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culture et histoire - Page 1613

  • Il y a encore + de 30 000 esclaves de l'islam dans le Nord du Soudan - Libération d'esclaves au Sud

  • Chronique de livre: "Vauban et l'invention du pré carré français" de Bernard Crochet

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    Il y a sept ans, déjà, nous fêtions le tricentenaire de la mort de Vauban en 1707. Le gouvernement français décréta l’année 2007 « année Vauban » et décida de faire inscrire son œuvre au patrimoine mondial de l’UNESCO. Malheureusement, l’absence de mémoire nationale et surtout de culture historique n’a pas permis à nos compatriotes de prendre la mesure de l’œuvre de Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban.

    Depuis cette période, un certain nombre de publications voient le jour. Parmi elles, les Editions OUEST-FRANCE ont édité un ouvrage illustré de 120 pages rédigé par Bernard Crochet, intitulé Vauban et  l’invention du pré carré français.

    Cet ouvrage est idéal pour se familiariser avec la vie et l’œuvre de Vauban et ce même pour les adolescents. Très richement illustré, il propose une grande quantité de documents qui permettent de se rendre compte du génie de celui qui finira sa vie maréchal (en 1703), le premier ingénieur militaire à recevoir cette distinction.

    Plonger dans la vie et surtout l’œuvre de Vauban, c’est plonger au cœur du règne de Louis XIV et du "Grand Siècle". Ce règne qui fut capital pour l’histoire de France. Vauban fait parti de ses grands personnages de l’époque avec Colbert, contrôleur général des finances et secrétaire d’Etat à la Marine, Louvois, ministre de la Guerre ou encore « le Grand Condé » qui mena la Fronde des princes contre Louis XIV puis fut lieutenant-général de l’Armée Royale après la grâce royale que lui accorda le Roi-Soleil.

    Pourquoi Vauban est-il considéré comme un personnage majeur à son époque, comme à la nôtre ?

    Bien considéré par le roi alors qu’il ne se prive pas de le contredire et qu'il participa à la Fronde, un de ses livres sera d’ailleurs interdit, Vauban est aussi l’inventeur du pré carré à une époque où les conceptions territoriales héritées des féodalités laissent peut à peu place à des conceptions territoriales nationales. Vauban va, d’une certaine façon « baliser » notre hexagone à l'aide d'un réseau de fortifications bastionnées. Nombreuses sont les régions qui comptent des forteresses et des citadelles conçues ou modernisées par Vauban. Dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique, nous pouvons citer Lille, Ypres, Bergues, Valenciennes, Le Quesnoy, Maubeuge, Saint-Omer, Arras, Douai, Cambrai et bien d‘autres encore… Ces fortifications qui s'organisaient selon une double ligne devaient permettre à la France de constituer et de protéger une frontière face aux rivaux : les Espagnols, les Habsbourg ou les Hollandais. Vauban a eu le génie de conseiller à Louis XIV de profiter de ses victoires pour échanger des territoires et constituer un pré-carré fortifié et protégé plutôt que de conquérir des territoires difficiles à maîtriser et qui fragiliseraient l’ensemble du royaume. Pour lui, mieux vaut un territoire modeste bien maîtrisé qu’un grand territoire mal maîtrisé dont les Espagnols sont un parfait exemple. Dans une lettre à Louvois du 23 janvier 1673, il défend "l’idée de bien fermer le royaume en respectant les frontières naturelles par un nombre limité de places fortes, bien fortifiées et bien pourvues, reliées entre elles". Vauban est un ingénieur doué d’un très grand raisonnement géographique, rare à son époque. En effet il façonne ses forteresses et choisi leur emplacement en tenant compte de la géographie physique : cours d’eau, relief, marais, distances, … C’est à cette période que commence à véritablement naître l’idée de « frontières naturelles ». Il va aussi considérablement rationaliser le système de défense du royaume de France en démantelant des forteresses mal placées et trop gourmandes en hommes pour fortifier des places bien plus stratégiques et qui garantissent l’efficacité du système de défense. Cette politique va également porter ses fruits le long des 3000 km de côtes du royaume de France où Vauban va implanter et moderniser des forteresses pour protéger notre littoral et empêcher les grandes flottes de l’époque (espagnole, anglaise ou hollandaise) d’accoster trop facilement.

    Mais Vauban est aussi un stratège et participe aux nombreuses campagnes militaires victorieuses de la période comme par exemple la guerre de Dévolution (1672-1673), la guerre de Hollande (1672-1679) ou encore la guerre de la Ligue d’Augsburg où il jouera une grande partie contre son grand rival Hollandais, l’ingénieur militaire Menno Van Coehorn. Vauban s’empare de Namur en 1692 mais Van Coehorn aura sa revanche trois ans plus tard en reprenant la ville. Les grandes réussites militaires de Vauban feront naître un célèbre dicton : « Ville assiégée par Vauban, ville prise. Ville défendue par Vauban, ville imprenable ». Vauban définit des stratégies pour progresser vers les murailles par des systèmes de sape et de minages calculés. Dès 1672, il remet à Louvois son Mémoire pour servir d’instruction dans la conduite des sièges, il a alors 39 ans. Il base une grande partie de ses raisonnements sur son expérience. Vauban n’est pas un stratège de cabinet mais un homme de terrain qui mène des sièges et surveille personnellement l’édification de ses bastions. Il fait en sorte d’adapter la stratégie à l’usage de plus en plus important de l’artillerie et aura le soin de préserver au maximum la vie des soldats. Ainsi le royaume de France remportera de nombreuses victoires avec un minimum de pertes… on est encore loin des boucheries napoléoniennes. Vauban sera d’ailleurs surement l’un de ceux qui modèrera l’ardeur prométhéenne de son roi, au grand étonnement de nombreux rois et empereurs qui voyaient en Louis XIV un souverain arrogant et prétentieux et qui seront souvent surpris par sa modération lors de la négociation des traités.

    Si le sujet vous intéresse, que vous voulez découvrir Vauban, approfondir cette recension, visualiser les nombreuses illustrations de l’ouvrage ou en savoir plus sur l’avant et l’après Vauban, notamment sur la pérennité de son œuvre au XVIIIe siècle et durant les guerres napoléoniennes, je vous conseille cet ouvrage.

    Jean
    Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
    Découvrir Vauban sur le site du réseau des sites majeurs Vauban

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Vendredi 4 avril, conférence de Jean-Yves Le Gallou sur “La tyrannie médiatique” à Angers

    Vendredi 4 avril, conférence de Jean-Yves Le Gallou sur "La tyrannie médiatique" à Angers
    Pour sa seconde conférence, le cercle Andecavis vous invite à assister à une conférence de Jean-Yves Le Gallou sur “La tyrannie médiatique”, Salle Jean-Claude Langlois – 12 rue Thiers à Angers – le vendredi 4 avril 2014 à 20h30.

    Énarque, président de la fondation Polémia, co-fondateur du Club de l’Horloge et ancien député européen, Jean-Yves le Gallou est président depuis 2002 de la fondation Polémia, centre de réflexion dont le but est de « fournir des clés d’analyse des évènements en dehors de la grille d’interprétation du politiquement correct et du conformisme ambiant ». Il a écrit récemment “La tyrannie médiatique” (editions Via Romana) dans lequel il dénonce les rouages de la dictature des médias en France aujourd’hui.

    “Les médias ne sont pas un contre-pouvoir. Ils ne sont pas davantage le quatrième pouvoir. Ils sont progressivement devenus le premier pouvoir : celui qui s’exerce sur les esprits. Plus inquiétant, ils semblent même prendre le contrôle des autres pouvoirs, intellectuels, politiques et judiciaires. Or journaux, radios, télévisions et même certains sites d’information en ligne ne sont ni indépendants, ni libres. Ils subissent la loi d’airain publicitaire des banques et des financiers, prisonniers des préjugés de ceux qui les font, la caste journalistique. C’est l’alliance du grand capital et de la pensée unique de salle de rédaction qui passent tout au crible de l’idéologie mondialiste : ouverture des frontières, dérégulation économique et financière, rejet des traditions, « antiracisme » et « mariage gay ». Pour rééduquer, ils conditionnent par la désinformation, la Novlangue, la censure, la diabolisation et le bobard sont leurs instruments, au mépris de l’identité, de la souveraineté, de la démocratie française et des libertés. J.-Y. Le Gallou reconstitue l’histoire et autopsie cette tyrannie des temps modernes ; il trace aussi les voies de son renversement : par le développement de l’esprit critique, la réinformation, l’essor des médias alternatifs sur Internet, l’abolition des lois liberticides, le développement de la démocratie numérique et de la démocratie directe. Pour redonner vie à une véritable liberté d’expression, il faudra bien chasser les assassins de l’information.”
    (extrait de “La tyrannie médiatique”)

    http://fr.novopress.info/159707/vendredi-4-avril-conference-jean-yves-gallou-tyrannie-mediatique-angers/#more-159707

  • La révolution chinoise, ce cauchemar absolu

    La Chine fête les 120 ans de Mao. Le régime maoïste imposé par Mao Zedong et ses alliés, loin de libérer la Chine pour l’amener vers un socialisme utopique, plongea l’Empire du Milieu dans l’un des totalitarismes les plus impitoyables et sanglants du XXème siècle. Les historiens estiment qu’il fut responsable de dizaine de millions de morts. Frank Dikötter, historien néerlandais spécialiste de l’histoire chinoise, revient sur le fonctionnement de cette dictature implacable.

     

    Votre précédent livre, «la Grande Famine de Mao», est le récit accablant de l’une des plus terribles catastrophes de l’histoire humaine: la famine déclenchée par Mao à la suite du Grand Bond en avant. Selon vos calculs, elle a coûté la vie à 45 millions de personnes. Dans votre dernier ouvrage, «la Tragédie de la libération. Une histoire de la révolution chinoise. 1945-1957», vous vous penchez sur la période précédente, celle de la prise du pouvoir par les communistes en 1949. Et, là encore, vous décrivez une décennie extrêmement sombre – contrairement aux idées reçues.

     

    Ces idées reçues sont encore très présentes. Les débuts de la République populaire continuent d’être loués comme un «âge d’or» au cours duquel le régime communiste aurait remis sur pied un pays à vau-l’eau et initié de merveilleuses réformes; c’est plus tard que les choses se seraient gâtées, avec la fuite dans l’utopie du Grand Bond en avant à la fin des années 1950, puis de la Révolution culturelle dans les années 1960.

     

    Or il suffit de se plonger dans les archives du PC chinois, accessibles depuis quelques années, pour comprendre à quel point cette image idyllique est fausse. Celles que j’ai consultées pour la période 1945-1957 montrent qu’au coeur de l’action de Mao et de ses amis on trouve une véritable politique de la violence – la violence extrême comme méthode de conquête du pouvoir, puis de consolidation d’un système totalitaire.

     

    Cette violence extrême est à l’oeuvre dans plusieurs épisodes horrifiants de la guerre civile que vous décrivez, avec les troupes communistes n’hésitant pas à sacrifier des centaines de milliers de civils. Pourtant l’inhumanité n’était probablement pas réservée à un seul camp ?

     

    Les nationalistes du Kuomintang n’étaient certes pas des enfants de choeur, ils ont eux aussi commis des crimes horribles. Mais je pense que l’APL (Armée populaire de Libération) a été encore plus impitoyable. Par exemple, lors du siège de Changchun en 1948 en Mandchourie, les généraux de Mao ont imposé un blocus total, empêchant la population civile d’en sortir. Le but était de transformer Changchun en «ville de mort» afin d’affaiblir la résistance des forces nationalistes. […]

     

     

     

    La dékoulakisation soviétique a été elle aussi sanglante. Y a-t-il une différence ?

     

    Oui, une différence capitale. Staline avait confié la mission de liquider les koulaks à ses services de sécurité. Mao, lui, fait exécuter son projet par les gens eux-mêmes, les obligeant à se salir irrémédiablement les mains. Or il s’agit d’une société où la vengeance joue un grand rôle. Tous les participants aux séances d’accusation vivent dans la hantise d’une punition de la part des victimes. S’enclenche ainsi un terrifiant cercle vicieux qui pousse les paysans à réclamer «préventivement» la tête des familiers des victimes, puis des proches de ces derniers, et ainsi de suite. […]

     

    Lire l’intégralite de l’article sur le Nouvel Obs

    http://histoire.fdesouche.com/3549-la-revolution-chinoise-ce-cauchemar-absolu

  • Les archives de la Révolution française désormais accessibles sur Internet

    French Revolution

    Une plateforme dotée d’un moteur de recherche, développée par la BnF et l’université de Stanford, publie les archives de la Révolution française en huit tomes de débats parlementaires et 14.000 images.

    La Révolution française numérisée en texte et en images. Pas moins de 82 tomes de retranscription de travaux des assemblées entre 1789 et 1794, accompagnés de 14.000 documents iconographiques publiés entre 1787 et 1799 sont désormais consultables sur une plateforme en ligne. «C’est un portail unique en son genre, explique Corinne Le Bitouzé, conservateur à la Bibliothèque nationale de France (BnF) qui a collaboré au projet. Il permet de faire des recherches qui combinent textes et images, ce qui créé une richesse unique pour les historiens de la Révolution française.»

    La BnF a partagé sa masse documentaire, tandis que l’université de Stanford a apporté son savoir faire technique dans la conception de la plateforme. Le projet a nécessité plus de deux ans de collaboration entre les deux institutions. [...]

    Accéder au site French Revolution Digital Archive.

    Le Figaro

    http://histoire.fdesouche.com/

  • « Le progrès technique est-il un mieux ? »

    Le Centre d’Études et de Prospective sur la Science (CEP) tient sa journée de conférences annuelle, ouverte à tous, sur le thème : « Le progrès technique est-il un mieux ? » le samedi 12 avril 2014, à l'auditorium du lycée La Salle Saint-Nicolas, 6 Rue Vaudétard, 92 132 Issy-les-Moulineaux.

    Conférenciers :

    • Claude Polin ("La technique avancée peut-elle libérer l'homme ?"),
    • André Eggen ("L’être humain deviendra-t-il prisonnier de son génome ?"),
    • Docteur François Plantey ("Sur les progrès de la médecine"),
    • Dominique Tassot ("L'homme apprenti-sorcier").

    Programme détaillé sur le site Internet du CEP.

    Formulaire d’inscription à imprimer et renvoyer à l’adresse indiquée. Pour tout renseignement, courrier électronique à cep.colloques@gmail.com , ou téléphone : 01 70 25 14 45 (Maxime), doté d'un répondeur.

    Michel Janva

  • Quand les élites ne trahissaient pas…

    De la réalité des élites, de leur reproduction et de leurs devoirs.

    Trois hypothèses de départ:

    1. Quand une communauté atteint la taille de 10 membres, elle se structure et se choisit des chefs (c’est pour cela que les anarchistes sont rarement plus de 9!)

    2. Ces chefs ont une tendance naturelle à passer le pouvoir à leurs enfants (la reproduction des élites)

    3. La condition morale de la société est dictée par la condition morale de son élite (notamment dans les pays latins catholiques)

    Serment de chevalier

    Aujourd’hui, nous avons une élite qui ne dit pas son nom, dont les enfants accèdent à leur tour à l’élite, mais dont la condition morale est des plus douteuses.

    Le Moyen-Âge, heures les plus sombres de notre histoire (en concurrence avec le moustachu d’Outre-Rhin), était parvenu à résoudre ce problème:

    1. La société avait un chef, des sous-chefs, et un quadrillage par les corps intermédiaires (paroisses, corporations, etc.)

    2. Plutôt que de parler d’égalité républicaine, la reproduction des élites était encadrée dans l’aristocratie (avec des entrées tous les ans de bourgeois et guerriers)

    3. Mais l’élite s’imposa un code d’honneur que je reproduis ici:

    1. Tu croiras à tous les enseignements de l’Église et tu observeras ses commandements.
    2. Tu protégeras l’Église.
    3. Tu défendras tous les faibles.
    4. Tu aimeras le pays où tu es né.
    5. Tu ne fuiras jamais devant l’ennemi.
    6. Tu combattras les infidèles avec acharnement.
    7. Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu’ils ne soient pas contraires à la loi divine.
    8. Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.
    9. Tu seras libéral et généreux.
    10. Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l’injustice et le mal.

    Si le chevalier manque à son serment, il est proclamé indigne d’être chevalier. Il est conduit sur une estrade, son épée est brisée et piétinée, son blason est attaché à un cheval et trainé dans la boue. Tous peuvent l’injurier. On le met sur une civière, puis on le recouvre d’un drap noir et on le porte à l’église comme un mort. On récite les prières des défunts : il est mort comme chevalier et banni toute sa vie.

    Si tous les ministres, financiers, people et journalistes prononçaient ce serment, le monde irait probablement un peu mieux.

    Si l’Eglise comprenait cette maxime de Nicolas Gomez Davila "le Christ n’est pas venu sur terre pour régler la condition économique des pauvres, mais pour régler la condition morale des riches", le monde irait probablement un peu mieux aussi.

    http://droitedavant.wordpress.com/2014/03/04/quand-les-elites-ne-trahissaient-pas/

  • Face à Michel Onfray, les idéologues du gender sont perdus

    La chronique de Michel Onfray sur le genre a été suivi d'un silence assourdissant des médias : 15 jours et aucun article dans les médias qui "comptent". 

    Coup sur coup les Inrocks et Libé ont fini par publier un article pour riposter au pavé dans la mare du philosophe athée. Le niveau des arguments est révélateur. France Culture a invité un idéologue du sujet et une transexuelle. Le débat, ce n'est pas pour maintenant.

    Michel Janva

  • L’enseignement catholique contre la théorie du genre

    L’Editorial de Pascal Balmand

    « Dans la conversion et le calme [est] votre salut, dans la sérénité et la confiance [est] votre force » (Isaïe, 30,15)

    "La collaboration confiante entre école et famille au sein de la communauté éducative doit protéger les élèves de toute instrumentalisation.

    Depuis 2011, la question de l’éventuelle introduction dans les programmes scolaires de ce que d’aucuns appellent désormais la « théorie du genre » fait l’objet d’une mobilisation qui s’est accrue ces derniers mois. Pour notre part, nous considérons que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. C’est pourquoi nous nous efforçons de promouvoir une collaboration confiante entre les familles et l’école. Pour cette même raison, nous sommes opposés à toute instrumentalisation des enfants et des jeunes, aussi bien par l’institution scolaire que par qui que ce soit.

    La défense de l’égale dignité de toute personne humaine et le respect de l’altérité conduisent à refuser tout recours idéologique à une « théorie » du genre.

    Nous sommes habités par une vision chrétienne de la personne humaine, fondée sur l’égale dignité de tous, hommes et femmes. À ce titre, nous nous engageons dans une éducation au respect, à la fraternité et à l’amour, comme dans la lutte contre toute forme de discrimination, dès lors qu’elle s’inscrit dans une prise en compte de l’altérité. C’est pourquoi nous n’adhérons pas aux approches qui, en occultant toute forme de différenciation sexuée, transforment les études sur le genre en une idéologie. Du point de vue de la raison, ces approches doivent être soumises à la démarche scientifique comme à l’interrogation anthropologique et éthique. Elles n’ont donc pas à trouver place à l’école en tant que pré- supposé incontestable, et encore moins en tant que « norme » à diffuser ou à imposer.

    Notre projet éducatif est mis en œuvre, dans les établissements, par des équipes responsables. [...]

    La suite ici

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-enseignement-catholique-contre

  • Balzac et les fondements de la société

    Il n’y a de solide et de durable que ce qui est naturel, et la chose la plus naturelle en politique est la famille. La Famille doit être le point de départ de toutes les Institutions. Un effet universel démontre une cause universelle ; et ce que vous avez signalé de toutes parts vient du Principe social même, qui est sans force parce qu’il a pris le Libre-Arbitre pour base, et que le Libre-Arbitre est père de l’Individualisme. Faire dépendre le bonheur de la sécurité, de l’intelligence, de la capacité de tous, n’est pas aussi sage que de faire dépendre le bonheur de la sécurité, de l’intelligence des institutions et de la capacité d’un seul. On trouve plus facilement la sagesse chez un homme que chez toute une nation. Les peuples ont un coeur et n’ont pas d’yeux, ils sentent et ne voient pas. Les gouvernements doivent voir et ne jamais se déterminer par les sentiments. Il y a donc une évidente contradiction entre les premiers mouvements des masses et l’action du pouvoir qui doit en déterminer la force et l’unité. Rencontrer un grand prince est un effet du hasard, pour garder votre langage ; mais se fier à une assemblée quelconque, fût-elle composée d’honnêtes gens, est une folie.
    Honoré de Balzac
    Ce texte est emprunté à un dialogue du Curé de village, roman de Balzac daté de 1839, où l’intrigue n’est qu’un prétexte à la présentation d’idées chères à l’auteur. L’analyse des dégâts économiques et sociaux causés par le libéralisme, une hostilité au règne de l’Argent qui va jusqu’au dégoût ont attiré à Balzac la sympathie de penseurs marxistes comme Lukacs, Wurmser ou Barbéris. Déjà Friedrich Engels, admirateur de sa “dialectique révolutionnaire”, voyait en Balzac un théoricien de la lutte des classes, qui a parfaitement décrit et condamné le pouvoir avilissant de l’argent. Victor Hugo n’avait-il pas dit : « À son insu, qu’il le veuille ou non, qu’il y consente ou non, l’auteur de cette oeuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires. Balzac va droit au but. Il saisit corps à corps la Société moderne. »
    On en est arrivé au point que la critique moderne passe souvent sous silence la partie positive de la pensée du romancier, pensée royaliste et catholique, pour ne voir qu’une critique de l’Argent qui, coupée de ses origines, passe pour révolutionnaire.
    Balzac commence par affirmer que la famille est la cellule de base de la société et que c’est un fait naturel. Nous sommes déjà loin de l’individualisme du Contrat social. Il voit, à l’origine de la thèse libérale, le Libre-Arbitre, la pensée autonome, indépendante de toute structure sociale et de toute discipline intellectuelle extérieure à l’individu. Il découle de cette thèse libérale que chacun possède un droit égal de participer à la direction de la Cité.
    L’Ordre naturel
    Balzac va réfuter cette conséquence de l’individualisme antisocial. « On trouve plus facilement la sagesse chez un homme que chez toute une nation. » De cette proposition découle une critique de la démocratie : on ne peut se fier ni au peuple en général ni à ses représentants. L’opinion publique est une réaction épidermique des masses à laquelle Balzac oppose la décision prise en toute connaissance de cause (« les gouvernements doivent voir et ne jamais se déterminer par les sentiments ») par un gouvernement indépendant.
    Le texte se termine par une critique du régime d’assemblée. On trouve parfois un grand prince mais jamais une bonne assemblée, « fût-elle composée d’honnêtes gens ». On pense à l’assemblée élue en 1871 sans combinaisons électorales, la plus honnête et la plus représentative que la France ait jamais eue, et qui ne sut que montrer l’impuissance inhérente à cette institution. Balzac aurait apprécié à sa juste valeur le mirage des “bonnes élections”.
    L’Or ou le Sang
    Il faut étudier dans Balzac les bouleversements sociaux liés à la Révolution, en particulier les conséquences de la vente des biens nationaux. Citons La Rabouilleuse, Une ténébreuse affaire. Plus connu encore, le Père Grandet « eut pour un morceau de pain, légalement, sinon légitimement, les plus beaux vignobles de l’arrondissement ».
    Dans le Bal de Sceaux, un des romans les plus importants pour comprendre ses idées politiques, nous avons une approbation sans réserve de la sagesse politique de Louis XVIII, ni libéral, ni ultra, sachant, si nécessaire, mettre un frein aux ambitions exagérées de ses protégés.
    Il déclare dans l’avant-propos de La Comédie humaine : « J’écris à la lueur de deux vérités éternelles, la religion et la monarchie, deux nécessités que les événements contemporains proclament et vers lesquels tout écrivain de bon sens doit essayer de ramener notre pays. » Ainsi, loin d’être révolutionnaire, la peinture balzacienne de la société annonce les fortes analyses de Charles Maurras dans L’Avenir de l’Intelligence : le pouvoir bienfaisant de la famille, de l’hérédité ou la grossière dictature des richesses, l’Or ou le Sang.
    Gérard Baudin L’Action Française 2000 n° 2740 – du 17 janvier au 6 février 2008