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anti-national - Page 1214

  • Monti crise de la gouvernance et de la démocratie


    Pas facile de mesurer, même pour un pays aussi proche que l'Italie, les conditions politiques locales. Ainsi la menace de démission de Mario Monti, formulée le 9 décembre, si elle devait se confirmer est ressentie comme une formidable menace pour la gouvernance européenne. Le motif de cette crise réside dans l'annonce d'un retour de son prédécesseur sur la scène électorale.

    Or les choses qui paraissent simples au départ, se compliquent souvent à l'usage. Les organes de la désinformation parisienne nous apprenaient ainsi, le 12 décembre, que Silvio Berlusconi change son fusil d'épaule. Il se dit prêt à se retirer en cas de candidature du chef du gouvernement, aux élections législatives anticipées (1)⇓ "J'ai proposé à Monti d'être candidat en tant que chef de file du centre modéré et il a dit qu'il ne le voulait pas. Si sa position change, je n'aurai aucun problème à m'écarter (...) Je n'ai pas d'ambition personnelle", déclare maintenant l'ancien président du Conseil.

    Observons aussi que tout ceci pose en fait la question de la démocratie dans chacun de nos pays que nous croyons encore des États souverains.

    Ce n'est pas en effet dans le cadre des débats internes, que fut décidée la chute de deux gouvernements, celui de Silvio Berlusconi à Rome et celui de Georges Papandréou à Athènes. Ils furent éliminés en fait lors de la réunion de Cannes du 3 novembre 2011 en marge du G20.

    Les deux personnages n'incarnaient à vrai dire, dans leurs pays respectifs, ni les mêmes idées, ni les mêmes pratiques, ni les mêmes configurations psychologiques

    Mais l'un comme l'autre se trouvaient confrontés à la même situation financière inextricable. Celles-ci résultent de pratiques budgétaires désormais incompatibles avec l'Union monétaire.

    Il se trouve cependant que l'un comme l'autre disposait de majorités parlementaires. Assurant leur légitimité au regard des règles démocratiques celles-ci les avaient soutenus jusque-là.

    On jugeait alors inadmissible le cas du chef de gouvernement grec, président de l'Internationale socialiste. Mais on ne lui reprochait pas la suite d'erreurs d'orientations économiques, pourtant impardonnables, et démagogiques, infligées à son pays à partir de sa victoire électorale de l'automne 2009.

    On n'acceptait simplement pas l'idée qu'il pût soumettre à référendum l'accord financier de sauvetage conclu avec ses partenaires européens et avec les bailleurs de fonds. Cette procédure aurait pu sembler pourtant la moindre manifestation de politesse à l'égard du peuple souverain.

    Quant à son homologue de Rome on avait laissé passer toutes ses frasques et incongruités : on n'acceptait pas son esquisse, tant soit peu bâclée, en quelques jours, de rétablissement des comptes publics. Or, rappelons-le, les finances de l'État italien dégagent ce qu'on appelle des "excédents primaires", c'est-à-dire des amorces de remboursement de la dette. En revanche, depuis plusieurs années les nouveaux emprunts contractés par le Trésor Public hexagonal servent à financer les échéances des prêts antérieurs. (2)⇓

    La manière dont les deux hommes furent alors débarqués a fait l'objet d'un témoignage, pour une fois recevable, venant d'un témoin direct, le petit ministre parisien des finances Baroin. Il n'hésite pas d'ailleurs à contredire aujourd'hui, dans son livre (3)⇓ les déclarations qu'il diffusait à l'époque pour convaincre le monde de la solidité de la Zone Euro.

    Et donc, sous la pression du Directoire de fait au sein de l'Union européenne, et Berlusconi et Papandréou ont dû laisser la place. Celui-ci s'est retiré au profit d'un gouvernement provisoire constitué, pour quelques mois, autour du respectable banquier central Loukas Papadimos. Celui-là s'est démis au profit d'un ministère technique dirigé par Mario Monti, honnête transfuge de la Commission.

    Certains ont cru pouvoir monter en épingle les liens réels ou supposés avec la finance internationale et plus précisément avec la firme Goldman Sachs. Ils auraient sans doute gagné en crédibilité en pointant d'autres ramifications : le malaise est le même, on l'exorcise comme on veut, ou comme on peut.

    Ainsi tout le monde cite cette fameuse banque, presque comme on pourrait parler des clients de la SNCF, mais on omet soigneusement de rappeler le rôle néfaste de Strauss-Kahn aux côtés de Papandréou, ou la réunion du groupe de Bilderberg à Vouliagmeni en 2009, à laquelle participait le gentil fonctionnaire de l'OCDE Papakostantinou qui allait deviendra ministre [socialiste] des Finances du calamiteux gouvernement.

    La réalité cependant n'est pas aussi "journalistique" ; elle ne correspond pas nécessairement à un "complot" : elle résulte en effet d'une contradiction mécanique.

    Ainsi lorsque Mario Monti annonce sa décision à la fois "irrévocable", mais "à terme", et quoique soumise à condition suspensive... lorsqu'il dit qu'il déclare qu'il se retirera "après le vote sur la loi d'orientation budgétaire" ... supposée répondre en décembre 2012 à des objectifs posés en novembre 2011... il paraît logique de se poser certaines questions subsidiaires.

    L'Italie va de toute manière vers des élections. Anticipées ou non, la différence ne semble pas considérable. Le parti "démocrate" ex-démocrate sinistre, et ex-communiste, est présenté comme bénéficiant d'un fort vent en poupe. Que se passera-t-il dès lors si le nouveau gouvernement remet en cause, comme le suffrage universel pourrait bien l'y inviter, les conséquences monétaires des accords européens ?

    Conservant pour ma part une certaine sympathie pour Gianfranco Fini, considéré comme un traître par les inconditionnels berlusconiens, et actuellement président de la chambre des députés italiens, je consulte toujours ses commentaires et je lis celui du 9 : à propos de la démission [annoncée] du chef du gouvernement, il trouve qu'elle "fait honneur à son sens des responsabilités". Certes : mais comment compte-t-on s'y prendre pour faire face aux pressions qui vont, immanquablement s'exercer sur l'état italien et sur sa Trésorerie du fait de cette hypothétique décision.

    Nous disposons, avec la Grèce, hélas pour ce pays, d'un laboratoire expérimental particulièrement riche en enseignements depuis 2009.

    On doit mettre en cause la lucidité de tous ceux qui, depuis, ont répété successivement "l'Espagne c'est pas pareil", "l'Italie c'est pas pareil". Ils diront bientôt que "la France c'est pas pareil", comme les chips et les chipsters, alors qu'en réalité ce sera pareil, les mêmes causes [le surendettement] provoquant les mêmes effets [la ruine].

    Qu'avons-nous pu observer en Grèce :

    1° Ne perdons pas de vue le malheur d'une partie du pays. À ce jour le chômage atteint officiellement un taux de 24,8 % et les jeunes prennent comme aux pires heures de l'Histoire, chemin de l'exil. Tous les journaux de l'Hexagone en parlent. On peut regretter cependant qu'ils en profitent pour distiller un sous-entendu permanent... celui dont nous ont toujours intoxiqués les républiques successives "tout va mieux en France"... comme s'il fallait remercier notre classe politique de lambeaux de prospérité que l'État central parisien n'a pas encore gâchés.

    2° Les manifestations de masse contre l'austérité se sont soldées par des échecs. Elles ne servent à rien sinon à renforcer la méfiance des investisseurs, et même à encourager la sortie, légale ou non, des capitaux : pourquoi détenir un compte bancaire local susceptible de changer de devise de référence du jour ou lendemain ?

    3° la sympathie des Étrangers ne produit pas grand-chose. Elle s'émousse très rapidement, dans le meilleur des cas, quand elle ne se transforme pas en suspicion et hostilité.

    4° l'incompréhension des médiats, des observateurs et même des décideurs les amène à confondre la classe politique et le pays en général, à assimiler les discours des imprécateurs et de l'opposition aux actes réels du gouvernement, etc.

    Au total les réponses technocratiques à la crise, opérées par d'irresponsables et molles synarchies n'ont fait dans un premier temps que renforcer les courants d’opinions protestataires. Fort heureusement, les baudruches apparues depuis plusieurs mois commencent à se dégonfler.

    Car, quelle que soit l'aide extérieure, un pays ne peut s'en sortir que par lui-même.

    La simple "gouvernance", ce mot horrible réduisant les choses à leur dimension administrative, cela ne suffit jamais. Les mesures les plus arithmétiquement évidentes requièrent l'adhésion des hommes.

    Plus tard l'opinion prend conscience de l'obligation de ne pas dépenser l'argent dont on ne dispose pas, plus le rétablissement se révèle douloureux.

    Il était bien tard à Athènes en juin 2012 lorsque fut enfin constitué le gouvernement d'Antonis Samaras.

    Et, en France l'heure tourne, au point que le soir tombe, quand chaque semaine le gouvernement Ayrault annonce de nouvelles dépenses non financées.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles :

    1. cf. AFP du 12/12/2012 à 18:42
    2. cf. "Pour une libération fiscale" chapitre "L'Etau budgétaire de 2012"
    3. cf "Journal de crise" JC Lattès, 2012, 220 pages.
  • Après l'Afghanistan, jusqu'où iront les guerres de l'Otan ? (arch 2010)

    DEPUIS le 12 février, 2 500 soldats de la balbutiante armée afghane, épaulés par quelque 12 500 hommes de l'OTAN - Américains, Britanniques, Danois et Estoniens principalement, mais aussi plusieurs dizaines de Français opportunément baptisés simples "instructeurs" pour ne pas exciter les "cités" - tentent de déloger les Taliban de la province stratégique du Helmand, district agricole fertile et véritable grenier de l'opium. devenu un des bastions des insurgés islamistes.
    L'ATLANTIQUE NORD... DE KABOUL À RABAT EN PASSANT PAR TEL-AVIV ET TÉHÉRAN
    L'opération Mushtarak ("ensemble", en langue dari) a été volontairement médiatisée par l'administration Obama. C'est la plus massive menée par les forces internationales depuis l'annonce par le président états-unien, en décembre dernier, de l'envoi cette année de 30 000 soldats américains en renfort, et aussi l'une des plus importantes depuis le début de la guerre, fin 2001. Les insurgés, de leur côté, ont raillé cette opération "médiatisée" qui se concentre sur la ville de Marjah, « très petite zone » malgré ses 125 000 habitants.
    La guerre contre les Taliban ne sera donc pas gagnée grâce à cette offensive qui veut surtout manifester une volonté intacte d'imposer une nouvelle stratégie et d'occuper le terrain. Preuve est en tout cas faite que l'OTAN fait la guerre où les USA le désirent, comme les USA le désirent, sans plus tenir compte de l'origine de l'engagement et de son caractère à l'époque strictement défensif. La leçon a été bien comprise par certains et en premier lieu par Israël. Qui verrait bien l'OTAN mener une telle guerre contre l'Iran.
    Comme l'avait fait son homologue français François Fillon le 3 février au dîner du CRIF, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyaou, a préconisé le 9 des « sanctions sévères et immédiates » à l'encontre de Téhéran. Le danger perse est donc sans arrêt mis en avant. « L'Iran avance à grands pas vers la production d'armes nucléaires (...). Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est une action ferme de la communauté internationale », a déclaré Netanyahou à des diplomates européens. « Cela veut dire des sanctions invalidantes, qui doivent être mises en œuvre dès maintenant. »
    L'option militaire n'a jamais été abandonnée et paraît même à vrai dire se préciser. Deux patrouilleurs lance-missiles israéliens ont emprunté le canal de Suez en direction de la mer Rouge. Le Caire a adopté des mesures de sécurité exceptionnelles pour garantir la sécurité de ces bâtiments. Selon les journaux cairotes, les autorités égyptiennes ont interdit à tout navire de traverser le canal et ont aussi bloqué le trafic routier sur la route qui y mène.
    Toujours selon les sources égyptiennes et notamment le très informé Gala ! Nassar du site < http://weekly.ahram.org.eg/ >. les patrouilleurs se dirigeaient vers le golfe Persique qu'ils devaient atteindre en quatre jours. Or, la semaine précédente, le journal égyptien AI-Shuruq rapportait que les États-Unis menaient des exercices intensifs dans le même secteur, dont certains le long des côtes iraniennes. De plus, le journal indiquait que des navires israéliens cartographiaient les eaux du golfe Persique depuis six mois, en coopération avec des forces américaines de la Ve Flotte.
    Cela participe d'une volonté stratégique de l'État hébreu de rejoindre l'OTAN. Il ne veut plus rester à l'écart des organisations militaires de l'Occident mais en être, pour mieux les diriger. Une majorité d'Israéliens estiment d'ailleurs que leur adhésion à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord renforcerait à la fois la sécurité d'Israël et la puissance stratégique de l'OTAN.
    ÉTAT SIONISTE, PAYS ARABES, MÊME COMBAT
    Bizarrement, il n'y a eu aucune réaction arabe au souhait d'Israël de rejoindre l'OTAN, aucune tentative arabe de bloquer l'initiative, et aucun préparatif pour faire face à ses conséquences. En 2000 déjà, l'OTAN élargissait son dialogue méditerranéen en négociant avec sept pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ; à savoir Égypte, Algérie, Jordanie, Maroc, Tunisie, Mauritanie et bien sûr Israël. En 2004, les pourparlers OTAN/Méditerranée se déroulèrent sous l'appellation, humoristique sans doute, de Partenaires pour la Paix. Six nouveaux pays étaient inclus dans ce nouveau dialogue : Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie séoudite et Émirats arabes unis. L'entité sioniste, en particulier, était pressée de mettre à profit toutes les possibilités que Partenaires pour la Paix pouvait offrir.
    Israël et la Jordanie participèrent, également pour la première fois, à des manœuvres militaires conjointes qui se déroulèrent, dans le cadre du programme de Partenaires pour la Paix, en Macédoine, dans l'ex-Yougoslavie, en février 2005. Franchement, que venaient-ils y faire ? Le magazine militaire britannique Jane's apportait une réponse. La « position géographique » d'Israël fournissait à l'OTAN une base extérieure idéale pour « défendre l'Occident », pendant que la puissance militaire et économique de l'OTAN avait la capacité d'accroître la sécurité et le potentiel économique du « pays d'accueil ». The Jerusalem Post indiqua alors la vérité : des liens plus étroits entre Israël et l'OTAN étaient essentiels dans le cas d'une « future confrontation avec l'Iran » (1er avril 2008).
    En réalité, Netanyahou voulait qu'Israël rejoigne l'OTAN avant même d'entrer en fonction pour son deuxième mandat de Premier ministre. Il a, depuis, fait de l'adhésion d'Israël à l'OTAN une pièce centrale de sa politique. Le 13 janvier 2009, The Jerusalem Post signalait qu'Israël lançait une « initiative diplomatique » visant à influencer l'ancienne secrétaire d'État US, Madeleine Albright, dans son réexamen de la politique de l'OTAN. En janvier 2009, des officiels israéliens rencontrèrent Albright à Oslo pour discuter de la nouvelle stratégie de l'OTAN. Durant cette réunion, les Israéliens exprimèrent le désir de resserrer leurs liens avec l'OTAN et demandèrent de participer à ses réunions au plus haut niveau. La réponse du monde arabe pourrait être de frapper à son tour à la porte de l'organisation militaire car, pour le moment, ces pays craignent plus Téhéran qu'Israël malgré le désaveu de leur opinion publique.
    Les dépenses d'armements des pays du Conseil de coopération du Golfe (Bahreïn, Qatar, Koweit, Émirats arabes unis, Arabie séoudite) se monteront à 63 milliards de dollars en 2010, dont deux tiers pour le seul royaume séoudien. Et ce n'est pas pour libérer al Qods-Jérusalem. Selon les estimations, cette croissance exponentielle du marché des armes dans la région devrait se poursuivre au moins jusqu'en 2014. En achetant des armes et des technologies militaires de pointe, les pays arabes du Golfe souhaitent contrebalancer l'Iran qui veut dominer dans la région, affirment les experts. En 2008, les dépenses militaires des pays du Golfe ont englouti 5,6 % de leur PIB contre 2,4 % de moyenne mondiale.
    L'OTAN a déjà des bases en « terre arabe » : les enclaves espagnoles du Maroc du nord qui sont protégées par l'Alliance. Mais l'Iran de Rabat reste largement encore, l'Algérie, au troisième rang des pays arabes en termes d'armement, juste derrière le Qatar et l'Arabie séoudite. Dans le même classement, le Maroc occupe le cinquième rang avec un budget qui dépasse 1,7 milliards de dollars en dépenses militaires hors les 2,4 milliards de dollars, budgétisés sur plusieurs exercices, relatifs à l'achat de 24 chasseurs F16 CID Block52 auprès du constructeur américain Lockheed Martin.
    L'Algérie a quasiment quadruplé ses achats d'armes à l'étranger en six ans, aucun pays de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord n'a fait davantage.
    Pour sa part, le Maroc a consacré à la Défense, au titre de l'année 2009, un budget de 34,625 milliards de dirhams, soit environ 16 % du budget général de l'État et 4,6 % du PIB. Le royaume chérifien n'avait d'autre choix que de veiller à éviter que le déséquilibre des forces ne devienne trop grand. Car évidement le surarmement algérien ne vise ni Israël ni l'Iran mais le Maroc en cas d'aggravation du conflit du sud-saharien marocain. Rabat est également tentée par un rapprochement avec l'OTAN, ce qui mettrait le royaume à l'abri de l'aventurisme algérien, mais cette volonté est contrariée par la présence militaire espagnole dans le Rif.
    LE DÉVOIEMENT D'UNE ALLIANCE
    L'alliance pour la défense de l'Atlantique Nord est ainsi, de plus en plus, une alliance pour le Grand Moyen-Orient arabo-islamique dont rêvaient George Bush et son entourage, de néo-conservateurs. Entre mise sous tutelle des puissances énergétiques arabe, guerre anti-islamique et défense d'Israël, l'Organisation n'est plus ce qu'elle était, et certainement pas ce qu'elle devrait être.
    Pierre-Patrice Belesta Rivarol du 26 février 2010

  • Inventaires des biens du clergé : quand la gauche renoue avec son instinct anticlérical

     

    Le Conseil de Paris s’est prononcé mardi, en adoptant un voeu rédigé par les Verts, pour un inventaire des biens des congrégations religieuses. Le voeu propose à la mairie de Paris de solliciter les congrégations religieuses afin d’ »engager un travail d’inventaire de l’occupation » de leurs biens immobiliers : « en vue de mobiliser les bâtis vacants sur le territoire parisien, le maire de Paris sollicite les acteurs des congrégations confessionnelles pour engager un travail d’inventaire de l’occupation et des potentialités de ce foncier spécifique » exprime-t-il.

    Allez, c’est reparti comme en 1905… Décidément, Cécile Duflot et ses amis du gouvernement ont décidé de rallumer une vieille querelle… qui ne s’est jamais vraiment éteinte. Qu’ils se rassurent : les catholiques répondront présents pour défendre leur religion et celle de leurs pères, dans cette terre de France qui fut jadis « miroir de Chrétienté », selon la formule de Pie VI,  toutes les fois qu’elle sera menacée par les ennemis de la France et de l’Autel !

    http://www.contre-info.com/

  • Irak 2003 – Syrie 2012 : Bis Repetita Placent ?

    Quand le compte Twitter de l’EUCOM (média des forces US en Europe) se fait l’écho d’informations véhiculées par Fox News, machine de propagande conservatrice marquée pour ses positions bellicistes, ayant participé à la diffusion des mensonges du gouvernement Bush pour justifier la guerre en Irak en 2003, on est en droit de se poser des questions sur la compétence de leur « service comm »…ou bien est-ce délibéré ?

    EUCOM.png

    Source : Theatrum Belli

  • « Une révolution sous nos yeux - Comment l'islam va transformer la France et l'Europe » de Christopher Caldwell (2/2)

    Polémia poursuit la publication de la présentation du livre de Christopher Caldwell, avec les troisième et quatrième partie où l’on découvrira d’une part les « écueils et incompatibilités » opposant les deux grandes entités que sont l’Occident et l’Islam et, d’autre part, en forme de conclusion, une hypothétique ouverture vers l’avenir.
    A la fin de ce texte, un commentaire reçu d’un essayiste anglo-saxon, résidant en Europe, qu’il connaît tout autant que les Etats-Unis, fournit un éclairage presqu’inattendu sur les véritables motivations de l’auteur.

    III - Ecueils et incompatibilités

    Avec sa franchise de marbre, Caldwell introduit la deuxième partie de son livre, titrée L’Islam, par ces mots : « Si les Européens avaient compris, quand l’immigration en provenance de Turquie, du Maroc, d’Algérie et d’ailleurs débuta dans les années 1950 et 1960, que des milliers de mosquées seraient disséminées d’un bout à l’autre de l’Europe un demi-siècle plus tard, jamais ils ne l’auraient autorisée. »

    Ici, l’auteur égrène écueils et incompatibilités de culture et de comportement qui ne peuvent, le pense-t-il, que faire obstacle à une intégration. Nous nous limiterons à n’en citer que quelques-uns sans omettre les deux les plus fondamentaux : la religion et le sexe.

    – La protection sociale. Comme souvent, Caldwell procède par aphorisme : « Les économies complexes des Etats Providence comme celles qui se sont développées en Europe ces soixante dernières années ne naissent généralement pas dans les sociétés multiethniques. »
    – La mobilité. « Les migrations déclenchent des migrations secondaires, ce que le sociologue Rogers Brubaker appelait les “migrations sans mélange ethnique”. »
    – La diversité et le mépris de soi. « La diversité décrit à la fois une réalité sociologique (…) et une idéologie. Cette idéologie était en parfait accord avec la neutralité entre cultures adoptées par les bâtisseurs de l’idéal européen. Et pourtant, la diversité n’a jamais réellement pu devenir un idéal stable ou neutre, car les Européens n’en savaient pas assez sur les autres cultures pour la faire advenir. »
    – Antagonisme entre Occident et Islam. Cet antagonisme est très ancien. Citant l’historien Henri Pirenne : « Les deux puissances – l’Europe en tant qu’Occident et l’Islam en tant que civilisation – sont apparues dans l’histoire ensemble et ont représenté un défi l’une pour l’autre. »
    – Les populations musulmanes. « La nouvelle immigration, essentiellement musulmane, était moins gérable et moins soluble que les précédentes. »
    – Régénération de quartiers en déshérence. Le résultat escompté s’est produit un peu partout en Europe. Mais cette vision de l’immigration, celle des élites qui habitent les beaux quartiers, était trompeuse. Il y a plus de ghettos que des Kreuzberg [à Berlin].
    – Les zones de non-droit. Caldwell connaît bien le cas de Chanteloup-les-Vignes. Il est typique et le lecteur comprendra bien comment on passe, « d’un pas de somnambule », de la tentative d’intégration à la ségrégation pure et simple.
    – Violence, délinquance et émeutes. « La violence relative des quartiers musulmans est un obstacle de taille à la mixité sociale et à l’intégration. »
    – Les espaces de la Charia. « Dès qu’il devint évident que certains émigrés proposaient d’instaurer des cultures étrangères dans des pays européens, l’immigration (…) apparut sous un jour différent. » Par ailleurs, la propension au développement des lieux de culte répond à une certaine résurgence religieuse. Caldwell donne, par exemple sur l’appartenance des jeunes immigrés, étudiants et autres, à la religion islamique, des chiffres surprenants. Un long chapitre est consacré à La crise de la foi en Europe, et tente de placer les deux cultes, chrétien et musulman, l’un par rapport à l’autre. Jusqu’à aujourd’hui le dialogue interreligieux tiendrait du vœu pieux. Une chose est certaine : les musulmans restent fidèles à leur religion, les chrétiens s’en écartent. Le jour où le rapport de forces sera inversé, que se passera-t-il ?
    – Le sexe. « Les musulmans d’Europe viennent de cultures où les femmes sont strictement subordonnées à leur mari et aux hommes en général. (…) C’est un fait sociologique universel. » (…) « Adopter le style européen de sexualité et de relations entre sexes est la seule exigence non négociable que l’Europe impose. »

    IV - Quel avenir se réserve l’Europe ?

    Pour Caldwell, qui ne croit pas à l’intégration en Europe, l’immigration, c’est l’américanisation. Les Etats-Unis seraient le modèle du genre. Donc devant « les problèmes abyssaux » que l’Europe va rencontrer, la solution serait qu’elle devienne davantage comme l’Amérique. Mais on a vu que Caldwell rejetait la comparaison entre Europe et Amérique. Le melting-pot américain fonctionnerait-il avec des musulmans ? On ne connaît aucune expérience en la matière.

    Un second modèle d’immigration serait peut-être plus adapté : le système du millet de l’Empire ottoman qui a fonctionné pendant plusieurs siècles avec des populations de différentes religions, mais qui a disparu au début du XXe siècle du fait de l’appétit expansionniste de ses voisins européens.

    Comme nous l’avons déjà dit, Caldwell ne croit pas à l’intégration de masse. Néanmoins, il termine son puissant ouvrage par une légère pointe d’optimisme : « Les Européens ne peuvent qu’espérer que les nouveaux venus, surtout musulmans, s’assimileront pacifiquement », phrase rapidement compensée par un retour à la réalité crue : « Quand une culture peu sûre d’elle, malléable et relativiste rencontre une culture ancrée, confiante et renforcée par des doctrines communes, c’est généralement la première qui change pour s’adapter à la seconde. »

    « Il est sûr que l’Europe sortira changée de sa confrontation avec l’Islam. » Quel verdict !

    Un livre à lire, qui force à la réflexion.

    René Schleiter Polémia

    Titre original : Reflections on the Revolution in Europe, Doubleday, 2009.

    Le commentaire d’un Anglo-Saxon :

    Polémia a confié le livre de Christopher Caldwell, en sa version originale, à un ami anglo-saxon qui connaît bien la politique américaine. Nous voulions savoir ce qu’il en pensait et surtout comment il interprétait la démarche de ce journaliste américain néo-conservateur bien en cour. Il faut lire cette note avec détachement, en se rappelant que l’auteur du livre est américain, proche des néo-conservateurs et en oubliant tout préjugé français et européen.
    Le 28 octobre dernier, Polémia avait publié une interview que Christopher Caldwell avait recueillie auprès de Marine Le Pen. (6)
    Voici la note que notre ami nous a fait parvenir (il a demandé à conserver l’anonymat).

    Je suis en train de le relire – et je suis surpris, et troublé, par le nombre de noms d’amis, d’auteurs et de publications NEO-CONS qu’il mentionne comme étant des gens qui ont lu et vérifié le manuscrit et visiblement l’ont approuvé. La question est POURQUOI ?

    Celui qui domine entre tous est le « Tsar » des néo-cons, Leon William Kristol, qui pendant des années a écrit dans l’organe des néo-cons, The Weekly Standard. Il a aussi écrit pour le New York Time Magazine, The Financial Times, etc. !!! Toutes ces publications étant des publications grand public.

    Lisez la liste des noms de la page 365 [533, version française] sous le titre de « Remerciements ». C’était le 18 février 2009, tout à fait à la fin de l’ère Bush/néo-cons !!!

    A mon avis, ce livre essaie, d’une manière très sophistiquée, d’adopter un parti pris antimusulman acceptable au sein de l’élite europeo-américaine. Une politique néo-con.

    Je continue de penser que c’est l’un des livres les plus remarquables et le plus documenté et rempli de statistiques utiles que je connaisse. Je ne connais pas d’autre livre comme celui-là sur le marché.

    Les statistiques sont révélatrices – et choquantes – et utiles pour les auteurs et penseurs dits de droite – pour nous aider à clarifier et étayer nos arguments à propos de cette « crise de la culture européenne » !

    Mais il nous faut prendre conscience que Caldwell a bénéficié d’un accès privilégié à des banques de données auprès de ces grands médias que sont The Financial Times, The New York Times, The Weekly Standard – appartenant tous à l’Etablissement.

    Par conséquent, il faut être PRUDENT mais, comme toujours, il faut s’appuyer sur les informations réunies et distribuées par l’Etablissement quand on ne dispose pas de réseaux propres. Donc il faut évaluer avec soin les arguments de Caldwell – ainsi que leur portée – qui sont là pour étayer un parti pris essentiellement antimusulman ; non pas de manière brutale, « raciste » ou « sectaire », mais simplement en jouant de manière subliminale sur les cerveaux intoxiqués par le système d’éducation « maçonnique » en vigueur en Europe en général et dans les cercles de l’élite franco-anglaise en particulier : l’endoctrinement fondé sur le concept « Liberté, Egalité, Fraternité » a poussé les néoconservateurs à cette immigration désordonnée et aujourd’hui ils s’inquiètent de ce monstre qu’ils ont laissé échapper !

    Ce livre est très utile mais ce n’est qu’un outil, un outil non pas pour la libération de l’Europe, mais pour les propres objectifs des disciples de William Kristol…

    (En Europe, décembre 2011)

    (Traduction de l’anglais pour Polémia – RS)

    Note :

    (6) Madame Le Pen expliquée par un conservateur américain

    Voir aussi (précédent) :

    « Une révolution sous nos yeux – Comment l’islam va transformer la France et l’Europe » de Christopher Caldwell (1/2)

    Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, préface de Michèle Tribalat, Traduction de l’anglais par Johan Frederik Hel Guedj, édition du Toucan, collection Adultes, 5 octobre 2011, 600 pages.

  • « Une révolution sous nos yeux - Comment l'islam va transformer la France et l'Europe » de Christopher Caldwell (1/2)

    Au lendemain de la parution aux Etats-Unis, en 2009, du livre de Christopher Caldwell, Reflections on the Revolution in Europe dans sa version originale, le professeur Alain Besançon, membre de l’Institut, présentait l’ouvrage dans un commentaire ayant pour titre : « Un livre qui devrait faire scandale ! ». Il concluait en émettant le vœu qu’il « soit traduit, lu et discuté. Il en vaut la peine » (1). Hélas, il n’en fut rien jusqu’à ce qu’un éditeur français, les éditions du Toucan, plus courageux que ses confrères qui s’y étaient refusés, entreprenne en octobre 2011 la traduction et la publication de cet opus, avec une préface de la démographe Michèle Tribalat (2).
    La présentation de Une révolution sous nos yeux se fera en deux parties, en voici la première.

     

    La sortie du livre en librairie fut discrète. Contrairement à la grande presse anglo-saxonne de 2009, les médias français d’aujourd’hui, à quelques rares exceptions, se gardent bien d’en parler. Et pourtant, l’éditeur américain l’avait présenté en son temps comme « une sorte d’explosion qui s’apprête à frapper la scène politique britannique, un ouvrage aux idées si renversantes qu’il en changera le débat sur la question la plus importante de la politique européenne ».

     

    Que pouvait donc avoir écrit Christopher Caldwell, chroniqueur au Financial Times et rédacteur au Weekly Standard pour provoquer un engouement dans la grande presse britannique et un ostracisme quasi total dans les médias français ?

     

    La thèse de Caldwell est simple mais précise et peut se résumer en quelques mots : Caldwell, fort d’un séjour prolongé en Europe et armé d’une documentation importante – le nombre des notes du livre en fait foi – décrit la progression fulgurante de l’immigration en Europe et s’interroge sur la question de savoir si les Européens peuvent conserver la même Europe avec des gens différents. A notre connaissance, Caldwell est le premier à poser la question dans toute son étendue et sa complexité. La réponse est tout aussi simple et précise, c’est NON.

     

    Le livre s’articule en trois grandes parties et douze chapitres. La construction est claire, les titres et sous-titres très explicites, et la lecture facile et passionnante. Il est toujours intéressant de se faire ausculter par un étranger qui, inévitablement, sort des concepts habituels et des contraintes du politiquement correct, nécessité absolue pour traiter un tel sujet en toute liberté.

     

    I - Rivers of Blood (Rivières de sang)

     

    La première partie, sous le titre Immigration, est un constat froid, parfois glacial, exempt de tout pathos. Le décor est dressé, tout est dit sur l’immigration extra-européenne. D’entrée de jeu, on voit le cheminement se tracer : « L’Europe occidentale s’est changée en société multiethnique. »

     

    Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les pays occidentaux, et notamment la France avec ses colonies, ont fait appel à une main-d’œuvre extérieure à la métropole pour satisfaire leur économie en plein développement. Le besoin était réel et s’inscrivait dans l’euphorie des fameuses Trente Glorieuses, de l’explosion de la croissance, du plein emploi… Mais la prévision de l’avenir a été négligée : aucun programme sur le long terme, aucune disposition prévoyant dans la durée le devenir de cet apport de population n’ont été envisagés. Considérés comme une main-d’œuvre d’appoint, on n’imaginait pas que ces immigrés se fixeraient en Europe et « personne ne supposait qu’ils seraient un jour éligibles aux dispositifs de protection sociale ». « L’idée selon laquelle ils conserveraient les habitudes et les cultures de leur village, de leur clan, des mosquées et des bourgs marchands du Sud était bien trop exotique pour que l’on s’y attarde. »

     

    Au cours des années, l’Europe est devenue pour la première fois de son histoire un continent de migrants. Le bien–être, revenu après les épreuves de la dernière guerre encore récente, a laissé les sociétés européennes dans l’inconscience totale.

     

    Et pourtant, il y eut quelques alertes, sinon des mises en garde. La plus spectaculaire fut le célèbre et très controversé discours d’Enoch Powell, Rivers of Blood (prononcé à une réunion de l'Association des conservateurs à Birmingham le 20 avril 1968) (3) où il « parla de l’arrivée encore modeste de sujets de “couleur” des anciennes colonies » et « laissa entendre qu’à long terme, l’Angleterre connaîtrait des ghettos similaires à ceux de l’Amérique, ceux-là mêmes qui se consumaient à l’heure où il s’exprimait ».

     

    Ce discours n’est pas passé inaperçu et il a provoqué un débat démocratique sur l’immigration, débat qui s’est déroulé sous forme d’affrontements politiques, sans, comme toujours, tenir compte de l’opinion populaire qui se trouve aux premières loges face à l’adversité. Il n’y a donc eu aucune prise de conscience politique sérieuse. Or Powell ne s’était pas trompé puisque « la population non blanche de Grande-Bretagne, à peine plus de 1 million d’individus à l’époque, atteindra 4,5 millions en 2002 » tandis que la France, en 2004, comptait près de 5 millions d’immigrés dont 36% étaient français, essentiellement des Algériens issus des anciens départements de l’Algérie ou nés en France.

     

    Le député tory Powell, qui sera exclu de la société politique (4), se morfondait à la vue du spectacle qui s’offrait aux yeux des Britanniques : comme il l’avait prévu, les Anglais supportaient de moins en moins cette immigration inflationniste et cela s’est rapidement traduit par des réactions sanglantes de part et d’autre pouvant aller jusqu’à l’attentat terroriste comme celui du 7 juillet 2005 dans les transports en commun à Londres.

     

    La honte

     

    Selon Caldwell, Powell n’a pas perçu la honte qui imprègne les peuples occidentaux : « Après deux méfaits de dimension historique, le colonialisme et le nazisme, le climat moral dominant l’Europe depuis la fin de la dernière guerre est celui de la repentance ». Cette repentance, intégrée comme règle d’or dans la nouvelle morale occidentale qui inhibe les élites, sous influences diverses, et par voie de conséquence les peuples, est rapidement devenue la cause principale de l’immigration de masse. Les peuples sont culpabilisés. Ils doivent « éprouver du repentir pour avoir perpétré, encouragé, ou passivement observé les atrocités du fascisme, vingt ou trente ans plus tôt ». (…) « Quand ils s’adressaient aux Africains, aux Asiatiques et à d’autres immigrants en puissance, les Européens de l’après-guerre éprouvaient un sentiment d’illégitimité qui n’a cessé de s’approfondir avec le temps. » Ce sentiment de honte, malgré quelques réticences, est néanmoins admis par l’ensemble comme un phénomène de puissance. Cette immigration de masse est bien là et elle n’est pas l’affaire d’individus isolés. Elle est organisée pour exiger une vie meilleure.

     

    Avec la sécheresse du statisticien Caldwell dresse un état des lieux : sur 375 millions d’habitants en Europe, 40 millions vivent en dehors de leur pays de naissance, dont une minorité presque négligeable d’Européens se déplaçant vers un autre pays d’Europe.

     

    L’auteur fait bien la distinction entre immigration intra-européenne et immigration musulmane. Il ne traite que la seconde, c’est-à-dire celle « en provenance de pays et de cultures non européens », celle qui est créatrice de « sociétés multiethniques et multiculturelles ». Il ne tombe pas dans le poncif connu : « La France, terre d’accueil, a toujours accueilli au cours des siècles des étrangers venus s’y installer… » Il se démarque également de l’immigration aux Etats-Unis à laquelle on est tenté de comparer celle qui envahit l’Europe. Pour lui, cette comparaison n’a pas lieu d’être : les nombreux immigrants en provenance de l’Amérique du Sud – les latinos – de religion catholique et de culture post-occidentale « correspondent généralement à une version archaïque de leurs congénères américains ». Ils s’intègrent facilement, au pire dès la deuxième génération.

     

    Déséquilibre démographique

     

    Les Européens n’ont pas suffisamment d’enfants, leur fécondité décline d’année en année. Le nombre des non européens va croissant et deviendra prédominant. La population autochtone chute dans pratiquement tous les Etats de l’Union et, en règle générale, cet état de fait ne préoccupe pas les Européens qui pour beaucoup ne s’en rendent même pas compte.

     

    « Marie-toi, car par toi je surpasserai les peuples. » (Verset du hadith, Ibn, 1 : 599). La culture musulmane, rappelle-t-il, est semée de messages vantant les avantages pratiques de la procréation pendant que les Européens votent des lois malthusiennes.

     

    L’européanisation des immigrants

     

    Selon Caldwell, qui a une vue pessimiste de la situation européenne, « le débat européen sur l’immigration trahit le sentiment de peur panique refoulée qu’inspire l’état de la civilisation européenne » et « l’adaptation des minorités non européennes [pour combien de temps ?] découlera de la perception qu’auront de l’Europe [la France] les autochtones et les nouveaux arrivants : civilisation florissante ou civilisation décadente ? »

     

    Voici quelques axiomes relevés dans le texte de Caldwell :

     

    • « Les cultures “avancées” ont toujours sous-estimé leurs vulnérabilités vis-à-vis des cultures primitives » ;
    • « L’immigration n’améliore pas, ne valorise pas la culture européenne [française]. L’Europe [la France] ne fait pas bon accueil à ses tout nouveaux habitants, elle leur cède la place » ;
    • « L’immigration renforce les pays solides et les cultures fortes, mais elle peut submerger les plus faibles » ;
    • « L’immigration, en Europe, n’est pas diversifiée, même si les individus concernés le sont » ;
    • « Accueillir davantage de groupes ethniques ne revient pas à ajouter à l’Europe ce qu’elle possède déjà, mais à la transformer » ;
    • « La médiocrité spirituelle que les immigrés islamiques perçoivent dans l’Occident moderne n’est pas imaginaire et pourrait être la plus grande entrave à la préservation de la culture européenne. »

     

    Caldwell se veut être un observateur éclairé, mais à la vue de ce qu’il a observé au cours de son périple européen, il se transforme parfois en procureur au réquisitoire implacable. Il en a conscience : « Sans un certain laconisme et une certaine brusquerie, rien de sérieux ne peut s’énoncer. Border chaque raisonnement de précautions oratoires de certes et de nonobstant aurait rendu le livre pénible à écrire et sa lecture assommante ». Au risque d’être choqué, le lecteur est prévenu et peut en conséquence poursuivre sa lecture.

     

    II - Immigration de réfugiés

     

    Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’immigration, pour des raisons déjà évoquées, était donc nécessaire et ce jusqu’en 1970.

     

    C’est alors que la saturation économique s’est fait sentir et que « l’immigration de main-d’œuvre » donna vite la place à une « immigration de réfugiés ». Si, à cette époque, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont officiellement fermé leurs portes aux travailleurs étrangers, de nouveaux prétextes ont été avancés pour expliquer en quoi et pourquoi l’immigration était toujours une nécessité : le principal de ces prétextes relève de l’humanitaire. En s’étendant sur les formes de pénétration sur le continent européen, Caldwell se livre à un historique assez conforme à la réalité.

     

    Selon lui, Britanniques, Allemands et Français devaient offrir un asile à ceux qui étaient menacés, dans leur pays, de violences, de pauvreté ou de persécutions politiques. Des milliers d’étrangers arrivèrent par voie terrestre, maritime ou aérienne en provenance de tous les pays déshérités du monde. Le programme économique de l’après-guerre se transformait en devoir moral et Caldwell s’étonne : « Si l’immigration était rendue économiquement nécessaire pour une pénurie de main-d’œuvre dans les années 1960, pourquoi était-elle aussi nécessaire dans une période prolongée de chômage à deux chiffres comme celle que l’Europe a connue après les années 1980 ? ».

     

    Caldwell porte un jugement sévère sur les Européens qui « étaient incapables de savoir si ces immigrants étaient de pauvres hères, des travailleurs dévoués ou d’impitoyables envahisseurs » (…) Et il poursuit : « En de telles circonstances, ce qu’il fallait à l’Europe, c’était le code moral qui l’éclairerait sur les devoirs envers ces populations. Mais elle n’en a aucun. » Enfin, pour lui, « Se mettre en quatre pour tous ces gens ne serait que pure folie, mais les éconduire ne serait que pure racisme. » On retrouve ici la culpabilité et la honte, que n’a pas vues Powell, enfouies au plus profond de l’Européen réputé ex-colonialiste. Qui plus est, il est à craindre que, par les mots qui vont suivre, il décèle un peu de lâcheté chez ces mêmes « Européens [qui] espèrent que le monde prendra leur paralysie pour de l’hospitalité », cette hospitalité, reconnaît-il en citant Hans Magnus Enzensberger, qui soulève un paradoxe : « L’hôte est sacré, mais il n’a pas le droit de rester. »

     

    Cette première partie du livre consacrée à l’Immigration est véritablement l’assise de l’ouvrage de Caldwell. On y découvre tout sur les fondements de l’immigration de la deuxième moitié du XXe siècle, son histoire, ses méthodes et son évolution. Le chapitre 3, A qui profite l’immigration ? avec ses trois sous-chapitres, Le devoir d’hospitalité, Asile et droits de l’homme et Asile et démocratie montre bien les difficultés et l’ambiguïté des gouvernements et des peuples vis-à-vis de ces populations qu’ils considèrent comme des « réfugiés ». Clôture cette première partie un 4e chapitre dont le titre, La peur déguisée en tolérance, dans sa concision de cinq mots, résume tout et annonce les écueils et les incompatibilités qui rendent la coexistence pacifique entre autochtones et immigrés difficile.

     

    Une forme de conflit ethnique est sous-jacente mais, au sortir de la guerre, on ne peut pas s’engager dans une « nouvelle conflagration européenne ». Alors… Il a fallu purger l’Europe de son nationalisme (5) et de tout ce que ce mot honni représentait. Caldwell montre ainsi la naissance du « politiquement correct » avec la tolérance élue comme valeur première. Tout naturellement, on est arrivé à la « criminalisation de l’opinion » avec l’idéologie de la tolérance qui se durcit par une codification par la loi. Ce fut en France la loi Pleven de 1972 et la loi Gayssot de 1990, suivie par l’Allemagne et la Suisse qui lui emboîtèrent le pas avant que le virus ne gagne presque toute l’Europe.

     

    René Schleiter http://www.polemia.com

    Titre original : Reflections on the Revolution in Europe, Doubleday, 2009.

    Notes :

    (1) « Un livre qui devrait faire scandale » Par Alain Besançon
    (2)
    Tribalat, la démographe rebelle
    (3)
    Scandale à la BBC « Le problème, c'est que les Blancs sont devenus noirs »
    (4)
    Petite histoire des campagnes de diabolisation
    (5) L’exemple le plus frappant est celui de
    l’Allemagne où, après la Deuxième Guerre mondiale, le sentiment national s’est transformé en fierté du made in Germany, de nature religieuse.

    Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, préface de Michèle Tribalat, Traduction de l'anglais de Johan Frederik Hel Guedj, édition du Toucan, collection Adultes, 5/10/2011, 600 pages.

  • Marion Maréchal homophobe ?

    En ces temps de terrorisme intellectuel, un facheux raccourci, un "amalgame", est sytématiquement fait par les media lorsqu'ils parlent d'un opposant au "mariage" gay. L'opposant est systématiquelent taxé d'homophobe. Comme si aimer l'institution du mariage c'était haïr son prochain... 

    Marion Maréchal vient de faire les frais de ce raccourci, ô combien pratique puisqu'il vise à étouffer les protestations. La voilà qui gagne en effet sa place sur la page de "l'observatoire des déclarations homophobes" de  Libération. La donzelle a ainsi déclaré, âmes sensibles s'abstenir:

    29 novembre. « Légalement, ce n’est pas ça le critère. Si on va au bout de la logique, pourquoi interdire la polygamie ? [...] Après tout, si un homme aime plusieurs femmes, et que ces femmes l’aiment en retour, après tout, qu’est-ce qui nous l’interdit ?» 

    N'étant pas fait pour cette société menteuse et hypocrite, je cherche toujours l'homophobie dans cette remarque. En taxant cette saillie d'homophobe, Libé fait en réalité montre de la polygamophobie la plus abjecte. Car s'il est homophobe de voir dans le mariage gay un premier pas vers le mariage à trois ou plus, c'est que cette dernière option est infamante aux yeux de Libé, qu'on aurait cru plus ouvert d'esprit. Polygamophobie, on vous dit. 

    Que dit le jeune député ? Que si le mariage n'est plus la reconnaissance et la protection d'une famille, c'est à dire de deux personnes potentiellement capables, sauf accident, d'avoir des enfants; s'il devient par un coup de baguette magique la création d'un foyer fiscal en vue de l'obtention d'un agrément pour adopter (version officieuse) ; ou la reconnaissance par la société de l'amour qui unit deux personnes de même sexe (officiellement, car cette version est plus romantique et passe mieux aux yeux du téléspectateur-citoyen); il peut évoluer vers la reconnaissance de l'amour d'une personne pour plusieurs autres personnes. Ce qui est un argument de bon sens, nous l'allons montrer tout à l'heure. 

    Mettons qu'un bisexuel, ou un hermaphrodite, ait envie de se marier, mais qu'il soit frustré de devoir renoncer à un pan de sa sexualité en n'ayant le choix que d'un seul partenaire. Allons-nous dire à ce pauvre hère d'aller se faire foutre ? Non ! Il serait inhumain, pire, homophobe, de dire à Monsieur X qu'il doit choisir entre Monsieur Y et Mademoiselle Z. Ne les aime-t-il pas tous deux d'un amour vrai, pur, durable ? A bas cette fausse valeur de l'exclusivité dans le mariage. De même que la société doit prendre acte d'une situation à laquelle elle n'avait pas pensé, les "familles" homoparentales, elle doit prendre acte d'un fait vieux comme le monde : la fidélité, ça n'existe pas ! A quoi bon l'exiger encore ? Et pourquoi ne pas faire une institution de l'infidélité, ou plutôt de la supprimer en l'autorisant ? Ce serait le but du mariage à trois ou plus. Mais revenons à nos moutons. 

    Si on conspue le but premier du mariage, si l'on nie que la procréation soit sa fin première, même implicitement; si on remplace ce but par un autre qui correspond bien à notre époque de décérébrés à la tripe sensible, à savoir, la proclamation publique de l'amouuuuur, il n'est pas stupide de penser que l'on puisse arriver rapidement à la polygamie (que je défends à Libé de critiquer ! non mais ! bandes de rétrogrades ! coincés ! culs bénis !)

    Les homophiles (puisqu'il faut diviser les Français en deux camps, apparemment), rirons de ce raisonnement. Mais voyons, il s'agit de donner un statut à des familles homoparentales, diront-ils crânement. Exactement, et c'est bien là le problème ! Car lorsque l'on dit que la fin première du mariage, c'est la procréation, il est évident que l'on n'ignore pas qu'un enfant puisse être conçu hors mariage. Mais le mariage "permet" la procréation en ce qu'il assure à l'enfant d'avoir sa filiation reconnue. Un futur père marié n'a pas besoin de reconnaître son enfant avant la naissance, ou après : il déclare la naissance. Tout enfant né de sa femme sera considéré comme étant également de lui. Alors que l'enfant d'une femme non mariée peut être reconnu par n'importe quel homme (je dis homme, du moins pour l'instant...) 

    Si donc le mariage instaure nécessairement une relation de filiation, comment autoriser les unions homo qui sont nécessairement stériles ? L'enfant d'une lesbienne sera-t-il, en dépit du bon sens, considéré comme l'enfant de la compagne lesbienne ? Cela signifie que des enfants pourront naître sans père, sans même la possibilité de retrouver un jour leur père biologique (test de paternité, recherches à la banque du sperme...). Cela signifie que le sperme est un liquide anodin que l'on peut déconnecter de son "émetteur". Ce cas en tout cas est moins choquant que celui, et l'on y viendra, ne vous faites pas d'illusions, des locations de ventre. Certains enfants seront privés de mère, c'est à dire de cette relation rassurante de continuité entre la vie intra-utérine et la vie de nourrisson. Même aux femmes qui n'allaitent pas, les sages femmes et puericultrices proposent de donner le premier lait, le colostrum, au nourrisson, pour ses nombreuses vertus, notamment le nombre élévés d'anticorps qu'il contient. Là on arrachera les enfants du ventre de leur mère pour les poser sur le sein stérile de son parent 1 ou parent 2. Non content de faire du corps de la femme une couveuse ultra-performante, on dira à l'enfant qu'il n'a pas de mère, et que la femme qui l'a porté l'a abandonné sans scrupule. Des mères qui ne veulent ou ne peuvent élever leur enfant, cela existe, bien sûr. Mais personne ne niera que c'est douloureux pour l'enfant. Dans le cas de la gestation pour autrui, on crée la situation de toutes pièces. On fabrique ce qui est, lors d'un processus naturel, un accident de la vie. On crée du drame, comme s'il n'y en avait pas suffisamment. 

    Mais alors, me direz-vous, quid des enfants qui sont élevés, par un accident de la vie, par une paire de même sexe ? Je vous répondrai que lorsque des lesbiennes se font, au mépris de la loi, inséminer en Belgique, elles font au sens propre un bébé toutes seules, et qu'il faut les traiter comme toutes les mères célibataires. Car c'est ce qu'elles sont. Des mères sans pères. Et lorsqu'un hétéro, père ou mère de famille, devient homo, ses enfants sont toujours le produit de la relation hétéro. Quel statut donner au nouveau conjoint ? La maman 2 sera la "marâtre", comme l'est une femme qui doit élever les enfants d'un premier mariage. Où est la difficulté ? Où est le vide juridique ? 

    Rappelons enfin que le mariage est déjà ouvert à tous. Un homme peut se marier avec n'importe quelle femme, et vice versa. Les lesbiennes choisissent tout simplement de ne pas se marier avec un homme; les gays hommes de ne pas se marier avec une femme. Mais leur homosexualité, que l'on dit non choisie, ne les en empêche pas. Ils peuvent se marier. Ils ne le souhaitent pas, c'est autre chose.

    Moi, par exemple, j'ai toujours voulu épouser ma chatte. Elle est belle, câline, intelligente, et plus fidèle que toutes les femmes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Elle m'aime et elle me le dit de mille manières. Elle me fait rire, elle m'émeut, chaque jour je m'attache à elle davantage. Elle m'écoute, elle me comprend, elle sait quand il faut se taire et quand il faut ronronner. La compagne idéale. Je l'aime, quoi. Mais je suis célibataire. Eh oui, je n'ai pas choisi de ne tomber que sur des mégères et de tomber amoureux de ma chatte à la place. Mais je choisis de ne pas me marier avec une mégère. Je ne me sens pas exclu du mariage. Mais comme je n'aime que ma chatte, c'est une institution qui ne me concerne pas. Les homos, comme moi, s'excluent eux mêmes du mariage. Faut-il donc qu'ils nous emmerdent avec leur projet de loi, qui d'ailleurs ne concerne que quelques milliers de paires homos, quelques milliers d'enfants, dans un pays qui compte 65 millions de personnes ? Depuis quand fabrique-t-on des lois pour à peine 1% de la société ? 

    Pour conclure, devant les méthodes de voyou des journalistes, qui traitent d'homophobes des hommes politiques qui expriment leurs opinions (c'est le métier des politiques, quand même!), il faudrait trouver un terme pour les gens favorables à cette parodie de mariage. L'homophobie est un crime puni par la loi dans ce pays, il faut donc trouver quelque chose qui les fasse également passer pour des criminels. Je propose parricides (pour les lesbiennes) et marricides (pour les homos hommes). Si un défenseur de la famille doit être assimilé à un tueur d'homos en puissance, pourquoi un soutien au "mariage" gay ne pourrait-il être traité de tueur de parents biologiques en puissance ? Je vous vois vous esclaffer. Mais quand on dit de Marion Maréchal qu'elle est homophobe, ne dit-on pas qu'elle commet le délit d'homophobie ? Ne l'imagine-t-on pas avoir des envies de meurtre envers les homos ? Ne faisons-nous pas d'elle un assassin en puissance ? Eh oui, dit comme ça, ça devient d'un ridicule achevé. 

      Àquand le manifeste des 343 homophobes? Je signe tout de suite !

    http://rivarol.over-blog.com/

  • Il faut dissoudre SOS Racisme !

    arnaque-225x300.jpg“Nourrie aux subventions et dons divers, SOS racisme perçut en 2010, 579 000 € de subventions auxquels s’ajoutent les dons à hauteur de 100 000 € pour Pierre Bergé, 72 000 € pour la Fondation Ford et, le bouquet, 348 000 € en 2009 pour le FASILD, association dédiée à l’accueil des migrants qui elle-même vit de subventions… Sans parler des fonds spéciaux du Premier ministre mobilisés pour sauver SOS racisme de la banqueroute. On vous épargnera les détails des démêlés judiciaires, les perquisitions, les fausses factures (affaire C.Discount), les ventes de tableaux à SOS racisme, les gardes à vue, l’intervention de la Bri- gade financière et autres épisodes crapoteux. Pour simplifier, c’est 98% de ses ressources qui pro- viennent de subventions et de dons tandis que les cotisations n’en représentent que 2%.

    En somme, il est demandé aux Français de payer toujours davantage pour se faire soupçonner de racisme et insulter par une organisation qui n’est qu’une, mais non la moindre, courroie de trans- mission du Parti socialiste destinée à recycler des trotskistes en recherche d’emploi, si possible pres-tigieux. La preuve ? Jean-Philippe (Harlem) Désir, promu aux fonctions de secrétaire général du parti en question dont l’ancien locataire est devenu… Président de la république. Le tremplin semble puissant, c’est le moins qu’on puisse dire. Il n’est que temps de dissoudre cette coûteuse officine hostile à la France française. ” Lire le tract dans son intégralité.

    http://fr.altermedia.info

  • « La France au risque de l'islam » de Thierry Bouclier

    Il y a tout juste un an, Polémia publiait un dossier présentant la traduction française du livre de Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, aux éditions Le Toucan. Comme on pouvait le redouter, l’ouvrage, s’il avait connu un franc succès aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, est resté en France très confidentiel. La question posée par Caldwell était trop simple : la progression fulgurante de l’immigration en Europe n’empêchera-t-elle pas les Européens de conserver leur civilisation ?
    Pour Thierry Bouclier, avocat à la cour, la question est un peu différente : une certaine forme d'islamisation est-elle en train de gagner la société française ? Il a enquêté, recueilli des témoignages, exploré les textes législatifs, pour conclure au constat d’une société française qui se transforme pas à pas. Eric Delcroix, également juriste, grand pourfendeur des lois liberticides, présente le livre de son ancien confrère en invitant les lecteurs de Polémia à lire et à faite lire La France au risque de l’islam, « avant qu’un matin, au lever du soleil, le muezzin ne s’éveille ».
    Polémia
     

    Publié à la fin de l’été dernier, La France au risque de l’islam, livre de Thierry Bouclier, tranche quelque peu avec les livres français récents contre l’islamisation de la France. Ici, l’auteur ne se laisse pas aller à dénoncer sottement le prétendu « fascisme vert » emprunté au lexique marxiste. T. Bouclier nous met en garde, de la façon la plus circonstanciée, contre les capitulations de la République française face à l’islam, contre la mise en conformité de la première aux règles de la seconde, c’est-à-dire par l’introduction subreptice de la charia, abdiquant notre identité. Certes, il lui faut faire attention face à un sujet sacralisé par la République qui a fait, depuis la loi Pleven (1972), de l’islamophobie un délit. Mais La France au risque de l’islam se présente comme un état des lieux qui devrait éviter à son auteur la correctionnelle…

     

    Thierry Bouclier met en ordre des faits – le fait et le droit – qui montrent au lecteur, insuffisamment au courant des arcanes de la vie publique, combien les politiciens de la droite parlementaire sont en phase avec ceux de la gauche pour mettre nos lois et règlements en conformité avec l’islam. Utiles rappels de Nicolas Sarkozy, premier président de la République ayant participé à un repas de rupture du jeûne du ramadan (iftar), François Fillion, premier ministre, inaugurant la mosquée géante d’Argenteuil ou Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, se déguisant en grand Mamamouchi pour inaugurer celle de Clermont-Ferrand. Quant à la gauche, elle achève de démontrer par l’action qu’elle est historiquement anticatholique, mais nullement fermée aux autres religions, aucune superstition exotique ne rebutant son ouverture à « l’altérité ».

     

    Le « Printemps arabe », c’est ici et maintenant

     

    Il est vrai que les magistrats sont à l’unisson de la décadence, depuis l’arrêt Montcho (Conseil d'Etat, 11 juillet 1980) qui a reconnu la polygamie comme source légitime de droit. On sait aussi ce qu’il en a été des condamnations de la courageuse Brigitte Bardot pour sa lutte contre la sauvagerie de l’abattage halal, lequel rapporte plus de 150 millions d’euros de taxes religieuses à l’islam (alors que l'Eglise est privée de la dîme depuis 1789) et ce pour des viandes dont plus des 2/3 sont imposées, à leur insu, à l’ensemble des consommateurs. Un arrêt de la Cour administrative d’appel de Lyon du 17 juillet 2007 a même reconnu la kalafa, sorte d’adoption islamique révocable, apparemment tout comme le Conseil général et la Caisse d’allocations familiales de Seine-Saint-Denis. Le « Printemps arabe », cher à notre classe politique, c’est ici et maintenant…

     

    La loi de 1905 a été vidée de sa substance : d’une part, par l’ordonnance du 21 avril 2006 (merci à la droite !) sur les baux emphytéotiques : désormais les collectivités publiques peuvent aider à la construction de mosquées ; d’autre part, par cinq arrêts du Conseil d'Etat en date du 19 juillet 2011, l’ « intérêt public local » ouvre des perspectives illimitées à l’islamisation, jusque dans ses mœurs les plus primitives. Et l’auteur de conclure : « Le débat sur la réforme de la loi de 1905 est obsolète. »

     

    La bienveillance masochiste de l'Eglise

     

    Nos politiciens et nos magistrats affectent, avec une hypocrisie consommée, comme le remarque Thierry Bouclier, de considérer, belle langue de bois, que nous connaissons des problèmes liés aux religions en général, alors que les seules difficultés résident dans l’islam et lui seul. Remarquez que l'Eglise, tournée fille facile, n’y voit plus rien à redire, poussant la bienveillance masochiste jusqu’à former les imams… à l’Institut catholique de Paris – « la Catho » ! – et les élèves des écoles catholiques vont à la mosquée recevoir des leçons de tolérance. Thierry Bouclier remarque à bon escient à cet égard : « Il est peu probable que les directeurs d’établissement catholique et les professeurs qui y enseignent, quasi tous laïcs, aient une connaissance approfondie des évangiles et de la doctrine de l'Eglise. En revanche, après avoir lu le dossier que le secrétariat de l’enseignement catholique leur a préparé, ils seront imbattables sur l’islam. »

     

    Sous l’égide des droits de l’homme, le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a pu dire au sujet des cantines scolaires : « Nous servons de la viande halale par respect pour la diversité, mais pas de poisson [le vendredi] par respect de la laïcité » ! Sous l’égide des droits de l’homme veule, préfets et justice interdisent la soupe au cochon parce que haram (illicite) pour les SDF, mais laissent distribuer la chorba, la soupe halale…

     

    Thierry Bouclier nous met en garde : « Un bilan des quelques années qui ont vu la substance du pays modifiée davantage qu’en plusieurs siècles d’Histoire … avant qu’un matin, au lever du soleil, le muezzin ne s’éveille ». A lire, à faire lire.

     

    Eric Delcroix http://www.polemia.com
    7/12/2012

     

    Thierry Bouclier, La France au risque de l’islam, Editions Via Romana /Rémi Perrin, septembre 2012, 186 pages.