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  • Les maires, piégés par l'impôt...

    L’exonération totale progressive de la taxe d’habitation voulue par Macron ne fait pas que des heureux. À commencer par les élus locaux, au premier rang desquels les maire.   

    En principe, chaque collectivité territoriale dispose de sa propre fiscalité pour mettre en œuvre sa politique et ses décisions, ce qui la rend responsable devant ses électeurs qui sont aussi ses contribuables. Or, un phénomène prend de l’ampleur : Le remplacement des recettes fiscales locales par des compensations de l'État, le législateur ayant pris l'habitude ces dernières années de voter des mesures conduisant soit à redistribuer le bénéfice des impôts locaux, soit à offrir aux contribuables un certain nombre d'allégements, exonérations, abattements ou dégrèvements. Décidés au niveau national et non local, ces dispositifs ne peuvent que contrarier les politiques budgétaires mises en œuvre par chaque collectivité. Pour rétablir, il est donc normalement prévu que chaque mesure; législative diminuant les recettes locales soit compensée par l'État.

    Très vite est cependant apparu l’effet néfaste du système non seulement la compensation n’est que partielle mais en plus elle contribue à une ingérence, qui plus est irresponsable, toujours plus grande de l'État dans les affaires locales. Les élus locaux sortent échaudés des précédentes expériences, notamment la pseudo-disparition en 2010 de la taxe professionnelle (remplacée par une contribution économique territoriale qui rapporte finalement autant…) accompagnée d'une redistribution de la fiscalité locale des ménages, les communes récupérant à cette occasion toute la taxe d'habitation au détriment des départements qui recevaient en contrepartie la partie régionale de la taxe foncière. La réforme était censée se faire à recettes fiscales constantes pour les collectivités, l'État compensant à l'euro près leurs pertes fiscales éventuelles. Or, les élus constatent aujourd'hui que l'État ne finance par, exemple que 39 % des exonérations législatives et que si les compensations d'exonérations représentent encore 5,8 Mds€ en 2018, c'est 1,2 Mds€ de moins qu'il y a 6 ans.

    Cette « idée nouvelle » a un air de déjà vu

    Au vu de cela, on imagine aisément combien l’affaire de la taxe d'habitation donne aujourd'hui des sueurs froides aux maires, uniques destinataires de la taxe d'habitation, puisque ce sont cette fois-ci plus de 20 Mds€ qui sont concernés (en ne retenant que la taxe afférente à la résidence principale, seule à bénéficier pour l'instant de la mesure d'exonération).

    Les édiles craignent que sa disparition ne provoque pour leurs communes un véritable séisme fiscal. Sur environ 62 Mds€ de recettes fiscales des communes, 22 Mds€ proviennent de la taxe d'habitation, 20 Mds€ de la taxe foncière, 7 Mds€ de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et 13 Mds d'autres impôts votés au niveau national souvent sans marge de manœuvre locale. Sans taxe d'habitation, les communes resteront donc maîtres de moins de la moitié de leurs recettes (taxe foncière et TEOM), et courront ainsi le risque de voir leur budget mis pour ainsi dire sous tutelle. D'autant que l'État réitère sa méthode traditionnelle d'une prise en charge seulement provisoire des allégements fiscaux, en les figeant au taux existant à l’entrée en vigueur de la mesure. La commune doit ainsi savoir que si elle veut augmenter ses taux, elle réintroduira une taxe d'habitation à la charge de ses administrés, au risque de se livrer elle-même à la vindicte populaire.

    Or, dans le même temps, le législateur ne cesse de charger de nouvelles dépenses la barque des collectivités locales, qui doivent alors trouver de nouvelles recettes pendant qu on leur interdit le recours aux anciennes. Ce qui est d autant plus périlleux pour elles que, à la différence de l'État, elles n’ont pas le droit de présenter un budget en déséquilibre ni d'emprunter pour financer leur fonctionnement. Le combat n’est donc pas égal et le gouvernement a beau jeu d'utiliser la fiscalité locale pour ses manœuvres politiques. Les collectivités sont ainsi progressivement devenues dépendantes du bon vouloir fiscal de l'État, comme le montre ce seul chiffre 105 Mds€ de transferts financiers de l'État vers les collectivités territoriales, pour un budget total de 233 Mds€. Tout cela à coups de dotation, allocation, compensation et transfert de recettes fiscales (TVA, droits d’enregistrement, électricité etc.) savamment maîtrisés grâce aux nouvelles "variables d’ajustement" et autres mécanismes complexes de péréquation permettant à l'État de ne finalement jamais perdre au change, ainsi qu'en témoigne l’évolution des précédents dégrèvements ou allégements.

    La disparition annoncée de la taxe d'habitation est donc un projet gagnant pour le seul gouvernement qui fait faire tout le travail par les collectivités locales, affiche une baisse d'impôt sans relâchement effectif de la pression fiscale (notons d'ailleurs la multiplication de petites taxes annexes GEMAPI, aménagement etc.) et renforce son contrôle sur les collectivités, notamment sur le maire qui a sans doute le grave défaut de demeurer, pour le citoyen, le dernier interlocuteur politique de chair et de sang.   

    Manuel Calambra monde&vie  15 novembre 2018

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    Dans notre pays que l’on prétendait aseptisé, les pre­miers symptômes de la ré­volte apparaissent. Il y a quelques années, c’était avec la Manif pour tous ; aujourd’hui, ce sont les Gi­lets jaunes qui mobilisent. Qu’importe les motivations momentanées des uns et des autres, ce qui est impor­tant, c’est que nos compa­triotes réalisent enfin qu’ils ne sont plus maitres de leur destin et que notre commu­nauté nationale et ethnique est en train de dis­paraitre. Pour nous, qui de­puis si long­temps sonnons le toc­sin, c’est la preuve que notre combat n’a pas été inutile. Mais il reste encore beau­coup à faire...
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  • Tout d’un coup, grâce aux gilets jaunes, Bruno Le Maire envisage d’agir au niveau national contre l’avis de l’UE

    Tout d’un coup, grâce aux gilets jaunes, Bruno Le Maire envisage d’agir au niveau national contre l’avis de l’UE

    Alors que les gouvernements nous expliquent depuis des années qu’il est impossible de faire ça ou ça à cause des traités européens ou des règles budgétaires de la commission européenne, il suffit que les gilets jaunes se mettent en colère et les ministres se souviennent d’un coup ce que veut dire décider :

    Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi 6 décembre que la France pourrait introduire “dès 2019” une taxe nationale sur les géants du numérique “si les États européens ne prennent pas leurs responsabilités et n’imposent pas une taxation des géants du numérique“. Invité de l’émission “Les 4 Vérités” sur France 2, le ministre des Finances a déclaré qu’il était optimiste puisqu’il a “obtenu hier un accord avec le vice-chancelier allemand sur ce sujet-là”. Mais en cas d’échec des négociations au niveau européen, Bercy ne craint pas d’agir au niveau national.

    Dossier à suivre…

    https://www.lesalonbeige.fr/tout-dun-coup-grace-aux-gilets-jaunes-bruno-le-maire-envisage-dagir-au-niveau-national-contre-lavis-de-lue/

  • Ombres sur l’eurocratie

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    Ex: http://www.europemaxima.com

    Correspondant de Libération à Bruxelles pour la construction européenne, Jean Quatremer n’a jamais caché sa ferveur européiste. Lors de la présidentielle de 2017, il a soutenu la candidature d’Emmanuel Macron dont les conceptions européennes coïncident avec les siennes. Quelques semaines avant la victoire de son candidat, Jean Quatremer publiait un « Guide à l’usage des eurosceptiques » intitulé Les salauds de l’Europe sans que ce titre osé ne soulève la moindre indignation médiatique. Avec « Les salopes de l’Europe », gageons qu’il se serait attiré la hargne des rombières féministes…

    Par « salauds », Jean Quatremer désigne bien sûr les souverainistes nationaux, mais aussi et surtout les responsables de l’actuelle Union soi-disant européenne. Il est désemparé par la tournure prise de la construction européenne. Il avoue que « longtemps, j’ai cru en l’Europe. Longtemps, j’ai souhaité l’émergence des États-Unis d’Europe. Longtemps, j’ai pensé qu’elle était notre Terre promise, celle qui nous permettrait de dépasser les États-nations, ces fauteurs de guerre. Aujourd’hui, c’est fini. Je n’y crois plus (p. 9) ». S’il critique bien évidemment les formations dites eurosceptiques, son irritation se porte en particulier sur « ceux qui sont en train de tuer l’Europe, ce sont les élites nationales et européennes, celles qui ont fait de l’Europe une postdémocratie où les citoyens sont tenus à l’écart, celles qui décident à Bruxelles de politiques qu’ils [sic !] n’assument pas dans leurs capitales, celles qui refusent d’expliquer la réalité de cette construction, celles qui croient que l’idéologie est la réalité (p. 47) ».

    Contre la Commission de Bruxelles

    Sa charge est très violente à l’encontre des fonctionnaires communautaires. Il n’y voit que « des médiocres à tous les étages (p. 20) ». Il a la nostalgie des années Delors (1985 – 1995) quand les institutions communautaires bénéficiaient du modèle administratif français, compétent et efficace. Or, en 2004 est entrée en vigueur une réforme structurelle qui ruine tout sens du bien commun au niveau européen. Voulue par l’Italien Romano Prodi, président de la Commission de 1999 – 2004, cette révision fut préparée par le travailliste britannique Neil Kinnock. Celle-ci exige désormais une rotation des fonctionnaires tous les quatre – cinq ans entre les différentes directions générales (les simili-ministères de l’Union). Or, « à la Commission, on estime qu’il faut un an au minimum pour apprendre et que la dernière année est consacrée à la recherche d’un nouveau poste de chute : autrement dit, un directeur général est à peu près efficace deux ou trois ans… (p. 145) ». Bref, « grâce à Kinnock, l’administration communautaire est devenue un grand corps arthritique (p. 149) ».

    En outre, « les fonctionnaires ne sont plus recrutés sur leurs connaissances des affaires communautaires et leur engagement européen (qui étaient évalué par une dissertation et un oral), mais sur leur management skills (capacité à diriger des équipes). De fait, les nouveaux concours sont calqués sur les procédures de recrutement des entreprises internationales. […] Résultat : les nouveaux fonctionnaires ne sont pas là pour vendre l’Union, mais pour gérer l’organisation, faire de l’animation d’équipe et de l’évaluation de mission qui est devenue plus importante que la mission elle-même (p. 147) ». Sa critique se veut néanmoins constructive. Il rappelle qu’au contraire de leurs homologues à l’ONU, à l’OTAN, au FMI et à l’OCDE, les fonctionnaires communautaires payent des impôts et des cotisations salariales. Il n’empêche que les nouveaux profils des fonctionnaires à Bruxelles font que « la Commission a désormais autant d’âme qu’une salle de marché d’une banque d’affaires de la City (p. 148) ».

    En effet, « par une sorte de retournement dialectique imprévu, écrit Jean Quatremer, l’arrivée massive de politiques a abouti à donner le pouvoir à la bureaucratie (p. 144) ». Souvent néophyte en matière européenne, le commissaire choisi par son État d’origine avec l’accord unanime des autres membres est un politicien qui garde un petit espoir d’une carrière nationale provisoirement mise en parenthèse. Entouré d’eurocrates, c’est-à-dire de fonctionnaires européens, il dirige des « cabinets […] censés être un échelon politique, [qui] sont incapables de contrôler l’administration puisqu’ils en sont le fidèle reflet (p. 150) ». Jean Quatremer s’indigne par exemple des « revolving doors, excellente expression anglaise pour désigner les passages entre le public et le privé, [qui] sont devenus la norme plutôt que l’exception, depuis une vingtaine d’années, tant au niveau des commissaires que des parlementaires européens ou des eurocrates (p. 179) ». Le cas le plus édifiant demeure l’embauche de l’ancien président portugais de la Commission (2004 – 2014) José Manuel Barroso par la banque mondialiste Goldman Sachs !

    Le triomphe quotidien des techniques et procédures juridiques, de la jurisprudence administrative et d’une gestion apolitique des affaires courantes suscite un dispositif impolitique. « Faute de penser politique, l’institution se raccroche à ses compétences qui sont devenues des vérités idéologiques qui doivent elles-mêmes produire des résultats (p. 171). » Cette tendance est si ancrée qu’« avoir un fort caractère est aujourd’hui devenu un empêchement dirimant à toute fonction de responsabilité au sein de la Commission (p. 152) ». Avec toutes ces critiques justifiées, on comprend mieux pourquoi « le correspondant qui suit les affaires européennes depuis 1990 que je suis est considéré comme un nationaliste franchouillard par une bonne partie des eurocrates, parce que j’ose ne pas chanter les louanges quotidiennes de ce phare lumineux de la construction communautaire [la Commission], alors qu’à Paris je suis qualifié “ d’ayatollah du fédéralisme ” (p. 142) ». Ainsi fut-il un jour traité par Hubert Védrines, le ministre mitterrandien des Affaires étrangères lors de la troisième Cohabitation (1997 – 2002). Nicolas Sarközy confirme le point de vue du journaliste. Dans une récente conférence, l’ancien président lançait à un auditoire composé de banquiers et d’hommes d’affaires : « Vous rêvez d’obtenir un poste important dans les institutions européennes ? Un conseil : n’ayez aucune colonne vertébrale et venez d’un petit pays. L’Europe est devenue un système en pilotage automatique, que plus personne ne maîtrise. Que vous mettiez quelqu’un de très intelligent ou de très bête à la tête de la Commission européenne, c’est pareil (1). » Vraiment ? Supposons un instant que le souverainiste frexiter François Asselineau soit nommé à la Commission, sa connaissance des traités et des mécanismes européens et l’indépendance de son cabinet totalement détaché de pesants réseaux eurocratiques ne seraient-ils pas finalement un réel avantage pour le bon fonctionnement du système soi-disant européen ?

    Langues en guerre…

    Pourquoi certains cénacles eurocratiques accusent-ils donc Jean Quatremer de « franchouillardise », lui qui fut « blacklisté durant dix ans, ce qui signifie ni interview ni rencontre off avec le président [de la Commission] (p. 172) » ? Parce qu’il estime que « l’idéologie véhiculée par Bruxelles […] est de plus en plus le reflet de ce que pense le monde anglo-saxon faute pour les Français ou les Allemands de disposer de consultants de taille européenne, voire mondiale (p. 148) ». Concrètement, l’auteur s’élève contre l’hégémonie de la langue anglaise à l’heure du Brexit qui ne laissera la langue des Beatles seulement parlée à Malte, à Chypre et en Irlande. L’anglomanie linguistique de la Commission y est vive et tenace puisque « la seule presse pour laquelle le service du porte-parole se met en quatre est l’anglophone. Rien n’est trop beau pour eux, y compris une communication écrite quasi uniquement en anglais pour leur permettre de travailler plus vite. D’ailleurs, les seuls organes que les eurocrates lisent tous les jours sont le Financial Times, le quotidien des affaires britannique, et Politico, le site américain qui a désormais une importante antenne à Bruxelles (cofinancée par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel) (pp. 173 – 174) ». En ce qui concerne la communication officielle du site de la Commission, « tout est fait pour la rendre incompréhensible au commun des mortels (p. 13) ».

    Ce tropisme anglo-saxon (consubstantiel à son atlantisme congénital ?) bafoue des accords « prévoyant une communication strictement bilingue anglais – français (p. 174, note 1) ». Depuis les élargissements de 1995 et de 2004, « 95 % des textes originaux sont pensés et rédigés en anglais. Cet imperium linguistique fait l’affaire des anglophones : la Commission recrute d’ailleurs de plus en plus, pour des missions à durée déterminée, de native english speakers, même si c’est parfaitement illégal au regard du droit communautaire (p. 153) ». Récipiendaire d’un prix accordé par Défense de la langue française, l’auteur dénonce un monolinguisme de fait appliqué en plein centre de l’ensemble communautaire. À l’instar de Fichte et de Herder, il sait que « la langue n’est pas neutre, elle véhicule des valeurs et des concepts et, surtout, seule la langue de naissance permet de communiquer au plus près de sa pensée (pp. 154 – 155) ». Or « la langue que parlent les eurocrates n’est pas celle que l’on pratique à Oxford. À Bruxelles, c’est le globish qui règne en maître, une forme appauvrie à l’extrême de la langue de Shakespeare qui permet à tout le monde de communiquer sans problème (p. 155) ».

    Les effets de cette domination sont délétères. « Ce globish, au vocabulaire dégradé et à la grammaire simpliste, accouche logiquement d’une pensée elle-même simplifiée à l’extrême. […] Ce choix du globish se traduit par un effondrement de la qualité des textes juridiques européens, comme s’en désolent tous les juristes. Ce qui s’énonce pauvrement s’écrit confusément (p. 156). » Il omet de préciser que les arrêts de la Cour de justice de l’UE sont bien plus structurés parce qu’écrits en langue française… Les griefs de Jean Quatremer contre la Commission sont tels qu’« après vingt-cinq ans passés à observer la Commission, je me demande sincèrement s’il y a encore quelque chose à sauver de cette institution qui n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut (p. 141) ». Il va très loin. À ses yeux, l’Union dite européenne se transformerait en « enfer bureaucratique qui cultive l’opacité et suinte l’hostilité à l’égard de tout ce qui est humain (p. 11) ». On voit poindre un fort agacement à propos du fonctionnement de la machinerie bruxelloise. « En plaisantant, je dis souvent que j’entre fédéraliste au Berlaymont, le nom de l’immeuble principal de la Commission, et que j’en sors souverainiste… (p. 142) »

    L’État en accusation

    Attention néanmoins aux interprétations hâtives ! « Ma critique, insiste Jean Quatremer, n’a rien à voir avec celle des souverainistes qui croient que l’État-nation (une notion étroitement française) est l’horizon indépassable de l’humanité (pp. 16 – 17). » Il désigne, on l’a vu, les États membres comme les principaux responsables des dysfonctionnements majeurs de l’organisation communautaire. « Le problème de l’Union est qu’elle n’est que l’émanation des États membres (p. 191). » Il accuse les États de divers maux qui expliqueraient l’attrition européenne dont la plus manifeste serait son inflation de normes. Mais il préfère s’appesantir en prouvant « la folie réglementaire hexagonale (p. 213) » qui n’est pas imputable aux instances européennes ! « La proportion de normes européennes dans les lois nationales est comprise entre 30 et 40 % dans les secteurs agricole, bancaire, financier et environnemental, et entre 20 et 30 % dans l’énergie, les transports, la santé ou encore le commerce extérieur (pp. 219 – 220). » À rebours du discours souverainiste national habituel, il affirme que l’apport législatif de la Commission « n’est pas de 80 %, mais seulement de 20 % en moyenne sur une période de vingt ans, une proportion qui a même tendance à diminuer en dépit des compétences nouvelles (pp. 211 – 212) ». Il regrette « la propension des États à communautariser les échecs nationaux et à nationaliser les succès européens (p. 225) ». Pour lui, « ce sont les États qui bloquent et peuvent ainsi faire porter le chapeau à la Commission… (pp. 223 – 224) ». Bref, « l’Union […] n’est que la marionnette des États et aucun d’entre eux n’est prêt à accepter qu’elle lui échappe (p. 299) ». Il assure avec une audace rare que l’impéritie communautaire procède de la méthode intergouvernementale.

    Il a bien saisi la césure ontologique existante entre les États fédéraux de l’Union (Allemagne, Autriche, Belgique), les États à forte dévolution territoriale (Espagne, Italie) et les États centralisés tels la France. Ce contraste se retrouve dans les institutions de l’Union supposée européenne. Avec le Brexit, la Commission ne comptera plus que vingt-sept commissaires ayant chacun la même voix, ce qui fait qu’une coalition de pays faiblement peuplés (Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie, Irlande, etc.) peut se retrouver majoritaire aux dépens d’États plus peuplés (Allemagne, France, Italie, Pologne, etc.). Cette égalité institutionnelle se retrouve au Parlement européen avec une inégalité de fait : un député français à Bruxelles – Strasbourg représente 860 000 électeurs, un élu allemand 850 000, leur collègue luxembourgeois 76 000 et celui de Malte 67 000 ! Quant au Conseil européen qui rassemble tous les chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union, Jean Quatremer incrimine « la médiocrité des dirigeants européens [qui] aboutit à une paralysie de l’ensemble de la machine européenne (p. 22) ».

    Il oublie un trop vite que la démocratie représentative de masse et la partitocratie vicient dès le départ la sélection des dirigeants. Il s’en prend aux États sans comprendre que ceux-ci sont minés depuis très longtemps par les valeurs européennes modernes d’égalité, de liberté et de marché. Son hostilité à l’égard du cadre étatique rejoint celle de l’eurocratie, car « l’État, vu de Bruxelles, c’est le mal absolu, alors que le marché, lui, c’est le bien absolu (p. 33) ». Il ne comprend pas que l’État est une donnée fondamentale permanente du politique et qu’il se manifeste selon les circonstances historiques et les aires géographiques sous différentes formes juridiques (tribu, cité, nation, fédération, État-nation, empire…). Décidée et mise en œuvre par les gouvernements nationaux, les États membres représentent l’alpha et l’oméga du processus communautaire au point qu’il parle de l’UE comme « une Union confédérale (p. 87) » ! En raison de la règle de l’unanimité, les gouvernements nationaux ont le dernier mot, sauf en ce qui concerne la politique monétaire, l’union douanière, la politique des concurrences, les négociations commerciales internationales et la conservation des ressources biologiques marines. Le poids étatique des membres se vérifie avec leurs ambassadeurs respectifs auprès de l’UE appelés les « représentants permanents (RP) ». C’« est un personnage tellement important qu’il est en liaison directe avec son chef de gouvernement. Ainsi, le RP français est reçu chaque samedi matin par le président à l’Élysée (p. 103). » Les RP forment le COREPER (Comité des représentants permanents) qui prépare, démine et balaye en amont toutes les décisions adoptées ensuite par les conseils des ministres spécialisés et par le Conseil européen avant d’être entérinées en aval par la Commission de Bruxelles. « La démocratie imparfaite de l’Union reflète simplement le fait qu’elle est un groupement d’États souverains (p. 119) » avec, pour certains domaines, un aspect fédéral, et, pour le reste, une configuration proto-confédérale. Dès lors, « la construction communautaire est un processus lent, complexe, fragile, qui passe par l’accord de tous les États, ce qui implique des compromis parfois byzantins, et l’approbation des opinions publiques (pp. 45 – 46) ».

    La production d’un monstre hyper-libéral

    Ce caractère hybride n’est pas près d’être changé, surtout quand on place un maximum d’espoir sur le fameux « moteur » franco-allemand qui ne fonctionne plus depuis la fin du duo Mitterrand – Kohl. Jean Quatremer souligne en creux qu’originaire de la RDA, Angela Merkel n’est qu’une fausse européiste et une remarquable souverainiste dissimulée. « Sa force, en réalité, a été de toujours dire non aux propositions qu’on lui soumettait (pp. 201 – 202). » Sa reprise surprenante d’armée européenne lancée par Emmanuel Macron s’explique par la fin prochaine de sa carrière politique à la chancellerie. Le 28 novembre 2018, le vice-chancelier social-démocrate et ministre des Finances, Olaf Scholz, a demandé que la France abandonne son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au profit d’une évanescente Union dite européenne. Bel exemple de souverainisme non dit ! La question se posera quand une corporation martiale militante paneuropéenne unique dirigera plusieurs grands États du continent en même temps.

    Un peu dépité, l’auteur observe que soixante-dix ans d’élaboration européenne consensuelle n’ont pas surmonté les méfiances naturelles réciproques qu’éprouvent les États, en particulier la République française. « Le fait que la France ait toujours préféré la méthode intergouvernementale à la méthode communautaire renforce cette dérive a-démocratique puisqu’elle vise à écarter le contrôle démocratique au niveau européen afin de préserver les prérogatives présidentielles (p. 122). » Ne faut-il pas plutôt que l’union (géo)politique des Européens à venir s’établisse sur une assise charismatique, populiste et plébiscitaire ? L’auteur croit trop au sordide jeu politicien soumis en permanence aux injonctions atlantistes, financiers, libérales et cosmopolites.

    « À Bruxelles, tout est subordonné au marché qui est le principe cardinal de la construction communautaire (p. 34). » L’absence d’une verticalité politique permet la prépondérance d’un dogme, « l’absence de frontières (p. 30) ». Pis, « l’idéologie dominante au Conseil européen, au Parlement et à la Commission n’est clairement pas favorable au secteur public. […] Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a qu’en France que service public rime avec efficacité (pp. 241 – 242) ». Il en surgit une abomination : « L’ultralibéralisme de l’Union va de conserve avec une bureaucratie extrême : l’Union a inventé le “ libéralisme bureaucratique ”, une gageure ! (p. 36) » Apparaît alors un libéralisme autoritaire d’État, émanation directe du spectaculaire intégré debordien (2). Ancien fédéraliste revenu à un plus grand pragmatisme, Jean Quatremer formule à la suite d’Emmanuel Macron et d’Édouard Balladur plusieurs suggestions réformatrices : un Conseil européen qui ne se tiendrait plus que deux à trois fois par an; un Parlement de la Zone euro et/ou un Parlement européen dont une centaine de députés serait élu sur des listes transnationales; une Commission réduite à une quinzaine de membres choisis par leur président. On peut imaginer que cette instance ait des commissaires permanents (français, allemand, espagnol, italien, polonais) et d’autres plus éphémères.

    Jean Quatremer n’évoque jamais le principe de subsidiarité et regarde de l’extérieur les différents systèmes fédéralistes. Il est inexact d’affirmer que dans une fédération, « il existe des partis fédéraux, ce qui n’est pas le cas de l’Union qui n’est donc que le reflet des vies politiques nationales faute de pouvoir produire son propre personnel politique (p. 96) ». Vivant en Belgique, il devrait savoir que les partis wallons ne correspondent pas aux partis flamands. Au Canada, le Parti libéral du Québec n’est pas la section provinciale du Parti libéral du Premier ministre fédéral Justin Trudeau. Attaché aux formations politiciennes souvent véreuses, l’auteur désapprouve aussi le principe même des consultations référendaires. Certes, sur vingt-neuf référendums sur la question européenne, seulement dix ont été négatifs. Seulement, « le référendum est devenue la forme la plus achevée de la démocratie alors qu’il n’en est qu’une forme dégradée, comme l’ont bien compris les Allemands qui l’ont interdit (p. 131) ». Inexact ! L’Allemagne ignore certes au niveau national le référendum, mais les communes et les Länder y ont recours fréquemment. L’Italie accepte, elle, des procédures législatives référendaires pour annuler certaines lois. N’en déplaise à Jean Quatremer, l’acceptation du projet européen ne pourra passer que par une procédure référendaire, ce qui suppose au préalable de répandre dans les peuples européens le sentiment d’appartenance sincère à une communauté continentale de destin. « L’Union, c’est une démocratie indirecte au mieux, une technocratie au pire, comme si l’Europe était une chose trop sérieuse pour la confier aux peuples (p. 18). » Pour bien favoriser ce travail préparatoire d’acceptation référendaire nécessaire au projet civilisationnel albo-européen, il existe deux moyens incitatifs complémentaires. Le premier risque de déstabiliser le lecteur. En effet, le journaliste de Libération prône « l’instauration d’une “ préférence européenne ” pour les acteurs publics [qui] est une possibilité tout comme l’utilisation ferme des instruments de défense commerciale (p. 253) ». Dans cette perspective étonnante, il envisage qu’un nouveau traité refondateur « devrait instaurer une préférence communautaire qui s’imposerait à tous les contrats publics à condition que la différence de prix soit raisonnable (p. 302) ».

    L’Europe par la défense ?

    L’autre facteur d’« agrégation » des volontés européennes, plus fort encore, reposerait sur la défense commune du continent et de notre civilisation. Pour l’heure, l’« Europe […] se rêve en grande Suisse (p. 265) ». Le constat n’est pas nouveau. « Par peur de déplaire à l’allié américain à qui elle a sous-traité sa sécurité, elle se complaît dans son rôle de nain politique : l’Union, sur la scène mondiale, c’est le plus grand dénominateur commun des faiblesses et des lâchetés nationales (p. 10). » Jean Quatremer revient longuement sur « le refus de la CED, un suicide national et européen (p. 259) ». La Communauté européenne de défense (CED) fut vraiment l’occasion politique manquée de l’Europe comme le pensait Julien Freund et contrairement à l’auteur. « En réfléchissant sur l’échec de la CED, note l’universitaire alsacien, et en analysant la manière dont les États européens se sont constitués au cours de l’histoire, je suis arrivé à la conclusion que le vrai principe fédérateur en politique est le militaire et non l’économique ou le culturel. En effet, c’est par des guerres ou à la suite de guerres que les États se sont constitués. En théorie donc l’initiative de la CED était politiquement correcte, puisqu’elle essayait de fonder l’unification européenne sur l’intégration des forces armées, mais elle était prématurée, car elle contrevenait à l’idée de communauté, du fait que la contribution respective des membres était par trop inégale. Autrement dit, on a ruiné par précipitation une idée politiquement juste. Or, on ne répare pas une telle erreur, parce qu’on ne joue pas avec le militaire comme on peut jouer avec l’économique (3). » De son côté, « avec le recul, estime Jean Quatremer, la France a clairement mis la charrue avant les bœufs : comment imaginer une armée sans un gouvernement et un parlement fédéral qui la contrôle, même si, dans l’esprit des concepteurs, l’intégration politique suivrait automatiquement (p. 61). » Ne conclut-il pas que « l’Europe est la dernière utopie pacifiste du monde moderne et, pour cela, l’aventure mérite d’être poursuivie (p. 311) » ? Il oublie que l’histoire est par essence tragique, imprévue et riche en rapports de forces multiples. Le pacifisme n’y a pas sa place ! L’Europe ne doit jamais devenir un Bisounoursland !

    Très critique à l’encontre des projets de plan Fouchet, Jean Quatremer qui ne veut pas sortir de son confort intellectuel, ne sait pas l’existence théorique d’une autre Europe, celle du « grand espace » schmittien organisé autour d’un État enfin dissocié de la nation. Il y fait pourtant référence d’une façon implicite avec un chapitre uchronique spéculant sur l’échec du Plan Schuman du 9 mai 1950. La France entame alors son propre Sonderweg. « En 1992, après l’effondrement de l’Union soviétique, [l’Allemagne] parvient à convaincre les anciennes démocraties populaires, le Benelux et les pays nordiques de créer une “ Europäische Union ”, c’est-à-dire une union politique, afin de stabiliser le continent. La France, approchée, refuse de s’y associer pour préserver son indépendance nationale et parce qu’elle sait que son économie n’y résisterait pas. […] Le Royaume-Uni, solidement arrimé aux États-Unis, décline aussi la proposition de l’Allemagne. Dix ans plus tard, cette Union, organisée autour d’une “ Europäische Kommission ”, d’un “ Rat der Europäischen Union ” et d’un “ Europäisches Parlament ” basés à Vienne, dont la langue unique est l’allemand, adopte comme monnaie unique l’euro-mark qui est géré par une banque centrale basée à Francfort, principale place financière de l’Europe, loin devant la City de Londres (pp. 309 – 310). » Revient toujours une constante dans les hypothèses uchroniques européennes, à savoir la centralité géopolitique de l’espace germanique (4). La France rejeta en 1950 une union franco-allemande envisagée par le chancelier Adenauer et caractérisée par une citoyenneté et un parlement communs.

    L’Union dite européenne se débat aujourd’hui dans d’inextricables contentieux internes en raison de son ignorance volontaire des contingences spécifiques au politique. La solution serait-elle une organisation européenne en cercles concentriques ? À l’esquisse embryonnaire d’une éventuelle Europe-puissance autour des dix-neuf États de la Zone euro, spécule l’auteur, viendraient ensuite le Danemark, la Suède et les États d’Europe centrale et orientale, réticents au sentencieux « État de droit » individualiste et bourgeois, puis les États adhérents de l’Espace économique européen et, enfin, la Turquie, la Grande-Bretagne, voire l’Afrique du Nord. L’Europe peut se faire, mais sa réalisation finale pourrait bien défriser Jean Quatremer parce que les vrais salopards de l’Europe, à l’occurrence les États-Unis et l’hyper-classe mondialiste, n’ont pas encore dit leur dernier mot…

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : Conférence à Paris du 7 novembre 2018 citée dans L’Obs du 22 novembre 2018.

    2 : cf. avec une réserve certaine Grégoire Chamayou, La Société ingouvernable. Une généalogie du libéralisme autoritaire, La Fabrique, 2018.

    3 : Julien Freund, La fin de la Renaissance, PUF, 1980, p. 11.

    4 : cf. Georges Feltin-Tracol, « Considérations européennes, baroques et uchroniques sur le 11 novembre 1918 », mis en ligne sur Europe Maxima, le 11 novembre 2018.

    • Jean Quatremer, Les salauds de l’Europe. Guide à l’usage des eurosceptiques, Calmann-Lévy, 2017, 316 p., 17,50 €.

  • Entretien avec Pierre Vial, président de Terre et Peuple - Daniel Conversano, V.E - novembre 2018

  • Le samedi de toutes les colères,par Par Caroline Parmentier

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    Samedi, les Gilets jaunes se mobilisent pour la quatrième semaine consécutive. Avec un effet de contagion. On assiste désormais à la montée en puissance de tous les mécontentements, à l’addition des révoltes. Plusieurs professions appellent leurs troupes à venir grossir les manifestations de ce week-end.

    SUD Rail appelle à se joindre aux « mobilisations à venir, notamment celle du samedi 8 décembre ». Le syndicat demande aussi aux cheminots de laisser les Gilets jaunes voyager gratuitement en train. La CGT et FO appellent les routiers à faire grève à partir de 22 heures dimanche soir, pour une durée indéterminée. Manifestations et blocages au menu.

    Les agriculteurs préparent une mobilisation contre le matraquage fiscal et pour obliger le gouvernement à tenir ses promesses sur la loi alimentation. Ils annoncent qu’ils cibleront les symboles de l’Etat, comme les préfectures. Les lycéens et les étudiants entendent bien profiter de la vague jaune pour réclamer l’abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle.

    Beaucoup plus inédit, un syndicat de police appelle une partie des agents à se mettre en grève le même jour. « Notre hiérarchie va encore nous envoyer prendre les coups à sa place et à la place du gouvernement », déclare le syndicat Vigi dans un communiqué. « Ses responsables ont choisi de s’allier au mouvement des Gilets jaunes pour l’acte 4. » « Les policiers, explique le secrétaire général Alexandre Langlois, partagent les revendications des manifestants concernant le pouvoir d’achat. » Le préavis déposé concerne « les personnels administratifs, techniques, scientifiques et ouvriers d’Etat ou cuisiniers du ministère de l’Intérieur ». Les pompiers du SDIS (services départementaux d’incendie et de secours) appellent à « soutenir la grogne populaire et à l’amplifier, à rejoindre les mouvements locaux des Gilets jaunes ».

    Le sentiment de mépris est tenace au vu des appels à manifester qui circulent sur les réseaux sociaux. Sur Facebook d’où tout est parti, un groupe nommé « Acte IV, on maintient le cap » appelle à manifester samedi prochain à Paris et rassemble plus de 5 400 participants et 20 000 personnes déclarées comme intéressées par l’appel. Une page « Gilets Jaunes ACTE IV Dissolution de L’Assemblée Nationale » rassemble 4 800 internautes et 33 000 personnes intéressées. L’une des figures des Gilets Jaunes, Eric Drouet, a lui aussi renouvelé son appel à la mobilisation.

    Le gouvernement se prépare à faire face à un samedi noir. Outre l’appel de Christophe Castaner qui « invite les gilets jaunes raisonnables » à ne pas se rassembler à Paris samedi prochain, les forces de l’ordre seront bien plus nombreuses dans la capitale et le reste du territoire. France Télévisions qui devait installer son Téléthon place de la Concorde à Paris, a rapatrié ses plateaux en studio par crainte des débordements, la SPA annule son Noël des animaux, tandis que les préfectures de police de Paris et de Haute-Garonne ont demandé le report des matchs de foot TFC-OL au Stadium et PSG-Montpellier, au Parc des Princes.

    Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du 6 décembre 2018

    https://fr.novopress.info/212905/le-samedi-de-toutes-les-colerespar-par-caroline-parmentier/

  • Les gilets jaunes devraient exiger la fin du mondialisme économique et migratoire

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    La crise des gilets jaunes devait se produire tôt ou tard. Elle est le fruit attendu de l’attitude de nos dirigeants qui, décennie après décennie, ont imposé aux Français une politique de rigueur et de sacrifice contraire à leurs aspirations car exclusivement conçue pour être conforme à la pensée unique. Et maintenant que cette révolte se concrétise, il paraît essentiel que chacun en comprenne clairement la portée réelle et ne se trompe ni sur sa nature ni sur ses causes profondes.

    La France fragmentée

    S’agissant de l’origine des manifestants, les médias les rattachent à une France périphérique qui serait oubliée des pouvoirs publics. Cette analyse, au demeurant exacte est cependant largement incomplète car elle n’appréhende pas et de loin la totalité de la situation dans laquelle se trouve les Français d’aujourd’hui. Notre pays est en réalité fragmenté en trois entités : celle des métropoles, celle des banlieues et celle de la périphérie.

    Les minorités dominantes : l’oligarchie et les immigrés

    La France des métropoles est celle de l’oligarchie et de ses affidés. Il s’agit des membres du Système et des bobos qui partagent son idéologie politiquement correcte. Ceux-là ne sont pas pénalisés par le libre-échangisme ni par l’immigration et tous communient dans le projet mondialiste cher au cartel de Davos. Tournés vers l’étranger, axés sur le sauvetage de la planète, ils ne se préoccupent plus vraiment de la France si ce n’est pour l’adapter à la mondialisation et au changement climatique.

    À l’autre bout de l’échelle sociale, dans les banlieues, on trouve les immigrés ou les personnes originaires de l’immigration. Ils ne sont pas affectés non plus par la mondialisation puisqu’elle leur a permis de venir en France où ils vivent beaucoup mieux que dans leur pays d’origine. Et cela d’autant plus qu’ils sont soutenus par l’oligarchie qui leur donne la priorité sur les Français de souche aussi bien à travers son discours sur le vivre ensemble que par les aides financières massives qu’elle leur apporte. Désireuses de vivre chez nous comme elles vivent chez elles, ces populations n’éprouvent que peu d’intérêt pour la France.

    La majorité marginalisée : les Français des classes moyennes et populaires

    Enfin, dans la périphérie des métropoles, dans les villes moyennes et dans les zones rurales vivent les Français des classes moyennes et populaires. Ils sont oubliés du Système, ignorés de l’oligarchie, et, bien que majoritaires, marginalisés dans leur propre pays. Eux subissent de plein fouet les effets destructeurs de la mondialisation aussi bien à travers l’immigration avec laquelle ils sont en contact qu’en raison du libre-échangisme sauvage qui provoque un chômage massif dont ils sont les premières victimes. Pis, ce sont eux qui assurent par leur nombre l’essentiel des rentrées fiscales et sociales alors que beaucoup d’entre eux n’ont pas accès aux aides publiques, celles-ci étant pratiquement toutes attribuées sous condition de ressources. Ajoutons qu’ils sont, quant à eux, très attachés à la France et qu’ils constituent la réalité du peuple français.

    Les gilets jaunes : le peuple français en colère

    On comprend dès lors pourquoi la France est oubliée : les seuls qui s’y intéressent encore, les Français des classes moyennes et populaires, sont étouffés et occultés. Avec les gilets jaunes, clairement issus de cette France périphérique, ce sont donc les Français qui se réveillent. C’est le peuple français en colère qui reproche à la classe dirigeante de l’ignorer et de le pénaliser au profit des minorités que sont les immigrés et, dans un autre registre, les membres de l’oligarchie.

    L’oligarchie impose le choix idéologique du mondialisme

    S’agissant par ailleurs des causes de la révolte, il y a là encore un manque flagrant de discernement. On nous explique en effet que le problème viendrait d’une insuffisance de pouvoir d’achat résultant d’une mauvaise gestion de l’économie. Ce n’est malheureusement pas la réalité. Si la situation ne cesse de se dégrader, ce n’est pas en raison des erreurs de gestion de nos dirigeants mais à cause de leurs choix idéologiques, des choix qui les conduisent contre toute raison à soumettre notre économie au mondialisme et notre société à l’immigration. C’est pourquoi les Français ne connaissent pas un simple problème de pouvoir d’achat mais un processus majeur d’appauvrissement. Le libre-échangisme sauvage que nous subissons depuis des décennies par la faute de nos dirigeants a en effet provoqué un transfert continu de richesse de la France vers les pays émergents. La concurrence sauvage et déloyale imposée à nos entreprises a engendré avec la désindustrialisation et le chômage de masse un appauvrissement général du pays. Un appauvrissement encore accentué par la charge financière considérable de l’immigration.

    Le Système organise l’appauvrissement du pays

    Pour traiter ce processus sans renoncer au mondialisme, la classe politique a d’abord cherché à le compenser par le recours à l’emprunt. Mais la dette se creusant, la Commission de Bruxelles se faisant plus pressante, cette politique de court terme n’était plus réellement possible.

    Dès lors, deux solutions se présentaient à nos dirigeants. Renoncer au mondialisme, stopper l’immigration, établir des écluses douanières aux frontières de l’Europe et réindustrialiser notre pays pour créer à nouveau de la richesse sur notre sol tout en allégeant le poids de l’immigration. Mais pour nos gouvernants totalement inféodés à la pensée unique, une telle option est évidemment idéologiquement impensable. Aussi ne leur reste-t-il que la seconde option qui consiste à accepter l’appauvrissement du pays et même à l’organiser. C’est ce choix purement idéologique que les dirigeants du Système ont fait au mépris des Français et c’est ce choix que Monsieur Macron et ses soutiens ont entrepris de mettre en œuvre. Dès lors tout s’enchaîne car, pour organiser l’appauvrissement, il faut en effet augmenter les prélèvements et diminuer les prestations ainsi que les services publics et donc réduire le niveau de vie des Français

    Les gilets jaunes : en finir avec le mondialisme

    Face à cette situation absurde qui voit le pouvoir œuvrer contre le peuple, il était logique que ce dernier se réveille et manifeste sa colère. Tel est le sens du mouvement des gilets jaunes : ils sont le peuple français victime du mondialisme économique et migratoire voulu par la classe politique. Aussi la réponse à leur colère réside-t-elle dans le rétablissement des frontières afin de stopper l’immigration et de mettre un terme à la concurrence sauvage qui appauvrissent notre pays. Bref, pour répondre aux gilets jaunes, il faut sortir de la pensée unique.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Avec Marine, ce sera le chaos, disaient-ils

    Avec Marine, ce sera le chaos, disaient-ils

    Lu dans Minute :

  • Le Danemark va débarquer sur une île les migrants délinquants en attente d’expulsion

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    Cette mesure est le fruit d’un accord entre le gouvernement de coalition et le parti du peuple danois, le Dansk Folkeparti ou DF.

    Sur une île danoise de sept hectares surveillée 24 h/24 et 7j/7 par la police, ils seront libres d’aller et venir dans la journée mais devront réintégrer un centre fermé pour la nuit.

    Parmi les internés sur l’île de Lindholm figureront les apatrides et les clandestins originaires de pays qui n’ont pas conclu d’accord d’extradition avec le Danemark.
    Ainsi que l’a déclaré un porte-parole du DF, il s’agit de les conserver sous contrôle en attendant de pouvoir les bannir définitivement du pays.

    https://fr.novopress.info/