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  • Carl Schmitt et le nazisme

    Partie 1 – Carl Schmitt, le nazisme et la police de la pensée

    Carl Schmitt est un juriste allemand, né en 1888 et mort en 1

    985. Il nous a laissé une œuvre monumentale, non pas tant par la quantité (tout de même plus d’une quarantaine d’ouvrages), que par la qualité : il a été le témoin intellectuel de la genèse de notre époque, le moment qui voit tout un monde s’effondrer, d’une guerre mondiale l’autre, sans que l’on ait débouché véritablement sur quelque chose depuis. Mondialisme, État et partis politiques, démocratie, terrorisme, droit de la guerre, en particulier politique anglo-saxonne et américaine, bref : sur la plupart des questions qui font notre actualité politique nationale comme internationale, Schmitt a laissé des analyses que seul quelqu’un de sa compétence, placé à l’endroit et au moment qu’il fallait, pouvait nous donner.

    Mais sans doute qu’une œuvre aussi utile dans l’immédiat, aussi critique, et donc aussi dangeureuse, ne doit pas être lue. Il faut tout faire pour en interdire l’accès. Aussi a-t-on beaucoup dit, en France surtout, que Schmitt était un nazi. Et on l’a dit de manière grossière et outrageante. Il suffit pour s’en convaincre de lire Bernard Edelman, ou Charles Yves Zarka [1]. On va jusqu’à présenter sa doctrine comme un pur et simple appel à l’extermination des juifs. Cela suffit à faire régner la terreur sur le petit monde unviversitaire et écrivant, qui ne peut plus travailler de manière sérieuse. La seule question qu’il est permis de poser s’énonce en ces termes : comment un juriste de ce niveau a-t-il pu adhérer au génocide de tout un peuple ?

    Une telle présentation ne correspond en rien aux doctrines de Carl Schmitt, elle en est même aux antipodes, lui dont la préoccupation majeure est de maintenir l’ordre international garant, précisément, de la guerre dans les formes, ou de chercher à reconstruire un nouvel ordre qui sorte de la logique des guerres d’extermination dans laquelle les Américains et leurs alliés sont entrés depuis Hiroshima. En outre, la vérité du nazisme de Schmitt doit être nuancée, et c’est à la dépeindre avec quelque précision que les lignes qui suivent voudraient contribuer. C’est une tâche urgente, compte tenu de l’actualité toujours plus vive de cette pensée, que les mensonges ont pour résultat de tenir à l’écart.

     Rôles de l’Armée et de l’Université en Allemagne

    Précisons d’abord deux points méconnus du grand public cultivé français, particulièrement aujourd’hui, ceci expliquant d’ailleurs pour une bonne part la réception caricaturale dont Schmitt a fait l’objet en France, mais dont la prise en compte est indispensable à une parfaite compréhension de la situation historique. Tout d’abord, il faut savoir que dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, l’appareil dirigeant est constitué de l’Armée, dont les écoles de cadets remplissent depuis longtemps le rôle, mutatis mutandis, de l’ENA en France. Hindenbourg, Ludendorff, Schleicher, tous en sont issus. Le corps des officiers prussiens est le coeur de l’État. Et le grand état-major de la première guerre est la cellule dirigeante de ce corps, qui survit dans la Reiswehr. Notons au passage que Schmitt a servi, durant la Grande Guerre, au grand état-major, et Adolf Hitler lui-même, au sortir de la guerre, n’était qu’un agent au service de cet organisme.

    Ensuite et surtout, Schmitt était professeur de droit public. Depuis 1928 il occupait la chaire précédemment occupée par Hugo Preuss à la Handelschochschule de Berlin. Cela signifie que Schmitt remplissait la fonction qu’il fallait pour voir son destin lié quoi qu’il en soit à celui du nazisme. Nulle part les juristes ne sont, pas plus que les autres, des êtres désincarnés. Mais en Allemagne il y a plus. Y être professeur de droit signifie tout autre chose qu’en France. Ici les juristes sont à l’écart de la vie politique comme de la vie judiciaire. Leur engagement est exceptionnel et signifie rupture avec l’univers académique. Les politiciens, pour ne pas dire les militants, de tous bords, y sont d’ailleurs extrêmement rares, et l’on n’en verra pas beaucoup articuler une pensée théorique qui soit en accord avec leurs actions. Il suffit d’ouvrir un ouvrage de droit, ou de fréquenter ne serait-ce que quelques minutes un amphithéâtre, pour être frappé de la déconnexion que la Faculté de droit entretien avec le monde réel. En France, les juristes universitaires observent donc en général une neutralité et une réserve remarquables, commentant tout au plus avec dédain la manière dont les affaires du monde sont si mal menées. Et lorsqu’ils servent l’Administration, pour rédiger des rapports ou des projets, c’est de manière technique et neutre. Rien de tel Outre-Rhin, où les professeurs de droit ont un rôle en matière judiciaire comme en matière de gouvernement local ou national. Professeur installé au premier rang de l’Université, aux publications nombreuses et reconnues, Carl Schmitt occupait donc la charge du kronjurist appelé à jouer un rôle sous le nazisme. Puisque nazisme il y eut.

     La doctrine de Schmitt en 1932

    Il faut partir d’un fait généralement occulté. C’est que si Schmitt a en effet été mêlé, et même de plus près qu’on ne le croit, aux événements politiques qui ont provoqué l’arrivée au pouvoir de Hitler, ce n’était pas en tant que nazi, mais tout au contraire, en tant que virulent antinazi. Catholique réactionnaire, Schmitt a déjà, en 1932, une œuvre qui témoigne pour lui de son hostilité au parlementarisme, au libéralisme et même à la démocratie. Mais c’est précisément ce conservatisme classique qui en fait tout hormis un national-socialiste. En 1932, âgé de 44 ans, conseiller du gouvernement de Von Papen, Schmitt est connu pour être l’un des opposants les plus radicaux à l’arrivée de Hitler au pouvoir. Il n’est pas simplement hostile à une alliance avec Hitler, mais c’est un extrémiste, favorable à l’emploi de la force, fût-ce à l’encontre de l’esprit, si ce n’est de la lettre, de la Constitution de Weimar, pour interdire cet accès au pouvoir. C’est en 32 qu’il publie Légalité et légitimité [2]. Il s’agit rien moins que d’un appel à peine voilé à ce coup de force, qu’il appelle de ses vœux et qui frapperait à droite et à gauche, nazisme et communisme. Mais que l’on ne s’y méprenne pas. Ce qu’analyse et décrit Schmitt, ce sont les conséquences néfastes et dangereuses de la démocratie libérale, qui a ruiné la légitimité traditionnelle. Il y a deux aspects notables.

    1° D’un côté l’État est devenu un appareil neutre, monstre froid, rationnel et efficace : seule compte la loi, qui vaut toutes les légitimités. Cela donne un pouvoir sans limite à celui qui est en mesure d’élaborer et surtout d’interpréter et d’exécuter la loi. Alors que les lois se font toujours plus nombreuses, toujours plus éphémères, que leur obscurité s’épaissit, tout en acquérant une omnipotence qu’elles n’avaient jamais eues, ceux qui détiennent le pouvoir disposent d’un instrument devenu très dangereux. La loi permet à celui qui en dispose de ruiner ou d’ôter des vies impunément. À mesure que la légalité devient plus dangereuse pour l’opposant, pour le dissident, pour l’ami d’hier, le conflit pour l’accès au pouvoir se fait plus vif.

    2° Et d’un autre côté, c’est précisément cette même disparition de la légitimité traditionnelle au profit de l’instauration de la loi comme instrument neutre et égalitaire qui a ouvert à tous l’accès au pouvoir. Le parlementarisme et la liberté politique favorisent même les ambitions les plus crasses et donne aux plus vils, aux plus riches et aux moins scrupuleux la possibilité d’exercer un jour le pouvoir. Cette neutralité de la légalité n’interdit d’ailleurs pas non plus le coup de force. Autrement dit, dans le temps même où l’État est devenu une arme plus dangereuse, il est aussi devenu plus accessible, son caractère dangereux s’amplifiant encore dans la mesure de l’élargissement de son accessibilité aux êtres les moins recommandables. 

    L’année 1932

    On insiste déjà trop peu sur un premier évènement qui est une comme une première application des idées de Schmitt en faveur d’une dictature militaire. Cette même année 32, le 13 juillet, les nazis font 37,3 % aux élections. Le 20 juillet, Von Papen tente un coup d’État en Prusse au moyen de l’article 48 de la Constitution, en se faisant nommer commissaire du Reich pour leLand de Prusse dirigé par le social-démocrate Severing, qu’il contraint à la démission. Il s’agit d’une des préconisations typiques de Schmitt, qui est d’ailleurs parmi les avocats de la République de Weimar (et donc de Papen) lors du procès qui s’ensuit (octobre 1932) avec le gouvernement de Prusse et les sociaux démocrates, devant la Cour suprême de Leipzig.

    Mais l’évènement qui précède immédiatement l’arrivée au pouvoir de Hitler est quant à lui généralement occulté. Le 6 novembre 1932, les nazis font 33,1 %. Le 17 novembre Papen présente sa démission. Dès fin novembre 32, des négociations secrètes commencent entre Papen et Hitler. Mais elles échouent, car le 2 décembre c’est finalement Schleicher, qui représente l’aile conservatrice de la Reichsweir, hostile à Hitler, et à laquelle Schmitt a toujours été favorable, qui est nommé chancelier. Néanmoins, dans l’entourage de Hindenbourg, les tractations avec Hitler continuent secrètement avec des hommes politiques du Zentrum(centristes catholiques), von Papen et Schacht. Le 4 janvier 33, Papen rencontre secrètement Hitler. Entre le 17 et le 29 janvier 33, des accords sont passés avec Hitler, qui impliquent Papen et le Zentrum, et qui passent par un complot contre le chancelier Schleicher.

    Il est une preuve que Schmitt représentait alors un obstacle à l’accès au pouvoir de Hitler [3]. C’est une manigance de ce petit milieu qui a consisté à l’évincer, pour affaiblir Schleicher. Le 26 janvier 33, le chef du Zentrum, le prélat Kaas, adresse une lettre à Schleicher pour le menacer de lui retirer l’appui de ses voix s’il ne renvoie pas immédiatement Schmitt. Et Schmitt est renvoyé. Ce qui n’empêche pas le Zentrum de voter le 28 contre Schleicher. Et le même jour, devant le refus de Hindenbourg de lui accorder les pleins pouvoirs qu’il demande, Schleicher démissionne. Le 30 janvier 1933 Hitler est nommé chancelier, mais Papen est vice-chancelier et seuls deux nazis entrent au gouvernement : Frick, à l’Intérieur, et Göring. Kaas, pour sa part, ira poursuivre sa carrière ecclésiastique à Rome.

    Damien Viguier 

    Avocat, docteur en droit

    Notes

    [1] Bernard EDELMAN, « Une politique de la mort », dans Le Monde des Livres, Le Monde daté du vendredi 28 novembre 1988 ; le passage du cours de Liberté publique de Gilles Lebreton en était la copie. Et Yves Charles ZARKA, Un détail nazi dans la pensée de Carl Schmitt, Paris PUF, 2005 (voir aussi la conférence du 23 octobre 2009 à l’Institut français de Tel-Aviv : « Carl Schmitt, la critique de la démocratie libérale et l’antisionisme aujourd’hui »).

    [2] Traduction française : Légalité légitimité, Paris, LGDJ, 1936 ; repris dans Du politique. Légalité et légitimité et autres essais, Puiseaux, Pardès, 1980.

    l[3] Je tiens cette information de Julien Freund, qui la tenait directement de Carl Schmitt.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Carl-Schmitt-et-le-nazisme-33567.html

  • La tactique de la guérilla

    La tactique de la guérilla est issue du principe de base de forces n’acceptant le combat que selon leurs conditions, ce qui suppose de connaître la position et la force de son adversaire, de savoir lorsqu’il est coupé de toute aide ou empêché d’échapper avant tout secours, de disposer de l’effet de surprise et de combattre au moment choisi. Privé de la force du nombre, et des armes pour s’opposer à une armée en campagne, les guérillas préfèrent éviter les batailles rangées. L’embuscade et le raid représentent leurs modes de combat favoris. Par-dessus tout, la guérilla évite toujours de tenir le terrain car cela inviterait l’ennemi à la découvrir, à l’encercler et à la détruire. Frappant rapidement et de manière inattendue, les raids de la guérilla s’attaquent aux dépôts et aux installations d’approvisionnement, tendent des embuscades aux patrouilles et aux convois de ravitaillement, coupent les lignes de communication et cherchent par-là à désarticuler les activités ennemies et à capturer des équipements et du ravitaillement pour leur propre usage. En raison de sa mobilité, de la dispersion de ses forces en petits groupes, de leur aptitude à disparaître au sein de la population civile, il est très difficile de forcer la guérilla à livrer bataille. Les guerres contre les guérillas se mènent sans ligne de front fixe. Les objectifs des guérilleros par leurs attaques sont de déstabiliser l’ennemi, de porter atteinte à ses ressources (hommes et lignes de communication) par des séries continuelle d’attaques en coups d’épingle sur une période étendue, qui à la longue affaiblissent l’ennemi matériellement, le forcent à se concentrer sur sa propre protection et entament sa résolution. 
    Général Sir Rupert Smith, L’utilité de la force. L’art de la guerre aujourd’hui

  • Catastrophe annoncée. Par Vincent Revel

    Parallèlement au train à grande vitesse (TGV), qui nous a propulsés dans le monde moderne des nouvelles technologies, nous avons eu aussi, en France, le GMC (Giscard-Mitterrand-Chirac) qui nous a plongés dans la névrose et l’immobilisme.

    L’historien Jacques Marseille avait déclaré au début du quinquennat de Sarkozy que « ce qui avait plombé Jacques Chirac était précisément de n’avoir rien fait. » Il avait aussi ajouté, avec un espoir mal placé, « que Nicolas Sarkozy, soit en recul dans les sondages devrait l’inciter, compte tenu de son tempérament, non pas à faire du Jacques Chirac, ce qui serait dramatique pour le pays mais à opérer la grande rupture en matière d’éducation, d’emploi et de dépenses publiques. »

    Aujourd’hui, en 2015, nous savons tous, sauf les inconditionnels de Sarkozy, que ces souhaits n’ont pas été entendus. Nos hommes politiques, à l’image de François Hollande, manquent de plus en plus de charisme, de volonté. Ils n’ont plus la réalité du quotidien. Leurs connaissances en Histoire et en géopolitique sont faibles pour ne pas dire nulles. Je ne cesse de répéter qu’ils ne possèdent plus l’attachement charnel à leur patrie. Ils appartiennent à une oligarchie, déconnectée des intérêts des peuples et de la vraie vie. Ils ne souhaitent plus se prétendre les héritiers d’une tradition.

    Bien au contraire, en bons petits soldats du politiquement correct, ils espèrent mêmes être les premiers de la classe dans la déconstruction des nations. C’est sans doute l’une des raisons qui les empêche de se confronter à la dure réalité du choc des civilisations et du problème majeur de l’immigration de masse qui enracine durablement l’islamisme dans nos vies. Aujourd’hui, nous construisons l’avenir de nos enfants sans se soucier de notre héritage et des intérêts de notre nation. Cela équivaut à donner de la vitesse à notre ancien GMC pour le lancer droit dans le mur !

    L’ignoble acte de barbarie commis à Saint-Quentin-Fallavier, en beau pays dauphinois, par le djihadiste Yassine Salhi nous renvoie une fois de plus aux manquements et aux trahisons de nos dirigeants.

    Comme à notre habitude, cette tragédie s’est clos avec une marche blanche où derrière une banderole, sur laquelle était inscrit « Plus jamais ça ! », certains de nos concitoyens ont manifesté docilement pour exprimer leurs chagrins, leurs dégoûts, leurs incompréhensions, leurs craintes, leurs colères refoulées.

    Mais il faut vraiment prendre conscience que tout ça ne sert à rien car qu’il y aura des autres fois ! Nous savons tous que l’horreur et la haine sont confortablement installées chez nous avec la complicité de nos élus. Beaucoup ne veulent pas encore voir la dure vérité et espèrent encore au slogan du bien vivre-ensemble.

    Aymeric Chauprade, en géopoliticien avisé, nous expliquent qu’il n’y aura pas d’échappatoire possible. Un jour nous devrons faire face à l’islam politique et nous devrons y apporter une réponse ferme. Comme lui, je sais qu’aujourd’hui les forces de l’islam salafiste présentes sur notre territoire sont plus importantes que ce que laissent entendre les autorités de notre pays car pour quelques milliers d’actifs islamistes repérés et mal surveillés vous avez derrière des centaines de milliers de sympathisants ! Ce constat, volontairement alarmiste, n’est pas une chimère employée juste pour faire peur ou attiser les haines au sein de notre société. Grace à l’action et à l’incompétence de nos dirigeants, ce constat est aujourd’hui notre réalité. De ce fait, au vu que nos élus soient encore englués dans l’esprit de repentance qui interdit toutes critiques objectives sans risquer l’amalgame ou la stigmatisation et à l’heure où nos Bobos se préoccupent plus de l’avenir des Guignols de Canal Plus que du risque d’islamisation de leur société, je crains que la mode des marches blanches aient encore un bel avenir en France.

    Vincent Revel

    http://fr.novopress.info/190383/catastrophe-annoncee-vincent-revel/#more-190383

  • 24 janvier 2016 : Marche pour la vie

    Appel de Cécile Edel, présidente de Choisir la vie et de la Marche pour la vie :

    "Comme beaucoup le savent déjà, et comme chaque année depuis 2005, la prochaine Marche pour la Vie aura lieu cette année le 24 janvier 2016 à Paris.

    D’ores et déjà, la préparation au long cours de cette Marche a commencé et elle ne saurait se faire sans vous.

    Cette marche a vocation à  fédérer l'engagement de beaucoup, de "tout honnête Homme" tant  la cause défendue rejoint chacun au plus intime de son être, de sa dignité, de sa destinée, de sa compassion pour les plus faibles, les sans voix condamnés à mort dans le sein des femmes avant d'être nés. Le souci du retour à l'amour de la Vie, à une culture de la Vie Humaine est plus que jamais nécessaire dans une société en proie à la « culture du déchet » qui banalise toujours davantage l’avortement et chosifie l’enfant à naître.

    En somme, cette Marche devient un devoir vital ; c'est défendre le plus petit enfant des hommes et porter secours en éveillant les consciences au respect inconditionnel de la vie humaine.

    Je vous adresse donc ce message initial avec l’appel d’avril à la mobilisation qui est à relayer SVP. C'est à ce stade l'action la plus importante.

    Ce message initial vise à : 

    • Emuler les réseaux en vue de la marche qui se tiendra dans un contexte d’attaques constantes à la vie, celle de l’enfant à naître, celle de la personne handicapée, diminuée, dont la vie est subjectivement  reconnue comme inutile
    • lancer un appel aux bénévoles (adresse mail pour se faire connaître : bénévoles@enmarchepourlavie.fr), en particulier pour trouver assez vite des responsables de pôles (LOG, SÉCURITÉ, ACCUEIL, ANIMATION, COM, et autres, WEBMASTER, secrétaire, RH, etc...)
    • retenir la date 24 janvier 2016 dans les agenda pour éviter la programmation d’autres activités qui fixent souvent les mêmes bonnes volontés
    • Lancer l’idée des antennes locales de la Vie  “A-VIE”, forme minimaliste d’organisation déconcentrée servant de relais, de diffuseur d’information, capable d’initiatives locales (recrutement bénévoles, tracts, car...). Partager la cause et l’esprit de la Marche, être motivé et entreprenant suffit.
    • Faire jaillir des idées et initiatives et les faire remonter 

    Ainsi, au cours des 6 mois qui nous séparent de l’évènement, je vous invite à fonder un esprit de promotion et de devoir envers la vie humaine (au- delà de la seule posture de défense, de résistance...), fondée sur la conscience de ce qu’est la personne, sa dignité, le fondement de celle-ci etc...et parallèlement développer l’ambition d’aller chercher celles et ceux qui, “ébranlés”, peuvent être ramenés sur le chemin de l’amour de la Vie.

    Merci par avance de votre impulsion. N’hésitez pas à nous faire-part d’un petit aperçu de votre initiative à l'adresse mail suivante : coordonnateurlmpv@gmail.com

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Regard sur l'actualité grecque: référendum, €uro et géographie

    Le référendum grec: une imposture ?

    Nombreux sont ceux qui ont salué le recours au referendum d'Alexis Tsipras dans la tragédie grecque qui se joue en ce moment. Dans cette Europe « technocratique », le recours au peuple est apparu comme une marque de « courage ». Pourtant à bien y regarder, les opinions publiques européennes, et les Grecs au premier chef, ce sont probablement fait blouser.

    Tsipras a habilement joué avec la légitimité populaire à la fois contre son propre camp, c'est à dire son aile gauche qui veut des mesures concrètes et aller beaucoup plus loin dans le bras de fer avec l'Union Européenne que contre son propre peuple. Dans un premier temps, Tsipras a fait se succéder la légitimité du peuple en lieu et place de la légitimité de son parti et de sa base électorale. Ainsi c'est donc une majorité « moins à gauche » qui se dégage. Autre intérêt du référendum, faire dire au vote ce qu'on veut lui faire dire. Ainsi Tsipras a déclaré immédiatement que les Grecs ne « voulaient pas de rupture avec l'UE ». En somme le NON était un OUI à l'Europe. Bref de l'enfumage politicien de premier ordre. Piège dans lequel sont tombés la plupart des mouvements populistes qui saluaient un pied de nez à l'Europe alors qu'il n'en était strictement rien. Enfin, on sait depuis longtemps que la démocratie à la sauce libérale a un objectif pour l'oligarchie : rendre le peuple consentant de sa mise en esclavage et de fait, maîtriser les velléités des classes populaires. On transforme les idéaux, les revendications et les rébellions en bout de papier. Au bout de quelques jours de feuilleton médiatique, le bilan est sans appel : le ministre de l'économie, Varoufakis a démissionné, Tsipras est venu les mains vide faire du bla bla au Parlement européen et au final sa dernière proposition passe pour une trahison et une capitulation.

    Vers une sortie de l'€uro ?

    La sortie de l'€uro de la Grèce est cependant sur toutes les lèvres. En raison de l'absence d'harmonisation fiscale et sociale au sein de la zone €uro, la Grèce y est comme un « intru ». Nous pouvons être, de prime abord, tout à fait favorable à la sortie de la Grèce de la zone €uro.

    En conséquence, si le pays venait à sortir de la zone €uro, cela pourrait avoir deux effets tout à fait différents. 

    Première hypothèse : les marchés y voient un manque de crédibilité de la zone €uro, ils auront alors pour réflexe d'attaquer la zone €uro et de conduire à une augmentation des taux d'intérêt. Cela pourrait avoir un effet désastreux pour les états qui tentent de sortir la tête de l'eau comme l'Espagne et se retrouveraient soudainement avec des intérêts plus élevés. La spirale de l'endettement et/ou de l'austérité pourrait s'enclencher de nouveau et conduire à une sortie en chaîne des pays du sud. Cela serait un service rendu aux Etats-Unis, et même aux BRICS qui voient ces pays comme des maillons faibles.

    Deuxième hypothèse : les marchés sont rassurés par le départ de la Grèce de la zone €uro, considérée comme un « mauvais élève ». Cela fortifierait la monnaie unique et permettrait aux européens de stabiliser la monnaie. Cela pourrait peut-être également conduire à une réflexion sur l'€uro, la politique fiscale et économique européenne sous fond de « plus jamais ça ». Cette situation aurait pour effet de renforcer le leadership allemand.

    Au final, il faut un sérieux moratoire sur le sujet : l'€uro au service des européens et monnaie concurrentielle au dollar : OUI, l'€uro comme arme de destruction massive libérale : NON.

    La Grèce, une marge de l'Europe

    La Grèce pose la question des marges et donc des limites de l'Europe. Je parle bien évidemment de l'Europe politique. Pour tous ceux qui ont construits le projet européen après guerre, il était « naturel » que le berceau de la civilisation européenne soit dans l'UE. Mais une nouvelle fois, selon une approche que nous avons déjà abordé sur Méridien Zéro, il est des moments où la « mémoire » (et donc l'histoire) doit peut-être s'effacer face aux logiques territoriales. Si un « empire » n'a pas les moyens de contrôler ses marges (géographiques) alors celles-ci sont la convoitise des autres « empires ». Cela explique que la Turquie et la Russie sont aujourd'hui deux « empires » qui convoitent la Grèce, profitant des hésitations de l'UE. Il va de soi que pour nous, cette présence de la Turquie, qui occupe déjà la moitié de Chypre, est un véritable problème. Entre les volontés d'expansion jamais douchée, les liens potentiellement existant avec l'Etat islamique et le rôle clef que joue le pays sur la route de l'immigration asiatique et musulmane à destination de l'Europe et dans la route de la drogue, on ne peut qu'être inquiet de savoir l'Europe incapable de contrôler la Grèce.

    Entre un gouvernement pro-clandestins, une Turquie qui voit une nouvelle fois la Grèce s'affaiblir et un grand nombre de territoires mités par des conflits ethno-culturels (Kosovo, Macédoine, Bulgarie, Bosnie Herzégovine) c'est une nouvelle fois dans le sud-est de l'Europe, puis dans les Balkans, que les rapports de force vont se nouer. Les récents accords entre la Russie et la Turquie ne sont pas rassurants. En effet la Russie ne peut plus apparaître comme le rempart « chrétien » face à la Turquie pour la Grèce puisque les intérêts gaziers ont très largement pris le pas sur toutes considérations culturelles.

    Lâcher totalement la Grèce serait un crime, une porte ouverte pour nos adversaires du moment, ce qui explique que les BRICS, des Turcs et Obama à se presser au chevet de Tsipras. Cette crise grecque doit permettre de reconstruire l'Europe sur un principe concentrique. La Grèce est une marge, mais doit demeurer une marge intégrée.

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • « Le Labyrinthe / Compliquer pour régner », de Jacques Bichot

     Cette note de lecture n’est pas une rediffusion : cet ouvrage est d’actualité et à lire.

    « La complication foisonne dans de nombreux domaines : la législation et la réglementation, la finance, les modes de rémunération, la tarification des services, les contrats, l’information, etc. Cela n’est pas le fruit du hasard : la complication est utilisée comme méthode de gouvernement et d’enrichissement, comme technique de dissimulation de la vérité, comme instrument de pouvoir sur les hommes. »

    Au fil d’une petite vingtaine d’ouvrages, Jacques Bichot s’est fait une spécialité de l’analyse et de la critique des dérives de l’Etat-providence. Mais là où beaucoup d’auteurs limitent leur propos à une dénonciation, certes, justifiée mais parfois un peu superficielle et journalistique des faits – on pense à certains livres sur les fraudes à l’indemnisation du chômage.

    J. Bichot n’oublie pas qu’il est professeur émérite d’économie en même temps qu’homme de conviction : c’est dire qu’à l’instar des travaux d’institutions comme l’IFRAP, ses réflexions sont toujours fortement étayées et nuancées, même si l’ironie n’en est pas absente.

    Dans son dernier opusLe Labyrinthe, il convoque le mythe de Dédale et de Minos, qu’il présente dans un bref mais dense chapitre introductif : « Ce mythe d’une extraordinaire richesse est porteur de nombreuses intuitions et interrogations relatives à la condition humaine. Parmi elles, les rapports du pouvoir et de la complication sont au premier rang. La complication sert à conquérir le pouvoir et à l’exercer ? Mais elle est aussi, à l’occasion, l’instrument de la perte de ceux qui le détiennent. »

    Le propos de Jacques Bichot repose sur une distinction préalable entre complexité et complication : il est établi que nos sociétés sont complexes, et sont appelées à le devenir de plus en plus, ne serait-ce que du fait des évolutions technologiques. La complication est radicalement différente, malgré l’amalgame – un de plus ! – entretenu volontairement entre les deux notions. Elle « désigne une accumulation, due à l’action humaine, de mécanismes et de dispositions dont la complexité n’a pas d’utilité du point de vue de l’intérêt général ».

    Pourquoi la complication est-elle devenue un moyen de gouvernement ? Parce qu’elle est « particulièrement utile pour exercer le pouvoir par la ruse plutôt que par la force, pour dépouiller autrui de façon insidieuse plutôt que violente ». Outre que les dirigeants politiques et les hauts fonctionnaires n’ont souvent pas les compétences pour concevoir des réformes BM 6simplificatrices, ils ont intérêt à « compliquer pour régner », parce que cela permet :

    • d’arriver au pouvoir par des promesses mirifiques (la retraite à 60 ans, les mesures catégorielles) ;
    • de montrer que l’on a un peu de pouvoir (l’accumulation des amendements parlementaires) ;
    • d’exercer le pouvoir qui vous a été délégué (le mécanisme des conventions collectives qui permet aux syndicats de se faire valoir) ;
    • d’affirmer le triomphe des experts autoproclamés ;
    • de contourner la difficulté de mise en œuvre de textes irréalistes qu’un gouvernement a promis hâtivement et qu’il est contraint d’assumer.

    Ces perspectives sont autant de facteurs qui contribuent à l’édification de ce labyrinthe normatif, à cette inflation de textes mal écrits qui permettent au législateur d’exister, au haut fonctionnaire de se rendre indispensable vis-à-vis des ministres et de leur cabinet, et à tout ce microcosme de compliquer la vie des « sujets » que nous sommes pour simplifier le travail des gouvernants, et de « régner sur les mots à défaut de manager les hommes ».

    L’inflation normative débouche, parmi d’autres dommages collatéraux, sur une insécurité juridique qui prend la forme d’une instabilité chronique des règles de droit, maintes fois pointée du doigt par le Conseil d’Etat dans ses rapports depuis plus de vingt ans, sans effet tangible comme on peut le constater au quotidien. Cette instabilité a plusieurs causes :

    • la mauvaise préparation des textes ;
    • le « perfectionnisme des bureaux », qui veulent prévoir toutes les situations imaginables dans le détail, dans une conception extensive de la norme juridique, au lieu de se cantonner à la définition des principes et des lignes directrices ;
    • le cloisonnement entre services, qui est un mal français bien identifié, mais accru par la décentralisation et par la construction bruxelloise ;
    • l’instabilité ministérielle, « dans un contexte où les ministres estiment nécessaire, par vanité et pour leur avenir politique, d’attacher leur nom à au moins une loi» (1).

    L’insécurité juridique, cumulée avec l’insécurité culturelle qui a fait l’objet d’un intéressant ouvrage de Laurent Bouvet commenté le 11/05/2015, contribue à faire perdre à nos compatriotes tous leurs repères et leur donne le sentiment d’évoluer dans un environnement où le Bien et le Mal, le Beau et le Laid, le Vrai et le Faux ne sont plus discernables, car perpétuellement remis en cause par l’arbitraire d’un dirigeant politique ou d’un fonctionnaire trop zélé. Il en résulte un stress permanent et une décohésion sociale croissante.

    De plus, l’insécurité juridique se double d’un intégrisme juridique ou judiciairedéfini comme une « production de complication par refus d’interpréter les normes juridiques à la lumière du bon sens », en appliquant la lettre de la loi au mépris de la référence à son esprit, à des situations non pertinentes. Jacques Bichot en donne quelques illustrations éloquentes et met en évidence le fait que ce phénomène se traduit in fine par des injustices et une déshumanisation de la société, car « il donne le pouvoir de faire du mal à Y parce que X vous en a fait ».

    Ayant ainsi défini son cadre conceptuel, l’auteur le nourrit d’exemples nombreux, puisés en premier lieu dans ses domaines d’expertise favoris : la fiscalité, les régimes de retraite, la sécurité sociale. Mais il étend son champ d’investigation à d’autres secteurs tout aussi passionnants : les institutions et le maquis inextricable des mécanismes de subvention européens, de FEDER en FSE, de FED en PAC, sans oublier l’euro, dont la simplicité apparente ne masque pas qu’il est devenu un véritable enjeu de pouvoir au sein de l’Union européenne.

    On saura gré à Jacques Bichot, par ailleurs, de ne pas avoir cédé à la facilité consistant à charger les seuls fonctionnaires du « péché de complication ». Les deux chapitres consacrés, à la fin de l’ouvrage, au secteur bancaire et financier et au labyrinthe de la vie quotidienne montrent s’il en était besoin que les entreprises privées ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit d’assujettir leurs clients ou usagers, voire leurs propres salariés. La prolifération des modes de démarchage intrusifs, les dérives du commerce en ligne, la difficulté croissante à accéder aux informations contractuelles, ou encore l’effervescence continue du droit du travail disent mieux qu’un long discours le monde dans lequel nous vivons.

    Le citoyen doit-il se résigner à être l’instrument docile d’une oligarchie qui a pris pour devises, d’une part, « compliquer pour régner », d’autre part, « gouverner par le chaos » pour reprendre le titre de l’ouvrage collectif éponyme (2) commenté sur le site en mars 2014 ? Le tableau campé par Jacques Bichot n’incite évidemment pas à l’optimisme. Il est clair, par exemple, que nos dirigeants, aidés comme il se doit par la classe médiatique, jouent de l’heuristique de la peur en brandissant la menace terroriste et justifient ainsi le renforcement de la tunique de Nessus normative (la loi sur le renseignement), au nom d’un paternalisme protecteur. Malgré tout, se référant toujours au mythe minoen, l’auteur souligne bien que dans la geste de Thésée, la complication est certes un instrument de pouvoir, mais aussi « un sous-produit du pouvoir, lorsque ceux qui l’exercent n’ont pas l’intelligence nécessaire pour découvrir un fil d’Ariane (le moyen de faire triompher la simplicité) et, pour finir, elle constitue le Talon d’Achille de ceux qui ont régné en la faisant grandir et prospérer ». Dans l’exemple évoqué ci-dessus, même si la politique du bâton et de la carotte peut fonctionner à court terme, il sera évidemment impossible de voiler éternellement la contradiction entre, d’une part, la complication par des lois liberticides pour lutter contre une menace que l’on prétend prioritaire, d’autre part, le discours lénifiant du padamalgam que l’on nous inflige ad nauseam.

    Le labyrinthe normatif est à beaucoup d’égards une forme de constructivisme au sens hayekien du terme, car il procède de l’idée, illusoire, que l’on peut changer la société par décret, et, plus généralement, de la conviction que l’empilement de règles toujours plus nombreuses participera à l’émergence de « l’homme nouveau » – cet électron se croyant libre – que nos dirigeants actuels appellent de leurs vœux.

    Mais à la différence du constructivisme délibéré du marxisme et du socialisme, le labyrinthe que nous décrit Jacques Bichot, s’il a encore de beaux jours devant lui, est intrinsèquement désordonné, donc condamné à terme par ses excès et ses contradictions. Car la seule force montante dans les pays soumis au règne de la complication, le populisme, n’est pas qu’une réaction contre la perte des repères identitaires, il est aussi protestation contre cette société bureaucratique envahissante qui nous asservit dans chacun de nos actes.

    L’auteur est sur ce point très réaliste et ne cache pas que les mouvements populistes sont guettés, comme avant eux la droite et la gauche « de gouvernement », par le risque d’affadissement. Tous sont en effet sur un marché politique fermé, celui des électeurs, et « ont besoin de séduire une clientèle très diversifiée. Il leur faut donc acheter les suffrages de personnes très différentes. Pour cela, il convient de présenter un programme de gouvernement comportant une multiplicité de mesures ponctuelles, qui souvent concerneront un nombre restreint d’électeurs, mais compteront beaucoup pour ces électeurs-là ». L’allusion à certains volets du programme du FN est transparente, et ses dirigeants seraient bien inspirés d’y voir une forme d’avertissement. Car tout laisse à penser que les électeurs seront de moins en moins dupes des « promesses faites pour ne pas être tenues ». Il serait dommage que le FN dilapide ce qui lui reste de capital de sympathie pour ses positions en faveur des valeurs identitaires pour avoir défendu des mesures clientélistes qui lui aliéneront des voix de la vraie droite sans lui faire mordre autrement que marginalement sur l’électorat de gauche.

    Jacques Bichot observe très justement que « Plus une société est policière, plus le pouvoir est lié à la complication », et que celle-ci est « liée à la boulimie d’hommes de pouvoir qui entendent imposer leur volonté, et cela aussi bien dans le domaine des affaires, des entreprises, que dans la sphère politique. Autrui, en tant qu’être humain, leur importe assez peu : c’est un administré, un client, un salarié, qui constitue une sorte de matière première pour la fabrication d’une success story… Le chef n’a pas pour projet de servir, mais de se servir des autres pour atteindre ses propres objectifs… ».

    Le dirigeant altruiste, au contraire, « réellement soucieux des autres, et ipso facto désireux de leur rendre service, ne cherche pas à compliquer par tactique : il joue franc jeu ». La question est dès lors de savoir s’il existe encore des dirigeants altruistes. Pour Jacques Bichot, la réponse est positive, mais il est trop bon connaisseur du monde dans lequel nous vivons pour attendre le salut d’une collection de démarches individuelles, tant le Système est gangrené. C’est bel et bien d’un sursaut des consciences que nous avons besoin. Pour ce faire, l’auteur rappelle que la lutte contre la complication relève largement de la maxime de la Seconde Epître de Paul aux Corinthiens : « La lettre tue, c’est l’esprit qui vivifie ». La lutte contre la complication est donc une lutte pour l’esprit, contre les forces mortifères de la désintégration sociale et culturelle. C’est dire que la route sera longue et semée d’embûches.

    Bernard Mazin , 9/7/2015

    Jacques Bichot, Le Labyrinthe / Compliquer pour régner, éd. Les Belles Lettres, mars 2015, 238 pages.

    Notes :

    1. Laurent Bouvet, L’Insécurité culturelle / Sortir du malaise identitaire français, éd. Fayard, janvier 2015, 183 pages.

    2. Collectif, Gouverner par le chaos / Ingénierie sociale et mondialisation, éd. Max Milo, collection Essais–Documents, 29/04/2010, 94 pages.

    http://www.polemia.com/le-labyrinthe-compliquer-pour-regner-de-jacques-bichot/

  • Des chrétiens enlevés à Bagdad sont tués malgré le paiement d’une rançon

    Lu sur Fides.org :

    "En l’espace de deux semaines, à Bagdad, quatre chrétiens irakiens ont été enlevés et le séquestre de deux d’entre eux s’est achevé tragiquement. Après le paiement de la rançon, ils ont été retrouvés sans vie par la police."

    Les chrétiens de la capitale irakienne subissent une "escalade du crime" qui "fait partie des intimidations subies par la composante chrétienne de la population et contribue à miner l’unité de la société irakienne", d'après un parlementaire chrétien, qui alerte dans un communiqué de presse ses collègues et les forces de sécurité irakiennes.

    Marie Bethanie

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le rapport de force reste favorable à Marine Le Pen

    Propos de Jean-Yves Camus recueillis par Dominique Albertini, « Conflit au FN : «Le rapport de force reste favorable à Marine Le Pen» », Libération, 9 juillet 2015.

     

    Le bras de fer entre Jean-Marie Le Pen et sa fille peut-il avoir des conséquences profondes sur l’avenir du FN, ou n’est-il qu’une spectaculaire péripétie ?

    Je ne m’attends pas à des répercussions majeures. Les électeurs du FN ont déjà tourné la page de Jean-Marie Le Pen. L’électorat frontiste s’est consolidé, a passé le plafond de verre des 20% puis des 25% de votes en faveur d’un FN dirigé par Marine Le Pen, et pas par son père. Si le conflit s’envenime encore, il y aura peut-être une petite déperdition d’électeurs. Mais la tendance de long terme est favorable à Marine Le Pen. Il n’y a pas d’espace pour une formation dissidente à la droite du FN, ou alors à 2% des voix à peine. Dans tous les pays occidentaux, les tentatives de concurrencer les partis nationaux-populistes sur leur droite ont échoué.

    Quel impact à l’intérieur du parti alors ?

    Beaucoup de militants et de cadres au FN trouvent que tout cela est un gâchis et qu’il va falloir arriver à une forme de modus vivendi entre protagonistes. Celui-ci s’annonce toutefois difficile à trouver vu l’escalade verbale récente. On peine à imaginer ce qu’il peut se passer pour le moment. Il était sans doute salutaire pour Marine Le Pen de couper le cordon avec son père, mais encore fallait-il se donner les moyens juridiques de le faire correctement.

    Ce conflit peut-il modifier les rapports de force à l’intérieur du parti ?

    Je les pense à peu près établis en faveur de Marine Le Pen. Tout y participe : ses résultats électoraux depuis 2011, l’âge de son père et de ses soutiens… On ne doit pas, cependant, négliger la dimension idéologique de ce conflit. Il faut être aveugle pour penser que Marine Le Pen aurait donné la même interview que son père à Rivarol – en fait, elle ne l’aurait sans doute pas donnée du tout. La divergence est aussi tactique : Jean-Marie Le Pen pensait que la victoire viendrait par le haut, par la présidentielle, et par la décompositon de la droite. Marine Le Pen est plus prudente et sans doute plus réaliste : elle cherche à se créer un socle suffisamment large, à la fois par le haut et par le bas, par les élections locales. Pour, un jour, amener une partie de la droite à admettre le FN comme un partenaire valable.

    Jean-Marie Le Pen est-il légitime à se poser en garant de la démocratie interne du FN ?

    Il a dirigé le FN en le personnalisant à l’extrême, au point que l’on a parlé de «dérive monégasque». Toutefois, de 1972 à 2011, le FN était une sorte de maison commune de l’extrême droite. Même si la double appartenance était officiellement interdite, différentes sensibilités s’y exprimaient de manière officieuse. Sous Marine Le Pen, la maison commune n’a plus les mêmes habitants : les pièces rapportées arrivent désormais de la gauche souverainiste, de la droite traditionnelle, voire de nulle part. La diversité interne s’est indéniablement réduite – mais est-ce un mal que d’avoir expulsé les franges les plus radicales du parti ?

    La marginalisation de Jean-Marie Le Pen changerait-elle la nature du parti ?

    Dans la tête des électeurs, sa mise à l’écart est déjà actée. Toutefois, le FN va durablement avoir à gérer le fait que, membre du FN ou pas, Jean-Marie Le Pen s’exprimera tant qu’il sera en vie et trouvera toujours un certain écho. On peut décréter qu’il ne parle plus au nom du FN, mais on n’empêchera pas une fraction de Français de se dire : l’homme qui parle là est le fondateur du FN.

    Source : Fragments sur les temps présents :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuFyyVAAElleJurbUq.shtml