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culture et histoire - Page 1727

  • DREYFUS TOUJOURS ACTUEL (arch 1994)

    Il y aura cent ans, en octobre prochain, débutait l'affaire Dreyfus. En avant-première d'un anniversaire qui risque d'être commémoré abondamment et de façon univoque, François Brigneau a pris l'excellente initiative d'éditer un numéro de ses "Cahiers" consacré à l'affaire et proposant un historique concis mais détaillé, ainsi qu'une analyse "vue de droite" des prémisses et conséquences politiques de ce qui fut bien plus qu'un simple problème judiciaire. Il répond ici à quelques questions d"'actualité".

    ❍ National Hebdo : Si l'on pouvait résumer la thèse de votre Cahier, Dreyfus était peut-être innocent du crime de trahison mais les dreyfusards sont eux, à coup sûr, coupables de complot ou d'agression contre la France chrétienne et l'armée. Si complot il y a, qui en a été l'instigateur ?

    ❏ François Brigneau : A mon sens, il y a eu plutôt que complot une exploitation rapidement devenue gigantesque d'une affaire somme toute modeste, au départ. Les premiers à se mobiliser sont les frères du capitaine Dreyfus et à travers eux la communauté juive française. Je rappelle comment dès le 30 octobre 1894 - Dreyfus a été arrêté le 15 octobre - le grand rabbin de Paris, Zadoc Kahn, lié familialement aux Dreyfus, est reçu par le préfet de police, Lépine, qu'il adjure de tout faire pour éviter le conseil de guerre à Alfred Dreyfus sinon, dit-il, on verra « tout le pays coupé en deux, tous mes coreligionnaires debout et la guerre déchaînée entre les deux camps ». Et le grand rabbin ajoute aussitôt : « Quant aux moyens de la soutenir (cette guerre), vous pouvez vous fiez à nous ». Ensuite, à partir de la déportation de Dreyfus en Guyane, à l'île du Diable, la gauche radicale et franc-maçonne monte au créneau, parce qu'elle voit très vite dans cette affaire un moyen à la fois de se refaire une virginité après le scandale de Panama qui l'a abondamment éclaboussée, et d'attaquer les milieux politiques catholiques et nationalistes. C'est toute la démarche d'un Clemenceau, considéré comme fini politiquement après Panama, et à qui l'affaire Dreyfus permettra de redémarrer la carrière que l'on sait.

    ❍ Voyez-vous d'autres instigateurs ?

    Il y a pu avoir le rôle de factions militaires françaises opposées les unes aux autres. La franc-maçonnerie a des relais dans l'armée pourtant largement dominée par le parti catholique ou monarchiste. On ne peut exclure des manœuvres d'intoxication des services secrets allemands, visant à désorganiser l'efficace service de contre-espionnage français mis en place après 1871 .

    Mais à l'évidence ce qui est frappant dans l'affaire Dreyfus c'est le rôle joué par les lobbies progressistes ou juifs pour médiatiser et internationaliser la cause d'un obscur officier français. On peut même dire qu'il s'agit d'une première dans le genre. Je cite dans mon Cahier la réaction exemplaire à ce propos de Wilhelm Liebknecht. Exemplaire car Liebknecht, juif, est le fondateur du parti socialiste allemand et le père du dirigeant révolutionnaire allemand de 1917 Karl Liebknecht - et n'a vraiment pas le profil d'un antidreyfusard. Or, écrivant dans un journal socialiste viennois sur l'affaire en 1899, il dénonce de façon virulente le montage politico-médiatique et les "trucs" du parti dreyfusard, parle d'un « charivari bien répété (...) conduit par un chef d'orchestre au moindre signe duquel tous les exécutants obéissaient (...) Quand, dans tous les pays, cinq cents journaux de partis différents entonnent chaque jour, une fois, deux fois et plus, la même mélodie, il n'est vraiment pas possible de croire à un ''pur hasard", ou à de mystérieuses "sympathies" des nerfs et des âmes. »

    Et Liebknecht, s'il ne nomme pas le "mystérieux chef d'orchestre", ajoute : « Ce qu'il y a de plus laid, de plus répugnant dans "l'affaire", dans ce truc de "l'affaire", c'est l'insincérité intérieure, la mensongère apparence de sainteté donnée à cette comédie de l'indignation, à la plus mensongère des comédies d'indignation ». Comment ne pas penser en lisant ces lignes à certaines récentes campagnes médiatiques ?

    ❍ L'innocence de Dreyfus est-elle à ce jour hors de contestation, ou y a-t-il eu des éléments nouveaux ? Dans votre Cahier vous rappeliez certains faits troublants. Quelle est votre position aujourd'hui ?

    Toute l'historiographie récente reprend et développe la thèse de l'innocence de Dreyfus. Sur le fond, il faut rappeler la similitude de l'écriture de Dreyfus avec celle figurant sur le document trouvé à l'ambassade d'Allemagne et contenant des similitudes attestée par la quasi-totalité des experts graphologues des renseignements importants sur plusieurs aspects de notre défense nationale. Mais surtout il y a l'attitude de Dreyfus lui-même, qui se comportera vraiment, tant au moment de son arrestation que de son premier procès, comme un coupable : lors du test graphologique, il tremble soudain lorsque les enquêteurs lui dictent la liste des renseignements militaires livrés aux Allemands. Puis, décrété d'arrestation, il a cette phrase mystérieuse : « Je sens qu'un plan épouvantable a été préparé contre moi ». Par qui ? Il faut rappeler que Dreyfus était un des quatre ou cinq officiers stagiaires attachés aux quatre bureaux de l'état-major français et pouvant donc avoir accès aux renseignements confidentiels trouvés à l'ambassade d'Allemagne, qu'il lui a même reconnu - quitte à se rétracter ensuite - qu'il l'avait recopié pour son usage personnel certains de ces documents militaires. Enfin, juste après sa dégradation il confiera au garde Despert qui l'escorte : « Pour être coupable, je suis coupable, mais je ne suis pas le seul ».

    Pendant l'affaire, les autorités allemandes défendront la thèse de l'innocence de Dreyfus, mais là il faut penser à ''l'intox'', de bonne guerre dans pareil cas. En ce qui me concerne, j'ai longtemps été convaincu de la culpabilité de Dreyfus mais serais moins affirmatif aujourd'hui.

    ❍ Est-ce que l'on peut dire que le clivage dreyfusards / antidreyfusards correspond absolument à celui opposant gauche et droite, maçonnerie et catholicisme ?

    Il est vrai que des franc-maçons comme le ministre de la guerre Godefroy Cavaignac, le président du conseil Dupuy et jusqu'au président de la République Félix Faure ont été jusqu'au bout convaincus de la culpabilité de Dreyfus et opposés à la révision de ce procès. De même un des meneurs du parti dreyfusard, Waldeck-Rousseau, n'était pas un "frère", non plus que le très chrétien Péguy qui devint un ardent défenseur de Dreyfus. Même un nationaliste comme Urbain Gohier s'indigna des restrictions - il est vrai motivées par des considérations de sécurité militaire - apportées aux droits de la défense de Dreyfus.

    Il est vrai encore que Jaurès s'est tout d'abord désintéressé de l'affaire, estimant même qu'on aurait pu fusiller Dreyfus, et qu'une autre éminente figure du socialisme français ; Jules Guesde, considérait que le petit capitaine ne méritait pas la compassion du mouvement ouvrier.

    Il n'en est pas moins vrai que très vite les institutions maçonniques et les partis de gauche se sont engagés à fond dans la cause dreyfusarde, pour des raisons qui n'étaient toutes inspirées par la défense des droits de l'homme.

    ❍ Quelles ont été les conséquences de l'affaire ?

    Au simple niveau militaire la destruction du service de contre-espionnage français, qui ne sera reconstitué qu'à partir de 1910, la désorganisation de l'état-major et la mise en place d'un "fIicage" franc-maçon et radical dans l'armée, comme en témoignera le scandale du fichage des officiers catholiques par le général progressiste André en 1904. La capitulation de Marchand à Fachoda devant les Britanniques en 1898 s'explique aussi par cette crise paralysant l'armée.

    Sur le plan politique, l'affaire a permis à la gauche radicale et maçonne de faire oublier un passé de corruption, de conjurer la menace nationaliste et de gouverner le pays jusqu'à la guerre de 1914-1918. Elle lui a permis également de préparer l'opinion aux lois anticatholiques promulguées par Waldeck-Rousseau, puis par le "petit père" Combes en 1905.

    Enfin en ce qui concerne le judaïsme, l'affaire a été le détonateur du mouvement sioniste : c'est en observant chez nous, où il était correspondant d'un journal autrichien, le déchaînement des passions et notamment de l'antisémitisme, que Théodor Herzl, juif autrichien d'opinion jusque là classiquement pangermaniste, va concevoir le principe d'un Etat juif accueillant toute la diaspora et résolvant ainsi - en principe - la question de l'antisémitisme des patries d'accueil des Juifs.

    ❍ Voici quelques années, les autorités militaires françaises ont fait un petit scandale en refusant que soit érigée à l'Ecole militaire une statue de Dreyfus sculptée par Tim le dessinateur de l'Express (1). Comment expliquez-vous leur attitude, près d'un siècle après les faits ?

    Si prudents que soient aujourd'hui nos généraux, ils savent que l'armée a gardé de l'affaire Dreyfus avant tout le souvenir d'une agression, d'une mise en accusation de tout un corps. On lui a donné le mauvais rôle. Une telle statue en un tel lieu ne pouvait donc être perçue que comme une provocation et une humiliation.

    (1) La statue se trouve reléguée dans un coin du jardin des Tuileries. Son auteur, Tim, est à l'évidence meilleur dessinateur politique que sculpteur.

    Dans son Cahier François Brigneau relate la visite faite par Waldeck-Rousseau, député républicain de gauche, futur président du conseil et par ailleurs chef de file de la cause dreyfusarde, à Louis Ménard, greffier en chef auprès de la Cour de cassation. Nous sommes en 1898 et tout le parti dreyfusard s'affaire à obtenir la révision du procès de son héros (lequel sera condamné une seconde fois puis immédiatement gracié en 1899). Voilà donc ce que dit à Ménard ce grand défenseur des droits de l'homme et de Dreyfus qu'est Waldeck-Rousseau : « Je viens vous parler de l'affaire Dreyfus, dont vous allez avoir à vous occuper. Ce n'est pas que Dreyfus nous intéresse, mais nous voulons profiter de cette circonstance pour faire une armée républicaine et démolir l'état-major qui n'est composé que de cléricaux, de jésuites et de réactionnaires ( ... ). Nous sommes sûrs de réussir. Ceux qui seront avec nous auront ce qu'ils voudront. Tant pis pour les autres. »

    Les voies de l'humanisme sont impénétrables!

    François Brigneau : Mon affaire Dreyfus, ses causes, ses conséquences.

    A commander aux publications FB : 24 rue de l'Amiral-Roussin, 75015 Paris. 72 pages

    ✍ National Hebdo Semaine du 27 janvier au 2 février 1994

  • Pour un nationalisme permaculturel

     

    Vivre, c'est se protéger

    Un long travail de guerre culturelle a été accompli par l'idéologie dominante en Occident pour culpabiliser dans les populations l'idée de « fermeture », et ses corollaires dans les notions de frontière, de limite et de protectionnisme. Depuis les années 1970, pour être quelqu'un de bien, il faut rester « ouvert », et en particulier souscrire sans conditions au sans-frontiérisme. On pense notamment à l'officine d'influence Open Society Institute de George Soros ainsi qu'au champ lexical du marketing et aux éléments de langage en vigueur dans les médias.

    Or, aucune espèce vivante ne peut survivre physiquement sans un territoire doté de frontières, de limites, de contours. Le premier territoire est le corps, dont l'intégrité est assurée par la peau, ou du moins une membrane protectrice. La vie n'existe pas sans un épiderme qui distingue l'intérieur de l'extérieur, ce qui suppose nécessairement un certain degré de fermeture. L'idéologie dominante de l'ouverture inconditionnelle des frontières et de la levée de toutes les limites est donc une idéologie de mort, l'équivalent de l'ouverture de la peau.

    La notion de « fermeture » mérite ainsi une réhabilitation pleine et entière dans le champ de la praxis politique. Fermer est synonyme de « protéger l'intégrité », « assurer la sécurité et la pérennité ». Pendant des millénaires, pour se protéger des agressions, toutes les places fortes et les cités d'importance étaient fermées par des remparts, des murailles, des reliefs et des plans d'eau naturels ou artificiels, ce qui leur a permis de se perpétuer jusqu'à notre époque. Dans cette perspective de « fermeture positive », l'échelle locale à privilégier de nos jours est celle de l'État-nation, doté de frontières et de limites fixes. Les raisons en sont simples : face au mondialisme, dont la logique est structurellement aliénante, les échelles régionales ou de tailles encore inférieures sont impuissantes à assurer la protection de leurs résidants, et seule l'échelle nationale en est capable. Quant à l'échelle continentale, c'est celle du mondialisme, dont les partisans de l'euro-régionalisme sont en fait les pions.

    Les pathologies de l'ouverture

    Julia Kristeva, psychanalyste et théoricienne du féminisme, publiait en 1998 un livre d'entretiens intitulé Contre la dépression nationale. La 4ème de couverture résumait ainsi le contenu : « Peut-on restaurer la confiance nationale comme on restaure le narcissisme d'un patient déprimé ? Julia Kristeva en prend le parti, forte de son expérience de praticienne et de sa réflexion sur la culture et la révolte. Elle propose un discours contre la « dépression nationale » et le masochisme ambiant. Mai 68 a bouleversé le rapport social au plaisir, à la famille et à la nation, sans pour autant produire la liberté escomptée. Témoin actif et lucide de ces changements, Julia Kristeva montre l'urgence d'une révolte adaptée à notre temps, pour une liberté toujours à conquérir. »

    En une centaine de pages, ce petit ouvrage éclaire la question de l'identité nationale et de ses pathologies par la discipline peut-être la mieux placée pour le faire, puisque la psychanalyse est entièrement construite autour de la question de l'identité et des limites qui la définissent. L'identité suppose nécessairement des limites, des contours. Je ne suis pas « tout », je suis « ceci » à l'exclusion de « cela », et je dois l'apprendre dans mes premières années. Le complexe d'Œdipe, avec son tabou de l'inceste, est le moment où l'enfant comprend qu'il existe des limites – des limites à son désir et des limites identitaires – et qu'il doit donc abandonner ses revendications narcissiques de toute-puissance. Ce complexe fondateur est le point de basculement qui permet d'accéder à une socialisation normale, fondée sur le sens des formes fixes limitées et des contours durables et stables. L'instabilité et la transformation identitaires perpétuelles sont des symptômes de psychose schizophrénique. La figure mythologique de Protée est le dieu de notre époque, le dieu protéiforme du changement et du transformisme, mais le dieu malade. La théorie du Genre, qu'il faudrait renommer théorie de la confusion des Genres, et le « mariage homo » en sont les expressions morbides.

    La vie est toujours localisée, enracinée dans un territoire, une portion d'espace particulier. La géométrie pose que l'espace est partes extra partes : ses parties sont les unes à l'extérieur des autres. L'espace inclut et exclut en même temps. Il n'existe pas d'espace seulement inclusif. La notion de « démocratie inclusive » du politologue Takis Fotopoulos (né en Grèce en 1940) est plus que problématique. Un concept excluant l'exclusion est mortifère. De fait, on ne vit pas « partout » mais bien « quelque part » et à l'exclusion d'« ailleurs ». On ne connaît que des « situations », toute vie est « située ». Qui dit « situation », dit inclusion mais aussi exclusion, donc délimitation d'une permanence, car une limite qui bouge sans arrêt n'en est plus une. Les anciens Grecs distinguaient le principe ontologique du Peras, littéralement le « chemin tracé », avec ses connotations de fixité terrienne, de régularité, de délimitation et de point de repère pour s'orienter, de l'Apeiron, signifiant l'illimité, l'indéfini, l'indéterminé, comme les flots de la mer en changement perpétuel. Cette dualité se reproduit dans le champ éthique et moral par l'opposition entre le Metron, la mesure et la modération, et l'Hybris, la démesure et l'excès.

    La dépression nationale diagnostiquée par Kristeva, mais aussi par des sociologues comme Dany-Robert Dufour et divers cliniciens, vient justement de ce que les frontières nationales passent leur temps à être transgressées, sous prétexte d'ouverture au marché ou aux autres cultures, ouverture indifférenciée imposant un modèle identitaire flou, protéiforme, incluant tout, acceptant tout, donc excluant tout également, donc pathologique. Les nouvelles maladies de l'âme, comme le dit Kristeva, toutes ces nouvelles pathologies mentales apparues dès les années 1970, sont des pathologies de l'ouverture totale et de la levée de toutes les limites, et tournent autour du concept de borderline ou d'état limite. En finir avec l'épidémie contemporaine de pervers narcissiques, de syndromes psychotiques dérivant dans la criminalité, les toxicomanies et les addictions diverses, suppose de rétablir des limites, des frontières, des contours identitaires, suppose donc de ré-oedipianiser la vie. En d'autres termes : relocaliser, ré-enraciner et renationaliser la vie.

    Nationalisme, permaculture et féminisme

    Pour ce faire, l'idée nationaliste a peut-être besoin d'être rénovée ou enrichie. Le mème d'alter-nationalisme circulait à une époque. Pour aller plus loin, proposons aujourd'hui le « nationalisme permaculturel ». Le concept de permaculture, inventé en 1978 par Mollison et Holmgren, est un mot-valise qui condense « permanence » et « culture », dans la perspective de mettre en avant la notion de culture durable, planifiée sur le long terme. Dans un cadre de production agricole ou potagère, la permaculture est une méthode écologique qui consiste à faire avec la nature et pas contre elle. Il s'agit d'aménager l'environnement et non pas de l'artificialiser. La pratique du « design permaculturel » qualifie le travail de conception d'un espace de vie attentif aux relations de proximité entre des éléments divers. Les bordures, les frontières et les limites sont donc objets d'une attention particulière. Par exemple, le plan de culture d'un jardin en permaculture est structuré en zones circulaires concentriques, à commencer par l'habitation placée au centre ; cette configuration du territoire calquée sur les modèles naturels respecte aussi la hiérarchie des priorités concrètes définie par la théorie du « prendre soin ».

    La notion de « prendre soin » en politique a été mise à l'honneur par la théorie féministe du Care (ou take care ; Gilligan, 1982). L'éthique du Care, qui mobilise essentiellement les notions de proximité, de vulnérabilité à protéger et d'attention maternelle portée aux phénomènes de gestation lente, représente la forme mature du féminisme. L'axiologie du Care et du « prendre soin » recoupe ainsi point par point l'axiologie du nationalisme permaculturel. Les valeurs, les mots clés, les idées directrices du féminisme et du nationalisme sont en fait les mêmes : le soin, le long terme, l'amour du prochain et de la biodiversité. Notre nouveau nationalisme, permaculturel et féministe, est ainsi appuyé sur une éthique de vie non partisane : prendre soin du lieu où l'on vit, où que ce soit et avec qui que ce soit, non pas pour des raisons idéologiques ou émotionnelles, mais parce que c'est dans mon intérêt, donc dans notre intérêt, car l'individu n'existe que dans des relations. Mon intérêt consiste à m'aimer, à aimer mes proches, et à prendre soin de moi et de mes proches ainsi que de mon environnement, donc de mon pays. Ce féminisme nationaliste n'est dans son essence ni affectif, ni identitaire au sens lyrique du terme, mais rationnel et pragmatique. Il s'agit de « cultiver son pays », comme on « cultive son jardin ».

    Dans son édition du 12/09/13, la revue « Lys noir » rapportait les propos récents de Bernard Stiegler, philosophe de la technique, affirmant qu'il fallait « prendre soin » des électeurs du Front National : « Il faut prendre soin de ces électeurs comme de tous les Français qui sont aujourd'hui abandonnés face à une puissance du marché qui détruit jusqu'à la possibilité même d'éduquer leurs enfants. Le soin consiste ici à rompre avec le consumérisme, qui a produit une insolvabilité généralisée et dégradé les consommateurs sur les plans physique et psychique. » On le voit, nul besoin de faire appel au patriotisme pour être nationaliste ; il n'est même pas besoin d'être nationaliste pour être nationaliste : il suffit de « prendre soin » du lieu où l'on vit et des personnes qui y vivent. En d'autres termes, pour être nationaliste, il suffit d'agir selon son intérêt. Mon intérêt est que ça se passe bien là où je vis. Mon intérêt est que le lieu où je vis soit bien tenu. Mon intérêt est donc de m'occuper concrètement du pays où je vis pour le faire fructifier. Faire fructifier le pays où je vis, c'est-à-dire lutter contre l'entropie, le désordre et les déséquilibres qui peuvent y advenir, et impulser une dynamique néguentropique, donc structurante et ordonnatrice (fonction du design en permaculture).

    Le nationalisme permaculturel consiste ainsi à accueillir tous les gens de bonne volonté sur un projet national commun : quelles que soient nos origines culturelles, religieuses ou ethniques, notre intérêt à tous est de « prendre soin » de notre pays car c'est là que nous vivons, ici et maintenant. Sous cet angle, la France possède une complexion commune avec le Liban : nos deux pays sont multiethniques et multiculturels. Les nationalistes français peuvent s'inspirer du Hezbollah et de sa doctrine d'intérêt national bien compris permettant aux chrétiens et aux musulmans, ainsi qu'aux divers groupes, de cohabiter pacifiquement en visant un horizon national commun. En ce sens, et aussi paradoxal que cela paraisse pour l'opinion commune, on peut dire que le Hezbollah met en pratique l'éthique permaculturelle du « prendre soin » appliquée à son pays.

    Le séparatisme : méthode mondialiste

    Quand des tensions intercommunautaires apparaissent, en France, au Liban ou ailleurs, un examen attentif montre qu'elles sont généralement provoquées par des puissances étrangères travaillant à produire du séparatisme et de l'entropie sociale dans une perspective de conquête coloniale obéissant au principe du « diviser pour régner ». En effet, le développement des populations et de leurs cultures n'est pas toujours autonome, « naturel », mais est parfois placé « sous influence », pris en charge et tutoré, façonné par des méthodes d'ingénierie dérivées de la cybernétique sociale et de la psychanalyse, et que le management range sous le terme de « conduite du changement ». Dans Gouverner par le chaos – Ingénierie sociale et mondialisation, l'auteur de ces lignes expose une synthèse de ces techniques de pression psychologique et d'induction comportementale qui nous sont appliquées pour nous faire perdre le sens de ce qui est bon pour nous et programmer en nous des comportements qui vont contre notre intérêt, des comportements séparatistes, communautaristes, sans-frontiéristes, libéraux-libertaires, et au final, antinationaux. Cette ingénierie sociale négative cherche à conditionner des prises de décision irrationnelles et autodestructrices. Par exemple, les Français subissent depuis une quarantaine d'années un gros effort de culpabilisation de tous les sentiments protectionnistes et nationalistes ainsi que de la fermeture politique et géopolitique nécessaire que cela suppose. Le caractère artificiel et aberrant de cette haine de soi agissant comme une pulsion de dénationalisation, entropique et séparatiste, modelée sur la pulsion de mort – la mort étant le « séparatisme » des régions ou des organes – apparaît quand on voyage à l'étranger, où les sentiments patriotiques, nationaux et anti-séparatistes sont généralement très vivants et peuvent s'exprimer sans inhibition, ni censure médiatique.

    Des chercheurs en sciences sociales tels que Kurt Lewin (1890-1947) ont posé les fondements du management négatif, à savoir un encadrement comportemental visant à conduire de manière indirecte vers le suicide, l'entropie, le morcellement, la déstructuration. Cette démarche de dislocation intentionnelle des formes vives cherche à nous pousser à ne plus prendre soin de nous-mêmes, ni du lieu où l'on vit. Comment ? En culpabilisant le sens des proximités. Culpabiliser la priorité donnée à la proximité, culpabiliser la priorité nationale, c'est culpabiliser la priorité donnée à soi-même. Cela revient à culpabiliser le fait de s'occuper de soi et de prendre soin de sa propre vie. Le mondialisme veut culpabiliser le peuple de tenir à son pays, à sa vie, à soi-même, et plus largement veut culpabiliser le peuple de tenir à quoi que ce soit. L'idéologie dominante consiste à tout lâcher, y compris notre vie. L'ingénierie sociale négative est une fabrique du consentement à tout lâcher, une fabrique du consentement à la mort, comme en témoigne la désapprobation médiatique de tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la légitime défense, que ce soit contre des Roms ou contre toute forme de délinquance ; faits divers qui sont pourtant des signaux salutaires d'un réarmement au moins psychologique d'une population qui refuse de se laisser génocider.

    Un ami d'origine marocaine nous rapportait un jour une discussion avec un oncle vivant au bled. L'oncle ne cessait de s'étonner de la diabolisation dont le Front National faisait l'objet en France : « Ils sont nationalistes ? Et alors ? C'est quoi le problème ? Ils défendent leur pays ! C'est normal, non ? » Pour l'immense majorité des peuples et des habitants de ce monde, le nationalisme est évident et consiste simplement à « prendre soin » du pays où l'on vit. Pas de pathos excessif. Ce n'est rien d'autre qu'un anti-masochisme naturel et de bon sens. Je m'occupe de moi, je me soigne, je fais en sorte de vivre décemment, donc je prends soin de mon environnement, donc je prends soin du pays où je vis. À notre époque postmoderne où il faut tout réapprendre, y compris les réflexes élémentaires de survie, un combat culturel et politique est donc à mener. Un combat pour – étrangement – re-banaliser le nationalisme. Puisque le nationalisme, en tant qu'expression évidente de la vie des peuples, est au fond banal et élémentaire.

    Lucien Cerise.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/blog/actu-site-et-amis-du-site/1147-pour-un-nationalisme-permaculturel-par-lucien-cerise

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  • Lorànt Deutsch persona non grata dans les écoles de la République

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) – Lorànt Deutsch, L’auteur du best‑seller “Métronome” vendu à près de deux millions d’exemplaires et amoureux de la France dans son nouveau titre “Hexagone”, prend la route et descend les fleuves pour raconter 2.000 ans d’histoire française.

    Il s’attire à nouveau les critiques de trois historiens, selon les propos mêmes de Lorànt Deutsch “encartés à l’extrême gauche” (William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin) : drôles d’historiens pour qui la bataille de Poitiers devient une référence idéologique ! Ils reprochent à Lorànt Deutsch d’exalter la France des rois et des cathédrales ; c’est sans doute que pour ses détracteurs l’Histoire de France commence en 1789.

     

    D’ailleurs, Lorànt Deutsch a été mis à l’index : il lui a été interdit de parler d’Histoire de France dans les établissements scolaires. Heureusement, ses lecteurs ne sont pas dupes, “Hexagone” caracole en tête des meilleures ventes !

    http://fr.novopress.info/142193/lorant-deutsch-persona-non-grata-dans-les-ecoles-de-la-republique/

  • Olivier Delamarche / Nicolas Cheron: Analyse Technique ou Fondamentale pour les Marchés actuels? 5/5

  • Olivier Delamarche / Nicolas Cheron: Analyse Technique ou Fondamentale pour les Marchés actuels? 4/5

  • Olivier Delamarche / Nicolas Cheron: Analyse Technique ou Fondamentale pour les Marchés actuels? 3/5

  • Olivier Delamarche / Nicolas Cheron: Analyse Technique ou Fondamentale pour les Marchés actuels? 2

  • 23 SEPTEMBRE 1940… L’AGRESSION BRITANNIQUE SUR DAKAR

     

     

    « L’empire, sans la France ce n’est rien. La France sans l’empire, ce n’est rien » (Amiral Darlan – Novembre 1942)

     

    « L'âme de nos marins plane sur l'Océan, je l'ai vue ce matin, sous l'aile d'un goéland » (Freddie Breizirland)

     

                 Après avoir été donné à la France par le traité de Paris, le 30 mai 1814, Dakar devint, en 1904, la capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Située à l’extrémité occidentale de l’Afrique, elle occupait, en 1940, une position stratégique considérable qui faisait bien des envieux. Au point de séparation de l’Atlantique Nord et Sud, en avancée face à l’Amérique Latine, sur le chemin entre l’Afrique du Sud et l’Europe, Dakar intéressait tout le monde et en premier lieu les Britanniques qui, sur le chemin traditionnel de l’Afrique australe et de l’Asie par le Cap, retrouvaient là l’un des enjeux de leurs rivalités coloniales avec la France et voulaient profiter de son écrasement.

     

                En septembre 1940, le Maréchal Pétain avait confié au général Weygand la délégation générale du gouvernement en Afrique et le commandement en chef des troupes. Ainsi se trouvait affirmée la volonté de défendre l’Afrique mais aussi de préparer les moyens de la revanche.

     

                Le 31 Août 1940, soit près de deux mois après la lâche agression commise par ces mêmes britanniques sur la flotte française au mouillage et désarmée, dans le port de Mers El-Kébir (Algérie) et près d’un mois après l’entretien Churchill – De Gaulle (6 août 1940) sur les modalités d’une éventuelle attaque contre les forces françaises stationnées au Sénégal et demeurées fidèles au Maréchal Pétain, la force navale M (M comme « Menace ») britannique où se trouvait de Gaulle quitta les ports britanniques pour Freetown en Sierra Leone qu’elle atteignit le 16 Septembre.

     

                Cette expédition reposait sur deux principes et deux ambitions :

     

    - Churchill espérait mettre la main sur l’or de la Banque de France et des banques nationales belges et polonaises, représentant plus de 1000 tonnes d’or… et sur le cuirassé Richelieu, redoutable par sa puissance de feu (bien que son armement ne fût pas terminé), fleuron de la flotte française.

     

    - De Gaulle désirait s’imposer comme le chef suprême de l’empire français en guerre… empire d’importance que le gouvernement de Vichy tenait, par ailleurs, à défendre ardemment.

     

    Partie de Freetown le 21 septembre, la force M se présenta devant Dakar le 23 à l’aube. A 6 heures, un message de De Gaulle était adressé à la garnison en lui demandant de se rendre… sans effet. Sa seule présence qu’il espérait suffisante, ne provoqua pas à son grand dam les ralliements escomptés… le traumatisme de Mers El-Kébir était trop vif. Le gouverneur général de l'A.O.F., Pierre Boisson, commandant la Place, résolument rangé derrière Pétain, refusa catégoriquement de se rallier, affirmant sa volonté de défendre Dakar « jusqu'au bout » La décision de De Gaulle ne se fit pas attendre : Il fallait débarquer ! Une première tentative de débarquement se solda par un fiasco suivie de deux autres qui subirent le même sort. Une tentative de persuasion politique échoua et Thierry d’Argenlieu, arrivé par mer pour parlementer avec un drapeau blanc, fut accueilli par un tir de mitrailleuse qui le blessa mais son embarcation parvint à s'échapper. Il en résultait que de l’avis de De Gaulle et de l’amiral Cunningham, le patron de la flotte anglaise, la résistance allait être farouche…

     

                En effet, face à l’armada britannique qui se préparait au combat, la France disposait, cette fois, de solides moyens navals ainsi qu’une sérieuse défense côtière. On en n’était plus aux conditions dramatiques de Mers El-Kebir où la flotte désarmée avait été littéralement assassinée ; cette fois, les marins français étaient prêts au combat et animés, de surcroît, d’un esprit de revanche parfaitement perceptible… et compréhensible. Avant la tragédie de Mers El-Kébir, la flotte française était la 4ème plus puissante flotte du monde ; elle était décidée à le prouver et cela d’autant plus qu’elle n’avait jamais été vaincue…

     

                Sur cette résistance, de Gaulle écrira dans ses mémoires : « Décidément, l’affaire était manquée ! Non seulement le débarquement n’était pas possible, mais encore il suffirait de quelques coups de canons, tirés par les croiseurs de Vichy, pour envoyer par le fond toute l’expédition française libre. Je décidai de regagner le large, ce qui se fit sans nouvel incident. »

     

    Ainsi se passa la première journée, celle du 23 septembre.

     

                Dans la nuit du 23 au 24 septembre, plusieurs télégrammes furent échangés entre l’amiral Cunningham et Churchill, décidé à poursuivre l’affaire jusqu’à son terme : « Que rien ne vous arrête ! » Dans cette même nuit, un ultimatum anglais fut adressé aux autorités françaises de Dakar leur enjoignant de livrer la place au général de Gaulle. Le texte était fort maladroit et accusait les forces de Dakar de vouloir livrer leurs moyens aux Allemands. Il ne pouvait que provoquer l’indignation des défenseurs et ne recevoir d’autres réponses que le refus. Le gouverneur général Boisson, se remémorant la mise en garde que Georges Clemenceau adressa, le 9 août 1926, au président américain Coolidge : « La France n’est pas à vendre, même à ses amis. Nous l’avons reçue indépendante, indépendante nous la laisserons », répondit avec fermeté : « La France m’a confié Dakar. Je défendrai Dakar jusqu’au bout ! ».

     

                Depuis la tragédie de Mers El-Kebir, Vichy avait décidé de défendre fermement cette position stratégique française et avait envoyé à cet effet, de Casablanca, des bombardiers, des chasseurs et des croiseurs. Il y avait là : Un cuirassé (Richelieu), deux croiseurs légers, quatre contre torpilleur, trois destroyers, six avisos, cinq croiseurs auxiliaires, trois cargos et trois sous-marins. Par ailleurs, la force de frappe aérienne n’était pas négligeable… et elle allait le prouver.

     

                Du côté anglais, la flotte était tout aussi impressionnante : Un porte avions (Ark Royal qui avait déjà opéré à Mers El-Kebir), deux cuirassés, trois croiseurs lourds, deux croiseurs légers, dix destroyers, deux dragueurs de mines et une dizaine de navires transports de troupes portant 4200 soldats –dont la fameuse 101ème brigade des Royal Marines… à laquelle s’ajoutait l’armée gaulliste composée de trois avisos, un patrouilleur, quatre cargos et 2700 soldats français.

     

                Toute la journée du 24 se passa en échanges de coups d’artillerie de marine entre les deux flottes qui firent de nombreuses victimes parmi les marins des deux camps et la population civile qui subit également ce pilonnage. Des obus anglais de gros calibre (380m/m) tombèrent sur la ville, touchant, entre autres, l’hôpital et la caserne du 6° RAC, faisant 27 morts et 45 blessés. En soirée, la situation n’avait guère évolué…

     

                Le lendemain, 25 septembre, la ténacité britannique continua. Les navires de la force M voulurent de nouveau s’approcher afin de poursuivre leur œuvre de destruction, mais, comme précédemment, ils durent se frotter aux bâtiments français (Vichystes, diront les gaullistes !) qui leur infligèrent de sérieux dégâts et cela d’autant plus que l’aviation française était maîtresse du ciel.

     

                C’en était trop ! De Gaulle écrira : « L’amiral Cunningham décida d’arrêter les frais. Je ne pouvais que m’en accommoder. Nous mîmes le cap sur Freetown. »

     

                L’armée française sortait vainqueur de la bataille en dépit de ses 203 morts et 393 blessés. Les 1927 morts de Mers-El-Kébir étaient en partie vengés.

     

                Cette opération constitua un tournant idéologique pour les gouvernements, bien plus qu'un affrontement important du point de vue des forces en présence, du nombre des victimes ou des pièces militaires détruites ou endommagées. L’aventure anglo-gaulliste se solda ainsi par un cuisant échec et eut des conséquences considérables.

     

    - D’un côté, le régime de Vichy sortait renforcé de l’épreuve et la cohésion des troupes de la marine –toujours invaincue- autour de la personne du Maréchal Pétain, revigorée.

     

    - De l’autre, le crédit du général de Gaulle dégringolait en chute libre. L’homme se retrouvait isolé. Soudainement mis à l’écart, il fut politiquement menacé par l'amiral Muselier accusé à tort d'avoir été à l'origine des fuites qui empêchèrent le débarquement. Il ne s’en cacha pas dans ses mémoires : « A Londres, une tempête de colères, à Washington, un ouragan de sarcasmes, se déchaînèrent contre moi. Pour la presse américaine et beaucoup de journaux anglais, il fut aussitôt entendu que l’échec de la tentative était imputable à de Gaulle. » … « C’est lui, répétaient les échos, qui avait inventé cette absurde aventure, trompé les Britanniques par des renseignements fantaisistes sur la situation à Dakar, exigé par donquichottisme, que la place fût attaquée alors que les renforts envoyés par Darlan rendaient tout succès impossible… »

     

                 De son côté, Churchill, lui aussi, sortait de l’aventure en fâcheuse posture. Il dut subir les sarcasmes de la Chambre des Communes et fut à deux doigts d’être démissionné. S’il lui avait été facile de détruire, à Mers El-Kebir, une flotte désarmée (et pourtant alliée) causant la mort de 1927 marins, manifestement, avec Dakar ce fut tout autre et son désir de s’emparer de l’excellente et cohérente flotte française ou de la détruire se solda par un échec retentissant.

     

     José CASTANO

    e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

     

     

    N.B : - Concernant la tragédie de Mers El-Kebir, certains ont cru bon de justifier l’agression britannique par le fait que nos bâtiments seraient, inéluctablement, tombés entre les mains des Allemands. Je rappelle ce que j’écrivais à ce propos sur cette agression :

     

    « L’armistice franco-allemand du 25 juin 1940 consacre l’échec de nos armées sur terre ; notre flotte, une des plus puissantes -qui n’avait pas été vaincue- est libre. Ni l’amiral Darlan, ni le général Weygand n’ont l’intention « …de livrer à l’ennemi une unité quelconque de notre flotte de guerre » et de Gaulle le dira, le 16 juin à Churchill en ces termes  « La flotte ne sera jamais livrée, d’ailleurs, c’est le fief de Darlan ; un féodal ne livre pas son fief. Pétain lui-même n’y consentirait pas ».

     

    Les Anglais, de leur côté, désirent que notre flotte, riche en unités lourdes et légères, se rende dans leurs ports. Elle aurait pu le faire, le 16 juin 1940, mais personne ne lui en donne l’ordre et la Marine reçoit l’assurance, « qu’en aucun cas, la flotte ne sera livrée intacte », mais qu’elle se repliera probablement en Afrique ou sera coulée précise l’Amiral Darlan. Hitler ne demande pas livraison de notre flotte (le projet d’armistice ne le prévoyant d’ailleurs pas), pas plus que de nos colonies, sachant qu’il n’est pas dans nos intentions d’accepter de telles exigences. »

     

    Cet épisode sur Dakar confirme la justesse de mes propos car si la France métropolitaine était vaincue, l’Empire ne considérait nullement l’être. Si la France métropolitaine avait capitulé, l’Empire s’y était refusé et la marine française (ce qu’il en restait), comme elle s’y était engagée, avait rejoint les ports africains composant l’Empire afin de poursuivre le combat.

     

     

    - Les alliés ayant débarqué le 8 Novembre 1942 en Afrique du Nord (opération « Torch »), les autorités Vichystes d’AOF, convaincues par l’amiral Darlan, signèrent le 7 décembre 1942, un accord avec les alliés, qui remit l’empire colonial français dans la guerre en formant « l’Armée d’Afrique » dans laquelle firent merveille les « tirailleurs sénégalais ». Lors de la constitution du Comité Français de la Libération nationale (CFLN), le gouverneur général Boisson démissionnera et sera remplacé le 1er juillet 1943 par le gaulliste Pierre Cournarie.

     

    - Le Richelieu appareilla pour les Etat-Unis où son armement fut modernisé. Il participa au côté des Alliés à la guerre contre l’Allemagne puis, dans le Pacifique, à celle contre les Japonais. Il fut présent à la capitulation japonaise en rade de Singapour.

     

    Le 1er Octobre 1945, il fut de retour à Toulon après 52 mois passés loin de la Métropole. Il participa à la guerre d’Indochine puis fut mis en réserve en août 1959, désarmé en 1967 et démoli en 1968.

     

     

    « Nous avions reçu un empire ; nous laissons un hexagone » (Colonel Charles Lacheroy)