avortement et euthanasie - Page 128
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Manif du 19 janvier 2014
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Manifester contre l’avortement n’est pas un combat perdu d’avance
Cécile Edel, présidente de Choisir la Vie et co-organisatrice de la Marche pour la Vie 2014, répond au diocèse de Bayonne :
"En France, la loi sur l'avortement date de 1975 et, malgré les chiffres toujours élevés du taux d'avortements qui ne cesse d'augmenter, notamment chez les plus jeunes, malgré les conséquences dramatiques de cet acte sur les femmes, ce sujet reste très difficile à aborder et prisonnier d'une loi du silence. Ainsi, en complément des actions spécifiques et si précieuses que mène, tout au long de l'année, chacune des associations du collectif de la Marche pour la Vie, nous restons convaincus que la manifestation reste un des moyens privilégiés pour contribuer à lever le tabou qui entoure cet acte, à réveiller les consciences et porter témoignage sur la valeur de toute vie humaine. [...]
Nous mesurons pleinement les pressions et les souffrances qui ont pu amener toutes ces femmes à refuser la Vie mais en aucune manière nous ne les jugeons. Au contraire nous souhaitons les accompagner afin qu'elles puissent se réconcilier avec elle et accueillir le pardon qu'elles attendent.
En revanche, nous dénonçons l'acte qui reste, quoiqu'il arrive, une atteinte profonde à la Vie et dénonçons le discours commun et mensonger qui est de faire croire que l’avortement est un acte banal, qu’il est un droit source de libération pour celle qui en use. Or la réalité c’est que l’avortement tue un enfant dans le sein de sa mère. Pour que les femmes puissent vraiment être libres, il est urgent d’informer : reconnaître la souffrance des femmes qui ont avorté, dénoncer les réalités sordides de l’avortement, accompagner les femmes, et les informer sur les alternatives possibles. Pour qu’un autre chemin soit possible pour elles à l’avenir. [...]
Manifester contre l’avortement n’est pas un combat perdu d’avance. En atteste le changement culturel en Europe. Je pense bien sûr à l’Espagne, qui vient d’adopter le 27 décembre 2013 un projet de loi qui contribuera à limiter le nombre d’avortements. Cela a pu advenir grâce aux manifestations pro vie de 2009, sous le gouvernement Zapatero. Rajoy avait compris l’ampleur de la mobilisation et avait fait de la limitation de l’avortement un thème central de son projet de campagne qui l’a ramené au pouvoir aux dernières élections.
En France, il faut être courageux pour se dire contre l’avortement tant nous croyons qu’il est impossible de revenir dessus. C’est pourquoi, confortés par l’exemple espagnol, les citoyens français ont un rôle clé à jouer dans le soutien aux députés qui s’apprêtent à s’opposer à la réforme qui s’annonce. Venir en nombre marcher pour la vie le 19 janvier est aussi susceptible de faire s’interroger certains élus qui se laisseront interpeller par cet évènement. [...]"
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La question de l’avortement n’est pas une question de droite ou de gauche
Ainsi que le constate L'Homme Nouveau :
"En Équateur, c’est le président – de gauche – Rafael Correa qui s’oppose clairement à l’avortement et au pseudo mariage homosexuel. « Moi, je n’autoriserai jamais la dépénalisation de l’avortement », a ainsi déclaré en octobre dernier Rafael Correa, au pouvoir depuis 2007 et dont le mandat s’achèvera en 2017. Il s’est prononcé également contre ceux qui « essayent d’imposer leurs croyances à tous », à savoir « qu’il n’existe pas d’homme et de femme naturelle, que le sexe biologique ne détermine pas l’homme et la femme, mais que ce sont les conditions sociales qui le déterminent », affirmant également :
« Je crois en la famille et je crois que cette idéologie du Genre et ces nouveautés détruisent la famille traditionnelle, qui reste et qui restera la base de notre société ».
Rafael Correa se déclare progressiste au plan économique et conservateur en ce qui concerne les valeurs morales.
En Australie, c’est un libéral, le sénateur Bernardi, qui vient de jeter le pavé dans la mare. Au plan économique, il est à l’opposé du Président de l’Équateur. [...] Cependant, il vient de voir la gauche monter au créneau contre lui, non sur les questions économiques, mais sur la famille et l’avortement. Cory Bernardi est, en effet, un opposant farouche à l’avortement, ce qu’il rappelle dans son livre The Conservative Revolution (La Révolution conservatrice). Toujours selon Radio Australia :
« “L’industrie de la mort tue entre 80 000 et 100 000 fœtus chaque année”, dénonce-t-il dans son chapitre sur les mœurs. Un chiffre qui pourrait être surestimé. La sécurité sociale australienne a remboursé un peu plus de 60 000 avortements entre juillet 2012 et juillet 2013. Mais Cory Bernardi défend ses chiffres et insiste : “C’est énorme, et je ne connais personne dans ce pays qui veuille plus d’avortement, je sais que la plupart des gens souhaiteraient qu’il y ait moins d’avortement.” »
[...] De l’Équateur en Australie, en passant par la France, l’Europe ou les États-Unis, la question de la famille et de l’avortement n’est pas une question de droite ou de gauche. Car, la famille n’est ni de droite, ni de gauche, simple évidence que la confrontation idéologique a fini par gommer. La famille est une réalité fondamentalement humaine. [...]"
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Mgr Aillet nous invite à marcher pour la vie le 19 janvier
"1. Année 2013, année de la « manif pour tous »
2013 restera gravée dans les mémoires comme l’année d’une mobilisation citoyenne sans précédent autour des questions sociétales relatives à la vie et à la famille. Près de deux millions de pétitions signées, dont 100 000 de France, dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne « one of us », pour la protection de l’embryon. 700 000 pétitions déposées au CESE contre le projet de loi de « mariage pour tous ». Des centaines de milliers, voire des millions de manifestants à Paris les 13 janvier, 24 mars et 26 mai contre la loi Taubira et pour la famille fondée sur l’union stable d’un homme et d’une femme, garante de la filiation. Sans doute, on peut à bon droit être frustré devant l’inefficacité apparente de cette mobilisation : pétitions déclarées irrecevables, manifestants traités par le mépris, violences policières, gouvernement sourd au cri de tout un peuple ! On pourrait même être tenté de se démobiliser, d’autant que l’on annonce la discussion prochaine d’un projet de loi sur la fin de vie, incluant la promotion du suicide assisté, sur la base d’une consultation populaire reposant sur un panel de … 18 citoyens triés sur le volet !
Pourtant, les résultats ne manquent pas : la PMA et la GPA ont été retirés du projet … mais pour combien de temps ? La pétition « one of us » a permis la mise en échec de la résolution Estrela au parlement européen… Le plus important demeurant le sursaut des consciences : quand le bon sens est offusqué, il se réveille et se manifeste. Et on a gardé une attitude pacifique, on ne s’est pas laissé aller à la stigmatisation de quiconque, on n’a pas revendiqué pour des intérêts particuliers, on a manifesté pour le Bien commun, ce Bien que l’on doit rechercher en commun et qui garantit la dignité de toute personne humaine sans exception, à commencer par la plus faible et la plus fragile : l’enfant à naître ou déjà né, la personne porteuse d’un handicap ou en fin de vie.
On s’est surtout mobilisé pour la famille et l’on doit continuer à se mobiliser, tant les enjeux demeurent entiers en 2014, avec la discussion prochaine d’un projet de loi famille aux conséquences funestes annoncées.
2. La dignité de la vie humaine
Mais la question de la dignité et de l’inviolabilité de la vie humaine revient sur le devant de la scène, avec un projet de loi qui sera présenté au Parlement à partir du 20 janvier : il s’agit, sous prétexte d’égalité entre les hommes et les femmes, de faciliter coûte que coûte le recours à l’avortement. Preuve de la crainte de certains organismes et lobbies devant la défection croissante de personnels de santé et de médecins, mais aussi devant la prise de conscience qui s’exprime davantage dans l’opinion publique face à l’augmentation alarmante des avortements chez les mineures ou à la multiplication des traumatismes post-avortement… Tandis que la loi Veil prévoyait de dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse, pour cause de « détresse de la femme », on propose aujourd’hui de remplacer cette clause par la reconnaissance d’un véritable droit de la femme à recourir à l’avortement si « elle ne veut pas poursuivre sa grossesse ». En outre le projet de loi prévoit une extension du délit d’entrave à l’avortement, en particulier quant à l’information, déjà votée au Sénat le 17 septembre dernier en catimini ; c’est aussi la liberté d’expression qui est une fois de plus gravement remise en question : toute déclaration publique dénonçant le drame de l’avortement pourrait faire l’objet d’une sanction pénale.
Nous vivons un véritable tournant culturel, et par la détermination idéologique de ce gouvernement, et par la nouvelle prise de conscience qui se fait jour autour de la dignité de la vie humaine. Les évêques de France ne viennent-ils pas de se saisir de la question en constituant un groupe de travail sur « le phénomène social de l’avortement et ses conséquences pour l’éducation des jeunes » ? Et Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France, n’a-t-il pas alerté l’opinion publique dans son message de Noël et du Nouvel an en affirmant : « Je pense encore à ce projet de modification de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse qui loin de permettre aux femmes en détresse d'être laissées moins seules devant leur responsabilité face à la vie naissante sont quasiment incitées à ne se poser aucune question quant à l'élimination de l'être qu'elles portent en leur chair » ?
Le contexte est d’autant plus favorable à la poursuite de la mobilisation que l’Espagne est en train de revenir sur la loi légalisant l’avortement et que les mouvements Pro-Vie récoltent aux Etats-Unis les premiers fruits de leur combat de trente ans, à travers le revirement sensible de l’opinion publique ! La culture de mort est un colosse aux pieds d’argile qui commence à vaciller !
3. La marche pour la vie 2014
C’est la raison pour laquelle, pour ma part, je donne la priorité à la Marche pour la vie du 19 janvier. J’y serai et j’invite tous ceux qui le décideront en conscience à se mobiliser pour cette manifestation prévue de longue date et qui s’était effacée, en 2013, devant la Manif pour tous, pour faire droit à l’urgence du moment. Je ne doute pas que beaucoup de ceux qui ont marché pour la famille en 2013 saisiront l’occasion de marcher pour la vie, le 19 janvier prochain.
Marcher pour la vie, c’est défendre les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous. Le Pape François l’a rappelé avec force dans son exhortation apostolique La joie de l’Evangile : « On veut (leur) nier aujourd’hui la dignité humaine afin de pouvoir en faire ce que l’on veut, en leur retirant la vie et en promouvant des législations qui font que personne ne peut l’empêcher. Fréquemment, pour ridiculiser allègrement la défense que l’Église fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur. Et pourtant cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. Elle est une fin en soi, et jamais un moyen pour résoudre d’autres difficultés » (n. 213). Et d’ajouter : « Précisément parce qu’il s’agit d’une question qui regarde la cohérence interne de notre message sur la valeur de la personne humaine, on ne doit pas s’attendre à ce que l’Église change de position sur cette question. Je veux être tout à fait honnête à cet égard. Cette question n’est pas sujette à de prétendues réformes ou à des “modernisations”. Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine » (n. 214).
Marcher pour la vie, c’est aussi prendre le parti des femmes qui sont souvent mise contre leur gré dans l’obligation de mettre fin à la vie de leur bébé, sous la pression du milieu et parce qu’il leur semble, vu leur contexte humain et social, impossible d’accueillir leur enfant. Selon un sondage IFOP-Alliance Vita de février 2010, pour 61% des Françaises, « il y a trop d'avortements dans notre pays » ; pour 83%, « l'avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » ; pour 60%, « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l'IVG ». Nous ne pouvons pas ignorer ces situations de détresse et nous devons tout mettre en œuvre pour offrir aux femmes confrontées à ce drame un accompagnement humain et spirituel digne de ce nom.
Je confie au Seigneur, par l’intercession de Notre Dame de la Vie, cette grande cause nationale et implore sa bénédiction sur tous ceux qui participeront à la Marche pour la Vie du 19 janvier 2014."
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Virginie Raoult-Mercier : Si nous laissons faire ce gouvernement, «la Marche pour la Vie de cette année pourrait être la dernière !»
Nouvelles de France a rencontré Virginie Raoult-Mercier, porte-parole de la Marche pour la Vie qui a lieu le 19 janvier prochain. Elle nous alerte sur les projets liberticides et mortifères du Gouvernement.
Quel est le thème de cette 9e Marche pour la Vie ? Pourquoi ?
Durant l’année 2013, l’embryon a continué de faire l’objet d’atteintes gouvernementales de plus en plus grandes justifiant à elles seules la mobilisation annuelle des défenseurs du respect de la vie (instauration du site gouvernemental de promotion de l’avortement pour contrer les sites pro-vie, rapport du Haut conseil à l’égalité hommes/femmes limitant le délai de réflexion pré-IVG et étendant les centres d’IVG). Mais l’actualité de ces dernières semaines a contraint la Marche pour la Vie à changer de tonalité. [...]
La suite sur NdF
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Virginie-Raoult-Mercier-Si-nous
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Ludovine de La Rochère soutient la Marche pour la vie
Le Salon Beige a interrogé Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour Tous.
La Marche pour la Vie a lieu le 19 janvier prochain. Ludovine de La Rochère, quelle est votre position sur la Marche pour la Vie ?
Je considère, pour ma part, que marcher pour la vie, c’est magnifique ! Moi qui défend la famille, au cœur de laquelle est la vie, je considère naturellement qu’il faut la défendre la vie. Et cette année d’autant plus que, dans les jours prochains, le Parlement va débattre d’un projet de loi sur l’égalité homme/femme dans lequel a été inséré un amendement visant la suppression dans la loi Veil de la notion de « détresse de la femme », suppression qui en fait actera un « droit à l’IVG ».
Nos gouvernants n’ont de cesse, décidément, d’aller toujours plus loin contre la vie alors même que bien d’autres pays, comme l’Espagne, ont pris conscience de toutes les souffrances qui en résultent pour la société, par les femmes, concernées au premier chef, par leurs proches, mais aussi par les nombreux soignants dont la vocation, rappelons-le, est de... soigner.
Depuis des années, nous sommes confrontés en France à un tabou majeur, celui des conséquences psychologiques de l’IVG, même si, parfois, une fenêtre s’ouvre, comme avec la publication du livre du célèbre psychiatre Stéphane Clerget : « Quel âge aurait-il aujourd’hui ? »
Je note, à ce sujet, que la récente campagne « J’ai avorté et je vais bien » montre à quel point, précisément, les femmes qui ont avorté en souffrent ! Mais cette réalité étant niée, la détresse des unes et des autres est d’autant plus grave. D’ailleurs les féministes, qui ne cessent de se plaindre de la difficulté à trouver des médecins qui pratiquent des IVG, devraient avoir l'honnêteté d'explorer les raisons profondes…
Autre tabou majeur : l’échec que représentent les 200 000 IVG pratiquées chaque année en France. Comment expliquer un nombre aussi important ? Comment expliquer que ce chiffre n’ait jamais baissé depuis tant d’années ? Et pourquoi augmente-t-il chez les toutes jeunes filles ?...
Voilà des questions majeures que nos gouvernants et autorités de santé devraient assumer de se poser, au lieu de se cacher, depuis des années, suivant la politique de l’autruche.
Oui, je souhaiterai que la France aide les femmes à accueillir leur enfant. Oui, c’est essentiel pour les familles. C’est pourquoi je considère que ce combat est complémentaire de celui de La Manif Pour Tous.
Respect de la vie et respect de la famille : dans les deux cas, nous privilégions les droits des plus vulnérables avant les revendications des adultes.
Continuons donc à nous impliquer généreusement dans nos engagements respectifs, sans les confondre, mais sans ignorer les valeurs communes qui les relient.
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3 évêques déjà annoncés à la Marche pour la vie
Mgr Aillet , Mgr Cattenoz et Mgr Benoît-Gonnin ont annoncés leur venue à la Marche pour la vie à Paris le 19 janvier.
Le père Daniel-Ange a également annoncé sa participation :
"J'aurais la joie de me rendre à la marche pour la vie. J'espère que les mots d'ordre porteront aussi sur les atrocités de l'euthanasie et du suicide assisté. D'une telle urgence ! Ardente et lumineuse nouvelle année".
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David Bereit sera à la Marche pour la vie
David Bereit, directeur national des 40 days for Life viendra en France exprès pour la Marche pour la vie.
Par ailleurs, Frédéric Pichon, président du cercle des avocats contre la répression policière, a rejoint le comité de soutien de cette Marche.
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Carte des cars pour la Marche pour la vie du 19 janvier
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Espagne : les pro-vie réclament "l'avortement zéro"
Jeanne Smits explique comment les associations pro-vie en Espagne ont réussi à faire accoucher le projet de loi restreignant l'avortement :
"[...] Le réseau des associations et personnes pro-vie en Espagne, pour une large part fédérée par le site de pression « citoyenne » HazteOir, n’a jamais hésité à appeler un chat, un chat en effet. Pas de circonlocutions lorsqu’il s’agit de dire ce qu’est une « interruption volontaire de la grossesse », comme on l’appelle en Espagne ; ils n’ont cessé de rappeler au parti de Mariano Rajoy que chaque jour qui passait laissait tuer plusieurs centaines de petits être humains dans le ventre de leurs mères et aujourd’hui que l’avant-projet de loi d’Alberto Ruiz-Gallardon, ministre de la justice, est enfin connu et a été adopté en conseil des ministres, ils reviennent encore à la charge en soulignant que chaque instant perdu laisse se poursuivre le massacre.
Politique des petits pas ? Très peu pour eux : ils parlent clair… mais savent en même temps se réjouir avec prudence en voyant que plusieurs mesures prévues par l’avant-projet vont pouvoir limiter le nombre d’avortements, si la loi est adoptée.
On notera les points les plus spectaculaires de l’avant-projet : rétablissement des conditions d’accès à l’avortement, et donc suppression du délai des 14 semaines où toute femme peut librement mettre fin à sa grossesse aux termes de la loi Zapatero, et durcissement de celles qui existent toujours pour les avortements plus tardifs. Ainsi l’avortement eugénique (pour cause de malformation grave ou maladie grave du fœtus) est-il explicitement exclu du champ des conditions. Est maintenu en revanche le risque pour la santé physique ou psychique de la mère, ce dernier critère devant être attesté par deux médecins n’ayant aucun lien avec la clinique d’avortement où elle recherche l’intervention, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent et ouvrait la porte à l’abus au sein de l’abus premier de l’atteinte à la vie. Le risque psychique pouvant être invoqué dans le cas d’une grossesse à problème : l’attente d’un enfant trisomique, par exemple…
De même les mineures ne pourront plus, si la loi est adoptée, accéder anonymement à l’avortement.
Mais si cette repénalisation doit marquer clairement que l’avortement n’est pas un geste anodin, elle garde le principe de sa possibilité en certains cas. [...]
Et donc, pendant que les féministes et autres politiques « convenables », c’est-à-dire acceptés par le système, s’étranglent d’indignation devant l’avant-projet Ruiz-Gallardon, de nombreux groupes pro-vie espagnols n’hésitent pas à exprimer leur déception en réclamant, comme toujours, « l’avortement zéro ».
D’aucuns seraient tentés de dire qu’ils ne savent pas se contenter du possible, du « positif ». Mais voilà, ils n’ont jamais fait autre chose, et s’ils avaient édulcoré leurs demandes qui visent tout simplement à empêcher tout assassinat légal de l’enfant à naître on n’aurait probablement même pas l’avant-projet actuel.
Que demandent-ils donc ? Pour l’instant : mieux et davantage.
La vigilance d’abord : même si l’avant-projet est « bien engagé », note HazteOir (qui compte des centaines de milliers de sympathisants), cela est « insuffisant ». « La pression du lobby de l’avortement peut encore le faire dérailler. » Le texte doit passer en effet entre les mains du Consejo Fiscal, organe d’Etat chargé de veiller à l’unification de l’action du ministère public, du Conseil général du pouvoir judiciaire et du Conseil d’Etat : « Ils peuvent l’améliorer, si nous le demandons ensemble », souligne HazteOir qui lance une pétition à cet effet.
La pétition demande quatre choses :
1. Que le texte comprenne un plan d’aide à la femme enceinte, avec une dotation budgétaire correspondante.
2. Qu’il fasse sortir l’avortement de l’enveloppe des services du Système public de santé.
3. Que le consentement informé comporte la remise à la mère d’une échographie de son enfant.
4. Que le texte ne comporte plus la « passoire » de la loi de 1985 en supprimant l’avortement pour « risque pour la santé de la mère ».
Ce sont des « citoyens éveillés et actifs » qui vont obtenir que la loi Aido (la loi d’avortement du gouvernement Zapatero) soit reléguée dans l’histoire, souligne le site, mais il ne s’agira alors que d’une « première bataille » gagnée : « Nous n’avons pas encore atteint notre but, l’avortement zéro. Le changement demeure toujours trop fragile et les partisans de l’avortement feront tout leur possible dans les prochains mois pour qu’il n’aboutisse pas. »"