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anti-national - Page 1218

  • Clash Frigide Barjot / Caroline Fourest sur Paris Première (Cactus) Mars 2009

  • L’Évangile s'adresse aussi aux musulmans !

    Est-il possible d'évangéliser les musulmans ? le Goliath islamique pourrait avoir les pieds plus fragiles qu'il ne le croit.
    D'un côté, une population vieillissante, accroupie dans le matérialisme, confite en laïcisme et oublieuse de la religion qui a largement contribué à construire sa civilisation : selon les statistiques de l'Eglise catholique, entre 1999 et 2009, le nombre des baptêmes a chuté de 33 %, celui des confirmations de plus de la moitié, celui des mariages catholiques de 47%.
    De l'autre, une religion musulmane portée par une population jeune, dont la fécondité est supérieure à celle des Françaises et dont l'identité collective se construit autour de l'islam.
    Sur 5 à 6 millions de musulmans en France (selon les chiffres du ministère de l'intérieur), 2 millions se disent pratiquants, mais selon un sondage CSA La Vie publié en 2006,88 % d'entre eux jeûnent pendant le Ramadan (contre 60 % en 1989).

    Qui gagnera le match ?
    Comme l'écrivait la démographe Michèle Tribalat dans un article publié sur le site du Monde le 13 octobre 2011, « L'islam bénéficie d'une dynamique démographique plus favorable que le catholicisme : un taux de rétention élevé de la religion parentale, une endogamie religieuse forte, une fécondité plus élevée et une immigration qui va sans doute perdurer. Il reste à l'écart du grand mouvement de sécularisation qui touche le catholicisme et le protestantisme, l'essor des évangéliques ne compensant pas chez ces derniers les défections. »
    Le titre de cet article avertit : « L'islam reste une menace ».
    D'autant plus que son expansion, écrit encore Michèle Tribalat, « se produit dans une France en état de déchristianisation avancé. » Ainsi, en 2008, 60 % des jeunes « autochtones » - autrement dit des Français d'origine - nés dans les années 1980, déclaraient n'avoir aucune religion ; tandis que 14 % seulement des personnes de la même classe d'âge nées de deux parents immigrés d'Algérie se disaient sans religion. Pis encore : chez les Français de souche, la tendance va s'accroissant; tandis que chez les enfants d'immigrés musulmans, la proportion d'incroyants s'est réduite de moitié entre 1992 et 2008 (passant de 30 % à 14 %).
    Une étude de l'Insee et de l'Ined, publiée en octobre 2010 sous le titre Trajectoires et origines, Enquête sur la diversité des populations en France, dresse un constat similaire : « Parmi la population âgée de 18 à 50 ans et résidant en France métropolitaine, près de 45 % de personnes se déclarent agnostiques ou athées. Cette prise de distance vis-à-vis de la religion se rencontre surtout dans la population majoritaire et chez les descendants de couple mixte. En revanche, plus des trois-quarts des immigrés et de leurs descendants déclarent avoir une religion. (...) D'une façon générale, on observe un clivage entre les groupes en lien avec des régions où l'islam est dominant et les autres. Non seulement les proportions de "sans religion " sont plus faibles chez les immigrés qui viennent des régions islamisées, mais leurs descendants déclarent plus souvent une référence religieuse que les autres. » Ainsi, « L'abandon de la religion apparaît plus fréquent pour les personnes ayant été élevées dans une famille bouddhiste (30 % d'abandon), chrétienne ou juive (26 %) que pour ceux ayant eu des parents musulmans (11 %). »

    La tentation du repli
    Pour résumer, l'islam a le vent en poupe quand le christianisme reste dans le pot-au-noir. Dans un pareil contexte, les catholiques, menacés à la fois par la sécularisation de plus en plus rapide d'une société française parfois hostile et la concurrence d'un islam qui tend à se radicaliser, peuvent être tentés par le repli communautaire et le retrait sur une ligne « défensive ». Or cette (fausse) solution aboutirait à la fois à abandonner le terrain aux adversaires du christianisme et à renoncer à la mission apostolique à laquelle le Christ et l’Église appellent les chrétiens. Le catholicisme français serait d'autant plus vite marginalisé, et menacé à terme de disparaître.
    La tentation du repli communautaire est cependant d'autant plus forte qu'au-delà de la question religieuse, les nombreux effets pervers de l'immigration de masse y conduisent non seulement les chrétiens, mais l'ensemble de notre société dont la cohésion est fragilisée. La responsabilité première de cet ébranlement profond n'incombe pourtant pas aux immigrés, mais aux Français. Les peuples qui refusent les enfants meurent de vieillesse et programment eux-mêmes leur remplacement. Le remboursement intégral de l’avortement, décidé par le pouvoir socialiste, n'est pas moins symbolique de cette mentalité mortifère que l'octroi du droit de vote aux immigrés extra-européens, qui est « dans les cartons ». Cette politique se situe dans la continuité de celle qu'ont conduite tous les gouvernements au cours des dernières décennies; mais qui les a élus ?

    Un vivier d'âmes a convertir
    Les catholiques doivent eux aussi se mettre en question : pendant ces mêmes décennies, ils se sont cantonnés aux œuvres sociales en négligeant de témoigner de leur foi. Certains ont développé un discours sur la « petite Église » catholique, une parmi d'autres, qui n'était plus Epouse et Corps mystique du Christ. Dans cette optique, les « nécessités » du dialogue inter-religieux l'ont aussi emporté sur l'urgence de l'Evangélisation.
    Il semble que l'Eglise de France ait aujourd'hui tourné cette page, comme le montrent actuellement l'engagement des évêques contre le mariage homosexuel et les appels à la mobilisation des chrétiens en vue de la « nouvelle évangélisation ». Or, dans le champ de cette nouvelle évangélisation, la présence de millions de musulmans en France doit-elle être regardée par les chrétiens seulement comme une menace (liée au déracinement, au communautarisme allogène et à l'islam), ou aussi comme une opportunité, un vivier d'âmes à convertir pour les conduire au Christ ?
    Ces conversions au christianisme, beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit, qui se produisent dans les pays musulmans, montrent que ce n'est pas impossible.
    Eric Letty monde & vie 4 décembre 2012

  • La primaire pour les nuls

    La primaire socialiste a conduit à désigner François Hollande pour la candidature à la présidence de la République et finalement, par une succession de malheureux rebondissements, à son élection.
    Les élections à l’UMP ont conduit à ne pas désigner clairement un président et à un processus tragi-comique d’implosion chaotique. MG 

    Le choc des nuls

    Le duel du méchant Copé et du gentil Fillon ne relevait pas du choc des Titans. Ce n’était qu’un duel de politiciens sur le dos des militants et des sympathisants, de même nature que celui auquel se livre la droite vis-à-vis de ses électeurs depuis 20 ans.

    Le gentil Fillon s’en tenait à la ligne politique de G. d’Estaing : la droite doit gagner au centre, et si possible en mordant sur la gauche, stratégie suicidaire de ceux qui n’ont rien appris ni rien oublié depuis 1981, et Fillon devenait donc la coqueluche des médias. La base militante qui en avait assez de perdre et de voir partir l’électorat contestait cependant cette géniale stratégie.

    Le méchant Copé, donc plus politique, avait, lui, compris qu’il fallait au contraire tenir un discours plus en phase avec l’évolution de la société et de l’électorat de droite qui en assez de se faire cocufier par les états-majors. Sans complexe il a donc repris la stratégie – purement verbale – de Sarkozy entre les deux tours de la présidentielle.

    Ce duel restait cependant à fleurets mouchetés car sur la question, cruciale pour la droite, du Front national, les deux compères adoptaient la même position : pas d’alliance.

    Titanic et les sales gosses

    Il aurait quand même pu s’agir d’une élection permettant de jeter les bases d’un débat entre deux stratégies, incarnées en outre dans deux personnalités bien différentes : good Fillon et bad Copé. Mais le système institutionnel des partis est tellement bloqué, à l’image de ce qui se passe au plan national, que ce choix n’a même pas pu se concrétiser.

    On attendait « règlement de comptes à OK Corral ». On a eu Titanic mais joué dans la cour de récréation d’un collège du 9.3.

    Les aventures du petit Nicolas

    On assiste en effet depuis dimanche soir à un ridicule et désolant pugilat entre les mauvais perdants et les petits gagnants. Et tous leurs petits copains qui se mettent à donner des coups de pieds et des claques. M’sieur, il a mal organisé les élections ! M’sieur, il a triché dans le dépouillement ! M’sieur, il a pas compté l’outre-mer ! M’sieur, il a copié mon programme ! M’sieur, je vais aller chez les centristes !
    Avec Juppé dans le rôle du surveillant général, il ne manquerait plus que le petit Nicolas – dont l’ombre de l’autre planait, paraît-il, dans cette consultation – pour retrouver le climat rafraîchissant des célèbres nouvelles de Goscinny et Sempé. Même le nom de la commission électorale censée trancher le conflit fait sourire : la Cocoe, ce qui évoque plutôt le cri d’un volatile ridicule qu’un collège respectable.

    Black Sunday

    Ce dimanche 18 novembre restera sans aucun doute dans les annales de la science politique : car il symbolise la décadence de la droite institutionnelle française.

    Depuis dimanche, les Français voient en effet en direct un affrontement de nains ridicules, qui hier encore jouaient aux hommes d’Etat bardés de « valeurs » dans les palais de la République. Ils ne voient plus que des tricheurs, des menteurs et des mauvais joueurs qui se battent comme des chiffonniers, pour conserver des places et des prébendes au sein d’un appareil vermoulu.

    Assurément, ce triste spectacle aura d’importantes conséquences systémiques. C’est une bonne nouvelle.

    Michel Geoffroy 22/11/2012 http://www.polemia.com

  • Duflot : quand la haine contre l’Eglise catholique tient lieu de réflexion

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) - La sortie de Cécile Duflot, contre l’Eglise catholique n’est pas exempte d’arrières-pensées assez crapoteuses. Cécile Duflot souhaite « un choc de solidarité » pour les sans-logis. Si le Ministre du Logement a également envoyé un message clair en direction d’autres institutions comme « les banques », « les compagnies d’assurances », « les grandes sociétés civiles immobilières », c’est pour mieux cibler sa haine à l’encontre de l’Église catholique. Il est en effet surprenant que seule cette dernière ait reçu un courrier de la part du ministre, et ce, seulement après que Duflot se fut dûment soulagée dans la presse…

    Mme Duflot parait mal renseignée

    « Il semble, que l’archevêché de Paris possède des bâtiments quasi-vides » affirme-t-elle. Ignore-t-elle que la plupart des locaux occupés par l’Église appartiennent en fait à l’État ou aux collectivités locales, comme le confirme Mgr Dubost, évêque d’Evry ? Derrière les propos de Cécile Duflot, se profile la menace de la « réquisition » des biens du clergé, chère à nos révolutionnaires amateurs de sang impur. Du sang qu’on fait couler sans trop d’histoire dans la famille de la ministre, puisque Mme Duflot n’est autre que l’épouse de Xavier Cantat, frère de Bertrand, l’assassin de Marie Trintignant. Duflot n’hésite pas à insulter les milliers de bénévoles catholiques qui se dévouent corps et âmes pour aider les plus démunis, comme en atteste l’opération « Hiver solidaire », pilotée par le diocèse de Paris.

    Un désir de vengeance par rapport à l’Eglise et son opposition au mariage homosexuel

    Farouche partisane du mariage pour les couples homosexuels, le Ministre du Logement veut se venger de l’opposition de l’Eglise à ce projet de démolition civilisationnelle. Pour la majorité socialiste, il s’agit moins de défendre ledit « mariage pour tous » ou les sans-logis que de s’attaquer à « l’ennemi héréditaire » que constitue la religion catholique. Comme l’affirme un collaborateur du Cardinal André Vingt-Trois « Il est difficile de ne pas penser que la polémique déclenchée par Cécile Duflot n’a pas de rapport avec le soutien apporté par l’épiscopat aux manifestations contre le mariage homosexuel ». Nous laisserons le mot de la fin à Mgr Dubost qui s’interroge : « Qu’est-ce que fait Mme Duflot de son bureau ? Et de ses salles de réception ? » http://fr.novopress.info/

  • Afghanistan / Voilà enfin un général français qui ose le dire : cette guerre n'est pas la nôtre ! 'arch 2010)

    Même si c'est à la une du Monde et non malheureusement dans Présent, ne boudons pas notre plaisir. Voilà enfin un général français écouté et respecté qui ose dire haut et fort ce que nous écrivons ici même depuis de longs mois et mardi dernier encore : l'Afghanistan « est une guerre américaine » dans laquelle « il n'y a pas de voix stratégique des alliés ».
    Car, explique-t-il avec un certain bon sens, « quand vous êtes actionnaire à 1 %, vous n'avez pas la parole ». Or les Américains disposeront bientôt de plus des deux tiers des troupes de la coalition présente en Afghanistan. En d'autres termes : cette guerre n'est pas la nôtre !
    Directeur du Collège interarmées de défense (CID), le général Vincent Desportes émet en effet, dans une interview accordée au Monde, de sérieux doutes sur l'actuelle stratégie américaine qui « ne semble pas fonctionner », où « factuellement, la situation n'a jamais été pire ». De fait, avec 102 morts, le mois de juin a été le plus meurtrier pour la coalition internationale depuis son engagement en Afghanistan en 2001.
    Et le général Desportes n'hésite pas non plus à s'en prendre ouvertement au président Barack Obama qui avait pourtant fait de l'Afghanistan sa « priorité » à son arrivée à la Maison-Blanche. En critiquant tout à la fois ses valses-hésitations, sa décision d'envoyer 30 000 soldats américains en renfort, prise le 1er décembre dernier, et son annonce précipitée dans la foulée d'un début de retrait des troupes américaines dès le 1er juillet 2011, c'est-à-dire dans exactement douze mois. « Tout le monde savait que ce devait être zéro ou 100 000 de plus », observe-t-il, car « on ne fait pas des demi-guerres. »
    « La doctrine de contre-insurrection traditionnelle, telle que l'a engagée le général Stanley McChrystal (le commandant des forces américaines et alliées, limogé par le président américain) depuis un an, avec un usage restreint de l'ouverture du feu, des moyens aériens et de l'artillerie pour réduire les dommages collatéraux, ne semble pas fonctionner », affirme-t-il. Avant d'enchaîner : « Si la doctrine McChrystal ne fonctionne pas ou n'est plus acceptée, il faudra bien revoir la stratégie » et « probablement repousser la date du retrait d'Afghanistan ».
    « L'affaire McChrystal révèle une faiblesse », estime encore le général Desportes, en affirmant que le président Obama aurait pu se contenter de « morigéner son chef militaire et le renvoyer au combat, comme l'avait fait Roosevelt avec le général Patton, qui avait dû s'excuser d'avoir giflé un soldat ».
    « Tout se passe comme si le président Obama n'était pas très sûr de ses choix », ajoute-t-il, en rappelant qu'il avait déjà renvoyé le général David McKiernan, le prédécesseur de McChrysral, il y a un an. Preuve qu'il y a en Afghanistan un réel problème de commandement sur le terrain. Vicié pratiquement dès le départ avec les deux dispositifs désormais commandés par un seul et unique général américain qui a la double casquette : celle de patron de l'opération « Enduring freedom » (Liberté immuable), déclenchée dès le 7 octobre 2001 pour chasser les talibans du pouvoir et faire la guerre à Al-Qaïda et Ben Laden, et celle de commandant en chef de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la stabilité) qui, sous mandat de l'ONU et drapeau de l'OTAN, entend officiellement participer à la pacification et à la reconstruction du pays mais qui mène toute à la fois des opérations de guerre et des actions civilo-militaires !
    Cette ambivalence sur les véritables buts de la mission et les doutes sur la stratégie américaine ont « des conséquences sur le moral des troupes », relève encore avec justesse le général Desportes, et l'on « ne peut pas faire la guerre contre le moral des soldats ».
    Reste à savoir bien sûr si, après cette courageuse interview quelque peu iconoclaste, le général Desportes ne va pas être à son tour relevé de ses fonctions ou mis sur une voie de garage comme vient de l'être aux États-Unis le général McChrystal, coupable d'avoir dit enfin la vérité... Car avec Nicolas Sarkozy, toujours prompt à se mêler de tout et qui, à l'image de son modèle Obama, accepte de moins en moins la contradiction, rien n'est impossible !
    « En matière de guerre contre-insurrectionnelle, on doit tout faire pour protéger la population et réduire les pertes parmi les civils innocents », a cependant réaffirmé pour sa part, jeudi au siège de l'OTAN à Bruxelles, le nouveau patron des troupes américaines et alliées en Afghanistan, le général David Petraeus, lui-même à l'origine du changement de stratégie que son prédécesseur avait commencé à mettre en œuvre il y a un an.
    « J'ai réaffirmé au président afghan Hamid Karzaï, a assuré le général Petraeus, comme au secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, et aux dirigeants américains que nous devons maintenir notre engagement de réduire les pertes de civils innocents au niveau minimal », car c'est « un impératif de la lutte contre l'insurrection ». Il est grand temps que les généraux qui conduisent et réfléchissent sur cette guerre qui n'en finit pas et que l'on ne gagnera jamais fassent enfin - en France comme aux États-Unis - entendre leurs voix.
    YVES BRUNAUD PRÉSENT- Samedi 3 juillet 2010

  • Education et déstructuration capitaliste de la société

    Une enquête de l'observatoire des jeunes et des familles de la fondation Apprentis d'Auteuil révélait récemment qu'une famille sur deux rencontrait des difficultés considérables face à des enfants qui échappent de plus en plus à toute espèce de contrôle. Dans ce sondage, les troubles de comportement sont évoqués, l'impossibilité de fixer des règles et des limites, et ce malaise touche autant les parents d'origine modeste que ceux dont la situation est plus aisée. Pour autant, ce n'est pas tant la nature des relations entre générations qui est mise en question, que la valeur des perspectives plus larges dans lesquelles elles s'inscrivent. Car au-delà d'un constat de crise de l'éducation et de la formation des jeunes, c'est toute une civilisation qui révèle sa faille profonde, la gravité d'une maladie qui la mine et va finir par la terrasser.

    En règle générale, la société technicienne qui est la nôtre offre naïvement l'aide du spécialiste pour remédier aux maux physiques ou moraux. Les pédopsychologues, comme les praticiens qui apportent une aide dans les domaines bien particuliers des déficiences personnelles (dyslexie, autisme, troubles mentaux, comportementaux, les dysfonctionnements familiaux, voire sociaux), les conseillers d'orientation, les formateurs de parents etc., constituent une brigade d'intervention qui, depuis quelques décennies, s'est étoffée, et connaît le même triomphe que, sur un autre plan, les professionnels de la justice, avocats de toutes catégories, ou la tribu de la finance. Car là où la valeur fait défaut, on cherche une solution dans la maîtrise du fonctionnement. Ces tentatives constituent au demeurant des sources appréciables de profits, tant la société libérale ne provoque des problèmes que pour offrir de pseudo solutions. Des cliniciens aux établissements privés, en passant par les soutiens à la carte ou les formations onéreuses, il y a toujours une « remédiation », comme l’on dit dans le jargon des technocrates de la pédagogie, pour toutes les défaillances.

    Les familles qui se déstructurent, bien qu'on ait présenté ce chaos annoncé comme un progrès vers la liberté et la réappropriation de son propre corps, sa « libération », que l'on place souvent avant l'esprit, l'abandon des contraintes d'antan, perçues comme des obstacles à la réalisation du moi, sont les symptômes d'un état des choses dont on voit de plus en plus qu'il ressemble à un champ de ruines. La société libérale est fondée sur l’existence d’un individu dont l’autonomie est postulée par essence, dont le comportement est justifié par la raison supérieure de l’intérêt. Entre le désir du sujet et la satisfaction de celui-ci, tout tiers, surtout s’il possède une autorité de fait, devient vite insupportable. Le consommateur compulsif qu’est devenu l’enfant conditionné par les messages publicitaires, l’étalage de tentations mercantiles, et conforté par le discours libertaire, perçoit d’autant plus ses parents comme des empêcheurs de tourner en rond dans le champ de l’illimité, que l’anthropologie postmoderne leur dénie toute légitimité absolue, le relativisme sociétal étant devenu la règle dans le cercle des penseurs issus du structuralisme déstructurant. « … l’individu que la civilisation libérale commence seulement à produire en série éprouve les pires difficultés à intérioriser les limites et les interdits, pourtant indispensables à la construction d’une vie autonome. Faute de pouvoir prendre appui sur une quelconque autorité tierce – que tout le discours réel du capitalisme tend désormais à discréditer – il est, en effet, condamné à tourner indéfiniment en rond dans l’ « arène de l’illimitation » » (J.C. Michéa ; Le Complexe d’Orphée).

    Le « droit de », assumé dans toute société codifiée, est devenu un « droit à », que le « droit des enfants », par exemple, a pu illustrer comme moyen de culpabiliser et de décrédibiliser les parents. La liste des droits n’a pas plus de fin, du reste, que celle des individus, encore qu’il faille aussi considérer que chacun a droit à plusieurs droits, voire à une quantité illimitée, en fonction de la variété de ses caprices, de ses pulsions, ou de ses besoins. La situation s’avère dramatique lorsque l’on prend conscience que la génération précédente, qui élève de nos jours ses enfants, a eu le malheur, ou le bonheur illusoire et mortifère, d’expérimenter la nouvelle société, et de perdre, la première, les repères traditionnels d’autorité, qu’elle a vertement contestées. Aussi est-elle particulièrement désarmée pour réagir avec perspicacité, pour autant qu’elle comprenne bien ce qui lui arrive.

    La réaction générale, en effet, face à un chaos que tous, sauf quelques idéologues minoritaires, sont en mesure de constater, ne serait-ce que parce qu’ils en souffrent, est de diagnostiquer le mal dans sa dimension formelle et dans ses conséquences partielles. On considère que les ravages au sein des familles ou de l’école proviennent d’un manque de discipline, d’une absence de morale, d’une pénurie malheureuse de communication, quand ce ne sont pas les causes inverses, c’est-à-dire trop d’autorité, un excès d’injonctions moralisatrices, ou une trop grande familiarité entre générations.

    Ces analyses échouent à cerner un phénomène qui excède les expériences singulières, même si c’est au niveau individuel qu’il s’incarne le plus visiblement. La généralisation de l’impuissance éducative montre qu’il n’est guère de recette assurée. C’est comme si l’on voulait accorder un orchestre pendant que le paquebot prend l’eau de toute part. Même s’il ne s’agit que de son petit orchestre, un duo, un trio, un quatuor, que l’on essaie d’harmoniser dans sa cabine particulière – et il n’est certes pas impossible de réussir, par moment, quelque bonne composition -, la situation d’ensemble est au naufrage, l’arrière plan génère un sentiment diffus de panique, et, comme une eau qui s’insinue partout, l’esprit de dissolution mine les meilleures volontés en même temps que les cadres que l’on croyait pérennes.

    Ce qui change radicalement les données de la crise, par rapport aux temps anciens, c’est l’adoption consensuelle d’un paradigme, de ce que Renaud Camus, dans un livre, « Décivilisation », qui est un chef d’œuvre de lucidité, nomme l’hyperdémocratisme » : « J’appelle hyperdémocratie la volonté de faire sortir la démocratie de son lit politique pour la projeter dans des domaines qui, à première vue, ne lui sont guère congéniaux, et per exemple la culture, justement, ou la famille… ». Il s’agit-là d’une intolérance, propre à l’âge des masses, à tout ce qui évoque une réelle différence, ou une supériorité quelconque. Or, la civilisation quantitative actuelle tend à promouvoir l’égalité absolue, au nom de la lutte contre les « privilèges » et les « discriminations ». Depuis l’après-guerre, ce sont les « héritiers » qui sont visés, et Bourdieu a fait, dans les cabinets ministériels ainsi que dans les salles de professeurs, de nombreux émules. Or, comme le rappelle Renaud Camus, « tout mouvement vers l’égalité implique toujours, autant et souvent plus que l’élévation de la partie défavorisée, l’abaissement simultanée de la partie favorisé… »

    La division de la société entre une classe où était de règle la contrainte, cette « syntaxe » des valeurs, (« J’ai appelé la syntaxe l’autre dans la langue : se contraindre à parler syntaxiquement, c’est reconnaître qu’on n’est pas seul, qu’à travers nous parlent une langue, un peuple, une histoire, une convention, un pacte d’in-nocence, un consentement à la non-adhésion à soi-même, à l’expression pure »), syntaxe qui est la formalisation au niveau de l’ethos, du legs des temps passés et de la bienséance civile, alliée à la transmission d’une culture savante, élitiste, et l’autre partie de la société, en principe exclue de cette éducation qui apprenait à se « tenir droit », mais qui, d’une façon ou d’une autre, en recevait les leçons, à tel point que, ce que l’on a nommé « école républicaine », était, peu ou prou, le symbole d’une civilisation qui était encore ouverte à l’ascendante exigence d’une éducation assumée consciemment, a laissé place à « la grosse classe unique de convergence centrale », totalitaire productrice et prescriptrice d’un discours hédoniste, ludique, démobilisateur, démoralisant et avachissant. Personne n’en est exempt. « … les héritiers n’héritent plus de rien (culturellement) et [sont] aussi déshérités que les non-héritiers. » Même dans les familles encore soucieuse d’une éducation digne de ce nom, il est très ardu, voire impossible, de garder à l’abri des enfants infectés par la maladie universelle de la vulgarité, du laisser aller et des plaisirs faciles et grossiers.

    L’oligarchie postmoderne, souvent le fruit, grâce à l’émergence de nouveaux domaines économiques, liés à la révolution des transmissions de l’image et du son, ou bien portée par le triomphe du capitalisme financier, partage amplement les goûts plébéiens de la masse, comme des pauvres enrichis, des parvenus. Nous avons assisté à une révolution « culturelle » plus profonde que celle conduite par Mao. Aucun signe de ralliement ou de contre-offensive ne peut être viable. Peu nombreux sont ceux qui se souviennent ou connaissent vraiment ce que fut le monde d’avant, qui fait figure dorénavant de continent perdu. Et sa disparition n’est pourtant pas si lointaine ! Non qu’il fût parfait, et qu’il dût apparaître comme un idéal vers lequel faire retour, mais il gardait encore les principes qui furent ceux de toutes les époques, de toutes les civilisations, jusqu’à la nôtre, si différentes des autres, si anormale, si malade. Il était banal alors de considérer qu’il fallait faire des efforts pour devenir soi-même, que l’enfant, s’il avait vocation à se transformer en adulte, ne l’était pas pour autant, et qu’il n’était pas détenteur de cette distance de soi à soi, indispensable pour juger du monde, des autres, et pour acquérir une autonomie si prisée maintenant, sans qu’on sache ce qu’elle est vraiment, et qu’il était nécessaire, enfin, de se « désenseigner » pour accéder à une authentique éducation, à une maîtrise et à un savoir qui, comme l’indique l’étymologie latine, conduit à la voie idoine.

    La situation peut donc s’avérer désespérée. Les saines réactions ne sont que des réactions, les sursauts ne sont pas des sauts vers autre chose, vers un autre monde. Les initiatives personnelles, aussi méritantes soient-elles, si elles n’aboutissent pas à des déconvenues, ne se présentent guère que comme des actes de guérilla. Il faudrait bien sûr que cette « petite guerre » se transmue en une grande, en un affrontement avec la source des maux, cette société libérale qui brouille tout, détruit tout, ne respecte rien, et choisit les valeurs marchandes plutôt que la valeur humaine.

    On ne demandera certes pas aux hommes politiques et aux technocrates de la modernité d'apporter les véritables remèdes à ce désastre. Pour qu'il existe des chances de rencontrer, dans les sphères décisionnelles, une claire compréhension de ce qui se passe, il faudrait que les gouvernants soient autres qu'ils ne sont, ce qui est une vue bien singulière de l'esprit, un raisonnement pas l'absurde. Car accéder à la vérité du monde qu'ils conduisent à sa perte serait pour eu l'équivalent d'un suicide.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Pierre Hillard "Les progressions du Nouvel Ordre Mondial", interview Eurrasianfinance

  • « Le Pen, une histoire française » de Philippe Cohen et Pierre Péan : Réhabilitation ou réquisitoire ?

    Ni hagiographie, ni pamphlet, Le Pen, une histoire française a déclenché une belle polémique. Ses auteurs, Pierre Péan et Philippe Cohen, s’écartent de la doxa officielle. Pour eux, la diabolisation du Front national est moins due aux « dérapages » de son président qu’aux manœuvres machiavéliques de François Mitterrand créant SOS Racisme en même temps qu’il rétablissait la proportionnelle et se prêtait avec Pierre Joxe à la manipulation de Carpentras. Le Pen, une histoire française est un livre où les auteurs ne prennent pas vraiment parti mais accumulent des faits, des témoignages étayés, parfois des ragots, et exposent, sur chaque sujet, les différentes thèses en présence. Il leur arrive d’être sévères avec le président honoraire du Front national, notamment dans la description de ses rapports avec son parti et surtout avec l’argent, sans parler de leur hypothèse sensationnaliste sur une éventuelle expérience homosexuelle, bien dans l’air du temps il est vrai, qui a conduit Jean-Marie Le Pen à annoncer des poursuites en diffamation. Observatrice affutée de la scène nationale, Camille Galic présente pour nos lecteurs le livre de Péan et Cohen.
    Polémia

     

    Après celle qui suivit l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle 2002, la France a connu une nouvelle « quinzaine de la haine », celle qui, dès la mi-novembre, s’est déchaînée dans la presse française contre les auteurs de Le Pen, une histoire française. Mais cette cabale ne repose-t-elle pas sur un malentendu ? En dépit – ou en raison – de son objectivité affichée, ce livre ambigu, en rupture avec les thèses établies depuis des décennies, est aussi, en effet, un SCUD contre le président honoraire du Front national.

     

    Matraquage contre Cohen-Péan

     

    C’est Nicolas Poincaré qui attaqua le premier sur Europe 1 : comment Philippe Cohen et Pierre Péan ont-ils pu aborder « sans haine » (sic) le président honoraire du Front national ? Sur la même antenne, propriété d’Arnaud Lagardère et désormais aussi de l’émir du Katar Alexandre Kara, nouveau chef du service politique d’Europe 1, et Benjamin Bonneau renchérissent : « Le Pen doit attendre ce livre avec le sourire, [car] les deux journalistes d’investigation se livrent en effet à une véritable entreprise de dédiabolisation, voire de banalisation, de l’homme qui a réinventé l’extrême droite française. »

     

    Pensez donc (c’est toujours Alexandre Kara et Benjamin Bonneau qui parlent) : « Concernant la guerre d’Algérie, un pan obscur de la carrière de Jean-Marie Le Pen, les auteurs en arrivent en effet à cette conclusion : “Si Le Pen a sans doute brutalisé des Algériens, il n’a pas pratiqué la torture institutionnelle telle qu’elle a été employée pendant le conflit”… » et les auteurs osent le définir « non comme un Mussolini français mais plutôt comme le fils de Céline et de Séguéla ».

     

    L’offensive continue sur France Inter où, malgré sa répugnance à parler de « mauvais livres » (mais il faut en parler « justement par respect pour les bons »), Patrick Cohen éructe dans sa tranche matutinale contre son homonyme Philippe et contre Pierre Péan, qui « banalisent » Le Pen et, traitant de l’affaire du « détail » (1987), omettent d’y voir la preuve irréfutable que Le Pen, « ce jour-là patraque », est un antisémite invétéré.

     

    Si l’on ajoute à ces charges celles, tout aussi virulentes, de Maurice Szafran, directeur de Marianne (dont, pourtant, Philippe Cohen est toujours rédacteur après en avoir été l’un des cofondateurs), et de Serge Ulisky qui, sur le site Mediapart dirigé par Edwy Plenel, s’indigne de voir « un Le Pen réhabilité, sorti du purgatoire par la grande porte… celle qui mène au paradis, à la droite du Père », il faut bien admettre que l’on a assisté à une fameuse démonstration de « Cohen-Péan bashing ».

     

    Boulevard à ragots

     

    La chose est d’autant plus surprenante que le livre, d’ailleurs souvent fondé sur des sources anonymes et entaché d’erreurs (François Brigneau y est confondu sur une photo avec Hubert Massol, Jean Mabire assimilé page 156 à Bernard Antony comme chef des catho-tradis, etc. sans parler des confusions de prénoms), est sans doute le réquisitoire le plus dommageable – du point de vue, essentiel, celui du militant de base – jamais écrit sur l’homme Le Pen. Péan et Cohen le présentent comme un opportuniste politique, taxé d’homosexualité avec le feu député-maire de Pau André Labarrère, accusé d’avoir été un mauvais père et un président de parti peu scrupuleux. A l’évidence, ces auteurs ne ressentent visiblement aucune empathie pour lui, au contraire de leurs confrères de Libération Gilles Bresson et Christian Lionet, auteurs de la première biographie (1) consacrée au président du Front national car ces gauchistes ne pouvaient en effet se défendre d’une certaine fascination pour le turbulent et inclassable Le Pen. L’intéressé ne s’y est d’ailleurs pas trompé qui, qualifiant le livre de Cohen et Péan de « boulevard à ragots », s’estimait « calomnié » et annonçait le 29 novembre son intention de porter plainte.

     

    Malentendu

     

    Comment expliquer ce malentendu ? Sans doute, parmi les plumitifs qui ont dénigré Le Pen, une histoire française dès sa parution, bien peu en avaient lu chacune des 540 pages. Mais la principale raison de leur vindicte est celle avancée par Patrick Cohen sur France Inter : « Ce qu'il y a de plus insupportable dans [c]e Le Pen, c'est la façon dont les auteurs font la leçon à tous ceux qui les ont précédés », y compris lui-même, qui avait commis au printemps 2003 un livre à charge (2).

     

    En effet, si Péan et Cohen ne ménagent pas le Le Pen intime, caractérisé selon eux par « un narcissisme exacerbé et un égocentrisme de tous les instants » ainsi que par « une propension à tout détruire » et « une relation trouble à l’argent », ils font litière des accusations justifiant la « légende noire » entretenue à plaisir depuis près de trente ans par des journalistes aussi suivistes que négligents dans la recherche des preuves. Ils jugent ainsi, on l’a vu, invraisemblable que le jeune député engagé au 1er REP ait torturé en Algérie (qui imagine d’ailleurs l’armée confiant une pareille tâche à un civil, de surcroît député, fût-il provisoirement enrôlé dans la Légion ?). Ils reconnaissent aussi que les témoins FLN convoqués aux différents procès intentés par Le Pen à Michel Rocard et au Monde notamment (diffamateurs relaxés en raison de leur « bonne foi ») étaient de faux témoins et que la très tardive exhibition d’un « poignard SS » avec lequel le jeune député aurait soumis ses supposées victimes à la question relève du montage. De même, s’ils soulignent sa fidélité aux « vaincus de l’histoire », ils n’y voient pas la preuve d’un antisémitisme viscéral et primaire (qui, ainsi que son racisme tant de fois incriminé, « relève de la provocation plus que de l’intime conviction »). Enfin, ils exonèrent aussi celui qui était alors le président du Front national de toute responsabilité dans la profanation de Carpentras ainsi que dans la rixe qui se produisit en 1995 en marge d’un défilé du FN et à l’issue de laquelle le Marocain Bouarram, jeté, ou tombé, dans la Seine, s’y noya. En revanche, ils sont très sévères pour la gauche en général et François Mitterrand en particulier qui, tout en instituant la proportionnelle qui devait mécaniquement amener le Front national à la Chambre, instrumentalisait simultanément SOS Racisme pour sataniser Le Pen et interdire ainsi toute entente entre les « fascistes » et la « droite républicaine » dont François Léotard, l’une des têtes d’affiche, était l’un des parrains de SOS Racisme. Cette stratégie, ou plutôt cette tactique réussit parfaitement puisque ses effets perdurent aujourd’hui encore.

     

    Le boomerang de la diabolisation

     

    En somme, Péan et Cohen prennent sur les plans historique et politique l’exact contrepied des confrères qui ont si longtemps, et qui pour la plupart persévèrent, à colporter des contre-vérités, avec pour seul résultat de « congeler » autour de Jean-Marie Le Pen ceux de ses compatriotes qui refusent la bien-pensance, et donc de « faire de lui une sorte d’épicentre de la vie politique récente ».

     

    Ce cruel constat de son aveuglement sectaire et de son propre échec, c’est bien ce que notre moutonnière mais arrogante gent journalistique reproche le plus aux auteurs de Le Pen, une histoire française, même si leur livre est un mauvais coup porté au Front national et plus largement au mouvement national.

     

    Camille Galic http://www.polemia.com
    3/12/2012

     

    Philippe Cohen et Pierre Péan : Le Pen, une histoire française, éd. Robert Laffont 2012, 540 pages.

     

    Notes :

     

    (1) Patrick Cohen avec Jean-Marc Salmon, 21 avril 2002 : Contre-enquête sur le choc Le Pen, Denoël 2003, 356 p.
    (2) Gilles Bresson et Christian Lionet, Le Pen, biographie, Ed. du Seuil 1994.

  • ” …un vainqueur qui s’appelle le Front National “

    Un gouvernement d’enfumeurs : après avoir avalisée le pacte de compétitivité, le traité budgétaire européen, deux engagements déjà du sarkozysme, la gauche trahi de nouveau ses électeurs en se couchant, comme l’UMP au pouvoir avant elle à Gandrange, devant Lakshmi Mittal à Florange. Relevons par ailleurs que l’Etat Français à déjà versé au groupe Arcelor-Mittal des dizaines de millions d’euros, notamment sous forme de crédits d’impôts… M. Mittal est un magnat plus préoccupé par les avis de ses banquiers ou de ses actionnaires que par les admonestations du gouvernement français. Pour être tout à fait juste précisons que l’homme d’affaire ne fait pas plus grand cas des suppliques des exécutifs de la vingtaine de pays dans lesquels Arcelor-Mittal déploie ses dispositifs industriels.

    Enfumage encore et toujours, que l’on a vu à l’œuvre hier soir avec la prestation de Manuel Valls sur le plateau « Des paroles et des actes » sur France 2.

    Membre du club Le Siècle, comme tout bon ministre UMP qui se respecte, le patron de l’Intérieur a achevé sa mue mimétique avec Nicolas Sarkozy. A coups de menton et de formules creuses, de phrases chocs, mécaniques, visiblement apprises par cœur et pondues par ses communicants, M Valls s’est fait le héraut de l’idéologie socialo-libérale d’essence euromondialiste.

    Marine Le Pen, invitée à lui donner la contradiction, a bien mis en lumière le fait que M. Valls, derrière ses mâles déclarations contre le terrorisme et l’expulsion médiatisée de quelques imams barbus, était tout aussi immigrationniste que ses prédécesseurs dont il poursuit vaille que vaille le même projet…

    Sur Le Plus, un blog hébergé par le site du Nouvel Obs, le « communicant » (notamment auprès de l’association communautariste noire le CRAN) Philippe Moreau Chevrolet, a assez bien résumé l’avis général. Il relève que « là où Nicolas Sarkozy était parvenu -en 2002 lors de son débat face à Jean-Marie Le Pen, NDLR- à établir un rapport de force et à dominer l’échange -pas toujours en fait ! NDLR-, Manuel Valls a subi. Il a encaissé les coups et s’est retrouvé constamment sur la défensive, face à une leader populiste (sic) qui est restée sur son terrain à elle – celui de l’immigration (…) Marine Le Pen : 1 – Manuel Valls : 0. Ce tweet de Thomas Wieder, journaliste au Monde, résume la soirée. Une soirée qui ressemble bien, pour Manuel Valls, à une occasion manquée. »

     D’occasion manquée en rendez-vous ratée l’UMP pendant ce temps ne sort pas de sa crise avec l’incapacité de Jean-François Copé et de François Fillon, au terme d’une nouvelle rencontre, à s’entendre sur un calendrier pour que les adhérents puissent de nouveau voter pour désigner leur président.

     Une situation qui fait craindre le pire aux caciques de l’Etablissement et Manuel Valls, pas plus que ses autres petits camarades classés à gauche sur l’échiquier, n’a eu le coeur de se réjouir de la déconfiture du pilier droit du Système. Après Alain Juppé et le sénateur socialiste David Assouline, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, copéiste, a affirmé lui aussi cette semaine que la mort de l’UMP serait « l’avenir » du Front National.

     Dans le quotidien genevois Le Temps, Catherine Dubouloz relevait 2 décembre que  «la situation qui s’enlise -à l’UMP, NDLR- et ses répercussions sur le FN inquiètent de plus en plus de responsables politiques, à droite comme à gauche. »

    « Il y a peu, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, déclarait sur BFM : Ce que je crains, c’est que ça ne finisse par faire un vainqueur qui s’appelle le Front National, parce qu’il prospère sur tout ça. Il prospère quand la démocratie est dégradée, il prospère quand les idées n’existent plus.Le socialiste n’est pas le seul à pronostiquer que le foutoir ambiant, pour reprendre l’expression crue de l’ancien ministre Xavier Bertrand, risque de renforcer Marine Le Pen »

    La journaliste note comme Bruno Gollnisch avant elle, que la crainte « d’offrir un boulevard électoral à l’extrême droite », c’est-à-dire en termes mieux choisis de précipiter l’inévitable recomposition politique du paysage français, « est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la scission de l’UMP n’est pas encore totalement consommée. »

    « Si le mouvement se redivise comme du temps de l’UDF et du RPR, le risque est grand de voir l’un et l’autre partis nés des décombres de l’actuelle formation buter sur le premier tour des futures élections. Ce danger est dans toutes les têtes car il n’est pas très éloigné : les prochaines élections municipales et européennes auront lieu en 2014, et le FN a déjà lancé sa machine préparatoire. Les dirigeants de l’UMP craignent plus que tout d’assister à une vague bleu marine, plutôt qu’à la vague bleue que promet Jean-François Copé. »

    Un premier test grandeur nature aura lieu ce dimanche 9 décembre pour la législative partielle de la 6e circonscription de l’Hérault, à la suite de l’invalidation de l’élection de la socialiste Dolorès Roqué. Le candidat UMP, le copéiste Elie Aboud, avait été battu de dix voix seulement en juin au second tour mais était arrivé en tête au premier avec 33,62 % des suffrages, contre 29,04 % pour la candidate du PS. Guillaume Vouzellaud pour le FN avait obtenu alors 22,54 %.

    C’est France Jamet –qui a reçu notamment le soutien le 30 novembre de Marion Maréchal-Le Pen, à l’occasion d’une conférence de presse commune à Béziers, qui portera dimanche les couleurs de l’opposition nationale dans cette élection. La grande inconnue reste comme souvent le poids de l’abstention. En juin dernier les électeurs de la circonscription s’étaient plus mobilisés qu’ailleurs avec un taux de participation de 61%, soit cinq points de plus par rapport à la moyenne nationale. Allez France !

    http://www.gollnisch.com

  • Le Pen-Valls sur France 2 : 1 à 0 – par Marc Noé

    Hier soir, dans l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2, le face à face de Marine Le Pen et de Manuel Valls devrait avoir ouvert les yeux de pas mal de nos compatriotes. La présidente du FN se montra précise et pragmatique, alors que le ministre donna dans le doctrinal et la déclaration de « bonnes intentions ».
    En effet, autant dans la première partie de l’émission le ministre de l’intérieur aura eu l’occasion de se livrer à un long monologue bourré de formules toutes faites sous l’œil complaisant des journalistes très compréhensifs, autant dans la seconde, face à Marine Le Pen, il aura peiné à cacher son agacement et sa difficulté à répondre clairement à des questions pourtant claires… elles.
    À commencer par la question sur l’immigration où Manuel Valls eut tendance à mélanger le nombre des clandestins avec celui des régularisés, les chiffres de l’immigration économique avec ceux des visas en y mêlant encore celui des étudiants étrangers, celui des demandeurs d’asile, ceux du regroupement familial… Ce qui ne le gêna nullement pour dire que c’est Marine Le Pen qui ne connaissait pas les dossiers.
    En règle générale, à chaque question pourtant précise de la présidente du Front National, le ministre de l’intérieur fit semblant de répondre en « dissertant » hors sujet et en martelant des propos parfois surprenants. Exemple : à un moment, Valls pensa pouvoir contredire Marine Le Pen en affirmant que tout était fait pour diminuer l’immigration… pour conclure que, comparativement aux chiffres de 2011 (sous Sarkozy), rien ne serait changé !
    En termes de « tout et son contraire » dans la même phrase, il faut le faire !
    Mais Valls n’est pas à une contradiction près. Sa manière de noyer le poisson sous de belles formules grandiloquentes fit encore des merveilles lorsque le sujet « Grèce » fut abordé. Marine Le Pen eut beau lui expliqué que l’Europe payait pour rembourser les banques, le ministre continua de répéter qu’il fallait bien aider les Grecs… C’est beau la foi !
    Même aveuglement encore lorsque Valls annonça que l’économie française allait mieux. Là encore, la présidente du FN tenta de lui faire comprendre que tous les compteurs étaient au rouge et que tous les économistes s’accordaient à le constater… mais rien n’y fit. Valls continuait de croire à une embellie. Méthode Couhé oblige !
    Mais la cerise sur le gâteau fut naturellement gardée pour la fin, lorsque Marine Le Pen évoqua les problèmes du communautarisme qui engendrent de graves atteintes à la laïcité. Valls ré-enfourcha alors son fier destrier pour pourfendre ceux qui viendraient à violer cette « règle d’or de la république ». Exit les sapins et les Pères Noël interdits sur certaines places publiques ou écoles… exit les repas « halal » dans les cantines scolaires… exit les différentes pressions et chantages de certaines familles musulmanes… Tout cela, le ministre feignit de l’ignorer par un discours d’ordre général qui se voulait ferme… Mais personne ne fut dupe.
    Au final, les téléspectateurs retiendront surtout l’image d’une présidente qui « tient la route » face à un ministre qui se croit droit dans ses bottes parce-qu’il tient des propos énergiques en apparence… Mais qui parle de tout sauf de la réalité !
    À ce niveau de « responsabilité », c’est tout de même grave pour un ministre de ne pas voir les choses… de l’intérieur !
    - La vidéo intégrale -
    http://www.francepresseinfos.com/