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  • « A vous glacer le sang »

    Pour les adversaires du FN, c’est bien connu, si le Mouvement national rencontre un succès et une audience croissante c’est parce qu’il «surfe sur les peurs», «le désespoir», «flatte les bas-instincts», voire  incite à la «haine». Certains se sont encore livrés à cette grille de lecture, intellectuellement peu fatigante mais idiote,  pour expliquer l’accueil particulièrement chaleureux qui a été réservé hier à Marine Le Pen et à la délégation FN au Salon de l’Agriculture. Marine a notamment fait mouche dans sa dénonciation de cette Europe de la destruction ultra libre échangiste, symbolisée par le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan: «Si on veut sauver la peau des agriculteurs, il faut avoir la peau de Hogan (…). La politique agricole commune fait partie, avec l’espace Schengen, des « deux grands échecs de l’Union européenne (…). Les agriculteurs ont la corde du libre-échange autour du cou, et chaque année on tranche un peu plus les pieds du tabouret que représentent les subventions ».

    Les partis bruxellois, les gardiens du dogme européiste comme la FNSEA,  frémissent à l’idée de voir les agriculteurs rejoindre massivement les catégories populaires, à l’instar des classes moyennes converties de plus en plus au vote national. Dans son éditorial sur RTL, Alain Duhamel a constaté ce que tous ses confrères ont noté, à savoir «qu’à la différence de François Hollande ou de Manuel Valls, la présidente du FN a reçu un accueil cordial lors de sa déambulation.»

    «Elle (Marine, NDLR) est la première récupératrice de voix de France. Elle est une machine attrape-tout. Évidemment quand elle arrive en disant : de toute façon je suis une inconditionnelle, je suis d’accord avec tout ce que vous dites (…), au degré de colère et quelquefois de désespoir qu’ils (les agriculteurs, NDLR) ont atteint, il est probable que pour eux, ça soit ça qui l’emporte (…) Ce qu’elle fait avec les agriculteurs, elle le fait avec tout le monde. (…) C’est cynique, c’est démagogique, mais c’est extrêmement efficace.» Et d’ajouter qu’«entre la polémique sur la  réforme du droit du travail, les tensions à Calais et la montée de Donald Trump dans le camp républicain auxEtats-Unis (qui a remporté sept Etats sur douze lors du Super Tuesday, NDLR) , tout sourit au FN. Donald Trump est grossier, vulgaire, violent et raciste, mais il est talentueux, très riche et il réussit très bien et la presse américaine le compare à Marine Le Pen.»

    Les dirigeants du FN et sa présidente, comparés hier  à l’Etat islamique, aujourd’hui à M. Trump,  ne seraient donc animés par aucun idéal, aucune rectitude morale, aucune sincérité, aucunes valeurs et seraient forcement des cyniques-menteurs-démagos-manipulateurs … Cette antienne mille fois rabâchées est surtout le signe d’une  peur de la Caste vis-à-vis  des Français qui entendent tout simplement le rester;  mais elle  ne manque pas d’être inquiétante car elle peut justifier demain tous les coups tordus, antidémocratiques, contre le verdict des urnes.

    Paris-Match a mis hier en ligne sur son site un entretien avec le sociologue de gauche, Michel Wieviorka,  «spécialiste des fractures sociales, des violences et du racisme, initiateur avec Daniel Cohn-Bendit de l’appel à une primaire à gauche.»M. Wieworka était questionné notamment sur son dernier roman de politique fiction, « Le Séisme : Marine Le Pen présidente», qui décrit les six premiers mois, forcément chaotiques et affreux, de l’arrivée de Marine à l’Elysée.

    Le sociologue confesse son penchant pour «Martine Aubry et Cohn-Bendit, les deux seuls à posséder des qualités de crédibilité politique et à pouvoir répondre à des attentes de gauche. Mais ils ne veulent pas y aller. Je crains donc qu’à la présidentielle, la victoire appartienne soit à la droite, soit à Marine Le Pen.» «Elle a une grande chance d’être élue si elle a François Hollande en face d’elle au deuxième tour» pronostique-t-il. «Une partie de la droite préfèrera voter pour elle. Et les électeurs de gauche sont tellement déçus qu’ils se mobiliseront peu en faveur de Hollande. Ce scénario est donc loin d’être une fiction farfelue. J’espère que mon livre va faire réfléchir, et réagir » (sic).

    Car dit-il encore, «qu’il s’agisse de la sortie de l’euro, du rétablissement de la peine de mort et autres promesses, son programme se révèlera inapplicable et on rentrera dans une spirale de tensions et de violence.» Et de détailler son scénario pour faire peur aux (grands) enfants : «Alain Finkielkraut, dont Marine Le Pen pense qu’il ferait un bon ambassadeur en Israël, pète les plombs à la télévision. Eric Zemmour est contraint de démissionner du ministère de l’Éducation. Gilbert Collard propose de rouvrir le bagne pour y envoyer les terroristes, et beaucoup d’autres. Adeline Hazan est virée de son poste de contrôleur des prisons. Marion Le Pen conduit un bulldozer et détruit une mosquée. La violence rôde. Tout cela peut être drôle, c’est terrifiant. A vous glacer le sang» (sic).

    Ce qui est tout à la fois drôle et terrifiant de notre point de vue, c’est que Paris-Match estime ici que Michel Wievorka «déroule sa parfaite connaissance de la société française, de ses acteurs et de ses élites». Et ce qui peut éventuellement glacer le sang, ce sont les menaces proférées par un certain nombre de hiérarques socialistes en cas d’un vote majoritaire pour la candidate du camp patriotique, national, souverainiste.

    Minute revient dans son numéro qui vient de paraitre sur  les paroles lourdes de sens prononcées par François Hollande le 19 février sur France Inter: «L’Europe a les moyens juridiques d’empêcher un pays de froisser les principes démocratiques.» «Si un parti d’extrême droite prenait le pouvoir, (des) procédures s’appliqueraient», «un pays peut être suspendu de l’Union européenne.»

    Et l’hebdomadaire de rappeler que selon le traité de Maastricht, «l’UE n’est pas fondée sur un espace de civilisation mais des valeurs, les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les hommes et les femmes

    «C’est beau comme une déclaration à la Jacques Prévert, ça ne veut absolument rien dire, mais c’est suffisamment totalitaire pour qu’un régime de droite dure, voire tout simplement de droite, soit  considéré comme contrevenant à ces principes. Ne parlons même pas d’un pouvoir qui voudrait instaurer la préférence nationale…».

    Criminalisation de la préférence nationale qui s’accompagne plus largement, constate Bruno Gollnisch, là aussi au nom des valeurs socialo-bruxelloises, d’une immigration de peuplement et de son corollaire, une politique de  naturalisations massives, «moyen simple de modifier la substance de la population française». Et Minute de souligner dans ce même numéro que «deux millions de néo-Français ont obtenu la nationalité française»…depuis l’année 2000. De quoi rassurer MM. Hollande, Duhamel et Wievorka?

    http://gollnisch.com/2016/03/02/a-vous-glacer-le-sang/

  • Marine dans son Salon

    8558_Une.jpgConsternation dans les rangs des journalistes mardi : l’accueil de Marine Le Pen est excellent. Sur RMC, les Grandes Gueules guettent l’incident minute après minute : « La visite de Marine Le Pen semble se passer très bien. » Puis, juste après : « Il se confirme que tout se passe toujours bien pour la délégation FN dans les rangs des éleveurs »… Non seulement la présidente du FN ne se fait ni insulter ni huer, mais son passage est salué de véritables ovations, de salves d’applaudissements, de « bravo » et de « Marine présidente ». Évidemment, ça tranche avec les jets de bouse, les hurlements de colère et les noms d’oiseaux que les agriculteurs ont réservés à François Hollande, Manuel Valls et Stéphane Le Foll (Présent des 1er et 2 mars).

    « Marine, sors-nous de l’Europe ! », ça se bouscule ferme pour approcher la présidente du Front national qui est venue apporter aux éleveurs français un soutien sans condition. Elle n’a cessé de le marteler face aux journalistes qui s’offusquaient de sa formule : « Je comprends la colère des agriculteurs, je les soutiens de manière inconditionnelle. » De même qu’ils se sont scandalisés, Ruth Elkrief en tête, de ses déclarations de combat : « Si on veut sauver la peau des agriculteurs, il faut avoir la peau de Hogan » (le commissaire européen chargé de l’Agriculture).
    Quand Hollande et Valls ont dû raccourcir leurs visites, Marine Le Pen a passé plus de dix heures dans les allées du Salon auprès d’agriculteurs à qui elle a aussi exposé ses solutions : l’étiquetage obligatoire de l’origine des aliments, la régulation des volumes produits, les modalités d’attribution des aides, la levée des sanctions contre la Russie, la lutte contre le dumping social, l’arrêt du traité transatlantique…

    Plus encore que l’année dernière où Jean-Michel Apathie déclarait déjà tout contrit : « Jean-Marie Le Pen était régulièrement accueilli au Salon de l’Agriculture par des sifflets et des huées, Marine a reçu aujourd’hui un accueil de rockstar », la présidente du FN semblait perçue cette année comme une solution par ces paysans qui ne sont pourtant pas traditionnellement des sympathisants du Front national. Mais c’est en train de changer assez radicalement. Selon une estimation du baromètre BCA Terre-net d’avril 2015, 36 % des agriculteurs se disent prêts à voter pour Marine Le Pen en 2017 contre 19 % en 2012. Elle est également la présidente d’un parti dont les électeurs aiment le monde paysan. Le baromètre d’image des agriculteurs publié dimanche 28 février par Ouest-France indique en effet que ce sont les électeurs du FN qui sont les plus forts soutiens des éleveurs.

    Caroline Parmentier

    http://fr.novopress.info/

  • Nous sommes en plein coup d'État

    De la disparition soudaine de nos libertés, du changement constitutionnel à la carte blanche donnée aux forces de police pour la répression. 
    NOUS SOMMES EN PLEIN COUP D’ÉTAT !!!

  • La plus importante fédération FN confiée à Sébastien Chenu

    Lu sur le Lab :

    "Au Lab, l'intéressé reconnaît que sa nouvelle tâche ne sera pas aisée. "Il y a trois fédérations à fondre en une seule et même si tout le monde est d'accord, ça ne sera pas de tout repos", dit-il avant de regarder en arrière et de savourer cette progression éclair :

    "Il y a un an, quand je suis arrivé, le Bureau politique n'avait pas été tendre avec moi. Et aujourd'hui, le même Bureau politique me confie les clés d'une grosse baraque."

    Une "grosse baraque", "la plus grosse fédération FN de France", prend soin de préciser Sébastien Chenu. L'ascension est fulgurante pour celui dont l'arrivée au FN fut largement critiquée. En décembre 2015, Bruno Gollnisch, Marion Maréchal–Le Pen et Aymeric Chauprade (encore au FN à l'époque) s'étaient émus de ce transfert. "Monsieur Chenu incarne a priori tout ce que nous avons combattu. Il se déclarait européiste, militait contre le rapprochement de la droite avec le FN… Il incarne tout ce que nous avons combattu depuis des années", avait par exemple écrit sur son blog Bruno Gollnisch.

    La progression de Sébastien Chenu au FN pourrait encore se poursuivre.Marine Le Pen envisage de lui confier un rôle important pour la campagne présidentielle. Lequel ? Il refuse d'en dire plus. L'homme est déjà bien occupé : à la tête de la fédération du Nord, il doit désormais se trouver un pied à terre à Lille."

    Et il a désormais plus de militants à diriger que lorsqu'il s'occupait de GayLib au sein de l'UMP....

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Jeux de rôles par Xavier ÉMAN

    Ils se pourlèchent les babines de leur propre conversation. Cette intelligence mâtinée d’humour, le tout tellement subtilement distancié, quelle saveur, quel délice !

    Ils sont catholiques mais « cools ». C’est d’ailleurs désormais le devoir principal, sinon unique, des bourgeois catholiques. Non pas respecter les commandements des Évangiles, ni les préceptes du Vatican, mais ne pas être « ringards ». Telle est leur mission, leur rôle sur cette terre. Alors ils tapent de la coke et partouzent un peu. Gentiment, entre gens bien nés et bien élevés, vouvoiement avant la sodomie et citation de Bernanos ou de Péguy entre la pipe et le shooter de vodka-red bull. Merci de ne pas s’essuyer la bite sur la toile de Jouy.

    Ils vont à l’église le dimanche (soir) parce qu’ils trouvent ça « décalé », « original », « rebelle », « dadaïste » quelque part… Car ils ont l’âme artiste, se rêvent écrivains et sont poussivement journalistes en attendant la révélation au grand monde de leur sublime talent. Ils forment la « jeune droite décomplexée », c’est-à-dire débarrassée de ces deux boulets d’un autre âge que sont la décence et l’humilité. Malgré leur frénésie de « coolitude », ils arborent cependant toujours les mêmes faciès de fins de race que leurs prédécesseurs corsetés, les mêmes gueules d’animateurs de patronages et de Scouts d’Europe virés de la patrouille pour priapisme ou insuffisance cardiaque. Même les strings de leurs femelles ont des allures de serre-têtes Cyrillus.

    Ils rêvent d’une « France éternelle » que leurs parents ont vendu à l’encan et regrettent surtout le temps où leur classe dominait sans partage et dirigeait sans gêne. Remplacés par plus avides et plus efficaces qu’eux, les orphelins à particules plus ou moins vérolées pleurent le latin et le grec, la poésie parnassienne et l’imparfait du subjonctif, toutes ces élégances oiseuses qui accompagnaient si bien le règne des maîtres des forges.

    Héritiers dépouillés et penauds, ils feignent de regretter une « méritocratie républicaine », largement fantasmée, que leur caste a toujours cherché à contenir sinon à éradiquer. Pour choquer Bon Papa et animer les fins de soirées dans le Lubéron, ils parlent d’écologie, de justice sociale et de décroissance… Cela les fait frétiller. Le temps d’un « cercle » ou d’un cocktail-dînatoire, les petits-enfants de Thiers se prennent pour Louise Michel. Frisson garanti ! Marie-Adélaïde en a encore les cuisses trempées !

    Ils sont tellement intrinsèquement, ontologiquement, de droite, jusqu’à l’ultime centimètre carré de leurs chèches immaculés, que leurs efforts désespérés pour paraître « anarchos-bolchéviques » sont parfois touchants, émouvants même, un peu comme ces enfants de gendarmes qui veulent à tout prix jouer les voleurs dans la cour de récréation de l’école primaire…

    Xavier Éman

    • D’abord mis en ligne sur A moy que chault !, le 9 janvier 2016.

    http://www.europemaxima.com/

  • Géopolitique du système des banques centrales

    Intéressante analyse rédigée par Valérie Bugault (source).

    Géopolitique du système des banques centrales


    Genèse de l’ordre bancaire oligarchique : du système des banques centrales aux institutions financières internationales

    Mayer Amschel Bauer, fondateur de la dynastie Rothschild : «Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font les lois

    Par Valérie Bugault – le 21 février 2016

    La notion de banque centrale suppose une centralisation des questions monétaires entre les mains de banquiers centraux contrôlés par des banquiers privés. Le règlement des questions monétaires est donc, par construction, dévoué à la satisfaction des intérêts bien compris des propriétaires majoritaires des principales banques privées 1.

    L’existence d’une banque centralisée aux mains d’acteurs financiers privés, qui régit la monnaie dite d’État et qui réglemente plus ou moins directement le secteur des banques privées est le cœur nucléaire de la question monétaire. Les banques centrales 2 sont le centre névralgique de l’organisation du système financier actuel.

    Ce concept dit de banque centrale s’est volontiers paré des vertus de l’orthodoxie financière pour s’imposer de façon définitive aux yeux du public. Ainsi, s’est répandue l’idée générale selon laquelle le concept de banque centrale indépendante est justifié par la nécessité de lutter contre un excès d’utilisation, par les hommes politiques, de ce qu’il est convenu d’appeler la planche à billets. Deux constats factuels s’opposent de façon rédhibitoire à l’adoption d’une telle justification.

    Le premier constat est que le concept même de banque centrale véhicule une illusion d’indépendance développée et entretenue par des acteurs bancaires. Les banques centrales ont en effet toujours été indépendantes des élus politiques, mais elles n’ont jamais été indépendantes des banquiers qui les contrôlent. Dit autrement, le système actuel des banques centrales est, par construction, indépendant de tout contrôle populaire de type politique, mais au contraire sous la totale dépendance du contrôle capitalistique initial. D’un point de vue conceptuel logique, la recherche d’une orthodoxie financière de l’État peut passer par bien d’autres moyens que celui de remettre les clefs du coffre à un groupe homogène de personnes.

    La recherche de l’orthodoxie budgétaire serait, par exemple, bien mieux atteinte par l’organisation de contre-pouvoirs assortie d’une indépendance statutaire réelle des contrôleurs. Les gardiens du coffre public, qui manient l’argent du public, devraient ainsi rendre régulièrement des comptes sur l’impact de leur politique sur la masse des individus constituant l’État. Cet organisme de contrôle pourrait être composé de représentants de la société civile, hors banquiers. Cet organisme aurait les pouvoirs juridiques et politiques de sanctionner les gardiens du coffre lorsque les effets des politiques monétaires suivies seraient durablement et/ou diamétralement contraires aux intérêts économiques des individus auxquels elles s’imposent et à la fluidité du commerce bien compris – c’est-à-dire dans le sens où le commerce profite à tous les acteurs, et non aux seuls propriétaires des plus grands cartels.

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  • La Révolution de l’imaginaire

    Par Georges Gondinet pour Totalité n°12, été 1981.

     L’œuvre de John Ronald Reuel Tolkien a suscité, dans les pays industrialisés, un nombre remarquable d’enthousiasmes. L’importance de ces derniers n’a plus besoin, depuis longtemps, de démonstration : elle se constate. Tolkien a certainement dépassé le chiffre incroyable de cinquante millions de lecteurs dans le monde entier. Traduite en plus d’une dizaine de langues, de l’Extrême-Orient à l’Amérique latine, souvent publiée sous forme de livres de poche, son œuvre gagne un public de plus en plus étendu(1). Son cas littéraire, nous explique Marco Tarchi, « dépasse-les dimensions horizontales de la génération, impliquant enfants et adultes, et les dimensions verticales de la classe ou de la profession, touchant les étudiants, les ménagères, les professions libérales, les employés». Cet engouement prodigieux a bien sûr été accompagné d’une commercialisation particulièrement efficace et, devons-nous ajouter, rentable. Dans un pays extrêmement apte à récupérer et soumettre aux lois dumarketing et du profit les événements culturels (nous voulons évidemment parler des États-Unis), le « mythe » Tolkien a donné naissance à des calendriers, des badges, des cartes postales et même des tee-shirts(2). Comme le souligne pertinemment le critique italien Servadio, il ne manque que « les foulards de soie et les cravates Tolkien ».

    Pourtant, cette utilisation mercantile d’une œuvre riche en potentialités ne doit pas laisser place au soupçon. En effet, d’une part, le contenu des livres de ce délicieux conteur a reçu, en France tout du moins (et le présent dossier de Totalité voudrait commencer à combler cette lacune), peu de commentaires véritablement attentifs et enrichissants(3). Or, seule une lecture clairvoyante et débarrassée de certains préjugés peut permettre d’appréhender le monde créé par Tolkien comme porteur d’une vision traditionnelle du monde : toute interprétation « profane » ou conformiste d’un livre aussi puissant que Le Seigneur des Anneaux relève du détournement de texte et de l’obscurantisme rationaliste(4). D’autre part, s’il n’est pas nécessaire d’être un marginal pour lire Tolkien, il faut reconnaître que l’audience du Seigneur des Anneaux ne saurait s’expliquer sans les événements de mai 1968, les désillusions profondes de certains révoltés. Incontestablement, la perte de crédibilité du marxisme-léninisme a donné de fervents lecteurs à celui que l’on a appelé « le Seigneur des Légendes ». Du reste, si le lecteur ordinaire s’amuse en prenant connaissance des aventures de Bilbon et de Frodon, seuls les rebelles et les désespérés savent y trouver la capacité d’affirmation d’un monde différent, d’un univers excluant les pseudovaleurs de la société de consommation. Plus qu’un divertissement, ils en tirent une émotion réelle :

     « Déçus par les contradictions du progrès, jeunes de droite et de gauche, anarchistes de toute couleur, contestataires, y trouvent une profonde aspiration idéale au changement, à la construction d’un monde différent. » Marco Tarchi.

    Ainsi, la condition préalable pour recevoir le message tient dans le refus radical de la réalité dans laquelle nous vivons, la volonté de s’évader de la réalité officielle. Cette remarque explique le succès spectaculaire que Tolkien rencontre au sein de la droite radicale italienne, laquelle a déjà produit des interprétations originales et provoqué un mouvement culturel fructueux(5).

    « On peut même admettre que certains auteurs aient seulement voulu “faire de l’art”, et y soient parvenus, si bien que leurs productions semblent donner raison à ceux qui ne connaissent et n’admettent que le point de vue esthétique. Cela n’empêche cependant pas qu’en cherchant ainsi “à ne faire que de l’art”, et dans la mesure même où ils ont obéi à un élan spontané, c’est-à-dire à un processus imaginatif incontrôlé, ils aient aussi fait autre chose, qu’ils aient conservé ou transmis, ou fait agir, un contenu supérieur que l’œil expérimenté saura toujours reconnaître et dont certains auteurs seraient les premiers à s’étonner, s’il leur était clairement indiqué. » Julius Evola.

    Forgé jadis par Sauron de Mordor, Seigneur des Ténèbres, l’Anneau de Puissance doit lui permettre de dominer les possesseurs des autres anneaux magiques, d’imposer au monde sa loi :

    « Trois Anneaux pour les Rois Elfes sous le ciel,
    Sept pour les Seigneurs Nains dans leurs demeures de pierre,
    Neuf pour les Hommes Mortels destinés au trépas,
    Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône
    Dans le Pays de Mordor où s’étendent les Ombres
    Un Anneau pour les gouverner tous, un Anneau pour les trouver,
    Un Anneau pour les ramener tous et dans les ténèbres les lier
    Au Pays de Mordor où s’étendent les Ombres. »

    Mais l’Anneau Unique a disparu. Un Hobbit, Bilbon Sacquet, l’a retrouvé, emporté chez lui et confié à son cousin et fils adoptif Frodon. Ainsi commence l’une des œuvres les plus puissantes du siècle, Le Seigneur des Anneaux. La suite de la première partie, « La Communauté de l’Anneau », nous narre la décision que prend Frodon de quitter la Comté, sa patrie, pour faire échec à Sauron. Car si ce dernier s’empare à nouveau de l’Anneau, le règne de l’Ombre s’étendra partout à jamais. À travers des périls sans nom, menacés par les Cavaliers Noirs de Sauron, Frodon et ses compagnons parviennent, avec l’aide d’Aragorn le Rôdeur d’Eriador, à la Maison d’Elrond, à Fondcombe. Lors du grand Conseil d’Elrond, il est décidé de tenter la destruction de l’Anneau. Frodon se voit nommé Porteur de l’Anneau. Sa mission consiste à parvenir, coûte que coûte, à la Montagne de feu, en Mordor (pays de l’Ennemi), seul lieu où l’Anneau maléfique peut être anéanti. Il ne voyagera pas seul. Font partie de la Communauté de l’Anneau: Aragorn et Boromir, fils du Seigneur de Gondor, représentants les hommes ; Legolas fils du Roi des Elfes, pour les Elfes ; Gimli fils de Gloin du Mont Solitaire, pour les Nains ; Frodon avec son serviteur Samsagace et ses deux jeunes cousins Meriadoc et Peregrin, pour les Hobbits ; enfin, Gandalf le Gris(6). Mais après bien des aventures et un séjour dans le merveilleux pays elfique de la Lorien(7), la communauté est obligée de se diviser.

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  • Éric Zemmour fait tomber les masques du socialisme

    Dimanche soir, Éric Zemmour faisait son grand retour sur le plateau d’Apolline de Malherbe sur BFMTV, pour un débat l’opposant à Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du parti socialiste.

    Durant trente minutes, les téléspectateurs ont pu voir un débat houleux, où Éric Zemmour a réussi avec brio à faire tomber les fantasmes idéologiques du socialisme sur la question identitaire, face à un Premier secrétaire en perdition.
    Quand Éric Zemmour met en lumière l’idéologie gauchiste de déconstruction de la nation, de la famille et des sexes, Cambadélis affirme qu’il « incarne un mouvement xénophobe comme il en existait dans l’entre-deux-guerres ».
    Quand Éric Zemmour parvient à restituer la triste réalité du Grand remplacement dans les banlieues françaises, Cambadélis multiplie sans réelle conviction les incantations surannées à la France fraternelle, tolérante, ouverte sur le monde, « dialoguant avec l’autre ».
    Confronté à la responsabilité de la gauche dans l’échec de l’intégration de l’immigration maghrébine, Cambadélis préfère rappeler les bavures françaises en Algérie et la décolonisation.
    Lorsque Zemmour démontre l’incompatibilité de l’islam avec la France et alerte sur la souffrance des Français de souche, Cambadélis met en garde contre les amalgames et la séparation des Français, renouvelant son souhait de « bâtir du commun ».

    Face à cette apathie, Éric Zemmour a pu ponctuer le débat de phrases-chocs et pertinentes.
    En effet, le journaliste a rappelé au sujet des migrants « qu’on n’arrête pas les envahisseurs avec de belles paroles » et directement invectivé le Premier secrétaire : « De Gaulle disait qu’il était possible d’intégrer des individus, mais pas des peuples. Vous avez fait venir des peuples, vous aurez une situation à la libanaise ».

    http://fr.novopress.info/198885/eric-zemmour-fait-tomber-les-masques-du-socialisme/

  • Le sens païen de nos fêtes

    Introduction
    Le présent exposé n'a pas pour but d'expliquer dans tous les détails les diverses fêtes européennes. Les coutumes et traditions varient et ont varié non seulement dans le temps mais également de région à région. Chaque fête pourrait d'ailleurs faire l'objetd'une conféren­ce. Mon but est de montrer le sens général européen et païen des fêtes qui jalonnent notre calendrier. Pour beaucoup de gens, ces fêtes sont chrétiennes ou parfois laïques. En réalité, il n'en est rien. Les chrétiens, et après les laïcs, ont substitué ou essayé de substituer un sens chrétien à des fêtes éminemment liées à notre religiosité européenne qui n'a rien à voir avec les croyances des peuples du désert…
    L'exposé suivra un ordre chronologique.
    Chandeleur (2février)
    Pour l'Eglise chrétienne, il s'agit de la fête de la Purification de la Vierge et de la Présentation de Jésus au Temple. Dans la tradition populaire, Chandeleur vient du latin festa candelarum (fête des chan­delles).
    Explication chrétienne : on bénissait à cette date les chandelles dans les églises.
    Explication païenne : il s'agit d'une fête de la lumière. Au début février, on est à un mois du cycle de Noël/Jul, on commence à voir l'allongement des jours. Les lumières de la Chandeleur marquent ce retour du jour. Les Celtes célébraient à cette époque la germination et la levée des graines.
    Saint-Valentin (14 février)
    Le 14 février correspond à l'ancienne fête romaine des Lupercales en l'honneur du dieu Faunus (particulièrement actif sexuellement). Faunus avait à Rome une grotte consacrée "lupercales". Suivant la légende c'est là que la louve avait allaité Romulus et Remus. A cette époque, les Luperques (pontifes) vêtus de peaux de chèvre, faisaient le tour du Palatin et flagellaient, avec des lanières tail­lées en peau de bouc, les femmes pour les rendre fécondes.
    Dans la France d'antan, les godelureaux et les jouvencelles déposaient dans une urne un bulletin avec leurs noms. Les noms étaient tirés au sort par un couple et les jeunes gens se trouvaient liés symbolique­ment pour un an. Le jeune homme était le chevalier servant de la jouvencelle ...
    D'où vient le nom de Valentin ? Saint Valentin était un évêque de Terni qui aurait été décapité le 14 février. L'Eglise scandalisée par l'aspect grivois de la coutume susmentionnée l'a remplacée par quelque chose de plus austère : on tirait de l'urne un nom de saint doublé de maximes chrétiennes sur lesquelles on pouvait méditer (sic)...
    Carnaval
    Le mot vient de carne levare : ôter la viande.
    C'est la période où on enlève, on cesse de manger de la viande (Carême). En allemand le mot est "Fashing" qui vient de Faseln :Croître.
    En réalité le carnaval contient deux aspects fondamentaux :
    1. C'est la fête annonciatrice du printemps : l'hiver est brûlé symboliquement;
    2. C'est une fête exutoire : on se libère du collectif refoulé. En allemand on utilise l'expression sich ausleben (se vivre dehors).
    Les premiers rites du carnaval représentent un simulacre de combat, L’hiver, le passé contre le printemps, le futur.
    L'hiver était souvent représenté par un mannequin qui était brûlé. Ensuite avait lieu la « réception du printemps » qui était symbolisée soit par un autre mannequin, soit par une joliefille. La messagère du printemps.
    Cette messagère correspond au thème de la fiancée du soleil qui attend tout l'hiver son héros (tradition indo-européenne).
    Ce héros solaire arrive auprès de sa fiancée, après avoir franchi des obstacles, et la réveille d'un long sommeil (comme la nature est réveillée après le long sommeil de l'hiver). C'est le thème de la Belle au Bois dormant.
    Le sens a ensuite glissé : on ne brûlait plus l'hiver, mais le carna­val lui-même. Cette exécution n'annonce plus le printemps mais le carême. On est passé de l'idée de bannissement de la mort à celle de bannissement de la vie : fais provision de bombance, car bientôt c'est fini de rire !
    Les masques et les déguisements représentent le souvenir de cette grande mascarade qui représentait le bannissement de l'hiver. Il s'agit en même temps d'une dérision systématique de l'ordre social. Ce n'est cependant pas le désordre social, mais un exutoire qui permet de rendre l'ordre social plus supportable, de se libérer des tensions.
    Pâques
    La fête de Pâques coïncide plus ou moins avec l'équinoxe de printemps. C'est la fête de l'éternel retour du printemps : la vie renaît, une nouvelle ardeur saisit la nature. Pour le christianisme qui a horreur de la nature, on remplace la résurrection de la nature par la résurrection du Christ !
    Pâques dérive de l'hébreu « pesach » qui signifie passage. En allemand c'est Ostern, en anglais Easter. Suivant Bede le vénérable, ce mot dériverait du nom d'une déesse germanique : Ostara.
    Certains auteurs doutent cependant car on ne trouve pas d'autres traces de cette déesse. Il s'agit peut-être d'unqualificatifpluriel désignant plusieurs dieux comme les Parques, les Muses, les Grâces, les Walkyries etc. ...
    Pâques est fixée le premier dimanche après la pleine lune qui a lieu, soit le jour de l'équinoxe de printemps (le 21 mars), soit aussitôt après cette date.
    La coutume des rameaux rattachée à l'entrée de Jésus à Jérusalem se superpose à l'ancienne coutume païenne des coups donnés avec des branches de verdure au bétail pour favoriser sa fécondité.
    Les oeufs de Pâques symbolisent la renaissance de la nature.
    Dans l'Antiquité préchrétienne, l'oeuf a un sens mystique relatif à l'ori­gine du monde. Après la christianisation, on a fait de l'oeuf le symbole de la résurrection annuelle (sic) du Christ.
    Au Moyen-âge, il y avait de nombreuses fêtes de l'Oeuf. En Angleterre, l'évêque apportait un oeuf dur à l'église. Lors des chants, il le lançait aux choristes qui le rattrapaient et se le renvoyaient pendant la durée du chant. A la cour de Louis XIV, les oeufs de Pâques étaient accom­pagnés de poèmes libertins.
    La coutume des cloches de Pâques vient d'Alsace et du Palatinat. Les cloches des églises partent à Rome chercher des oeufs de Pâques. Cela venait du fait qu'on ne sonnait plusles cloches les jours précédents Pâques.
    Dans les traditions européennes, ce ne sont pas toujours les cloches qui apportent les oeufs. C'est parfois le renard, la cigogne, le coq, la poule, mais surtout le lièvre ou le lapin.
    Ce lièvre on le retrouve en chocolat dans les boulangeries. Le lièvre est en relation étroite avec la lune. La lune est liée à la fécondité. Le cycle de lune est d'ailleurs le même que le cycle menstruel de la femme. Dans la tradition germanique, le lièvre est également celui qui montre le chemin, c'est un animal de transition (cf. Alice au Pays des Merveilles). Il assure la transition entre le monde des hommes et le monde des dieux.
    Dans de nombreuses traditions, le lièvre pond des oeufs. Il y a un rapport lune-lièvre-fécondité. Le rapport du lièvre et du lapin avec la fertilité et la sexualité se retrouve dans de nombreuses expressions populaires à caractère libertin : en français : le « chaud lapin », en allemand « rammeln » qui signifie s'accoupler, être en rut et qui s'applique aux lièvres et aux humains dans l'argot populaire. Animal lié à la sexualité, l'Eglise a déclaré la guerre aux lapins. Il devient emblème du péché. En 751, Saint Boniface décrète l'inter­diction de manger du lièvre à Pâques. Cette interdiction sera renou­velée par -le pape Zacharie, mais elle ne sera pas suivie par la popu­lation.
    Nuit des Walpurgis (30 avril au 1er mai)

    Dans l'ancienne Germanie, on croyait que les dieux et les déesses de la fécondité se répandaient dans la nature à cette époque. Lorsque les fêtes païennes du printemps furent interdites par l'Eglise chré­tienne, des hommes et des femmes fidèles à leur ancienne foi conti­nuaient à célébrer leur culte en cachette, la nuit dans les forêts ou au sommet des montagnes.
    C'était particulièrement le cas lors de cette nuit du 30 avril au 1er mai. L'Eglise va alors discréditer ces gens : dans la tradition chrétienne, la nuit des Walpurgis devient la nuit pendant laquelle les sorcières tiennent leur sabbat ! Ces sorcières étaient en réalité des païens assimilés à de demi-démons. En allemand, Hexe (sorcière) vient de Hagalfrau (femme sage). Les sorcières, femmes au courant des anciennes traditions, vont être atrocement persécutées par les chrétiens.
    Walpurgis était une missionnaire anglaise fêtée au début le 25 février puis la fête fut déplacée pour supplanter les fêtes païennes.
    Comment la population assimila-t-elle cette fête d'une évangélisatrice à l'ancien festival païen ?
    - soit les attributs de Walpurgis étaient les mêmes que ceux des anciennes divinités.
    - soit il s'agissait d'une sorte «d 'antidote » pour protéger de la sorcellerie.
    Fête du Mai
    Mai vient du latin majus, mois de la déesse Maia qui correspondrait à Feya. Dans l'Europe païenne, ce mois marquait la victoire du prin­temps sur l'hiver. Le 1er mai, avaient lieu de nombreux rites repris aujourd'hui par les sociaux-démocrates (fête du Travail depuis 1889).
    Chez les Celtes, c'était la fête de Beltaine. On célébrait le dieu Lug lors de grandes assemblées druidiques. L'arbre de mai est l'équi­valent du sapin de Noël. C'est une coutume très ancienne qui plonge ses racines dans la nuit des temps du paganisme européen. En 1225, un prêtre fanatique abattit un arbre de mai autour duquel le peuple dansait. Le peuple résista et planta un autre arbre encore plus haut ... L'arbre est coupé dans la nuit du 30 avril. Il est dépouillé de son feuillage à l'exception du faîte. Ensuite il est planté au centre du village. Tout autour avaient lieu des chants et des danses. Significativement, les Arbres de mai furent interdits en Angleterre et au pays de Galle par les puritains en 1644 ...
    Dans la tradition on déconseillait les mariages pendant le mois de mai. Vraisemblablement parce que c'était le mois de la séparation entre l'hiver et l'été et par analogie le mois de la dissociation des contraires ...
    Solstice d'été (21 juin)

    Situé entre les semailles et les récoltes, le solstice d'été est la contrepartie estivale du Jul. C'est la fête de la journée la plus longue, pour les chrétiens : la Saint-Jean.
    Les feux de joie se répondent de colline en colline, feux qui sont en corrélation avec la chaleur du soleil. C'est aussi une fête de la fécondité : les fiancés sautent au-dessus du feu; des roues enflammées dévalent les pentes des collines, et parcourent les champs : elles symbolisent le soleil fécon­dant les sillons. La fête du solstice d'été est typiquement indo­européenne.
    Coutumes des moissons
    A la fin août, de grandes fêtes célèbrent (encore actuellement dans les campagnes) la fin de la moisson. Au cours de ces fêtes on dansait beaucoup. Ces danses avaient deux buts :
    - remercier le dieu de la fécondité (ensuite un saint chrétien) de la bonne récolte.
    - fêter la fin du dur labeur.
    Une coutume consistait à laisser dans le champ une gerbe pour le dieu ou le saint. Jusqu'au XVIIième siècle, cette gerbe était encore dédiée à Wotan/Odin
    Samhain (1er novembre)
    Chez les Celtes, la fête du Samhain était une des plus importantes de l'année celtique. Des bûchers étaient allumés sur les collines en l'honneur de l'uniond'un dieu avec la déesse des enfers Morrigu.
    On disait qu'à cette époque le monde des vivants entrait en communication avec le monde des morts. Les morts revenaient dans leurs anciennes demeures pour s'y réchauffer et s'y alimenter. C'était un temps de grand danger et de vulnérabilité spirituelle. Des rites importants à caractère divinatoire et magique avaient pour but de conjurer le mauvais sort.
    La toussaint (fête de tous les saints) chrétienne était célébrée à l'origine le 13 mai. En 835, elle fut transférée le 1er novembre afin de supplanter le Samhain.
    Saint-Nicolas (6 décembre)
    Cette fête prend place dans le cycle de Noël/Jul. C'est à l'époque où on abattait le porc. Ce porc se retrouve encore en massepain dans les boulangeries.
    C'est également la fête des enfants où Saint-Nicolas joue un rôle de gratification/sanction. Saint-Nicolas est l'héritier d'un ensemble de croyances païennes liées à la fertilité. En suisse, Saint-Nicolas passe pour être lié à Sainte-Lucie déesse de la végéta­tion. Les verges du père Fouettard trouvent leur origine dans les rameaux de fécondité. Saint-Nicolas (cousin du Père NOËL) fait aussi penser au dieu Wotan/Odin. L'âne serait une dégénérescence de Sleipnir, le cheval à huit pattes d'Odin.
    Noël-Jul
    C'est la fête indo-européenne du solstice d'hiver. Chez les Germains, Jul c'est plus que le 25 décembre : c'est l'époque qui va de fin no­vembre à début janvier. Jul signifie roue. C'est en effet à ce mo­ment que l'année tourne, bascule. En allemand, Noël c'est Weinachten. Le mot est au pluriel car il désigne les 12 nuits sacrées (du 25 décembre au 6 janvier). Suivant la tradition germanique, Wotan(Odin) parcourt les bois et les champs avec son armée de morts pendant ces 12 nuits. Les Slaves ont une tradition comparable.
    Wotan rassemble ses guerriers et les entraîne à la rencontre des démons. Le dieu veille au déchaînement des forces et à l'ordre du monde. Il attire sur lui les puissances chtoniennes et démoniaques qui rôdent dans la nuit et lorsque les sonnailles de l'armée infernale s'élèvent dans les nuits d'hiver, les hommes savent qu'il est là qui chasse sans fin dans les tempêtes du vieux monde. Alors, rassurés, ils songent aux saisons à venir, à l'année qui commence, aux glaces qui vont fondre, à la fertilité des femmes et des champs.
    Ce thème se retrouve dans le mythe de la chasse sauvage. Elle est le plus souvent à la poursuite d'un cerf. Le cerf est dans la tradition européenne un animal sacerdotal, le cheval un animal guerrier et le porc un animal producteur. La personnification de ces animaux se re­trouve dans le langage. Ainsi on parle de pied de porc, de biche etc
    La période du Solstice d’hivers c’est la grande pause créatrice : on ne travaille pas. Tout ce qui tourne s’arrête. C’est la paix de Jul, la Julfriede. Les chrétiens l’ont reprise en instaurent la trêve de Noël. On trouve une première mention de l'arbre de Noël à la fin du XV° siècle en Alsace. Il va se répandre progressivement en Allemagne, en Autriche, en France, en Belgique etc ... L'origine remonte vraisem­blablement à la nuit des temps païens.
    L'arbre est important dans la religiosité indo-européenne.
    Ainsi, selon la mythologie nordique un arbre puissant serait à l'ori­gine de la vie. Ses racines embrassent la terre et ses rameaux sup­portent la voûte céleste : c'est Yggdrasill le frêne du monde. L'Eglise va réagir contre le sapin de Noël. En 1933, 1'Osservatore romano (journal du Vatican) le considère, avec raison d'ailleurs, comme une coutume païenne.
    Le Père Noël a une origine incontestablement païenne. Pour certains, il s'agirait du dieu celte solaire BELEN, pour d'autres de Wotan. Les rennes font penser à Sleipnir, le cheval à huit pattes d'Odin/Wotan.
    La distribution de cadeaux renverrait à un ancien rite de fertilité et de fécondité.
    Les prêtres n’aiment pas le Père noël, en 1952, ils ont organisé sa pendaison symbolique à Nancy. Mais il continue plus que jamais à vivre.
    La naissance du crucifié n'était pas fêtée à l'origine par les chrétiens. En 375, elle fut fixée au 25 décembre pour supplanter la fête romaine du dieu solaire MITARA.
    Débarrassons-nous des fadaises chrétiennes et revivons le sens réel et païen de nos fêtes.
    Le 27 février 1987

    Roland VAN HERTENDAELE
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