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Fake News : Les médias annonçaient 12 000 Gilets Jaunes samedi 29 décembre, ils parlent maintenant de 32 000 manifestants.
Les médias annonçaient 12 000 Gilets Jaunes pour l’acte VII du samedi 29 décembre 2018. Ils annoncent 1 semaine plus tard qu’ils étaient 32 000. Des chiffres qui demeurent dans les 2 cas invérifiables mais celui de 12 000 était fantaisiste pour Jérome Rodrigues (Gilet Jaune) qui a estimé hier que les mensonges des médias sur l’ampleur des mobilisations est une des raisons pour lesquelles les Gilets Jaunes les détestent tant.
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Journal du chaos
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Mais à qui profite donc l'antisémitisme imputé à Charles Maurras ?
On aurait bien du mal à dénombrer tout ce qui s'est dit et écrit sur l'antisémitisme de Charles Maurras en l’année de son cent-cinquantenaire. Et de façon trop systématique pour être pensé et véridique.
Il a été beaucoup moins question de sa philosophie, sa politique, son esthétique, son œuvre littéraire, sa poésie. Et de cette soif d'enracinement qui anime les révoltes d'aujourd'hui et fut à l'origine de son entrée en politique. Au fond, malveillance, ignorance et paresse d'esprit se sont conjuguées pour qu'il en soit ainsi. A la surface des opinions l'antisémitisme a prévalu.
On ne sache pas que jamais Maurras ni aucun de ses disciples, ni aucun des membres de l'Action française, hier et aujourd’hui, aient eu quelque jour l'intention de faire le moindre mal physique ou autre à un quelconque Juif, justement parce qu'il eût été juif.
Ce que l'on nomme l'antisémitisme de Maurras, que l'on met bien à tort et tout à fait abusivement, au centre de sa vie, de sa pensée et de sa politique, s'apparente en fait à son anti-protestantisme, à son anti-romantisme, à son anti-germanisme, etc. Cet antisémitisme philosophique et politique est parfaitement étranger et parfaitement innocent du sort tragique fait aux Juifs dans les années 30 et 40, par de tout autres acteurs de l'Histoire. Que Maurras et l'Action française avaient du reste toujours combattus.
Pour quelles raisons profondes Maurras s'opposait-il au romantisme, ou plutôt à un certain romantisme, au germanisme, au protestantisme, au sémitisme, liés, selon lui, par un fond commun contraire au génie national ? C'est là une suite de grands sujets qui mériteraient des études sérieusement menées et qui ne peuvent l'être qu'à partir d'un ensemble de solides connaissances philosophiques, littéraires et historiques et dans une absolue liberté d'esprit. Notre propos ici est plus modeste. Il n'est que de pointer une injustice et d'en dire les ressorts.
De fait, les événements dramatiques des années 30 et 40 ont investi le vieil « antisémitisme » fin XIXe - début XXe siècle d'une résonance nouvelle et d'un sens inédit éminemment tragiques qui, sans-doute, rendent le terme inemployable aujourd'hui, sans pour autant le disqualifier en soi-même. Car est-il ou non permis de critiquer une tradition politique, littéraire, philosophique ou religieuse, que l'on estime contraire ou simplement étrangère à la tradition à laquelle soi-même on appartient et que l'on considère menacée ? Ceux - fût-ce la communauté juive - qui prétendraient imposer un tel interdit, une telle restriction â la liberté de discussion et de pensée, feraient preuve, selon l'expression employée naguère par le président Mitterrand en de pareilles circonstances, d'une prétention excessive. Et ceux qui s'y soumettraient abdiqueraient tout simplement leur liberté de penser, discuter, controverser.
Antisémite autour des années 1900, au sens que le mot avait alors, Maurras ne fut jamais privé de solides amitiés juives, ni de la liberté de discussion, de controverse ou de polémique, ni des plus cordiales relations, dans le monde et dans la vie intellectuelle française, avec les Juifs les plus illustres de son temps. Proust, Kessel, Halévy*, par exemple. Ils ne prétendaient pas alors à cette sorte de sacralisation ou de sanctuarisation de leurs personnes et de leur cause qu'ils considèrent leur être due aujourd'hui et qui de facto leur est en quelque sorte reconnue. C'était avant les drames des années 30 et 40 et bien avant le nouvel antisémitisme actuel, agressif et violent, qui ne se loge plus guère que dans les milieux islamistes et d'ultragauche. Maurras pratiquait la polémique en termes qui furent parfois violents, selon le style du temps. Aujourd'hui, on agresse, on torture et on tue.
Alors pourquoi cette réduction pavlovienne de Maurras à son antisémitisme, abusivement confondu avec celui qui prévalut au cœur des années noires ? Alors que sa pensée couvre tant d'autres sujets et domaines essentiels ? Et que la question juive n'y est pas centrale ? Peut-être tout simplement comme utile et commode bouc-émissaire, comme l'antisémite expiatoire à qui l'on fait endosser, porter le chapeau d'un antisémitisme qui fut en réalité celui de toute une époque, toute une société et d'une multitude de personnalités de droite, de gauche ou d'extrême-gauche dont il serait aisé mais gênant pour les intéressés ou leurs successeurs de dresser la liste innombrable. Maurras pour occulter leurs écrits et leurs paroles ? Conjurer leurs hontes et plus encore leur crainte qu'un certain passé collectif, le leur, ne remonte à la surface de la mémoire publique ? Maurras seul responsable, seul désigné pour endosser, prendre sur lui, et occulter cette réalité ? Chargé de tous les péchés d'Israël pour en dédouaner tant et tant d'autres ?
Ce n'est pas là qu'une hypothèse. C'est le fait. Ne soyons pas dupes. Et sachons que nous n'avons aucune raison de rougir des maîtres que nous nous sommes choisis ni de plier leur héritage aux impératifs catégoriques de la doxa. Si ces lignes ont une raison d’être, dans le contexte actuel si différent de celui évoqué ici, c’est pour cette conclusion.
* Le cas Daniel Halévy est exemplaire.
Héritier d'une lignée de grands intellectuels français juifs - son père, Ludovic Halévy avait été académicien français, son frère ainé Élie fut un philosophe célèbre en son temps - Daniel Halèvy avait pour Maurras une amitié et une admiration qui ne se démentirent jamais. Dans Un siècle une vie, Jean Guitton en a dit ceci : « Il avait un culte pour Charles Maurras, qui était pour lui le type de l'athlète portant le poids d'un univers en décadence. ». Halévy qui est l'auteur d'ouvrages majeurs (La fin des notables, Essai sur l'accélération de l'Histoire, etc.) mourut en 1962, dix ans après Maurras, dans des dispositions d'esprit et de cœur inchangées à son endroit. Ajoutons au titre biographique que la mère de Daniel Halévy était une Breguet (les horlogers et avionneurs) et que ni son maurrassisme profond ni sa fidélité à la personne de Pétain ne l'écartèrent des élites dominantes de son temps. Il fut le beau-père de Louis Joxe, résistant et ministre du général De Gaulle, et le grand-père de Pierre Joxe, le président du Conseil Constitutionnel.
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Quelques propositions royalistes pour sortir de la crise "par le haut".
L’année 2018 se termine sur l’incertitude, l’inquiétude et l’espérance, dans une sorte de valse endiablée que nul ne semble en mesure d’arrêter : le « Mai jaune », inattendue commémoration du précédent Mai d’il y a cinquante ans, n’en finit pas de rebondir, sous des formes diverses et parfois « scandaleuses » au regard de la démocratie représentative, fort malmenée par les manifestants au nom d’une forme de démocratie directe rebaptisée, peut-être abusivement ou maladroitement, « RIC » (Référendum d’Initiative Citoyenne). L’incertitude devant la suite du mouvement des Gilets jaunes, l’inquiétude des classes dominantes souvent malmenées par les slogans des manifestants, mais aussi l’espérance, sous des formes diverses et des points de vue différents, d’une sortie de crise : une équation compliquée, qu’il ne s’agit pas de négliger mais dont il faut chercher, et tenter autant que faire se peut, la résolution sans trop tarder.
Le président Macron, légalement et démocratiquement élu il y a moins de deux ans, se retrouve dans la situation la plus inconfortable qui soit, celle de la souveraineté impopulaire, voire discréditée, avec le risque de la paralysie et de la lente agonie d’un quinquennat désormais ensablé dans les mécontentements. La foudre qu’il était censé commander, en bon Jupiter présidentiel, s’est retournée contre lui, dans une sorte d’électrocution politique générale, et ni le gouvernement ni ses oppositions parlementaires n’en sont sortis indemnes. La défiance envers le président est devenue méfiance à l’égard de toutes les institutions de la démocratie partisane légale (y compris syndicales), et ce qui, aux dernières consultations électorales, se transformait en vote protestataire ou en abstention s’est tout d’un coup paré de jaune, désormais couleur de la colère !
Cette colère, cette sorte de fureur sociale incontrôlable, largement soutenue par les classes moyennes déclassées ou en voie de précarisation, n’est pas facile à calmer et la « classe discutante » (selon le mot de Weber) apparaît mal armée, intellectuellement et sémantiquement parlant, pour la comprendre complètement et, surtout, pour se faire entendre des manifestants devenus parfois émeutiers. En quelques semaines, la production éditoriale, avant la production universitaire et littéraire qui traitera du phénomène avec quelque recul temporel, a rempli les boîtes-archives de tous ceux qui, participants ou contestataires du mouvement, veulent garder une trace et un souvenir de « l’histoire en cours », mais elle n’a pas vidé les rues ni apaisé les réseaux sociaux et les sites de discussion électroniques. J’ai rarement vu, depuis que la toile régit notre temps de débat, une telle effervescence et de tels affrontements, confinant parfois à une sorte de « guerre civile verbale » qui n’est pas, en soi, forcément rassurante…
La révolte débouchera-t-elle sur une révolution ?Une grande partie de la réponse dépend aussi de ce que l’on met sous le nom de révolution… S’il s’agit d’un changement d’état d’esprit, cela imposerait alors de rompre avec l’individualisme de masse et la société de consommation, avec cette « société distractionnaire » évoquée par Philippe Muray et cette « dissociété » dénoncée par le philosophe traditionaliste Marcel de Corte ; s’il s’agit d’un renversement des classes dominantes ou, mieux sans doute, de la fin de leurs féodalités financières et économiques, encore faudrait-il un Etat politique qui puisse assumer de recréer une forme de contrat social fondé sur les valeurs, non de jalousie et de ressentiment, mais de partage et d’équité, ce que certains nomment « justice sociale », et qui puisse imposer aux « puissants » d’intégrer un jeu social qui, sans renier leur liberté, leur rappelle leurs devoirs sociaux, comme cela pouvait être, en partie, le cas dans l’Athènes de Solon ; s’il s’agit d’un changement de régime politique, là encore la question de l’Etat est majeure, voire « première », et la nécessité de la sauvegarde et de la pérennisation du « pays ordonné » en relation, sans en être la vassale, avec les institutions internationales, d’Europe et d’ailleurs, s’imposerait…
En sommes-nous là ? Pas encore, sans doute, mais les révoltes accélèrent le temps et les processus, et il importe de savoir vers où elles peuvent mener, sans tabou, et vers quoi il serait bon qu’elles mènent ! En ce sens, le projet royaliste peut être un débouché intéressant et, surtout, positif autant qu’il peut nous sembler (mais je ne suis évidemment pas neutre, puisque « engagé car fidèle » selon la belle expression de Georges Bernanos) nécessaire : la Monarchie n’est-elle pas, en sa magistrature suprême, l’incarnation d’une autorité qui, aujourd’hui, manque au président, et d’une légitimité qui, désormais, ne se satisfait plus de la seule élection démocratique quinquennale ?
Renforcer l’Etat et sa force de dissuasion (et de persuasion) face aux grandes féodalités économiques, en particulier mondialisées ; décentraliser les pouvoirs, y compris législatifs, selon le principe intelligemment appliqué de la subsidiarité, et en rendre une partie aux citoyens par le biais de « votations » locales ou professionnelles, en s’inspirant, par exemple, de ce qui se fait en Suisse ; favoriser une économie de proximité, autant dans le cycle de production que dans celui de la distribution, et un redéploiement rural des populations et des activités ; mieux valoriser le travail et non la spéculation ; etc. Voici quelques pistes pour sortir « par le haut » de la crise, et pour aider à retrouver une concorde nationale, concorde aujourd’hui gravement menacée par le processus de désaffiliation dont mondialisation et métropolisation sont deux vecteurs importants sans être uniques.
Mais la République actuelle, tiraillée entre une tentation monarchique mal assumée et une tentation politicienne toujours vive, peut-elle répondre aux attentes, multiples, d’une France divisée et d’une société souvent conflictuelle ? Au regard des derniers quinquennats et des événements des dernières saisons, il est possible d’en douter. Le premier élément du projet royaliste, même s’il apparaît encore lointain (ce qui n’enlève rien à sa nécessité), est de « refaire l’unité française », entre bien commun accepté et convivialité sociale : il n’est pas certain que cela soit simple ou facile, mais c’est la condition première pour que la France sorte du cycle des révoltes et des crispations…
Jean-Philippe CHAUVIN
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Gilets jaunes : à quel point les chiffres de l'Intérieur sont-ils éloignés de la réalité ?
© Xavier Leoty Gilets jaunes à La Rochelle.50 000 Gilets jaunes ont participé à l'acte 8 de la mobilisation, si l'on en croit le gouvernement. Ce chiffre est-il réaliste ? RT France a passé au crible les estimations des préfectures et des journalistes de la presse régionale sur le terrain.
Les chiffres officiels et nationaux du nombre de manifestants Gilets jaunes sont-ils crédibles et sérieux ? A 19h le 5 janvier, le ministère de l'Intérieur recensait 50 000 Gilets jaunes sur l'ensemble du territoire pour l'acte 8 du mouvement, soit une mobilisation en hausse par rapport à la semaine passée (32 000 selon l'Intérieur). Ce chiffre peut difficilement être contesté comme le sont ceux des manifestations traditionnelles, les Gilets jaunes n'étant pas structurés comme des syndicats ou des partis politiques.
RT France a néanmoins voulu vérifier l'écart existant entre les chiffres officiels annoncés par la police ou les préfectures, et ceux constatés sur le terrain par les journalistes, principalement de presse locale. Nous avons donc recensé trente communes comptant parmi les plus mobilisées en France, relevant à chaque fois le nombre de manifestants comptabilisés par les journalistes présents sur place, en ne retenant que les estimations les plus basses.
© RT FranceLa mobilisation dans 30 villes françaises le 5 janvier.A elles seules, ces 30 communes ont donc vu défiler près de 58 000 Gilets jaunes ce 5 janvier selon les constatations des différents journalistes présents, dont certains n'hésitent d'ailleurs pas à souligner l'écart flagrant entre leur décompte et les chiffres officiels.
Les 50 000 manifestants dont Christophe Castaner fait état sont ainsi très vraisemblablement en-deçà de la réalité – ce n'est pas une surprise, les gouvernements ayant naturellement tendance à fournir des chiffres situés dans une fourchette d'estimation basse en cas de telles manifestations. Mais l'écart entre la réalité et les 50 000 manifestants comptabilisés par le ministère de l'Intérieur sur tout le territoire est-il si conséquent qu'on pourrait le croire ? En dehors de ces trente villes, les rassemblements n'ont que rarement réuni plus de 1000 personnes. Aussi, si le nombre total de manifestants dépasse probablement les 58 000 recensés dans ces 30 communes, ce n'est sans doute pas de beaucoup.
En revanche, il est évident que des écarts très importants existent entre la réalité du terrain et les données que fournit parfois la préfecture. A Toulouse par exemple, La Dépêche recensait 4 000 manifestants quand la préfecture n'en voyait que 2000. Notre journaliste présent sur place nous confirme par ailleurs que cette dernière estimation est au moins sous-évaluée de moitié.
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Le discours de fin d’année d’Emmanuel Macron ne mérite pas analyse mais psychanalyse
Selon Bernard Antony, qui a écouté les voeux du président (ce que je n’ai pas eu le courage de faire) :
Discours de règlement de compte de faux aristocrate avec ces manants de Français, n’écoutant pas ses leçons qu’il croit magistrales ; mais au fond règlement de compte surtout avec lui-même, petit homme orgueilleux, ulcéré de n’être pas aussi grand que De Gaulle, son modèle, mais se faisant au moins tout aussi vindicatif.
Refoulant certainement avec une grande aigreur, sa vindicte à l’égard de tous ceux ayant contraint au départ son cher Benalla si protecteur.
Petit Macron, méchant comme un Néron, se vautrant dans le mensonge d’amalgames pitoyablement réchauffés ; énervé, ulcéré contre les braves gens au langage populaire révélateur d’une insuffisance d’homophilie, cette grande vertu de la néo-démocratie. Comme si l’homophobie n’était pourtant pas partout réprouvée dans le monde politico-médiatique, de l’extrême gauche à l’extrême droite, de Mélenchon à Marine Le Pen.
Et ensuite, plus misérablement encore, Macron a fulminé contre ce qui est pour lui cette si irritante populace des gilets jaunes, le coup venimeux qu’il pourrait croire décisif, d’imputation d’antisémitisme. Vieille technique spadassine en effet d’assassinat social, mais si usée qu’elle ne prend plus. Même avec la manipulation barbouzarde, par quelque officine de police parallèle, de débiles obsédés vociférateurs, haineusement anti-juifs, groupusculaires imbéciles rêvés, toujours bons à utiliser pour, faute de mieux, les opérations d’intox et les infox d’un régime qui n’est pas celui du bien commun, pas celui de la chose publique, pas celui d’une authentique res publica, cette république que nous aimerions. Il serait intéressant de savoir l’intitulé et le montant des lignes budgétaires affectées à l’instrumentalisation des groupes antisémites et racistes… Mais peut-être cela est-il désormais transféré au niveau eurocratique !
Car, pour ce qui est de son Europe, cette Europe dont je dénonçais jadis à Strasbourg que ses idéologues la voulaient « sans frontière, à l’immigration sans limite, à la concurrence sans frein », Macron persiste et signe. Et lui qui, en quelque occasion prétendait faussement s’être inspiré de notre chère Simone Weil (la philosophe) défendant les bienfaits de l’enracinement, n’a-t-il pas de cesse d’œuvrer pour le grand déracinement universel ? Triste trahison en vérité du bien commun européen.
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Alain Juppé prêt à rejoindre Emmanuel Macron. Ou à le remplacer ?
Le départ d’Alain Juppé de LR était attendu. Après sa défaite à la primaire face à Fillon en 2016, après l’élection de Wauquiez et la nomination de son poulain Édouard Philippe à Matignon, la messe avait été dite et redite : ce qu’il reste de LR se situe nettement à droite et Alain Juppé au centre.
Du reste, ce départ correspond au calcul d’Emmanuel Macron qui, dans la recomposition politique qu’il souhaite pour les européennes, voulait attirer cette ultime frange de leaders de droite europhiles. C’était le plan arrêté lors du déjeuner du 24 octobre lors duquel Emmanuel Macron avait reçu Alain Juppé en tête-à-tête à l’Élysée.
Mais voilà, tous ces châteaux en Espagne – ou en Aquitaine, où le Président devait d’ailleurs faire un déplacement officiel en ce mois de janvier pour concrétiser cette entente -, c’était avant. Avant que le Président ne trébuche et que la cruche se casse. Les cailloux coupables sont connus : Benalla, qui n’arrive pas à quitter la chaussure du Président, mais surtout les gilets jaunes, qui ne veulent pas libérer le chemin de notre Perrette présidentielle.
Avec un Président affaibli et dont l’impopularité record frise la détestation au point que ses déplacements en province sont limités, le scénario d’une liste soutenue par les deux têtes d’affiche Macron et Juppé n’est plus tout à fait le même. Surtout sur une ligne opposant les progressistes aux populistes. Le succès est loin d’être garanti. Les sondages le disent.
Mais alors, pourquoi Alain Juppé déroule-t-il le scénario comme si de rien n’était ? N’aurait-il pas vu l’état du pays et du Président ? Il y a peu de chances, puisque l’un des points les plus chauds des gilets jaunes en province, samedi après samedi, se situe précisément à Bordeaux, sur la place Pey-Berland, sous ses fenêtres.
Dans cette situation de crise grave d’où personne ne sait vraiment comment sortir, et où la personne du Président est devenue un point de crispation, une démission d’Emmanuel Macron dans les mois qui viennent, selon la tournure des événements, n’est pas à exclure. Le pays déboussolé chercherait une solution pour faire oublier les erreurs de ce trop jeune Président dont l’arrogance aura mis le feu.
Après la fable du « nouveau monde » agité de Macron – qui n’était qu’un remake de l’ancien –, l’ancien reprendra ses droits, mais avec des anciens. Alain Juppé sera tout désigné. S’il quitte aujourd’hui LR, ce n’est peut-être pas seulement pour rejoindre Macron, mais pour le remplacer. Et les compliments qu’il a faits au Président pour ses vœux seront un atout. Il serait, effectivement, le mieux placé pour le convaincre poliment, le moment venu, de quitter l’Élysée. Et, ainsi, obtenir le soutien de son parti pour le remplacer, sur une ligne d’apaisement et d’union nationale qu’Emmanuel Macron ne peut plus incarner.
Un autre signe du retour des grands anciens ou des vieux sages, et de leur inquiétude quant à la tournure que prend la situation ? L’interview publiée, il y a trois jours, par Le Monde d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères sous Jospin et Chirac, ancien secrétaire général de l’Élysée sous Mitterrand. Même âge que Juppé. Même profil. Une interview où, à côté de satisfecit obligés au nouveau Président, il dénonce la ligne qu’il a choisie pour les européennes (et qui est, aussi, celle qu’il adopte contre les gilets jaunes) :
« Il n’y aura pas, aux prochaines élections européennes de mai 2019, un affrontement binaire entre populistes et progressistes, c’est plus compliqué et, de toute façon, il faut voir au-delà de cette échéance. La demande des peuples européens d’un meilleur contrôle des flux migratoires, qui n’est pas la fermeture, doit être entendue. Aucun peuple européen n’est favorable à l’immigration massive, et on ne fera pas disparaître le sujet en les accusant de xénophobie. »
« Voir au-delà de cette échéance » et du quinquennat plombé d’Emmanuel Macron : c’est ce que font un Juppé et un Védrine. Ça tombe bien, les Français aussi.
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Hidalgo en embuscade. N'est-ce qu'un cauchemar ?
Songe dit mensonge, à ce qu'il paraît. Au lecteur d'en juger.
On ne devrait jamais céder à la tentation. La pile s'étalait mollement dans le bac du kiosquier. Il suffisait de le saisir et d'en verser le prix, certes de plus en plus élevé, mais encore accessible. Et hop ! un exemplaire tout neuf du quotidien Le Monde a fait de nouveau irruption hier soir à la maison.
Et le cauchemar a commencé.
Le journal nous apprend en effet que la maire de Paris a entrepris "de se réconcilier avec de nombreux responsables et réactive ses réseaux pour préparer le scrutin de 2020"[1]. Parmi les contacts figurent bon nombre d'insupportables faux économistes et marxistes de salons, tous les Thomas Porcher, tous les Raphaël Glucksmann.
On disait autrefois du parlement de Westminster qu'il pouvait tout décider sauf de transformer un homme en femme. Et comme on n'arrête pas le progrès nous savons aujourd'hui cette restriction périmée. En démocratie par conséquent tout peut se produire, sans se soucier du vraisemblable.
Réélue en 2020 à la tête de la plus grosse municipalité de l'Hexagone, la mégère devenait la fédératrice des gauches. Agissant dès lors en vue de l'élection présidentielle de 2022, pas besoin de se demander comment elle récupérerait les délires revendicatifs légitimés dans ses récents discours par le chef de l'État lui-même.
Jusqu'à ces derniers temps une réélection d'Anne Hidalgo, la Catastrophique, semblait inimaginable. Or, son retour en grâce est devenu possible.
Car cette reine de la division unifie méthodiquement son camp.
Et en face, et il ne s'agit pas d'un rêve, le bloc de l'opposition municipale se fissure, comme trop souvent à droite. Les petits arrivistes se bousculent au portillon pour obtenir le blanc-seing, le soutien peut-être même l'adoubement du Maître de l'Hexagone et des Horloges.
Et, donc, pour la troisième fois en 20 ans, après la pauvre Panafieu et l'insupportable Kosciusko-Morizet, on décide à l'Élysée.
Nos grands habiles misaient depuis des mois sur un scénario repérable à des kilomètres. La mairesse, comme on appelait naguère les occupantes féminines d'un hôtel de ville, allait nécessairement déguerpir. Honteuse, ridicule, démonétisée, elle partirait bien gentiment. L'opposant désigné pour la remplacer ne pouvait que gagner.
En toute justice, d'ailleurs, les dossiers lamentables de la gestion Hidalgo ne mériteraient qu'une seule conclusion : dehors les incapables, dehors les démagogues, dehors les irresponsables. Faut-il rappeler ici toutes les gifles accumulées… entre les Velib, les Autolib … et cette voie sur berges, certes charmante livrée à la promenade piétonnière, mais fermée sans aucune étude sérieuse d'impact, ce qui ne fit que déplacer la pollution et multiplier les encombrements… sans parler la saleté grandissante de nos rues… des campements illégaux… de la mendicité envahissante des faux réfugiés…
Tout cela n'a cependant pas grand-chose à voir avec les joutes électorales réelles. Dans un débat dégradé par l'omniprésence de la communication, personne ne prendra au sérieux les vrais chiffres, personne ne se préoccupera des bilans financiers désastreux.
L'exaspération des automobilistes, dites-vous ? mais elle ne concerne jamais que 37 % des ménages susceptibles de voter à Paris. Mauvais clivage par conséquent : les artisans, les chauffeurs de taxi, les commerçants, tous ceux que la préférence pour la trottinette exaspère, votent dans les communes de la petite couronne.
À gauche, Hidalgo avait joué son rôle et semé sa pagaille au gré de plusieurs années de Commedia dell'Arte, de cancans, de dénigrements. Elle s'était opposée si violemment à son vieil ami Monsieur Patate alias François Hollande, que celui-ci avait pu déclarer : "Je suis sidéré par sa violence et sa bêtise"[2]. La voici réconciliée avec ce personnage inconsistant mais dont la popularité se regonfle. La voilà qui fait même des risettes à Ségolène Royal. Au sein du sérail socialiste, elle fait figure d'unificatrice. Sa politique en faveur de la bicyclette lui vaut les soutiens les moins avouables. Elle rallie les bobos et les cocos. L’État surendetté ne viendra sûrement pas lui demander véritablement des comptes de sa gestion, ceux d'une passoire financière.[3]
Monstrueusement maladroite dans son action quotidienne elle nous rappelle la vieille remarque d'Anatole France : "la république ne sait pas gouverner mais elle sait se défendre".
Dites-moi qu'il ne s'agit que d'un cauchemar. Dites-moi qu'il fait se réveiller, et réveiller le pays.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. article "Avant la bataille de Paris, Anne Hidalgo cherche la paix des braves"
[2] cf. Le Canard enchaîné du 18 janvier 2017, en réponse à un entretien d'Anne Hidalgo publié par Le Monde le 12 janvier.
[3] cf. article 15 de la Déclaration des Droits de l'Homme et des Citoyens de 1789 : "La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration." -
SPÉCIAL ESPAGNE : MANUEL VALLS AU SEIN D’UNE COALITION DES DROITES
Franck Buleux Metainfos cliquez là
En Andalousie, pour la première fois depuis l’après-franquisme, une coalition de droite dirige la grande région autonome espagnole.
En effet, bien qu’arrivé en tête des voix, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) d’Andalousie au pouvoir depuis 1976 connait un fort recul, tandis que Ciudadanos, parti de centre droit dont fait partie Manuel Valls, connait une forte hausse. Le scrutin est cependant surtout remarqué dans le pays et à l’étranger par la percée du parti Vox, qui fait son entrée au parlement andalou et devient ainsi le premier parti de droite nationale espagnole à obtenir des sièges dans un parlement régional depuis la transition démocratique. Un coup de tonnerre… L’Espagne faisait souvent figure d’exception en matière de percée des droites populistes ou/et identitaires.
Avec respectivement 21 %, 18 % et 11 %, la droite traditionnelle, le Parti populaire (PP) espagnol, en baisse, le centre droit et la droite nationale sont majoritaires en voix comme en sièges, le mode de scrutin étant proportionnel de l’autre côté des Pyrénées, favorisant ainsi le respect du suffrage universel direct et l’union de mouvements.
Toutefois, un problème semble venir de France… Même si celle-ci fait figure de pays précurseur en matière d’union des droites, puisque dès 1983, une coalition RPR-UDF-FN ravissait la ville de Dreux à la gauche, les élites françaises semblent totalement hermétiques à la démocratie, lorsque celle-ci envoie des élus à droite de la droite.
Or, Vox est un parti fondé en 2013 par des déçus des pratiques du Parti populaire, la droite « classique » espagnole. Vox défend la royauté espagnole, l’unité du pays, la famille et souhaite le rattachement de Gibraltar, actuellement sous contrôle britannique. Enfin, Vox plaide pour la fermeture des mosquées fondamentalistes ainsi que l’arrestation et l’expulsion des imams extrémistes, ce qui doit effectivement le rendre extrémiste aux yeux des bien-pensants hexagonaux.
Et le problème est là… Le candidat à la mairie de Barcelone pour le parti de centre droit, Ciudadanos, membre de la coalition des droites andalouses, est l’ancien Premier ministre français, ancien député-maire d’Évry, Manuel Valls.
L’élection du gouvernement andalou incluant les trois partis de droite, il est donc juste de dire que Manuel Valls fait partie d’un mouvement qui s’unit, au moins régionalement, à l’extrême-droite espagnole. En attendant les élections nationales où cette coalition pourrait faire chuter le Premier ministre socialiste ?
Soyez rassurés, Manuel Valls, membre du centre droit espagnol, a vigoureusement dénoncé l’union des droites andalouses. Mais il reste membre du parti de centre droit. En France aussi, nous avons connu des élus de droite qui condamnaient les alliances avec le FN, tout en restant dans leur parti.
Déjà mal placé dans les sondages pour conquérir Barcelone face à la gauche radicale et indépendantiste catalane, Manuel Valls aura besoin de toutes les voix de droite pour l’emporter.
Alors, Manuel Valls est déjà confronté à un dilemme : ravir Barcelone en s’alliant avec toutes les droites ou… revenir en France ?
Ultime solution, si un pays n’importe où dans le monde ne subit pas la poussée de la droite populiste, il se pourrait que le binational Manuel Valls soit intéressé par une troisième nationalité.
Un Manuel au Brésil aurait fait bonne figure, selon la théorie des prénoms, chère à Éric Zemmour mais vous n’y pensez pas…