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  • “La France en est là”…si c’est Bernard-Henry qui le dit!

    allegorie-de-la-france-bis.jpgInvité dimanche du « Grand-Rendez vous » Europe 1-CNews- Les Echos, le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a rappelé qu’il était hors de question de rétablir l’ISF, mais que le gouvernement privilégiait la piste d’un matraquage des classes moyennes qualifiées de «supérieures». Ainsi, l’exécutif renoncerait finalement à la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % des ménages dits les plus aisés, prévue initialement pour 2021. Une mesure imaginée pour calmer la colère des Gilets Jaunes, lesquels seraient sensibles si on l’en croit nos dirigeants,  à ce genre de tour de passe-passe démagogique consistant à toujours taper sur les mêmes. Ils n’ont décidemment rien compris. Le 4 janvier, Ingrid Feuerstein soulignait dans Les Echos qu’ «en décembre, le chef du groupe LREM à l’Assemblée (le super finaud et intelligent) Gilles Le Gendre affirmait qu’à l’exception de l’ISF,  tout le reste peut être sur la table : impôt sur le patrimoine via les successions, ou impôt sur le revenu ». Propos qui ont éveillé l’inquiétude des classes moyennes, au sein desquels M. Macron dispose encore d’un socle électoral, certes bien fragilisé. Ce qui a conduit «le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, lors de son compte-rendu du Conseil des ministres» a essayé de rassurer: « Aujourd’hui il n’y a pas de réflexion en cours sur une modification des droits de succession, sur la fiscalité appliquée aux droits de succession ». Pourtant, précise justement cet article,  «présentée comme telle, la réforme des droits de succession pourrait être compatible avec l’ADN macroniste. Stanislas Guérini (…) désormais patron du parti, y est ouvertement favorable. Dans une interview qui avait fait date, Emmanuel Macron avait exposé au printemps 2016 sa vision de la fiscalité du capital, à une époque où il n’était encore que ministre de l’Economie.  Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer par exemple la taxation sur la succession aux impôts de type ISF.» Or, «si le consentement à l’impôt est fragile en France, il l’est particulièrement concernant les droits de succession , où l’on touche à l’accumulation d’une vie de travail. Une étude récente du Crédoc montre que 87 % des Français souhaitent une diminution de ces droits. Seule une petite minorité (9 %) considère que l’héritage entretient les inégalités de patrimoine.» Ce sont là deux visions du monde, de la société qui s’affrontent. Celles d’un côté des Français,  peuple de terriens, attachés à ses racines, soucieux de transmettre les biens qui ont parfois traversé les générations, voire les siècles, ancrés dans une histoire, un terroir, et de l’autre  les défenseurs macronistes d’un capital hors-sol, liquide, nomade qui a philosophiquement et politiquement leur préférence.

    France d’en bas et France d’en haut dont l’affrontement exacerbé par le jusqu’auboutisme, l’arrogance, les maladresses du régime est illustré de manière très symbolique par les fonds récoltés via une  cagnotte Leetchi par le boxeur Christophe Dettinger, qui avait frappé des policiers le 5 janvier dernier lors d’une manif des Gilets jaunes, lequel s’est finalement rendu à la police. Lancée lundi pour ses futurs frais de justice, « soutenir sa famille et lui montrer la solidarité des gilets jaunes, du vrai peuple français», ladite cagnotte atteignait ce matin , à l’heure où nous écrivons ces lignes, 117.000 euros. Policiers, CRS et gendarmes qui eux, n’ont pas  droit au soutien chaleureux de leur hiérarchie. Ils sont pourtant confrontés quotidiennement à la montée en puissance des violences, à l’ensauvagement, à la tiers-mondisation de la société dont les politiciens qui leur demandent aujourd’hui de gazer et  matraquer des GJ qui leur ressemblent sont les premiers responsables, par idéologie et du fait de leurs lâchetés.

    Hier soir, invité du JT de TF1, Edouard Philippe a pris la posture du bourgeois orléaniste qui tente de se relégitimer en agitant la menace insurrectionnelle, a endossé le costume du politicien garant du parti de l’ordre euromondialiste. Certes,  il n’a pas évoqué cette nuit de la Saint-Sylvestre au cours de laquelle plus d’un millier de véhicules ont été brûlés par des jeunes. Non, il s’est voulu martial pour assurer que les « auteurs d’actes de violences n’aur(aient) jamais le dernier mot». Dans les beaux quartiers des centre-villes nous pouvons  le croire, mais dans les campagnes objet des razzias de bandes de malfaiteurs, dans les banlieues plurielles, les centaines de zones de non droit livrés à la loi des racailles, aux trafics, aux barbus, c’est une autre histoire.

    Nous savons que cet Etat impuissant et veule achète un semblant de paix civile et sociale en refusant de porter vraiment le fer dans la plaie, d’en finir vraiment avec les trafics, l’économie parallèle qui font vivre les cités… .
    Nous connaissons  les consignes données aux policiers d’agir seulement à la marge, mais de ne surtout pas provoquer les jeunes, d’éviter à tout prix la bavure qui pourrait mettre le feu au poudre. Il est tellement plus facile, encore une fois,  de bomber le torse face aux Gaulois! Alors,  notre Premier ministre républicain a égrené ses mesures sécuritaires, approuvées, mais jugées insuffisantes par Laurent Wauquiez (qui milite pour le retour de l'état d’urgence!) : annonce d’une loi durcissant les sanctions contre les «casseurs», création d’un fichier spécial visant à leur interdire l’accès aux manifestations, retour des blindés dans Paris, déploiement de 80 000 policiers pour l’Acte IX des GJ. Vous avez bien lu:  80 000 policiers pour contenir 50 000 manifestants en cas de mobilisation similaire à celle de samedi dernier… du moins si l’on croit les chiffres du bluffeur et jouer de poker-menteur Christophe Castaner.

    Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs dénoncé sur twitter «une ultra-violence qui dévoie la liberté de manifester et souille notre pacte républicain.» Pacte républicain qui consisterait aussi à ne pas souiller la démocratie en écoutant les doléances du peuple. Or, il est curieux, et à vrai dire cela créé même un certain malaise, de voir à quel point les  éléments de langage  utilisés par ce gouvernement  pour diaboliser les Gilets Jaunes sont la décalque de la prose du mari dArielle Domsbale (Arielle c’est du lourd).  Bernard-Henry Lévy a vu ainsi  dans les débordements (bien évidemment condamnables)  de l’Acte VIII de la mobilisation,  non pas la peste brune évoquée par Gérald Darmanin dernièrement , mais «une Nuit des petits couteaux visant le personnel d’un Ministère. Ces Gilets Jaunes-ci devraient revêtir une Cagoule, les choses seraient plus claires. Encore que, même dans les années 30, je ne vois pas de précédent à cette attaque factieuse contre une Maison de la République

    Sur le blogue de BHL,  La Règle du Jeu, un de ses contributeurs réguliers Laurent David Samama résumait  assez bien le jugement de la caste sur le bas peuple en gilet: « France White Trash», «beaufitude désolante», «pancartes et mots d’ordres dégueulasses», «gloubi-boulga incohérent de leurs doléances», «curieuse euphorie destructrice et gueularde», «fièvre populiste d’une foule minoritaire (qui) n’a rien à voir avec l’objectif progressiste» (sic) , «des terriens enracinés jusqu’à l’absurde (sic) , abreuvés de fake news et enclins à l’emploi de solutions radicales…»

    Le problème à notre avis, c’est que BHL, ses clones (et ceux hélas qui s’en inspirent au sommet de l’Etat) ne sont pas pas en phase, sont incapables de comprendre le ressenti, les attentes, les aspirations du pays profond. Dans une allocution prononcée devant la convention nationale du Crif le 18 novembre  dernier , autant dire avant que le  mouvement rentre  dans le  dur, Bernard-Henry Lévy prenait d’ores et déjà au sérieux, accordons lui ce mérite que n’ont pas eu d’autres «intellectuels» ou politiciens du sérail , cette mobilisation des GJ. Un  «agrégat de revendications, chacun sa colère et, pourtant, tous ensemble», notait-il,   « un groupe en fusion», «le groupe par excellence», «un acteur politique majeur et à part entière et son apparition est, presque toujours, le commencement d’un Événement avec majuscule et de longue portée.»

    «Ce mouvement disait-il,  est aussi, à l’évidence, un appel de détresse .Avant de s’intéresser au fait que les Le Pen et Mélenchon y voient une divine surprise, avant de se demander quelle est la proportion de ces protestataires et laissés-pour-compte qui ont voté, ou qui voteront, pour les deux partis de la France populiste, il faut dire ceci. Les Gilets jaunes sont des accidentés de la mondialisation.Et cet appel au secours, ce SOS, il faut impérativement, je dis bien impérativement, et, quelles que soient, encore une fois, les récupérations dont il sera ou est déjà l’objet, l’entendre et le recevoir.C’est le devoir du pouvoir politique et, d’une manière générale, de ceux que l’on appelle les élites, ou les nantis…».

    Mais, poursuivait-il, « Il y a la colère qui élève et il y a la colère qui abaisse.Il y a la colère qui fait que l’on se veut et se sent plus solidaire, plus fraternel, ouvert aux autres – et il y a celle qui vous enferme en vous-même. » Basse colère vous l’aurez compris, qui serait donc celle des GJ car «il arrive au peuple de s’égarer et qu’il convient, dans ce cas, de le sanctionner comme on le ferait pour n’importe quel autre souverain. Mais aussi parce que la démocratie, c’est bien d’autres choses que le seul respect de la voix du peuple majoritairement exprimée.  » Voix du peuple majoritaire qui aujourd’hui n’est plus entendue par la minorité au pouvoir ajouterons nous, et c’est bien là, constate Bruno Gollnisch, le noeud du problème au sein de notre démocratie confisquée! Comment ne pas le voir?

    « Quand on crie à l’Élysée ! ou Macron démission ! poursuit BHL, quand on prétend forcer les grilles du Palais où est censé se situer le lieu de tous les pouvoirs, je crois qu’on joue avec le feu – celui de la mémoire et celui de la langue.La France en est là. Ce mouvement des Gilets jaunes peut, naturellement, bien tourner et contribuer à cette réinvention de la politique et de la citoyenneté dont nous avons si cruellement besoin. Mais il pourrait aussi contribuer au repli de la France sur elle-même, au renoncement à sa propre grandeur et à un endormissement des intelligences qui, le plus souvent, enfante des monstres.» Et  l’auteur de L’idéologie française illustre son propos sur l’évocation d’un monstre disparu, l’écrivain Drieu La Rochelle commentant  en tant que témoin direct la journée d’émeute du 6 février 34…La boucle est bouclée.

    Bref , BHL, résume bien par sa prose les inquiétudes, les crispations, la vision (volontairement?) biaisée des événements qui est celle  de l’oligarchie qui a pris le contrôle de notre pays et auquel le peuple à l’audace de rappeler qu’il existe encore et qu’il espère un autre avenir que celui auquel il est assigné par les élites euromondialistes. C’est en fait très simple à comprendre et la réponse à ce besoin vital de renouveau démocratique n’est certainement pas dans la mobilisation supplémentaire de CRS ou par  la mise sur le tapis d’une énième loi anti casseurs.

    https://gollnisch.com/2019/01/08/la-france-en-est-la-si-cest-bernard-henry-qui-le-dit/

  • Incertitudes

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    par Louis-Joseph Delanglade 

    En ce début d’année, rien n’autorise à penser que le pouvoir a pris la bonne mesure du problème posé par l’existence même du mouvement des gilets jaunes.

    Malgré les mesures chiffrées de décembre, malgré l’ouverture de cahiers de doléances, malgré l’annonce d’une grande concertation, le malaise demeure. L’idée d’une crise de régime poursuit sourdement son chemin. 

    2163813862.jpgCependant, même si le mouvement est susceptible d’avoir des conséquences sur, voire contre, le système, ceux qui pensent pouvoir le récupérer au moins en partie se font sans doute des illusions car il est essentiellement hors système. Les tentatives politiciennes sont grossières (M. Philippot qui dépose l’appellation « gilets jaunes »), ridicules (M. Mélenchon qui croit voir en M. Drouet la réincarnation du terroriste robespierriste de Varennes), ou simplement bien naïves (MM. Jardin ou Lalanne qui sont tentés par l’aventure électorale). Ceux-là n’ont pas compris l’essentiel d’un mouvement dont le surgissement incongru et les manifestations a-politiques sont plutôt le signe d’une réaction salutaire du fameux, mais bien mal en point, « pays réel » et dont le mot d’ordre, pour reprendre la formule de M. Zemmour, serait : « On ne veut pas mourir ! » M. Berger, secrétaire général de la CFDT, ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il déclare sur les ondes de France Inter (6 janvier), que le mouvement est essentiellement « réactionnaire ». 

    Hors système, donc, ce mouvement qui remet en cause le régime de la démocratie dite bien à tort  « représentative », véritable captation de la réalité populaire qui permet à de faux « corps intermédiaires » et autres élites médiatiques et politiques de parler et de penser pour tous les autres sans jamais les consulter vraiment sur les choix civilisationnels et politiques  fondamentaux - ou de ne pas tenir compte de l’avis exprimé, comme ce fut le cas lors du référendum de 2005 (55% de « non » au traité établissant une constitution pour l’Europe), ou même de refuser ouvertement l’idée d’en tenir compte, comme ce M. Guerini (photo)3590873252.jpg, délégué général de La République en marche, qui justifie son hostilité au RIC par le refus de voir les Français décider par exemple de rétablir la peine de mort (BFMTV, 17 décembre). 

    Mais si leur existence est d’abord une remise en cause de cette supercherie, il est cependant évident que les Gilets jaunes ne peuvent apporter au pays la nécessaire re-mise en ordre.  Nous aurons peut-être une crise de régime mais, dans ce cas, l’issue en sera forcément politique et rien ne dit qu’elle soit positive. Aujourd’hui divisées, les « élites républicaines » peuvent se ressouder dans un de ces compromis historiques destinés à permettre la survie du régime, quitte à procéder à un ravalement de façade. Pour l’instant, l’avancée « politique » du mouvement des Gilets jaunes, et elle n’est pas négligeable, est d’avoir fragilisé les certitudes idéologiques du chef de l’Etat, obligé d’admettre explicitement que s’est manifestée une « colère légitime » et peut-être de revenir en conséquence et si peu que ce soit sur son catéchisme euro-libéral. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • 2019 : cette année décisive qui commence

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    Jean-François Touzé,
    délégué national du Parti de la France
    Un pouvoir asphyxié oscillant entre le sauve-qui-peut et la tentation de l'autoritarisme ; un mouvement des Gilets jaunes de plus en erratique écartelé entre l’expression légitime de la colère française, la saine révolte contre les élites autoproclamées, les justes revendications populaires, la reconstitution en mode son et lumière du navrant épisode « sans culottes » au chant de la Carmagnole, la dérive ochlocratique et le simple mais ravageur effet de provocation attisé par les réseaux sociaux, le tout en attente de récupération (Rassemblement national, France insoumise, une extrême gauche très active, voire, on croit rêver, Bernard Tapie) ; une rupture potentiellement dramatique entre de nombreux Français et les forces de l'ordre ; un grand débat démago/piège à gogos, qui ne débouchera sur rien ; un peuple français perdu, déboussolé et contradictoire dans ses refus comme dans ses attentes ; une immigration installée et de plus en plus antagoniste aux valeurs nationales, véritable poudrière susceptible d'exploser à tout moment mais plus encore dans le climat actuel de débordement des éléments de police et de gendarmerie ; un islamisme radical qui sait que le temps joue pour lui, que toute nouvelle marque de décomposition de l'État lui profite et qui attend le bon moment pour agir ; une économie sous tutelle de la dette (désormais 99 % du PIB) et des marchés, un chômage qui ne décroît pas… L’année qui débute risque de n’être ni tranquille ni empreinte de sagesse.
    Faut-il s'en réjouir ? Chacun aura à en juger selon sa propre analyse, les uns se félicitant de toute rupture qui fait bouger les lignes, les autres redoutant un engrenage plus rouge que bleu et blanc.
    Le Système est atteint. Nul ne peut le contester et nous ne pouvons que nous en féliciter. La France s'est réveillée brisant la malédiction de l’engourdissement.
    Pour autant, rien n'indique en l'état que la situation ainsi créée soit susceptible de déboucher sur l’émergence de conditions favorables au surgissement immédiat d'un élan national allant dans le sens du relèvement du Pays.
    Pour que ces conditions soient réunies, il faut bien plus que les rêves de quelques indécrottables irresponsables marginaux rêvant encore, les malheureux, au « coup de force ». Il est nécessaire que s'ajoute au spontanéisme populaire l’existence d'une avant-garde politique déterminée mais agissant dans le cadre des institutions du moment, bien organisée et puissante. Et une incarnation visible et reconnue. Pour le moment le compte n'y est pas. Tout au moins, il n'est pas dans notre camp. Pas encore…
    Dans ces conditions, l'actuelle agitation risque soit de profiter aux partis d’opposition établis (RN, FI), ce qui, dans le meilleur des cas ne changerait à peu près rien, dans le pire serait à terme dévastateur, soit de conduire rapidement au chaos. On notera que depuis trois semaines les mobilisations les plus importantes et les plus véhémentes ont lieu dans les villes de forte tradition anarcho-syndicaliste comme
    Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rouen ou, dans une moindre mesure Marseille. Rien n'est joué pourtant. Le Système, déçu par Macron, va allumer les contre-feux institutionnels et parallèles pour trouver une alternative. Cela prendra un moment. Pas nécessairement beaucoup de temps. Mettons à profit ce délai relatif pour nous organiser, nous renforcer, nous imposer et préparer les échéances cruciales qui vont venir.
    Le modèle constant, assumé et revendiqué de Macron, c'est De Gaulle, l'Histoire, la dramaturgie et l'uniforme en moins, la fougue juvénile et la passion des selfies exotiques en plus. Pour le premier, le peuple français se confond avec une foule haineuse. Pour son lointain prédécesseur nos compatriotes étaient des vaux. Rien de nouveau sous triste soleil du régime.
    En 1968, profitant de la lassitude des Français devant l’émeute, de leur peur grandissante et de leur inquiétude du manque d’essence à l'approche des vacances, De Gaulle avait su rétablir la situation. Un an plus tard, les Français – et le Système qui avait choisi son successeur — lui signifiaient que le temps du départ était venu et le licenciaient.
    Macron pourrait bien ainsi inaugurer le quinquennat de deux ans et des poussières. Soyons prêts pour ce rendez-vous décisif avec la Nation. Ce moment de vérité approche.
    Il est plus que temps de faire savoir au Pays que Carl Lang et le Parti de la France sont prêts à répondre à son espérance.
    C'est à ce travail et à la préparation d'un inévitable retour aux urnes rapide, et à cela seulement, que nous devons nous atteler tout au long de ces prochains mois. Tout le reste n'est que perte de temps, chemins de traverse qui ne mènent qu'à l'impasse.
    Bonne année malgré tout ! Confiance et ardeur !
  • Le grand débat ? Et si c’était trop tard ?

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    Il n’a pas encore commencé que les sondages déjà nous plombent : le grand débat, c’est foutu ! Personne n’y croit plus !

    Je me méfie terriblement des sondages auxquels on fait dire ce que l’on veut bien. Chacun le sait, les sondages, c’est exactement comme les référendums : tout dépend de la façon dont on pose la question. J’ai eu la faiblesse de répondre, un jour, à un raseur de Médiamétrie qui m’interrogeait sur mes lectures et mes émissions préférées. Le croirez-vous ? Rien de ce que j’aime et qui m’intéresse ne figurait dans son questionnaire. Et il avait, m’assurait-il, « interdiction d’en sortir » !

    Qu’importe, on prépare le grand débat qui devrait faire rendre les ronds-points à la circulation et rentrer les gilets jaunes à la maison. Chantal Jouanno, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, a été affectée à la tâche. Présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), elle confiait, dimanche, au JDD, les modalités d’organisation de son nouveau job. Et le coût de la plaisanterie…

    « Pour l’instant, nous avons une enveloppe de 4 millions d’euros pour la mise en place du dispositif », dit-elle, reconnaissant qu’il est bien « difficile de chiffrer un débat d’une telle ampleur ». Avec cette certitude, toutefois : « Il sera ressenti comme une opération coûteuse si on ne fait rien des résultats. » Monsieur de Lapalisse n’aurait pas dit mieux.

    Donc, des réunions d’initiative locale feront remonter les résultats vers une plate-forme numérique et « plein d’outils pour éviter que quelqu’un ne récupère le débat ». Bien sûr, « il y aura forcément des réunions ou des initiatives partisanes, mais la méthode retenue nous protège. La consultation passe en effet par cinq ou six canaux différents », dit-elle. C’est « ce pluralisme [qui] rendra impossible le noyautage de l’ensemble ». Acceptons-en l’augure…

    Toutefois, quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, comme aurait dit Coluche, notamment dans les nouveaux bars à saucisses des ronds-points, on peut se sentir inquiet. Je sais bien que je vais encore fâcher les « giletjaunolâtres », mais force est de constater que c’est, dans ma région, la foire aux slogans débiles et la surenchère dans l’appel au meurtre !

    D’où la question qui figure en haut de cette page : et si c’était trop tard ?

    Car, à l’évidence, il y a des tas de gens qui n’ont aucune envie de débattre. Pas l’habitude, déjà. Pas les mots, sans doute. Pas d’idées précises, pour finir. Ils veulent « que ça change », un point, c’est tout. Comment ? Pour faire quoi ? Pour mettre qui ou quoi à la place ?

    Les thèmes officiellement retenus pour articuler les débats sont : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté (dont l’immigration), l’organisation de l’État et des services publics. Mais, assure Chantal Jouanno, « vous êtes libres d’ajouter autre chose parce que ces quatre thèmes ne sont pas exclusifs ». À condition, toutefois, là encore, que cela ne vienne pas « détricoter » les mesures prises par le gouvernement depuis son arrivée. Ce qu’on appelle une question fermée, en somme…

    Pour beaucoup, la revendication est simple. Pas besoin de tergiverser, elle s’écrit en deux mots : « Des sous ! » Par n’importe quel moyen. C’est basique. Concis.

    Cette frange-là (si minime soit-elle) est radicale. Elle est influençable, manipulable, ce qui la rend dangereuse et, surtout, inaccessible à la réflexion. C’est elle qui appelle au meurtre des élus ou de la police, elle qui les prend pour cible.

    La députée LREM de Vendée, Patricia Gallerneau, a été emmurée avec sa famille dans la nuit de samedi à dimanche. Celle de l’Aude, Mireille Robert, a vu débarquer sur son terrain « quarante hommes casqués et cagoulés ». D’autres ont reçu des menaces de mort par courrier…

    Pensez-vous que cette frange radicale s’accommodera d’un débat ?

    Marie Delarue

    http://www.bvoltaire.fr/le-grand-debat-et-si-cetait-trop-tard/

  • Le mondialisme du pacte de Marrakech

    Le mondialisme du pacte de Marrakech

    De Paul-Marie Coûteaux dans La Nef à propos du pacte de Marrakech :

    Pour ses partisans, ce texte (présenté par l’Assemblée Générale de l’ONU, un des organes importants mais non décisionnels de l’organisation universelle) ne fait que donner un cadre aux migrations, sans caractère contraignant. C’est ainsi qu’il fut présenté par tous les grands médias français, ce qui est un double mensonge : d’abord les États signataires « s’engagent » (le mot est utilisé 29 fois) et, si aucune des dispositions n’entre directement dans le droit positif des nations, cet « engagement » sera très vite invoqué par les juridictions pour créer ipso facto du droit positif – on peut faire confiance à nos juges pour créer une jurisprudence plus « ouverte » encore. Par ailleurs, il est faux que ce texte se borne à « poser un cadre » puisque lesdits engagements portent sur des points très précis, par exemple l’obtention des permis de travail, les facilités d’envoi de mandats internationaux, les modalités d’obtention de visas, ou du regroupement familial, etc.

    Le plus grave est dans la philosophie même du texte puisque la migration, jusqu’à présent considérée, du moins dans les discours officiels, comme résultant de situations de détresse, par exemple pour ceux qui fuient la guerre, devient tout à coup un bienfait ; il est même écrit noir sur blanc que « les migrations constituent un facteur de prospérité, d’innovation et de développement » ! Tournant historique, puisqu’on passe d’un désordre dont il fallait s’accommoder à un atout que les gouvernements s’engagent à favoriser, quitte à nier que les nations et les civilisations aient à protéger leur cohérence propre, un « intérieur » et un « extérieur », une logique, des traditions, une culture à quoi, en bout de course, l’universel mélange deviendrait préférable : voilà au moins la question de fond posée.

    Souhaitable, l’immigration l’est peut-être pour certains pays pauvres – encore que la fuite de leurs jeunes les prive d’une précieuse richesse. Mais elle l’est surtout pour le plus conquérant, l’islam, ce que confirme l’activisme musulman à l’origine du texte. Nous sommes ici dans ce que Jean-Frédéric Poisson expose dans un excellent livre L’islam à la Conquête de l’Occident (Éditions du Rocher, 2018). Mais il est plus étonnant qu’il soit jugé souhaitable par plusieurs pays du nord – même si dix pays de l’UE ont refusé de le signer, à l’instar de l’Australie, du Brésil, d’Israël ou des États-Unis.

    Plus étonnante encore la bruyante approbation qu’a formulée le 16 décembre, depuis la place Saint-Pierre, l’actuel pape. De deux choses l’une : soit Rome ne considère plus que l’Europe est d’essence chrétienne, et l’on comprendrait alors qu’une forte migration musulmane lui soit indifférente ; soit elle considère qu’elle l’est toujours et cette approbation devient incompréhensible. Mais il y a plus grave : le Vatican détruit ici sa propre tradition politique, qui se conjugua toujours avec ce que la Bible nomme « la famille des nations », maintes fois illustrée au cours de son histoire – et jusqu’aux papes précédents Benoît et Jean-Paul (voir le discours de ce dernier devant l’UNESCO en 1980). En logique, le Vatican abandonne même l’idée de Cité, qui fut pourtant au fondement de la civilisation européenne, en principe chrétienne, depuis la Grèce et Rome – jusqu’à la philosophie politique de la Bible elle-même (car il y en a une, et c’est ce qui donne à l’Église sa part dans les débats politiques) qui institue en figure de l’équilibre juste le roi David, celui qui, justement, borne son État, refuse l’expansion perpétuelle et accepte la diversité politique.

    Le mondialisme du pacte de Marrakech

    Faut-il d’ailleurs rappeler que, dès ses premières pages, la Bible montre que le Créateur, alarmé de ce que les hommes veuillent s’unir pour ériger, à Babylone, une tour si haute qu’elle atteindra le Ciel et fera de l’humanité l’égale de Dieu, leur envoie les langues pour les diviser – détruisant ainsi la prétentieuse tour universelle ? La pluralité des langues est ici la garantie d’une diversité qui est au principe de toute la Création – ce en quoi la chrétienté est fille du platonisme, qui postule que les choses comme les êtres ont une essence et que celles-ci sont irréductibles les unes aux autres.

    Au reste, la philosophie du mélange, que le formidable mondialisme de Marrakech (où fut déjà créé, en 1993, l’OMC…) propose comme horizon à l’humanité « en marche », repose toujours sur une impasse pratique, à moins qu’elle ne se réduise à la fusion universelle des peuples et des cultures, c’est-à-dire à leur destruction. Mélangez un pot de moutarde et un port de confiture, vous n’aurez plus ni moutarde ni confiture ; ajoutez n’importe quelle sauce, salée ou sucrée, et si possible les deux, vous n’aurez rien – ou Rien, le nihilisme étant sans doute le ressors ultime de l’actuelle obsession mélangiste que les Modernes, oubliant tout, mènent jusqu’à l’absurde, souvent consciemment. Pourquoi vouloir anéantir l’Église dans cette course folle ?

    Débat énorme, enfin ouvert avec une effrayante clarté. Il traverse toutes les nations et tous les continents, vient de priver le gouvernement belge de sa majorité (notons la grande manifestation qui eut lieu à Bruxelles ce même 16 décembre contre le bientôt très célèbre « Pacte mondial »), et inspira même à M. Macron une étourderie de plus : quelques heures après sa signature, il annonça sur le sujet l’ouverture d’un débat national, incohérence que résolut le surlendemain son Premier ministre en assurant qu’il n’en était pas question. Il ne fait pourtant que s’ouvrir, et n’a pas fini de s’amplifier.

    https://www.lesalonbeige.fr/le-mondialisme-du-pacte-de-marrakech/

  • UNE SEULE SOLUTION : LA DISSOLUTION

    Et non pas la Révolution.

    Le Président n’est plus légitime et ne l’a d’ailleurs jamais été, élu à la suite d’un coup d’état de cabinet noir (merci Jean-Pierre Jouyet) et par une habile manipulation des sondeurs.

    Ce n’est plus de la mauvaise humeur, c’est de l’insurrection. Or on n’arrête pas une révolution sauf par les urnes.

    Tout le monde sait bien que le Grand Débat sera verrouillé et que tout cela sera évidemment du pipeau, comme le sont d’ailleurs en grande partie les mesurettes du premier janvier (https://metainfos.fr/2019/01/02/macron-ou-les-voeux-de-pinocchio/)

    Comment éviter la décomposition de la police républicaine allant au corps à corps tous les jours de manière de plus en plus radicale et même semble-t-il raciste, le policier de Toulon ?

    Le quinquennat, on ne le dira jamais assez, a complètement changé la donne établie par de Gaulle en 1958. Le président de la République ne peut plus s’élever au dessus des contingences de la politique au jour le jour. Il devient personnellement comptable devant la nation de l’ensemble de la politique de son gouvernement.

    Changer de premier ministre ne changerait rien si ce n’est donner l’impression d’une manière peu élégante de se débarrasser de son incompétence sur un bouc émissaire. Faire comme si de rien n’était c’est-à-dire refuser de reconnaître que les choix politiques opérés ne donnent en réalité aucun résultat tangible sur le terrain économique, pourtant privilégié et espérer tous les jours une embellie économique devenu totalement improbable par la décomposition sociologique et géographique des territoires, c’est menacer maintenant la République.

    L’espérance d’un miracle, d’un sursaut français par une grande manif a la De Gaulle c’est vouloir aussi monter les Français les uns contre les autres. C’est déjà assez et c’est surtout une méthode relativement risquée de gestion du temps politique, dont on voit pas où en serait l’efficacité.

    Reste donc la seule solution raisonnable: la dissolution de l’Assemblée nationale. Cela peut très bien se vendre au peuple : « J’ai compris votre message et j’en tire les conséquences. Je vous demande de me renouveler solennellement votre confiance en élisant une majorité sur un programme que je vais vous présenter pour les années qui viennent. » Naturellement, En Marche sera battu et cohabitera mais qui sait pour être triomphalement réélu en 2022. Le peuple français est grognard et versatile. Ne jamais oublier qu’en avril 1944, il applaudissait le maréchal Pétain au balcon de l’Hôtel de Ville de Paris (https://www.medias-presse.info/images-darchives-le-marechal-petain-acclame-par-les-parisiens-27-avril-1944/96262/) pour l’arrêter exactement un après au poste frontière de Vallorbe (https://fr.wikipedia.org/wiki/Arrestation_du_mar%C3%A9chal_P%C3%A9tain).

    Que craint-on ? L’annonce de la dissolution stoppera net les manifestations et le processus de violence en cours. Oui, c’est vrai certains ne mangeront plus à la gamelle. Ils iront pointer au Pôle Emploi bientôt. A chacun son tour. Que mérite un Griveaux sinon qu’il disparaisse de la scène publique au plus vite ?

    Certes, s’il décide de dissoudre, Macron ne fera pas à ses oppositions (RN et FI) le cadeau d’une réforme institutionnelle instaurant une proportionnelle, même relative à moins de légiférer exceptionnellement car il s’agit de la constitution par ordonnances. Le résultat le plus probable sera donc le retour de l’ancienne droite aux affaires mais dans leur décomposition actuelle, la gauche comme la droite française » ne pèsent plus rien.

    Des analystes sont d’ailleurs déjà vraisemblablement à l’œuvre dans les cabinets du pouvoir et les états-majors des partis, croisant des tableaux et des cartes pour tenter d’imaginer les résultats électoraux.

    Le FN, la FI, des intellectuels comme Luc Ferry semblent en tout cas souhaiter cette dissolution. Certains Gilets Jaunes se sont prononcé aussi pour cette solution. Ils parviendront à présenter des candidats que ce soit sous une ou plusieurs étiquettes, qu’importe !  Alain Juppé et Xavier Bertrand attendent leur heure dans l’ombre.

    Mais on sent bien que Macron est immature politiquement caril pourrait penser à la Mitterrand qu’une cure de cohabitation pourrait lui permettre de se représenter en 2022, surtout s’il doit supporter pendant trois ans une droite très autoritaire. Il pourrait alors même se présenter comme un « centriste » et un « modéré », ce qu’il n’est évidemment pas. C’est un extrémiste : un extrémiste libéral.

    Seule la dissolution permettra d’instaurer une « respiration démocratique » dans le quinquennat, cette abomination concoctée par Chirac et Jospin. Sinon, ce sera le chaos et la police ne tiendra pas.La crise politique actuelle est en effet beaucoup plus grave que celles de 1968 et de 1997.

    La seule solution institutionnelle est la dissolution de l’Assemblée Nationale. La seule solution est la dissolution, que la majorité actuelle soit renouvelée ou qu’une autre majorité sorte des urnes.

    Qu’attend-on ?

    Nous l’avons déjà écrit une élection coûte cher mais par chance, nous pouvons coupler ses législatives avec l’élection européenne, le même jour, laissant d’ailleurs six mois pour la campagne.

    Qu’attendons-nous ?

    https://www.mesopinions.com/petition/politique/motion-dissolution-assemblee-nationale-seule-solution/53702

    Via https://metainfos.fr/2019/01/06/une-seule-solution-la-dissolution/

  • Métainfos, un nouveau dans la galaxie non-conformiste

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    Il y a quelques semaines, nous vous faisions part de la regrettable disparition du site Métamag cliquez là. Celle-ci témoignait de la difficulté d'entretenir par les réseaux militants dissidents un site quotidien de qualité. Beaucoup ignorent le travail que représente une telle entreprise. Nous en savons quelque chose...

    Mais, heureusement, il en faut plus que cela pour décourager les bonnes volontés. Et, grâce à la ténacité de quelques rédacteurs de Métamag regroupés autour de notre camarade Michel Lhomme, un nouveau site vient de naître.

    L'esprit est le même et il s'intitule Métainfos. Vous pouvez le consulter en cliquant ici

    S.N.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Quand agitation et discours officiels se rejoignent

    6a00d8341c715453ef022ad3cbf85c200b-320wi.jpgL'acte VIII des gilets jaunes a sans doute montré qu'un retour de flamme peut se produire. Peu importe le fléchissement, ininterrompu de semaine en semaine, depuis le pic de 382 000, annoncé le 17 novembre, lors des premiers défilés. Ce 5 janvier, toujours en ne se basant que sur les chiffrages du ministère de l'Intérieur ce mouvement informel est remonté, de 32 000 manifestants le samedi précédent à 50 000, dont 3 500 à Paris et pas mal d'incidents spectaculaires. Comme dans le sketch de Robert Lamoureux, oublié des jeunes générations, mais combien subtil et élégant, le canard reste donc toujours vivant.

    En fait, il vient de plus loin qu'on pourrait croire. Pour comprendre, en effet, la marche des événements, on gagne toujours à solliciter la chronologie. Ainsi le discours de Macron du 10 décembre nous a montré Jupiter commençant à se déballonner. Il condamne certaines violences jugées inadmissibles. Mais il donne raison sur le principe à pas mal des 42 revendications fabriquées par les équipes mélenchonistes et cégétistes à l'usage des Gilets jaunes.

    Or, ce retournement doit être compris comme l'aboutissement d'une démarche esquissée dès le mois de septembre.

    Bien avant l'agitation anarchique, développée à partir de novembre sur les réseaux sociaux, c'est le 13 septembre, que le chef de l'État lui-même avait cru pouvoir lancer un prétendu plan pauvreté en direction des 9 millions de Français les moins fortunés.

    Il s'agissait, dans l'esprit des communicants vaseux de l'Élysée, de corriger l'image de président des riches. Celle-ci lui colle à la peau et, quoiqu’il cherche à faire pour s'en débarrasser, elle l'accompagnera éventuellement jusqu'à la fin de son mandat, fixée en principe en 2022, sauf accident de parcours.

    À cette date rappelons aussi que, disposant d'une majorité confortable au sein de l'assemblée, les 309 députés sur 577 qui avaient été élus en 2017 sous l'enseigne de La République en marche, avec 6,4 millions de voix soit 28 % des suffrages exprimés, seront également soumis à réélection.

    Entre-temps, l'échéance électorale de mai 2019 pour élire le Parlement européen menace elle aussi de faire tanguer le pouvoir.

    Urgence par conséquent de rectifier le tir.

    C'est ainsi en qualité de délégué général du parti que, dès le lendemain du plan présidentiel et gouvernemental, le 14 septembre, Christophe Castaner, alors ministre des relations avec le parlement, imagina opportun de lancer le sujet d'une compensation de l'amputation de l'ISF, transformé en IFI, au gré d'un "débat sans tabou"sur une hausse des droits de succession.

    Il brûlait les étapes. Cette maladresse s'exposa très vite, 3 jours plus tard, à un désaveu du Maître des Horloges.

    N'empêche que la machine démagogique égalitaire était lancée depuis 48 heures. Et, le 15 septembre, l'artillerie de l'éditorial du Monde intervenait. Le texte était signé par l'inévitable Françoise Fressoz, toujours disponible quand il s'agit d'énoncer une sottise comme s'il s'agissait d'une nécessité civique. Et de développer par conséquent, sous l'apparence de fausse objectivité qu'adopte toujours son journal l'avertissement selon lequel "à l’approche des élections européennes, dominées en Europe comme en France par l’affrontement entre progressistes et populistes, le président de la République ne peut se laisser enfermer dans l’image du candidat des riches, porte-parole de la seule droite libérale. Il lui faut d’urgence réarmer idéologiquement le macronisme en se souvenant de l’apport que lui a fourni une partie de la gauche, au moment de la campagne présidentielle."

    Relançant ce mécanisme fiscaliste, le cénacle Terra Nova, qu'on n'entendait plus et dont on espérait être débarrassé, lançait l'idée d'augmenter de 25 % la taxation des héritages.

    Cette proposition se veut représentative de la justice fiscale. Elle méprise superbement l'opinion publique réelle au sein de laquelle 82 % des Français jugent les droits de succession illégitimes.

    Or, l'État central parisien applique déjà aux grosses successions le taux marginal le plus élevé d'Europe en les taxant à 45 %. La crainte de cette guillotine fiscale produit, en fait, dès maintenant plus d'exilés fiscaux que l'ISF.

    Peu importe à nos réformateurs que les services théoriquement compétents de Bercy, accaparés par le passage au prélèvement à la source, s'avouent actuellement incapables d'une étude d'impact : il suffit que les économistes bien en cours, tel Jean Pisani-Ferry, "venu des rangs de la gauche, ait fermement plaidé pour que la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune sur les revenus financiers s’accompagne d’un relèvement"du taux marginal des droits de successions. La cause est entendue auprès de ces milieux, bien habillés et bien nourris, propres sur eux, vivant confortablement d'argent public, souvent depuis des générations.

    Dire que la république jacobine reste seule à tenir son discours égalitaire relève d'ailleurs de l'injustice. Cela revient à faire fi des réussites les plus exemplaires : d'abord celle de Cuba où, depuis 1959, tous les locataires sont devenus propriétaires de leurs appartements sans disposer du droit de le vendre. Ce pays n'est pas demeuré isolé. Son expérience a bénéficié par la suite au Venezuela de Chavez puis Maduro, mais aussi au Zimbabwe, au Nicaragua, et pendant quelques années, de 1983 à 1987, au Burkina Faso de Sankara. Seule la Corée du Nord semble donner des signes de fléchissement.

    JG Malliarakis

    https://www.insolent.fr/

  • Que de bobards sur le prélèvement à la source !

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    Elle s’appelle Cendra Motin, c’est une « bleue » en politique chargée, par LREM, de monter au créneau pour défendre le prélèvement à la source – le PAS, comme on doit dire maintenant.

    Elle le fait avec passion, voire virulence, et avec ce perpétuel sourire narquois qui ne sourit pas mais semble dire à ses interlocuteurs « pauvres idiots ». Sur la forme, elle me rappelle Ségolène.

    Et comme Ségolène, elle est capable de débiter les pires âneries « avec une assurance de commissaire », comme le disait ma chère tante Marie-Jeanne.

    C’est ainsi qu’elle nous explique que grâce au PAS, chaque contribuable pourra « coller au mieux de la réalité de ses revenus nets » en signalant tout changement dans sa situation personnelle et redemander le calcul de son taux de prélèvement en cours d’année.

    Cependant :
    – Ce système a toujours existé dans la fiscalité française : chaque contribuable pouvait moduler ses prélèvements mensuels ou ses tiers provisionnels, de sa propre initiative (en contribuable responsable), dès lors qu’il estimait (à la hausse comme à la baisse) que ses revenus allaient être modifiés, donc son impôt.
    – D’un point de vue administratif, imagine-t-on la complexité de tels ajustements en cours d’année pour le gestionnaire de paye qui devra modifier les taux, régulariser, recalculer, quand on sait déjà l’énorme surcharge de travail comptable que cette « réforme » va générer et que plus de 30.000 TPE/PME/PMI ne sont absolument pas prêtes ?

    À la question de savoir si ce transfert aux employeurs du calcul et de la collecte de l’impôt (comme c’est le cas, déjà, pour la TVA) va se traduire par des réductions d’effectifs dans l’administration, elle répond que non, car il faudra bien des « personnels » plus spécialisés pour assurer le contrôle de l’impôt et assister les contribuables. On croit rêver…

    Cette dame affirme même que le PAS aura un effet psychologique très positif pour le contribuable qui réglera son impôt par douzième et non par dixième, d’où une amélioration significative du pouvoir d’achat immédiat ! Là on ne rêve plus, on plane…

    Et que dire du cas des travailleurs indépendants dont les revenus peuvent être très variables d’une année à l’autre et qui se verront ponctionner (par prélèvement direct sur leur compte bancaire), le 15 de chaque mois, un impôt provisionnel calculé sur n-1 qui ne pourra être régularisé qu’une fois les revenus de n déterminés, soit en avril n+1 ! Gare à celles et ceux dont les revenus augmenteront notablement ! En fait, on transpose à l’impôt sur le revenu le même mode de calcul que celui du RSI avec les « paniques » que l’on connaît : cela concerne environ trois millions de contribuables.

    La « vraie vérité », dans cette affaire, c’est que cela s’inscrit dans la politique globale de transfert des fonctions régaliennes de l’État au secteur privé pour alléger les coûts et accélérer les rentrées fiscales, un point c’est tout.

    Quant à l’argument qui consiste à dire « tous les autres pays procèdent ainsi », il est complètement fallacieux car aucun pays au monde n’a, à ma connaissance, un droit fiscal aussi complexe que le nôtre !

    Ce n’est pas parce que les Américains boivent du Coca-Cola et que les Chinois mangent des nids d’hirondelles que tout le monde devrait en faire autant ! Et, enfin, pour paraphraser une pub célèbre, instaurer maintenant une telle réforme, « c’est pas le moment ». Malheureusement, c’est trop tard…

    Patrick Robert

    http://www.bvoltaire.fr/que-de-bobards-sur-le-prelevement-a-la-source/