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Immigration: Marine Le Pen pointe la "responsabilité historique" de Sarkozy
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé mercredi "une responsabilité historique" de l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy "dans l'aggravation des flux d'immigration clandestine".
"Nicolas Sarkozy porte une responsabilité historique dans l'aggravation des flux d'immigration clandestine dans notre pays", a déclaré Mme Le Pen sur RTL. "C'est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande", a-t-elle poursuivi.
"La classe politique française passe sa vie à essayer d'aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c?est eux les responsables de la situation", a encore affirmé la présidente du FN.
"M. (Bernard) Cazeneuve (ministre de l'Intérieur) accuse Eurotunnel, M. (Xavier) Bertrand (Les Républicains) accuse l'Angleterre. La réalité, c'est que c'est l'UMPS le responsable", a-t-elle dit. "Ce sont eux qui ont créé les conditions d'attractivité de la France à l'immigration clandestine", a assuré Mme Le Pen.
Interrogée sur la mise à disposition de migrants de logements d'urgence supplémentaires à Paris, Mme Le Pen a lancé : "Quelle honte !" "Il y a des centaines de milliers de Français qui attendent un logement d?urgence, qui attendent un logement social", a-t-elle dit.
source : Afp via yahoo :: lien
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Les forces du SAS britannique déguisés en “rebelles EIIL” combattent Assad
Le 2 Août, le journal britannique du Sunday Express titrait “Le SAS se déguise en combattants de l’EI dans la guerre secrète contre les djihadistes”:
“Plus de 120 membres appartenant au régiment d’élite se trouvent actuellement dans le pays ravagé par la guerre, secrètement déguisés en noir et faisant flotter les drapeaux de l’EIIL”, ils sont engagés dans ce qui est appelé l’Operation Shader: attaquer des cibles syriennes sous le prétexte de combattre l’EIIL.
Il se peut que des forces commandos américaines et des éléments de la CIA soient impliqués de la même manière. Pendant la guerre d’Obama en Libye, la Grande-Bretagne a déployé des centaines de ses membres des Special Forces Support Group (SFSG) parachutistes, tirés de ses personnels du SAS (Special Air Service) et du SBS (Special Boat Service).
Environ 800 Royal Marines et 4000 Marine américains (NdT: “Marines” = fusiliers marins) se tenaient en renfort, prêts à intervenir le cas échéant.
Cette dernière révélation intervient deux semaines après avoir appris que le premier ministre David Cameron avait approuvé l’an dernier que les avions britanniques rejoignent ceux des Etats-Unis pour bombarder la Syrie malgré le rejet du parlement britannique en Août 2013.
Une partie de cette opération secrète de terrain est sous commandement américain, les unités “smash” voyageant dans des camions pick-up, capables de lancer des mini-drones pour scanner le terrain afin d’y repérer des cibles d’attaque.
Plus de 250 spécialistes britanniques (et peut-être américains) sont impliqués à fournir un soutien de transmission et de communication, a expliqué le Sunday Express.
Le ministre de la défense britannique Michael Fallon a dit que “nos actions et nos capacités de surveillance libèrent d’autres pays pour frapper en Syrie.”
Les forces du SAS britannique sont en Arabie Saoudite pour entraîner des terroristes anti-Assad avec des opérateurs américains qui font la même chose également en Turquie, en Jordanie au Qatar et probablement en Israël.
Les Etats-Unis et la GB affirment n’entraîner que les soi-disant rebelles “modérés” (NdT: ce qui n’est qu’une fiction totale et fait partie de la propagande de guerre pour maintenir l’opinion publique…), ce qui n’est qu’un écran de fumée pour cacher leur implication directe avec les terroristes de l’EIIL, entraînés, armés et financés depuis l’étranger, passés au travers des frontières en Syrie pour lutter contre Assad, maintenant avec un soutien aérien anglo-americano-canadien ainsi que les commandos de soutien au sol.
Le Sunday Express a cité un ancien général de l’armée britannique, David Richards, disant “les chars entreront en action” dans les opérations de la GB en Syrie.
Un article séparé discutait des frappes aériennes américaines qui défendaient les terroristes de l’EIIL servant d’infanterie pour les Américains contre Assad.
Le Wall Street Journal a rapporté ce qui apparaît être un prélude évident à une opération Libye 2.0, affirmant faussement qu’Obama a autorisé des frappes aériennes contre les forces syriennes si elles attaquent les rebelles “modérés” (et non-existant) soutenus par les Etats-Unis.
Indépendamment, un média turc a rapporté que le président Erdogan a dit que Poutine pourrait s’être affaibli concernant Assad et qu’il pourrait l’abandonner.
Obama a dit qu’il était “encouragé par le fait que Mr Poutine l’avait appelé fin Juin et avait pris l’initiative de cet appel au sujet de la Syrie.”
Je pense qu’ils ont l’impression que le régime d’Assad est en train de perdre le contrôle de toujours plus de terrain en Syrie et que la perspective d’une prise en main djihadiste ou une déroute du régime syrien ne sont pas imminentes mais deviennent une plus grande menace de jour en jour. Ceci nous offre une opportunité d’avoir une conversation sérieuse avec eux.
Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dimitri Peskov, a dit que les deux leaders ont discuté du combat contre le terrorisme, spécifiquement contre l’État Islamique.
“La position russe est bien connue”, a t-il expliqué. “Elle a été réitérée par Poutine pendant sa conversation avec Obama. Elle n’a pas changé.”
Poutine est opposé à toute interférence extérieure de quelques nations que ce soient dans les affaires intérieures des autres. Il soutient le droit souverain des Syriens et des autres peuples de choisir leurs propres leaders et législateurs.
Le conseiller de Poutine Youri Oushakov a dit que “le leadership actuel de la Syrie est une des véritables forces luttant effectivement et confrontant réellement l’EI.”
Absolument rien n’indique un amoindrissement du soutien russe pour le président Assad.
Stephen Lendman
notes : Global Research , traduit par Resistance 71.
source : Al manar ::lien
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Union européenne : Le plan secret de Bruxelles pour des sorties « ordonnées »
Il semble que la Commission prépare en coulisse un plan permettant à d’éventuels États membres de se retirer de l’Union Européenne d’une manière ordonnée. Une éjection pure et simple n’étant guère possible juridiquement, la Commission mettrait donc au point une sorte de procédure de divorce. Tout comme l’est déjà l’entrée dans l’UE, la sortie serait financée par les contribuables.
Selon le site Euractiv, généralement bien informé, les travaux de rédaction d’un tel contrat de divorce ont d’ores et déjà été lancés. Euractiv s’appuie sur des sources anonymes au sein de la Commission. De cette façon, les États sortants pourraient être congédiés avec une espèce d’indemnité de départ.
La Commission ne serait donc pas restée les bras ballants devant le désastre grec
Des États-membres tels que la Grèce ou que la Grande-Bretagne pourraient prétendre à un “soutien“ de la part des États restants dans l’UE, “s’ils se décident à quitter la famille de manière ordonnée“. La procédure serait liée à la réalisation de certaines conditions bien définies (“benchmarks“), “similaires à celles du processus d’entrée [dans l’UE]“.
Les modalités, selon les sources auxquelles se réfère le site, devraient correspondre à “celles de l’élargissement [de l’UE]“. Lors de l’élargissement, les pays entrants ont en effet bénéficié d’aides substantielles au cours des années précédant l’entrée, afin de leur permettre d’arriver à satisfaire ce que l’on appelle les critères de convergence.
Ce développement constitue une innovation dans l’UE
Jusqu’à présent, les Traités ne prévoient aucune possibilité de sortie (NdT : ceci est inexact, il existe bel et bien un article prévoyant le cas). Ainsi, la Grèce eût-elle quitté l’euro qu’elle serait restée dans l’UE, créant une situation certes complexe sur le plan légal, mais qui serait restée du domaine du possible.
La situation aurait été peu claire non seulement sur le plan juridique, mais encore sur le plan financier – un cas de figure dont la Commission, assez raisonnablement, souhaite empêcher l’apparition. Une chose, d’abord, est claire: la Commission renoncerait ainsi à l’idée d’une appartenance irrévocable à l’Union Européenne.
Une reconnaissance officielle de ce changement de ligne ne doit évidemment pas être attendue, puisqu’il s’agit ici d’un dossier extrêmement sensible. On ignore si les gouvernements français et allemands sont impliqués dans l’élaboration de ce plan, on ignore même s’ils en ont eu vent.(NdT : cette phrase doit se comprendre à la date de parution de l’article en allemand, le 25 juillet.)
Quelques jours plus tôt, Mediapart avait révélé que le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, passait pour avoir offert au gouvernement d’Alexis Tsipras un soutien de 50 milliards d’euros en cas de Grexit. Schäuble aurait en effet proposé à l’Eurogroupe la possibilité d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro.
Euractiv prétend également avoir eu connaissance de cette offre de Schäuble faite à Bruxelles. Les sources anonymes citées par Euractiv présentent Schäuble comme un “authentique Européen“, qui n’aurait rien contre la Grèce en particulier. Schäuble serait parti du postulat qu’un Grexit aurait été “cohérent avec l’idéologie de Syriza“. Il aurait voulu, toujours selon ces sources, encourager le gouvernement grec à sauter ce pas.
Et de fait, cette solution aurait eu davantage de sens que celle, finalement adoptée, d’un programme très dur d’austérité
Ce programme contraint le gouvernement grec à augmenter les impôts, réduire les pensions, et mettre sous tutelle auprès d’un Treuhand-Fonds (un fond contrôlé par les instances européennes) une part significative des actifs de l’État grec, destinée à être privatisée.
Schäuble aurait fait cette proposition déjà au moment du référendum du 5 juillet. 35 milliards d’euros seraient provenus de ce que l’UE doit attribuer à la Grèce d’ici 2020, et les 15 restant auraient correspondu au renoncement, par la BCE, des coupons par elle perçus sur son stock d’obligations grecques.
Schäuble a pourtant, semble-t-il, été pris par surprise, et ce, de deux côtés
De l’un, Tsipras aurait refusé son offre, au motif qu’une majorité de Grecs souhaite – aux dires des sondages – rester dans l’euro. De l’autre côté, Schäuble aurait rencontré une opposition massive de la part tant de la BCE que du FMI : Les deux institutions auraient en effet subi des pertes financières sur leurs actifs grecs.
Elles auraient toutefois pu être compensées par de l’argent provenant des contribuables européens, et il est possible que cela aurait diminué leur opposition à la solution du Grexit, étant donné qu’elles n’auraient plus subi de pertes.
Il n’en serait pas moins resté que les sommes prêtées par les États européens à la Grèce, à hauteur de 240 milliards d’euros, auraient été perdues. La quote-part allemande de ces sommes est de l’ordre de 80 milliards.
Au vu des exigences irréalistes contenues dans le plan d’austérité, et au vu du refus du FMI de continuer sa participation au financement tant que n’aura pas été consentie une réduction massive du fardeau de la dette grecque, les observateurs considèrent en général que l’option du Grexit est toujours sur la table.
Le « contrat de divorce » sur lequel planche la Commission pourrait vraisemblablement être beaucoup plus facile, et beaucoup plus rapide, à mettre en œuvre que ne le seraient l’application et la surveillance d’un nouveau programme du Mécanisme Européen de Stabilité.
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Grèce, nucléaire iranien, Guignols de l'Info : entretien avec Jean Bricmont
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Nouvelles de France : contribuer à faire tomber les barrières entre les partis
Guillaume de Thieulloy est interrogé dans Présent à propos du site Nouvelles de France :
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Les infos dont on parle peu n°99 (1er Aout 2015)
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SOS Chrétien d’Orient : "La tache est immense, les besoins innombrables"
Cet été, l’association SOS Chrétiens d’Orient poursuit son travail humanitaire auprès des populations sinistrées, notamment chrétiennes, en Orient. Hélène Bertrand, déléguée générale de l’association, a bien voulu répondre aux questions du R&n afin de faire un point sur les différentes missions estivales.
R & N : Quels sont les différentes missions de SOS Chrétiens d’Orient cet été ?
SOS Chrétiens d’Orient : Cet été, plus de quatre-vingt-dix volontaires s’engagent dans différentes missions en Irak, en Syrie « Ensemble avec les enfants de Syrie », et au Liban « Ensemble avec les enfants du Liban ». Cinquante d’entre eux se relaieront pendant les mois de juillet et août, au Kurdistan irakien en rejoignant la mission permanente « Mission Irak 2015 ». Rappelons que SOS Chrétiens d’Orient est présent en Irak de manière continue depuis le 8 août 2014. La grande nouveauté réside dans l’envoi de vingt volontaires en Syrie, dans différentes villes. C’est en effet la première fois que SOS Chrétiens d’Orient envoie autant de volontaires sur une longue période dans un pays en proie à une guerre civile largement subventionnée par les Etats voisins ou occidentaux. Notre antenne libanaise (Massihiyyoun Maan), reçoit vingt volontaires, envoyés dans six missions à travers le pays, au service des diverses Églises du pays du Cèdre.
Quelles que soient les missions sur lesquelles l’association intervient, la tâche est immense, les besoins innombrables. L’objectif reste le même : retisser les liens entre les chrétiens d’Orient et ceux de France à travers l’échange, la connaissance mutuelle mais aussi dans l’encadrement de patronages et la participation à divers travaux.
R&N : Citez-nous des exemples concrets d’action menées cet été par vos volontaires ?SOS Chrétiens d’Orient : Evaluer les besoins des réfugiés, apporter de la nourriture et des médicaments, bâtir et agrandir des écoles,fournir des cabines médicalisées, reconstruire les bâtiments détruits par la guerre, organiser des activités pour les enfants : telles sont les missions de nos volontaires.
En Irak, les activités continuent : jeux avec les enfants, visites de familles isolées pour évaluer les besoins, distributions de nourriture et de médicaments. Douze volontaires s’occuperont en août d’un patronage à Mangesh, petit village chrétien des montagnes kurdes qui a accueilli des milliers de réfugiés suite à la prise de la plaine de Ninive par les barbares de l’Etat islamique.
En Syrie, les volontaires sont présents notamment à Kafroun -petit village chrétien situé à Mashta Elou entre Homs et Tartus- et Maaloula -village chrétien où l’araméen est encore parlé, au nord de Damas. Ils s’occupent de patronages avec les enfants, de les divertir par des activités ludiques –concours sportifs, ateliers de dessins- et pédagogiques - cours de musique, de chants, de couture, cours de français et d’anglais. A Kafroun, les enfants viennent de toute la Syrie, notamment d’Alep. En finançant leur voyage, SOS Chrétiens d’Orient a permis à certains d’entre eux de quitter, pour quelques jours, les horreurs de la guerre pour la première fois depuis plus de quatre ans. Ils participent également à l’initiative du patriarcat grec-melkite catholique nommée « Une pièce pour une famille ». L’objectif est de permettre à chaque famille réfugiée de recommencer à habiter au moins une pièce de son ancien foyer dans les plus brefs délais. Certains réfugiés ont pu retrouver leur maison après la reconquête des villes et des villages opérée par l’armée arabe syrienne, mais il y a tout à refaire : murs détruits, impacts de balles ou d’obus, destruction des systèmes d’électricité ou d’approvisionnement d’eau.
Au Liban, des volontaires infirmiers renforcent l’équipe du centre médical de la paroisse d’Al Qa, qui prend en charge quatre mille réfugiés syriens. D’autres aident à la restauration de maisons appartenant à des familles pauvres du Liban, à Zahlé. Plusieurs patronages sont également organisés dans la région de Saïda, de Jabboulé et du Mont-Liban. Les volontaires y font du soutien scolaire aux enfants et mettent en place des animations (activités culturelles, religieuses, scolaires, sportives et récréatives). Dans la Vallée Sainte (Wadi Qadisha), quatre volontaires accompagnent frère Yves, un amoureux du lieu, pour recenser les lieux d’ermitage et l’aider dans la réalisation d’un guide de ce berceau de la chrétienté libanaise. [....]
La suite sur le Rouge & le Noir
http://www.actionfrancaise.net/craf/?SOS-Chretien-d-Orient-La-tache-est
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La guerre à travers les âges
En marge du 14 juillet, où l'armée est traditionnellement mise à l'honneur, retraçons l'histoire de la guerre, de la préhistoire jusqu'à nos jours. John Keegan lui consacre une somme où la biologie, l'éthologie ou la psychologie sont convoquées aux côtés de l'archéologie.
L'histoire nous le savons est le meilleur des guides en matière politique. L'histoire militaire en particulier est riche d'enseignements pour comprendre les sociétés humaines car la guerre, pratique universelle et constante de l'humanité, est le plus commun des moyens par lesquels s'opèrent les grandes ruptures et les grandes mutations.
Or parmi les ouvrages consacrés à ce sujet, il existe une somme, remarquable à plus d'un titre, L'Histoire de la guerre de Sir John Keegan. Cet auteur, fait officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 1991 puis chevalier en 2000 par la reine Elisabeth II, a enseigné pendant vingt-six ans à la prestigieuse Académie militaire royale de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique, ainsi qu'à l'université de Princeton aux États-Unis. La bibliographie de Keegan est immense (on peut citer notamment des titres comme L'Anatomie de la bataille ou L'Art du commandement) mais dans cette vaste production, L'Histoire de la guerre se signale comme l'oeuvre la plus générale.
L'anti-Clausewitz
L'auteur se propose en effet de nous y raconter l'histoire de la guerre de la préhistoire jusqu'à nos jours. Sa grande érudition, ses rapports directs avec l'institution militaire, sa fréquentation des hommes de guerre lui donnent une hauteur de vue et une capacité à comparer les époques et les lieux qui enrichissent son sujet et rendent la lecture de l'ouvrage captivante. Cet intérêt qui s'empare du lecteur dès les premières pages tient aussi à la ténacité avec laquelle l'auteur part en chasse de son sujet, utilisant tous les moyens à sa disposition pour atteindre son but. Ainsi, il n'hésite pas, par exemple, à convoquer la biologie, l'éthologie ou la psychologie aux côtés de l'histoire et de l'archéologie pour mettre en lumière les origines de la violence.
« La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. » La célèbre définition de Clausewitz n'a pas été placée par Keegan à la première ligne de son essai pour des raisons secondaires ou à titre de simple illustration. En effet, le polémologue britannique se livre à une critique en règle de la logique clausewitzienne dont l'adoption comme une vérité absolue par tous les esprits occidentaux est de nature à nous faire perdre de vue qu'elle ne s'applique en réalité qu'à une petite partie de l'histoire de la guerre.
« Elle suppose l'existence d'États, d'intérêts nationaux, et de calculs rationnels sur la manière de les mener à bien. Mais la guerre est antérieure de plusieurs millénaires à l'État, à la diplomatie et à la stratégie. Elle est presque aussi vieille que l'homme lui-même, et plonge ses racines jusqu'au plus profond du coeur humain, là où le moi érode la raison, où l'orgueil prévaut, où l'émotion est souveraine et l'instinct roi. » En fait, cette définition, très ethnocentrée, occulte le fait que dans de très nombreuses cultures, anciennes ou contemporaines, la guerre peut très bien se pratiquer en dehors de toute idée de frontières ou de conquêtes territoriales, qu'elle peut aussi se justifier par des motifs qui se situent selon l'expression de Keegan « au-dessous de l'horizon militaire ».
Guerre vraie contre guerre réelle
Parfois, cette différence culturelle a profité aux Européens comme le montre notre auteur avec l'exemple des conquêtes coloniales. En effet, ce n'est pas seulement la poudre à canon qui a eu raison des peuples d'Afrique et d'Amérique, c'est aussi la confrontation entre deux cultures guerrières, l'une basée sur la bataille rangée décisive et le combat à mort, l'autre sur les affrontements ritualisés (parfois à la limite du théâtre), sur le combat singulier entre des héros, sur l'escarmouche et une certaine pratique de l'esquive (absolument pas assimilée à de la lâcheté). Mais aujourd'hui, les difficultés des soldats occidentaux confrontés sur des théâtres d'opération extérieurs à des ennemis pour qui la bataille rangée et la possession d'objectifs n'est pas la priorité semblent annoncer un retournement de situation et faire de cet avantage un handicap.
La distinction centrale chez Keegan (et empruntée à Clausewitz) entre « guerre vraie » (rationnelle, totale) et « guerre réelle » n'a pas seulement une vertu descriptive mais lui permet aussi d'esquisser une critique de la guerre moderne. « Les primitifs ont recours à toutes sortes d'expédients pour épargner le pire, tant à leurs ennemis qu'à eux-mêmes. L'exemption est un de ces moyens : les femmes, les enfants, les personnes âgées et ceux qui sont considérés comme inaptes au service sont exemptés du combat et de ses conséquences. Les conventions en sont un autre, en particulier celles qui concernent le choix du moment, du lieu et de la saison du conflit, ainsi que son prétexte. Mais le plus important de tous ces expédients est le rituel qui définit la nature même du combat et exige que les rites soient accomplis après avoir été mutuellement définis. »
Vers la conscription universelle
À l'opposée de cette sagesse des civilisations traditionnelles, la modernité occidentale a développé le modèle de la conscription universelle qui tendit depuis la Révolution française à faire, dans toutes les nations européennes, de chaque individu de sexe masculin un soldat. Cette même civilisation, en accroissant de manière inouïe sa maîtrise des techniques a également fait disparaître une bonne partie des limitations naturelles de la guerre (saisons, obstacles géographiques et physiques en tous genres), en même tant qu'elle se dotait d'un arsenal dont le pouvoir de destruction a progressé à une vitesse vertigineuse de l'âge de la poudre à l'ère atomique.
Sur un autre plan, ce n'est pas le moindre des paradoxes de constater que l'humanitarisme et le pacifisme qui caractérisent la culture occidentale dans son rapport à la guerre, considérée non comme une activité noble mais comme une pratique honteuse à laquelle on ne s'adonne qu'une fois tous les autres moyens épuisés, ont puissamment contribué à faire tomber toutes les limitations rituelles que les guerriers traditionnels s'imposaient à eux-mêmes au nom de la haute idée qu'ils se faisaient de leur statut. Cette logique, dont Keegan découvre les prémisses chez les Grecs, qui les premiers abandonnèrent la logique primitive (encore perceptible dans les combats singuliers de L'Iliade) pour faire le choix de la mêlée et de la lutte à mort dans des batailles décisives, atteindra son apogée dans les deux guerres mondiales du XXe siècle.
Questions fondamentales
Outre ces considérations idéologiques, le lecteur trouvera dans le livre de Keegan des réponses à la plupart des questions fondamentales qui se posent au sujet de la guerre : Est-elle apparu ou a-t-elle toujours existé ? Peut-on imaginer qu'elle disparaîtra un jour comme ont pratiquement disparu des pratiques aussi anciennes comme l'esclavage ? Y a-t-il un profil d'homme fait pour la guerre ? Pourquoi a-t-elle été partout et toujours une occupation exclusivement masculine ? Quels furent l'incidence des grandes évolutions technologiques (la domestication du cheval, la découverte du fer, l'invention de la poudre...) sur l'art de la guerre ? Qui sortira vainqueur de la dialectique éternelle de l'épée et du bouclier (des armements offensifs et défensifs) ? Pourquoi les grandes batailles se déroulent-elles presque toujours aux mêmes endroits ? Qui a inventé les fortifications ? etc.
Sur chaque question, Keegan parvient à concilier l'esprit de synthèse et un goût pour l'anecdote qui va frapper l'imagination du lecteur. L'importance accordée aux chiffres et aux proportions, dans la comparaison entre les pertes occasionnées par des guerres situées à des moments différents de l'histoire ou entre les différents taux de militarisation des sociétés anciennes et modernes, est une autre qualité de l'ouvrage. Pour toutes ces raisons, l'oeuvre de Sir John Keegan s'impose comme la nécessaire propédeutique à toute étude plus spécialisée des questions militaires.
Stéphane Blanchonnet L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 16 au 29 juillet 2009
* John Keegan : Histoire de la guerre. Éditions Dagorno, collection "Territoire de l'Histoire", 1996, pour la traduction française. Une réédition datée de 2000 existe aux éditions L'Esprit frappeur. Cette dernière présente l'ouvrage sous la forme d'un coffret comprenant cinq petits livres de poche, un par chapitre. La couverture de chaque volume est joliment illustrée par des dessins de Jean-Michel Perrin et les notes de fin de chapitre ont été ramenées en bas de page pour le plus grand confort du lecteur. Cette édition élégante et pratique est disponible pour la modique somme de 10 euros.
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Factures impayées : l’Arabie Saoudite doit 3,7 millions d’euros aux Hôpitaux de Paris
Après un tweet de l’urgentiste Patrick Pelloux, les Hôpitaux de Paris viennent de confirmer l’information selon laquelle l’Arabie saoudite, dont le roi a quitté la France dimanche, devait 3,7 millions d’euros à la France.
Lundi matin, Patrick Pelloux avait ainsi lâché – sur son compte Twitter – qu’”avant de partir, le roi d’Arabie saoudite pourrait payer ses factures de 3,7 millions d’euros aux Hôpitaux de Paris“.
Non content de privatiser des plages françaises, le roi d’Arabie Saoudite quitte notre pays sans payer ses factures.
Comme le rappelle Patrick Pelloux :
Le souci n’est pas celui de la privatisation d’une petite plage, estime toutefois Patrick Pelloux dans Le Parisien. Si Barack Obama était venu, on aurait privatisé la Méditerranée… Le vrai problème, c’est que de richissimes chefs d’Etat, des personnels d’ambassade viennent se faire soigner en France puis laissent leur ardoise derrière eux.