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  • Ce que coûte Brigitte Macron à l'Élysée

    emmanuel-brigitte-macron.jpgSelon un rapport de la Cour des comptes, le budget de la Première dame de France s'élève à quelque 280.000 euros, mais il ne prend pas en compte toutes ses dépenses.
    Toutefois, la somme ne prend pas en compte les déplacements de Brigitte Macron en France ou ses voyages à l’étranger.
    Or, en 2018, «Mme Macron a effectué 15 voyages officiels à l’étranger aux côtés du Président de la République», notamment aux États-Unis ou pour la finale de la Coupe du monde en juillet en Russie.
    Elle ne comprend pas non plus les «services de la coiffeuse-maquilleuse de la présidence» qui sont évalués par la Cour à «un montant forfaitaire mensuel de 5.200 euros pour le compte de la présidence de la République». Ni sa protection ou les frais liés à son courrier.[...]
    En savoir plus sur sputniknews.com

    https://www.peupledefrance.com/2019/07/ce-que-coute-brigitte-macron-elysee.html

  • L’économie : une science ?

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    Marc Rousset, dans vos colonnes, stigmatise avec justesse et brillant les dérives financières : taux nuls ou négatifs, épargnants lessivés, statistiques douteuses, choix économiques aberrants… mais qu’en dit la science économique ?

    Je ne crois plus depuis longtemps à cette science – une immense cuistrerie, bien plutôt. Le démontrer ? Autant prendre un bain de minuit dans le rail d’Ouessant. Outre les rentiers (oui, rentiers) de la profession, on se mettrait à dos les politiques, pour qui les économistes et leur prétendue science sont devenus des pères fouettards de l’opinion bien plus efficaces que les moralistes d’antan (DSK, Raymond Barre, salut à vous !).

    Qui dit science dit lois ; lois inviolables assorties de corrections, de retours nécessaires à l’équilibre. Je ne vois, ici, pas d’autre loi à l’œuvre que l’expédient, la fuite en avant indéfinie. Sans lois, donc, pas de science ; pas de justice non plus ; rien que de la politique. La politique n’est-elle pas, comme l’aéronautique avec la chute des corps, l’art de repousser les corrections évidentes.

    Retirez, mentalement, à la science économique tout ce qu’elle s’est approprié (souvent sous un vocabulaire cryptique) des disciplines et des métiers voisins : histoire, géographie, comptabilité, droit, administration, statistiques, commerce, spéculation, banque, manipulation monétaire (oublions ses singeries matheuses)… Que lui reste-t-il, alors ? Ai-je besoin de ses lumières pour savoir qu’un diamant est plus coûteux que le graphite de mon crayon ?

    Ne soyons pas injuste. Elle nous a appris que le temps est de l’argent. L’un de ses fleurons est, d’ailleurs, la prise en compte du temps par un taux de décote des valeurs futures, éclairant ainsi nos grands choix. Quid, pourtant, si les taux de décote sont durablement nuls ou négatifs, comme de nos jours ? Le temps n’est donc plus de l’argent, patatras ! et tous ses savants calculs lui reviennent en pleine figure.

    Aéroports de Paris, par exemple, comme la Française des jeux, garantissent des revenus quasi éternels. Décotés par un taux quasi nul, ces revenus confèrent à ces entreprises une valeur quasi infinie. Les vendre à un prix inférieur, les vendre tout court, ce n’est donc plus de l’économie rationnelle, c’est de la politique, de la politique pure. Une politique qui n’est peut-être même plus aux mains des politiques. De la politique, donc, ou autre chose…

    Marc Vergier

    https://www.bvoltaire.fr/leconomie-une-science/

  • «Médailles de la honte» : l'Intérieur décore des policiers suspectés de violences illégitimes

    «Médailles de la honte» : l'Intérieur décore des policiers suspectés de violences illégitimes
    © Valery HACHE Source: AFP
    Geneviève Legay au sol après une charge policière à Nice commandé par le commissaire Rabah Souchi le 23 mars 2019 (image d'illustration).     
    Plus de 9 000 policiers se voient honorés de la médaille de sécurité intérieure.
    Parmi eux figurent des noms qui n'ont pas laissé Mediapart indifférent : ceux des commissaires qui ont commandé des opérations controversées à Nantes et à Nice.                  
    Des policiers mis en cause dans des violences figurent sur une liste des plus de 9 000 membres des forces de sécurité qui doivent recevoir une médaille de l'Intérieur, selon les informations de Mediapart confirmées par l'AFP.
    Après cette révélation du média d'investigation en ligne, le ministère de l'Intérieur a réagi sur son site internet en prévenant : «Si l’un des médaillés est reconnu responsable d’actes contraires à la déontologie ou de faute et sanctionné à ce titre, ou condamné par la justice, la médaille de la sécurité intérieure lui sera retirée. 
    Les enquêtes disciplinaires ou judiciaires s’effectuent de manière indépendante, à charge et à décharge, et il n’appartient pas à des tiers de désigner nommément des personnels pour des faits qui ne sont pas définitivement établis.»

  • Ni CETA ni TAFTA : Stop au libre-échange !

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    Communiqué de la Dissidence française :

    Mardi prochain sera examiné à l’Assemblée Nationale le projet de ratification du CETA, traité de libre-échange global entre l’Union Européenne et le Canada. Négocié en coulisses, soutenue par la majorité LREM et le gouvernement Macron, ce texte a pour ambition de faire tomber les barrières douanières entre les espaces économiques européen et canadien, et de développer le commerce international au nom de l’idéologie du libre-échange.

    Dans les faits, ce traité exposera notre économie – et en particulier notre modèle agricole – au dumping social, fiscal et environnemental exercé par les entreprises canadiennes qui ne sont pas tenues par les mêmes règles que les entreprises françaises. Le CETA prévoit également, dans la droite ligne des préconisations de la Commission Européenne, l’ouverture à la concurrence des services publics et donc, à terme, leur démantèlement. Pire, ce texte offrira la possibilité aux multinationales d’attaquer en justice les Etats grâce à un « Système de Cour sur l’Investissement » (ISC) : les lobbies financiers et industriels pourraient ainsi faire condamner des Etats souverains, coupables d’avoir adopté des mesures (nommées « barrières non-tarifaires ») qui entraveraient le commerce transatlantique (telles que l’interdiction des OGM, la prohibition des farines animales ou du glyphosate, et évidemment la mise en oeuvre d’une politique protectionniste). Il est par ailleurs évident qu’en accroissant les flux commerciaux et les exportations transatlantiques, et donc le transport naval de marchandises, ce traité contredit les ambitions prétendument écologistes du gouvernement.

    En résumé, le CETA – à l’instar du TAFTA, le traité transatlantique UE/USA – constitue un texte éminemment favorable aux grandes multinationales au détriment des peuples européens, de nos entreprises et de notre agriculture. Contre cette logique libérale et mondialiste, la Dissidence Française propose l’abandon immédiat des négociations de ratification du CETA et du TAFTA, l’instauration d’une politique protectionniste et localiste qui favorise les circuits courts par la détaxation de proximité, qui protège nos entreprises de la concurrence déloyale en taxant les importations, et qui assure une relocalisation des activités économiques par une baisse drastique de la pression fiscale qui pèse sur les PME.

    Pour la France et les Français d’abord ! 

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/07/19/ni-ceta-ni-tafta-stop-au-libre-echange-6165175.html

  • Pendant que Rugy tombe, le dépeceur d’Alstom, le bradeur des aéroports de Paris, l’homme aux réseaux obscurs est toujours en place à l’Elysée

    Pendant que Rugy tombe, le dépeceur d’Alstom, le bradeur des aéroports de Paris, l’homme aux réseaux obscurs est toujours en place à l’Elysée

    D’Etienne Defay dans Présent :

    […] Au tableau de chasse de Mediapart : Eric Woerth (affaire Bettencourt), Alain Joyandet (jet privé à 100 000 euros), Jérome Cahuzac (compte suisse), Aquilino Morelle (souliers de luxe), Thomas Thevenoud (phobie administrative), Denis Baupin (agressions sexuelles), Laura Flessel (raisons fiscales) et enfin François de Rugy.

    Un tableau de chasse impressionnant en neuf ans. Un tableau de chasse qui en dit long sur l’incroyable force de frappe d’Edwy Plenel et qui entretient la crainte que tous éprouvent à l’encontre de ce petit bonhomme moustachu aux yeux plissés et au rictus qui oscille entre l’amusement et la défiance. […] Pourtant, de tous ces massacres exhibés fièrement dans le « hall of shame » du média créé en 2008, il manquera toujours les rois des gibiers. Las, Rugy faisait une piètre bartavelle, exit donc le mangeur de homards amateur de grands crus, exit l’homme qui avait trahi ses engagements lors de la primaire du PS pour rallier Macron en laissant choir Benoît Hamon.  Bon débarras serait-on tenté de dire. Mais pendant que Rugy tombe, le dépeceur d’Alstom, le bradeur des aéroports de Paris, l’homme aux réseaux obscurs est toujours en place à l’Elysée.

    C’est bien là que Mediapart déçoit. Comme si les prédateurs qu’ils prétendent être se muaient en chiens se disputant un os à défaut d’avoir la carcasse, Mediapart offre des seconds couteaux comme pour asseoir sa légitimité sans jamais mettre en danger réellement ceux dont ils se réclament le contre-pouvoir par excellence. Mediapart joue finalement un jeu assez confortable dont le pouvoir peut s’accommoder assez bien. Laissez-nous piller la Banque et nous vous donnerons des voleurs à l’étalage.

    Les liens entre Mediapart et le pouvoir s’apparente davantage à ceux liant le SAC et les Lyonnais qu’aux Incorruptibles et Al Capone. On serait, en désespoir de cause, tenté de féliciter Macron de ne pas céder aux chantages de Plenel, car il y aurait pire qu’un consommateur de homards payés avec des deniers publics : un Edwy Plenel en Secrétaire général de l’Elysée, faisant et défaisant les ministres à son goût.

  • Tu parles d'une fête nationale

    6a00d8341c715453ef0240a46ea9a4200c-320wi.jpgDepuis longtemps, on n'avait assisté au spectacle d'un pays aussi déchiré qu'en ce 14 juillet. Souvent accusé de complaisance avec le pouvoir, Le Figaro faisait ainsi état dès 13 h 34 d'un premier bilan de ce 14 juillet, se basant sur un chiffrage communiqué par l'AFP et la Préfecture de Police : 173 personnes interpellées, notait le journal, en marge du défilé.

    Des heurts ont éclaté, dit le journal, entre les gilets jaunes et les forces de police, sur l'avenue des Champs-Élysées en début de ce dimanche après-midi, peu après la fin du défilé militaire du 14 juillet. 'Heurts entre gilets jaunes et CRS avenue des Champs-Élysées avec des jets de lacrymogènes et des interpellations', a témoigné, peut-on encore lire, notre journaliste sur place, Roman Geyer. D'après lui, un périmètre de sécurité a été établi autour du Fouquet's qui a rouvert ce dimanche, après avoir été saccagé lors d'une manifestation en mars dernier. Les "gilets jaunes" tentent de monter des barricades avec des barrières pour occuper l'avenue des Champs-Élysées, etc.

    Technologiquement très brillant, nous assure-t-on cette année, avec l'apparition des drones et d'un homme volant, tout cela est encore gâché par l'incurie du ministère de l'Intérieur et par l'impopularité du pouvoir.

    Malheureusement on doit donc, en effet, constater que ce qui devait représenter une fête "nationale", et qui est reconnu comme tel dans la Constitution, se traduit à Paris par un affrontement entre Français.

    Quoi qu'on puisse penser de la dérive, et de la récupération, du mouvement des gilets jaunes, que l'on croyait terminé, on ne peut que déplorer le fait que plusieurs centaines de personnes aient été arrêtées après avoir simplement sifflé Emmanuel Macron.

    Les concessions financières et administratives du pouvoir n'ont donc pas suffi à cicatriser entièrement cette plaie. A vrai dire pourtant plus personne ne peut en expliquer ni les raisons ni les objectifs, encore moins les convergences, entre black blocs, frontistes, anarchistes et cégétistes.

    En théorie, lorsque fut votée, par une majorité versaillaise élue en 1871, la fixation de la fête "nationale" au 14 juillet, il s'agissait, prétendait-on alors, de commémorer l'illusoire fête de la Fédération, elle-même premier anniversaire de la prise de la Bastille. Et c'est, au bout du compte, cette dernière émeute que la mémoire retient, y compris aux États-Unis où on parle du Bastille-Day. On pourrait appeler ça aussi le jour où la tête du malheureux gouverneur de Launay fut brandie sur une pique. Le célèbre chef des Marseillais, Jourdan dit Coupe-Tête se vantait de l'exploit. C'est à lui et à ses bandes hideuses, dépenaillées et venimeuses montées à Paris, en fait depuis Avignon, que l'on doit l'adoption du nom de "Marseillaise" donné au chant composé par à Strasbourg par Rouget de l'Isle pour l’armée du Rhin, qu'ils beuglaient à l'été 1792 lors de l'affreuse journée du 10 août.

    Cette année-ci, dans la soirée, au moment même où notre Luxembourgeois préféré Stéphane Bern, lui-même assez clairement orléaniste, faisait rechanter patriotiquement cette Marseillaise au populaire ténor Roberto Alagna, le communautarisme algérien commençait, à Paris ses interminables klaxons. On a pu les entendre dans mon quartier jusque très tard dans la nuit, malgré l'intervention des forces de police si mal dirigées par M. Castaner. À Lyon et à Marseille se sont produits des incidents encore plus graves : véhicules brûlés, feux de poubelles, barricades sur la voie publique, etc.

    On peut légitimement s'interroger, et on devrait le faire sérieusement, avant qu'il soit [vraiment] trop tard, au-delà de l'idée un peu trop indulgente d'une gentille fête qui a mal tourné, sur la signification de cette violence, de ces flambées chaque année plus fréquentes et plus insupportables.

    De bons esprits invoqueront peut-être l'article 23-7 du Code Civil. Qu'on en juge d'après sa rédaction. "Le Français qui se comporte en fait comme le national d'un pays étranger peut, s'il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d'État, avoir perdu la qualité de Français." Cette rédaction mièvre, d'application quasi impossible, remonte à juillet 1993. Combien des 282 personnes interpellées en cette occasion le dimanche, contre 74 trois jours auparavant, en entendront même la rumeur ?

    Cette fête ne m'a jamais réjoui, je l'avoue. Elle se trouve assortie d'un défilé militaire. Cette invention consolante, supposée reconciliatrice, remonte au "brave" général Boulanger, ministre de la Guerre en 1886. La bravoure la plus significative de l'intéressé consista, quelques années plus tard, en 1891, à se suicider sur la tombe de sa maîtresse.

    Ma réticence fondamentale pour la révolution française[1], et pour l'héritage boulangiste, n'en sort ainsi que renforcée.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    [1] Sur le même sujet : cf. L'Insolent du 17 juillet 2008 "De la révolution, du 14 juillet, du jacobinisme et de l'horreur qu'ils doivent nous inspirer."

    https://www.insolent.fr/2019/07/tu-parles-dune-fete-nationale.html

  • Avorter oui, accoucher non

    Avorter oui, accoucher non

    Marine Le Pen s’inquiète de la fermeture de maternités :

    Les accouchements dans les maternités de Thann et d’Altkirch dans le Haut Rhin n’assureront plus d’accouchements à partir du 4 novembre pour des raisons de « manque de ressources médicales » et de « qualité et de sécurité des soins ».

    Loin d’être un fait isolé, cette mesure s’inscrit dans un mouvement de fond constaté depuis plusieurs années, particulièrement inquiétant tant en termes d’aménagement du territoire, d’accès aux soins, et de sécurité.

    En effet, si la France comptait en 1996 encore 814 maternités, on en dénombre aujourd’hui plus que 470. […]

    Il faut souligner que les derniers gouvernements ont tout fait pour permettre aux mères d’avorter leur enfant. En revanche, pour faciliter les accouchements, …

  • Burke et le destin de la France depuis la Révolution

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    3246325544.jpgEx: https://echelledejacob.blogspot.com
    Un historien anglais disait que la France depuis sa révolution était devenue la terre du fiasco récurrent. Lisons encore Burke alors. Sur le mode de gestion de nos élites modernes, voici ce que le vieux maître écrivait il y a presque deux siècles et demi : 
    « …les chefs des clubs et des cafés législatifs sont enivrés d'admiration pour leur sagesse et leur habileté. Ils parlent avec le plus souverain mépris du reste du monde. Ils disent au peuple, pour lui donner du courage sous les vêtements déguenillés auxquels ils l'ont réduit, qu'il est un peuple philosophe; et de temps en temps, ils emploient les parades du charlatanisme, l'éclat, le bruit et le tumulte, quelquefois l'alarme des complots et des invasions, pour étouffer les cris de l'indigence, et pour écarter les yeux de l'observateur de dessus la ruine et la misère de l'Etat. » 
    Rien de nouveau sous le sommeil… 
    Ceux qui ne se sentent plus très bien dans notre Paris incendié, hors de prix, envahi, dépenaillé et recouvert de rats, de touristes arnaqués, de taxes et de lois liberticides, apprécieront cette envolée du maître : 
    « La population de Paris est tellement diminuée, que M. Necker a exposé sous les yeux de l'Assemblée, qu'il fallait déjà compter sur un cinquième de moins pour son approvisionnement. On dit, et je ne l'ai jamais entendu contredire, que cent mille personnes sont dépouillées de tout emploi dans cette ville, quoiqu'elle soit devenue le séjour d'une cour prisonnière et de l'Assemblée Nationale. Rien ne peut être comparé au spectacle dégoûtant de la mendicité qui y règne, et je puis croire à mes informations. Assurément les décrets de l'Assemblée ne laissent pas de doute sur ce fait. Elle a dernièrement établi un comité de mendicité; elle a établi une police rigoureuse sur cet objet, et elle a imposé pour la première fois une taxe des pauvres, dont les secours actuels fournissent une somme considérable dans les comptes de cette année. » 
    Burke connait bien notre histoire. Elle était souvent agitée mais ce n’était pas si grave. La France c’était encore du solide : 
    « C'est une chose étonnante de voir avec quelle promptitude la France, aussitôt qu'elle a eu un moment pour respirer, s'est relevée des guerres civiles les plus cruelles et les plus longues qui aient été jamais connues dans aucune nation. 
    Pourquoi ? Parce que, dans tous leurs massacres, ils n'avaient pas assassiné le caractère (mind) de leur pays. Une dignité, sûre d'elle-même, une noble fierté, un généreux sentiment de gloire et d'émulation, n'étaient point éteints : au contraire, ils furent excités, enflammés. Les organes de l'Etat, quoiqu'endommagés, subsistaient encore : l'on avait conservé toutes les récompenses et toutes les distinctions qui encouragent l'honneur et la vertu. » 

    Mais en 89 Burke sent que cette fois la France ne se relèvera pas. Il en donne les raisons, avant Chateaubriand, Tocqueville, Balzac ou Bernanos : 
    « Mais votre confusion actuelle, comme une paralysie, a attaqué la source de la vie elle-même. Tous ceux qui, parmi vous, étaient faits pour n'être guidés que par le principe de l'honneur, sont disgraciés et dégradés, et n'ont d'autres sentiments de la vie que le tourment des mortifications et des humiliations. Mais cette génération sera bientôt éteinte : celle de la noblesse, qui la doit suivre, ressemblera aux artisans, aux paysans, aux agioteurs, aux usuriers et aux brocanteurs, qui seront à jamais leurs égaux, et quelquefois leurs maîtres. Croyez-moi, Monsieur, ceux qui prétendent niveler, n'égalisent jamais. » 
    Depuis notre système oligarque-niveleur met la charrue avant les bœufs. Burke écrit plus joliment : 
    « Dans toutes les sociétés qui, nécessairement, sont composées de différentes classes de citoyens, il faut qu'il y en ait une qui domine : c'est pourquoi les niveleurs ne font que changer et intervertir l'ordre naturel des choses; ils surchargent l'édifice de la société, en plaçant en l'air ce que la solidité de la construction demandait de placer à la base. » 
    Mais les artistes et sophistes aux commandes se rattrapent déjà avec du storytelling en diabolisant le passé : 
    « A entendre quelques personnes parler de la feue monarchie française, on aurait dit qu'elles parlaient de la Perse encore toute fumante du sang répandu par l'épée féroce de Thamas Kouli Kan; ou, au moins, qu'elles faisaient la description du despotisme anarchique et barbare de la Turquie, où les plus belles contrées , sous le climat le plus enchanteur du monde, ont plus à souffrir des langueurs de la paix, que d'autres provinces, ravagées par la guerre, n'ont à gémir de ses désastres; de ce pays où les arts sont inconnus, où les manufactures sont languissantes… » 
    Le futur de la France ce sont… les perruquiers alors. Burke : 
    « L'occupation d'un perruquier ou d'un chandelier, pour ne pas parler de beaucoup d'autres emplois, ne peut être pour personne une source d'honneur. L'Etat ne doit exercer aucune oppression sur les hommes de cette classe ; mais l'Etat en aurait une très grande à souffrir, si tels qu'ils sont collectivement, ou individuellement, on leur permettait de le gouverner. Vous croyez qu'en vous conduisant ainsi vous avez vaincu un préjugé, vous vous trompez : vous avez déclaré la guerre à la nature. » 
    Malheureusement l’astucieux Montesquieu précédait Burke. Il écrivait déjà dans une de ses plus perçantes lettres persanes, la C : 
    « Quand je te dis qu’ils méprisent tout ce qui est étranger, je ne parle que des bagatelles ; car, sur les choses importantes, ils semblent s’être méfiés d’eux-mêmes jusqu’à se dégrader. Ils avouent de bon cœur que les autres peuples sont plus sages, pourvu qu’on convienne qu’ils sont mieux vêtus ; ils veulent bien s’assujettir aux lois d’une nation rivale, pourvu que les perruquiers français décident en législateurs sur la forme des perruques étrangères. Rien ne leur paraît si beau que de voir le goût de leurs cuisiniers régner du septentrion au midi, et les ordonnances de leurs coiffeuses portées dans toutes les toilettes de l’Europe. » 
    Oui, le Français de la Régence pense déjà bien aux fringues, à la tambouille, à la perruque-moumoute, au parfum, et pas assez à la politique. Aujourd’hui pensez à LVMH (le cours a triplé en trois ans et ce n’est pas un hasard – les services secrets et autres s’en sont mêlés, lisez Branco justement obsédé par la place prise par « l’ange exterminateur » dans cette république-poubelle) et l’Oréal, qui sont parmi les plus grosses capitalisations boursières d’Europe. L’île de la Cité passe sous leur coupe depuis le châtiment d’une certaine ex-cathédrale…
    Les Carnets de Nicolas Bonnal
  • L’affaire de Rugy où l’extrême vulnérabilité du pouvoir

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    Le billet de Patrick Parment

    Je n’ai aucune sympathie particulière pour monsieur de Rugy qui est à l’écologie ce que le hamburger est à la haute gastronomie. Mais je me pose la question de savoir quel crime il a commis pour bénéficier d’un tel acharnement médiatique ? Acharnement qui a abouti à sa démission. La réalité veut qu’il n’a commis aucun délit relevant des tribunaux. Il a vraisemblablement invité une bande de potes à faire ripaille en l’hôtel de Lassay dont il était l’éphémère locataire. Une bonne bouffe comme en font tous les ministres aux frais du contribuable. Est-ce pour autant un crime, d’autant que l’hôtel de Lassay est réputé pour sa cave fort bien achalandée depuis un certain… Jacques Chaban-Delmas.

    La fonction crée le larron. L’affaire de Rugy, ce n’est pas l’affaire Benalla et autre Cahuzac. La question qui n’a pas été posée dans cette affaire, c’est le rôle joué par Mediapart. Car sur le fond, c’est l’histoire d’un ragot de chiottes. Et des chiottes, Edwy Plenel, son fondateur, en a fait son bureau depuis des lustres. Plenel, c’est un journaliste délateur fort bien connu pour ses accointances avec la famille Poulaga.  Donc, dans cette histoire, qui ne relève en rien des tribunaux mais bien du fait divers, il serait intéressant de savoir qui a balancé à Mediapart les photos dudit gueuleton dans l’intention évidente de nuire au sieur de Rugy. Et surtout à ce média dont l’extrême conscience de gauche – de celle qui lave plus blanc que blanc – n’est plus à démontrer.

    Le plus étonnant aussi est que ni le Président, ni le Premier ministre ne sont montés au créneau pour le défendre et surtout en savoir plus sur cette affaire de Pieds-Nickelés. Mais surtout de ne pas baisser son froc face aux ragots colportés par Mediapart et le sourire méphistophélique d’Edwy Plenel en appelant à une transparence qu’il se garde bien d’appliquer à lui-même au nom de sa fluctuante déontologie. Ne pas faire un bras d’honneur aux médias et aux réseaux sociaux montre bien l’extrême vulnérabilité du pouvoir en place. Comble du bonheur... face à lui, il n'y a personne ! 

  • Mandela et l’Afrique du Sud ? Parlons-en !

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    La guerre froide entre deux blocs, OTAN et pacte de Varsovie, avait longtemps gelé toute évolution planétaire : bousculer un crucial sujet stratégique ou géopolitique, c’était risquer le feu nucléaire. Après la chute du mur de Berlin, le dégel finit par faire tomber l’Afrique du Sud de l’apartheid, avec d’autres dominos politiques hérités d’un autre âge.
    Cette inévitable mise à jour déclencha alors une incroyable Mandela-manie. Libre, l’Afrique du Sud (RSA) verrait exploser d’immenses capacités jusqu’alors brimées. Sous la démocratique houlette du sage Mandela, le pays arc-en-ciel deviendrait une grande puissance. Pourquoi pas ?

    Or, vingt-cinq ans après, la RSA va mal : ravageuse insécurité, insolentes inégalités – ses propres experts officiels le clament haut et fort, on le verra plus bas. Mais désormais payés pour vanter la mondialisation heureuse et le mélangisme sans frontières, les médias d’« information » français camouflent ces graves échecs et persistent à vanter un mirage arc-en-ciel – dont les Sud-Africains noirs eux-mêmes se détournent avec dégoût ou colère.

    Cet échec, le voici.

    Les inégalités. CNN (média libéral, citant la bienséante Banque mondiale) accuse : après 25 ans de démocratie, et autant d’années au pouvoir pour le parti de Mandela, l’ANC (African National Congress), l’Afrique du Sud est devenue le pays le plus inégalitaire du monde. Plus inégalitaire, même, qu’en 1994 !

    Arc-en-ciel ou pas, le revenu des ménages riches (Blancs) est dix fois plus élevé que celui des ménages pauvres (Noirs). La fragile classe moyenne – cruciale pour le développement du pays – stagne depuis 2008. Les élites (5 % du haut de la pyramide sociale) restent quasiment blanches.

    La sécurité. Violence, gangs, stupéfiants, le chaos criminel ravage la RSA. Depuis 2015, le taux d’homicide du pays est le cinquième pire du monde (dit l’ONU). 20.300 homicides en 2018, record sur quinze ans, +3.000 victimes sur 2017. Seule baisse réelle : le taux d’élucidation par la police de ces homicides.

    Les provinces et métropoles les plus criminalisées, Gauteng, KwaZulu-Natal, Cape Town, ont les taux d’homicide d’une zone de guerre. Déjà en 2017, le nombre d’homicides augmentait de 7 % sur 2016. Taux d’homicide en RSA : ±36/100.000 habitants. 57 morts violentes par jour en moyenne !

    Comparons : ce taux est-il usuel en Afrique ? La RSA subirait-elle une sorte de fatalité criminelle continentale ? Non, car voici les taux d’homicide d’autres grands pays africains : Nigeria : ±10/100.000, Kenya : ± 6/100.000.

    De fait, juge la BBC, le taux d’homicide de la RSA approche celui de la Somalie (38,4/100.000), pays d’Afrique subissant une longue et sanglante guerre civile.

    Le ravage criminel de la RSA est d’autant plus inacceptable que le problème – très localisé – paraît plutôt aisé à résoudre, selon d’officielles statistiques :
    – 50 % des homicides adviennent sur le ressort de 13 % des 1.144 commissariats du pays, d’usage situés dans les bidonvilles (townships) hors contrôle ;
    – Ces townships sont connus pour leurs extravagants taux d’homicide :
    . le pire de la province du KwaZulu-Natal : 177/100.000 ;
    . le pire de la Eastern Cape province : 215/100.000 ;
    . le pire de la banlieue de Cape Town : 322/100.000 ! (record du monde pour une simple localité).

    Or, durant la lutte anti-apartheid, les townships furent les durables bastions de l’ANC. Paralysés politiquement et aussi fort corrompus, les dirigeants de la RSA ne font donc rien pour juguler cette ravageuse criminalité des bidonvilles.

    De ce fait, l’insécurité qui irradie de ces dangereux foyers criminels touche désormais les parties plus calmes du pays, centres-villes, campagnes.

    Xavier Raufer

    https://www.bvoltaire.fr/mandela-et-lafrique-du-sud-parlons-en/