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culture et histoire - Page 1705

  • Albert Camus et la mise à mort du roi

       Le centenaire de la naissance d'Albert CAMUS, célébré aujourd'hui 7 novembre, est l'occasion de de souvenir des écrits de ce philosophe originaire d'Algérie. Parmi ceux-ci, "L'Homme révolté", publié en 1951, avait pour but de comprendre pourquoi l'époque contemporaine était si horrible: "Les camps d'esclaves sous la bannière de la liberté, les massacres justifiés par l'amour de l'homme ou le goût de la surhumanité, désemparent, en un sens, le jugement. Le jour où le crime se pare des dépouilles de l'innocence, par un curieux renversement qui est propre à notre temps, c'est l'innocence qui est sommée de fournir ses justifications. L'ambition de cet essai serait d'accepter et d'examiner cet étrange défi."

     

        Dans cette quête, CAMUS montre l'importance de l'exécution de Louis XVI, qui a justifié tous les régimes totalitaires qui ont suivi 1793.

    Saint-Just a fait entrer dans l'histoire les idées de Rousseau. Au procès du roi, l'essentiel de sa démonstration consiste à dire que le roi n'est pas inviolable et doit être jugé par l'assemblée, non par un tribunal. (...) La volonté générale ne peut être citée devant des juges ordinaires. Elle est au-dessus de toutes choses. L'inviolabilité et la transcendance de cette volonté sont donc proclamées. (...)

    Au reste, Saint-Just aperçoit parfaitement la grandeur de l'enjeu: «L'esprit avec lequel on jugera le roi sera le même que celui avec lequel on établira la République.»

        Le fameux discours de Saint-Just a ainsi tous les airs d'une étude théologique. «Louis étranger parmi nous», voilà la thèse de l'adolescent accusateur. Si un contrat, naturel ou civil, pouvait encore lier le roi et son peuple, il y aurait obligation mutuelle; la volonté du peuple ne pourrait s'ériger en juge absolu pour prononcer le jugement absolu. Il s'agit donc de démontrer qu'aucun rapport ne lie le peuple et le roi.
        Pour prouver que le peuple est en lui-même la vérité éternelle, il faut montrer que la royauté est en elle-même crime éternel. Saint-Just pose donc en axiome que tout roi est rebelle ou usurpateur. Il est rebelle contre le peuple dont il usurpe la souveraineté absolue. La monarchie n'est point un roi, «elle est le crime». Non pas un crime, mais le crime, dit Saint-Just, c'est-à-dire la profanation absolue. C'est le sens précis, et extrême en même temps, du mot de Saint-Just dont on a trop étendu la signification : «Nul ne peut régner innocemment.»
        Tout roi est coupable et par le fait qu'un homme se veut roi, le voilà voué à la mort. Saint-Just dit exactement la même chose lorsqu'il démontre ensuite que la souveraineté du peuple est « chose sacrée». Les citoyens sont entre eux inviolables et sacrés et ne peuvent se contraindre que par la loi, expression de leur volonté commune.
        Louis, seul, ne bénéficie pas de cette inviolabilité particulière et du secours de la loi, car il est placé hors du contrat. Il n'est point partie de la volonté générale, étant au contraire, par son existence même, blasphémateur de cette volonté toute-puissante. Il n'est pas «citoyen», seule manière de participer à la jeune divinité.
    (...)

     

       Nous ne sommes pas en droit, nous sommes en théologie. Le crime du roi est en même temps péché contre l'ordre suprême. Un crime se commet, puis se pardonne, se punit ou s'oublie. Mais le crime de royauté est permanent, il est lié à la personne du roi, à son existence. Le Christ lui-même, s'il peut pardonner aux coupables, ne peut absoudre les faux dieux. Ils doivent disparaître ou vaincre. Le peuple, s'il pardonne aujourd'hui, retrouvera demain le crime intact, même si le criminel dort dans la paix des prisons. Il n'y a donc qu'une seule issue : « Venger le meurtre du peuple par la mort du roi. »

    http://www.af-provence.com/article-albert-camus-et-la-mise-a-mort-du-roi-121005743.html

  • Peillon va payer et il le sait…

    vincent-peillon

    Qu’a donc fait lundi matin Vincent Peillon, après son passage sur France Inter ? Gageons qu’il a commencé à rassembler ses petites affaires. Là-bas, au ministère. Rangé ses papiers, décollé ses Post-it, fait le tri des stylos, serré dans son cartable le cadre avec la photo de famille qui trônait sur son bureau. Peut-être commencé à serrer des mains émues à des secrétaires dans le couloir : « Je vous regretterai, Ginette ! »

    Car ça sent la fin. Le monsieur a réussi à mettre tout le monde en pétard. On se bouscule, on s’arrache les dates de cette première quinzaine de novembre pour aller battre le pavé : le 5, le 7, le 13, le 14. Les profs, les parents, les élèves. Les uns contre les rythmes scolaires, les autres pour Leonarda.

    Alors si Hollande doit faire un exemple, s’il doit sacrifier l’un des siens à la foule en colère qui crie sous ses fenêtres, ce sera celui-là : Peillon va payer…

    Peillon le sait si bien qu’il a déjà assuré ses arrières et annoncé, il y a quelques semaines, qu’il serait à nouveau candidat aux européennes. On s’inquiète, on s’ébaubit, on se perd en conjectures : mais comment diable va-t-il se débrouiller avec le cumul des mandats ? Bande de naïfs. Puisqu’on vous dit que Peillon va payer… Sera-t-il plus efficace dans une instance européenne qu’il ne l’a été dans son ministère ? Non, bien sûr, mais une étiquette européenne vous donne une expertise, une hauteur, une apparence de neutralité qui vous mettent à l’abri des invectives du petit peuple. Non que ce dernier ne souffre plus, mais dans votre Olympe, vous êtes comme derrière un mur anti-bruit.

    Peillon va payer et on se dit que la gentillesse, elle, ne paie pas. Car on n’a pas connu plus onctueux, plus miséricordieux, plus à l’écoute que ce ministre-là avec les lycéens. Les lycéens qui manifestent pour le retour de Leonarda, mais aussi pour celui de Khatchik, un jeune Arménien. Et puis encore, tant qu’on y est, pour celui de tous les autres, la foule des jeunes expulsés anonymes. Autant vous dire qu’à ce train-là, les boutonneux en colère ne sont pas près de revenir en classe. Peillon, sur France Inter, a demandé aux lycéens d’éviter « violence » et « blocus », mais il dit avoir entendu leur « émotion » et leur « générosité »… Voyez-vous, chers amis, nous avons été lycéens bien trop tôt. Lorsque nous autres séchions les cours, avant l’ère Peillon, personne n’entendait notre « émotion ». On ne nous disait pas « c’est de la générosité » mais plutôt « c’est une heure de colle et un mot dans le carnet de correspondance ».

    Peillon aime d’ailleurs tant les enfants qu’il veut les mettre à l’abri de leurs propres parents. Déjà, l’an passé, il parlait d’une morale laïque qui serait « indépendante de tout déterminisme familial ». Lundi, toujours sur France Inter, évoquant le courroux des parents concernant les rythmes scolaires, il a rétorqué que cette réforme était faite « pour les élèves, pas pour les parents ». Comme si, dans une famille, les intérêts des uns et des autres n’étaient pas convergents. Comme si le cher homme oubliait que, dans l’urne électorale, ceux qui glissent la petite enveloppe sont encore… les parents. Hollande lui, ne l’a pas oublié, et c’est pour cela que Peillon va payer. Mais sera-ce suffisant pour régler la facture ?

    Gabrielle Cluzel dans Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/peillon-va-payer-et-il-le-sait_88222.html

  • Bordeaux : Le Printemps Français affiche contre le Gender

    BORDEAUX (NOVOpress via Infos Bordeaux) – Plusieurs lieux « symboliques » de Bordeaux ont été choisis la nuit du 5 au 6 novembre par des militants du mouvement « Printemps Français », afin de manifester leur désapprobation contre la théorie du genre.

    Bordeaux : Le Printemps Français affiche contre le GenderDes affiches ont donc été apposées sur les murs du planning familial (avenue Thiers), du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles, devant les IUFM et une annexe de la CUB (photos).

    « Nos enfants ne sont pas des cobayes », « Hollande démission », « No Gender », tels sont les messages aperçus sur ces bâtiments.

    Le planning familial (proche de la gauche et de l’extrême-gauche) a porté plainte hier matin « pour dégradations et menaces de mort », par l’intermédiaire de sa présidente, Nicole Blet.

    Dans un communiqué de presse, le candidat socialiste à la mairie de Bordeaux, Vincent Feltesse, (qui avait donné 20 000 euros sur sa réserve parlementaire au Planning Familial), « apporte naturellement son soutien à l’association ».

    Bordeaux : Le Printemps Français affiche contre le Gender

    Bordeaux : Le Printemps Français affiche contre le Gender

  • La fin de la société industrielle n’est pas seulement imminente et souhaitable, elle est aussi nécessaire

    Par le Dr Guy R. McPherson, Professeur émérite d’écologie et de biologie de l’évolution, Université d’Arizona

    L’oligarchie croit pouvoir prétendre que la crise actuelle n’est que financière et que nous sortirons du tunnel en nous serrant (nous) la ceinture. Les analystes les plus cyniques font remarquer qu’il s’agit d’une crise globale systémique scellant la mort de la démocratie de marché (mais pas du capitalisme génocidaire).

    Parfois on nous rappelle la crise écologique et climatique, mais jamais en se posant la question de l’adaptation (im-)possible de notre habitat à une hausse de seulement quelques degrés de la température mondiale et donc des conditions de survie de l’espèce humaine.

    Les rares scientifiques qui se posent cette question dérangeante obtiennent une réponse bien plus précise. On connaissait Lovelock qui, par souci de controverse, aime à rappeler son attachement à l’électronucléaire. Voici McPherson qui, par souci d’authenticité, nous met face à nos responsabilités. Soulignons qu’elles ne sont pas du même ordre que celles de l’oligarchie, pour qui tout effondrement est et sera profitable.

    I. Nous voilà en octobre 2013, début octobre, et durant ces dernières semaines, John Davies, publiant au nom du Groupe d’étude d’urgence sur le méthane arctique, établit que la plupart des humains perdront leur habitat naturel d’ici 2040.

    De plus, récemment le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été rendu public, rapport qui recommande l’utilisation de géoingénierie sous peine de ne pouvoir maîtriser l’effet de serre [galopant].

    Il faut donc conclure que, de fait, nous avons déclenché un effet de serre galopant [rapide, non-linéaire, imprévisible].

    Aucunes de ces estimations ne prend en compte les vingt-cinq boucles de rétroaction positives que nous avons créées par nos activités. Vingt-cinq de ces boucles sont irréversibles à l’échelle du temps humain Nous en avons déclenché une en 2010 avec les fuites de méthane de la banquise arctique (cf. Science, mars 2010). Quatre de plus furent décrites en 2011 dans la littérature scientifique, six en 2012 et une douzaine (à ce jour) en 2013.

    A cela il faut ajouter deux boucles de rétroaction positive qui pourraient être interrompues par une simple décision humaine. La première date d’août 2012, lorsque l’administration Obama a autorisé les forages au pôle Nord. La seconde date du début de cette année lorsque des superpétroliers se sont frayés un passage à travers la glace fondante du pôle Nord afin d’épargner quelques dollars en frais de transport.

    II. Au point où nous en sommes, il semble bien que la civilisation industrielle soit un piège [mortel]. D’autres civilisations se sont effondrées mais l’humanité a poursuivi son existence. Au moins dans certains cas les survivants ont pu adopter le mode de vie des chasseurs-cueilleurs.

    Ceci n’est toutefois plus possible à cause de toutes ces centrales électronucléaires répandues de part le monde. D’une part, si la civilisation s’effondre maintenant, c’est-à-dire sans avoir le temps de démanteler ces centrales nucléaires (soit une vingtaine d’années), elles finiront par irradier la totalité de notre environnement. D’autre part, si nous ne mettons pas un frein définitif à la civilisation industrielle, nous déclencherons un effet de serre galopant. En fait, l’effet de serre galopant est déjà une réalité. En somme, l’extinction de la race humaine à court terme est inévitable.

    III. Comment vivre avec cette information ? Comment intégrer cette information ? Comment agir à la lumière de cette information ? Mike Tyson (le boxeur, pas le philosophe) a fait remarquer que tout le monde a un plan jusqu’à ce qu’il se prenne un poing dans la figure. Nous avons pris un poing dans la figure.

    Nous ne disposons que peu de temps sur cette planète. En fait, nous n’avons jamais disposé que de peu de temps sur cette planète. Agissons conformément. Agissons comme si nous étions dans un hospice pour incurables, comme si nous étions tous dans un hospice.

    Comme si la planète elle-même était un hospice. Lorsque j’observe le comportement des pensionnaires d’un hospice, de ceux à qui on n’a donné que quelques semaines à vivre, je ne les vois jamais essayer de grappiller encore quelques centimes, comme s’ils avaient encore besoin de plus de richesses alors que leur monde s’effondre.

    Ce que je constate par contre, c’est que les gens recherchent l’absolu. Ils poursuivent ce qu’ils aiment. Ils agissent avec compassion. Ils deviennent créatifs et se délestent de leurs biens matériels. Ils agissent comme dans une économie du don. Faisons cela. Faisons tout cela. Chercher l’absolu, poursuivre ce que nous aimons, agir comme si nous étions dans un hospice, agir en être humain digne de ce nom. […]

    Faisons ce que nous aimons. Agissons comme si nos vie insignifiantes importaient à ceux qui nous entourent. Et je ne suggère d’aucune manière d’abandonner l’action [politique]. Je ne suggère pas qu’on se laisse faire et [finalement] qu’on se laisse mourir. Ce que je suggère fondamentalement c’est que l’action constitue l’antidote au désespoir, comme Edward Abbey l’a fait remarquer il y a longtemps. Agissons donc !

    Le Grand Soir

  • Le plus vieux métier du monde aura toujours l’éternité devant lui

    Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

    Fréquenter les dames de petite vertu aurait-il une connotation politique ? À en croire certains, oui… D’un côté, les talibans d’une moralité fâcheusementinquisitrice entendent sanctionner financièrement les clients ayant recours à leurs services, de l’autre les « droite néoréacs » comme ainsi dénoncés par Alice Géraud dans le quotidien Libération qui s’y opposent et le font savoir haut et fort… Et tant pis si parmi les signataires de la pétition (qui parait cette semaine dans le mensuel Causeur et intitulée « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds »), se trouvent Nicolas Bedos (fils du néo-has been Guy) ou Frédéric Beigbeder qui, en 2002, s’occupa de la campagne médiatique d’un certain Robert Hue, candidat du Parti communiste français !

    C’est vrai que Dominique Stauss-Kahn et Frédéric Mitterrand n’ont pas (encore ?) signé, mais qu’importe aux procureurs médiatiques qui fustigent ainsi ceux qui « clament leur droit à leur pute » !

    La prostitution, à défaut de toujours chauffer les sens, enflamme bel et bien les esprits.

    Alors, peut-être faut-il rappeler quelques vérités à ceux qui fustigent ainsi le plus vieux métier du monde en restant sourds et aveugles aux réalités humaines.

    Tout d’abord, comme les signataires du manifeste prennent soin de le préciser, il convient de différencier une liberté de sexe tarifé « sans contrainte », sans « violence » et de condamner tout « trafic d’êtres humains » : c’est l’insupportable obsession des « sanctionneurs » de toujours faire un amalgame trompeur entre les professionnelles libres de leur choix et les victimes de réseaux maffieux.

    Quelques vérités gênantes, maintenant :

    Financièrement, où commencent et où s’arrêtent la notion de prostitution ? Quelle valeur autorisée pour les petits cadeaux échangés entre deux amants ? Quelle différence acceptable de niveau de salaires de l’un ou de l’autre ? de niveau culturel ?

    Sexuellement, quelle fréquence tolérer pour les changements de partenaires ? Quelles privautées autoriser dans l’intimité des relations physiques ? Rappelons que fellation et sodomie sont interdites et passibles de prison ferme dans certains États américains et qu’il en est de même de l’homosexualité, quand ce n’est de l’adultère ou du divorce, dans d’autres pays du monde…

    Physiquement, la beauté humaine est aléatoire, mais les goûts multiples et c’est heureux ! Il n’en reste pas moins que la nature n’a guère avantagé (euphémisme !) certains femmes et certains hommes… Ces humains-là doivent-ils pour autant renoncer aux plaisirs sexuels ? Ou s’accoupler exclusivement entre eux et faire contre mauvais physique bon cœur (et le reste, alors !) à l’ouvrage ? Ou ne servir que les seuls partenaires que leur disgrâce physique excite au lieu de dégoûter ? Ces derniers ne sont tout de même pas légion…

    Psychologiquement, au-delà des aspects physiques ingrats, nombre de femmes et d’hommes n’ont pas forcément les facilités nécessaires pour nouer des relations, passagères ou durables. Tant pis pour eux ? « N’ont qu’a se décoincer » ?

    Pour toutes ces raisons, les pourfendeurs de la galipette tarifée – de droite comme de gauche – pourront toujours éjaculer, faute de mieux, leur venin souvent hypocrite, le plus vieux métier du monde aura toujours l’éternité devant lui…

    Philippe Randa collabore régulièrement au site Boulevard Voltaire (www.bvoltaire.fr).

    www.francephi.com

  • 11 novembre : La mémoire de la France est davantage à Verdun qu'à Auschwitz

    L’évocation d’Auschwitz est omniprésente : dans les programmes de l’Education nationale comme dans les séries télévisées et les films de fiction. Mais l’hypermnésie de certains événements peut conduire à la négation du souvenir des autres. Or le souvenir français, tel qu’il a été charnellement vécu par les familles françaises, se trouve plus souvent sur les champs de bataille que dans les camps de concentration. A Verdun ou à Saumur plutôt qu’à Auschwitz.

    Explications.

    Le ministre de l’Education nationale a choisi symboliquement le jour de la rentrée scolaire, le 1er septembre 2011, pour recevoir Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et le cinéaste Claude Lanzmann, auteur du film Shoah. Luc Chatel leur a redit solennellement l’importance primordiale qu’il accordait à l’enseignement de la « Shoah », une importance telle qu’elle justifie d’ailleurs l’existence d’un site officiel dédié sur le portail de l’Education nationale.

    La persécution dont les juifs ont été victimes durant la seconde guerre mondiale est naturellement un élément central de la mémoire juive. Et les souffrances des juifs français sont bien évidemment un élément important de la mémoire française. Nul ne peut oublier le souvenir de nos 25.000 compatriotes juifs français (et des 50.000 juifs étrangers présents en France) déportés dans les camps de concentration dont bien peu eurent, comme Simone Veil, la chance de revenir en France.

    Hypermnésie de certaines souffrances, amnésie des autres

    Mais ces souffrances-là ne doivent pas conduire à nier ou à minimiser les autres drames français. Or, l’hypermnésie de la souffrance des uns conduit souvent à l’amnésie de la souffrance des autres. A-t-on le droit d’oublier (chiffres donnés par Jacques Dupâquier dans Histoire de la population française) :

    • - les 123.000 militaires tués en 1939/1940 ; dans la bataille de France, en ce printemps 1940, c’est 3.000 hommes qui sont tombés chaque jour, le plus souvent en combattant, à l’instar des Cadets de Saumur ; - les 45.000 prisonniers de guerre qui ne revinrent jamais ;
    • - les 20.000 tués des FFI et des FFL ;
    • - les 27.000 résistants morts en déportation ;
    • - les 43.000 morts de l’armée de la Libération ;
    • - les 40.000 requis morts en Allemagne ;
    • - les 125.000 victimes des bombardements aériens (pas toujours justifiés militairement) et terrestres.

    Oublier ces victimes, ce n’est pas seulement un déni de compassion, c’est les tuer une deuxième fois ; c’est aussi trahir la vérité historique.

    Ce qui compte dans la mémoire d’un peuple c’est ce que ses ancêtres ont charnellement vécu

    Et pourtant ces victimes furent honorées dans l’immédiat après–guerre : par les timbres-postes, les noms de rue, les livres, les films, les disques, et ce jusqu’au début des années 1970, avant de disparaître dans l’obligation de repentance et l’oubli officiel. Pourtant ces victimes-là sont encore très présentes dans la mémoire française : parce que, les événements qui ont provoqué leur mort, ceux qui ont survécu les ont aussi connus et pas seulement au… cinéma. Or ce qui se transmet dans la mémoire des familles et des lignées, c’est ce que les ancêtres ont vécu. La patrie, c’est la terre des pères.

    Français de souche ? Avoir son patronyme inscrit sur un monument aux morts

    C’est pourquoi dans chaque famille française la mémoire de 1914 est si vive. Chaque famille conserve le souvenir des 1.400.000 morts de la Grande Ordalie : 1.000 morts par jour pendant quatre longues années. Et les Français vivants ont tous un père, un grand-père, un arrière-grand-père ou un trisaïeul qui a combattu à Verdun. Dans cette guerre civile européenne, c’est le sang gaulois qui a coulé. La présence dans nos villes et nos villages des monuments aux morts est infiniment poignante.

    Réfléchissons un instant à ce qu’est un Français de souche : un Français de souche, c’est un Français dont le patronyme est inscrit sur l’un de nos monuments aux morts.

    Un Français de souche, c’est un Français qui a dans ses archives familiales les lettres ou les carnets d’un ancêtre qui raconte avec des mots simples le quotidien de la Grande Guerre. Alors qu’approche le centenaire du 2 août 1914, ces écrits simples, précis et sans emphase, trouvent le chemin de l’édition : pieuses autoéditions familiales ou publication chez de grands éditeurs comme le carnet de route du sous-lieutenant Porchon (*). N’oublions pas non plus le succès du Monument, livre de Claude Duneton, qui raconte la vie des hommes dont les noms sont inscrits sur le monument aux morts d’un village du Limousin. Comme le dit un lecteur sur le site d’Amazon : « Vous ne traverserez plus jamais un petit village de France sans chercher des yeux son monument aux morts et avoir une pensée émue pour ces hommes dont le nom est gravé. Quels auraient été leurs destins et celui de leurs villages sans cette guerre ? Un livre à lire et à faire lire pour ne pas oublier. »

    Reprendre le fil du temps dans la fidélité à la longue mémoire

    Le siècle de 1914 s’achève : après avoir vu disparaître le fascisme, le national-socialisme, le communisme, c’est le libre-échangisme mondialiste qui s’effondre sous nos yeux. Le centenaire de 1914 approche, et il sera, n’en doutons pas, profondément commémoré. Pour la France et l’Europe le moment est venu de reprendre le fil du temps et de la tradition. Un fil du temps interrompu il y a un siècle. Un fil du temps à reprendre dans la fidélité à la longue mémoire.

    Jean-Yves Le Gallou http://archives.polemia.com/article.php?id=4292
    7/11/2011

    (*) La précision de ces textes est admirable. J’ai eu la surprise de lire la narration des mêmes événements – attaques et contre-attaques aux Eparges en janvier/février 1915 – dans trois textes différents :
    - Carnet de route du sous-lieutenant Porchon, saint-cyrien, chef de section, tué au combat, commandant la section voisine de celle du sous-lieutenant Genevoix ;
    - Ceux de 14, admirable somme de Maurice Genevoix, blessé au combat ;
    - Mémoires d’Auguste Finet, mon grand-père, simple soldat, sorti de l’école à onze ans et écrivant bien le français, blessé au combat.
    Ce sont les mêmes faits qui sont précisément décrits, presque avec les mêmes mots. A cet égard la belle reconstruction littéraire de Maurice Genevoix est d’une fidélité parfaite aux événements.

    Voir aussi :

    Austerlitz : de la repentance à l'autoflagellation
    Mémoire de la « Shoah », mémoire française et politique d'immigration
    Contre l'historiquement correct
    Entretien avec Dominique Venner, « Le Choc de l'Histoire. Religion, mémoire,identité » Propos recueillis par Laure d'Estrée
    « Le Siècle de 1914 / Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle » par Dominique Venner

  • Français de souche : ne vous laissez pas voler la mémoire de 1914 !

    « Nous avons des devoirs à l’égard de la génération de 1914 : devoir de dénoncer le grand travestissement des faits ».
    François Hollande et son gouvernement veulent imposer leur idéologie négatrice de l’identité nationale aux cérémonies commémorant la Première Guerre mondiale. Les Français doivent refuser de se voir priver de leur mémoire. Jean-Yves Le Gallou rappelle ici que dans cette guerre civile européenne c’est le sang gaulois qui a coulé.
    Polémia.
    La grande ordalie de 1914-1918, c’est 8 millions et demi de Français mobilisés, des millions de blessés, 1.400.000 tués.
    Honorer nos ancêtres, à nous Français de souche !
    Il n’y a pas un Français de souche dont le patronyme ne figure pas sur le monument au mort d’un village.
    Il n’existe pas un Français de souche qui n’ait eu un grand-père, un arrière-grand-père ou un trisaïeul qui n’ait combattu sur la Marne, en Champagne, sur les Hauts de Meuse, au Chemin des Dames ou sur la Somme.
    Il n’existe pas un Français de souche qui n’ait pas dans ces ancêtres des « Poilus », c’est-à-dire, si les mots ont un sens, des hommes courageux, stoïques sous les obus, aptes à supporter l’inconfort et la souffrance, capables de résister au froid, à la pluie, à la boue, bref, des hommes « qui en avaient »… pas des épilés.
    Les témoignages écrits des Poilus sont à la fois nombreux et précis. Il y a des trésors de vérité dans les archives familiales, les recueils de lettres, de mémoires, de carnets de bord : toute une mémoire privée qui rejoint la mémoire publique.
    Il y a aussi des œuvres littéraires immenses : ainsi Ceux de 14, de Maurice Genevoix, récit de guerre naturaliste, est devenu un pan de notre patrimoine littéraire et historique.
    Dans un an la France commémorera le centenaire de 1914. Il ne faut pas laisser brouiller le message. Ce sont les combattants de 1914, nos ancêtres à nous, Français de souche, qui doivent être honorés, ces poitrines paysannes, bretonnes et corses, auvergnates et tourangelles, champenoises et lorraines, savoyardes et périgourdines, occitanes et provençales qui ont été sacrifiées.
    Ne nous laissons pas voler ou détourner notre mémoire. Refusons le mémoricide.
    La manœuvre gouvernementale : trahir les faits pour servir l’idéologie mondialiste
    Or c’est précisément l’intention du gouvernement. Brouiller le message par une manœuvre en trois temps.
    D’abord, en jumelant le 70e anniversaire de 1944 et le 100e anniversaire de 1914. Pour permettre à l’événement le plus récent (70 ans au compteur, tout de même) d’occulter le plus ancien tout en répétant ad nauseam la grand-messe antifasciste, paravent du politiquement correct.
    Ensuite, en focalisant les commémorations sur le rôle des troupes coloniales : rôle important lors du débarquement de Provence en 1944 mais marginal de 1914 à 1918 (5% des tués, un mort sur 20).
    Enfin, en centrant les débats autour de la réhabilitation des fusillés (0,05% des morts, un mort sur 2000, y compris les condamnés à mort de droit commun). Même si l’on peut comprendre la lassitude des soldats devant la prolongation de la guerre (et le gaspillage des vies humaines par certains généraux), il n’est pas légitime de faire des fusillés pour l’exemple le cœur de la commémoration du centenaire de 1914. C’est en première ligne dans les tranchées de la Marne, des Hauts de Meuse et de la Somme que bat la mémoire française. Là où nos ancêtres tentaient de vaincre ou tout simplement de survivre.
    Voilà pourquoi il faut continuer de se recueillir sur les monuments aux morts de nos villages, de nos villes, de nos églises, de nos cimetières. Et s’imprégner des noms de nos ancêtres sacrifiés. « Ils ont des droits sur nous », disait Clemenceau en parlant de ces Français jetés dans la bataille. Nous avons des devoirs à l’égard de la génération de 1914 : devoir de dénoncer le grand travestissement des faits ; devoir de combattre le grand effacement de la mémoire française ; devoir de refuser le grand remplacement de la population.
    Jean-Yves Le Gallou, 5/11/2013
    http://www.polemia.com/francais-de-souche-ne-vous-laissez-pas-voler-la-memoire-de-1914/

  • « Je serais tellement plus utile au chômage »

    Notre société marche sur la tête. Un seul objectif : le plein emploi. Sans se demander si les activités créées sont utiles à la société, ou si elles sont nuisibles. Être rentable et « booster la Sainte Croissance » est devenu plus important que de donner du sens au travail. « A chaque fois que je pensais à quelque chose d’utile à la société, c’était impossible de pouvoir en vivre », explique Jérôme Choain. Témoignage de cet ingénieur qui a décidé de vivre et travailler autrement.

    Je suis exaspéré. Si, si.

    Je n’entends parler que d’emploi. C’est devenu l’étalon or, la justification absolue, le fourre tout. Pas une émission, pas un discours politique sans que cela ne dirige les débats. On se moque de l’intérêt des choses, on ne compte que les emplois. Et en plus on compte mal, souvent on ment.

    J’ai 45 ans, je suis né en 68, année de certains rêves. Je suis à peine plus vieux que le 1er choc pétrolier, je n’ai entendu au cours de ma vie que des encravatés me dire qu’ils se battent pour la croissance et l’emploi. Et je n’ai jamais connu que le chômage de masse et la décroissance de mon environnement.

    Reconnaissance sociale

    On a besoin d’argent pour vivre, soit. On a besoin de faire des choses pour s’épanouir, je le pense. Mais quel rapport avec l’emploi ? Pourquoi est-il si profondément ancré en nous que c’est une valeur ? J’ai bien une idée mais là on va tomber dans le subjectif et je voudrais être consensuel aujourd’hui.

    Restons-en donc aux faits. Qui pourrait dire qu’un employé de nos armuriers qui travaille pour un gras salaire sur les mines anti-personnelles ou les armes biologiques est plus utile à la société que M. René, chômeur senior sans espoir de retour à l’emploi et qui passe son temps a donner du soutien scolaire à nos enfants.

    Notre société nous éduque à lui nuire

    Je suis ingénieur. On m’a donné un diplôme qui, sans me protéger de tout, me donne toutes les chances. Et je m’en suis servi : j’ai tout. En tout cas j’ai tout ce qui pour moi fait une vie bien privilégiée, je ne souhaite rien de plus. Quand je regarde mes amis ingénieurs, l’immense majorité travaille, comme moi il y a peu, pour des grosses boites et mettent leur « génie » au service d’empires économiques sans avoir la moindre maîtrise de ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Quand tu penses que des ingénieurs travaillent à l’obsolescence programmée, et on nous dira qu’il n’y a pas de sot métier.

    Il y a deux ans ma femme et moi avons pris une décision un peu folle : tout larguer pour aller s’installer au bord de la mer. La chance a été de la partie : un ami m’a offert un emploi de rêve, je travaille de chez moi sur des choses que j’aime. Le pied absolu.

    Cela n’empêche que je me suis posé beaucoup de questions à cette époque sur ce que j’allais faire de ma vie. Je débarquais dans un environnement de rêve, mais quitter un boulot stable de cadre en région parisienne pour aller s’enterrer au fond du Morbihan, ce n’était pas très responsable en terme de carrière…

    J’ai encore des proches qui croient que j’ai fait ça pour faire plaisir à ma Dame. Ils n’imaginent pas que c’est moi qui ait eu l’envie, celle de changer d’air, de quitter ce cirque insensé où je fanais.

    Lorsque je suis arrivé, tout à mon émerveillement, j’étais plein d’envies, de volonté de faire quelque chose de bien. J’ai pensé à 10 000 trucs pour mettre mes modestes connaissances au service de la commune, de l’école, du collège, des vieux, et le constat est simple : à chaque fois que je pensais à quelque chose d’utile à la société, c’était impossible de pouvoir en vivre. Et tous les trucs qui me semblaient avoir une chance de marcher étaient au mieux inutiles, plus souvent nuisibles, donc hors de question.

    Pourtant il y en a des choses à faire pour booster la société. Pour ne parler que de mon domaine, les développeurs pleins d’envies et de générosité sont légions. Ils sont capables de grandes choses. Ceux qui ne connaissent pas ce monde n’imaginent peut être pas à quel point ils sont capables d’aider la communauté dans tous les aspects de la vie quotidienne.

    Mais toute cette énergie, toute cette puissance est mise au service de la marge à 2 chiffres. L’immense majorité de ces artisans du futur finiront dans de tristes gratte-ciels à développer une technologie rentable pour les actionnaires, parfois nuisible, en tout cas éloignée de toute considération pour l’intérêt général. Un seul coupable : l’emploi et donc la soumission comme unique perspective de revenus. Je sais, il existe aussi des entrepreneurs. On en parlera peut-être une autre fois.

    Tant qu’on nous éduquera dans l’espoir d’avoir « une belle situation » (entendez « grassement payée », pas « noble métier »), ça ne risque pas de bouger.

    Être ingénieur, ce pourrait être beau. Innover, inventer pour libérer les hommes du travail abrutissant, ce serait grand. Le faire pour pousser massivement les gens au chômage, c’est une honte.

    J’entendais récemment Fleur Pellerin déclarer tous sourires numériques déployés que « les petits emplois c’est fini, on ne peut pas rivaliser avec les pays émergents, il faut développer les hautes technologies et les emplois hautement qualifiés ». Ah oui ? C’est une ministre socialiste qui nous chante ça ? Et on fait quoi des gens « non qualifiés », tout le monde à la poubelle ? Concrètement oui, c’est bien ce que nous faisons. Et comme les dirigeants sortent exclusivement des zones « qualifiées », on continue le massacre dans des rêves illusoires de formation professionnelle qui vont élever le bon peuple.

    Émancipation

    J’ai travaillé 17 ans dans l’automatisation de tri postal. De merveilleuses machines qui mettent tellement de postiers au chômage. J’ai toujours eu l’utopie de la machine qui libère l’homme, mais le temps a passé et j’ai bien du me rendre compte que tout mon travail ne participait qu’au bénéfice exclusif de mes patrons, et au mien bien sûr. J’ai vraiment cru que ça changerait, que la révolution numérique mettrait un peu de temps à être comprise, mais après toutes ces années pas l’ombre d’un début de prise en compte de cette nouvelle réalité : l’emploi disparaît.

    Tout ceci n’empêche que le bilan que je tire modestement de ma petite expérience de vieux (j’ai appris récemment qu’à 45 ans je passais professionnellement dans la rubrique senior) est raide : nous marchons sur la tête. Au prétexte de booster la Sainte Croissance qui seule saura apporter le bonheur aux petites gens, nous avons appris à être rentables. Méritants, dit-on dans le jargon politique, ultime hypocrisie. Tout ça pour qu’au final des jeunes rêvent de devenir footballeur ou rock star de la télé réalité, tu parles d’un mérite.

    Il faut se libérer de l’emploi, je ne sais pas si c’est par le Revenu de Base, le Salaire à vie, ou d’autres propositions, mais il existe des pistes de réflexion dont on n’entend jamais parler chez Pujadas. On continue de gaspiller des milliards à subventionner des pans entiers de l’économie dont l’activité est in fine nuisible à la société, tout cela soit-disant pour l’emploi.

    Si les bonnets rouges pouvaient vivre sans être « obligés » de nuire à l’environnement breton, il n’y aurait plus de bonnets rouges. Mais faut bouffer, et donc l’intérêt général se sera pour plus tard, encore une fois.

    JCFrogBlog4

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