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  • On ne bâtit rien sur des mensonges

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    Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe se piquent de rétablir la vérité et de bannir les mensonges. Leurs propres paroles, leurs omissions, les angles morts de leurs politiques et même les mesures qu’ils annoncent révèlent pourtant une manière singulière de concevoir la vérité. 

    En présentant ses vœux aux Français, le président de la République a tellement insisté sur ce qui n’est qu’un truisme que l’on peut se demander si ce n’est pas « la poule qui a fait l’œuf qui chante ». Il s’agit là, pour lui, d’une idée récurrente qui l’a conduit, entre autres, à la fameuse loi sur les « fake news¹ ». Car, pour répondre à la lancinante question de Pilate, « qu’est-ce que la vérité ? », il faut désormais se référer au George Orwell de 1984.

    Vérité et mensonge sur la responsabilité du Gouvernement

    Comme chacun le sait, la révolte des Gilets jaunes a explosé avec la mise en place d’une nouvelle taxe sur les carburants. Le gouvernement ne pouvait pas faire autrement que de mettre cette taxe en vigueur puisque ce sont les Français qui, par leur mode de vie, par leur recours insensé à la voiture pour se déplacer, par leur choix d’aller habiter loin de leur lieu de travail et des écoles de leurs enfants dans des zone où les transports en commun ont été supprimés faute de rentabilité, sont responsables de la pollution qui s’ensuit et donc du réchauffement climatique.

    Si les impôts ne sont pas suffisants pour couvrir les dépenses c’est parce que les grands groupes multinationaux, les artistes, les sportifs et les patrons qui gagnent en un an ce que les représentants des classes moyennes ne gagneront pas pendant toute leur vie, ne payent pas suffisamment d’impôts en France. Le Pouvoir exécutif actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales (nationales et internationales) qu’il n’a fait qu’accentuer et dont ses représentants, les députés et les sénateurs bénéficient aussi.

    Si Monsieur Philippe, à son corps défendant, a dû céder sur certaines revendications qui ont fait boule de neige et mettent à mal le budget prévisionnel, c’est parce que le mouvement de révolte, non encadré par des syndicats qui ne représentent plus grand-chose, n’a pas pourri aussi vite qu’on pouvait l’espérer. Pourtant, on n’avait pas lésiné sur les mises en garde médiatiques, l’emploi des gaz lacrymogènes, les gardes à vue et les condamnations en comparution immédiate.

    Les membres du gouvernement, trop intelligents, trop subtils, ne sont pas responsables du fait que ce peuple de Gaulois est réfractaire au progrès et aux réformes, bref au changement.

    Vérité ou mensonge sur l’état de l’économie

    Les rentrées fiscales prévues par le Gouvernement ont été calculées avec un taux de croissance de 1,7 % en 2018 et en 2019, pour être approuvées par la Commission européenne. Que la Banque de France ait constaté, dans ses études de conjoncture que la croissance réelle, pendant les trois premiers trimestres de 2018, soit d’à peine 0,7 %, ce n’est pas grave car si l’économie française connaît un passage à vide, c’est la responsabilité des Gilets jaunes qui ont empêché les citoyens d’aller acheter des produits venus de Chine, pour fêter dignement la fin de l’année. Qu’importe que le déficit public estimé pour l’exécution du budget reste attendu à 86,7 milliards d’euros alors que celui enregistré sur les neuf premiers mois était déjà de 104,9 milliards ?

    Le Pouvoir actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales qu’il n’a fait qu’accentuer !

    « Tout va très bien, Monsieur le petit marquis » : le marché de l’automobile s’est bien comporté en 2018, tiré notamment par les ventes de voitures françaises. Pensez donc, si la croissance du nombre de voitures neuves vendues s’établit à 2,97 %, c’est grâce au groupe Peugeot dont les ventes ont bondi de plus de 13,3 %. Qu’importe que cette augmentation provienne des voitures Opel/Vauxhall, qui n’y sont comptabilisées que depuis la mi-2017 ? Ne parlons donc pas de Renault qui, avant même que n’éclate l’affaire Carlos Ghosn, n’avait vu ses ventes augmenter que de 2,48% (moins bien que l’ensemble du marché). Quant aux ventes du mois de décembre, il est trop tôt pour tirer les conclusions d’une chute de près de 20% ; n’en parlons pas.

    Il ne convient pas non plus d’évoquer ici la question de la réforme des retraites puisque notre régime par répartition attribue des droits en fonction des cotisations vieillesse des actifs du moment et ne permet en rien de préparer sa propre retraite future. Un euro cotisé ne peut donc pas donner en tout temps le même montant de droit à la retraite. Comme le disait Alfred Sauvy, « nous ne préparons pas nos retraites par nos cotisations mais par nos enfants ». Pas grave, dit-on, puisque les migrants viendront travailler en lieux et places des enfants que les Français n’ont pas eus. Il faudra d’ici là qu’ils deviennent plus productifs car force est de constater qu’aujourd’hui le taux de chômage est de 9,1 % pour les natifs, contre 20 % pour les néo-migrants et 23 % pour ceux de la deuxième génération.

    Vérité et mensonge sur la démocratie

    Comme chacun le sait, dans un système démocratique la loi est l’émanation de la volonté du peuple qui la vote par ses représentants. C’est d’ailleurs à cela que servent les élections législatives qui reviennent tous les cinq ans. Mais, outre le fait que de nombreuses lois ne sont que la transposition de règlements venant de Bruxelles, les députés ne représentent plus le peuple. Élus dans la foulée des élections présidentielles et pour la même durée de mandat que le président, ils font campagne, non pour représenter le peuple, mais pour donner une majorité au président et mettre ainsi dans ses mains, à côté du pouvoir exécutif, la réalité du pouvoir législatif. Les députés sont donc devenus les véritables missi dominici du chef de l’État et si l’un d’entre eux ose ne pas voter les lois proposées par celui-là, il est exclu du groupe parlementaire présidentiel et n’aura donc plus les moyens financiers de briguer un nouveau mandat. D’ailleurs, le président du groupe parlementaire présidentiel, en bon pédagogue, est chargé de veiller à ce que tous les députés utilisent les mêmes « éléments de langage ».

    On feint de continuer à croire que, par ses représentants, le peuple consent à l’impôt. Mais c’est oublier que plus de la moitié des électeurs ne payent pas d’impôt direct et que les plus fortunés savent qu’ils peuvent compter sur la complexité des lois fiscales préparées par les hauts fonctionnaires de Bercy pour trouver, avec l’aide des cabinets d’avocats internationaux, les moyens d’éviter la spoliation. Pourtant le montant des impôts directs perçus augmentent. Mais c’est un nombre de plus en plus restreint – les plus productifs mais aussi les moins représentés – qui supportent une facture toujours plus lourde.

    Il était important qu’en présentant ses vœux aux Français, le président leur dise que « l’on ne bâtit rien sur des mensonges ». Car, si l’on regarde le passé de la Cinquième République, on constate que le mensonge a été omniprésent et qu’elle s’est pourtant maintenue. Mais pour cela, avec l’aide du Conseil constitutionnel, elle a souvent changé le sens des mots : le mariage n’est plus, comme il l’a été pendant des millénaires, l’union d’un homme et d’une femme mais le contrat passé entre des individus qui s’aiment ! Il semblerait désormais que ce que l’on appelait autrefois un « régime policier » s’appelle maintenant un « État de droit »… et ainsi de suite. N’est-ce pas ce changement-là que les Français attendent ? Alexis de Tocqueville avait raison quand il disait, en regardant le fonctionnement de la démocratie en Amérique : « l’omnipotence de la majorité, en même temps qu’elle favorise le despotisme légal du législateur, favorise aussi l’arbitraire du magistrat. La majorité étant maîtresse absolue de faire la loi et d’en surveiller l’exécution, ayant un égal contrôle sur les gouvernants et les gouvernés, regarde les fonctionnaires publics comme ses agents passifs, et se repose volontiers sur eux du soin de servir leur dessein ».

    Sans ce changement fondamental, on ne peut que constater avec le général de Villiers que « l’État n’est plus au service de la Nation, c’est la Nation qui est au service de l’État ». Comment, dans ces conditions rétablir la confiance nécessaire qui doit exister entre les dirigeants et les dirigés ? Cela ne peut se faire par le mensonge. 

    1. Ce type de mensonge est désigné par une expression qui n’appartient pas à la langue française… ni à sa culture ? 

    François Reloujac

    Journaliste, spécialiste des questions économiques

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/28/on-ne-batit-rien-sur-des-mensonges-6124519.html

  • Djihadistes – Ils reviennent !, par Etienne Defay

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    130 djihadistes français vont être rapatriés en France dans les semaines à venir. C’est le type de nouvelles dont on se serait bien passé. Conséquence directe du rapatriement des troupes américaines, les autres forces occidentales entament, elles aussi, un retrait progressif.

    Les 130 combattants terroristes sont en effet détenus dans des camps de prisonniers en Syrie en zone contrôlée par les Kurdes. Leur rapatriement serait dû à la crainte de perdre définitivement leurs traces. Ces 130 combattants seront « écroués dès leur arrivée » précise Christophe Castaner le ministre de l’Intérieur. Mis en difficulté par le retrait des troupes américaines surtout sur le plan logistique, les services français craignent davantage un jugement expéditif de la part des Kurdes qu’une potentielle évasion dans la nature des prisonniers islamistes, précise à Boulevard Voltaire le criminologue Xavier Raufer. Il est vrai que les Kurdes ne partagent pas spécialement la préoccupation tout à fait française des Droits de l’homme.

    Le média Courrier International avait dressé début 2018 la carte des arrivées et des départs des djihadistes. Ainsi, on apprend que si la France en avait fait revenir 302, on s’aperçoit que le Royaume-Uni en a fait revenir 425, l’Allemagne 300, la Suède 102, la Belgique 123 etc… De quoi monter une sympathique armée privée capable de mettre à feu et à sang les capitales européennes. Quand on voit ce que Cherif Chekkat a pu faire seul à Strasbourg, on ne peut que trembler. Quand on voit la réaction de Castaner aussi d’un autre coté. On se rappelle le ministre de l’Intérieur écarter la piste de l’allégeance à Daesh, mettre en avant la piste du déséquilibré et nous apprenons ce mercredi que cinq personnes soupçonnées d’avoir aidé le terroriste ont été arrêtées. On s’aperçoit également que le reste avait été largement prémédité des mois auparavant. De quoi s’inquiéter à juste titre car les peines de prison de certains d’entre eux se terminent et leur départ est aussitôt remplacé par d’autres. Tous ces terroristes sortent donc au fur et à mesure de prison comme une litanie sans fin dont le peuple aura à subir les conséquences.

    Quant aux 130 concernés depuis la Syrie, ces profils sont extrêmement radicalisés et dangereux estiment unanimement les experts de la zone. Ils sont en Syrie depuis quatre ou cinq ans et ont survécu à toutes les batailles. « Ce sont des Français avant d’être des djihadistes » estime le ministre de l’Intérieur. Une phrase qui a immédiatement enflammé l’opposition. Nicolas Dupont-Aignan a proposé de les envoyer aux îles Kerguelen tandis que le député LR Pierre-Henri Dumont privilégie l’assassinat ciblé. Piste qui était largement privilégiée par le dernier gouvernement du mandat de François Hollande.

    Dans un contexte national tendu, dans un pays dont les fondements semblent minés par une poudrière géante, on peut dire que nous n’avions pas besoin de cela. On attendra de Christophe Castaner et des forces de l’ordre une intransigeance au moins aussi importante envers les terroristes qu’envers les Gilets jaunes. Un vœu pieu.

    Etienne Defay

    Article paru dans Présent daté du 30 janvier 2019

  • Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon demande un moratoire sur l'utilisation des armes

  • Aveuglement et entêtement

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    par Louis-Joseph Delanglade 

    Alors même qu’il n’était pas encore signé par M. Macron et Mme Merkel, le traité d’Aix-la-Chapelle était dénoncé par « le camp souverainiste ».

    Comme d’habitude, les chroniqueurs de France Inter ont été parmi les premiers et les plus zélés défenseurs de M. Macron contre Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan, parlant « d’exagérations et de fausses informations » (M. Haski, 21 janvier), voire de « délires » (M. Legrand, 23 janvier). Certes, ces chroniqueurs avaient raison de rappeler que ledit traité ne prévoyait ni la cession de l’Alsace-Lorraine à la Prusse ni le partage du siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu. En affirmant le contraire, Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan ont donc donné du grain à moudre à leurs détracteurs et, peut-être, desservi leur cause, à moins que leur calcul politicien de procès en « trahison mondialiste » ne se révèle payant en cette période de campagne pré-électorale. 

    On peut bien sûr benoîtement penser que M. Macron est allé signer un traité bilatéral visant à renforcer une alliance équilibrée, c’est-à-dire une alliance où chacun des partenaires trouve son compte : ce faisant, il se serait inscrit dans la conception gaullienne de coopération entre nations souveraines, de Gaulle lui-même ayant signé avec Adenauer le fameux « traité de l’Elysée » (22 janvier 1963). Si l’on se donne la peine d’aller au fond des choses, on doit pourtant admettre que le traité d’Aix-la-Chapelle n’est pas si anodin que cela - on le prétendait même « symbolique » à l’Elysée. Derrière les mots se cachent des réalités. 

    Voici donc un traité qui vise explicitement à renforcer la convergence et l’harmonisation des économies française et allemande, d’abord de part et d’autre de la frontière, zone choisie pour l’application stricte de toutes les directives et réglementations édictées par la techno-structure bruxelloise, ce laboratoire géographique constituant le début d’un processus élargi. Ce traité, dans l’esprit de la philosophie transfrontalière qui le sous-tend, vise en fait la diminution et si possible à terme l’effacement des souverainetés nationales, conformément à une logique « impériale », très germanique (rappelée le 21 novembre par Mme Merkel elle-même) mais radicalement étrangère à notre Histoire. 

    Posons donc les bonnes questions. Que pèsera, face au mastodonte allemand, une France industriellement exsangue dans une « zone économique franco-allemande dotée de règles communes » ? Comment Paris gardera-t-il la main sur des « eurodistricts » bénéficiant de compétences supranationales ? Est-il raisonnable d’envisager ne serait-ce que des fiançailles avec un pays à la balance commerciale duquel la monnaie commune rapporte bon an mal an près de deux cent cinquante milliards quand elle nous en coûte près de soixante-dix ? 

    Il est douteux que nous obtenions des réponses satisfaisantes. La démarche germanophile de M. Macron, fondée sur un dangereux cocktail d’aveuglement et d’entêtement euro-fédéralistes est plutôt suspecte ; elle justifie en tout cas les critiques dont elle est l’objet, même s’il vaut mieux se garder de toute outrance.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-1.html

  • Les instructions liberticides du parquet contre les gilets jaunes

    Les instructions liberticides du parquet contre les gilets jaunes

    Dénoncées dans le Canard enchaîné :

  • Histoire du vin en Gaule : révision générale !

    Non, la vigne n’est pas arrivée en Europe de l’Ouest avec les Grecs. Actualisation des connaissances avec Mathieu Poux, professeur d’archéologie à l’Université de Lyon.

    « Il y a une dizaine d’années, l’origine du vin était racontée comme un voyage depuis l’Asie jusqu’à la Gaule, depuis – 6 000, et on considérait que le vin n’était pas présent en Europe avant la colonisation grecque, a expliqué Mathieu Poux, lors du récent symposium consacré à la syrah, organisé par le syndicat des vignerons de Côte-rôtie et Condrieu. Or, nous savons maintenant que la vigne domestique et le vin étaient déjà présents en Italie dès le bronze moyen, soit 1 000 ans avant l’arrivée des Grecs ! »

    Au fil des découvertes archéologiques, et du perfectionnement des techniques d’analyse, des chapitres entiers de l’histoire de la vigne et du vin doivent ainsi être réécrits. En Gaule, pour l’instant, les premières traces de production de vin datent toujours d’environ – 600 avant J.-C. à Massalia (Marseille). Des restes d’un atelier d’amphores et des preuves de culture de la vigne, près de Lattes, ont notamment été retrouvés.

    À cette époque, le vin fait déjà l’objet d’un commerce relativement actif, puisque des restes d’amphores massaliètes ont été retrouvés dans de nombreux sites du Sud de la France.

    Mais la production de vin gaulois n’est pas un phénomène continu : en – 400, la présence de vin gaulois se tarit au profit du vin en provenance d’Italie qui va inonder l’Europe, jusqu’en Grande-Bretagne. Le transport se fait par bateaux qui peuvent contenir jusqu’à 10 000 amphores. Les vins sont ensuite transbordés dans des barges plates, qui suivent deux axes : Rhône/Saône et Aude/Garonne.

    Puis, au 1er siècle avant J.-C., la production gauloise repart à la hausse et s’exporte même vers l’Italie. Le vin est alors très présent dans la culture gauloise : on le retrouve sur une monnaie de Vercingétorix (photo d’illustration).

    En vallée du Rhône, les écrits font mention d’un vin poissé produit dans la région de Vienne, le Picatum Allobrocicum, qui pouvait être acheté très cher jusqu’à Rome.

    (…)

    Viti.com

    http://www.fdesouche.com/1150577-histoire-du-vin-en-gaule-revision-generale

  • Benjamin Cauchy : « Les gilets jaunes ne veulent pas de liste aux européennes ! »

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    Conversation à bâtons rompus avec Benjamin Cauchy sur toute l’actualité des gilets jaunes : liste ou pas, Jérôme Rodrigues, Éric Drouet, rôle de la police, acte XII. Pour lui, le grand débat est « un grand dégât, un enfumage. Le Président fait un Macron Tour pour le service après-vente de sa politique. »

    Le mouvement des gilets jaunes ne s’essouffle pas. Il est en train, qu’on le veuille ou non, de se structurer. Il devient une véritable force politique. Je ne pense pas qu’il faille qu’il se structure en association et encore moins en liste, mais ce mouvement des gilets jaunes perdure et prend de la consistance idéologique. Les souverainistes sont extrêmement présents et c’est tant mieux.

    Une liste aux européennes : bonne ou mauvaise idée ?

    C’est une catastrophe et une erreur stratégique. C’est le gouvernement qui a les cartes en main lorsqu’on parle de pouvoir d’achat et de démocratie directe. Ce n’est certainement pas en allant à Strasbourg qu’ils vont pouvoir agir.
    J’ai plutôt l’impression qu’il y a un effet d’opportunité et une erreur de timing. J’ai vu d’anciens candidats de La République en marche et une ancienne cadre de l’UDI. On comprend donc bien la manœuvre politicienne de La République en marche et d’Emmanuel Macron. Ils sont en train de vouloir étouffer le mouvement en faisant une pseudo-liste gilets jaunes. Les gilets jaunes ne veulent pas entendre parler de liste gilets jaunes. Les gilets jaunes ne sont pas une liste électorale, c’est le peuple, tout simplement.

    À qui profite le crime ?

    À Emmanuel Macron, bien évidemment.
    Une liste des gilets jaunes affaiblirait l’opposition nationale. Pour contrer la politique d’Emmanuel Macron, il faut absolument que l’opposition nationale, sur tout son spectre, soit la plus forte possible. Pour cela, il faut que les gilets jaunes soutiennent, en fonction de leurs convictions, souverainistes je l’espère, les listes qui sont présentes et qui dénoncent au quotidien, et pas seulement épisodiquement, la politique du gouvernement.
    L’objectif est de faire prendre conscience aux gilets jaunes qu’être contre la politique d’Emmanuel Macron, c’est être souverainiste. Emmanuel Macron caractérise clairement l’Europe ouverte et fédérale et un État maastrichtien, comme dirait Michel Onfray. Il faut absolument dénoncer cela.
    Au regard de cette présomption de liste gilets jaunes En Marche !, je prendrai mes responsabilités en temps et en heure.
    Les élections européennes peuvent être également un enjeu lorsqu’on a une ligne politique claire, ce qui est mon cas. J’ai des convictions et je pense qu’on peut également faire infléchir par la suite le gouvernement et la politique européiste d’Emmanuel Macron en étant présent, en soutenant ou en organisant une liste souverainiste pour dénoncer cette politique.

    Que retenir du grand débat national ?

    Selon moi, ce n’est pas un « grand débat » mais plutôt un « grand dégât » national et un enfumage politique. Emmanuel Macron cherche à gagner du temps. J’en ai pour preuve le témoignage de madame Jouanno. Elle a, elle-même, dénoncé cette opération de communication qui a été mise en place par Emmanuel Macron.
    Ce n’est pas un débat. Lorsque l’on débat, on pose une question, on y répond, on revient dessus et on échange. Le président de la République fait un Macron Tour. On a le Tour de France, l’été, et maintenant, on a le Macron Tour l’hiver. S’il veut vraiment avoir le maillot jaune, qu’il porte plutôt un gilet jaune !
    Ce débat n’est qu’un enfumage politique. Il ne fait que justifier sa politique et fait du service après-vente de sa politique pour lequel il a été élu légalement en 2017. Si sa politique est légale puisque les gens ont voté pour lui, pour moi, elle n’est absolument plus légitime. Il cherche à légitimer sa stratégie politique par le biais de ce grand débat et non pas à écouter les Français.

    Que dire des interventions des forces de l’ordre ?

    J’ai été profondément choqué de ce qui est arrivé à Jérôme Rodrigues. Cette figure du mouvement qui incarne le pacifisme et la dénonciation de la politique d’Emmanuel Macron a clairement subi des exactions policières. On voit bien, sur les images qui tournent sur les réseaux sociaux, qu’il n’était ni en train de provoquer la police ni d’agir de manière violente. Il y a donc de forts doutes.
    J’attends que l’IGPN et la Justice fassent leur travail et montrent bel et bien qu’il y a eu une exaction intolérable.
    Les policiers sont extrêmement fatigués et en colère. Leur colère devrait être dirigée contre le gouvernement plus que contre les gilets jaunes.
    Les gilets jaunes de Toulouse nous ont témoigné hier, par téléphone, que la brigade anticriminalité court après les manifestants en disant « On va vous crever » et leur tape dessus. C’est encore ce qui s’est passé, place Occitane, la semaine dernière. C’est clairement inadmissible !

    Concernant Éric Drouet, je crois qu’il faut lire entre les lignes. C’est quelqu’un qui a le verbe parfois imprécis, mais on ne peut absolument pas lui reprocher l’expression de ce sentiment d’injustice. Quand il appelle à l’état d’urgence, c’est surtout l’appel à l’état d’urgence social. Il faut que les gens continuent à se mobiliser et à soutenir cet élan.
    J’espère que, pour l’acte XII des gilets jaunes samedi, il y aura le plus de monde possible dans les rues.