Calomnié depuis un demi-siècle pour ses prétendues complaisances avec le IIIe Reich, le pape Pie XII fut au contraire au cœur de la politique de résistance du Vatican au national-socialisme.
En 1999, un journaliste anglais, John Cornwell, publiait le même jour, en une demi-douzaine de langues occidentales, un livre sur Pie XII dont le titre provocateur était à lui seul un élément publicitaire : Hitlers’ Pope, « Le pape d’Hitler » (Albin Michel). Pie XII, accusait l’auteur, « était le pape idéal pour les desseins indicibles d’Hitler, il était un pion dans le jeu d’Hitler ». Vingt ans plus tard, Frédéric Le Moal, un docteur en histoire, professeur au lycée militaire de Saint-Cyr et à l’Institut Albert-le-Grand, fait paraître un ouvrage qui affiche l’idée contraire : Pie XII, un pape pour la France. Ce changement de ton n’est pas le fait d’une voix isolée : en deux décennies, les recherches sur Pie XII se sont multipliées, mettant à mal les accusations lancées contre lui par la pièce de l’Allemand Rolf Hochhuth, le Vicaire.
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