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culture et histoire - Page 1704

  • « La tyrannie médiatique » : Conférence de Jean-Yves Le Gallou, le 29 novembre à Strasbourg

    « La tyrannie médiatique » : Conférence de Jean-Yves Le Gallou, le 29 novembre à Strasbourg

  • De 1675 à 2013 : la Bretagne, une insoumission particulière ? (2ème partie)

    Après la dispersion des Bonnets rouges à l’automne 1675, il faudra attendre la période de la Révolution et des années 1790 pour revoir un tel mécontentement et une telle mobilisation des Bretons face à l’Etat, voire contre lui : les promesses révolutionnaires une fois envolées et la perte concrète et définitive de l’autonomie et des privilèges fiscaux, les Bretons se retrouvent fort marris d’une situation que, pourtant, certains d’entre eux, comme le député rennais Le Chapelier, ont créé et avalisé, de la nuit du 4 août à ses suites diverses et variées… La Révolution, avant même l’établissement de la République, a frappé plus fort que le roi Louis XIV qui, tout absolu qu’il était, n’avait pas osé, malgré la répression de 1675, imposer la gabelle et autres taxes, octrois et impôts français, à une province qui, même rebelle, restait une part de son royaume et dont il était, au regard des traités, le protecteur et, au regard du serment du sacre, le « père » : les hommes de l’Assemblée constituante, puis de la République, n’eurent pas de telles ambitions… Si la perte de l’autonomie politique elle-même n’inquiéta alors que les membres de la noblesse et quelques ecclésiastiques (et entraîna la création d’une Association bretonne très autonomiste et royaliste par un ancien compagnon de Washington, le marquis de La Rouërie, première ébauche de la Chouannerie, celle-ci militaire, politique et surtout nobiliaire), la nouvelle pression fiscale « égalitaire », d’une égalité nationale qui se marquait par un « rattrapage fiscal » assez rude, provoqua un fort mécontentement et un ressentiment qui s’accrurent quand la Révolution, à travers les décisions de la Constituante, supprima quatre évêchés de la province et priva l’Eglise locale de revenus qui lui permettaient de soulager les misères du temps. De plus, la répression contre les prêtres qui refusaient de prêter serment à la nouvelle constitution fit gronder des paroissiens attachés à leurs traditions et à leurs recteurs : certains notables républicains ne virent là que la survivance de vieilles superstitions quand, en fait, il serait plus juste d’y voir une forme, à la fois particulière et classique, d’enracinement remontant aux sources mêmes du christianisme breton, et constitutif d’une sorte d’identité collective sublimant les antagonismes villageois et les querelles anciennes de clocher (qui n’étaient pas que proverbiales…).
    Cet enracinement véritable qui fait que les Bretons regardent plus souvent vers la mer ou vers le ciel que vers le Pouvoir central et la capitale, si ce n’est avec inquiétude et circonspection, explique que les révoltes y trouvent une énergie propre et une capacité, également, de résistance, fut-elle passive, à la répression et aux malheurs : les chouans de la Bretagne et de ses marges mayennaises et normandes, hommes parfois bien difficiles à discipliner, furent d’ailleurs ceux qui, même sous l’Empire napoléonien, poursuivirent une lutte clandestine apparemment vouée à l’échec, mais qui raviva et ancra pour près de deux siècles (y compris dans la lutte contre la tentative gouvernementale de construire une centrale nucléaire à Plogoff…) un esprit hostile à la centralisation parisienne, esprit que certains Parisiens de parti ou de gouvernement qualifient de régionaliste en espérant le décrédibiliser aux yeux de ceux des Français qui ne pensent qu’en termes d’Europe ou de mondialisation… Il n’est pas certain que les Bonnets rouges d’aujourd’hui, qui retrouvent les réflexes chouanniques du harcèlement et de l’esprit communautaire (et non pas communautariste…) et qui brandissent leur bretonnité comme un étendard de résistance (ici contre une pression fiscale imposée de « la capitale » et de Bruxelles) apprécient cette sorte de mépris si républicain et si oublieux de la pluralité française, cette pluralité qui « est » la France, cette pluralité aussi bien vantée par Fernand Braudel que chantée par Charles Maurras…
    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1104:de-1675-a-2013-la-bretagne-une-insoumission-particuliere-2eme-partie&catid=47:2013&Itemid=58

  • L’école des barbares

    De l’école, j’ai eu le meilleur.

    J’ai su lire, écrire et compter dès le cours préparatoire. À l’école primaire j’ai appris l’orthographe et la grammaire, l’Histoire de France et sa géographie, l’arithmétique et la géométrie, les sciences naturelles (on disait « leçons de choses »), la couture, la musique et la gymnastique.

    Au Lycée j’ai appris le latin, l’anglais, l’allemand, la littérature, les maths, la biologie, la physique, la chimie. J’ai appris à maîtriser ma langue, à disserter en trois parties, à raisonner juste. À coudre un bouton avec une queue, faire un ourlet invisible et une reprise d’accroc.

    J’ai appris aussi la discipline, le respect des autres, les horaires, la hiérarchie, la politesse. Il y a ce qu’on fait, et ce qu’on ne fait pas. Nos blouses gommaient nos différences sociales.

    Notre école était sanctuarisée. Si un prof était un peu tripoteur, un simple signalement nous mettait à l’abri. Garçons et filles apprenaient à se connaître en se respectant, la violence était absente. On rêvait à l’amour, ceux qui le faisaient le faisaient discrètement. Ça ne regardait personne. Les problèmes que j’ai eus dans ma jeunesse ne venaient pas de l’école, ils ne vinrent pas de mon Lycée.   Aujourd’hui les élèves ne savent plus écrire et ne savent même pas à quoi peut servir de savoir compter, certains accèdent au bac sans maîtriser la lecture. Leur programme d’Histoire les fait passer de la Renaissance à la Révolution, les cours de Sciences étudient le « genre ».

    Les filles doivent avoir couché avec une fille et pas seulement avec un garçon. Ben quoi, c’est vrai ça, pourquoi pas, bande d’homophobes ! Certaines demandent si, quand on couche, « il faut » faire comme ci, ou bien comme ça. Par ailleurs, on va s’assurer que les petits garçons auront très vite une notion précise de ce qu’est la sodomie, comptons sur la maîtrise du sujet qu’auront les militants de la cause homosexuelle qui viendront leur apprendre à jouir sans entrave dès les cours préparatoires.   Comment en sommes-nous arrivés là ?

    Je croyais qu’on avait touché le fond, jusqu’à ce que j’entende, pétrifiée, le témoignage de Nora Fraisse, la maman d’une petite Marion, qui s’est pendue à l’âge de 13 ans, parce qu’elle a préféré mourir que de retourner en classe.

    Non seulement l’école ne veut plus rien enseigner aux gosses à part leur droit de baiser avec tout ce qui bouge sans s’attacher à personne, mais elle n’est même plus à même d’assurer leur sécurité.

    Des pervers en herbe peuvent, en toute impunité et sous le regard indifférent d’un encadrement totalement amoralisé, persécuter à mort une gosse de treize ans.

    C’est l’école de la barbarie et des barbares.

    Sortez vos gosses de l’Éducation nationale ! Vite !

    Marion Sigaut

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-ecole-des-barbares-21446.html

    En complément

    Farida Belghoul explique le projet REID d’éducation à domicile dans les banlieues françaises ainsi que les difficultés rencontrées lors de sa mise en œuvre (extrait de la conférence du 22 juin 2013 avec Alain Soral et Mathias Cardet) :

  • Peillon et la gauche ou la haine de l’excellence

    Peillon veut rogner les revenus des profs des classes préparatoires... Ou comment jouer sur ces sentiments bas que sont l’envie ou la jalousie en dénonçant les "privilèges"... de ceux qui ne font pas partie de votre électorat de base...

    Au sein de cette corporation d’habitude discrète certains menacent de bloquer leur lycée.

    Lu sur Le Figaro

    Du lycée Hoche à Versailles, en passant par le lycée Saint-Louis à Paris ou Lakanal à Sceaux, les professeurs de classes préparatoires ont multiplié les assemblées générales cette semaine. Au lycée Condorcet, certains hésitent même à bloquer l’établissement ! Du jamais vu de la part de cette corporation de 8000 enseignants habituellement extrêmement discrète.

    En cause, une piste de réforme de Vincent Peillon sur le métier d’enseignant. Ce dernier envisage d’entamer les avantages de ces professeurs réputés privilégiés et (trop) bien payés afin de financer l’allégement d’une ou deux heures hebdomadaire d’une partie des enseignants de zone d’éducation prioritaire (ZEP). Selon des calculs syndicaux, le ministère pourrait économiser 20 à 30 millions d’euros sur le dos des prépas. « La gauche ne les aime pas, même si elle en sort et y met ses enfants. C’est purement idéologique », s’insurge un professeur de mathématiques de Louis-le-Grand.

    En mai dernier, la Cour des comptes avait fait grand bruit en pointant un professeur agrégé de langue vivante rémunéré 107.339 euros net, en grande partie grâce à ses multiples heures supplémentaires. La Cour rappelait que les enseignants de classes prépa touchaient en moyenne 28 % de plus que les agrégés de lycée, eux-mêmes gagnant 30 % de plus que les professeurs certifiés…

    Ce projet de réforme Peillon, qui entend modifier l’actuel système, consisterait à supprimer les diminutions horaires liées aux « heuresde première chaire », dont bénéficient uniquement les professeurs de première et de terminale, ainsi que celles des professeurs de classes préparatoires. Les décharges horaires seraient calculées différemment avec un système de « pondération » uniforme censé bénéficier à plus de monde, incluant les enseignants de ZEP.

    Beaucoup à perdre

    Les professeurs de classes prépa sont sans nul doute ceux qui ont le plus à perdre. Selon Dominique Schiltz, du Snalc ,ce projet, s’il aboutissait, conduirait à une fonte de revenu de 10 à 15 % par an pour plus de la moitié d’entre eux. Le gros des troupes perdrait 2 500 à 4 000 euros par an. Les professeurs « de chaire supérieure », les mieux payés, en fin de carrière, pourraient perdre plus de 10.000 euros.

    Aujourd’hui, les professeurs de prépa ont un service obligatoire entre huit et onze heures de cours hebdomadaires qui oscille selon les effectifs de la classe et son niveau. Certaines classes pouvant atteindre jusqu’à 45 élèves.

    Or, et c’est une particularité des prépas, plus l’obligation de service est faible, plus l’heure supplémentaire est payée chère… Ceux qui travaillent dans les lycées à forts effectifs, qui sont souvent situés en centre-ville et font partie des plus prestigieux, ont donc beaucoup à perdre : avec la réforme Peillon ils auront tous dix heures obligatoires à assurer quels que soient les effectifs de leurs classes.

    Du coup, tous ceux qui effectuent aujourd’hui moins de dix heures devront travailler une ou deux heures de plus sans être payés plus. Ceux qui cumulaient quatre à six « heures supplémentaires » devront en faire moins, rognant ainsi leurs revenus.

    Présidente de l’union des professeurs de classes préparatoires scientifiques, Sylvie Bonnet ne décolère pas. Elle vient d’envoyer une lettre au ministre pour être reçue. « Avant même que nous soyons au courant, Peillon a indiqué mardi qu’il voyait déjà des conservatismes qui s’organisaient. C’est incroyablement humiliant ! » Des courriers furieux s’accumulent au siège de l’association. Elle se souvient pourtant avec ironie de Hollande critiquant Sarkozy pendant la campagne électorale : « Connaissez-vous des salariés prêts à travailler 50 % de plus pour gagner 25 % de plus ? », avait-il tonné au sujet d’une réforme des enseignants proposée par le candidat UMP. « C’est ironique, puisque c’est précisément ce que Hollande est en train de nous faire », critique-t-elle, ajoutant que cette annonce tombe d’autant plus mal que les professeurs de prépa cumulent cette année plusieurs lourdes réformes de leurs programmes.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Peillon-et-la-gauche-ou-la-haine

  • Mardi 10 décembre à Paris : conférence de Gabriele Adinolfi organisée par Synthèse nationale

    Dans les salons d’un grand hôtel parisien

    Renseignements et réservations :

    synthesenationale@club-internet.fr


  • Il y a 90 ans, la république assassinait Philippe Daudet

    Alors que le pays légal ne cesse d’en appeler aux « valeurs » républicaines contre la prétendue violence de ses adversaires, le quatre-vingt-dixième anniversaire de la mort tragique de Philippe Daudet vient à point nommé pour rappeler les crimes que la république, tout au long de son histoire, a commis, laissé commettre ou couverts à l’encontre non seulement de ses opposants directs mais aussi de leurs enfants.

    Le meurtre, déguisé en suicide [1] , ce 24 novembre 1923, de Philippe, fils de Léon Daudet, âgé de quatorze ans, demeure une des pages les plus nauséeuses de l’histoire d’une police politique qui n’avait de cesse d’atteindre par tous les moyens, de préférence crapuleux, ceux qu’elle considérait, à juste titre d’ailleurs, comme les plus impitoyables opposants au régime d’impuissance et de corruption qu’était, depuis ses origines, la IIIe république. Ayant de longue date infiltré les milieux anarchistes qui servaient à ses agents de couverture — rôle que jouent aujourd’hui les « antifâ » —, cette « police plutôt criminelle [2] » tira parti du caractère fugueur du garçon, dont elle était au courant — son père se repentit d’avoir alerté la police lors d’une précédente fugue —, pour le faire tomber dans un piège et atteindre ainsi au cœur un des piliers de l’Action française.

    S’agissait-il seulement de compromettre Philippe avec les anarchistes ? De l’impliquer dans une tentative de meurtre politique ? Il est possible que la mort du garçon n’ait pas été préméditée. Ce qui était prémédité, en revanche, c’était d’utiliser la fragilité d’un enfant de quatorze ans pour s’attaquer à l’Action française. L’affaire tourna mal, le garçon fut abattu et son corps abandonné dans un taxi. On s’assura du silence du chauffeur d’autant plus facilement que le cadavre d’un adolescent était un argument suffisamment convaincant. On connaît la suite : la condamnation pour diffamation du père qui avait accusé le chauffeur de mensonge, son arrestation et son évasion également historiques, son exil de plus de deux ans en Belgique.

    Ce n’était pas le premier meurtre à l’actif des agents interlopes de la sécurité générale : l’avait précédé l’assassinat de Marius Plateau le 22 janvier par l’ « anarchiste » Germaine Berton. Suivra celui d’Ernest Berger le 26 mai 1925 : sept patriotes avaient déjà été assassinés en moins de six mois avec la complicité de la police et de la justice qui fermaient également les yeux sur les auteurs. Seule la lettre énergique, devenue célèbre, que Maurras adressa en Une de L’Action Française le 9 juin suivant au ministre de l’intérieur Abraham Schrameck sut arrêter net ces assassinats.

    On aurait tort de penser que, parce que nous avons changé de siècle ou que le régime a changé de numéro, ces mœurs très républicaines aient disparu. La brutalité et souvent l’illégalité de la répression qui s’abat depuis plusieurs mois, et encore récemment, tant sur les patriotes que sur les défenseurs de la famille et plus généralement sur les opposants, montrent qu’un régime aux abois est prêt à tout, d’autant que, devenu illégitime aux yeux des Français, il n’a plus rien à perdre. Ce 24 novembre 2013, nos prières ou nos pensées — selon les certitudes ou les incertitudes de chacun — iront non seulement à Philippe, mais également à tous les jeunes martyrs de la cause royale qui l’ont précédé, aux enfants de Vendée, comme à l’enfant du Temple, le premier d’entre eux.

    François Marcilhac - L’AF 2874 http://www.actionfrancaise.net/craf/?Il-y-a-90-ans-la-republique

    - [1] Un suicide matériellement impossible, comme le montrera l’enquête...
    - [2] Selon l’excellente expression de Stéphane Giocanti. Pour plus de détails sur l’affaire, nous renvoyons au chapitre consacré à l’affaire Philippe Daudet, qui porte du reste ce titre, de son livre C’était les Daudet, Flammarion, 2013, pp. 273-286.

  • L’occidentalisme contre l’Europe par Tomislav SUNIC

    Le terme « occidentalisme » n’existe qu’en langue française et il a une signification bien particulière. Souvent les mots « Occident » et « occidentalisme » reçoivent leurs sens particulier en fonction de son utilisateur et de son état des lieux. Le terme « occidentalisme » ne s’utilise  guère en langue allemande ou en langue anglaise. Même le vocable français « Occident » possédant  une signification largement géographique est traduit en allemand comme « l’Ouest », à savoir der  Westen. Il en va de même pour l’anglais où le terme français « Occident » est traduit en anglais par « the West », le sujet auquel on a consacré  pas mal de livres et de traductions. À ce propos, Patrick Buchanan, ancien conseiller de Ronald Reagan et écrivain conservateur à gros tirage a publié y il a une dizaine d’années le best-seller Death of the West (La Mort de l’Occident) où il se lamente sur le sort de l’Ouest envahi par des millions d’immigrés non chrétiens. Dans sa prose, l’Amérique et l’Europe sont mises dans le même sac.

    Or nous savons fort bien que l’Amérique et l’Europe ne sont pas synonymes – ni par leur notion des grands espaces, ni par leurs volontés hégémoniques – quoique ces deux continents soient pour l’heure toujours peuplés d’une majorité d’Européens de souche. Fort souvent dans notre histoire récente, ces deux grands espaces, malgré leurs populations quasi identiques, se sont livré des guerres atroces.

    Dans les langues slaves, le substantif « Occident » et  l’adjectif « occidental » n’existent pas non plus. À la place d’« Occident », les Croates, les Tchèques ou les Russes utilisent le substantif « zapad » qui signifie « l’Ouest ».

    Le substantif français « occidentalisme », indique une notion de processus, une motion, à savoir une idéologie, et non l’idée d’une entité stable dans le temps et dans l’espace comme c’est le cas avec le substantif « Occident ».  Je vous rappelle que le titre français du livre d’Oswald Spengler, Der Untergang des Abandlandes, ou en français  Le déclin de l’Occident, ne reflète pas exactement le sens du titre allemand. Le mot allemand « der Untergang » signifie, en effet, la fin des fins, une sorte de débâcle finale, et il est plus fort que le terme français « déclin » qui sous-entend une gradation, donc une « déclinaison du mal », et qui laisse envisager pourtant une possibilité de demi-tour, une fin qu’on peut renverser au dernier moment. Tel n’est pas le cas en allemand où le substantif « Untergang » porte un signifié final à sens unique, irréversible et tragique. La même chose vaut pour le substantif allemand « das  Abendland », qui traduit en français, signifie « le pays du soleil couchant » et qui porte en langue allemande une signification largement métaphysique.

    Je dois vous rappeler ces nuances lexicales afin que nous puissions bien conceptualiser notre sujet, en l’occurrence l’occidentalisme. Il faut être bien conscient que les termes, l’« Occident » et l’« Ouest », dans les différentes langues européennes, portent souvent des significations différentes lesquelles engendrent souvent des malentendus.

    Nul doute que les termes « Occident » et « occidentalisme » ont subi un glissement sémantique. Au cours de ces quarante ans, ils ont pris en français une connotation associée au mondialisme, à l’américanisme vulgaire, au libéralisme sauvage et au « monothéisme du marché », très bien décrit par Roger Garaudy.  On est loin des années soixante et soixante-dix, quand le journal  Défense de l’Occident sortait en France contenant des plumes  bien connues dans nos milieux. La même chose vaut pour le mouvement politico–culturel français Occident qui portait dans les années soixante une certaine promesse tant pour les nationalistes français que pour toute la jeunesse nationaliste européenne.

    Or les deux termes – « Occident » et « occidentalisme » – qui sont aujourd’hui fustigés par les cercles identitaires et nationalistes français sont toujours objet d’éloges chez les identitaires et les nationalistes est-européens qui souffrent d’un complexe d’infériorité quant à leur nouvelle identité postcommuniste et européenne. En Pologne, en Hongrie ou en Croatie par exemple, se dire de l’« Ouest » est souvent une manière de mettre en lumière sa grande culture ou bien de se targuer de son style d’homme du monde.

    Je vous rappelle qu’à l’époque communiste, les Européens de l’Est se sentaient non seulement vexés par les brimades et les oukases communistes, mais également par leur statut d’Européens de deuxième classe lorsque les Occidentaux, à savoir les Francophones  et les Anglais utilisaient le terme l’« Est » pour désigner leur coin d’Europe, à savoir l’Europe de l’Est, c’est-à-dire, « Eastern Europe ». D’ailleurs, en français, on utilise parallèlement l’adjectif  « orientale » –  à savoir « l’Europe orientale » – pour désigner l’Europe de l’Est, un adjectif dont l’homonymie rend les Européens de l’Est franchement furieux.  L’adjectif « oriental » rappelle aux Européens de l’Est l’Orient, la Turquie, l’Arabie, l’islam, des notions avec lesquelles ils ne veulent absolument pas être rangés. Même les Européens de l’Est  qui maîtrisent parfaitement la langue française et connaissent la culture française préfèrent,  faute de mieux, que les francophones, au lieu d’« Europe orientale », désignent leur coin d’Europe, comme l’« Europe de l’Est ».

    Balkanisation et globalisation

    L’histoire des mots et les glissements sémantiques ne s’arrêtent pas là. Tous les Européens de l’Est, qu’ils soient de gauche ou de droite, les globalistes ou les anti-globalistes, et même la classe politique au pouvoir en Europe de l’Est aiment bien se désigner comme membres de la « Mitteleuropa » et non comme citoyens de l’Europe de l’Est. Le terme allemand « Mitteleuropa » veut dire « l’Europe du centre », terme qui  renvoie aux beaux temps nostalgiques de l’Empire habsbourgeois, au Biedermeier, à la douceur de vie assurée autrefois par la Maison d’Autriche et à laquelle les Slovaques, les Polonais, les Croates, les Hongrois, et mêmes les Roumains et les Ukrainiens appartenaient il n’y a pas si longtemps.

    La notion d’appartenance à l’Europe, surtout dans ce coin de l’Est européen s’aggrave davantage par les vocables utilisés par mégarde. Ainsi le terme « Balkans » et  l’adjectif « balkanique », utilisés dans un sens neutre en France pour désigner l’Europe du Sud-Est, ont une connotation injurieuse dans la culture croate même si cette désignation ne véhicule aucune signification péjorative. La perception que les Croates se font d’eux-mêmes va souvent à l’encontre de celle qui provient de l’Autre, à savoir de leurs voisins serbes ou bosniaques. Aux yeux des Croates, les termes «  Balkans » et « balkanisation » signifient non seulement une dislocation géopolitique de l’Europe; le vocable « Balkans », qui peut porter un signifiant tout à fait neutre en français ou en anglais, et qui est souvent utilisé dans des études géopolitiques, provoque souvent chez les nationalistes et identitaires croates des sentiments associés au comportement barbare, des complexes d’infériorité politique, et l’image de dégénérescence raciale de leur identité blanche. De plus le terme « balkanique » en croate induit souvent un sentiment négatif où se mélangent et se confondent diverses identités raciales et culturelles venues de l’Asie et non de l’Europe. On entend souvent les Croates de n’importe quel bord, se lancer mutuellement pour leurs prétendu mauvais comportement, la boutade : « Ah t’es un vrai Balkanique ! ». Ce qui veut dire, dans le langage populaire croate, avoir un comportement non civilisé,  ou être un « plouc » tout simplement.  En Serbie, ce n’est pas le cas, l’identité serbe étant bien réelle et bien ancrée dans le temps et dans l’espace des Balkans et ne portant aucune signification péjorative.

    Les Allemands, qui connaissent le mieux la psychologie des peuples de l’Europe centrale et des Balkans, sont très au courant de ces identités conflictuelles chez les peuples de l’Europe de l’Est et des Balkans. D’ailleurs, le terme « der Balkanezer » possède une signification fortement injurieuse dans le lexique allemand.

    Quelle Europe ?

    Passons à l’Europe. À la fameuse Union européenne, bien sûr. Alors, qu’est que cela veut dire être un bon Européen aujourd’hui ? Soyons honnêtes. Compte tenu de l’afflux massif d’immigrés  non-européens, surtout du Moyen-Orient, tous les Européens – que ce soient les Français de souche, ou les Anglais de souche et les « souchiens » de toute l’Europe,  sont en train de devenir de bons « balkanesques Balkaniques ». En effet, qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui, être Allemand, Français, ou bien Américain, vu le fait que plus de dix à quinze pour cent d’Allemands et de Français et plus de trente pour cent des citoyens américains sont d’origine non–européenne, donc non-blanche ? En passant par Marseille on a l’impression de visiter la ville algérienne; l’aéroport de Francfort ressemble à celui de Hong Kong. Les alentours de Neukölln à Berlin charrient les parfums de la casbah libanaise. La glèbe, le terroir, la terre et le sang, si chères à  Maurice Barrès, si chers à nous tous, qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui ? Strictement rien.

    On a beau prendre maintenant les allogènes comme coupables. Force est de constater que ce sont nous, les Européens, qui sommes les premiers responsables de l’occidentalisation et donc de la perte de notre identité. Ce faisant on a beau vilipender la prétendue inculture des Américains, au moins ils ne sont pas tiraillés par le petit tribalisme intra-européen. Les Américains de souche européenne peuvent demain, à la rigueur, devenir le fer de lance de la renaissance d’une nouvelle identité euro-blanche. Force et de constater que les sentiments d’identité raciale chez les nationalistes blancs américains sont plus forts que chez les nationalistes européens.

    Or en Europe de demain, dans le meilleur des mondes européens, même sans aucun allogène, il est douteux que le climat sera d’emblée propice à des grandes embrassades fraternelles entre les Irlandais et les Anglais, entre les Basques et les Castillans, entre les Serbes et les Croates, entre les Corses et les Français. Soyons francs. Toute l’histoire de l’Europe, toute l’histoire des Européens, au cours de ces deux millénaires s’est soldée par des guerres fratricides interminables. Cela vaut toujours pour l’Europe orientale, à savoir l’« Europe de l’Est » qui continue toujours d’être en proie à la haine interethnique. Le dernier conflit en date fut la guerre récente entre deux peuples similaires, les Serbes et les Croates. Qui peut nous garantir le contraire demain, même si l’afflux des Asiatiques et les Africains devait prendre subitement fin ?

    Se dire « être un bon Européen » aujourd’hui, ne veut rien dire. Se proclamer un « bon Occidental » non plus. Être enraciné dans son terroir dans un monde globaliste n’a strictement aucun sens aujourd’hui, vu que nos quartiers sont peuplés d’allogènes qui avec nous sont soumis à la même culture marchande. Il y a au moins quelque chose de paradoxal avec l’arrivée des non-Européens : les interminables guerres et les disputes entre les grands discours  des nationalistes européens, entre les Polonais et les Allemands, entre les Serbes et les  Croates, entre les Irlandais et les Anglais – semblent devenus dérisoires. L’afflux constant de non-Européens dans nos contrées européennes fait de la désignation « L’Europe européenne » une  absurdité lexicale.

    Ce qu’il nous reste à nous tous à faire, c’est le devoir de nous définir tout d’abord comme héritiers de la mémoire européenne, même si nous vivons hors d’Europe, même en Australie, au Chili, ou en Amérique et même sur une autre planète. Force est de constater que nous tous « les bons Européens » au sens nietzschéen,  nous pouvons changer notre religion, nos habitudes, nos opinions politiques, notre terroir, notre nationalité, voir même nos passeports, mais nous ne pouvons jamais échapper à notre hérédité européenne.

    Non les allogènes, mais les capitalistes, les banksters, les « antifas » et  les architectes des meilleurs des mondes, sont désormais nos principaux ennemis. Pour leur résister, il nous incombe de ressusciter notre conscience raciale et notre héritage culturel. Tous les deux vont de pair. La réalité de notre race et culture blanche ne peut pas être niée. Nous tous, nous pouvons tout changer et même aller sur une autre planète. Mais notre hérédité, à savoir notre fond génétique, on ne peut  jamais changer.

    La race, comme Julius Evola ou Ludwig Clauss nous l’enseignent, n’est pas seulement la donnée biologique – notre race est aussi notre responsabilité spirituelle qui seule peut assurer notre survie européenne.

    Tomislav Sunic http://www.europemaxima.com/?p=3252

    • Conférence prononcée le 25 mai 2013 à Lyon à l’invitation du G.U.D. – Lyon et d’Europe Identité et mis en ligne sur Europe Identité, le 27 mai 2013.

  • Pierre Hillard, spécialiste du mondialisme... origines, découvertes et terrifiantes perspectives

  • Lumineux Moyen-Âge

    Le Figaro Magazine - 01/11/2013
    L'an mille n'avait rien d'une époque barbare.
    L'an 1000, avec ses trois chiffres ronds, fascinait les historiens romantiques, à commencer par Michelet, qui prétendait, dans son Histoire de France, que « c'était une croyance universelle, au Moyen-Âge, que le monde devait finir avec l'an mille de l'Incarnation ». Le mythe a perduré, entretenu par la presse à sensation, si bien que beaucoup pensent encore que nos ancêtres de l'an 1000 s'attendaient à ce que, au passage d'un millénaire à l'autre, le ciel leur tombe sur la tête. Cette conviction leur permet notamment de se gausser de l'obscurantisme médiéval. On pourrait leur rappeler que le couturier Paco Rabanne, en 1999, avait prédit la fin du monde pour l'an 2000, et s'étonner, dès lors, qu'ils ne taxent pas les années 1990 d'obscurantisme. Mais ce serait passer à côté de la vraie réponse. La vérité, c'est que les hommes de l'an mille ne savaient pas qu'ils étaient en l'an mille, et que les chercheurs ne trouvent pas la moindre trace de terreur collective à cette époque, comme le rappelle Pierre Riché, sources à l'appui, dans un petit livre qui est un bonheur pour l'intelligence de l'histoire.
    Professeur émérite à l'université Paris X-Nanterre, l'auteur est un de nos meilleurs spécialistes du haut Moyen-Âge. Dans cet ouvrage, qui est en fait un recueil d'articles savants, il s'attache à démontrer combien notre regard collectif sur ces temps anciens a précisément été déformé par Michelet et ses épigones. Et ce qu'il dévoile, contrairement à la légende noire d'un Moyen-Âge barbare, c'est la lumière de l'an mille, période de renaissance intellectuelle et artistique.
    L'an mille, c'est l'époque où l'Europe de l'Est est évangélisée et où la Hongrie et la Pologne prennent place dans la chrétienté. L'an mille, c'est le moment où Gerbert d'Aurillac, le premier savant de son temps, nourri de science et de philosophie antique, est pape sous le nom de Sylvestre II. L'an mille, c'est encore le temps de Fulbert de Chartres, évêque enseignant et bâtisseur, ou d'Abbon, abbé réformateur de Fleury, un des plus profonds théologiens de la Renaissance ottonienne.
    Pierre Riché sait tout sur ce haut Moyen Age chrétien, qu'il fait revivre sans pédanterie. Vivement l'an mille !
    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=300
    Les Lumières de l'an mille, de Pierre Riché, CNRS Editions, 232 p., 22 €.