
Face à l'hégémonie intellectuelle du libéralisme, François Huguenin en appelle aux communautariens américains et à leurs compagnons de route néo-orthodoxes.
Les conservateurs européens n'ont plus aujourd'hui grand-chose à opposer au libéralisme triomphant. Partout sur le continent, l'Etat a perdu pied face au travail de sape de la mondialisation, partout, les grandes orthodoxies religieuses ont renoncé à leurs prétentions au magistère universel partout ou presque la société civile a achevé de se déliter dans un individualisme navrant, et n'a plus de valeurs alternatives à opposer à l'utilitarisme consumériste érigé en vertu cardinale par les nouveaux maîtres du monde.
Sur le plan intellectuel, le constat est plus accablant encore à l'exception de quelques combattants d'arrière-garde désespérément marginalisés - on pense à Michéa, Debray, Legendre ou Le Goff - il n'existe plus de voix dissonante dans le concert ronronnant de la doxa progressiste. Alors même que la conjoncture économique et sociale ouvre de multiples fenêtres de tir aux attaques d'un antilibéralisme renouvelé, jamais la contestation de l'idéologie dominante n'a semblé aussi tiède et aussi stéréotypée.
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