Ce 11 juin, une rumeur flatteuse circulait sur tous les gros moyens de désinformation.
Au même moment, notons-le, la république prétend légiférer contre les bobards[1]. La loi sur la presse de 1881 punit la diffusion de fausses nouvelles. Mais cela ne suffit pas à nos princes. Ce texte a, certes, beaucoup servi. Mais il n'a, dans la pratique, jamais été appliqué, sur ce terrain. Or, actuellement on prétend accréditer l'idée, évidemment fausse, d'un paradis hexagonal de l'initiative et de l'investissement.
Cette post-vérité apparaît, par exemple, en première page du journal Le Parisien qui, depuis longtemps, n'ose plus se dire libéré. Le 23 mai le même journal avait consacré un papier à ce que la rédaction appelle "la fin du French bashing".
L'expression relève de la langue qu'on pratique au sein de la gauche caviar, celle qui suit le Huffington Post dirigé en France par Anne Sinclair depuis 2012. Le recours insupportable au franglais permet de brouiller les idées.
Et, en l'occurrence, le concept de "French bashing" permet de confondre allégrement deux attitudes.
La première nous insupporte[2], s'agissant du dénigrement de notre pays en tant que tel, et de nos compatriotes. Quoi de plus exaspérant que ces Français qui déclarent que leurs concitoyens appartiennent à la catégorie des sots. Ils emploient d’ailleurs un mot plus grossier, et s'excluant eux-mêmes de cette évaluation.
La seconde ne doit pas seulement être considérée comme logique, mais comme légitime, et même civique : elle se traduit par la critique de notre législation, de notre prétendu modèle et surtout de la fiscalité. On ne redressera la France qu'en passant au crible les maux dont elle souffre.
Dans l'article précité, in cauda venenum, la conclusion mérite d'être retenue. Évoquant les points de blocage, son auteur souligne en effet, que :
"La fiscalité tricolore élevée pour les sociétés décourage notamment l'implantation de sièges sociaux, souligne l'étude du cabinet EY. Nos handicaps restent pesants et lourds, insiste le cabinet EY[3] . Au chapitre des améliorations nécessaires, les patrons étrangers pointent, dans l'ordre : la compétitivité fiscale, la simplification administrative et la réforme du Code du travail. Ces obstacles, le nouveau président de la République entend les lever. Les entreprises étrangères verront-elles la France encore plus belle dans les années qui viennent ?"
Joffrin fait aujourd'hui figure de porte-parole, dans la presse, de ce qui reste de gauche[4]. Et, dans son éditorial de Libération, il n'en rate jamais une. Il écrit donc, le 11, répercutant sans rire le bobard du jour, que "Paris, de plus, devient la capitale la plus séduisante au monde pour les capitalistes." A court terme, ajoute-t-il, "on se disputera pour savoir s’il s’agit d’un effet Macron ou d’un effet Hollande."
La deuxième hypothèse lui paraît sans doute mieux étayée, au fond, puisqu'on prête, sur de très sérieuses garanties, à l'éditorialiste de Libération l'écriture du livre dont le président déchu aura contribué à rédiger le titre : "Les Leçons du pouvoir".
On a, certes, du mal à se rallier à l'idée d'une troisième hypothèse. L'attraction de Paris ne saurait, en effet, résulter d'un effet Hidalgo : saleté de la voie publique, perspectives de la taxe foncière, évolution infernale de la circulation, insécurité accrue pour les touristes, finances délabrées d'une municipalité autrefois prospère etc. Cette ville jadis superbe a perdu beaucoup de ses attraits. Et cette information déborde évidemment les frontières.
Joffrin veut nous convaincre que "les capitalistes aiment la France". Ah comme on aimerait pouvoir lui donner raison.
Le malheur est qu'un véritable amour se conçoit à deux. Dans le secteur de l'opinion auquel il s'adresse, et en premier lieu sous sa plume, l'amour qu'il envisage n'est pas réciproque.
Depuis le mythe du mur d'argent du gouvernement Herriot 1924-1926 jusqu'à la campagne de Hollande en 2012, la gauche a toujours misé électoralement sur la détestation de la finance. Le budget de l'État subventionne à hauteur de 4,5 milliards d'euros un audiovisuel public qui propage cette idéologie antiéconomique. Quoique camouflé sous d'autres noms cela s'appelle, en fait, le marxisme.
Or, si l'on veut développer l'investissement, l'initiative et l'emploi, de manière féconde et intelligente dans notre pays, il serait nécessaire que les technocrates qui nous gouvernent prennent conscience que l'économie a besoin de ceux que l'idéologie déteste.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] En novlangue on parle de fake news.
[2] En tous cas elle m'exaspère et je ne manque jamais l'occasion de le dire aux déclarants.
[3] Ce sigle désigne désormais l'ancien Ernest & Young, l'un des quatre plus importants consultants mondiaux
[4] À ne pas confondre, en principe, avec Plenel, porte parole d'extrême gauche.
Le vote du 5 juin, au Sénat, sur la nouvelle loi de réforme ferroviaire n'aura sans doute pas manqué son effet ambigu. Entérinant le principe du projet gouvernemental par 240 voix pour et 85 contre, la haute assemblée avait cependant amendé ce texte sur un point capital.

Lu sur 
Pascal Décaillet, journaliste de la Tribune de Genève écrit sur son
Donald Trump avait annoncé qu’il n’était pas certain de faire le déplacement pour le G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) qui se réunissait à La Malbaie au Québec les 8 et 9 juin., et qu il envisageait de se faire remplacer par son vice-président. Le chef d’Etat américain entendait donner priorité au « sommet historique » de Singapour (où il est arrivé hier pour le préparer) qui débute demain avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Il s’est finalement rendu au G7, où sa volonté de rétablir des mesures protectionnistes, notamment des taxes sur les importations d’aluminium et d’acier en provenance de l’UE et du Canada, a fait capoter laccord final qu’il n’ a finalement pas signé dans un ultime revirement. Des taxes jugées « insultantes » par le Premier ministre canadien Justin Trudeau, tandis que la déclaration finale commune des membres du G7 s’est réduite à la proclamation d’un engagement en faveur de la modernisation de l’Organisation mondiale du commerce et, de manière assez comique et dérisoire au vu de la tournure des événements, à une condamnation ferme du « protectionnisme. »