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culture et histoire - Page 1701

  • Saint Louis, mur porteur de la France

    Philippe de Villiers, auteur du Roman de Saint Louis, répond à Renaissance catholique. Extraits :

    R"J’ai écrit ce livre à l’occasion du 800ème anniversaire de la naissance de Saint Louis comme le journal intime d’un grand caractère. Quand la maison s’écroule, il est urgent d’aller chercher un mur porteur. Le mur porteur de la France, c’est Saint Louis. En effet, il porte encore aujourd’hui l’idée qu’on se fait de la légitimité, de la dignité, de la justice. J’ai écrit aussi en pensant aux nouvelles générations qui voient la France choir et la gent politique se traîner au caniveau. Ce livre se veut un retour à la source primordiale à laquelle buvait l’Occident lorsque, croyant en lui, il se construisait sans se mépriser. 

    [...] Saint Louis a tramé deux vies dans la même et il en a laissé le fil à la méditation de celui qui, échappant au vacarme, est encore capable de réfléchir. Il ne ressemble à personne et pourtant chacun lui ressemble un peu. C’est un roi d’apogée, un roi d’altitude qui nous tire vers les éthers. Mais c’est aussi un roi de souffrance et d’échecs. Dans la vallée des larmes qu’il traverse, il nous laisse en dépôt son humanité. Dans l’épreuve et l’adversité, il porte une part de nous-mêmes. Il connaît l’hésitation, le doute et jusqu’à la tentation d’abdiquer. Il apprend aussi l’amour, les rivalités de famille, l’omniprésence de la trahison et de la lâcheté autour de lui.  [...]

    Derrière l’État féodal, il a vu poindre l’État moderne avec la loi soustraite à la coutume, la justice soustraite aux barons, la monnaie retirée aux seigneuries, le droit de déclarer la guerre interdit à ses vassaux. Derrière l’Église possédante, il vit émerger et favorisa l’Église mendiante. Derrière la croisade, il vit affleurer la mission de conversion en pensant que la langue de feu des apôtres irait plus loin que le feu grégeois des arbalétriers. Et il comprit qu’il fallait ordonner l’art du gouvernement au gouvernement des arts. Il enlumina son royaume, comme un copiste au secret de sa plume d’or, de moutiers, d’abbayes et de maisons-Dieu. [...]

    Saint Louis, c’est tout à la fois le rayonnement de l’art gothique, premier produit d’exportation de la France - toute l’Europe s’arrache nos architectes de cathédrales -, la gloire de l’Université de Paris - la première université du monde -, l’expansion de la langue française, la création du premier système hospitalier du monde : les pauvres furent ses commensaux.

    La modernité de Saint Louis est impressionnante. C’est le premier chef d’État qui interdit les cadeaux aux officiers royaux, les baillis et les prévôts. C’est aussi un roi de la Croisade. Il connaît le djihad et il le combat. La Croisade n’est pas pour lui une guerre d’agression mais de légitime défense, c’est-à-dire la reconquête du berceau du christianisme, le lieu même où le Christ est mort et ressuscité. Pour lui, la frontière de la chrétienté latine est le Jourdain. Il assume tout de ce qu’il est et il est le bouclier de la christianitas. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Préface de Marine Le Pen au livre « Le FN et le social », éditions L’Æncre »

     

    Préface de Marine Le Pen au livre « Le FN et le social », éditions L’Æncre »
    « Il faut qu’à l’échelon de nos familles, de nos amis, de nos voisins, se lève le grand élan de solidarité et de dévouement des Français pour les Français » (Jean-Marie Le Pen)
    Je tenais symboliquement à saluer l’action sociale menée par le Pasteur Blanchard et son équipe dans des conditions difficiles au service d’une grande cause, celle de la fraternité et de la solidarité.
    Je remercie tous les cadres et militants du Front national qui ont participé à ces maraudes, et qui témoignent de notre indéfectible attachement à la cause du peuple Français. Nous sommes réellement le seul mouvement politique à disposer d’une telle structure et à œuvrer au soutien de nos compatriotes.
    Avec huit millions de pauvres et une précarité qui s’installe durablement dans notre pays, il est utile de montrer notre dimension fraternelle et sociale dans un monde où l’individualisme triomphant emporte toutes les solidarités.
    La désagrégation du corps social, la décomposition de la famille, la désespérance de millions de Français exclus de leur propre pays, l’explosion de la barbarie moderne et le mépris pour le sort des travailleurs livrés à une concurrence prédatrice doivent nous pousser à poursuivre notre combat pour la défense des plus faibles d’entre nous, des écorchés de la vie et des laissés-pour-compte.
    Cette initiative sociale, solidaire et populaire doit être encouragée par toutes et par tous. Chaque militant du Front doit se sentir concerné par cette initiative que nous soutenons et que nous entendons développer à l’avenir.
    Engagez-vous, mobilisez-vous et participez à cette noble cause.
    Notre premier devoir de citoyens et de chrétiens, c’est de développer cette nécessaire entraide.
    Un grand merci à tous !
    Marine Le Pen
    (Présidente du Front national, Députée européenne, candidat à l’élection présidentielle)
    Interview de Jany et de Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu… Nombreuses illustrations + informations utiles
    Le FN et le social présenté par François Vial, éditions L’Æncre, Collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », dirigée par Philippe Randa, 118 pages, 10 euros.

    Philippe Randa http://www.voxnr.com/cc/politique/EFluyAZFAEoxOEjscs.shtml
  • Un outrage au génie français

    Le tribunal de Bobigny vient de condamner Alain Soral et sa maison d’édition, Kontre Kulture, pour l’édition et la réédition de cinq ouvrages.

    Les ouvrages sont les suivants :

    - L'anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme de Paul-Eric Blanrue

    - La France juive d’Edouard Drumont

    - Le Salut par les Juifs de Léon Bloy

    - Le juif international d’Henry Ford

    - La controverse de Sion de Douglas Reed

    Il n’est guère surprenant que le système mette à l’index certains ouvrages, au fond c’est ce que fait toute institution qui cherche à se préserver. Cela permet simplement de se rendre compte que contrairement à une idée reçue et couramment véhiculée, le système libéral, issu des Lumières, n’est clairement pas plus permissif que ne l’était l’Ancien Régime. Il démontre aussi par ce bornage qu’il est loin d’être désacralisé, étant donné qu’il y a des choses avec lesquelles nous ne devons pas plaisanter et qu’il ne faut pas écrire.

    Aujourd’hui, le Rubicon a surement été franchi (une nouvelle fois?) par le tribunal de Bobigny pour au moins deux raisons.

    La première, c’est le fait de condamner des rééditions d’ouvrages ou une « anthologie » (c'est-à-dire une compilation d’extraits d’ouvrages ou de textes) relève du pur délire. On s‘expose donc à une condamnation pour « racisme » ou « antisémitisme » parce qu’on réédite des ouvrages tombés dans le domaine public et vieux de plus d'un siècle? Mais dans quel pays sommes-nous ? Alors que certains sont surement disponibles en libre accès sur des bibliothèques numériques ? Qu’ils doivent probablement être référencés dans les bibliothèques de certaines universités ? C’est quoi la prochaine condamnation ? La réédition du Code Noir ? Lorsque le CRAN sera venu pleurnicher à son tour ?

    La deuxième, c’est qu’on condamne Léon Bloy, qui est un grand représentant du génie français. Fervent catholique, grand pourfendeur de la bourgeoisie, c’est un écrivain et un pamphlétaire d’un immense talent, dont jamais aucun ouvrage n’a au véritablement de vocation politique. Nous avions d’ailleurs écrit un article à son sujet, très éclairant, par un de nos camarades, grand lecteur et connaisseur de l’auteur.

    Cliquez ICI.

    bloy1.jpg

    Ainsi, voila ce que nous proposons à notre aimable lectorat :

    - Commandez les ouvrages sur Kontre Kulture tant que c’est encore possible pour ceux qui en ont les moyens.

    - Signez la pétition contre la LICRA.

    - Diffusez cet article et surtout notre article sur Léon Bloy.

    - Offrez à vos proches un peu conscientisés un ouvrage de Léon Bloy comme Le Désespéré, Le sang du pauvre, Jeanne d’Arc et l’Allemagne ou Exégèse des lieux communs.

    - En réponse à l'offensive des officines de la bien-pensance qui se nourrissent de l'anti-racisme pour  masquer la grande offensive du capital, n’hésitez pas à mettre en avatar sur les réseaux sociaux la main jaune « Touche pas à mon Bloy ».

    touche pas bloy copie.jpg

    Œuvrons pour que cesse les outrages à la France et au génie français par des associations qui ne représentent personne !

    Le Cercle Non Conforme

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • 16 novembre 1793 : Jean-Baptiste Carrier fait noyer 90 prêtres dans la Loire

    Envoyé à Nantes par la Convention pour briser la révolte vendéenne par tous les moyens, Jean-Baptiste Carrier invente la noyade de masse.

    noyades de Nantes

    [...] La plupart de ces prêtres sont emprisonnés depuis plusieurs mois pour avoir refusé de prêter le serment de la constitution civile du clergé. Depuis le 25 octobre, ils moisissent dans les cales de La Gloire transformé en prison flottante et ancré devant la Sécherie. Lamberty projette, effectivement, de les transférer sur les gabares percées, destinées à être coulées au milieu du fleuve.

    La veille, le 15 novembre, il a demandé au commandant chargé de la surveillance des prêtres de supprimer toute garde cette nuit-là afin qu’il n’y ait pas de témoin de la noyade. Il fait même preuve d’un machiavélisme admirable en laissant croire aux prisonniers qu’ils seront transférés dans la nuit au château de la Musse. Il leur recommande de déposer entre les mains du commandant tous leurs objets précieux qui leur seront rendus une fois arrivés dans leur nouvelle prison. [...]

    Le Point via http://histoire.fdesouche.com/

  • Pourquoi Israël a assassiné Arafat

    Il semble qu’il y ait encore beaucoup de parties qui préféreraient que la mort d’Arafat continue à être traitée comme un mystère plutôt que comme un assassinat. Il est difficile, cependant, d’éviter de tirer la conclusion logique de la découverte la semaine dernière par des scientifiques suisses que le corps du leader palestinien contenait des niveaux élevés d’un isotope radioactif, le polonium – 210. Une étude concluante et beaucoup plus limitée par une équipe russe publiée immédiatement après l’annonce suisse suggère également qu’Arafat est mort d’un empoisonnement.

    Il est temps d’énoncer une évidence : Arafat a été tué. Et les soupçons tombent carrément sur Israël. Seul Israël avait les moyens, les antécédents, l’intention déclarée et le motif. Sans les empreintes digitales d’Israël sur l’arme du crime, ce sera insuffisant pour obtenir une condamnation devant une cour de justice, mais ce devrait être une preuve suffisante pour condamner Israël devant la cour de l’opinion mondiale. Israël avait accès au polonium de son réacteur nucléaire de Dimona, et il a une longue expérience dans la réalisation d’assassinats politiques, certains ostentatoires et d’autres secrets, souvent à l’aide d’agents chimiques difficiles à tracer. Plus notoirement, Israël a essayé de tuer tranquillement un autre leader palestinien, Khaled Mechaal du Hamas en Jordanie en 1997, en injectant un poison dans l’oreille. Mechaal n’a été sauvé que parce que les assassins ont été arrêtés et Israël a été forcé de fournir un antidote.

    Les dirigeants israéliens se sont succédé pour nier qu’il y ait jamais eu la moindre intention maligne du côté d’Israël envers Arafat. Silvan Shalom, le ministre de l’énergie, a affirmé la semaine dernière : « Nous n’avons jamais pris la décision de lui nuire physiquement ». Shalom doit souffrir d’un trou de mémoire. Il y a plusieurs preuves qu’Israël voulait, dans l’euphémisme de cette époque, ‘’retirer’’ Arafat. En Janvier 2002, Shaul Mofaz, chef d’état-major de l’armée israélienne, a été surpris au micro chuchotant au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, parlant d’Arafat : « Nous devons nous débarrasser de lui ». Avec le dirigeant palestinien enfermé pendant plus de deux ans dans son enceinte dévastée à Ramallah, entouré de tanks israéliens, le débat au sein du gouvernement israélien était centré sur le fait de savoir s’il devait être exilé ou tué. En Septembre 2003, alors que Shalom était ministre des Affaires étrangères, le cabinet a même émis un avertissement qu’Israël  » supprimerait cet obstacle d’une manière ou d’une autre et au moment de son choix « . Le vice-Premier ministre d’alors, Ehud Olmert, a précisé que tuer Arafat était  » une des options « . Ce qui retenait la main d’Israël, et alimentait son ton équivoque, était la vive opposition de Washington. Dans le sillage de ces menaces, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain, a averti qu’un mouvement contre Arafat déclencherait  » la rage partout dans le monde arabe, le monde musulman et dans de nombreuses autres parties du monde « . En Avril 2004, cependant, Sharon a déclaré qu’il n’était plus tenu par son engagement antérieur avec le président George Bush de ne pas « nuire physiquement à Arafat « . « Je suis libéré de cet engagement « , avait-t-il observé. La Maison Blanche a aussi montré un fléchissement de sa position : un porte-parole anonyme a timidement répondu que les Etats-Unis  » sont opposés à toute action de cette nature« . L’inconnu est de savoir si Israël était en mesure de mener à bien l’assassinat seul, ou s’il a eu besoin de recruter un ou plusieurs membres de l’entourage d’Arafat, qui étaient avec lui dans son QG de Ramallah, en tant que complices pour livrer le poison radioactif.

    Alors qu’en est-il du mobile? Que gagne Israël à  » retirer  » Arafat ? Pour comprendre la pensée d’Israël, il faut revenir à un autre débat qui fait rage en ce moment, parmi les Palestiniens. La direction palestinienne a été scindée en deux camps, centrés sur Arafat et Mahmoud Abbas, l’héritier apparent d’Arafat. Le couple avait des stratégies nettement divergentes pour faire face à Israël. De l’avis de M. Arafat, Israël avait renié les engagements qu’il avait pris dans les accords d’Oslo. Il était donc réticent à investir de manière exclusive dans le processus de paix. Il voulait une double stratégie : maintenir les canaux ouverts pour des entretiens tout en conservant l’option de la résistance armée pour faire pression sur Israël. Pour cette raison, il a gardé une emprise personnelle serrée sur les forces de sécurité palestiniennes. Abbas, en revanche, estimait que la résistance armée était un cadeau à Israël, et délégitimait la lutte palestinienne. Il voulait se concentrer exclusivement sur ​​les négociations et le renforcement de l’État, dans l’espoir d’exercer une pression indirecte sur Israël en prouvant à la communauté internationale que les Palestiniens pouvaient inspirer la confiance avec un Etat. Sa priorité était de coopérer étroitement avec les Etats-Unis et Israël en matière de sécurité. Israël et les Etats-Unis préféraient nettement l’approche d’Abbas, forçant même Arafat pendant un certain temps à réduire son influence en nommant Abbas au poste nouvellement créé de Premier ministre.

    La principale préoccupation d’Israël était que, bien qu’Arafat soit leur prisonnier, il reste une figure unificatrice pour les Palestiniens. En refusant de renoncer à la lutte armée, Arafat a réussi à contenir, un tant soit peu – les tensions croissantes entre son propre mouvement, le Fatah, et ​​son principal rival, le Hamas. Avec Arafat disparu, et le conciliant Abbas installé à sa place, ces tensions ont violemment éclaté dans la foulée, comme Israël avait certainement prévu qu’il se passerait. Qui a abouti à une scission qui a déchiré le mouvement national palestinien et a conduit à un schisme territorial entre la Cisjordanie contrôlée par le Fatah et Gaza sous la domination du Hamas. Dans la terminologie souvent utilisée par Israël, Arafat était à la tête de l ‘«infrastructure de la terreur». Mais la préférence d’Israël pour Abbas ne provient pas du respect qu’il aurait pour lui ou d’une croyance qu’il pourrait réussir à convaincre les Palestiniens d’accepter un accord de paix. Sharon a eu cette déclaration célèbre que Abbas n’était pas plus impressionnant qu’un  » poulet plumé « .

    Les intérêts d’Israël en tuant Arafat sont évidents quand on considère ce qui s’est passé après sa mort. Non seulement le mouvement national palestinien s’est effondré, mais la direction palestinienne a de nouveau été ramenée dans une série de pourparlers de paix futiles, laissant à Israël le champ libre pour se concentrer sur l’accaparement des terres et la construction de colonies. Revenant sur  la question de savoir si Israël a bénéficié de la perte d’Arafat, l’analyste palestinien Mouin Rabbani observe :  » l’engagement exemplaire d’Abu Mazen [ Abbas ] vis-à-vis des accords d’Oslo au fil des années , et le maintien de la coopération sécuritaire avec Israël  contre vents et marées, n’ont-ils pas déjà répondu à cette question?  »

    La stratégie d’Abbas peut être confrontée à son test ultime maintenant, alors que l’équipe de négociation palestinienne essaie une fois de plus de cajoler Israël pour la concession du strict minimum pour un Etat, au risque d’être accusée d’être responsable de l’inévitable échec des négociations. L’effort semble déjà profondément mal orienté. Alors que les négociations n’ont accordé aux palestiniens qu’une poignée de vieux prisonniers politiques, Israël a déjà annoncé, en retour, une expansion massive des colonies et la menace d’expulsion de quelque 15000 Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem-Est. C’est indubitablement un compromis qu’Arafat aurait amèrement regretté.

    Jonathan COOK

    Traduction Avic

    http://www.counterpunch.org/2013/11/13/why-israel-murdered-arafat/

    Source  http://reseauinternational.net/2013/11/15/pourquoi-israel-a-assassine-arafat/

  • De la "Fraternité" à la guerre civile

    Enfin, la troisième idée suisse, le principe de fraternité, constitutif du régime cosmopolite, impose d’’une part une complaisance sans bornes pour tous les hommes à condition qu’’ils habitent fort loin de nous, nous soient bien inconnus, parlent une langue distincte de la nôtre, ou, mieux encore, que leur peau soit d’’une couleur différente ; mais, d’’autre part, il nous présente comme un monstre et comme un méchant quiconque, fût-il notre concitoyen et notre frère, ne partage pas les moindres accès de cette rage philanthropique. Ce principe de fraternité planétaire, qui voudrait établir la paix de nation à nation, tourne vers l’’intérieur de chaque pays et contre des compatriotes ces furieux mouvements de colère et d’’inimitié qui sont secrètement inscrits par la nature dans le mécanisme de l’’homme, animal politique, mais politique carnassier. Les Français sont ainsi induits à la guerre civile.
    Charles MAURRAS
    Ce texte tiré des Réflexions sur la Révolution de 1789, publié en 1948, ne manque pas de saveur. Son plaisant humour pourrait en masquer cependant, si on s’’y arrêtait, tant la profondeur que les difficultés qu’’il présente.
    Commençons par ces dernières : l’’idée “suisse” apparaît dans la suite immédiate comme relevant tout aussi bien de l’”’ « esprit juif »“. Voilà qui pourrait sembler énigmatique. En fait, pour Maurras, le “principe de fraternité” en cause procède de cet “anarchisme évangélique et prophétique” dont il disait ailleurs que Rousseau, le citoyen de Genève, en était particulièrement infecté (et infectant). Nous retrouvons ici la propension de notre auteur à établir la généalogie des idées, c’’est-à-dire à leur assigner des origines – tâche nécessaire s’’il en est (en même temps que hasardeuse, parfois).
    Une autre difficulté est qu’’on pourrait s’’étonner que Maurras caractérise le “principe de fraternité” inscrit aux frontons de nos mairies par ce qui paraît être un détour : la fraternité ne concerne-t-elle pas les citoyens” de la Nation souveraine, les différents ordres avec les privilèges afférents ayant été abolis ?
    C’’est ce que tout républicain de base s’’imaginerait… comme nous d’’ailleurs ! Et n’’aurait-il pas été loisible à Maurras de mettre directement en pleine lumière la réalité historique de cette furieuse guerre civile que la prétendue fraternité républicaine engagea contre tous ses ennemis présumés (ou “suspects ”, dans le langage de l’’époque) ? Pourquoi donc donner ici pour seul sujet de querelle le fait que certains “concitoyens” ne partagent pas la “rage philanthropique” universelle ici considérée ?
    La réponse à cette question est double. D’’une part, c’’était pour Maurras donner un exemple particulièrement frappant de l’’inanité de la “fraternité” révolutionnaire : la haine des républicains trouve prétexte à s’’enflammer pour des raisons qui sont extérieures à la vie de la Nation : en effet –- remarquons-le bien -– il n’’est pas ici question d’’immigrés présents sur notre sol mais d’’étrangers, lesquels sont d’’autant plus aimables qu’’ils sont lointains et différents. Mais d’’autre part -– et surtout -– c’’était attirer l’’attention sur le fait que le principe de fraternité est bien, comme l’’énonce le début du texte, « constitutif du régime cosmopolite ». Autrement dit –- et même s’’il s’’agit en principe d’’établir la paix “de nation à nation” –- la fraternité, loin d’’être un ciment moral ou affectif national est “planétaire” et ne vise en fait que l’’Humanité abstraite -– non le “Grand Être” d’’Auguste Comte, certes, mais l’’entité métaphysique.
    Cosmopolitisme
    Maurras a donc vu juste : le principe de fraternité n’’est pas un principe national mais “ « cosmopolite »”, c’’est-à-dire destructeur des nations. Est-ce à dire que les sentiments de bienveillance -– de fraternité bien comprise si l’’on veut –- à l’’égard des compatriotes ne doivent pas exister ? Bien au contraire ! C’’est ainsi que Maurras dira fortement que les nations sont des « amitiés ». Nul n’’est besoin, non plus, de nier en l’’autre homme son humanité ni le droit qu’’il a à notre respect… et même, s’’il en est digne, à notre amitié (en espérant que nous en soyons nous-mêmes dignes d’’ailleurs).
    Dépossession de soi
    L’’erreur est simplement de croire que ces sentiments et ces réquisits moraux (sans parler de l’ordre de la charité chrétienne) exigent préalablement que les appartenances nationales respectives soient déniées. Comme si elles faisaient nécessairement obstacle ! Mais c’est la dépossession de soi, en l’’occurrence celle de ces appartenances, qui doit conduire non à la fraternité rêvée mais à la haine.
    Produisons un exemple plus actuel : comment un Français en attente d’’un logement social pourrait-il nourrir des sentiments fraternels à l’’endroit de l’’immigré clandestin, certes respectable, qui, grâce à la mobilisation des bonnes consciences cosmopolites et humanistes, lui prendra sa place – et à ses frais de contribuable direct ou indirect encore ? Que cette fraternité-là “ « induise » à la guerre civile, c’’est clair.
    Notre troisième grand principe républicain heurte donc et le bon sens et le bon ordre. Cela ne pouvait naturellement pas échapper à un Maurras qui n’avait pas pour habitude de se laisser abuser par les nuées !
    Francis Venant L’’Action Française 2000 du 15 au 28 février 2007
    * Charles Maurras : Réflexions sur la Révolution de 1789. Éd. des Îles d’’Or, 1948.