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  • Censure des réseaux sociaux : quoi faire ?

  • L’Empire du mensonge : Comment nous nous effondrons de la même manière que l’Empire romain

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    par Ugo Bardi & Dmitry Orlov

    Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

    On dit parfois que le Diable est « Le Père du mensonge ». C’est une définition appropriée pour une créature qui n’existe même pas, si ce n’est comme le fruit de l’imagination humaine. Satan est un égrégore maléfique que nous avons nous-mêmes créé, une créature qui semble de plus en plus grande derrière notre actualité. La récente arrestation de Julian Assange n’est que le dernier acte d’un Empire qui semble vouloir vraiment créer sa propre réalité, un acte qui, en soi, ne serait pas nécessairement mauvais, mais qui le devient quand il implique de détruire toutes les autres réalités, y compris la seule vraie.
    Note du Saker Francophone
    Dmitry Orlov a aussi publié cet article avec quelques commentaires que vous retrouverez ci dessous.
    Comme notre empire moderne, l’ancien empire romain s’est retrouvé dans une spirale de mensonges dont il n’a jamais pu sortir : les Romains n’ont jamais trouvé le moyen de concilier leurs vues avec la réalité et ce fut leur perte. Aujourd’hui, la situation semble être la même mais, dans notre cas, notre orgueil semble être beaucoup plus grand qu’à l’époque romaine. Et c’est là l’origine de ce que nous voyons. Finalement, l’Empire mondialisé finira par s’effondrer sous le poids des mensonges qu’il a créés. 
    Dans un premier temps, j’ai pensé commenter l’actualité récente en reproduisant un post « L’Empire du mensonge » que j’ai publié ici il y a environ un an, dans lequel je décrivais comment la transition de l’Empire romain au Moyen Âge était principalement une transition épistémologique, où il appartenait au Christianisme de rétablir la confiance que l’ancien empire avait perdue – le Moyen Âge était loin d’être « un âge sombre ». Mais, finalement, j’ai pensé publier quelque chose que j’avais à l’esprit sur la façon dont l’Empire romain et l’Empire occidental moderne suivent des trajectoires parallèles dans leur mouvement vers leurs falaises respectives de Sénèque. 
    Voici donc mon évaluation de l’effondrement romain, basée sur l’excellent livre de Dmitry Orlov, Les cinq étapes de l’effondrement. Juste une note : dans le livre, Orlov ne décrit pas la phase post-effondrement de l’Union soviétique qui s’est terminée avec la Russie redevenue un pays prospère et uni, comme elle l’est aujourd’hui. C’était un bon exemple du Rebond de Sénèque – il y a la vie après l’effondrement et il y aura une nouvelle vie après que l’Empire maléfique du mensonge aura disparu.
    Les cinq étapes de l’effondrement de l’Empire romain 
    Dmitry Orlov a écrit Les cinq étapes de l’effondrement sous forme d’un article en 2008 et d’un livre en 2013. C’était une idée originale pour l’époque de comparer la chute de l’Union soviétique à celle des États-Unis. En tant que citoyen américain né en Russie, Orlov a pu comparer en détail les deux empires et noter les nombreuses similitudes qui ont conduit les deux à suivre la même trajectoire, même si le cycle de l’empire américain n’est pas encore terminé. 
    Pour renforcer l’analyse d’Orlov, je pensais pouvoir appliquer les mêmes cinq étapes à un empire plus ancien, l’Empire romain. Et, oui, les cinq étapes s’appliquent bien aussi à ce cas ancien. Alors, voici mon point de vue sur le sujet. 
    Pour commencer, une liste des cinq étapes de l’effondrement selon Orlov :Étape 1 : Effondrement financier.
    Étape 2 : Effondrement commercial.
    Étape 3 : Effondrement politique.
    Étape 4 : Effondrement social.
    Étape 5 : Effondrement culturel. 
    Voyons maintenant comment ces cinq étapes se sont déroulées pendant la chute de l’Empire romain. 
    Étape 1 – Effondrement financier (IIIe siècle après J.-C.). Le système financier de l’Empire romain n’était pas aussi sophistiqué que le nôtre, mais, tout comme notre civilisation, l’Empire était basé sur l’argent. L’argent était l’outil qui gardait l’État uni : il servait à payer les légions et les bureaucrates et à faire en sorte que le système commercial approvisionne les villes en nourriture. La monnaie romaine était une marchandise physique : elle était basée sur l’argent et l’or, et ces métaux devaient être extraits. C’était le contrôle romain sur les riches mines d’or du nord de l’Espagne qui avait créé l’Empire, mais ces mines ne pouvaient pas durer éternellement. À partir du 1er siècle, le coût de l’exploitation minière des veines épuisées est devenu un fardeau de plus en plus lourd. Au IIIe siècle, le fardeau était trop lourd à porter pour l’Empire. Ce fut l’effondrement financier dont l’Empire n’a jamais pu se remettre complètement. 
    Étape 2 – Effondrement commercial (Ve siècle après J.-C.). L’Empire romain n’avait jamais vraiment été un empire commercial ni une société manufacturière. Elle était spécialisée dans la conquête militaire et préférait importer des articles de luxe de l’étranger, certains, comme la soie, venant de l’autre côté de l’Eurasie, de Chine. En plus des légions, l’Empire ne produisait que deux marchandises en grandes quantités : du grain et de l’or. De ces produits, seul l’or pouvait être exporté sur de longues distances et il disparut rapidement en Chine pour payer les importations coûteuses que les Romains avaient l’habitude d’acheter. L’autre produit, le grain, ne pouvait pas être exporté et a continué à être commercialisé à l’intérieur des frontières de l’Empire pendant un certain temps – l’approvisionnement en grain venant des greniers d’Afrique et du Proche-Orient était ce qui maintenait en vie les villes romaines, Rome en particulier. Après l’effondrement financier, les lignes d’approvisionnement sont restées ouvertes parce que les producteurs de céréales n’avaient pas d’autre marché que les villes romaines. Mais, vers le milieu du Ve siècle, les choses sont devenues si mauvaises que Rome a été saccagée d’abord par les Wisigoths en 410, puis par les Vandales en 450. Elle s’est remise du 1er sac, mais le second était de trop. Les Romains n’avaient plus d’argent pour payer le grain dont ils avaient besoin, les voies maritimes commerciales se sont complètement effondrées et les Romains sont morts de faim. C’était la fin du système commercial romain. 
    Étape 3 – Effondrement politique (fin du Ve siècle après J.-C.). L’effondrement politique est allé de pair avec l’effondrement commercial. Déjà à la fin du IVe siècle, les empereurs étaient devenus incapables de défendre Rome contre les armées barbares qui défilaient à travers l’empire et ils s’étaient retirés dans la sécurité de la ville fortifiée de Ravenne. Quand Rome a été mise à sac, les empereurs n’ont même pas essayé de faire quelque chose pour aider. Les derniers empereurs ont disparu à la fin du Ve siècle mais, déjà des décennies auparavant, la plupart des gens en Europe avaient cessé de se soucier de savoir s’il y avait ou non une personne pompeuse à Ravenne qui portait des vêtements violets et prétendait être un empereur divin. 
    Étape 4 – Effondrement social (Ve siècle après J.-C.). L’effondrement social de l’Empire d’occident s’est accompagné de la désagrégation des structures politiques et commerciales. Déjà au début du 5ème siècle, nous avons la preuve que les élites romaines étaient parties en « mode évasion » – ce n’était pas seulement l’empereur qui avait fui Rome pour se réfugier à Ravenne, les patriciens et les chefs de guerre étaient en mouvement avec des troupes, de l’argent et des disciples pour établir leurs domaines féodaux où ils pourraient. Et ils ont laissé les roturiers se défendre seuls. Au VIe siècle, l’État romain avait disparu et la majeure partie de l’Europe était aux mains des seigneurs de guerre germaniques. 
    Étape 5 – Effondrement culturel (à partir du VIe siècle après J.-C.). Ce fut très lent. L’avènement du christianisme, au IIIe siècle, n’a pas affaibli la structure culturelle de l’Empire, il a été une évolution plutôt qu’une rupture avec le passé. L’effondrement de l’Empire en tant qu’entité politique et militaire n’a pas tant changé les choses et pendant des siècles, les gens en Europe se sont toujours considérés comme des Romains, un peu comme les soldats japonais échoués dans des îles éloignées après la fin de la seconde guerre mondiale, (en Grèce, les gens se définissaient encore comme « Romains » au 19ème siècle). Le latin, langue impériale, a disparu en tant que langue vernaculaire, mais il a été maintenu en vie par le clergé catholique et il est devenu un outil indispensable pour l’unité culturelle de l’Europe. Le latin a gardé une certaine continuité culturelle avec l’ancien empire qui ne s’est perdue que très progressivement. Ce n’est qu’aux XVIIIe et XIXe siècles que le latin a disparu comme langue de l’élite culturelle, pour être remplacé par [le français, puis .. NdT] l’anglais de nos jours. 
    Comme vous le voyez, la liste d’Orlov a une certaine logique bien qu’elle doive être un peu adaptée à l’effondrement de l’Empire romain occidental. Les 5 étapes ne se sont pas succédées, il y a eu plus d’un siècle de décalage entre l’effondrement financier du 3ème siècle (étape 1) et les trois étapes suivantes qui sont arrivées ensemble : l’effondrement commercial, politique, et social. La cinquième étape, l’effondrement culturel, a été une longue histoire qui est venue plus tard et qui a duré des siècles. 
    Et notre civilisation ? La première étape, l’effondrement financier est clairement en cours, bien qu’il soit masqué par diverses astuces comptables. La deuxième étape, l’effondrement commercial, au contraire, n’a pas encore commencé, ni l’effondrement politique : l’Empire maintient toujours une force militaire géante et menaçante, même si son efficacité réelle peut être mise en doute. Peut-être que nous voyons déjà des signes de la troisième étape, l’effondrement social, mais, si le cas romain est un guide, ces trois étapes arriveront ensemble. 
    Alors, que diriez-vous de la dernière étape, l’effondrement culturel ? C’est une question pour un avenir relativement lointain. Pendant un certain temps, l’anglais restera certainement la langue universelle, tout comme le latin l’était après la chute de Rome, alors que les gens continueront à penser qu’ils vivent encore dans un monde globalisé (c’est peut-être déjà une illusion). Avec la disparition de l’anglais, tout peut arriver et quand (et si) un nouvel empire se lèvera sur les cendres de l’empire américain, ce sera quelque chose de complètement différent. Nous pouvons seulement dire que l’univers avance par cycles et que c’est évidemment ainsi que les choses doivent se passer. 
    Ugo Bardi 
    Par Dmitry Orlov - Source Club Orlov 
    Dans cet article, Ugo Bardi a appliqué ma taxonomie d’effondrement à l’effondrement de l’Empire romain d’occident, et son analyse montre que la cascade canonique d’effondrement financier, commercial, politique et socioculturel a fonctionné comme prévu dans un autre cas, particulièrement célèbre. Mais cela soulève une question qui revêt une grande importance pour notre époque. L’analyse d’Ugo est exacte lorsqu’il s’agit spécifiquement de la vieille Rome et de son effondrement, sauf pour un détail crucial. La vieille Rome ne s’est pas seulement effondrée, elle a été abandonnée, puis, deux siècles plus tard, elle a disparu. 
    Un événement assez significatif s’est produit le 11 mai 330 de notre ère. Ce jour-là, la vieille Rome (celle d’Italie) a cessé d’être la capitale de l’Empire romain. Ce jour-là, l’empereur Constantin Ier transféra la capitale vers la Nouvelle Rome (Νέα Ῥώμη), anciennement connue sous le nom de Byzance et informellement appelée Constantinople jusqu’en 1930, année où elle fut officiellement rebaptisée İstanbul. C’était la ville la plus grande et la plus prospère d’Europe tout au long du Moyen Âge et elle reste aujourd’hui encore la plus grande ville d’Europe (la deuxième plus grande est Moscou, parfois appelée la troisième Rome). De 330 après J.-C. au 13 avril 1204 – une période de 974 ans – elle fut la capitale de l’Empire romain, qui se scinda en Orient et en Occident en 395. Puis, 81 ans plus tard, en 476 après J.-C., l’Empire romain d’occident a cessé d’exister, rendant l’appellation « orientale » plutôt superflue. En effet, les habitants de la Nouvelle Rome se sont toujours qualifiés de Romains. En 1204 après J.-C., elle fut saccagée et brûlée par les chevaliers de la Quatrième croisade (un assaut barbare, pourrait-on dire) et il est très intéressant de se demander pourquoi les Romains ne leur opposèrent aucune résistance. Nous garderons cela pour une autre fois. Constantin ne s’est pas contenté de déplacer la capitale dans une ville existante ; il a reconstruit en grande partie l’ancienne Byzance (une colonie grecque datant de 657 av. J.-C.). 
    Il y avait de nombreuses raisons pour la décision de Constantin de déplacer la capitale. Le nouvel emplacement était tout simplement meilleur : plus facile à défendre, entouré de provinces économiquement développées, plus proche des centres d’apprentissage et de culture et stratégiquement situé à l’intersection de plusieurs routes commerciales. Constantin fit sortir beaucoup de richesses de la Vieille Rome pour fonder sa Nouvelle Rome, puis quitta la Vieille Rome qui languit dans un état considérablement affaibli, et ne s’en remit jamais. Mais il y avait une autre raison à ce déménagement : Constantin chevauchait une vague de passion nouvelle qui avait à voir avec la propagation du christianisme, et elle l’a emmené en Méditerranée orientale où le christianisme a d’abord pris racine. C’était une décision consciente d’abandonner la vieille Rome païenne et de construire une nouvelle Rome chrétienne. Bien que les cérémonies chrétiennes et païennes y aient d’abord eu lieu, les cérémonies païennes ont rapidement été abandonnées. 
    La nouvelle Rome est devenue le centre de l’apprentissage chrétien, où la Bible et d’autres écrits chrétiens ont été traduits dans de nombreuses langues, dont le slave, étape essentielle dans la diffusion du christianisme en Eurasie, à l’exception de l’Europe occidentale, qui a connu un âge sombre. Là-bas, l’enseignement basé sur le latin a été maintenu à peine en vie par des moines qui travaillaient dans des scriptoria, vivants à peine eux-mêmes, taraudés par le froid, la faim et l’ennui. Le sacerdoce catholique, qui s’est fusionné en une structure autoritaire – la papauté – était désireux de maintenir la population dans l’ignorance parce que cela facilitait son contrôle et son exploitation. Au lieu de traduire la Bible dans les langues vernaculaires et d’enseigner aux paroissiens à lire, ils ont eu recours à l’enseignement de la doctrine chrétienne au moyen de dioramas sentimentalistes idolâtres. La réaction à cette répression de l’apprentissage, quand elle est arrivée, a été la Réforme protestante. Il en résulta beaucoup de massacres insensés et conduisit au développement d’une autre abomination : les interprétations littérales de la Bible par les sectes protestantes et les cultes apocalyptiques. Ainsi, la décision de Constantin de quitter la vieille Rome languissante s’est avérée très positive, nous donnant un millénaire de développement culturel à l’Est, et très négative, nous donnant l’âge des ténèbres et la guerre de Trente Ans qui ont causé la dévastation et des pertes de population en Europe occidentale. 
    Quel est le rapport avec les cinq étapes de l’effondrement ? Il montre que les effondrements sont des phénomènes locaux. Ailleurs, la vie continue, parfois mieux qu’avant. Les effondrements peuvent avoir des causes internes (ressources épuisées) ou externes (le monde passe à autre chose). Mais la séquence d’effondrement reste la même : ceux qui contrôlent la situation répugnent à admettre ce qui se passe et prétendent qu’il n’en est rien. Ensuite, ils sont ruinés (effondrement financier). Ensuite, ils perdent la capacité d’importer des choses (effondrement commercial). Ensuite, leurs institutions publiques cessent de fonctionner (effondrement politique). Puis la société s’effondre. Et ce n’est qu’alors, après tout cela, que les gens réalisent enfin que le problème était dans leur tête depuis le début (effondrement culturel). L’adoption rapide d’une culture meilleure et plus réfléchie est, bien sûr, une bonne idée. Une alternative est de passer par un âge sombre suivi d’une longue période de carnage sans raison. 
    Qu’est-ce que cela a à voir avec le monde d’aujourd’hui ? Eh bien, si vous le remarquez, il y a un pays en particulier dans le monde qui a un problème majeur : il consomme beaucoup plus qu’il ne produit. De plus, il consomme beaucoup de produits, mais la plupart de ce qu’il produit sont des services – pour lui-même – qui ont tendance à être surévalués et ne sont d’aucune utilité pour qui que ce soit d’autre, mais il compte fièrement dans son produit intérieur brut cette extase d’auto-satisfaction. Il justifie l’énorme écart entre sa production (réelle, physique) et sa consommation (réelle, physique) à l’aide d’astuces comptables, et il pense qu’il peut continuer à le faire pour toujours. Le reste du monde n’est pas d’accord, et fait connaître son mécontentement en se désengageant progressivement de ce pays. Il pourrait abandonner sa culture de surconsommation aveugle et de diffusion de la « liberté et de la démocratie » par des moyens militaires avant que les circonstances ne l’y obligent, mais il refuse de le faire, au risque d’être abandonné comme le fut la vieille Rome. 
    Dmitry Orlov 
    Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone
  • Du malheur de naître aux États-Unis

    3034969311.pngGeorges Feltin-Tracol

    Ils se désignent eux-mêmes comme des « Américains par accident ». Qui ? Ces quelques milliers de Français nés aux États-Unis sans y avoir ensuite vécu longuement. Ces « Étatsuniens accidentels » connaissent aujourd’hui tous les désagréments que confère cette citoyenneté. Ils ne peuvent plus ouvrir de compte bancaire en France, car les banques de l’Hexagone ne veulent pas mécontenter l’administration fiscale US.

    Les États-Unis d’Amérique sont l’un des rares États au monde à exiger de leurs expatriés le paiement des contributions. L’IRS (le fisc US) réclame des organismes financiers occidentaux le maximum d’informations personnelles sur les assujettis de Washington. Les Français – Étatsuniens sans le vouloir – subissent un harcèlement psychologique incessant. Ils ont beau clamer qu’ils sont d’abord et avant tout citoyens français, les fonctionnaires yankees restent inflexibles.

    Quant à renoncer à la nationalité étatsunienne, elle est presque impossible et nécessite pour le moins, est-ce étonnant ?, de longues et coûteuses démarches. Bien entendu, ni Paris, ni l’Union dite européenne n’osent défendre ces Étatsuniens malgré eux. Aucun ne veut heurter le maître outre-Atlantique qui leur impose déjà les carcans de l’OTAN et du réseau SWIFT de surveillance financière généralisée.

    Par crainte du politiquement correct, personne en revanche ne désigne l’origine de cet imbroglio juridique : le droit du sol en vigueur aux États-Unis. Espace structuré par des zélateurs des horribles Lumières et fondé sur le génocide amérindien, cet artefact s’imagine en avant-garde de l’humanité. Le jus solis y est si puissant qu’on ne peut pas prétendre à la Maison Blanche si on ne naît pas sur le sol étatsunien.

    « Naître quelque part » pour reprendre le titre d’une sinistre chanson française des années 1980 ne fait pas de facto du natif fortuit un membre effectif de la communauté d’appartenance locale. Bien d’autres facteurs entrent en jeu. Une fois encore, le droit du sol contribue surtout à rendre les collectivités politiques toujours plus cosmopolites, fragmentées et fragiles. Il est temps de retrouver la sagesse de Périclès et de restaurer le droit du sang.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°121, mise en ligne sur TV Libertés, le 15 avril 2019.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/04/25/du-malheur-de-naitre-aux-etats-unis-6146452.html

  • Les très hauts salaires de la fonction publique

    L’Obs et France 2 se lancent dans le poujadisme… Au ministère des finances, 600 personnes touchent plus que le Président de la République (15 140 euros brut par mois). Parmi lesquels 150 hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie touchent 21 000 euros net mensuels. Le directeur des finances publiques d’Ile-de-France gagne 255.579 euros net par an et l’ancien secrétaire général du ministre des Finances 188.479 euros. Pourtant aucune grille de la fonction publique ne permet d’atteindre ces niveaux de salaire. Bercy joue sur un système de primes. Même la Cour des comptes ne s’y retrouve pas. Elle estime dans une note envoyée en 2017 au ministère des Finances, que « le niveau élevé de la rémunération des administrateurs généraux des finances publiques est difficile à justifier ». 

  • I-Média n°247 Sri Lanka. Attentat islamiste, attentisme médiatique

     

    Sri Lanka. Attentat islamiste, attentisme médiatique

    Alors que la police locale a rapidement désigné les islamistes comme les coupables, les médias français ont été beaucoup plus prudents.

    Zapping

    BFM TV est en extase devant Aya Nakamura, la chanteuse à succès du moment. Les journalistes n’hésitent pas à glorifier son « vocabulaire ».
    Sur France 5, Samuel Laurent des Décodeurs s’humilient en direct en enchaînant les erreurs factuelles. Gênant pour un « fact checker » !

    Le rat et Loiseau

    Avec Nathalie Loiseau, la tête de liste La République en Marche, prenez une leçon de ce qu’il ne faut absolument pas faire face à la diabolisation médiatique.

    Tweets

    Les Décodeurs du Monde jouent à plein leur rôle de milice du politiquement correct en publiant un article sans aucun intérêt journalistique sur l’un des membres de la fameuse « fachosphère ». Une délation scandaleuse.

    Notre-Dame, l’inquiétude monte en flèche

    Alors qu’une loi d’exception va être mise au vote, les médias mettent largement en avant les architectes voulant moderniser la flèche de Notre-Dame.https://www.tvlibertes.com/i-media-n247-sri-lanka-attentat-islamiste-attentisme-mediatique
  • Discours de Macron : pour les Gilets jaunes, «il n'y a rien de concret»

    Gilet jaune.pngRassemblés sur la place de la République, à Paris, après le discours d'Emmanuel Macron ce 25 avril, une cinquantaine de Gilets jaunes, dont Faouzi Lellouche, ont fait part, une nouvelle fois, de leur mécontentement envers le président de la République.
    "On s'aperçoit qu'il n'y a rien du tout de présenter" explique un gilet jaune.

  • Alexandre del Valle : « La charia prévoit la violence, la haine envers les mécréants et l’infériorité des chrétiens et des juifs »

    Au Sri Lanka, des attentats islamistes ont ensanglanté les fêtes pascales, faisant plus de 300 morts dans des églises et des hôtels.
    Pour Boulevard Voltaire, Alexandre del Valle analyse le sens de ces actes violents qui, pour lui, ont une « racine canonique » dans le Coran.

    Alexandre Del Valle

  • « Marché aux esclaves » : une affiche de l’extrême droite allemande fait polémique

    L’extrême droite allemande a soulevé une polémique avec une affiche de campagne pour les élections européennes qui utilise un tableau du XIXe siècle intitulé « Le marché aux esclaves », au grand dam du musée américain qui en est propriétaire.

    L’AfD a choisi pour une affiche d’utiliser ce tableau de 1866 montrant des hommes barbus et coiffés de turbans examinant une femme nue, en y adjoignant les slogans: « Les Européens votent pour l’AfD » et « pour que l’Europe ne devienne pas +Eurabe+ »

    Mais le Clark Art Institute a protesté après avoir vu l’affiche de l’AfD sur Twitter. M. Meslay a cependant reconnu que le tableau étant dans le domaine public.

    L’obs

    http://www.fdesouche.com/1197961-marche-aux-esclaves-une-affiche-de-lextreme-droite-allemande-fait-polemique

  • L’argent récolté pour Notre-Dame de Paris pourrait aller à des synagogues et mosquées

    Nos gouvernants ne manquent pas d’imagination. Voilà qu’il est dit, au journal télévisé, que si la somme d’argent récoltée pour la “reconstruction” de Notre-Dame de Paris dépasse ce qui est nécessaire, le surplus pourrait être affecté à des lieux de culte d’autres religions, donc à des synagogues ou mosquées.

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  • « Vivre ensemble ». Des agents municipaux pour protéger les Parisiennes

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    Par Paul Tormenen, juriste ♦ En mai 2017, plusieurs femmes habitant le nord de Paris ont lancé une pétition afin que des mesures soient prises contre le harcèlement de rue. La situation ne semble pas s’être améliorée : en témoigne l’annonce récente par le premier adjoint de la maire de Paris d’une action de « facilitation » de la circulation des femmes dans l’espace public. Si cette initiative est affligeante dans ce qu’elle illustre, des enseignements sont à en tirer.

    De mai 2017 à aujourd’hui : de charybde en scylla

    Il y a deux ans, au printemps 2017, plusieurs femmes habitant le quartier de la Chapelle, au nord de Paris, lançaient une pétition (1). Elles se plaignaient de devenir une « espèce en voie de disparition ». Elles demandaient des mesures énergiques aux pouvoirs publics pour remédier aux insultes, vols et autre incivilités. Les réactions ont été à gauche du déni outragé à la proposition d’une militante féministe … « d’élargir les trottoirs ». (2).

    Les problèmes n’étant pas résolus à ce jour, le premier adjoint à la maire de Paris a annoncé à la presse le 15 avril dernier les principales mesures d’un plan d’actions pour les « quartiers populaires ». L’élu municipal précisait une des actions visant à assurer un « espace public apaisé »: « Sur la place de la Chapelle et ses abords, (des agents de la ville) faciliteront la circulation des femmes dans l’espace public, rendue difficile par la présence en très grand nombre de jeunes hommes »(3).

    Cette annonce est passée inaperçue dans le catalogue des mesures parfois baroques pour « améliorer le quotidien des parisiens des quartiers populaires ». Elle est pourtant révélatrice tant d’un phénomène social que d’une certaine conception de la vie en société.

    Les grandes villes françaises deviennent des « hubs »

    L’origine des auteurs de harcèlement de rue au nord de Paris n’a pas été, ou fugacement, évoquée dans les différents articles que les journaux ont consacrés il y a deux ans à ce phénomène. Pourtant, les parisiens, et de nombreux français, savent que certains quartiers du nord de Paris ont été investis par une population étrangère et que les campements illégaux y prolifèrent. Ces occupations ont un but : la « mise à l’abri ». Le « tuyau » que se donnent les migrants en région parisienne est : « Il faut aller porte de la Chapelle »(4). D’incessantes mises à l’abri sont en effet organisées par la préfecture quand les clandestins deviennent trop nombreux. C’est le début d’un long parcours qui voit parfois des ressortissants de pays sûrs faire une demande d’asile en France, dans l’espoir de disparaître dans les méandres du cheminement administratif.
    Ce phénomène est observable non seulement à Paris, mais également dans les principales villes de France. Les campements illégaux sont ainsi devenus des « hubs », des centres d’attente avant la mise à l’abri dans des structures d’hébergement toujours plus nombreuses (5).
    Partant d’une intention louable, ne pas laisser des hommes et des femmes dormir dehors, l’impéritie du système d’asile et d’immigration est exploitée par des individus qui ont parcouru avant d’arriver en France de nombreux pays de culture proche de la leur, où ils auraient pu tout à loisir y déposer une demande d’asile ou de titre de séjour.

    Une politique d’inclusion promue par l’Union européenne

    Une autre réalité que la « facilitation » de la circulation des femmes dans un quartier de Paris met à jour est une certaine conception de la vie en société. Le modèle assimilationniste français a fait long feu : l’Union européenne ne le reconnait pas et prône l’intégration, qui est « un processus dynamique à double sens d’acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et résidents des états membres » (6). Dans le cas présent, le processus dynamique des résidents consiste à mettre en place un « accompagnement » des femmes dans certaines rues de Paris. Accompagnée, une femme ne sera pas considérée comme « facile » et pouvant faire l’objet de propositions plus ou moins salaces. Le processus est très dynamique, on le voit, mais pêche par le bilatéralisme voulu par l’Union européenne… C’est encore une fois à l’autochtone de s’adapter aux mœurs étrangères.

    Un autre choix politique aurait pu être de réprimer systématiquement les attitudes agressives et les campements illégaux et d’organiser l’éloignement immédiat des clandestins du pays. Telle n’est pas l’option retenue pour les« actions ciblées », pourtant annoncées comme étant réalisées en lien avec la préfecture de police (7). Quelques verbalisations ont tout au plus été annoncées, afin de calmer l’opinion publique (8).

     La maire de Paris insiste depuis plusieurs années sur la nécessité de « mettre à l’abri » les populations « fragilisées » attirées par les « villes monde » et d’accroître les capacités d’accueil (9).  Dans une interview en septembre 2015, elle écartait catégoriquement la thèse de l’appel d’air entraîné par la création d’un camp d’accueil porte de la Chapelle. Quatre ans plus tard, en dépit (ou à cause) de l’augmentation incessante des structures et des places d’hébergement (10), en dépit également d’une répartition administrée des demandeurs d’asile sur le territoire, la situation migratoire ne s’améliore pas. Au contraire, elle se dégrade.

    A la fin du 19e siècle, Jules Ferry avait pour ambition qu’il soit possible à une femme seule « de voyager sans péril jusqu’aux confins de Sahara » (11). Par un étonnant retournement de l’histoire, c’est dans la capitale française qu’il est parfois périlleux pour une femme seule de circuler.

    Ce que nous dit cette affaire, c’est que la figure du « migrant », présenté comme le nouveau damné de la terre, est caricaturale. Au milieu d’authentiques réfugiés politiques, toute une population interlope s’est immiscée, et elle arrive à rester sur le territoire. Elle exploite les carences d’un système dont la situation nous montre l’urgence à le réformer profondément.

    Paul Tormenen 24/04/2019

    (1) Pétition. « Les femmes en voie de disparition au cœur de Paris ». Change.org. Mai 2017.

    (2) France Info. Interview de Caroline De Haas. 21 mai 2017. Voir à ce sujet l’article de l’OJIM« Quartier la Chapelle Pajol, chronique d’un buzz médiatique ».

    (3) « Le plan d’actions de la mairie de Paris pour les quartiers populaires ». Le Parisien. 15 avril 2019.

    (4) « De l’Afghanistan à Corbeil Essonne ». Le Parisien. 22 août 2017.

    (5) Des campements ont été observés à Nantes, Rennes, Clermont Ferrand, Lyon, Strasbourg, Lille, etc.

    (6) « Assimilation, la fin du modèle français ». Michèle Tribalat. Ed. Le Toucan. 2013.

    (7) « Quartiers populaires : un nouveau plan d’actions ». Mairie de Paris. 19 avril 2019.

    (8) « Loi sur le harcèlement de rue, on a eu environ 400 amendes qui ont été mises ». France Info. 26 mars 2019.

    (9) « Il faut mener la politique pour un accueil digne des migrants ». L’Humanité. 18 septembre 2018.

    (10) «  Le Préfet souhaite la création d’un sixième centre d’accueil et d’examen des situations ». Préfecture d’Ile de France. 16 avril 2019. « La France subit-elle une immigration de peuplement ? ». Polémia. 5 janvier 2019.

    (11) Extrait de « Histoire de l’islamisation française 1979-2019 », page 57. L’artilleur. 2019.

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : Domaine public, via PixaBay

    https://www.polemia.com/vivre-ensemble-agents-municipaux-parisiennes/