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culture et histoire - Page 1700

  • Le lobby juif fait interdire des livres classiques en France !

    A défaut de pouvoir les brûler, l’association juive LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a obtenu du juge des référés de Bobigny, l’interdiction pour « antisémitisme » d’un livre et la censure partielle de quatre autres, édités par Alain Soral.
    Anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme, de Paul-Eric Blanrue, édité en 2013 devra être retiré de la vente « dans un délai d’un mois ».

    Certains passages de quatre autres ouvrages du XIXe et du XXe siècle, republiés par Alain Soral, La France juive, d’Edouard Drumont, Le Salut par les juifs, de Léon Bloy, Le Juif international, d’Henry Ford et La Controverse de Sion, de Douglas Reed devront être retirés.

    La « justice » reproche à ces ouvrages les délits « d’injure envers une groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée », de « négation de crime contre l’humanité » et de « provocation à la haine raciale ». La maison d’édition et Alain Soral sont également condamnés à verser, « à titre de provision », 8 000 euros à la Licra, ainsi qu’à payer une partie des frais de justice. Lors de l’audience le 27 septembre, fidèle à ses habitudes et son mode de fonctionnement, la Licra avait demandé 20 000 euros de dommages et intérêts par ouvrage.

    Léon Bloy enfin censuré !
    A ce compte il faudra aussi le faire pour la Bible et pour une part importante du patrimoine littéraire français !
    Nous vivons vraiment une époque de tyrannie et d’obscurantisme.

    http://www.contre-info.com/

  • 17 novembre : commémoration des crimes commis à Nantes sous la Révolution

    Le Souvenir Chouan de Bretagne (SCB) organise dimanche 17 novembre à Nantes la commémoration annuelle et solennelle des crimes perpétrés par le représentant en mission révolutionnaire Jean-Baptiste Carrier contre les Nantais en général et les catholiques en particulier.

    En 1793 et 1794, fusillades, exécutions hâtives, puis noyades lorsque les balles finissent par manquer au pouvoir criminel se succèdent à Nantes. Les carrières de Miséry et la Loire deviennent le Golgotha de la capitale bretonne. Il est nécessaire aujourd’hui – alors que certains bateleurs politiques appellent à une République à outrance – de garder la mémoire des crimes originels de celle-ci et d’empêcher qu’ils se reproduisent.

    "Jean-Baptiste Carrier va inaugurer dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre 1793 un mode d’extermination moderne: Les Noyades. Il n’en est pas l’inventeur car des expériences ont déjà eu lieu aux Ponts de Cé dans le Maine et Loire. Les premières victimes, dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre 1793, sont des prêtres dont l’âge va de 29 à 81 ans.

    D’autres Noyades vont suivre et  se poursuivre après le départ de Carrier en février 1794. Elles toucheront des personnes différentes, hommes, femmes, enfants et s’accélèreront après la débâcle de Savenay (23 décembre 1793).

    Jamais un procédé aussi ignoble n’avait été inventé pour se "débarrasser" en masse d’opposants ET MAJORITAIREMENT NON COMBATTANTS. On parle des Noyades comme d’un crime réel mais de façon intemporelle. A-t-on imaginé l’angoisse et la souffrance de ceux qui en ont été les victimes ? L’obscurité, l’eau qui monte dans les embarcations, la révolte, l’angoisse, l’eau qui envahit les bouches, les corps, les poumons ? La mort enfin avec toute ses souffrances ? Et l’ultime question : Mais qu’est-ce que j’ai fait pour être ainsi traité ? »

    Programme ici.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les transformations silencieuses contre la gouvernance par le chaos

    Eurasisme versus Atlantisme

    Dans son ouvrage « La quatrième théorie politique » (Ars Magna Éditions, 2012), Alexandre Douguine définit les bases de ce que l’on pourrait appeler une « géopolitique archétypale ». Cette géopolitique décrit un antagonisme entre deux grands modes d’organisation politique. D’une part, l’Eurasisme, fondé sur un enracinement tellurique dans la Terre continentale eurasiatique, du Finistère au Kamtchatka ; d’autre part, l’Empire atlantiste et maritime, d’origine anglo-saxonne mais partagé par tout groupe sociologique ayant à voir avec le déracinement, le nomadisme, le « bougisme », la transgression des frontières et des limites, en un mot l’hybris caractéristique du postmodernisme libéral et occidental.

    D’un point de vue archétypal, Douguine dépeint donc une tendance eurasiste à la stabilité minérale, au conservatisme, au sens de la mesure et de la Tradition, entendue comme principe de « hiérarchie hétérophile », alliance de la Loi et de l’Amour, définissant un ordre par l’ordre, qui s’oppose à un atlantisme progressiste de la démesure, une anti-Tradition aux valeurs inversées, comme on parle de l’anti-Christ, adepte d’une « anarchie homophile », combinaison d’anomie et de narcissisme, définissant son ordre dans le chaos. Soit, dans les termes d’un Zygmunt Bauman, un modèle de « société solide » opposé à un modèle de « société liquide ».

    Cet anti-modèle de société liquide atlantiste (et sioniste) identifié à l’Occident postmoderne est profondément contre-nature et toxique pour la majorité. Il ne bénéficie qu’à une oligarchie morbide qui essaye d’entraîner le monde entier dans son suicide au moyen d’une ingénierie sociale négative, un « reality-building » visant à déconstruire toute forme de civilisation traditionnelle solide pour lui substituer une nouvelle réalité plastique et mondialisée, un Nouvel ordre mondial, dont elle contrôlera tous les paramètres après les avoir elle-même définis et qu’elle pourra dès lors façonner à sa guise. En raison de son caractère pathologique et dysfonctionnel, cette société liquide qui tente de se globaliser doit être combattue et annihilée totalement. Rien ne doit en rester, et rien n’en restera.

    Il est désormais acquis que l’Empire atlantiste cherche à gouverner par le chaos. Son élément naturel est l’hystérie, la crise, la destruction, la guerre, en un mot l’entropie, comme le souligne aussi la revue De Defensa, mettant l’accent sur le fait qu’un nombre croissant d’observateurs et d’acteurs géopolitiques importants, à commencer par Vladimir Poutine lui-même, accusent désormais les gouvernements occidentaux de propager intentionnellement le désordre et le chaos, notamment en Syrie. À ce stade, la question qui s’impose est : comment agir contre l’Empire sans obéir aux règles définies par l’Empire lui-même ? Donc comment agir de manière proprement eurasiste ? C’est-à-dire de manière réellement constructive et néguentropique ?

    Pour une pensée stratégique eurasiste

    Il nous faut définir ici une « méthodologie eurasiste », qui aurait le visage d’une ingénierie sociale positive, en tant que fabrique de pérennité, de paix et de vie, fabrique de Tradition, donc de hiérarchie hétérophile, s’opposant à l’ingénierie négative de l’Empire, en tant que fabrique de précarité, de guerre et de mort, fabrique d’inversion de la Tradition, donc d’anarchie homophile. Le concept de Base Autonome Durable pose le cadre général de notre action. Mais afin de ne pas se pétrifier dans une rigidité trop dogmatique et de reconnaître leurs droits relatifs au changement et à l’évolution, nous voulons lui adjoindre le concept de « transformation silencieuse ». Cette notion nous vient du Taoïsme et de ses applications dans le domaine de la stratégie et des divers arts de la guerre. François Jullien, éminent sinologue, travaille depuis de longues années à faire passer cette pensée chinoise en Occident, en montrant comment elle correspond aussi à une certaine tradition occidentale, mais minoritaire, qui va de Héraclite à Bergson en passant par Nietzsche et les courants mystiques des monothéismes.

    Cette tradition majoritaire en Chine mais minoritaire en Occident est une pensée du Devenir, où les choses et les identités ne sont pas fixes mais correspondent à des processus, des transformations graduelles et imperceptibles, comme la croissance des plantes ou l’érosion naturelle des pierres, et sont donc difficilement objectivables ou discrétisables en unités de représentations. En termes de stratégie, cette tradition « processualiste » dit qu’une chose ou qu’un comportement n’ont pas besoin d’être « distincts », c’est-à-dire perceptibles ou concevables immédiatement, pour être efficaces. L’action n’a pas besoin de se voir pour être prise au sérieux. L’essentiel est invisible, ou silencieux, et ne s’impose pas à l’esprit. La « petitesse » est la constante de cette méthode, comme l’expriment certains proverbes, « Les petits ruisseaux font les grandes rivières », « Petit à petit, l’oiseau fait son nid », ou encore la fable du colibri qui a inspiré le mouvement de Pierre Rabhi.

    À l’opposé, la culture occidentale majoritaire est imprégnée d’ontologie grecque et monothéiste. Il s’agit d’une pensée de l’Être, opposé au non-Être et sans rien entre les deux, pensée du « tiers exclu » et des substances pures et sans mélange, 0 ou 1, « vrai » ou « faux », « oui » ou « non », « bien » ou « mal », « noir » ou « blanc », où les choses et les identités sont fixes, et correspondent à des essences. Cette pensée « essentialiste » s’étend de Parménide jusqu’à aujourd’hui, en passant par Platon, Aristote, Descartes et l’interprétation courante des textes monothéistes. La conséquence ultime en est le Spectacle au sens situationniste, c’est-à-dire l’exigence de visibilité ontique décriée par Heidegger, le « se tenant devant », ou « au-dessus », par lequel on résume la substance des choses dans nos sphères culturelles conventionnelles occidentales et islamiques. En termes de stratégie, cette tradition gréco-monothéiste majoritaire dit qu’une chose ou qu’un comportement doivent être « distincts », donc perceptibles ou concevables immédiatement, pour être efficaces. L’action doit se voir pour être prise au sérieux. L’essentiel est visible, ou en tout cas bruyant, et doit s’imposer à l’esprit. La « grandeur », dans tous les sens du terme, est la constante de cette méthode.

    Dans le champ de la stratégie, ces deux traditions, essentialiste ou processualiste, induisent deux modes d’action bien distincts. L’essentialisme se dramatise dans un espace spectaculaire : c’est la tendance Clausewitz. Le processualisme, quant à lui, préfère agir dans l’invisible et viser le trivial : c’est la tendance Sun-Tzu. Loin de se résumer à des considérations théoriques ou historiques abstraites, il se trouve que ce double cadre méthodologique possède une actualité brûlante. Dans les milieux politiques dissidents, la question de la méthodologie du renversement du Pouvoir oligarchique est souvent évoquée selon cette même alternative duelle : d’une part, la manière typiquement gréco-monothéiste, c’est-à-dire l’action d’éclat de type révolutionnaire, la guerre civile, le coup d’État, le putsch, avec ou sans le soutien d’un réseau paramilitaire déjà constitué ; d’autre part, la manière asiatique, ou l’action discrète de type psychologique, la guerre culturelle et l’influence indirecte.

    L’action directe : une voie de garage balisée par l’ennemi

    En France en 2012, quelle est la faisabilité pratique de l’option dite « révolutionnaire » ? Quel est le potentiel de réussite d’une action consistant à prendre les armes pour déclencher une insurrection populaire débouchant sur un renversement du régime en place ? Sachant que les insurgés se retrouveront rapidement opposés à des professionnels de la violence physique, les fameuses « forces de l’ordre » (bien souvent « forces du désordre » en réalité) de la police et de l’armée, cette option requiert au minimum un entraînement spécifique aux techniques de combat, ainsi qu’une condition physique aguerrie capable de tenir tête à l’adversaire. L’auteur de ces lignes, s’appliquant à lui-même la méthode scientifique expérimentale dans le cadre d’un test de faisabilité dont il a été son propre cobaye, a pris le temps, pendant plusieurs années, de se former physiquement et mentalement aux méthodes paramilitaires en pratiquant les armes à feu et en s’initiant au combat rapproché (close-combat), en allant « sur le terrain » des manifestations et mouvements sociaux qui dégénèrent en vitrines cassées, voitures incendiées et sabotages divers, enfin, en mettant ses pieds dans certains milieux sociologiques dits « marginaux » ou « extrémistes » eux-mêmes placés sous surveillance, le tout complété par une approche historique et conceptuelle (lectures et conférences) des questions de Renseignement et de stratégie militaire.

    De cette étude menée sur la durée, plusieurs conclusions s’imposent : sans une condition physique optimum et une expérience vécue et pratique des situations de stress, donc sans un conditionnement spécifique de l’esprit et du corps dont l’approche ne peut être fournie que par un entraînement quotidien sur le long terme avec un encadrement de niveau professionnel du type « Forces spéciales », on ne tient guère que dix minutes face à l’ennemi. Un véritable fossé sépare l’amateur du professionnel, que l’on ne soupçonne même pas avant de s’y être frotté réellement, et qui rend modeste quand on en a eu ne serait-ce qu’un avant-goût.

    Par ailleurs, afin de finir de décourager nos lecteurs d’emprunter la voie de l’action directe et violente, notons que toutes les révolutions apparemment populaires et venant de la base, de 1789 au pseudo printemps arabe, en passant par 1917 et Mai 68, sont toujours en fait pilotées au sommet par des « minorités actives », services de renseignement, « sociétés de pensée » plus ou moins discrètes ou secrètes, mafias et lobbies divers. La nature du Peuple étant conservatrice et pacifique, jusqu’à la résignation, elle ne se lance jamais spontanément dans des entreprises de subversion et de déstabilisation de l’ordre commun établi. En outre, les putschs, coups d’État et révolutions diverses sont des opérations qui supposent un haut degré d’organisation centralisée, donc un petit nombre d’acteurs fortement coordonnés, et s’avèrent donc techniquement irréalisables par les masses.

    Évidemment, aucun régime politique n’a jamais réuni 100% de satisfaits. (Chercher le consensus total est, du reste, un fantasme utopique et politiquement immature, nostalgie de l’univers homogène et homéostatique de l’utérus maternel.) Il existe toujours une raison, bonne ou mauvaise, de ne pas être content, aliment d’un substrat d’opposition à tout système, quel qu’il soit. Mais dès lors qu’un mouvement de contestation authentiquement populaire se dessine et risque de représenter une menace réelle pour le régime en place, il est récupéré et désamorcé ou instrumentalisé par des minorités actives locales et/ou étrangères dans une perspective d’ingérence et de renversement du régime en place. « Agiter le peuple avant de s’en servir », résumait Talleyrand. Pour aller plus loin sur ce sujet, voir aussi Roger Mucchielli, « La subversion ».

    Le Pouvoir, quel qu’il soit, se pose toujours la même question : comment va-t-il réussir à gérer sa propre extériorité, sa propre contradiction ou opposition ? Plutôt que d’attendre qu’elle apparaisse pour tenter de l’infiltrer et de la retourner, le meilleur moyen consiste encore à la créer de toute pièce. À cette fin, un énorme travail de scrutation et d’anticipation des pensées et des comportements est appliqué aux populations chaque jour. Pour ne parler que de la France, tout notre beau pays a été placé depuis longtemps sous surveillance totale, vidéo, téléphonique, électronique (Echelon), et sous influence idéologique notamment par le « trolling rémunéré » sur les forums Internet afin d’enregistrer les tendances émergentes (veille des signaux mémétiques faibles), mais surtout pour y pratiquer de la désinformation, par exemple au moyen de faux profils Facebook chargés de donner l’illusion du nombre en faveur de telle idée ou de telle figure médiatique. On lira à ce propos deux textes accessibles sur Internet : « Les techniques secrètes pour contrôler les forums et l’opinion publique » (http://korben.info/techniques-secre...) et « Confessions d’un troll rémunéré » (http://lafilleducapitaine.revolublo...).

    Ce travail de surveillance et d’influence de la population serait bien sûr insuffisant sans le renseignement humain (Humint), c’est-à-dire l’infiltration et le noyautage des groupes politiques ou associatifs présentés comme « critiques », tels que le NPA, le Front de gauche, les syndicats, les « identitaires » de toutes sortes (racialistes, régionalistes, séparatistes, féministes, homosexuels), sans oublier la diffusion par les think-tanks du Pouvoir d’éléments de langage à fonction incapacitante tels que l’antiracisme, l’antifascisme, l’anti-conspirationnisme, l’anti-homophobie, le sans-frontiérisme, etc. Cette guerre culturelle pour la conquête des discours et des cerveaux s’appuie également sur un « renseignement d’ambiance » au moyen d’agents chargés de prendre la température en passant des soirées entières à écouter et discuter dans les bistrots des quartiers névralgiques. Parfois, le patron de bar lui-même…

    Le travail de repérage des individus « borderline  » susceptibles d’un passage à l’acte physique, à commencer par le simple agitateur de manif, éventuellement casseur et brûleur de voitures, jusqu’au criminel toxicomane, permet de les neutraliser mais aussi de les récupérer pour s’en servir. Les méthodologies de profilage psychologique, ainsi que d’« anticipation pré-cognitive » et d’induction comportementale, sont arrivées aujourd’hui à un haut degré de perfectionnement. En termes de cybernétique, quand une turbulence locale apparaît spontanément et menace de déstabiliser tout le système, il peut être indiqué de provoquer artificiellement une autre turbulence locale plus forte juste à côté pour y absorber et y résorber la première. Ce qui s’appelle aussi un « contre-feu ». Le grand art de cette sorte d’ingénierie du chaos consistant à provoquer en amont TOUTES les turbulences locales, de sorte à ne même plus laisser la place suffisante pour que se forment des turbulences spontanées et non maîtrisées, et se rendre ainsi propriétaire de toutes les zones de turbulence. En termes de cyndinique (sciences du danger et gestion de risque), afin de réduire sa propre zone d’incertitude, on provoque des zones d’incertitude pour autrui, zones d’instabilité apparente mais dont on tirera les ficelles car on en aura conçu soi-même les paramètres.

    La fabrique proactive de l’ennemi

    Ces méthodologies, ou « manières de faire », s’inscrivent dans une logique proactive de construction « a priori » de l’ennemi afin de mieux le contrôler, logique aboutissant au façonnage (« shaping ») de pseudos groupes révolutionnaires (d’ultragauche) ou terroristes (islamistes), quand ce n’est pas leur création complète ex nihilo par les services secrets occidentaux : counter-gangs d’origines et d’obédiences diverses, d’Al-Qaïda à l’Armée syrienne libre (A.S.L.), sans oublier tout le fatras de racailles sous contrôle que le Qatar, l’entité sioniste et les anglo-saxons travaillent à mettre sur pieds dans nos banlieues, avec la complicité active (et déplorable) d’une partie de nos Renseignements hexagonaux.

    Pour résumer : le moindre petit revendeur sous le manteau de 9 .mm est connu et fiché, de la plus petite mosquée aux plus grandes centrales syndicales en passant par la moindre cité HLM, tout est noyauté, infiltré, sous contrôle. Le quadrillage du territoire national par les loges maçonniques qui, en France, détiennent tout l’État profond, la haute fonction publique, les préfectures, les sous-préfectures et les organes du Renseignement, est assez exhaustif. Il faut l’admettre : s’il subsiste encore de l’insécurité dans notre pays en 2012, c’est bien parce que la police en a besoin et la cultive pour divers usages, de la mise en scène politico-médiatique d’une « menace terroriste » fictive (Tarnac, Mohammed Merah) jusqu’au maintien d’un niveau constant d’anxiété dans la population par le laisser-faire intentionnel des incivilités et l’entretien d’un taux minimum de délinquance et de criminalité. Nul besoin de flics ripoux pour normaliser ces pratiques de contrôle social par la peur et le stress, la criminologie scientifique officielle s’en est chargée en appliquant certains résultats de psychologie sociale (« Terror management theory ») ou de sociobiologie (Henri Laborit) sur le rôle joué par l’anxiété dans l’inhibition de l’action et la production de soumission dans les comportements. Aussi longtemps que nous vivons comme des souris effrayées, au moins nous ne dérangeons pas Goldman-Sachs…

    Aujourd’hui, tout individu qui se lancerait dans un passage à l’acte violent finirait donc comme Jean-Marc Rouillan ou Anders Breivik, c’est-à-dire chez les sous-prolétaires du Système, intégralement manipulé mais convaincu d’être un rebelle, et qui donne des prétextes au Système pour sévir encore plus fort. Toute initiative spectaculaire est destinée à finir en prison, à l’asile, ou au cimetière. C’est très exactement à cause de cette stérilité de l’action d’éclat que le Pouvoir cherche à y orienter toute initiative critique à son égard… pour la neutraliser. En effet, le Pouvoir n’aime ni l’invisibilité, ni la discrétion, ni le long terme, car il n’a aucune prise sur des processus dissidents qui cultivent ces qualités.

    En revanche, le Pouvoir maîtrise tout le champ de l’action visible et violente de court terme, raison pour laquelle il veut nous y pousser et nous y retenir. Il veut nous obliger à « sortir du bois » et à nous découvrir pour nous attirer sur son territoire. En un mot : il veut nous pousser à la faute. Dans ces conditions, le premier principe de l’action révolutionnaire pertinente doit être de ne pas se laisser entraîner sur le terrain de l’ennemi. Il a besoin que nous devenions visibles et violents. Soit, restons invisibles et non-violents. Il veut imposer son ordre par le chaos. Soit, infusons de l’ordre par l’ordre dans nos vies et dans celles des autres. Appliquons pour nous-mêmes la double éthique de ce que certains appellent l’Art royal, l’art de se faire oublier et de devenir invisibles, tout en poussant autrui à se montrer dans l’éclat du jour.

    L’option révolutionnaire « classique » est donc non seulement impraticable pour les raisons d’impréparation et d’amateurisme évoquées plus haut, mais elle doit en plus être prise exactement à contre-pied dans la mesure où elle nous est suggérée par l’ennemi. Dans « Choc et simulacre », Michel Drac évoque également cette création préemptive (proactive) par des services secrets ou des officines diverses du visage de leur propre ennemi pour mieux le neutraliser, dans la lancée du programme états-unien COINTELPRO (Counter-intelligence program), à l’origine de la contre-culture de gauche libertaire des années 1960-70, ou la « méthode Kitson » britannique, fondée sur l’usurpation d’identité et l’opération sous faux drapeau (false-flag).

    Concept de « révolution lente »

    Si l’attaque frontale du Système est évidemment vouée à l’échec, que nous reste-t-il comme mode d’action ? Ce qui reste, c’est la « guerre culturelle », c’est-à-dire l’influence sociologique diffuse, virale ou capillaire, la guerre psychologique de longue haleine par la réinformation de nos concitoyens, ainsi que la reconquête des réseaux et des structures institutionnelles déjà existantes, sans oublier l’organisation concrète en B.A.D., de sorte à reconstituer de la souveraineté alimentaire, énergétique, économique et… cognitive, tous ces efforts combinés permettant d’aboutir à des « révolutions lentes », apparemment invisibles mais pourtant bien réelles. Ajoutons à cela l’éducation populaire, le travail social, la démocratie locale dans les conseils de quartier, le jardinage collectif, bref tout ce qui permet de rayonner et de reconstituer le lien social pacificateur que le Pouvoir passe son temps à détricoter pour nous dresser les uns contre les autres. Redevenir des sujets parlants, des sujets structurés, c’est-à-dire de la logique indexée sur des faits, autrement dit du langage (du « logos ») indexé sur du réel, de sorte à court-circuiter les « captures imaginaires » en termes lacaniens, c’est-à-dire les rivalités identitaires, narcissiques et émotionnelles, et les séparatismes qui en découlent.

    Concept de « psy-arme »

    Sur le plan intellectuel, il nous incombe, à nous, l’« avant-garde du prolétariat », de mettre en méthode de manière scientifique ces techniques de renversements graduels et insensibles dans les rapports de force. En particulier, il nous reste à fournir une conceptualisation avancée des « transformations silencieuses », en nous appuyant sur la notion d’arme silencieuse, ou « arme psychologique » (psy-arme), inspirée du célèbre texte intitulé « Armes silencieuses pour guerres tranquilles » (« Silent weapons for quiet wars »). Nous sommes en guerre, et les armes utilisées ne sont pas exclusivement matérielles. Le concept général d’une arme offensive, arme physique comme arme psychologique, pourrait être défini ainsi : « Tout ce qui accélère artificiellement l’entropie d’une cible », ou encore « Tout ce qui permet de déstructurer intentionnellement quelque chose d’autre que soi-même ». En inversant les places et les signes, on trouve le concept général d’une arme défensive : « Tout ce qui neutralise l’entropie qu’un ennemi nous applique », donc « Tout ce qui entretient notre capacité de conservation et de résilience ».

    Les pays Non-alignés, que l’Iran a eu l’intelligence de remettre au goût du jour, attaquent l’oligarchie atlantiste et sioniste par le haut. Afin de la prendre en tenaille, notre rôle sera de l’attaquer par en bas en mettant sur pieds une sorte de Hezbollah à la française, qui pourrait également ressembler au parti politique grec « Aube Dorée », mouvement enraciné dans le social mais aussi capable de se défendre physiquement, et dont l’inspiration pourrait être trouvée dans la philosophie « par-delà droite et gauche » du Conseil National de la Résistance et de son célèbre programme de 1944. Ou encore « Gauche du travail, droite des valeurs », selon l’heureuse formule d’Alain Soral. Travaillons donc à ce que « Égalité et réconciliation » et tous ceux qui voudront bien en être les supporters, amis et compagnons de route, deviennent les fers de lance de cette reconquête.

    Lucien Cerise

    Source: Égalité et Réconciliation

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/11/14/les-transformations-silencieuses-contre-la-gouvernance-par-l.html

  • La FECJM veut fonder des écoles catholiques indépendantes

    L'abbé Régis Spinoza précise à L'Homme Nouveau les tenants de sa nouvelle fraternité religieuse enseignante, la Fraternité Enseignante des Cœurs de Jésus et de Marie (FECJM) :

    "[C]’est une association privée (canon 299 §1) qui bénéficie d’une vigilance morale dans son gouvernement exercée par le très révérend père abbé de Notre-Dame de Randol. À ce stade, elle ne peut pas incardiner les membres. La FECJM a donc une existence de facto. Les clercs qui souhaitent intégrer la FECJM devront solliciter une autorisation auprès de leur ordinaire. Pour les autres membres comme frères ou laïcs, l’intégration se fera selon les prescriptions de la FECJM. Les statuts d’une Association privée comme la Fraternité sont une première étape, statuts que l’Église, dans sa prudence, a établis afin de voir si la fondation répond à un besoin pour le salut des âmes. Si l’œuvre venait à se développer, signe de la Providence, nous ferons appel à une autorité légitime, d’abord pour demander une « laudatio » puis une « commendatio », selon les étapes établies par l’Église et fixées par le canon 299 §2, en attendant une éventuelle « recognitio » canonique.

    Aujourd’hui, la FECJM propose un projet d’évangélisation de la jeunesse par les écoles et les activités de jeunesse exclusivement au sein d’un établissement scolaire indépendant, L’Angélus, qui a ouvert ses portes en septembre 2010. Le reste, si je puis dire, appartient au bon Dieu… [...]

    Le but est de fonder des écoles indépendantes (hors contrat ayant un même projet éducatif et pédagogique, et, de préférence, des internats). Par conséquent, il s’agit de développer un réseau d’écoles indépendantes. Existe aussi la volonté de développer un centre de formation pédagogique pour les ecclésiastiques, religieux et laïcs enseignant dans les collèges et lycées. Nous allons vers une réelle carence de professeurs formés et qualifiés, malgré le travail extraordinaire de la Fondation pour l’École. L’Église a toujours eu un rôle essentiel dans l’éducation de la jeunesse et cela s’est concrétisé par le passé grâce aux grands ordres enseignants qui, actuellement, périclitent par manque de vocations. De plus, du moins en France, ces institutions ont-elles gardé comme objectif premier l’évangélisation de la jeunesse en tenant des écoles libres ? Je ne le crois pas. Je ne veux pas faire de conclusions trop hâtives et maladroites mais chacun peut constater que la présence sacerdotale et religieuse dans les établissements scolaires appartenant aux congrégations religieuses est très insuffisante. [...]

    Je suis encore prêtre de l’Institut du Bon Pasteur puisqu’incardiné au sein de celui-ci. La FECJM a été fondée en août 2013 alors que l’IBP était gouverné par dom Forgeot qui était informé de ce projet. J’ai sollicité, tout en assumant la responsabilité de la Fraternité enseignante, auprès du Supérieur Général de l’IBP un temps de réflexion. [...]

    J’ai toujours souhaité servir Dieu et l’Église dans le cadre scolaire puisque j’ai enseigné au sein de l’Éducation nationale puis dans une école catholique sous contrat et enfin dans des écoles indépendantes. [...] Lorsque je suis entré à l’IBP, j’ai clairement annoncé au Supérieur général mes intentions."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • L’hommage aixois à Guy Steinbach

     

    Samedi matin 9 novembre, les partisans de Maryse Joissains, le maire d’Aix-en-Provence, ont été complètement ahuris de voir se regrouper des personnes portant des insignes à fleurs de lys devant leur permanence électorale.

     

    Mais ils n’avaient pas à s’inquiéter. Ce rassemblement n’était pas destiné à s’immiscer dans les pauvres combinaisons municipales aixoises.

    Les royalistes qui s’étaient donné rendez-vous en haut du cours Mirabeau étaient là pour rendre hommage à Guy STEINBACH, le doyen des Camelots du Roi, ancien secrétaire général de la Restauration Nationale et président de l’Association Marius Plateau (anciens combattants d’AF) qui est décédé jeudi 7.

    Avec une très grande réactivité, Maxime et Stanislas avaient monté cette cérémonie en plein centre d’Aix.

    A midi, jeunes militants avec drapeaux fleurdelysés et anciens portant leur plaque de Camelot formèrent un carré devant la statue du roi René.

    Lecture fut faite de la biographie du militant exemplaire que fut Steinbach et d’un texte définissant ce qu’est un Camelot du Roi.

    Après avoir entonné "La Royale", les participants allèrent en cortège à la chapelle des Oblats pour déposer une gerbe et dire une prière.

    Cette manifestation, la seule à avoir eu lieu avant les obsèques de Guy Steinbach, a montré à la fois le dynamisme de l’Action Française-Provence, son esprit militant et son attachement aux leçons et aux exemples de nos aînés.

    Le combat pour la France et le Roi continue !

    D’autres photos sur le blog de l’Action française Provence

  • Les élus face à l'objection de conscience

    Les maires français revendiquent d'user d'une clause de conscience, sujet politique délicat depuis toujours, face au Mariage pour tous.
    L'objection de conscience, en politique, a toujours posé des dilemmes aux élus. Tout d'abord celui de la démission. Jusqu'où cautionner une politique ou des lois que l'on n'approuve pas ? Comment articuler responsabilité politique et conscience morale ? On se souvient de la phrase restée célèbre prononcée par Jean-Pierre Chevènement en 1983 : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Et si ça veut l'ouvrir, ça démissionne. » Au final, Jean-Pierre Chevènement démissionnera deux fois... Le dernier ministre à avoir démissionné est la socialiste Delphine Batho, ancien membre de l'actuel gouvernement. La chose n'est pas nouvelle : les légitimistes français se barricadèrent dans leurs châteaux entre 1830 et 1870, comme l'évoquait volontiers Jean de La Varende dans ses œuvres. Ils ne voulaient collaborer ni avec Louis-Philippe, ni avec Napoléon III. De même en 1905, la crise des inventaires, la persécution des catholiques par la République(1) poussa nombre d'officiers, de fonctionnaires ou d'élus à démissionner de leurs fonctions (une attitude là encore évoquée par La Varende dans Le non de M. Rudel). La question fut encore d'actualité durant l'Occupation où les maires et les fonctionnaires durent souvent faire face à des cas de conscience extrêmement grave.
    Maires pour l'enfance
    Les maires sont évidemment concernés par l'objection de conscience quand la loi heurte leurs convictions en matière d'état-civil. Si le divorce ou le PACS sont des actes juridiques (le divorce étant néanmoins mentionné à l’État-civil), le mariage ouvert aux couples de même sexe, autorisé par la loi Taubira, place les élus opposés pour des raisons morales à cette évolution plus que contestable de la législation, devant un choix cornélien : légitimer cette aberration anthropologique ou se mettre hors la loi puisque le pouvoir ! et le Conseil constitutionnel refusent l'objection de conscience pour les élus locaux après qu'il ait été saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Seule reste ouverte la saisine de la cour européenne des droits de l'homme. Comme l'a laissé entendre le maire UMP d'Arcangues (Pyrénées-Atlantiques), Jean-Michel Colo : « Nous allons faire dire à l'Europe ce que le Conseil constitutionnel n'a pas dit. Nous allons saisir la Cour européenne des droits de l'homme. » À la tête de ce combat, on trouve Frank Meyer, responsable du collectif des Maires pour l'enfance, évangéliste protestant et maire UDI de Sotteville-sous-le-Val (Seine-Maritime). Lors de l'audience du Conseil constitutionnel, il a notamment déclaré : « La question est de savoir si la loi Taubira sur le mariage pour tous n'enfreint pas l'une des libertés fondamentales, à savoir la liberté de conscience, et si elle n 'est pas contraire aux droits de l'homme, qui garantissent que nul ne peut être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses si elles ne troublent pas l'ordre public. » À ses côtés, on trouvait le maire CNIP du Chesnay, Philippe Brillault, porte-parole de la Manif pour tous et donc très en pointe sur le sujet. Il a déclaré à la télévision France 24 : « La vraie question c'est : la décision du Conseil constitutionnel est-elle juridique ou politique ? À mon avis, elle est politique. »
    Agents de l’État ?
    Que peut faire un maire face à un mariage entre personnes de même sexe, alors qu'il en réprouve le principe ? Déléguer la chose à l'un de ses adjoints, comme pour n'importe quel autre mariage, ou sinon à un élu de l'opposition. Que souhaiteraient-ils ? Que le préfet règle la question au nom de l’État. Comme officier d’État-civil, comme officier de police judiciaire, le maire n'est pas seulement un représentant du peuple, il est aussi un agent de l’État. Pour autant, il n'est pas un fonctionnaire, il n'a pas d'obligation morale de servir l’État. Il y aurait une grave contradiction interne à la démocratie de priver un élu de sa liberté d'opinion ou de conscience au prétexte qu'il serait un agent de l’État. Autant alors que ce dernier nomme les maires, comme ce fut le cas au XIXe siècle.
    Pour les élus qui se battent en faveur de la liberté de conscience, il s'agit là de défendre le caractère propre du politique face à l'empiétement étatiste. Le mariage homosexuel a créé un clivage profond dans la société française. Là où l'on ne peut contraindre un médecin à pratiquer un avortement, là où un citoyen pouvait refuser de faire son service militaire, au profit d'un service civil, on pourrait contraindre un élu local à faire fi de ses convictions profondes, de sa conception anthropologique ? Voilà la question que soulèvent de courageux élus malgré la pression médiatique et les menaces des préfets aux ordres du système (on l'a vu notamment dans le Vaucluse, face à la volonté de résistance des époux Bompard). Les catholiques se heurtent aujourd'hui à un totalitarisme rampant qui souhaite changer l'homme. L'objection de conscience va devenir un enjeu majeur de notre société. Il faut souhaiter que de nombreux élus prolongent leur réflexion sur le sujet, aidés en cela par des philosophes et des juristes. Nous sommes là au cœur des enjeux et des ambiguïtés de la laïcité, qu'on ne saurait réduire comme certains sont tentés de le faire à la seule question de l'islam.
    Jacques Cognerais monde & vie 12 novembre 2013
    1 Jean Sévillia, Quand les catholiques étaient hors-la-loi, Perrin, 2005.

  • L’Africano-centrisme ou l’Histoire falsifiée

    Parlant de l’Afrique noire, Victor Hugo écrivait : « Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. »
    L’auteur des "Misérables" avait-il raison ? A l’exception de l’Éthiopie et du Rwanda, l’Afrique sub-saharienne était un monde sans États ayant eu une profondeur historique, une continuité séculaire. Plus singulier encore, rien de ce qui a permis le progrès de l’humanité n’est sorti de l’Afrique noire. Le continent noir fut et continue d’être un continent récepteur et non concepteur.
     
    Cette réalité insupportable aux nationalistes africains des années 1950-1960 fut combattue par Cheick Anta Diop, autodidacte aussi brouillon que prolifique. A la faveur des indépendances, ce barde africain fut propulsé à la tête du prestigieux Institut français d’Afrique noire, dont le siège était à Dakar.
     
    Dans ce cadre privilégié, et grâce aux crédits français, il élabora de pseudo-théories scientifiques tolérées durant trois décennies par le microcosme africaniste décérébré par l’anticolonialisme et couché devant l’idéologie dominante. Prudents caméléons, presque tous les Africanistes français vivaient dans la terreur de risquer l’accusation de racisme s’ils avaient simplement osé dire tout haut ce qu’ils pensaient tout bas, à savoir que les thèses du Cheick Anta Diop n’étaient rien de plus que des élucubrations de griot.
     
    Le postulat de Diop est, en effet, sans nuances : les Égyptiens ont tout inventé et la Grèce, puis Rome, sont les héritières de l’Égypte. Or, les Égyptiens étaient des Noirs. Conclusion : les Noirs sont donc les créateurs de la Civilisation de l’Antiquité classique.
     
    Timidement, les linguistes tentèrent d’expliquer, avec humilité, qu’entre l’Égyptien ancien et le Grec, les liens étaient aussi évidents qu’entre un pommier et un baril de clous et que le simple rapprochement de sens ne prouvait pas un apparentement linguistique. Dans le cas contraire, l’existence du lac Kasba au Canada aurait permis à Diop d’affirmer que le Bey d’Alger taquinait le goujon à l’ouest de la baie d’Hudson...
     
    Avec toutes les précautions, les Égyptologues risquèrent timidement une remarque de bon sens : les Égyptiens n’étaient pas des Noirs, ainsi que les milliers de momies mises au jour en apportent la preuve. Certes, la Nubie fut, durant certaines périodes tardives, une dépendance de l’Égypte, mais cela ne veut pas dire pour autant que les Nubiens aient peuplé la moyenne et la basse vallée du Nil.
     
    Un énorme complot
     
    Calembredaines, affirmait le "savant africain" car l’Égyptologie constitue un énorme complot contre la race noire. Et comment, demanderez-vous ? Mais tout simplement parce que les Égyptologues détruisirent systématiquement les momies noires pour ne garder que les blanches. CQFD ! Cette entreprise de falsification de l’histoire aurait pu en rester au niveau de l’anecdote. Elle aurait, à la limite, pu être étudiée dans nos universités comme un cas d’école d’idéologie appliquée à l’histoire par un autodidacte obnubilé par sa théorie et ignorant de l’ensemble d’une matière assimilée dominée.
     
    Or, elle est devenue l’Histoire officielle. Dans l’ "Histoire de l’Afrique" de l’Unesco, tome II, édité en 1980, Cheick Anta Diop développe, en effet, longuement ses fantasmes historico-racistes, à peine contredit par les Égyptologues avec lesquels il débat. A aucun moment, dans cette monumentale histoire éditée dans toutes les langues du monde, aucun spécialiste n’ose écrire ce qu’il faut penser des affirmations de Cheick Anta Diop, tant le tiers-mondisme dominant exerce une dictature intellectuelle interdisant toute critique. Les théories de Cheick Anta Diop furent reprises et amplifiées aux USA ; dans les universités noires, elles furent à la base du courant Africano-centriste. Pauvres USA ! La juxtaposition de ses peuples et de leurs cultures fait que désormais chaque minorité raciale y enseigne sa propre vision de l’histoire.
     
    Les Noirs, qui ont leurs universités et leurs professeurs, apprennent donc que l’Afrique noire, mère de la Civilisation et qui a tout inventé, fut non seulement pillée par les Blancs qui ont bâti leur puissance sur son pillage, mais encore stoppée dans son "merveilleux" élan par la colonisation qui l’empêcha d’atteindre la phase suivante de son évolution créatrice.
     
    Or l’Africano-centrisme des Noirs américains a pour soubassement les affirmations de Cheick Anta Diop. En Afrique même, les écoliers et les étudiants sont formés dans le même moule. Comment pourraient-ils mettre en doute cette histoire officielle puisque l’UNESCO lui a donné sa caution scientifique ? Comment ne pas la prendre pour "argent comptant" quand, au Cameroun et ailleurs, les professeurs d’histoire présentent Cheick Anta Diop comme "le plus éminent égyptologue actuel".
     
    Alain Froment, chercheur à l’ORSTOM, vient donc de rendre un immense service à la rigueur scientifique en publiant dans la revue "Cahiers d’Études africaines", n° 121-122, une mise au point définitive intitulée : "Origine et évolution de l’homme dans la pensée de Cheick Anta Diop : une analyse critique".
     
    De cet article, dont le sous-titre pourrait être "Épitaphe pour un mensonge politico-historique", l’on peut extraire cette citation qui résume toute la question : « Cheick Anta Diop a discrédité la recherche africaine par l’insuffisance de sa méthodologie, ses conclusions hâtives et la subordination des préoccupations scientifiques à celles de l’idéologie (...) De sérieuses lacunes bibliographiques et l’absence de recours à des procédés statistiques objectifs, la préférence allant au choix orienté de photographies et de radicaux sémantiques, jettent des doutes sur ses qualités scientifiques. Cependant, il est devenu une telle figure emblématique du nationalisme africain qu’on considère, en Afrique, comme très malvenu de mettre en doute ses travaux. »

  • La prise du pouvoir par Louis XIV

    Louis XIV est à la mode. Pierre Gaxotte nous avait déjà admirablement montré la France de Louis XIV. Philippe Erlanger vient de nous peindre l'homme et le souverain dans un livre qui connaît, chez Fayard, un gros succès. Les téléspectateurs ont pu suivre l'émission mise en scène par Roberto Rossellini, sur la prise du pouvoir par Louis XIV. Philippe Erlanger nous montre comment, à la mort de Mazarin, les ministres étaient convaincus que le jeune et timide Louis XIV les laisserait gouverner à leur guise. Le roi les stupéfia en leur déclarant qu'il ne voulait pas de Premier ministre et qu'il prendrait seul les décisions concernant le royaume.

    Le 7 mars 1661, le cardinal Mazarin prit noblement congé du roi et de la reine-mère. Louis en sortant pleura beaucoup. Le soir il réunit le Conseil pour la première fois, mais ne parla guère. On admira sa majesté sans rien soupçonner de ce qui se passait en lui. Chacun des ministres guettait un signe sur lequel il pourrait fonder ses espérances. Il n'y en eut point.

    « je veux gouverner »

    Après le Conseil, Le Tellier, perplexe, se rendit chez la reine-mère. Il se souvenait d'une phrase échappée quelques semaines auparavant des lèvres royales : « Je veux gouverner, assister au Conseil et n'y manquer un seul jour. » Fallait-il prendre cela au sérieux ? Anne d'Autriche éclata de rire.

    La journée du 8 mars fut une veillée d'armes. Nous savons, grâce aux Mémoires quelles pensées roulèrent dans l'esprit du jeune souverain brusquement amené au bord du Rubicon. Il s'était maintes fois demandé s'il se trouvait en état de le franchir.

    Les historiens de Louis XIV ont généralement méconnu qu'en décidant de saisir les rênes, il prenait une résolution presque aussi grave que s'il accomplissait un coup d'État.

    Depuis un demi-siècle, le monarque ne gouvernait pas. Même en remontant plus loin, Henri IV était une exception. Les derniers Valois avaient subi l'emprise de leur mère, Catherine de Médicis. Henri II était une cire molle. À vingt ans, François Ier ne rêvait que de batailles et laissait lui aussi un blanc-seing à sa mère, Louise de Savoie.

    Il fallait revenir deux siècles en arrière pour trouver un Louis XI saisissant le pouvoir dès son avènement. Encore s'agissait-il d'un homme déjà mûr, rompu aux astuces  de la politique.

    Et à l'étranger ? Ni l'Empire depuis Charles Quint, ni l'Espagne depuis Philippe II, ni l'Angleterre depuis Elizabeth n'avaient connu un souverain capable d'imposer seul son prestige et son autorité, d'identifier sa personne à la gloire d'un règne.

    Selon Mme de Motteville, Louis fut encouragé par l'exemple de Charles II qui faisait lui-même ses affaires. C'était une médiocre référence et le roi aurait eu de bonnes raisons d'hésiter sans l'amour de la gloire qui le dévorait comme un personnage de Corneille ; ce Corneille dont Marie Mancini lui avait lu tant  de vers.

    « Dans mon cœur je préférais à toute chose et à la vie même une haute réputation... Une passion maîtresse et dominante qui est celle de leur grandeur et de leur gloire étouffe toutes les autres en eux (les rois). L'amour de la gloire a les mêmes délicatesses et, si j'ose dire, les mêmes timidités que les plus tendres passions. »

    Louis était bien résolu à suivre le conseil de Mazarin et à ne pas prendre de Premier ministre, « rien n'étant plus indigne que de voir d'un côté toutes les fondions et de l'autre le seul titre de roi ».

    Il mesurait le poids de ses prochaines responsabilités : « Dans le haut rang que nous tenons, les moindres fautes ont toujours de fâcheuses suites. » Il ne se perdait pas dans les nuées : « La fonction des rois consiste principalement à laisser agir le bon sens. »

    Mais la conviction que son autorité avait la valeur d'un dogme lui conférait une assurance inébranlable : « Celui qui a donné des rois aux hommes a voulu qu'on les respectât comme ses lieutenants, se réservant à Lui seul le droit d'examiner leur conduite... Il n'est point de maxime plus établie par le Christianisme que cette humble soumission des sujets envers ceux qui leur sont préposés. »

    Le cardinal est mort

    L'heure venue, le roi, à son ordinaire, s'étendit auprès de la reine et s'endormit sans trahir le moindre trouble. Il avait donné ses consignes à sa nourrice, Pierrette Dufour, devenue femme de chambre de la reine. Selon l'étiquette, Pierrette Dufour couchait dans la même pièce.

    « Exerçant ici-bas une fonction toute divine, nous devons paraître incapables des agitations qui pourraient la ravaler. »

    Lorsqu'au petit matin, Pierrette Dufour entendit le roi remuer, elle s'approcha et lui fit silencieusement un signe convenu. Mazarin était mort entre deux et trois heures du matin.

    Louis se leva en évitant de réveiller la reine, s'habilla, gagna l'appartement du cardinal où il trouva le maréchal de Gramont qu'il embrassa en pleurant :

    —    Nous venons de perdre un bon ami, lui dit-il.

    Besmaus, gouverneur de la Bastille, était là également et se désolait.

    —    Console-toi, lui dit Louis, tu as retrouvé un bon maître.

    Mais lui-même paraissait accablé. Il ordonna que la Cour observât le deuil en noir, honneur réservé aux seuls membres de la famille royale. Certains ont voulu voir dans ce fait une preuve du mariage secret  de sa mère. Nous  croirons  plutôt le contraire : si le mariage avait eu lieu, le roi se serait gardé de lui donner cette sorte de confirmation.

    Aussitôt après son dîner, il prit le chemin de Paris, ayant enjoint aux ministres de se rendre le lendemain au Louvre à sept heures du matin. Il partageait le carrosse de sa mère. Marie-Thérèse enceinte voyageait en chaise.

    Louis continuait de montrer son chagrin et cela causait quelque irritation à la reine mère. Anne d'Autriche « fut la première qui dit à ceux qui sans cesse faisaient revivre le discours de la mort du cardinal qu'il n'en fallait plus parler ».

    Ce fut sa revanche sur l'effacement auquel sa créature l'avait contrainte. Mazarin n'ayant existé que par la reine, il appartenait à la reine de signifier son retour au néant.

    Révolution royale

    Le 10 mars à sept heures du matin, le chancelier Séguier, les ministres et les secrétaires d'État se rassemblèrent debout autour du fauteuil de Sa Majesté qui ne s'assit point.

    Les huit hommes scrutaient avec des sentiments qui allaient de la curiosité à la crainte le visage grave et sans éclat dont chacun vantait la beauté, mais qui, si nous en croyons le pinceau janséniste de Philippe de Champaigne, n'était nullement celui d'un Adonis. Le grand nez tombant, la bouche proéminente aux lèvres serrées, apparemment incapable de sourire, accentuaient ce que l'âme du personnage donnait à sa physionomie de froid,  d'énigmatique  et  de volontaire.

    Le roi s'adressa au chancelier sur le ton qu'il devait garder jusqu'à son dernier jour : le ton d'un homme « maître de soi comme de l'univers »   :

    — Monsieur, je vous ai fait assembler avec mes ministres et mes secrétaires d'État pour vous dire que, jusqu'à présent, j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le Cardinal. Il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous les demanderai.

    « Hors le courant du sceau auquel je ne prétends rien changer, je vous prie et vous ordonne, Monsieur le Chancelier, de ne rien sceller en commandement que par mes ordres et sans m'en avoir parlé, à moins qu'un secrétaire d'État ne vous les porte de ma part. Et vous, mes secrétaires d'État, je vous ordonne de ne rien signer, pas même une sauvegarde ni un passeport sans mon commandement... Et vous, Monsieur le Surintendant, ... je vous prie de vous servir de Colbert que feu M. le Cardinal m'a recommandé. Pour Lionne il est assuré de mon affection, je suis content de ses services... »

    Ces paroles rencontrèrent une stupeur incrédule. Personne ne songea qu'elles ouvraient une phase nouvelle dans l'histoire de la France et du monde, une phase révolutionnaire.

    Jusqu'au premier tiers du XXe siècle, l'idée de révolution a toujours évoqué des mouvements issus du peuple et destinés, au moins théoriquement, à le libérer ou à le servir. Le sens du brusque changement survenu en 1661 en été faussé. Aux yeux d'un historien qui a observé à notre époque les révolutions autoritaires, quelquefois parties du sommet, il se dégage beaucoup plus clairement.

    On ne saurait trop le souligner : Louis XIV, en décidant de gouverner ne se comportait pas ainsi qu'un souverain respectueux d'une tradition ancestrale. Il agissait personnellement comme aurait pu le faire un César à la suite d'un plébiscite, voire d'un coup d'État.

    Quoique née des leçons de Mazarin, sa conception était originale. Elle impliquait l'établissement d'une dictature telle que la France n'en avait guère connu et qu'on aurait tort de confondre avec les dictatures modernes.

    Despote de droit divin

    Le dictateur moderne, généralement porté sur un élan des foules, doit jouer au tribun ; il a un besoin constant de maintenir, d'accroître sa popularité en accomplissant des actions spectaculaires ; au comble de sa puissance, il reste tributaire de la mauvaise fortune. Le dictateur de droit divin n'a besoin de s'inquiéter pour lui-même ni des revers ni des caprices de l'opinion. Cela lui permet la sérénité, la patience de ceux qui participent aux choses éternelles.

    Le comte de Chambord, dans son exil amer, disait de Louis XIV qu'il avait été le premier des Bonaparte. Il y a du vrai. Comme Napoléon, Louis voulait imposer sa griffe non seulement au gouvernement, mais aux multiples aspects de la vie nationale, à son époque même.

    Il entendait tout régler, depuis les préséances à la Cour jusqu'aux mouvements des troupes et aux controverses théologiques. Ni un mariage de quelque importance ni le tracé d'une route ne devaient être  résolus  s'il  ne  les  avait  approuvés.

    C'était l'emprise d'un homme sur un pays au point qu'on identifierait l'un à l'autre et qu'on ne pourrait plus envisager leur séparation inéluctable sans perplexité, ni sans angoisse.

    Là s'arrêtent les analogies. Napoléon marqua la différence essentielle en disant que, si les rois, ses ennemis, n'avaient pas à craindre de rentrer chez eux après une bataille perdue, lui n'était pas en position d'assumer ce  risque.

    Aucun homme au monde n'imaginait de supplanter le despote de droit divin dont la poigne allait étouffer les factions, anéantir les partis, effacer lés divisions idéologiques, si chères, pourtant, aux Français, et cela, par une discipline généralement consentie, non par la violence.

    Le roi devait, certes, avoir d'excellents services de renseignements et même créer la police moderne, mais jamais son autorité n'eut pour assise un système de terreur policière tel qu'il a fonctionné au XXe siècle sous les régimes totalitaires. Au XXe siècle encore, on a vu des dictateurs livrés à des fureurs, à des exaltations, parfois proches de l'hystérie. Pendant une existence offerte aux regards du public, Louis XIV ne perdra son calme que cinq fois en cinquante-quatre ans.

    la dictature du travail

    Dès le premier jour de son gouvernement, le roi montra à la Cour sceptique cette ardeur au travail qui ne se démentit plus. Il se fixa un emploi du temps rigoureux qui prit peu à peu la majesté et le caractère immuable d'un mouvement astral.

    Il donnait chaque jour six à huit heures au travail, « informé de tout, écoutant mes moindres sujets, sachant à toute heure le nombre et la qualité de mes troupes et l'état de mes places, donnant incessamment mes ordres pour tous les besoins, traitant immédiatement avec les ministres étrangers, recevant et lisant les dépêches, faisant moi-même une partie des réponses, réglant la recette et la dépense de mon Etat, tenant mes affaires aussi secrètes que pas un autre ne l'a fait avant moi ».

    Louis éprouvait une joie profonde à gouverner : « Je ne sais quel autre plaisir nous ne quitterions pour celui-là... J'éprouvai une  douceur difficile à exprimer.  »

    Il avait su d'emblée dominer ses ministres. Sa majesté naturelle, sa courtoisie inimitable, son impassibilité, son art d'écouter gravement, puis d'indiquer d'un mot la décision en imposaient d'une façon extraordinaire. Souvent, à l'improviste, on le voyait entrer dans le détail minutieux d'une affaire « quand il (le ministre) s'y attendait le moins, afin qu'il comprit que j'en pourrais faire autant sur d'autres sujets et à toutes les heures ».

    On a dit que son règne fut la dictature du travail. Ce fut aussi celle du secret. Le roi qui jetait sur ses sentiments et sur ses intentions un voile impénétrable entendait  protéger de même les  affaires de l'État. Il fit comprendre que l'indiscrétion était à ses yeux un crime inexpiable et l'on vit bientôt ministres et fonctionnaires aussi fermés que lui.

    L'antithèse est totale entre la méthode des gouvernements condamnés à donner chaque jour à l'opinion des explications vraies ou fausses et le mystère de celui-là. Mystère dont les inconvénients n'échappaient nullement à Louis XIV :

    « J'ai fait quelque réflexion à la condition, en cela dure et rigoureuse des rois qui doivent, pour ainsi dire un compte public de toutes leurs actions à tout l'univers et à tous les siècles et ne peuvent toutefois le rendre à qui que ce soit dans le temps même sans manquer à leurs plus grands intérêts et découvrir le secret de leur conduite. »

    Colbert contre Fouquet

    Le plus brillant, le plus intelligent des ministres, Nicolas Fouquet, se méprenait totalement. Anne d'Autriche ne lui disait-elle pas en haussant les épaules : « Il veut faire le capable » ? Le surintendant était persuadé que l'ardeur au travail disparaîtrait vite devant l'attrait des plaisirs, lui Fouquet, étant bien résolu à ne rien ménager pour permettre à Sa Majesté de s'y noyer.

    Ce corrupteur, devenu la dupe de son système, croyait pouvoir corrompre le roi. Le garçon avait eu une jeunesse assez morose sous la férule d'un magister avare. Le surintendant le comblerait, le « gâterait », au sens propre du terme, et tout naturellement le déchargerait des affaires.

    La nomination dé Colbert au poste d'intendant des Finances ne suffit pas à le mettre en garde. Ses espions découvrirent-ils que le roi et l'homme de confiance de Mazarin travaillaient chaque soir en tête à tête ? Probablement, mais le mépris cynique dans lequel Fouquet tenait les humains le rendait aveugle.

    Colbert, au contraire, avait compris immédiatement quelle était la volonté d'un Louis XIV et cela fit sa fortune. L'espèce de complicité, née entre eux lors de l'affaire Mancini, prit une autre forme tandis que, secrètement, le fils du drapier décortiquait devant le roi les comptes de Fouquet et mettait en lumière ses malversations.

    Louis XIV a-t-il créé Colbert ou Colbert a-t-il créé Louis XIV ? Cette vieille controverse est depuis longtemps dépassée. Le destin, comme il se plaît parfois à le faire, réunit deux êtres rigoureusement dissemblables dont l'union était nécessaire à l'accomplissement d'une grande œuvre.

    La chance de chacun fut d'estimer l'autre à sa valeur. Louis sut que le commis de basse extraction, noir, renfrogné, déplaisant, d'humeur toujours chagrine, serait l'instrument idéal de son pouvoir. Colbert, souple malgré sa carapace de fer, s'adapta sur le champ au nouveau maître.

    Le serviteur du cardinal avait dû (non sans profits personnels) se prêter aux trafics et aux combinaisons louches. Celui de Louis XIV tirerait sa faveur de son intégrité, de son intransigeance, de son amour pour la chose publique et surtout de son refus d'accepter le moindre avantage qui ne vînt pas du roi.

    Louis mit deux mois à se décider. Au début de mai, il était résolu à perdre Fouquet aussitôt que sa chute ne risquerait pas de nuire à la rentrée des impôts.

    Louis et Louise

    Marie Mancini épousa, au Louvre, le connétable Colonna et prit la route de l'Italie, ayant vu une dernière fois le roi penché à la portière pour lui dire adieu. En fait, elle cédait la place à Henriette d'Angleterre dont le mariage avec Monsieur fut célébré presque en même temps.

    Dès l'époque de ses fiançailles, Madame avait ravagé les coeurs et séduit les beaux esprits. À la Cour qui ne comptait encore que cent à deux cents personnes, les gens d'âge s'effaçaient. C'était le règne d'une jeunesse superbe, turbulente, débauchée, libertine, cruelle, rabelaisienne. Marie-Thérèse ne pouvait exercer aucun empire sur cette société qui découvrit en Madame sa véritable reine.

    À la fin d'avril, quand le duc et la duchesse d'Orléans le rejoignirent à Fontainebleau, le roi, à son tour, fut ébloui. La cousine laide et pauvre, tant rabaissée naguère, était en vérité la seule compagne digne de lui. Mignard consacra audacieusement l'apothéose de « Minette », qu'il peignit en bergère mythologique siégeant aux côtés d'Apollon-Louis XIV sous la protection des Amours.

    Le commerce du roi et de Marie Mancini avait été pendant deux ans d'une chasteté exemplaire, presque inconcevable aujourd'hui. Celui des modèles de Mignard ne semble pas avoir eu tant d'innocence. Il déchaîna la jalousie de Monsieur et l'indignation des trois reines (1).

    La plus effacée des filles d'honneur de Madame, une petite boiteuse de dix-sept ans, médiocrement jolie, Louise de La Vallière, fut chargée de détourner les soupçons. Or, elle aimait le roi que troubla la candeur d'un sentiment désintéressé. En peu de jours la « petite bourgeoise de Tours » supplanta l'orgueilleuse Stuart.

    Celle-ci se vengea en prenant pour amant le propre favori de son époux, le comte de Guiche. Ainsi naquirent à la fois la passion de Louis et de Louise, la guerre entre Monsieur et Madame.

    Le ciel semblait servir le roi, car tout cela lui était propice. L'inimitié entre son frère et sa belle-sœur, savamment envenimée et d'ailleurs entretenue par les folies de l'un et de l'autre, allait lui permettre de tenir la balance, de jouer les démiurges en un ménage qui, plus normal, lui aurait causé de graves soucis.

    Quant à Louise, sincère, pure, totalement dépourvue d'ambition, c'était une sorte de miracle qu'un roi eût trouvé pour maîtresse cette petite fille émerveillée. Louis le fut lui-même de se voir adoré, non comme un souverain, mais comme un amant. Marie l'avait subjugué, dominé. Celle-là était à ses pieds. Elle comblait son orgueil sans qu'il courût le risque de perdre la moindre part de sa liberté.

    Dès que Fouquet eut vent de l'affaire, il envoya une amie complaisante, Mme du Plessis-Bellièvre, offrir de sa part vingt mille pistoles à Mlle de La Vallière en l'assurant qu'elle ne manquerait jamais de rien. La douce enfant se cabra  :

    — Sachez, dit-elle, que deux cent mille livres ne me feraient pas faire un faux pas.

    du château de Vaux au carrosse de Nantes

    Le roi, prévenu, se sentit outragé. Il lui était intolérable qu'un sujet se sentît assez puissant pour s'offrir à protéger sa maîtresse.

    Le surintendant travaillait ardemment à sa propre perte. Il vendit sa charge de procureur général au Parlement qui le rendait presque inviolable et décida d'offrir à Sa Majesté une fête extraordinaire en son château de Vaux. Le jeune homme, intimidé, mesurerait ainsi la puissance, le faste et la gloire de son ministre.

    Louis XIV les mesura, en effet, dès qu'il eut franchi les grilles de Vaux, mais, si l'effet fut prodigieux, il ne répondit nullement à l'attente de son hôte. La féerie des jardins, des jets d'eau, des embrasements, des ballets, du festin prouvaient qu'il s'était formé un nouvel État dans l'État, un État opulent où se rassemblait l'élite du royaume. Et cela aux frais du prince humilié qui comparait ses châteaux mal entretenus, archaïques, avec cette demeure de satrape.

    — Madame, dit-il à sa mère, ne ferons-nous pas rendre gorge à ces gens-là ?

    Si Anne d'Autriche ne l'avait retenu, il eût interrompu la fête en faisant arrêter le maître de maison.

    Ce ne fut pas là, cependant, la répercussion principale de la fête de Vaux. Tout en s'indignant, Louis reçut une impression ineffaçable de ces illuminations, de ces feux d'artifice, de ces fontaines jaillissantes, de cette mythologie mise au service de l'art, de cette poésie, de ces jardins, de ces enchantements si bien ordonnés.

    Il se jura de les recréer dans des proportions dignes d'un roi de France, il se jura que, de Molière à Le Nôtre, les génies du temps seraient désormais à son service, non à celui d'un financier suspect. La révolution qui devait gagner l'Europe et transformer le style de la vie délicieuse fut conçue en cette soirée du 17 août 1661.

    De ce jour, la haine royale s'associa à la haine de Colbert. Ce fut le premier exemple de l'implacable résolution avec laquelle Louis XIV sut poursuivre un homme tombé dans sa disgrâce sans que ni le temps, ni les circonstances, ni même le châtiment du coupable eussent raison de son ressentiment.

    Fouquet avait cherché follement à se donner un point d'appui territorial en faisant fortifier Belle-Isle et la côte bretonne. Le roi voulut l'abattre dans la province même où il se croyait en sûreté.

    Il gagna Nantes précipitamment, à la grande surprise de la Cour. Le 5 septembre, de grand matin, il y présida le Conseil et se sépara du surintendant en lui souriant de la manière la plus propre à dissiper des inquiétudes naissantes. Un moment après, M. d'Artagnan, commandant d'une brigade des mousquetaires, arrêtait Nicolas Fouquet.

    — Monsieur, dit le prisonnier, tandis qu'on le conduisait à un carrosse « fermé de treillis de fer », que ceci ne fasse pas d'éclat !

    Il ne comprenait décidément rien au roi qui voulait cet éclat et déclarait à la face du monde :

    — Il est temps que je fasse mes affaires moi-même !

    Les grands commis deviennent des princes

    Ce fut l'occasion d'une réforme du gouvernement. Villeroy reçut la présidence d'un Conseil des Finances remanié auquel appartenait Colbert en simple qualité d'intendant. La charge de contrôleur général, celle de surintendant étant abolie, ne fut créée en sa faveur qu'en 1665.

    Le Conseil d'En-Haut où se traitaient les grandes affaires était composé des personnes que Sa Majesté appelait pour y délibérer sans leur remettre aucune patente et cela seul conférait aux élus le titre de ministre. Grande nouveauté : de vingt-quatre le nombre de ces ministres fut ramené à trois, Le Tellier, Lionne et Colbert lui-même.

    Le chancelier assistait également au Conseil et les secrétaires d'Etat qui se bornaient à rapporter les questions, puis à inscrire les décisions prises. Parmi eux se trouvait le jeune Louvois, fils de Le Tellier, comme survivancier de la charge de secrétaire à la Guerre,

    La spécialisation ministérielle n'existait pas. Cependant, le chancelier veillait sur la Justice, les Affaires étrangères étaient le domaine de Lionne, la Guerre celui de Le Tellier. Avec sa formidable boulimie de travail, Colbert envahit à peu près tout le reste, des Finances à la Police, du Commerce aux Travaux publics, de la Marine aux Beaux-Arts, du Travail aux Colonies, sans oublier la Maison du roi.

    D'esprit cartésien comme son maître, il s'appliqua d'abord à transformer l'administration dont il fit une bureaucratie monarchique, unifiée, centralisée telle que nul autre pays n'en possédait. Laissant aux nobles gouverneurs le soin de représenter fastueusement le roi dans les provinces, il concentra les pouvoirs entre les mains des intendants roturiers.

    Mais Louis XIV estimait que le fait seul d'être cet instrument sortait un homme de sa classe originelle. À l'indicible horreur du patriarcat, il anoblit la plupart des grands commis. Quant aux ministres, dépositaires d'une part de l'autorité suprême, il fallut les appeler « Monseigneur » et leur accorder un rang princier. Le service du roi donnait des droits égaux à ceux de la naissance.

    Louis n'appela au Conseil aucun membre de sa famille, aucun duc, aucun grand. Anne d'Autriche ulcérée annonça qu'elle se retirait au Val-de-Grâce. Son fils la retint comme elle l'espérait, mais ne céda ni sur le chapitre politique ni sur celui de ses amours.

    D'ailleurs, Marie - Thérèse, toujours convaincue que seule une princesse pouvait émouvoir le cœur d'un roi, s'était calmée au sujet de Madame et ne songeait pas à une La Vallière. Le 1er novembre 1661, elle mit au monde le Grand Dauphin.

    Le roi était resté tendrement près d'elle pendant la durée du « travail ». Quand il eut vu son fils, il oublia sa majesté, courut ouvrir la fenêtre et cria lui-même à la foule  :

    — La reine est accouchée d'un garçon !

    Ce nouveau-né, garant de l'avenir, évitait à son père les incertitudes qui avaient si longtemps affaibli le gouvernement de Richelieu, il couronnait un édifice apparemment indestructible.

    La primauté de la France

    Soudain, le sort parut vouloir mettre à l'épreuve un roi si heureux ou lui fournir l'occasion de pleinement se révéler. Presque en même temps, un grave incident diplomatique se produisit à Londres et les effets d'une mauvaise récolte provoquèrent une crise économique propre à ruiner le pays.

    De longue date le Très Chrétien et le Catholique se disputaient la préséance. À l'occasion d'une cérémonie, la vieille querelle éclata violemment entre leurs ambassadeurs en Angleterre. Les Espagnols du baron de Vatteville, soutenus par la populace, tuèrent les chevaux des carrosses du comte d'Estrade dont les gens furent blessés et dispersés.

    En apprenant la nouvelle, le roi ne prit conseil de personne. Malgré Lionne un peu effaré, il renvoya l'ambassadeur espagnol, rappela le sien de Madrid ainsi que d'Estrade, exigea de Charles II la punition des coupables et, de Philippe IV, une réparation qui sanctionnerait la primauté française.

    Sans qu'un coup de feu eût été tiré, le roi d'Espagne dut s'humilier, consacrer l'hégémonie des Bourbons. Un ambassadeur extraordinaire se rendit au Louvre. Devant les principaux de la Cour et la totalité du corps diplomatique, il assura le roi des regrets de Philippe IV au nom duquel il promit « que les ambassadeurs et ministres espagnols ne concourraient plus avec ceux de France ».

    Cet éclatant succès de Louis XIV marqua le début d'une politique de prestige dont le caractère agressif, impérialiste, peut choquer, mais qui répondait exactement, il faut le reconnaître, aux aspirations du pays.

    Quelques mois après, à la suite d'une affaire analogue survenue à Rome, le roi menaça d'envoyer une armée en Italie, le Parlement cita le Pape (protecteur de Retz) et fit saisir le Comtat-Venaissin. Alexandre VII n'osa même pas parler d'excommunication, comme ses prédécesseurs n'y auraient pas manqué. Il souscrivit à tout. Le roi en profita pour s'attirer la reconnaissance du duc de Parme et du duc de Modène en leur faisant rendre certains territoires.

    S'il ne ménageait ni le Souverain Pontife ni son propre beau-frère, il n'avait aucune raison de se montrer moins ferme envers son besogneux cousin, Charles II. Sur son ordre, la flotte française refusa de saluer la première le pavillon britannique, hommage que l'Angleterre prétendait dû à sa supériorité maritime. L'Europe savait désormais quel était « le plus grand roi du monde ». La France en fut émerveillée.

    Le roi fait réduire les tailles

    Cependant, elle était encore une fois victime d'une disette qui semblait devoir déchaîner des catastrophes en chaîne « comme si Dieu qui prend soin de tempérer les biens et les maux eût voulu balancer les grandes et heureuses espérances de l'avenir par une infortune présente. »

    Louis, suivant les conseils de Colbert, agit de nouveau en révolutionnaire et même, si l'on ose le terme, en socialiste.

    « J'obligeai les provinces les plus abondantes à secourir les autres (c'était une formidable innovation), les particuliers à ouvrir leurs magasins et à exposer leurs denrées à prix équitable. J'envoyai mes ordres de tous côtés pour faire venir par mer de Dantzig et des autres pays étrangers le plus de blés qu'il fût possible ; je les fis acheter de mon épargne ; je les distribuai gratuitement, la plus grande partie au petit peuple des villes… je fis vendre le reste à ceux qui en pouvaient acheter, mais j'y mis un prix très modique et dont le profit, s'il y en avait, était employé au soulagement des pauvres qui tiraient des plus riches, par ce moyen, un secours volontaire, naturel et sensible. »

    Plus socialiste encore fut son attitude à l'égard des bourgeois qui, profitant des troubles, avaient acquis à vil prix les titres d'une rente dont l'intérêt était devenu exorbitant. Les rentes furent rachetées « en rendant le véritable prix qu'il (le possesseur) en a reçu et en imputant sur ce prix principal ce qu'il a été payé d'arrérages au-delà de l'intérêt légitime ».

    L'État et les villes se trouvèrent ainsi allégés d'un poids énorme. Ce fut le roi personnellement qui, se référant aux dernières prescriptions de Mazarin, fit réduire les tailles, c'est-à-dire les impôts directs sous lesquels gémissaient les paysans. De cinquante-trois millions, ces taxes descendirent à trente-neuf, les remises des receveurs furent diminuées et une Chambre de Justice poursuivit impitoyablement les financiers malhonnêtes.

    Pour la première fois depuis Sully, on mit de l'ordre dans les finances, mais, contrairement à Henri IV, Louis XIV ne laissa pas à son seul ministre le soin de gérer son bien.

    « Je m'étais déjà assujetti à signer moi-même toutes les ordonnances qui s'expédiaient pour les moindres dépenses de l'Etat. Je trouvai que ce n'était pas assez et je voulus bien me donner la peine de marquer de ma propre main sur un petit livre que je pusse voir à tous les moments, d'un côté des fonds qui devaient me revenir chaque mois, de l'autre, toutes les sommes payées par mes ordonnances dans ce mois-là... »

    Tels furent les principaux actes du gouvernement personnel de Louis XIV au cours de sa première année.

    Philippe Erlanger Historia janvier 1967

    (1) Marie-Thérèse, Anne d'Autriche et Henriette de France, mère de Madame.

  • Toujours Venner !

    La disparition volontaire de Dominique Venner n’en finit pas de susciter des projets éditoriaux. Après l’hommage rendu par les Bouquins de Synthèse nationale avec un remarquable Venner. Présent !, un autre recueil dirigé cette fois-ci par la rédaction de La Nouvelle Revue d’Histoire serait en cours de préparation avec des contributeurs plus renommés.

    En attendant la sortie prochaine de ce livre collectif, les Éditions d’Héligoland éditent en version audio Le choc de l’histoire, publié en 2011 chez Via Romana. Il faut saluer cette initiative quand bien même le livre audio n’est guère prisé par le public français. Il pallie avantageusement l’impossibilité de lecture quand on conduit ou on a perdu la vue. Son autre avantage est de remplacer les sempiternels bruits diffusés par des radios commerciales abrutissantes.

    Pour la circonstance, c’est sa veuve, Clotilde Venner, qui répond à la place de son mari à ses questions désormais lues par le jeune Guillaume Bagnuls. Cet essai se trouve au croisement du Samouraï d’Occident, d’Histoire et identité des Européens et du Siècle de 1914. Outre une évident commodité pour les déplacements, ce livre audio peut – doit – trouver auprès d’un jeune public accro à l’oralité et réfractaire à l’écrit soutenu un écho très favorable. Le livre audio est peut-être une solution dans la reconquête identitaire des esprits.

    IDées est la maison d’édition du Bloc Identitaire implantée Nice. Elle vient de publier le manifeste de 1962 intitulé Pour une critique positive qui révolutionna le combat nationaliste à la fin de la Guerre d’Algérie.

    Signé par Jean-David Cattin et Philippe Verdon – Raybaud, l’avant-propos replace le texte dans son contexte historique. Ils ont maintenu l’anonymat de l’auteur alors que « Dominique Venner est communément considéré comme le rédacteur ». « S’il ne l’a jamais revendiqué publiquement, il n’a jamais nié non plus (et encore moins renié) la paternité du texte ». Or, dans Le Cœur rebelle, Venner a écrit qu’« à la Santé, je rédigeais une sorte de bilan qui énonçait des directions pour une action future. Ce texte, Pour une critique positive, fut publié anonymement avant ma mise en liberté à la fin de 1962 ».

    Cinquante ans après, le propos demeure précis, méthodique, rigoureux et abrupt. Si certaines réflexions ne sont plus opérantes – pensons au nationalisme et à l’Occident -, sa teneur conserve toute sa pertinence, en particulier avec la distinction fondamentale entre les « nationaux » et les « nationalistes ». Les premiers demeurent la plaie purulente des seconds, car ces « modérés », autrefois vilipendés par l’excellent Abel Bonnard, cherchent toujours des accommodements pratiques et électoraux.

    Les manifestations contre le « mariage » homosexuel ont démontré leur pusillanimité ainsi que leur appétence au cocufiage volontaire. Gazés, matraqués, gardés à vue, ils auraient pu s’enrager, monter des barricades, fomenter des émeutes, marcher sur l’Élysée, Matignon et le Palais Bourbon… Non, ces manifestants gardèrent un esprit ludique, festif et légaliste – hyper-légaliste même – si bien qu’un trimestre plus tard, au dire des sondages, ce lectorat droitier et lâche s’entiche de l’ineffable ministre de l’Intérieur qui ordonna quand même leur matraquage et leur gazage.

    Toutes les tares vues et dénoncées en son temps par cet opuscule roboratif perdurent encore à l’heure actuelle. Elles s’aggravent même ! Pour une critique positive reste plus que jamais d’actualité afin d’édifier un authentique mouvement révolutionnaire et identitaire européen, dégagé autant de la nostalgie incapacitante que de la dédiabolisation médiatique. Grâce à son format réduit – cette réédition se met facilement dans la poche d’un manteau -, son faible nombre de pages et la modicité de son prix, elle est à recommander chaudement aux jeunes Européens d’autant que « la jeunesse d’Europe aura de nouvelles cathédrales à construire et un nouvel empire à édifier ».

    Bastien Valorgues http://www.europemaxima.com/

    Pour une critique positive. Écrit par un militant pour des militants, IDées, Nice, 2013, 75 p., 5 €.

    • Dominique Venner, Le choc de l’histoire. Religion, mémoire, identité, C.D. audio lu par Clotilde Venner, Les Éditions d’Héligoland, Pont-Authou, 15 €.

  • La responsabilité de la gauche dans les 2 guerres mondiales

    Lu dans Minute :

     

    "A entendre François Hollande, les deux guerres mondiales n’auraient pas eu lieu « sans l’esprit de revanche, sans les ravages de la crise économique, sans le fléau des extrémismes, sans la faiblesse des organisations chargées de sanctionner les manquements au droit, et sans les gouvernements qui, préférant la honte à la guerre, acceptèrent l’une sans éviter l’autre ». Mais au fait, qui était au gouvernement, en août 1914 ? Un socialiste nommé René Viviani, d’ailleurs co-fondateur du journal « L’Humanité » avec Jaurès. Qui était aux affaires en septembre 1939, lors de la déclaration de guerre à l’Allemagne ? Edouard Daladier, radical, véritable homme de gauche qui, deux ans auparavant, occupait les fonctions de ministre de la Défense au sein du gouvernement de Front populaire. Daladier, l’homme de Munich, qui, en 1938, préféra « la honte à la guerre » !

    Heureusement, aujourd’hui, nous n’aurions, selon Flanby, plus rien à craindre, les Nations unies, la Charte internationale des droits de l’Homme et l’Union européenne étant garantes de la paix du monde. L’affirmation est audacieuse, de la part d’un chef d’Etat qui voulait, voilà quelques semaines, bombarder la Syrie même sans la bénédiction de l’ONU…"

    Michel Janva

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/