1. Avant-hier matin, à 10h55, Frédéric de Natal postait le premier message suivant (que lafauteraousseau relayait, à 15h24, à la fois sur sa page facebook et sur son quotidien sur la toile) :
Info de dernière minute : Le premier ministre Boris Johnson n'a pas exclu de suspendre le Parlement pour l'empêcher de bloquer ses projets de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne pour le 31 octobre. «Nous avons appris que la reine pourrait être invitée à accepter de suspendre le Parlement dès aujourd'hui», a déclaré Nick Robinson, ancien rédacteur en chef politique de la BBC, en précisant que l'information restait à confirmer.
Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a quant à lui affirmé qu'il ferait tout son possible pour empêcher un Brexit sans accord. Une telle éventualité, a-t-il dit, mettrait le Royaume-Uni à la merci du président Donald Trump et des entreprises américaines. Les partis d'opposition ont d'ailleurs annoncé mardi un accord de coopération en vue de prévenir un «no deal», après des discussions entre Jeremy Corbyn, le Parti national écossais (SNP), les libéraux-démocrates, le Parti Vert et le Groupe indépendant pour le changement. (Le Figaro)
Voici maintenant, en quelque sorte, "le film" des événements, au fur et à mesure que les rapporte Frédéric de Natal, à partir de ce "coup" surprise de Boris Johnson...
2. La position de la Reine :
Le premier ministre britannique demande à la reine Elizabeth II son accord de dissolution du parlement. La BBC couvre l'événement en direct. La souveraine devrait s'adresser à la nation sous peu (la BBC évoque un discours en octobre, la sortie du Royaume de l'Europe devant intervenir au plus tard le jeudi 31 octobre).
Elizabeth II accepte la suspension du Parlement britannique demandée par Boris Johnson.
"Alors que Sa Majesté a signé un ordre de suspension du parlement, elle s’inquiète de plus en plus pour l’unité, explique Rhiannon Mills sur SkyNews. L'ancien Premier ministre John Major a affirmé que cette décision plaçait la reine au centre d'une "controverse constitutionnelle".
Bien qu'elle ne se soit jamais prononcée sur le sujet, la reine Elizabeth II est au centre de la crise du Brexit. "Elle est toujours techniquement apolitique, mais elle a également conféré un avantage certain au groupe pro-Brexit" écrit Vanity Fair.
Cette annonce surprise, faite peu de temps après une réunion officielle avec la reine - en vacances à Balmoral - resserre considérablement le temps disponible pour les rebelles conservateurs et les partis d'opposition pour contrecarrer les plans de Boris Johnson sur le Brexit...
3. L'attitude hostile de Jérémy Corbyn :
Le leader du parti Travailliste, Jeremy Corbyn, à la fois membre du conseil de la Couronne et critique public de la monarchie, demande un entretien urgent avec la reine Elizabeth II et réclame une motion de censure contre le premier ministre Boris Johnson. Le député a curieusement averti par écrit la souveraine du "danger" qui pèserait sur le système monarchique si elle maintenait son intervention au parlement...
Il exige même qu'elle le rencontre avant d'accepter la demande de Boris Johnson de suspendre le Parlement.
Alors que les députés de toutes les parties ont réagi avec indignation, le chef du Parti Travailliste a écrit à la reine, l'avertissant du "danger" de sa décision, allant "directement contre les souhaits d'une majorité de la chambre des communes". Il a tenu ces propos en tant que leader de l'opposition officielle, au nom de tous les membres du Parti Travailliste mais même, aussi, de beaucoup de membres du Parti Conservateur : "Il y a un danger que la prérogative royale soit exercée directement contre la volonté de la majorité des parlementaires", déclare Jérémy Corbyn, qui a curieusement averti par écrit la souveraine du "risque" qui pèserait sur le système monarchique si elle maintenait son intervention au parlement. Ces derniers jours, la presse avait accusé ce socialiste de "comploter " et vouloir renverser le premier ministre afin de revenir sur le Brexit...
4. Question(s) sur l'attitude et la sécurité de la Reine... :
La reine interviendra le 14 octobre et devrait s'adresser à la nation par le biais du discours habituel au parlement. Si 47% des députés désavouent la décision prise par le premier ministre (sondage You Gov), ce dernier bénéficie toutefois encore du soutien des britanniques pour un No deal. Un récent sondage du 13/08 avait montré que 54% d'entre eux approuvaient la proposition suivante: "Boris Johnson doit réaliser le Brexit par tous les moyens, dont la suspension du parlement si elle est nécessaire pour empêcher les députés de le stopper " : Depuis plusieurs jours , divers députés avaient fait pression sur le palais royal pour que la souveraine (qui a déclaré en privé récemment être "vraiment consternée et mécontente de la qualité de la classe politique britannique actuelle") intervienne dans le débat et qui lui soit permis même de faire un discours au parlement européen...
Dans ce climat, certains députés du Labour n'ont pas apprécié la décision de la reine Elizabeth II d'approuver la suspension du parlement britannique, et lui ont rappelé que c'est à cause de ce " type de coup d'état" que son cousin Constantin de Grèce a été renversé. Ils appellent à s'enfermer dans le parlement et à refuser de l'évacuer...
Des fuites (Irish Times) indiquent, dans la foulée, qu'un plan secret pour évacuer la reine et la famille royale après un "no-Deal" a été élaboré en cas d'émeutes...
Et maintenant ? Comme on dit en anglais : Wait and see !...
Parfaitement légal, ce "coup", certes "de force" n'est en aucun cas un "coup d'Etat", tout juste un "coup de poker", dont le très proche avenir dira s'il a été gagnant, ou non... Une pétition "stop the coup" a déjà réuni un million et demi de signatures, et une très importante manifestation a eu lieu à Londres, aux abords du Parlement...
Wait and see !...
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/30/un-point-sur-la-situation-au-royaume-desuni-avec-frederic-de-6172605.html#more