La défaite du candidat de Boris Johnson, ce 31 juillet, dans l'élection partielle de Brecon and Radnorshire aux pays de Galles peut paraître une toute petite nouvelle, perdue dans le trouble du monde. Pour les commentateurs agréés, le fait que la candidate libérale-démocrate Jane Dodds l'ait emporté sur le parlementaire sortant Chris Davies dans cette circonscription rurale par 13 800 voix contre 12 400 sera sans doute analysé comme un affaiblissement salutaire, une claque réjouissante sur la joue du méchant Boris Johnson, donc pour une victoire de l'Europe.
En 2016, au pays de Galles, seuls les nationalistes du Playd Cymru avaient alors milité en faveur de l'Union européenne. Et la majorité des Gallois s'était prononcée en faveur du Brexit, à 52,5 % soit à peu près au niveau de la moyenne du Royaume-Uni à la différence des Écossais, 38 % seulement pro-Brexit, des Londoniens 40 % et des Irlandais du nord, 44 %, sans parler de Gibraltar[1]
Dans la circonscription en jeu, les conservateurs avaient précédemment gagné avec 8 000 voix d'avance. L'ambiguïté des prises de position de leur chef gauchiste actuel Jeremy Corbyn a été sanctionnée par une déroute des travaillistes. Ukip a quasiment disparu, cependant que le nouveau Brexit Party créé par Nigel Faradge, qui ne parvient toujours pas à entrer au parlement fait néanmoins un score honorable, ce qui montre que le Premier ministre n'inspire pas encore totalement confiance à son propre camp.
Le recul semble cependant considérable. Il donnera peut-être un regain d'espoir aux partisans du maintien.
Et cela ne facilitera pas la tâche de Boris Johnson dans sa renégociation avec Bruxelles.
De façon presque paradoxale, on peut regretter, au nom de l'Europe, la fragilité du pouvoir politique britannique car le temps presse.
Dans le détroit d'Ormuz, on peut mesurer la montée des dangers. Ils reflètent une tension grandissante qui menace non seulement cette région du monde mais aussi très prosaïquement le confort énergétique des Européens. Et dans une telle perspective, indépendamment du devenir de la relation commerciale et bureaucratique entre les États de l'Union européenne, leurs destins historiques sont désormais indissociables.
Ce 31 juillet, le général Thierry Burkhard succédait au général Jean-Pierre Bosser à la tête de l’armée de Terre. Son premier ordre du jour, où il développait la feuille de route des années à venir mériterait d'être méditée par les civils.
Après avoir exprimé une pensée particulière pour les blessés de l’armée de Terre et leurs familles, et salué l’action de son prédécesseur il a déclaré un objectif : « stabiliser et consolider l’armée de Terre tout en lui donnant l’agilité nécessaire pour s’adapter aux nouvelles menaces et contraintes. »
Déjà, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées avait récemment rappelé : « il faut être prêt à s’engager pour un conflit de survie ». Le général Burkhard, de son côté, décrit un monde en transformation rapide qui, s’il présente de formidables opportunités, notamment technologiques, est aussi celui de l’incertitude et de l’instabilité.
Or, estime le nouveau chef d’état-major de l’armée de Terre : « le rapport de force redevient le mode de règlement des différends entre nations ». Aussi, prévient-il, « nous devons résolument nous y préparer en gardant à l’esprit que le combat de haute intensité devient une option très probable. »
Le combat de haute intensité, cela porte un nom que, comme la mort, notre société de consommation n'aime guère entendre. La guerre.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] L'enclave britannique, 33 000 habitants, a voté à plus de 95% pour le maintien dans l'Union européenne.
https://www.insolent.fr/2019/08/dans-un-monde-de-plus-en-plus-conflictuel.html