clarifier ces propos, en URSS, Manuel Valls aurait été de citoyenneté soviétique et de nationalité suisse car celle-ci se transmettait par la mère. A sa majorité, il aurait pu opter pour le nom de famille de sa mère : Galfetti. Dans le modèle imaginé, ses enfants nés de mère française (Nathalie Soulié) en France seraient de nationalité française et porteraient le nom de leur mère. Il reste encore beaucoup de points à discuter.

    Aborder franchement cette question nécessite plus de contributions que ce court article. On invite en conclusion le lecteur souhaitant prolonger cette réflexion à lire le très instructif article « La pensée ethniciste en URSS et en Russie post-soviétique » (3).

    En attendant, admettons que le débat s’impose et doit être mené sereinement comme le firent les bolchevicks en URSS dans les années 1920.

    Frédéric Villaret, Juin 2015

    Notes :
    (1) Valérie Pécresse ne veut plus que la nationalité française soit donnée automatiquement.

    (2) Maurice Chevalier, Ca fait d’excellents Français.
    (3) La pensée ethnique en URSS et en Russie post-soviétique.

    http://www.polemia.com/citoyennete-etou-nationalite/

  • Attentat islamique en Isère

    Attentat islamique dans la société de gaz et produits chimiques Air Products à Saint-Quentin-Fallavier en Isère. Forte explosion, plusieurs blessés, un homme décapité par les terroristes.

    « Tous les signaux étaient ces dernières semaines au rouge pour qu’un attentat de cette nature se produise sur le territoire national », selon une source des services de sécurité intérieure.
    Ce matin, vers 10 h, une forte explosion retentit dans l’usine de gaz et produits chimiques Air Products, qui s’embrase. Le fort déploiement de pompiers et de gendarmes permet de circonscrire rapidement l’incendie, qui a néanmoins blessé plusieurs employés de la société, et de lever rapidement les doutes quant aux causes de la catastrophe.
    Les premiers témoignages recueillis font en effet état de deux personnes impliquées : la première aurait pénétré dans l’entreprise et ouvert plusieurs bonbonnes de gaz, revendiquant d’être de Daesh, des drapeaux islamistes en main.
    On évoque aussi une voiture qui aurait fait irruption dans la société peu avant 10 heures, effectuant du rodéo dans la cour afin de percuter des bonbonnes de gaz présentes sur le site.
    Rapidement, la tête d’in homme décapité a été retrouvée accrochée au grillage de la société, couverte d’inscriptions en arabe. Il ne s’agirait pas d’un employé de la société Air Products.
    Aussitôt, un important dispositif policier a été déployé pour quadriller la région et renforcer la sécurité.

    Peu avant 11 h 30, un homme connu de la DGSI et des services antiterroristes a été interpellé, nous ignorons à l’heure qu’il est s’il s’agit d’un des auteurs de l’attentat. Selon des informations du Dauphiné Libéré, un homme serait toujours activement recherché circulant à bord d’un véhicule ce matin avant l’attentat qui aurait fait des allées et venues devant la société ciblée. Depuis, l’un des suspects a été identifié et arrêté, selon Bernard Cazeneuve :

    Une personne a été assassinée, décapitée et le parquet antiterroriste de Paris a été saisi de cette enquête. L’identité du criminel est en cours de précision. Il s’appelle Yassin Salhi. Il a fait l’objet d’une fiche S en 2006 pour radicalisation, non renouvelée en 2008. Aucun casier judiciaire. La victime est en cours d’identification.
    Le sang froid d’un pompier a permis l’arrestation du criminel.

    Tandis que François Hollande est attendu cet après-midi à un Conseil de défense qui se réunit en urgence ce vendredi à 15 heures à l’Élysée, certains ont aussitôt sais l’occasion pour récupérer l’événement au profit de la loi Renseignement, à l’instar de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes :

    J’éprouve un sentiment d’horreur face à la barbarie qui vient de se produire en Isère ce matin au cœur de notre région. Je veux avant tout exprimer ma solidarité aux victimes, leur famille et leurs proches. La loi sur le Renseignement a toute sa justification : il faut cesser toute forme d’angélisme en la matière devant les menaces. Il faut aussi éviter que la peur ne s’installe. Comme en janvier, toutes les composantes de la Nation doivent s’unir pour faire face au danger. C’est la Nation qui doit combattre la terreur.

    Sans surprise, Jean-Christophe Cambadélis a aussitôt sorti le PADAMALGAM magique. Nous voilà rassurés, il n’y a aucun lien entre cet attentat islamique commis par un certain Yassin Salhi d’une part, l’islam et les musulmans d’autre part.

    http://fr.novopress.info/189818/attentat-islamique-en-isere/#more-189818

  • Quand les royalistes parlaient d'écologisme intégral... (partie 2)

    Est-il si étonnant que ce soit dans un journal royaliste que la formule « écologisme intégral » ait été, en fait, définie dans les années 1980 ? Evidemment, il s’agissait aussi de faire écho au « nationalisme intégral » de Charles Maurras qui signifiait que tout nationalisme, s’il voulait fonder et non seulement dénoncer, se devait de conclure à la monarchie, d’être monarchique (plus encore que monarchiste, ce qui en aurait fait une simple opinion et non un régime instauré), ce qui aboutissait à rendre le nationalisme lui-même inutile en tant qu’idéologie. Nous étions dans les années de l’après-Mai 68 et du mitterrandisme institutionnel, et l’écologisme commençait à poindre politiquement, principalement à travers les mouvements de contestation du nucléaire et des camps militaires du Larzac et d’ailleurs, mouvements dans lesquels on pouvait croiser, à Plogoff ou à Chinon, de vieux (et de moins vieux, mais plus rares en fait…) militants royalistes ou traditionalistes, chouans technophobes ou protecteurs des bois, des marais et des paysages. Ceux-ci ne se disaient pas écologistes mais ils l’étaient, naturellement, et ils se méfiaient d’une modernité que Jacques Tati moquait dans ses films souvent incompris : je les croisais parfois au marché des Lices, qui allaient acheter leurs pommes ou leurs gâteaux à la cannelle chez les petits commerçants et producteurs qui arboraient l’autocollant du « Paysan biologiste », association et revue dans laquelle écrivait l’actuel président du Groupe d’Action Royaliste, Frédéric Winkler… Un de ses monarchistes, qui avait fait le coup de poing contre les marxistes dans les années 50-60 sur le parvis des églises, et était devenu ensuite membre d’une communauté monastique locale, vendait son fromage qui ne devait rien à la chimie ou à la pasteurisation !

    Pourtant, la théorisation de l’écologie par les royalistes n’était pas alors vraiment développée. Bien sûr, dans les cercles d’études de l’Action Française, on reprenait en chœur la fameuse citation « On ne commande à la nature qu’en lui obéissant », mais la protection de l’environnement n’était qu’un combat annexe pour la plupart des militants d’AF, plus occupés à répondre aux arguments d’une Gauche alors conquérante, à brandir les thèmes de l’anticommunisme ou à combattre la loi Savary sur l’enseignement supérieur en 1983, par exemple. Si Paul Serry (pseudonyme de Jean-Clair Davesne, journaliste agricole réputé) puis Guillaume Chatizel dans les années 1990-2000, évoquaient régulièrement cette question écologique dans les colonnes d’Aspects de la France puis de l’Action française, c’est, en fait, dans celles de Je suis français, publication de l’Union Royaliste Provençale, que Jean-Charles Masson titra une courte série d’articles « Jalons pour un écologisme intégral » à la fin de l’année 1984, série qui faisait suite à une plus vaste réflexion sur « L’enracinement et la dignité », et qui montrait que l’écologie n’était pas qu’une simple question environnementale ou économique mais un véritable souci politique et, au-delà de la question institutionnelle, de civilisation.

    Dans ces « Jalons », Jean-Charles Masson insiste sur le réenracinement nécessaire des Français pour faire face à ce nomadisme d’un genre nouveau qu’imposent la société de consommation et l’individualisme, et que l’on pourrait nommer aujourd’hui mondialisation : « Si l’on veut « dénomadiser » culturellement, il faut sédentariser économiquement. L’esprit révolutionnaire et l’individualisme égoïste se développent sur le déracinement économique. » Comme La Tour du Pin fut souvent présenté comme l’inspirateur de l’encyclique du pape Léon XIII sur la question sociale, on pourrait trouver quelques arguments pour voir dans les propos de Jean-Charles Masson quelques idées prémonitoires aux écrits du pape François, ne serait-ce que parce que l’auteur royaliste se place dans une optique résolument catholique sans, pour autant, en négliger le sens et la portée politiques : pour ce dernier, il s’agit de dénoncer et de combattre matérialisme et prométhéisme, et de ne négliger ni la société ni la part de divin qui fait de l’homme un être différent du reste du monde animal, ni leurs interrogations comme leurs mystères… Cela n’est donc pas un retour à une hypothétique nature « sans l’homme », ou préexistante à celui-ci, en négation de l’histoire et de la civilisation : « Notre écologisme n’est pas compris dans les limites d’une défense de la nature d’inspiration rousseauiste. Qu’on refleurisse demain toutes les cités dortoirs de France et de Navarre, on n’aura pas pour autant supprimé la pitoyable condition morale des familles qui s’y entassent. Il faut être naïf ou niais pour imaginer que le jour annuel de l’arbre (initiative bucolique de l’inimitable Giscard) redonnera aux Français leur âme. » On voit là l’idée fondamentale de ce que d’aucuns nomment aujourd’hui l’écologie humaine, et qui n’oublie pas l’homme dans la nature (ou au profit exclusif de celle-ci) mais en rappelle la dimension spirituelle au-delà de la simple enveloppe matérielle de chair et de désirs.

    L’écologisme intégral est la réponse que le royaliste Masson apporte à une société oublieuse de ses devoirs et de ses limites, autant naturelles que matérielles, une société que l’on pourrait, en fait, qualifier (comme le faisait le philosophe belge Marcel de Corte) de « dissociété », et dans laquelle l’homme est arraché à son environnement et à sa « nature permanente » : « Notre écologisme est construit autour de la tragédie de l’homme déraciné, et l’inhumanité des villes, le sac de la nature ne sont que les effets visibles de ce déracinement. Car de l'homme animal, on ne peut attendre des marques de respect », ces dernières étant les formes d’un héritage civilisationnel que la société de consommation entend dépasser au nom d’un prométhéisme consommateur et non conservateur ou traditionaliste, de ce prométhéisme qui, en fait, limite (en le définissant mal) l’homme à ses seuls besoins « animaux », souvent créés de toutes pièces par une publicité visible ou insidieuse… Si l’homme n’est plus un héritier inscrit dans une longue suite de générations qui se doivent les unes aux autres, à quoi lui importe de transmettre encore quand il peut consommer et consumer pour son seul intérêt individuel, pour son seul plaisir revendiqué par la formule « On n’a qu’une vie », formule négatrice de la vie des autres, en particulier de ceux à venir ?

    « L’écologisme intégral est la défense de l’homme total tel que le définit la tradition latino-chrétienne », et Aristote aussi : un homme qui « est société », selon la formule d’Henri Massis ; cet homme qui, s’il était livré à lui-même et à la nature brute quelques heures après sa naissance, ne survivrait pas, et qui doit apprendre à connaître le monde et à le respecter comme on respecte sa mère nourricière, à reconnaître les autres et leurs bienfaits (et leurs méfaits aussi, d’ailleurs), et à sauvegarder les conditions naturelles de sa survie sur terre tout en les apprivoisant parfois, sans pour autant vouloir, orgueil malsain, les soumettre toutes… Là encore, je cite cette formule évoquée plus haut qui est l’une des plus importantes de l’écologisme qui se veut intégral pour mieux être et durer, et faire durer les conditions de notre vie sur terre : « On ne commande à la nature qu’en lui obéissant »… Mais cette obéissance n’est pas la soumission aveugle de l’esclave au maître, elle est la fidélité à ce qui est (au sens fort et véritablement spirituel du verbe être) et doit donc durer et s’enraciner, encore et toujours, pour vivre soi-même et faire vivre les autres : qu’y a-t-il de plus royaliste que cette fidélité-là qui n’est pas servitude mais service ? Service des autres, présents et à venir, et qui se souvient de la vieille formule arthurienne, et la reconnaît librement, mais avec humilité : « Terre et Roi ne font qu’un »…

    (à suivre)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1231:quand-les-royalistes-parlaient-decologisme-integral&catid=49:2015&Itemid=60