culture et histoire - Page 1582
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Les vilains-nous serons toujours là
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C’est pour les familles, dans les familles que le tissu national trouvera sa solidité
De Me Trémolet de Villers dans Présent :
"Vendredi dernier, 25 avril, la jeune famille royale de France fêtait l’anniversaire de saint Louis. La fête nationale et royale était d’abord familiale. Le roi, le chevalier, le croisé, le saintétaient, dans l’ordre de la nature, le grand-père… enfin l’aïeul, mais qu’est-ce que huit cents ans, à l’échelle de l’histoire ? Songez que Mathusalem compta cent ans de plus en une seule vie.
Nous étions à Dreux, dans le domaine royal que surplombe, au nord, la chapelle où dorment les Orléans, à l’ouest le donjon d’où Robert le Fort, avant même Hugues Capet, gardait l’Ile-de-France des invasions normandes. Ici, plus de dix siècles après, le petit prince Gaston grandit et joue là où l’ancêtre de la lignée des quarante rois qui, en mille ans, firent la France, bâtit sa forteresse.
C’est dans la chapelle royale que fut célébrée par un tout jeune prêtre, qui comme les clercs de son âge porte la soutane, la messe pour les enfants de France, enfants nés et enfants à naître. La duchesse de Vendôme, notre royale hôtesse, rayonnait de sa future maternité. Nous n’étions plus dans la commémoration d’un saint du Moyen Age mais bien dans une fête de la famille et de l’amitié, un nouveau printemps de la France. [...]
Dans la brève allocution qu’il nous donna pour célébrer la naissance de saint Louis, le Prince décrivit les activités du domaine, au premier rang desquels l’accueil des « classes difficiles » aux « âges difficiles » « des quartiers difficiles ».
Le but de ces rencontres est simple : faire des enfants des cités des enfants de la cité, en utilisant ce qui peut animer leur fierté et dépasser leurs particularismes, la prise de conscience que leur cité « est une cité royale ».
D’où l’importance extrême, la nécessité irremplaçable, que ce domaine ne soit pas un musée mais la demeure d’une famille.
Pour reprendre la paraphrase de l’Evangile, je crois que « Le saint royaume de France » est en réalité une fête de famille où, comme dans toutes les vraies fêtes de famille, il faut des amis et d’autres familles. En somme ce qu’est, dans son essence, la nation, une famille de familles.
Le dimanche suivant, le pape François, dans son homélie de canonisation de deux papes, rappelait leur enracinement dans la terre de leurs origines, Bergame pour saint Jean XXIII et Cracovie pour saint Jean-Paul II et, pour ce dernier, il le désignait comme « le pape de la famille ». « Jean-Paul II », ajoutait-il, « souhaitait que son nom reste dans l’histoire comme celui du “pape de la famille” ». Il aurait pu ajouter, mais c’était probablement sous-entendu, « et de la nation », car aucun pape, me semble-t-il, n’a autant parlé de la nation. « Je suis le fils d’une nation… »
Pour nous, à qui incombe de donner sa forme nouvelle et toujours la même à la France qui vient, ces paroles dictent la ligne d’action. C’est pour les familles, dans les familles et autour d’elles que le tissu national trouvera à la fois souplesse et solidité. Sur le plan ecclésial, il faudra que nos évêques se souviennent qu’ils sont les époux de leur diocèse et non des administrateurs de passage, sautant d’un évêché crotté à un archevêché prestigieux… et que leur diocèse est fait de paroisses qui, depuis quinze cents ans, constituent la nature profonde du « saint royaume de France ». Mais pour nous, laïcs, c’est dans les familles, les villages, les quartiers, les communes, les cantons et les pays, que nous incarnons la permanence et enfantons le renouvellement de ce royaume.
En France, chaque père de famille est roi et chaque mère est souveraine. C’est notre sens historique et vrai de la seule égalité, qui exclue toute uniformité car, si les individus sont égaux et remplaçables, les familles sont diverses, typées, irréductibles l’une à l’autre, même et surtout lorsqu’elles sont alliées. C’est la source charnelle de notre vivante fraternité et, bien entendu, c’est l’espace inaliénable de notre passion de la liberté. [...]"
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Emission Politique et Economie N°2
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Europa Nostra - Une question de confiance
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Introduction à la philosophie : Les stoïciens
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Journal hebdomadaire -- 28 avril 2014 / Édition spéciale consacrée au 2e Colloque Franco-Russe
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Le projet d'un monde nouveau: pas de politique sans mystique
« Ce dont il s’agit c’est que l’esprit de l’art –son émotion, son saisissement, son mystère, son énigme, sa vitalité, sa jouissance, sa joie, sa puissance…–soit celui qui imprègne notre vie, notre domaine public, notre Res Publica, notre communauté, notre destin. »
♦ Nous voici à la croisée des chemins entre deux époques dont l’importance correspond à peu près au passage de l’âge de pierre à l’âge des métaux (Ernst Jünger).
Voici un texte profond que l’essayiste espagnol Javier Portella a rédigé en français. Il est long. Il peut prêter à controverses. Il est à lire la plume à la main. Au-delà de l’introduction nos lecteurs le trouveront en intégralité en PDF. « Il ne suffit pas de dénoncer les errements de ce monde im-monde qui n’est presque plus un monde. Il ne suffit pas de dire NON. Il faut dire OUI. Mais comment dire OUI lorsque personne ne sait comment remplir le OUI ? ». Autrement dit, il n’y a pas de politique sans mystique.
Polémia.
Jamais je n’avais ressenti rien de pareil. Jamais comme ce soir-là, à Rome, je n’avais éprouvé d’aussi près la force vivante de ce que signifie être entouré d’une communauté. Et une communauté, ce n’est pas une simple addition de gens ; ce n’est pas un agrégat, par exemple, d’amis et de connaissances mus par des idées et des inquiétudes partagées. Une communauté, c’est un destin porté par tout un projet existentiel, historique, politique… Jamais comme ce soir-là – tandis que Sébastien et Adriano égrenaient sous mes yeux étonnés les dix années d’existence de CasaPound – je n’avais ressenti ce que signifie de ne pas être seul au monde.
Comme nous le sommes tous aujourd’hui.
Mais comme personne ne l’était lorsque Rome était Rome, lorsque la Grèce était la Grèce, lorsque Florence était Florence : lorsque les hommes étaient des hommes, des individus affirmés dans leur plus haute personnalité, par le fait même d’être et de se sentir partie prenante du grand Tout – polis, romanitas, cità… ; lorsque les hommes, autrement dit, faisaient substantiellement partie de ce Tout au sein duquel la vie était empreinte de sens. Non, ces hommes-là n’avaient rien à voir avec les moutons individualistes d’aujourd’hui, avec ces hommes-masse qui tremblent en craignant d’être engloutis par le Tout sans lequel, pourtant, rien ni personne ne saurait être.
[...]
Javier Portella
16/04/2014
Lire le texte complet (14 pages) en PDF en cliquant ICI
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Sous les Bombes - Vae victis
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8 novembre 1226 Avènement de Louis IX, futur Saint Louis
Le 8 novembre 1226, le roi Louis VIII le Lion est emporté par une dysenterie aiguë, à Montpensier, en Auvergne, en revenant de sa croisade contre les hérétiques albigeois. Son fils, né à Poissy le 25 avril 1214 (l'année de la bataille de Bouvines), lui succède sous le nom de Louis IX.
Son long règne de 44 ans va coïncider avec l'apogée de la France capétienne et chrétienne et il restera dans la postérité sous le nom de Saint Louis.
André Larané
Un sacre à haut risque
L'avènement de Louis IX, pourtant, ne coule pas de source. La succession héréditaire n'est pas prévue par la dynastie capétienne, laquelle a débuté trois siècles plus tôt par l'élection d'Hugues Capet. Les six rois suivants, de Robert le Pieux à Philippe Auguste, ont été sacrés du vivant de leur père pour leur assurer une succession sans histoire. Philippe Auguste avait négligé cette formalité pour son fils et l'hérédité avait paru prendre le pas sur l'élection.
Mais la mort de Louis VIII, trois ans à peine après son avènement, avec pour successeur présumé un enfant de douze ans, remet tout en question. Les conseillers du roi, issus du clergé, de la bourgeoisie ou de la petite noblesse, craignent que se réveillent les appétits des grands féodaux et que ces derniers veuillent reprendre la main sur la désignation du souverain.
À l'initiative du conseiller Ours de la Chapelle, vingt-cinq proches de Louis VIII se réunissent autour du roi mourant et reconnaissent son fils Louis pour successeur. Puis, le conseiller lance à la hâte les convocations pour le sacre de Louis IX.
Quand le nouveau roi et sa mère Blanche de Castille arrivent à Reims, la ville des sacres, ils constatent l'absence de plusieurs grands féodaux, Hugues de Châtillon, comte de Saint-Pol, Hugues de Lusignan, comte de la Marche, Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, ainsi que Thibaut IV, comte de Champagne. Le comte Ferrand de Flandre est par ailleurs emprisonné depuis la bataille de Bouvines. Ces absences augurent mal de la régence à venir, la première dans l'Histoire de France.
Mais qu'à cela ne tienne, on délègue à Philippe Hurepel, comte de Boulogne, fils de Philippe Auguste et de sa troisième épouse Agnès de Méranie, l'honneur de porter l'épée royale pendant la cérémonie du sacre, le 29 novembre 1226.
Les féodaux contre la «baillistre»
De retour à Paris, le jeune roi confie à sa pieuse mère les destinées du royaume avec le titre de «baillistre» (régente, d'après le vieux français baillir, synonyme d'administrer). Sagement, Blanche de Castille conserve autour d'elle les conseillers de Philippe Auguste et Louis VIII, en premier lieu le chancelier Guérin, évêque de Senlis, et les chambriers Barthélemy de Roye et Ours de la Chapelle. Suivant leur avis, elle libère le comte Ferrand de Flandre dès le 6 janvier 1227 pour s'assurer de la fidélité de son épouse.
Très vite prend forme une première rébellion qui réunit Pierre Mauclerc, comte ou duc de Bretagne, Hugues de Lusignan, qui a épousé la veuve du roi d'Angleterre Jean sans Terre, Isabelle d'Angoulême, et surtout le comte de Champagne, Thibaut IV.
Il n'a pas échappé à Blanche de Castille, toujours séduisante à 38 ans et malgré douze grossesses, que Thibaut, de treize ans son cadet, éprouve de la passion pour elle ! Surnommé Thibaut le Chansonnier, c'est un excellent trouvère qui a mis son amour en chansons. C'est dès lors un jeu pour la reine de le rallier à sa cause. Dès le 16 mars 1227, à Vendôme, les autres rebelles font à leur tour allégeance au roi en échange de quelques menus avantages.
Mais ces arrangements suscitent le mécontentement du comte Raimon VII de Toulouse qui soulève à son tour différents barons contre le roi. L'armée royale pénètre dans le Languedoc sans guère rencontrer de résistance chez les habitants, épuisés par la croisade des Albigeois. La régente peut donc mettre un terme à cette nouvelle rébellion par le traité de Meaux, habile traité qui livre à la couronne capétienne le riche comté de Toulouse.
Une prise de pouvoir progressive
À peine l'incendie est-il éteint au sud qu'il se rallume au nord ! Les critiques et les calomnies fusent contre Blanche de Castille, accusée de toutes les turpitudes. Le poète Hugues de la Ferté chante :
«La France est bien abâtardie
Seigneurs, barons, entendez
Quand femme l'a en sa tutelle...»
Le comte de Boulogne Philippe Hurepel rejoint Pierre Mauclerc dans une nouvelle rébellion. Le roi d'Angleterre Henri III, trop heureux de l'aubaine, débarque en Bretagne pour les soutenir. Mais le jeune Louis IX fait front et marche au-devant des rebelles. Henri III, sans trop insister, rembarque à Bordeaux à destination de l'Angleterre le 28 octobre 1230.
Dans le même temps, en 1230, voilà que les maîtres de la jeune Université de Paris, créée par Philippe Auguste, se mettent en grève. Ils protestent contre une opération de police meurtrière à l'encontre d'étudiants un peu trop turbulents. Ils quittent Paris pour Orléans et le roi d'Angleterre Henri III leur suggère même de gagner Londres.
Le pape Grégoire IX, soucieux de conserver une Université de théologie efficiente à Paris, impose sa médiation. Par-dessus la régente et le roi, il confirme l'autonomie et les privilèges de l'Université en avril 1231.
Ayant réussi à maintenir l'héritage de son époux, Blanche de Castille s'occupe de marier son fils à Marguerite de Provence le 27 mai 1234. Deux ans plus tard, le roi est déclaré majeur. Il laisse néanmoins les rênes du gouvernement à sa mère et à ses conseillers jusqu'en 1242, ne les reprenant que pour combattre une ultime révolte féodale.
http://www.herodote.net/8_novembre_1226-evenement-12261108.php
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[Bordeaux] Les rencontres de Picque Caillou
Les rencontres de Picque Caillou accueillent :- Le général Didier Tauzin pour son livre "La haine à nos trousses de Kigali à Paris"
- Hubert Calvet pour son livre "Pétain et De Gaulle au service de la France"...
- Thierry Bouclier pour son livre "La France au risque de l’Islam"
Réservation avant le 10 mai à lesrencontresdepicquecaillou@gmail.com