Stéphane Rosière est l’un des rares géographes universitaires français spécialisés dans l’analyse géopolitique. Dans la lignée des travaux d’Yves Lacoste, qui a été son directeur de thèse, et dont on connaît par ailleurs le rôle important pour le renouveau de la discipline en France, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de synthèse dont certains font référence dans le monde académique. Dans Le Nettoyage ethnique (2006), par exemple, il n’hésite pas à comparer les évènements de la guerre d’Algérie et la situation du conflit yougoslave, en révélant toute l’épaisseur historique qu’il faudrait associer à ce « concept ». En 2020, il s’essaye en revanche à un plaidoyer contre les « frontières de fer » (ou contre les frontières tout court) qui s’avère peu convaincant, et qui agit de fait comme un révélateur du niveau d’idéologisation des universités françaises.