Dépoussiérer la statue largement délaissée de Maurice Barrès en montrant ce que son œuvre a de moderne et de révolutionnaire, voilà la tâche à laquelle Jeremy Baneton s'attelle dans un petit ouvrage dense et stimulant, Maurice Barrès, Le prince de la jeunesse, paru aux éditions de la Nouvelle Librairie, dans la collection « Longue mémoire » de l’Institut Iliade.
ÉLÉMENTS : Qu’est-ce que la pensée barrésienne peut apporter aux jeunes nationalistes et identitaires français du XXIe siècle ?
JEREMY BANETON. Regardons d’abord comment fut perçu Barrès par ses pairs. Le premier livre de 1887-1888, au titre énigmatique de Sous l’œil des barbares, est dévoré par Charles Maurras sous le portique d’une galerie de Paris alors qu’il pleuvait à verse. Maurras y découvrait là tous les tourments, les troubles, les espoirs déçus de sa génération. Ils étaient de ceux pour qui, ainsi que l’écrivait Musset, « tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore ».