Qu’est-ce que le PIB, cet indicateur macro-économique qui nous est servi régulièrement par nos chers économistes et politiciens ?
Comment se définit-il ? Que signifie-t-il ? Mesure t-il notre création de richesses ou bien tout autre chose ? Est-ce un indicateur macro-économique pertinent ou un indicateur vieillissant inadapté à une économie évolutive dans ses formes et ses structures ?
Voilà quelques questions que l’on doit se poser pour comprendre un peu mieux cet acronyme qui se glisse un peu partout dans nos débats dès que l’on parle d’économie.
Tout d’abord comment définit-on le PIB (Pour mémoire : le produit intérieur brut)?
On définit souvent le PIB comme l’indicateur économique qui mesure pour un pays donné, la production globale de richesses (valeur des biens et services créés) au cours d’une année par les agents économiques résidant à l’intérieur du territoire national.
Mais est-ce vraiment une production de richesses ? C’est bien souvent ce qui ressort du langage courant. Cela mérite, je pense, une petite réflexion approfondie car ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.
Le PIB, la France, les Français
Tout d’abord pour se familiariser avec les ordres de grandeur, le PIB de la France se situe à un peu plus de 2000 milliards d’euros. On peut mieux se le représenter en raisonnant non pas au niveau national mais en le rapportant à l’individu. On arrive alors à une valeur qui nous parle déjà davantage, celle de 31000 euros environ par citoyen, si l’on inclut dans notre ratio tous les français, donc nos petits bouts de choux qui ne sont pas encore en âge de produire et nos aînés qui ont beaucoup produit, qui ne produisent plus et ne produiront plus jamais.
Déjà on a meilleure idée de la chose. On peut aussi raisonner en prenant uniquement le nombre d’actifs, ce qui est plus pertinent encore, puisque par définition l’actif est la personne qui produit (normalement !), et celui qui ne l’est pas (l’inactif si vous voulez) le bénéficiaire sans produire de la production des premiers. Pour vous épargner un petit calcul ingrat, considérons qu’il y a 26 millions de personnes en activité en France et ayant un emploi ; le PIB par actif se situe alors autour de 77000 euros. On a déjà une autre impression de notre capacité personnelle à produire de la richesse !
Si la France créait chaque année 2000 milliards d’euros de richesse, on peut légitimement penser qu’en se la répartissant à peu près équitablement, chaque individu serait chaque année plus riche de 31000 euros environ. Donc pour une petite famille de 4 personnes, cela fait une somme tout à fait rondelette de 124000 euros. Bigre, on devrait être très très riche alors ! Or, à priori, et je ne pense pas qu’on puisse me contredire, peu de famille ont l’impression de s’enrichir d’une telle somme chaque année. Bien entendu, je n’oublie pas les entreprises, mais d’une certaine manière la richesse revient toujours vers l’individu (dividendes, participations, etc…). Mes chiffres ont juste un intérêt démonstratif.
PIB : Nous devrions être plus riches de 30 000 euros tous les ans
Alors y aurait-il un petit souci comptable quelque part ? Cela ne me paraît pas exclu ! Soit la définition est inappropriée, et c’est le mot richesse qui nous pose ce fameux petit problème, soit on a oublié quelques lois fondamentales de la nature. Mais me direz-vous, pourquoi la nature s’interpose-t-elle dans nos affaires?
Une petite loi de la nature Eh bien, la nature a cette fâcheuse propension à détruire tout ce que l’on construit ou produit. Il ne serait pas inutile de se référer à cet instant au deuxième principe de la thermodynamique et à la notion d’entropie, mais le propos de cet article n’est pas de se perdre dans les méandres de la physique.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme
On doit retenir de ce deuxième principe que tout système a tendance à évoluer vers un état d’équilibre le plus stable possible, ou autrement formulé, à évoluer d’un certain état d’ordre vers un certain état de désordre. Prenons un exemple :
C’est ainsi que les châteaux de sable de nos enfants chéris qui fleurissent sur nos plages l’été, n’ont pas une grande espérance de vie car le soleil qui fait sécher le sable humide qui donnait de la consistance au château et les vagues qui se rapprochent feront revenir l’édifice à son expression de départ, c’est-à-dire un vulgaire petit tas de sable qui ne ressemble à pas grand chose. Toute l’information issue de l’imaginaire prolifique de notre jeune constructeur et traduite par la forme du château a été détruite en une fraction de seconde par cette vague maudite que l’enfant n’a pas vu venir. On est bien parti d’un certain ordre pour évoluer vers un certain désordre. Un bel exemple estival de construction, destruction. On peut dire aussi que l’entropie du système « château » a augmenté à cause de cette perte d’information, du nouveau désordre, de l’évolution d’un « état improbable » vers un « état probable ».
Vous allez me dire que je fais une digression marquée en parlant d’un château de sable alors que l’on étudiait la pertinence de notre indicateur macro-économique favori. Je le concède un peu, bien que je ne sois pas si éloigné de mon propos initial. Il s’agit tout simplement d’être conscient des phénomènes naturels qui orientent tout système vers un état de probabilité maximum, de plus grande stabilité, vers le moins ordonné. Cette loi de la nature s’applique à tout notre système économique.
Regardons d’un peu plus près quelques exemples de production, la vraie, celle de nos agents économiques.
La baguette de pain, même mangée, apparaît dans le PIB
Imaginons notre artisan préféré que l’on rencontre tous les jours ou presque, celui qui nous fabrique la petite baguette si savoureuse. Il produit une certaine richesse en fabriquant son pain, qui est bien le résultat d’un travail, d’une transformation, avec création de formes, de goûts, et donc au final d’un objet ayant une certaine valeur marchande. Si j’ai un peu faim en sortant de ma boulangerie, le risque pour que la moitié de la baguette soit mangée en 2 ou 3 minutes n’est pas nul ! Et selon toute vraisemblance, cette même baguette sera mangée dans la journée. Le résultat est que la richesse représentée par ce produit si particulier a été détruite en moins de 24 heures. Et pourtant les valeurs ajoutées liées aux produits de notre artisan boulanger ont bien été comptabilisés dans le PIB.
Des exemples comme celui-là sont nombreux. Je vous les laisse deviner. Prenons quand-même un deuxième exemple tout à fait évocateur, qui est celui de votre coiffeur qui périodiquement vous facture une vingtaine d’euros pour vous messieurs (et davantage pour les femmes !) pour une coupe de cheveux qui relève davantage d’une destruction de richesse que d’une création, vous en conviendrez bien !
Et que dire de l’automobile, cet objet si beau, si luxueux parfois, si compliqué, qui nous coûte si cher à l’achat, à l’usage et à l’entretien, et qui ne vaut pas tripettes au bout de 10 ans, surtout si l’Etat développe des idées aussi lumineuses que la prime à la casse.
Le PIB mesure la création de valeur et oublie de comptabiliser la destruction
Il y a bien dans tous nos processus de production des créations de valeurs (et pas forcément de richesses) et des destructions de valeurs équivalentes dans un délai très variable.
Je me pose aussi quelques questions sur la politique des grands travaux (ponts, autoroutes, voies ferrées, etc..) qui nous sont souvent présentés comme des projets dynamisant la croissance. A-t-on comptabilisé la perte définitive des terres arables qui sera autant de manque à gagner pour nos agriculteurs et nos exportateurs de denrées agricoles ? A chaque kilomètre de route construite, on constate bien une perte de vraie richesse (la nourriture produite) ; la première des richesses n’est-elle pas celle qui permet à l’espèce humaine de se nourrir et de vivre ?
Le PIB n’est pas l’indicateur que l’on croit
J’espère que désormais vous avez une autre idée de l’aura qu’entoure notre bel indicateur nommé PIB. Aurait-on oublié dans notre comptabilité nationale le pendant de cet indicateur que l’on pourrait appeler le DIB (destruction intérieure brute) ? Bon, ce n’est pas très joli comme acronyme, mais il aurait le mérite de rééquilibrer une balance qui d’un côté supporterait le poids de l’ensemble de nos créations et de l’autre le poids de l’ensemble de nos destructions (objets jetés ou hors d’usage, terres agricoles perdues, ressources minières, ressources énergétiques fossiles, etc…). On aurait ainsi une vision plus juste de nos vraies créations de richesses (les créations nettes), celles qui perdurent dans le temps, et qui font que nous sommes ou serons réellement plus riches, et pas forcément au sens le plus restrictif du terme, c’est-à-dire l’argent. Le même raisonnement pourrait s’appliquer par exemple à la culture.
Ne pourrait-on pas affirmer au regard de cette analyse que plus on croît être riche, plus on s’appauvrit ? Je vous laisse juge !
Pour terminer, et pour répondre à la question de la pertinence du PIB, il n’est, à mon sens, ni un bon ni un mauvais indicateur. Il comptabilise simplement des flux, ceux de la production, de la création de valeurs. Il faut le prendre comme tel, mais je vous invite à vous souvenir que parallèlement à ce miracle économique sans cesse renouvelé, il y a la Nature toujours présente, avec ses lois implacables, qui pourrait bien un jour bousculer toutes nos certitudes y compris celles de nos politiciens.
Alain Desert, Ingénieur en informatique, 28/11/2013
Source : économie matin .fr, 28/11/2013
http://www.polemia.com/le-pib-est-il-un-indicateur-fiable-de-la-sante-dun-pays/
culture et histoire - Page 1697
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Le PIB est-il un indicateur fiable de la santé d'un pays ?
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6 décembre : conférence de Jeanne Smits à Aix en Provence
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« L'identité malheureuse » de Alain Finkielkraut
« Alain Finkielkraut prononce avant tout avec ce livre un vibrant et bienvenu plaidoyer en faveur de l’identité nationale »
La sortie du dernier livre de l’auteur de « La Défaite de la pensée » a donné lieu dans une certaine presse à un déluge de commentaires absolument délirants ! Dans « Le Monde », Jean Birnbaum estime ainsi qu’Alain Finkielkraut « ne s’appartient plus lui-même », Jean-Marie Durand des « Inrocks » dénonce sa « mélancolie revêche », son « humeur maladive », Frédéric Martel dans « Slate » parle de « la faillite d’une grande intelligence », d’un « esprit devenu malade » et qu’il faut « combattre », enfin, pour Aude Lancelin de « Marianne » il n’est qu’ « un agité de l’identité ». Finkielkraut serait donc un aliéné, un malade qu’il faut enfermer, sinon abattre ! Ces propos totalitaires de plumitifs soi-disant libertaires suffiraient à justifier l’achat de « L’identité malheureuse », mais, au-delà de la réaction à de telles infamies, il importe de lire et de faire lire cet essai car son contenu est essentiel. (DM)
La notion d’identité, réponse romantique à la notion d’égalité
Avant de traiter le thème de l’identité stricto sensu, Finkielkraut aborde notamment la question de la « mixité française » en évoquant la question du port du voile ou de la burqa dont il approuve l’interdiction, au nom, certes, de la laïcité, mais surtout de la défense « d’un mode d’être, d’une forme de vie, d’un type de sociabilité », c’est-à-dire d’une « identité commune ». C’est à partir de ce concept qu’il s’attache au sujet principal de son livre (l’identité française), dans un long chapitre intitulé « Le vertige de la désidentification ».
Il rappelle d’abord que c’est le romantisme qui a introduit la notion d’identité comme réponse à la notion d’égalité conçue par la philosophie des Lumières et mise en pratique par la Révolution. A la suite d’Edmond Burke, auteur de Réflexions sur la Révolution de France, les penseurs politiques du romantisme souligneront l’importance de « l’appartenance, de la fidélité, de la filialité, de l’inscription dans une communauté singulière ». Plus tard, Maurice Barrès écrira que « l’individu s’abîme pour se retrouver dans la famille, la race, la nation, et proclamera sa volonté de défendre avant tout son « cimetière », c’est-à-dire « la suite de [ses]descendants » qui ne font « qu’un seul et même être ».
Contre « l’oikophobie », la détestation de son propre pays
Depuis, certains intellectuels s’efforcent de déconstruire tout ce qui touche à l’identité nationale. A la prétendue xénophobie des Français, ils opposent « l’oikophobie », (oikos signifie « maison »), c’est-à-dire la détestation de son propre pays. Pour les « oikophobes », l’immigration de peuplement est une chance pour la France, et les étrangers doivent nous apprendre « au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève » (Alain Badiou).
Commentant l’abandon du débat sur l’identité nationale et la dissolution de la Maison de l’Histoire de France, Finkielkraut écrit : « La France n’occupe plus le tableau. […] Elle n’est plus un singulier collectif, le substrat d’une aventure ou d’un destin, mais un réceptacle d’histoires multiples ». Le dessein des « oikophobes » est de « neutraliser l’identité domestique, cette chimère assassine, au profit des identités diasporiques et identitaires ». Désormais, poursuit-il, « l’origine n’a droit de cité qu’à condition d’être exotique » et « notre identité n’est faite que de diversité ». Dans le même temps, alors que s’exerce une véritable dynamique « d’effacement des frontières et de nivellement des différences », le Système gère la désintégration nationale, phase ultime avant la mort de l’identité française.
S’il dénonce avec virulence et pertinence les ravages de la société multiculturelle (on regrette cependant qu’il passe sous silence les méfaits de la mondialisation), Alain Finkielkraut prononce avant tout avec ce livre un vibrant et bienvenu plaidoyer en faveur de l’identité nationale. On ne peut que s’en réjouir !
Didier Marc, 28/11/2013
Alain Finkielkraut, L‘identité malheureuse, Stock, octobre 2013, 240 p.
http://www.polemia.com/lidentite-malheureuse-de-alain-finkielkraut/ -
" Il faut refaire de la culture un objet de désir…"
Entretien avec Renaud Camus sur Boulevard Voltaire - Le classement PISA révèle un enseignement en perte de vitesse et six Français sur dix estiment aujourd’hui que nos services publics pourraient être plus efficaces tout en employant moins de fonctionnaires… Cette France que tout le monde nous enviait est en train de prendre l’eau ?
Renaud Camus - Je ne suis pas sûr que tout le monde nous enviait, c’est un peu un mythe français, cela. Mais que le pays soit en train de prendre l’eau, c’est l’évidence. Vos lecteurs connaissent mes vues sur le pire de nos malheurs, le changement de peuple et de civilisation, et sur son rôle déterminant dans tous les autres. Cela dit, il n’est pas la cause de tout : il est aussi la conséquence de bien des relâchements, qui l’ont permis et qu’il ne fait qu’accélérer. Je pense d’abord à l’effondrement du système scolaire, même si le classement PISA est lui-même très idéologique et procède d’une conception de l’éducation qui opère ses propres ravages. Mais plus largement, c’est la nature de la relation du peuple à la patrie, à l’État, à la chose publique qui a changé. Je crois à une très grande inégalité des états de civilisation face à l’exigence politique, au contrat social, au pacte d’In-nocence — les points les plus élevés ayant été atteints, peut-être, en l’Athènes de Périclès, la Hollande du Siècle d’or et de diverses époques, l’Angleterre churchillienne, etc. ; les exemples ne manquent pas. Ce que j’appelle soi-mêmisme, l’exigence enfantine d’être soi quoi qu’il en coûte à la société et d’abord au voisinage, l’incivisme, la dévaluation de la parole – à commencer, bien sûr, par celle des gouvernants –, le rôle destructeur d’un égalitarisme fatal à toute exigence intellectuelle ou culturelle, l’obsession des droits et la récusation permanente des devoirs – qui sont toujours pour les autres –, tous ces défauts, que nos colonisateurs, en général, présentent à un degré encore plus marqué que nous autres indigènes, font un pays ingouvernable, pas seulement par sa classe politique mais par lui-même. Toute reconquête de soi ne pourrait être menée qu’en parallèle à une reculturation accélérée. [...]
La suite ici
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Il-faut-refaire-de-la-culture-un
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Gaulois !!!
« Lorsqu’un Européen conscient, de langue et de passeport français, se retourne sur son passé et considère son présent, c’est avec un sentiment de malaise, de colère et d’amertume. Colère devant la longue litanie des trahisons. Amertume devant tant de sacrifices passés, financiers et humains, en pure perte. Malaise devant une identité biaisée. Le sentiment est là d’avoir été dépouillé de son être profond pour être revêtu d’une caricature qu’on nous enlève enfin par un tour de bonneteau. On se réveille « français » en sachant que cela ne veut plus rien dire et que ce que cela a signifié dans le passé reposait en grande partie sur de multiples tromperies. C’est une situation presqu’unique en Europe : un Allemand, un Italien, un Espagnol, un Grec ou un Flamand peuvent toujours se dire : « Il est vrai que l’état présent de mon peuple, subverti de l’intérieur, est déplorable et que l’État politique qui me dirige est aux mains de la trahison. Mais tant qu’il y a des gens de sang allemand, italien, espagnol, grec ou flamand, nous pouvons puiser une énergie mobilisatrice dans nos racines nationales. Et, avec de la volonté et de la chance, nous pouvons inverser la tendance et créer du nouveau ». Un Français ne peut dire cela parce que ses racines nationales sont vérolées.
Nous avons cependant la chance d’avoir une identité de rechange pour peu que nous sachions la réactiver avec force et intelligence. Les allogènes le perçoivent confusément lorsqu’ils traitent les Français blancs de « Gaulois ». Dans leur bouche, c’est une insulte, mais sans le savoir ils nous donnent notre véritable identité. Et c’est une identité dont nous pouvons être fiers.(…)
Être Français aujourd’hui, cela a autant de valeur et d’intérêt que le franc CFA. Il suffit d’allumer la télévision sur n’importe quelle chaîne pour entendre des allogènes de toutes provenances se revendiquer Français. Allons nous batailler pour revendiquer face à eux le fait d’être les « vrais français » ? De par leur nombre et les lois qui les protègent, c’est une bataille perdue d’avance. Et, de toutes façons, dans cet héritage là il y a tant de fausses monnaies et de fausses valeurs que c’est temps perdu que de se battre pour lui. Et d’ailleurs, le meilleur de l’héritage français vient de beaucoup plus loin que la France elle même, des racines celtiques ou germaniques. Les allogènes veulent être français ? Et bien qu’ils le soient : nous, nous ne le sommes plus.
En effet, on peut devenir Français en adhérant à l’idée française, mais on naît Gaulois. C’est toute la différence et elle est énorme. Être Gaulois, c’est l’alliance indissoluble d’un sang et d’une culture. (…)
Cette identité gauloise possède plusieurs avantages. D’abord elle peut très difficilement être récupérée par les idéologies religieuses ou laïques issues du judéo-christianisme du fait de ses fondements ethniques et gentils *. Elle n’a donc pas été pervertie par l’usage qui a pu être fait de la francité aux époques moderne et contemporaine. Ensuite elle peut se définir comme l’héritage historique et culturel des influences indigènes européennes qui ont fertilisé le sol de la Gaule traditionnelle. La base en est bien sur l’influence celtique, première dans le temps si l’on met à part le substrat néolithique, qui reste aujourd’hui prépondérante en Bretagne. Puis il faut compter les influences grecque, latine, germanique et scandinave. Tout cela forme une identité plurielle (gallo-celte, gallo-grecque, gallo-romaine, gallo-germanique ou gallo-scandinave) mais à l’intérieur d’un même cadre Indo-Européen qui fixe les limites du pluri-culturalisme gaulois. Il n’y a donc pas de contradiction à s’affirmer Gaulois en s’exprimant en français, langue latino-germanique, héritée de l’histoire, avec de multiples mots aux racines celtiques et grecques.
Mais si l’identité gauloise mérite d’être réactivée pour modifier la donne en Gaule, il ne faut pas oublier, à l’ère de la mondialisation, de la replacer en même temps dans le contexte du devenir du monde blanc en général. »Jean-Patric Arteault, in Terre & Peuple Magazine
(* « gentil » était la manière dont les Juifs de l’antiquité désignaient les européens païens.)
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Le texte original du « Livre des Constitutions maçonniques » publié aux Éditions Dualpha
Entretien avec Philippe Randa, préfacier et éditeur du Livre des Constitutions maçonniquesdu Dr James Anderson, éditions Dualpha.
(propos recueillis par Aliénor Marquet)
Tout a été dit ou écrit sur la Franc-Maçonnerie, non ?
Chaque année fleurissent dans les kiosques de nouvelles pseudo-révélations toujours plus extraordinaires, mais certains – maçons comme anti-maçons – ne s’en lassent pas ! Ses « secrets » sont bien souvent au centre de toutes les fascinations comme de toutes les animosités. Ce n’est pourtant pas le nombre excessif d’écrits de tous genres et de toutes valeurs qui manquent pour décrire les différentes obédiences, les différents rites, énumérer ses membres les plus illustres et son histoire glorieuse autant que malheureuse, voire sulfureuse.
Alors, quelle importance revêt le Livre des Constitutions maçonniques ?
C’est LE livre que tout le monde cite, dont tout Maçon a entendu parler – forcément – mais que peu de monde, finalement, a lu. Ce livre s’intitule aussi Les Constitutions d’Anderson, du nom de son auteur James Anderson. Ce pasteur écossais fut en effet mandaté par la Grande Loge unie d’Angleterre en septembre 1721 pour extraire des Archives tout ce qui pouvait se mettre par écrit, touchant l’Histoire, les Statuts et les Règlements de l’ancienne Confraternité. Il devait écrire une histoire de la Franc-Maçonnerie, somme toute. Ce livre est considéré par les Francs-Maçons du monde entier comme le texte fondateur de la Franc-Maçonnerie moderne.
De quoi s’agit-il plus précisément ?
Les Constitutionssont un code prescrivant à ses membres la croyance en Dieu, la pratique de la religion, de la solitude, du secret et la soumission au Pouvoir. Elles ne contiennent pas seulement les Landmarks (repères) bien connus ; elles renferment également un long historique de l’Art Royal… et quatre chansons. L’édition Dualpha que je préface est la reproduction du texte original anglais de 1723, accompagnée d’une traduction française, d’une introduction et de notes et publiée par Mgr E. Jouin.
Leurs publications ne firent pourtant pas l’unanimité chez les Francs-Maçons ?
Elle provoquèrent dès leur naissance, puis en fonction des corrections qui y furent apportées, des polémiques historiques et politiques ; polémiques qui existaient, sans doute, dès leurs élaborations et leurs écritures. En fait, ces polémiques sont motivées par la lutte entre les Orangistes protestants et les stuardistes catholiques, soit un épisode de la querelle entre la Réforme et la Contre-Réforme.Les Loges traditionnelles ont accueillis extrêmement négativement les Constitutions et des pamphlets virulents fustigèrent son auteur, le Pasteur Anderson et son commanditaire, le Pasteur Désaguliers, un huguenot français chassé par la révocation de l’Édit de Nantes, véritable inspirateur de la Franc-Maçonnerie moderne.
L’Église romaine s’en est aussi mêlée…
Avec ces Constitutions, Rome a considéré que la Maçonnerie s’était « décatholicisée » et on peut considérer que date de leurs publications son projet de condamnation de la Maçonnerie.
Les polémiques nées dès la première parution de ces Constitutions sont-elles toujours d’actualités dans le Monde maçonnique ?
Toujours… Ces polémiques se concrétisent par l’existence des différentes obédiences et des multiples loges indépendantes… Toutes ont leurs interprétations propres et cela permet de mieux comprendre les tensions toujours actuelles dans la Franc-Maçonnerie.
Livre des Constitutions maçonniques du Dr James Anderson, Éditions Dualpha, collection « Insolite », préface de Philippe Randa, 274 pages, 29 euros.
http://www.francephi.com -
Conférences de Marion Sigaut et Jacob Cohen
À Nice puis Marseille, 14 & 15 décembre 2013
Jacob Cohen et Marion Sigaut donneront deux conférences sur le thème : Israéliens et arabes israéliens : les contradictions du sionisme.
Samedi 14 décembre 2013 à Nice l’aprés-midi,
Dimanche 15 décembre 2013 à Marseille l’aprés-midi.Renseignements et réservations : sigautcohen2013@gmail.com
source: Egalité et Réconciliation
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Identitaires et dissidents, deux univers mentaux différents…
Dans un précédent article, nous présentions les deux grands courants qui influencent la pensée par leurs actions politiques ou surtout métapolitiques, les identitaires et les dissidents, vocables entendus de façon beaucoup plus large que les mouvements du même nom.
Suite à la remarque d’un camarade, il nous a semblé nécessaire d’insister sur un élément peu développé dans l’article et qui traite de l’univers mental des deux courants.
Les identitaires se perçoivent comme les héritiers de milliers d’années d’histoire européenne, leur univers est fait de spartiates, de vikings, de Templiers ou de croisés. Ils exaltent l’héroïsme guerrier, les conflits qui incarnent la défense de la civilisation, le mythe de Thulé. Il est fréquent de les voir se référer à certaines valeurs puisées dans la littérature européenne et de se considérer comme le dernier carré face aux envahisseurs. Il y a parfois un héroïsme tragique empreint de fatalisme dans la dialectique identitaire. Pour l’identitaire, la mondialisation et l’idéologie mondialiste menacent avant tout son héritage culturel et biologique.
Les dissidents se perçoivent comme les résistants à un empire, ils se sentent une communauté d’esprit et de combat avec les chefs d’états non-alignés à travers le monde. Leur univers est fortement marqué par des mouvements d’opposition à Wall Street ou au sionisme, il n’est pas rare de les voir arborer le masque de Guy Fawkes (du film V pour Vendetta) ou de se reconnaître par le biais de la célébrissime quenelle de Dieudonné. Certains pensent que le Nouvel Ordre Mondial est dirigé par des forces occultes (de type Illuminati). Pour le dissident, la mondialisation et l’idéologie mondialiste menacent avant tout la paix et la liberté.
Dans les deux cas, les deux courants ont su massivement profiter de la révolution induite par internet pour diffuser leurs idées, leurs visuels, créer leurs sites d’informations, diffuser leurs vidéos. Cela permet aux deux courants de se créer un espace de liberté auquel s’identifier, dans lequel ils peuvent exprimer leurs idées sans craindre la plupart du temps la répression qui peine (mais de moins en moins) à contrôler internet.
Il est rare que les tenants stricts des deux courants consultent les sites des uns ou des autres ou que leurs univers se mélangent.
Ce petit laïus paraîtra surement très journalistique, mais il a comme seules intentions de brosser un rapide portrait des univers des deux courants et de combler une lacune du précédent article.
Le Cercle Non Conforme
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L’homme moderne : femme fontaine du Système ?
Plus de guerres, plus de convictions, seulement un monde vide où c’est un hédonisme incapacitant qui est devenu le seul horizon de générations d’Européens lentement rongés par le monde moderne. Celui-ci s’attaque insidieusement à tous les fondements d’une société autrefois bien plus saine et censée. Le pouvoir mondial et la lâcheté de nos contemporains se sont alliés pour faire changer l’homme qui devient de plus en plus une femme dans tout ce qu’elle a de pire. Cet état de fait ne touche bien sûr pas tous les mâles mais une partie d’entre eux qui ont vite été érigés par le Système et ses rouages médiatiques et sociétaux comme des modèles de leur époque. Même si l’on connait les manifestations les plus visibles de ce changement fondamental et très inquiétant chez ceux à qui l’on enlèverait volontiers le nom d’ « hommes », il est intéressant de se plonger dans leur environnement pour mieux saisir ce qu’ils sont, ce qu’ils aiment réellement et par quels biais on leur lave le cerveau pour les amener à accepter toujours plus d’inepties. Nous nous sommes donc procuré un numéro du magazine Lui (#3, décembre-janvier 2013-2014) où tout cela transparait de la manière la plus nette possible. Lui, c’est de la presse pour hommes d’aujourd’hui comme ils disent, équivalent pour lopettes de ce qu’est Elle pour les femmes. La couverture nous éclaire déjà un peu sur le contenu, c’est aguicheur et pas très malin : une fille qui pose seins nus et des titres racoleurs du genre : Joey Starr « Je suis une femme fontaine »…
Première constatation quant à l’identité de la rédaction et des différents collaborateurs de Lui : nous ne sommes pas dans la France profonde mais bien dans celle du « journalisme » allié de l’oligarchie et du Système dans sa globalité. Les noms de Français de souche n’y sont donc pas largement majoritaires comme on s’y attendait bien. Quoi qu’il en soit, le directeur de la rédaction et éditorialiste est une figure médiatique bien comme il faut pour un tel titre de presse jouant à la fausse irrévérence dans le pur style Canal Plus : Frédéric Beigbeder. Dans son risible éditorial où il explique le choix du mannequin qui fait la une du numéro, il écrit sans rire que « ce n’est pas facile d’être le directeur d’une revue aussi ambitieuse sur le plan philosophique ». En effet, « la France a besoin de profondeur »… et certainement de Lui où l’on défend « la culture d’aujourd’hui » ! Merci de le dire, nous résumons ce qu’est « la culture d’aujourd’hui » : une arme de la société de consommation doublée d’une arme de destruction des identités enracinées. « La culture d’aujourd’hui » prépare l’homme de demain voulu par le Système : efféminé, égoïste, cosmopolite, pervers, obsédé par le paraître et le bling-bling tout en voulant cultiver une image de rebelle un peu cool, un peu swaag comme on dit chez les djeunes.
Comme toute cette presse à paillettes, la publicité est omniprésente et constitue une large partie des pages de Lui et ce, sans compter la rubrique sobrement intitulée la défonce du consommateur où vous piocherez des idées d’achats de babioles bobos inutiles mais très chères. Sinon, niveau pub’ : fringues de marque, bijoux de chez Edouard Nahum, montres, soins pour la peau et parfums mais aussi quelques annonces pour du Whisky car on s’adresse à des « hommes » quand même !! Des individus qui suivent ce qu’on appelle la « mode » eux aussi. Nous ignorons si vous le saviez, mais le hyp’ aujourd’hui pour le mec branché (non homosexuel… pour l’instant du moins), c’est d’être fauxmo. Merci à Alice Pfeiffer de nous éclairer d’un article sur cette question où l’on apprend qu’un fauxmo est un « homme » coquet empruntant nombre de ses codes vestimentaires fantasques aux gays. Un quizz vous permettra d’ailleurs de savoir si vous l’êtes... Vous trouverez en outre quelques conseils pour parfaire votre apparence si vous n’êtes pas encore assez fauxmo : vous saurez enfin quoi acheter pour soigner votre regard, vos lèvres et votre teint tout en ayant des « mains nickel (sic) ». L’article se termine d’ailleurs sur ce cri du cœur : « Alors, si l’homme gay moderne, défini par son questionnement sur les normes sociales, influence désormais l’hétéro français, on est plutôt sur la bonne voie. Espérons seulement que cette démarche soit aussi intellectuelle que stylistique ». On veut que l’homme moderne devienne un homo ultra consommateur, oui ou non ?
Mis à part consommer, qu’est-ce qui intéresse l’homme moderne ? Le sexe bien sûr. Dans Lui, qui se veut tout de même un magazine typé charme, on trouve plusieurs séries de photos de filles dénudées, certaines jolies certes, mais l’essentiel n’est pas là. Ça reste très soft par rapport au reste car très (trop ?) hétéro. Les hommes, durant leur courte vie, devraient rechercher « le maximum de jouissances », et ne pas se priver de certains plaisirs, « notamment de la sodomie et des pratiques qui lui sont proches ». En effet, merci à Marcela Iacub de nous désinhiber sur cette question car on apprend grâce à elle qu’au XVIIIème siècle, tous les hommes ou presque s’enculaient joyeusement. Beh oui, c’était alors « une sorte de mode » comme elle dit… Et les hommes d’aujourd’hui, les imbéciles !, « ne profitent pas des émotions que pourrait leur procurer la pénétration par un sexe masculin. » Nous ne pouvons pas vous dire si le mec de Marcela aime y prendre par derrière mais on pourra toujours accompagner cette délurée journaliste dans les partouzes rétrogrades où les hommes se « limitent à échanger avec des femmes ». Vive la bisexualité en tout cas, nous sommes conquis et allons arrêter de croire que nous sommes hétéros alors que nous n’avons pas tout testé par puritanisme stupide ! En attendant, on va se mater un bon boulard ! Et ça tombe bien car l’un des plus longs articles du numéro concerné nous parle de Marilyn Chambers et du film porno Gorge profonde (1972) qui scandalisa l’Amérique de l’époque. On sent que l’auteur de l’article respecte au plus haut point cette « actrice » qui, la première, coucha avec un noir, « un de ses fantasmes », devant la caméra. Son mari, apprend-on plus loin, lui offrit comme cadeau d’anniversaire pour ses 21 ans, 21 amants… Une femme libérée, icône de la révolution sexuelle, une fille géniale quoi, un modèle de contre-culture qui connut le succès grâce aux films X et qui finit dans un club de striptease à se faire tripoter par les clients… Vous serez ravis d’apprendre que, bientôt, sortira un film sur elle réalisé par Abdellatif Kechiche qui vient de signer une superbe histoire d’amour entre deux lesbiennes, sans surprise Palme d’Or cette année à Cannes : La vie d’Adèle.
Du style, Joey Starr, en a ! C’est la vedette mise à l’honneur par Beigbeder dans ce numéro plein de surprise. D’ailleurs, à Lui, on mouille sa culotte pour ce rappeur accepté depuis de longues années par le show-biz qui le trouve tellement rebelle avec sa tronche de cannibale. Et oui, il est plein de « charisme » et puis, quelle « vie dépravée » il a eu. Encore un modèle ! Dans cette entrevue-vérité où les deux personnages s’envoient constamment des fleurs, on apprend la légendaire attirance de Jojo pour les bourgeoises (qui, quand elles n’aiment pas les Jojo, aiment les fauxmo dont on parlait plus haut) ou le fait qu’il a plein de copines qu’il trimballe en voiture. Génial, ça, c’est de la culture d’aujourd’hui ! En plus d’articles dits politiques d’une médiocrité affligeante, l’un des gros titres de ce numéro concerne l’Aube dorée. Attention, c’est du lourd. Le mouvement nationaliste grec semble effectivement composé de psychopathes trempant dans des meurtres ou des disparitions et qui partent régulièrement faire des « ratonnades ». Il est fou de constater en effet que le militant type de l’Aube Dorée « a des allures de racaille » (ce qui n’est pas le cas de Joey Starr), une racaille blanche, une racaille qui défend son pays contre ses ennemis, une saleté pour les journalistes de Lui… Qui fulminent contre ce parti mené par un « petit homme disgracieux » et qui, attention les yeux, trempe dans la prostitution et le trafic de drogue. Salissez, salissez, il en restera toujours quelque chose ! En tout cas, l’auteur du miteux article s’étrangle de rage de constater que le parti est si implanté en Grèce et qu’il est la troisième force électorale du pays. A cela, aucune explication vous ne trouverez ici, on se demande d’ailleurs comment cette armée de démons grecs (« Aube Noire ») peut rencontrer tant de succès. T’as pas une petite idée, connard ?
Que ce soit au niveau de l’art, où l’on encense Koons, ou au niveau des courtes chroniques « culturelles » de Lui, partout se retrouve ce fumet qui mêle les obsessions du monde moderne à la fausse rébellion du bobo (réel ou en devenir) à qui est destiné avant tout ce magazine. Prenons l’exemple de ces « 5 livres qui donnent envie de se droguer » (comme Joey Starr ?) et du lyrisme que l’on retrouve à propos de Mathieu Lindon, auteur d’un livre sur la drogue, et qualifié de « La Rochefoucault de la seringue, Spinoza du shoot »… On pourrait relever tant d’autres choses dans ce fourbi minable qu’il serait possible de remplir encore des pages mais nous avons fait le tour de l’essentiel. Tout cela sent le cosmopolitisme sympa et l’ouverture à l’autre… sexuelle et culturelle ! Alors… si vous êtes un homme d’aujourd’hui et que vous n’en avez pas encore tous les codes sociaux, lisez Lui ! Avant de passer à Têtu, magazine similaire pour homos ?
Lui, c’est un parfait support de propagande mortifère, une sorte de nouvelle Bible de l’homme moderne. Ce dernier va y puiser ses conditionnements qu’il va, comme un parfait soldat de l’empire, imposer à son entourage masculin et féminin, persuadé d’être dans le vrai. De ce fait, il défendra bec et ongles les nouveaux dogmes qui se sont imposés à lui. Cet homme-là aussi est notre ennemi.
Rüdiger et Ann
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Conférence: "Crise ou offensive du capital?" le 14/12/13 dans le Nord