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  • 14 JUILLET NAISSANCE DU RÈGNE DU FRIC…

    Entre deux feux d’artifices, il est temps de savoir un peu plus ce que les républicains fêtent en ce 14 juillet ! Jean-Philippe Chauvin nous a fait une belle analyse historique de la république depuis son avènement :

    En ce 14 juillet, notre pensée va directement pour les victimes de la république :

     

    http://www.actionroyaliste.com/

  • Alerte rouge en Ukraine

    L’Ukraine pourrait bien imploser dans les semaines qui viennent : on observe ces jours-ci de vives tensions et des révoltes aussi bien à Kharkov qu’à Odessa, en Bessarabie et chez les Turcs gagaouzes chrétiens; sans oublier l’Ouest : Lviv et la Ruthénie.

     

    L’Ukraine est ensanglantée par une guerre civile que son gouvernement a suscitée et entretenue, puis qui s’est installée ; paralysée par son rêve chimérique euro-atlantiste ; effrayée de son effondrement économique et social : elle a perdu un million de ses meilleurs cadres partis ailleurs (principalement en Russie), et des réfugiés en Pologne… Les emprunts récents ne servent qu’à rembourser les intérêts des prêts antérieurs. L’Ukraine est encore dépendante de la Russie pour le gaz et même pour l’électricité (mais ne sait pas comment les payer). Et les désertions sont massives dans l’armée officielle, concurrencée par les groupes armés privés.

    Le pays est détruit.

    Toutefois, la géopolitique américaine pourrait sembler évoluer, enfin, dans le bon sens. En effet, Obama, depuis sa Maison-Blanche, assiégé par le Congrès et le Sénat républicains, en quête d’image pour la postérité et pour valoriser son prix Nobel de la paix, s’est déjà rapproché de Cuba et de l’Iran. Le président américain ne s’était-il pas vu attribuer le prix Nobel de la paix 2009 « pour ses efforts extraordinaires (sic) en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples », ainsi que l’a mentionné le jury du prix à Oslo ? En mai dernier, l’ambassadeur américain en Russie, John Tefft, a déclaré que Washington n’envisageait pas pour le moment de fournir des missiles antichars Javelin à l’Ukraine. Autrement dit, il s’agit d’entraver les mains de l’inquiétant Porochenko et de contrer les déclarations fougueuses des faucons républicains (McCain). Obama sait que Kiev ne résisterait pas à la folie de se servir de ces missiles, contraignant les Russes à s’impliquer directement.

    Inversement, de nouvelles sanctions unilatérales ont été décidées le jeudi 29 juillet par les États-Unis, qui invoquent la nécessité de « renforcer l’efficacité de celles décrétées auparavant ». Désormais, 11 personnes physiques et 15 personnes morales de plus figurent sur la liste des personnes et des entreprises sanctionnées par les États-Unis : ces sanctions ne seront levées qu’après la mise en œuvre des accords de Minsk visant le règlement de la situation dans le Donbass. Cependant, les juristes quasi unanimes dénoncent les sanctions contre les personnes physiques qui n’ont pas pu bénéficier du principe du contradictoire, ni d’une procédure respectueuse des droits de la défense, selon les principes de la Convention européenne des droits de l’homme sur le droit à un procès équitable.

    Les Russes annoncent, eux, des sanctions ripostes « asymétriques ». Encore contre les Européens ?

    Dans ce statu quo indécis, ce serait le rôle de la France que de montrer, de toute urgence, le chemin d’une diplomatie active et positive, en bonne intelligence avec la Russie. L’appel solennel de ce jour lancé par deux députés, MM. Dupont-Aignan et Mariani, à livrer les Mistral à la Russie sera-t-il compris par M. Hollande? Pour l’Ukraine, il faudrait viser une régionalisation interne s’appuyant sur les aspirations des populations. Et la recherche d’un statut d’association économique équilibrée entre Russie et Européens de l’Ouest.

    Mais si – comme tout conduit à le redouter – la crise ukrainienne s’aggravait et devenait incontrôlable, le gouvernement français actuel devrait répondre de sa responsabilité dans un drame historique. Et il est sans nul doute aussi à craindre que les Français, eux-mêmes, en souffrent. Nos agriculteurs-éleveurs le savent, qui ont déjà acquitté un douloureux tribut.

    Henri Temple

    source : Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFlyZulpZEOBVxcgD.shtml

  • 4e vidéo du trafic d’organes fœtaux par le Planning familial aux Etats-Unis

    On y voit un médecin du Planning familial discuter avec l’« acheteur » qui fait semblant de négocier un contrat d’acquisition d’organes fœtaux en insistant sur la manière dont les choses seront officiellement présentées, pour éviter les accusations de trafic.

    Au cours de la discussion qui met en scène l’acteur qui prétend acheter des organes pour un laboratoire de biotechnologie humaine et le Dr Savita Ginde, vice-présidente et directrice médicale du Planned Parenthood des Rocky Mountains, celle-ci suggère que l’objectif de l’« approvisionnement » apparaisse comme relevant de la recherche, et non l’utilisation commerciale, dans la mesure où cela apparaît comme plus « acceptable » dans la sphère publique. Elle propose alors d’« uniformiser » le discours des différents Plannings qui se livrent à ce type d’approvisionnement et insiste pour qu’ils s’accordent à la fois sur le discours public à tenir et sur la tarification, qui aura pour motif le temps passé et le coût des opérations de prélèvement. Il est important, souligne-t-elle, que cela apparaisse comme un défraiement, et l’« acheteur » approuve, ajoutant que l’approvisionneur doit être « heureux » des tarifs proposés afin que chacun s’y retrouve.

    Les images, violentes, s’achèvent sur ces mots du laborantin qui examine froidement le cœur, les reins, les petites jambes, évidemment humaines, dont il fait le tri : « C’est encore un garçon ! »

    En réaction le Planning Familial tente de faire interdire la diffusion des vidéos...

    Michel Janva

  • Grèce : le gouvernement émet des tickets d’approvisionnement pour lutter contre la misère

    Le gouvernement a dû émettre des tickets d’approvisionnement alors que l’Eglise et les ONG amplifient leurs efforts.

    «En Grèce, les enfants et les familles connaissent l’horreur de la faim et du dénuement», a alerté cette semaine Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français, en lançant un appel à la générosité. La situation, qui n’a cessé de se dégrader ces derniers mois, devient en effet dramatique.

    Le gouvernement a ainsi décidé de mettre en circulation des cartes alimentaires prépayées, utilisables dans 5000 magasins d’alimentation. Elles sont destinées à près de 150 000 personnes: familles nombreuses, monoparentales, avec enfants handicapés, ou chômeurs de longue durée. Cette mesure a été prise en urgence, car le filet social existant ne suffit plus.

    Le rapport 2014 des œuvres sociales de l’Eglise orthodoxe faisait pourtant déjà état de plus de 500 000 personnes secourues par 280 soupes populaires et plus de 75 000 Grecs aidés dans 150 «magasins sociaux», pour un coût total de 120 millions d’euros. Les mairies sont aussi impliquées, dont celle d’Athènes qui a vu la demande en aliments, médicaments et habits exploser ces dernières semaines.

    Des associations offrent également des douches et des générateurs à ceux qui n’ont plus d’eau ou d’électricité. Avec l’aide de nombreux bénévoles, souvent démunis eux-mêmes. Mais pour eux, aider les autres est le seul antidépresseur qu’il leur reste.

    Les entreprises s’y mettent à leur tour. Venetis, une chaîne boulangère de 80 magasins, distribue ainsi gratuitement plus de 100?000 pains par jour, le tiers de sa production. Car pour Panagiotis Monembasiotis, son directeur général, «avec ce 3e plan de rigueur qui commence, il n’y aura bientôt plus de consommateurs en Grèce, il ne restera que des mendiants».

    Dans les beaux quartiers, les gens vont discrètement le soir chercher leur pain offert. Ailleurs, on n’a plus cette honte. Fotis Pedikas, peintre au chômage, attend chaque jour la dernière heure pour aller au marché en plein air, quand les prix baissent de moitié. Les plus mauvais jours, il ramasse les fruits jetés, ou récupère autour des poubelles les sacs plastiques avec les restes des repas que d’autres laissent exprès. Et dans un grand éclat de rire, il interpelle le premier ministre Alexis Tsipras, qui a signé le fameux accord avec les créanciers du pays afin de rester dans la zone euro: «Pour que la Grèce continue d’appartenir au Club, faut-il que les Grecs meurent?»

    Merci à Stormisbrewing

    TDG.ch

    http://fortune.fdesouche.com/387827-la-grece-senfonce-dans-la-misere#more-387827

  • La soumission à la politique américaine

    Renaud Girard est grand reporter international au Figaro. Il déclare :

    "La France a tellement peur des Etats-Unis que nous avons accepté que la BNP paie une amende de 9 milliards de dollars au Trésor américain, alors que la BNP n'avait violé aucune loi française, mais financé l'exportation de produits - ni trafic d'êtres humains, armes ou drogue - en provenance du Soudan, de Cuba ou d'Iran. La justice américaine a pris prétexte que ces transactions étaient libellées en dollars pour étendre l'application de la loi américaine et de ses sanctions commerciales aux relations entre une entreprise française et ces pays. En 1965, De Gaulle dénonçait «le privilège exorbitant du dollar». Aujourd'hui on assiste au privilège exorbitant de la justice américaine qui prétend appliquer sa loi au monde entier. Renault et Peugeot ont été victimes de pressions américaines, nous les avons hélas acceptées. Aujourd'hui, les entreprises françaises craignent d'agir par peur de s'attirer les foudres de la justice américaine. Elles regrettent que l'UE et ses Etats membres aient été incapables de les protéger le moins du monde. Après la scandaleuse amende imposée à la BNP, on aurait pu imaginer que l'Europe infligeât une amende de 15 milliards de dollars à Goldman Sachs pour avoir aidé le gouvernement grec à truquer ses comptes publics afin d'entrer dans la zone euro."

    Michel Janva

  • La guerre supra- et infra-étatique

    Trois traits marquants ressortent de l'analyse [sur la nouvelle forme de guerre de l'OTAN en Yougoslavie]. 
    Premièrement, on assiste à l'émergence d'un bloc occidental de type impérial, unifié mais en équilibre instable en raison de son extension tous azimuts et de la crise de société vécue par son membre le plus influent, les États-Unis. Ce bloc pratique la guerre postmoderne, c'est-à-dire les interventions supra-étatiques, au moyen d'armes de très haute technologie, et au nom du maintien des droits de l'homme. 
    Deuxièmement, l'unification de ce conglomérat étatique occidental débouche sur l'opposition huntingtonienne de blocs géopolitiques et culturels en Europe et au-delà (on pense notamment à la Chine et au monde islamique). 
    Troisièmement, cette situation conduit à une très grande instabilité au niveau international à cause, d'une part, de la structure nouvelle des conflits où le paradigme culturel remplace désormais le paradigme idéologico-politique et, d'autre part, du "retour" de la stratégie directe et de la guerre classique grâce aux armes de très haute technologie qui permettent de mener des conflits sans risque majeur d'escalade mais qui, par ricochet, pourraient amener certains États ne disposant pas de cette technologie à recourir aux armes de destruction massive pour se protéger de ces interventions des grandes puissances.
    Ces trois éléments se rapportent essentiellement à la guerre supra-étatique. Par conséquent, plus que jamais ce type de guerre fait l’État, c'est-à-dire le conglomérat étatique supranational, impérial, avec ses moyens de surveillance planétaire et sa volonté universaliste. En retour, évidemment, cet "Etat" fait la guerre. Or, dans l'ancien système westphalien dominant jusqu'en 1945 et composé d'un damier d'Etats-nations en occurrence et compétition les uns avec les autres, on peut dire en simplifiant que la guerre était en quelque sorte la voie normale des relations internationales. Est-ce encore le cas actuellement ?
    Même si la guerre supra-étatique s'écarte du modèle westphalien parce qu'elle ne vise ni l'anéantissement, ni la conquête du territoire de l'adversaire (d'où son caractère postmoderne), elle s'inscrit pleinement dans le schéma clausewitzien du prolongement de la politique. Elle veut en effet imposer un ordre, une volonté dominante ; elle veut affirmer une souveraineté (collective) face à une autre. En ce sens, elle s'intègre parfaitement dans le jeu complexe des relations internationales d'aujourd'hui ; on peut même dire qu'elle en représente l'outil majeur puisque le maintien de la paix et le respect des droits de l'homme sont devenus les objectifs principaux de la politique étrangère des Etats développés.
    Mais cette situation ne doit pas nous faire oublier la persistance de la guerre infra-étatique qui reste la forme dominante de conflit à notre époque. Il convient donc de dire ce que nous entendons par guerre infra-étatique.
    On peut caractériser la guerre infra-étatique principalement par les affrontements qui se déroulent à l'intérieur des États et indépendamment de toute considération des frontières nationales. Ce sont les luttes tribales, les conflits ethniques et religieux ainsi que toutes les autres formes de guerre civile auxquelles viennent s'ajouter la guérilla, le terrorisme, l'action des mafias et du crime organisé, l'extension des zones grises et du chaos social plus généralement. Ces conflits échappent à tous les schémas clausewitziens de la guerre comme instrument au service de l’État. Ils se déroulent, dans la plupart des cas, "en dessous du seuil technologique" et au moyen d'armes légères. Ils ne font l'objet d'aucune  sorte de codification et leur but ultime, en définitive, est le génocide. Les combats ont lieu généralement au sein de la population entre factions rivales. Alors que, dans la guerre supra-étatique, l'objectif est l'imposition d'un ordre dominant et le maintien de la paix en vue de la conquête ultérieure des marchés, dans la guerre infra-étatique l'enjeu c'est la substance de la population qui est à la fois l'objet et le sujet des combats. Le territoire ne constitue plus un objectif militaire mais représente seulement un vaste champ de bataille. On se rapproche du modèle de la guerre révolutionnaire qui vise à conquérir le peuple et non le terrain. Ce sont toutefois les guerres du Liban (1975-1990) qui représentent l'archétype de ce genre de conflit : d'où l'expression de "libanisation" pour décrire ce type de processus de décomposition de l’État et de la société.

  • Jean-François Solnon, Louis XIV : Vérités et légendes, Perrin, 2015

    Louis XIV, le « roi-soleil » est un personnage fondamental dans notre imaginaire historique au même titre que Charlemagne, Jeanne d’Arc, Saint-Louis ou Napoléon. Sa majesté, ses guerres, ses conquêtes, sa cour fastueuse, Versailles, en font encore aujourd’hui un grand nom de notre histoire et l’un des seuls rois de France à avoir conservé une renommée certaine dans une population de moins en moins intéressée par son histoire. Fort d’un règne long qui a duré de 1643 à 1715 (bien qu’il ne commence à gouverner seul qu’à la mort de Mazarin en 1661), Louis XIV est un souverain qui a laissé une empreinte profonde sur notre pays en tant que symbole de l’absolutisme et de la toute-puissance de la fonction royale. Si les Français ont aimé Louis XIV, ce dernier n’a jamais fait l’unanimité auprès de la totalité de ses sujets. Certains d’entre eux ont justement laissé une trace durable sur l’image que l’on se fait du « roi-soleil », citons l’homme d’Eglise Fénelon et surtout le noble Saint-Simon qui, parmi d’autres contemporains, tant Français qu’étrangers, ont beaucoup contribué à bâtir une image inexacte du fils d’Anne d’Autriche et à propager nombre d’inexactitudes voire de légendes sur le compte d’un homme qu’ils haïssaient pour des raisons personnelles, politiques ou religieuses.

    Jean-François Solnon, spécialiste renommé de l’Ancien Régime et de la Cour de France à laquelle il a d’ailleurs consacré un ouvrage-clé, se propose ici de faire la lumière sur toutes les rumeurs et bêtises qui entachent une connaissance claire et raisonné de Louis XIV. Pour cela, il a choisi une approche thématique déclinée en 38 chapitres courts et synthétiques d’environ 6 à 8 pages chacun et basés sur les acquis historiographiques les plus récents. La grande diversité des thèmes traités permet d’approcher aussi bien la personne privée du roi que les évènements de son règne, les principaux axes de sa politique intérieure et extérieure, les mentalités de son temps mais aussi les rivalités à la Cour, l’influence de ses proches et un tas d’autres sujets annexes (l’hygiène à Versailles, le Masque de fer etc).

    Face aux légendes se dessine un homme immensément attaché à son métier de roi et tout entier dévoué à la grandeur de son pays et au bien de sujets qu’il est loin d’avoir traité avec indifférence comme le voudrait la vulgate... Si son physique et sa majesté frappent tous ceux qu’il croise dans la sphère publique, il n’en demeure pas moins un individu timide et méfiant dont la retenue et la simplicité en privé peuvent étonner. L’ouvrage de Jean-François Solnon nous aide à nuancer l’image monolithique que l’on a d’un homme qui est justement un homme avant tout, avec ses qualités et ses défauts. Jouisseur et fêtard dans sa jeunesse, le roi se transformera néanmoins avec les années en un souverain plus sage sous le poids des affaires du royaume, des drames personnels et d’une foi catholique très forte. Loin d’être un dictateur refusant l’avis de qui que ce soit, il a toujours su s’entourer de personnages brillants (Colbert, Louvois, Vauban…) et utiliser au mieux leurs compétences au nom de la France. Si la légende veut qu’il ait haï le cardinal Mazarin, la réalité est toute autre et Louis XIV a su tirer grand profit de l’apprentissage pragmatique des affaires politiques auprès de celui qui avait été son parrain et tuteur en l’absence d’un père mort trop tôt et qu’il désignait comme « le meilleur ami que j’aie ».

    Encore plus intéressant à mon sens sont les chapitres qui traitent de la politique de Louis XIV et, en parallèle des finances de la France, des questions internationales et religieuses, de ses guerres et de ses conquêtes. Sur ce dernier point justement, l’auteur souligne combien, malgré une politique qui a pu être guidée au tout début du règne par une volonté de puissance et de renommée, le roi a, avant tout mené une politique de défense du pays en s’appuyant sur un « pré carré » (voir d’ailleurs la chronique de Vauban et l'invention du pré carré français) afin d’écarter les invasions du royaume. Oui, le « roi-soleil » a été un roi guerrier comme c’était la norme à l’époque (plus de 30 ans de guerre durant son règne) mais il a agrandi la France par de nombreuses conquêtes (Flandre, Artois, Hainaut, Franche-Comté, Roussillon, Alsace) et l’a préservée pour longtemps des invasions étrangères. Menant une politique moins brutale qu’on ne le dit dans les nouvelles provinces, il a voulu intégrer les populations rapidement à la communauté française en conservant et en respectant dans la majorité des cas les coutumes locales. Le résultat fut sans appel : l’intégration de ces nouvelles provinces était effective à la fin de son règne malgré les quelques résistances qui pouvaient entraver son œuvre.

    Un autre point qu’il convient d’aborder ici est cette légende qui voudrait que Louis XIV ait été l’allié du Grand Turc, en d’autres termes de l’Empire Ottoman. Loin du temps où François Ier avait déchaîné l’opinion européenne contre lui en s’alliant avec la puissance musulmane, Louis XIV a poursuivi la politique de Mazarin en envoyant des contingents français à Saint-Gotthard et en Crète contre les armées ottomanes tout en lançant de multiples opérations en méditerranée à l’encontre des barbaresques. S’il lui est –à juste titre- reproché l’absence de la France à Vienne en 1683 et son refus d’adhérer à la Sainte Ligue l’année suivante, c’était afin de profiter du pouvoir de nuisance ottoman à l’est lui laissant l’occasion d’avoir les mains libres à l’ouest face à l’empereur Léopold… Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts…

    On trouvera nombre d’autres sujets très intéressants dans ce Louis XIV : Vérités et légendes, à l’image des chapitres où sont abordés les relations entre le roi et la noblesse de France et qui ne sont pas les seuls atouts de cet ouvrage clair et très agréable à lire qu’il conviendra toutefois d’approcher si l’on a un minimum de connaissances historiques sur l’Ancien Régime et ce, même si le livre est loin d’être réservé aux spécialistes.

    Rüdiger / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Retour aux sources “Vous reprendrez bien un peu de latin”, par Claude Terreaux

    Alors que notre société en pleine déliquescence, où fantaisie, rigueur et logique s’amenuisent, voit des pans entiers de son identité culturelle s’effondrer, Claude Terreaux nous propose son livre “Vous reprendrez bien un peu de latin” qui vient à point nommé.

    L’auteur, professeur de lettres, entraîne son lecteur vers un retour aux sources, “sans ennui ni contrainte dans la langue latine qui fut le creuset de la langue française”. Ce traité, qui se veut à la fois pédagogique et divertissant, s’adresse aussi bien à ceux qui “au temps de leurs humanités” se sont penchés sur l'”Enéide” ou le “De Viris Illustribus” qu’à ceux, plus jeunes, qui n’ont jamais ouvert une grammaire Petitmangin.

    Au fil de textes élégamment choisis, Claude Terreaux plonge son lecteur – j’allais dire: son élève – dans les déclinaisons et les conjugaisons tout en lui permettant de découvrir, parmi bien d’autres merveilles, la poésie et le lyrisme de Lucrèce dans le “De Natura Rerum”, le talent oratoire de Cicéron à travers “Les Catilinaires” ou la qualité du style de Tite-Live avec son histoire de Rome.

    Au long de ses douze chapitres, dont il suffit de lire les titres pour naviguer dans une sorte de bonheur antique, l’auteur promène son lecteur dans une “visite aux Enfers” en compagnie de Virgile, lui fait côtoyer “la jolie servante Photis” dont Apulée décrit avec gourmandise la silhouette et l’art culinaire, lui permet de rencontrer les empereurs Claude et Néron et poursuit ce voyage avec des haltes chez Ovide, Lucain, César et les très inattendus Abélard et Héloïse qui, au XIIe siècle, s’écrivaient toujours en latin.

    Ce livre est un véritable régal. Claude Terreaux, comme l’écrit son éditeur en quatrième de couverture, “a mis au point une méthode qui, à partir de textes de différents âges du latin, peut fournir au plus réfractaire des apprentis les clés de cette langue savante et savoureuse”.

    René SCHLEITER, 07/03/2003

    Vous reprendrez bien un peu de latin”, Claude Terreaux

    Editions Arléa, Septembre 2002, 210 pages, 7,5 euros

    http://www.polemia.com/retour-aux-sources-vous-reprendrez-bien-un-peu-de-latin-par-claude-terreaux/