Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1810

  • La multipolarité - Résumé des concepts utilisés (Alexandre Douguine)

     

       La distinction faite entre l'expression « monde multipolaire » et une série des termes alternatifs ou similaires nous a permis d'exposer les grandes lignes du champ sémantique au sein duquel nous allons continuer à construire la théorie de la multipolarité. Jusqu'à ce point, nous avons seulement cherché à analyser ce que l'ordre mondial multipolaire n'était pas. Cette approche va nous permettre de distinguer positivement, par contraste, un certain nombre de ses composantes et caractéristiques, dans un premier temps de façon approximative :

       1 - Le monde multipolaire est une alternative radicale au monde unipolaire (qui dans les faits existe actuellement) en raison du fait qu'il défend l'existence d'un nombre restreint de centres indépendants et souverains de prise de décision stratégique global au niveau mondial.

       2 - Ces centres devraient être suffisamment qualifiés et indépendants financièrement et matériellement pour être en mesure de défendre physiquement leur souveraineté dans le cas d'une invasion directe d'un ennemi potentiel, possédant un niveau d'équipement équivalent à celui de la plus grand puissance existante aujourd'hui. Concrètement, ils devraient être capable de résister à l'hégémonie financière et militaro-stratégique des États-Unis et des pays de l'OTAN.

       3 - Ces centres de décision ne devraient pas avoir à accepter comme condition sine qua non, l'universalisme des normes et des valeurs et des standards occidentaux (démocratie, libéralisme, libre marché, parlementarisme, droits de l'homme, individualisme, cosmopolitisme, etc.) et devraient pouvoir être totalement indépendants de l'hégémonie intellectuelle et spirituelle de l'Occident.

       4 - Le monde multipolaire n'implique pas un retour au système bipolaire, car aujourd'hui, il n'y a pas une force unique, sur le plan stratégique ou idéologique, qui puisse à elle seule résister à l'hégémonie matérielle et spirituelle de l'Occident moderne et à son chef : les États-Unis. Il doit y avoir plus de deux pôles dans un monde multipolaire.

       5 - Le monde multipolaire considère avec circonspection la souveraineté des États-nations existants. Cette souveraineté présente un caractère purement juridique lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'un potentiel de puissance suffisant, sur les plans stratégiques, économiques et politique. Au XXIème siècle, cette souveraineté formelle n'est plus toujours suffisante pour permettre à un État national de s'affranchir comme une entité véritablement  souveraine. Dans de telles circonstances, la souveraineté réelle ne peut être atteinte que par une combinaison, une coalition d'États. Le système westphalien, qui continue d'exister de jure, ne reflète plus les réalités du système de relations internationales et nécessite une révision.

       6 - La multipolarité n'est réductible ni à la non-polarité, ni au multilatérité, car elle ne confie le centre de la prise de décision (le pôle) ni à un gouvernement mondial, ni au club des États-Unis et leurs alliés démocratiques (« le monde occidental »), ni aux réseaux sub-étatiques d'ONG ou d'autres instances de la société civile. Elle considère que le pôle de décision doit être localisé quelque part ailleurs.

       Ces six points définissent un cadre conceptuel pour les développement ultérieurs et constituent un concentré des principales, caractéristiques de la multipolarité.

       Toutefois, bien que cette description nous rapproche de manière significative dans la compréhension de ce que peut être la multipolarité, elle est encore insuffisante pour être qualifié de théorie. A partir de cette délimitation initiale, nous allons pouvoir développer une théorie complète du monde multipolaire.

    3118600759.jpg

    Alexandre Douguine - « Pour une théorie du monde multipolaire » - Extrait du premier Chapitre "La multipolarité : définition des concepts utilisés" - p. 19 à 21

    The Fourth Political Theory:
    beyond left and right but against the center
    www.4pt.su/fr

    Source: L'Heure Asie

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Marianne, la Gueuse de plus en plus tyrannique…

    Le nouveau timbre de Marianne vient de sortir. Validé Par Hollande, il s’inspire d’Inna Chevchenko, fondatrice des FEMEN, ce qui est très révélateur.

    En effet, les FEMEN, violentes, provocatrices, obscènes, libertaires, anticléricales, antipatriotes et combattant avec force la Famille sont dignes d’inspirer l’effigie de la République Française.

    Rappelons quelques actions des FEMEN : attaque du cortège de Civitas à l’aide de gazes lacrymogènes, violence sur des poussettes, obscénité en lieu public en s’affichant seins nus, blasphèmes et haine anticléricale avec des slogans comme « FUCK CHURCH », « FUCK GOD », indécence et blasphème dans Notre-Dame de Paris après la mort de Benoit XVI, attaque d’un évêque belge… La liste est encore longue…

    Marianne, déjà symbole révolutionnaire et odieux, s’inspire maintenant de la dirigeante FEMEN…

    Les FEMEN prétendent se battre pour l’égalité des sexes, se prétendent féministes… Quelle dérision et quelle honte !! Rappelons que Charles Maurras s’est battu pour le droit de vote des femmes, rappelons que la condition féminine était bien meilleure sous la monarchie. Quelle absurdité de vouloir représenter les femmes en les caricaturant de cette manière. Merci aux Antigones de remettre les choses à leurs places…

    La suite sur le blog de l’Action française Etudiante Beaunoise

    http://www.actionfrancaise.net

  • Réflexions sur les gens bien élevés. Contribution à une problématique développée par Alain de Benoist. (1)

    Alain de Benoist poursuit son chemin, entamé voici plus d'un demi-siècle. Il n' a pas eu les honneurs officiels dont vient de bénéficier Caroline Fourest (2) et ne les aura très probablement jamais. Ainsi en est-il aussi pour d'autres penseurs, situés cette fois ci à l'autre extrémité du segment politique. C'est ainsi que se voit confirmée la thèse justement posée par Alain de Benoist, opérant une distinction entre centre et périphérie, nouveau référentiel de la sphère politique française: dès lors où l'on est de la périphérie, on se trouve confronté au Système qui agit, comme il est intelligent de le faire, en imposant le silence: d'Alain de Benoist, il n'est jamais question alors que de Bhl presque toujours. J'en viens donc tout naturellement à remercier Frédéric Taddéi pour avoir, à de multiples reprises, dans son émission de télévision, invité Alain de Benoist, penseur malheureusement méconnu de la plupart des Français.

    C'est une certaine peur qui me conduit à écrire cet article. Peur que la pensée d'Alain de Benoist puisse faire l'objet d'un contresens, comme cela fut aussi le cas pour Nietzsche (3) , les deux hommes ayant d'ailleurs, de très nombreux points communs.

    Nietzsche fut au demeurant bien conscient du danger, lui qui écrivit que c'était bien dommage que ce qui était fort était bien souvent aussi, ce qui était bête et méchant, ce qu'il regrettait. Nul autre qu'Alain de Benoist n'a autant insisté sur le fait que les militants se devaient d'être particulièrement instruits. Les livres de ce penseur ont constitué et constituent encore, un nécessaire réarmement intellectuel pour la mouvance. Il est une revue connue, qui mérite lecture régulière, ayant pour nom Réfléchir et Agir (4). Et non Agir puis Réfléchir. Ce que beaucoup n'ont toujours pas compris... On sait depuis fort longtemps que le pouvoir tombe toujours dans les mains de ceux qui disposent du savoir et de l'information. Et si depuis de nombreuses décennies, nous n'avons toujours pas le pouvoir, ce n'est pas faute de ne pas avoir de mains...

    Quant aux gens bien élevés, n'en doutons pas, Alain de Benoist en fait partie. Moi aussi d'ailleurs, le label «Vieille France» m'ayant dès le plus jeune âge été transmis. Ce n'est pas cette fois avec Nietzsche que la comparaison se doit d'être faite mais plutôt aux nationaux-révolutionnaires allemands des années 20. C'est ainsi que Stefan Breuer, dans un très bon livre intitulé, Anatomie de la révolution conservatrice (5), leur consacre un chapitre en étudiant leurs origines sociales: « Des bourgeois en peau de lion ». Et Ernst Jünger d'être le premier d'entre eux et peut être bien le plus représentatif. Thomas Mann (6) lui même, très réservé quant à la république de Weimar, écrira dans le cadre de ses « considérations d'un apolitique » un chapitre intitulé « bourgeoisisme et antibourgeoisisme ».

    Prendre le bourgeois comme ennemi public numéro un, pourquoi pas ? Mais encore faudrait-il commencer par le définir. Dans un registre similaire, Wittgenstein faisait remarquer que les discussions entre athées et croyants ne pouvaient être que stériles tant qu'au préalable, on eût commencé par définir le terme de Dieu.

    La seule erreur qu'a commise Alain de Benoist à mon très humble avis – quittons absolument le monde égalitaire des bisounours, facette majeure du Système, postulant l'égalité des hommes, Alain de Benoist étant objectivement très supérieur à moi – c'est d'avoir utilisé le terme de contre-révolutionnaire pour qualifier le manifestant standard de la manif pour tous. Le terme idoine à mon goût, étant celui de conservateur, dont Thierry Maulnier a écrit que c'était un mot qui commençait bien mal... Ce fut surtout le monde de la France des « gras du bide et lourds du cul », nullement descendants des frères De la Rochejaquelein.

    D'ailleurs, la manif pour tous fut, surtout de par ses conséquences, une gigantesque courroie de transmission de l'Ump.

    Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com

    Notes :

    (1) http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZFllpFlFfNfDZNqL.shtml
    (2) promu(e ?) chevalier des arts et des lettres: m'a donné l'envie de faire un c.a.p de chaudronnerie...
    (3) Dossier à venir concernant le penseur suisse, j'y travaille depuis plusieurs semaines.
    (4) http://www.reflechiretagir.com/ Disponible aussi sur Librad: http://www.librad.com/libfr/RVRA/Reflechir+&+Agir.html
    (5) Broché: 260 pages, Editeur : Maison des Sciences de l'Homme.
    (6) Broché: 480 pages, Editeur : Grasset; Édition : Nouv. éd (18 septembre 2002)

  • Le mariage, mort ou berceau du militantisme ?

    PARIS (NOVOpress via Belle et Rebelle) – Il est vrai que lorsque deux personnes se marient, tout a tendance à devenir plus compliqué… On ne peut plus passer des soirées entières à refaire le monde, à établir les fondements d’une société parfaite autour d’une bière. Il est plus difficile de s’absenter toute une nuit pour un collage, de pouvoir se libérer dans la seconde, ou de se permettre de finir en garde à vue…

    Si deux jeunes ont la chance de trouver chaussure à leur pied et si en plus ils ont les mêmes convictions, quel bonheur de lutter ensemble dans un premier temps. Mais si la joie des enfants vient illuminer le foyer… là ça se gâte. Un des deux devra modifier quelques peu ses priorités et laisser à l’autre l’adrénaline des actions visibles. Quel sacrifice !

     

    Tout dépend alors de la compréhension du conjoint, de son propre engagement et de son implication à mener lui-même le combat.

    Parfois, à ce moment de grand changement, les deux jeunes gens prennent, volontairement ou non, de la distance par rapport à leur engagement d’antan. Se fixent un nouvel objectif et la routine de la vie prend le dessus. C’est compréhensif et tout à fait naturel.

    Mais ce qui est également naturel est que, lorsque l’on fonde un foyer, une nouvelle forme de militantisme se crée. En effet l’homme et la femme qui construisent son avenir ont désormais une cause personnelle à défendre. Il ne s’agit plus d’un idéal vague et parfois utopiste mais d’une lutte concrète pour leur avenir et celui de leurs enfants. Essayer de leur laisser un monde meilleur devient une priorité. L’engagement s’enracine alors plus profondément dans le cœur mais surtout dans la raison des militants.

    La maternité éveille et réveille

    Il n’est pas rare de voir de jeunes femmes prendre goût à la contestation lorsqu’elles deviennent maman. Souvent cette volonté de changer les choses était latente, parfois complètement absente, mais désormais elle est inévitable voire irrésistible.

    Tandis que l’homme a tendance à devenir plus raisonnable avec l’âge, à vouloir assurer son avenir pour pouvoir supporter la charge d’un foyer, la femme, elle, devient une lionne, calme, tapie dans l’ombre mais prête à surgir si elle sent un danger pour sa progéniture. C’est alors qu’on peut voir dans les manifestations et autres évènements de jeunes femmes calmes mais déterminées, écharpe sur le nez mais fleurs dans les cheveux… (De vraies Belle et Rebelle !). Et elles n’hésitent pas à prendre les choses en main si aucun homme n’est prêt à le faire.

    Sans oublier que si c’est un foyer fondé sur des valeurs solides, les enfants venant de ce couple auront baigné dans cette ambiance et seront bientôt dans les premiers rangs des contestations à venir, les chefs de demain… (Alors on s’y met et on fait plein de bébés, on en aura besoin ;) !)

    Mariage, mort du militantisme ? Non, je dirais au contraire que s’en est le berceau !

    Aliéna

    Source : le webzine féminin Belle et Rebelle.

  • Français, voici ce que vous fêtez en ce 14 juillet :

    Art républicain : les tanneries de peau humaine

    « Une demoiselle jeune, grande et bien faite, s’était refusée aux recherches de Saint-Just ; il la fit conduire à l’échafaud. Après l’exécution il voulut qu’on lui présentât le cadavre et que la peau fût levée. Quand ces odieux outrages furent commis, il la fit préparer (la peau) par un chamoiseur et la porta en culotte. »

    Ci-dessous une petite étude sur les tanneries de peau humaine sous la Révolution française, dont se réclame la totalité de la classe politique et qu’elle fête tous les 14 juillet...

    Préambule

    « La Révolution est un bloc » affirmait Georges Clemenceau. Il ne faisait que constater une réalité car il est évident à tout esprit réfléchi et indépendant que la Terreur est sortie tout droit de 1789, de même que la Révolution est le fruit pernicieux du XVIIIe siècle libertin aux mœurs relâchées et au dérèglement de la morale, ce siècle abusivement appelé le “siècle des lumières”.

    Au demeurant la période sanglante de la Révolution ne commença point en septembre 1792, mais dès les 26 et 27 janvier 1789 à Rennes, marqués par les premières émeutes sur lesquelles chacun a en mémoire la réflexion de Chateaubriand. Cette sanglante “émotion” populaire fut suivie les 27 et 28 avril par la mise à sac de la manufacture Reveillon, au faubourg Saint-Antoine à Paris, par des émeutiers soudoyés par le duc d’Orléans. Il y eut 25 morts et 22 blessés.

    Il est donc mal venu de prétendre, que la Révolution des “Droits de l’Homme”, celle de 1789, était la seule dont on devait se réclamer et condamner la Révolution sanglante qui la suivit. Subtile argutie ! Tout se tient, tout s’enchaîne : 1792 fut la conséquence logique, inéluctable de 1789. On ne peut séparer de la Révolution aucune partie de son ensemble : elle constitue bel et bien un bloc, comme l’a dit Clemenceau.

    Qui prône la Révolution doit endosser la responsabilité de tous ses massacres, de toutes ses turpitudes, telles les tanneries de peau humaine sur lesquelles existent trop de témoignages pour qu’on les révoque en doute.

    Le conventionnel Harmand témoigne

    Citons d’abord le témoignage du conventionnel Harmand (de la Meuse) qu’il a consigné dans un livre paru en 1820 chez Maradan, à Paris, et intitulé Anecdotes relatives à quelques personnes et à plusieurs événements remarquables de la Révolution. Voici ce qu’il apporte :

    Une demoiselle jeune, grande et bien faite, s’était refusée aux recherches de Saint-Just ; il la fit conduire à l’échafaud. Après l’exécution il voulut qu’on lui présentât le cadavre et que la peau fût levée. Quand ces odieux outrages furent commis, il la fit préparer (la peau) par un chamoiseur et la porta en culotte. Je tiens ce fait révoltant de celui-même qui a été chargé de tous les préparatifs et qui a satisfait le monstre ; il me l’a raconté avec des détails accessoires que je ne peux pas répéter en présence de deux autres personnes qui vivent encore. Il y a plus : c’est que, d’après ce fait, d’autres monstres, à l’exemple de Saint-Just, s’occupèrent des moyens d’utiliser la peau des morts et de la mettre dans le commerce. Ce dernier fait est encore constant. Il ne l’est pas moins que, il y a environ trois ans, on mit aussi dans le commerce de l’huile tirée des cadavres humains ; on la vendait pour la lampe des émailleurs.

    Arrêtons-nous un instant sur cette dernière accusation pour dire qu’il ne s’agit pas d’un racontar : il est établi par des faits notoires, en particulier à Clisson où, le 6 avril 1794, des soldats de la compagnie de Marat dressèrent un bûcher sous lequel ils placèrent des barils et, dans une seule nuit, ils firent fondre les cadavres de cent cinquante femmes pour se procurer de la graisse. Ces barils furent transportés à Nantes pour être vendus aux hôpitaux et dans le registre de Carrrier on lit que « cette opération économique produisait une graisse mille fois plus agréable que le saindoux. »

    La tannerie de Meudon

    Le conventionnel Saint-Just
    Saint-Just, dans son rapport du 14 août 1793 à la Commission des moyens extraordinaires, écrit : « On tanne à Meudon la peau humaine. La peau qui provient d’hommes est d’une consistance et d’une bonté supérieure à celle du chamois. Celle des sujets féminins est plus souple mais elle présente moins de solidité. »

    Aimée de Coigny
    On ne peut négliger le témoignage d’une personne qui vécut sous la Révolution et était bien placée pour recueillir des confidences : c’est Aimée de Coigny qui écrit, dans le chapitre sur la Convention de son Journal :

    Trois tanneries de peaux humaines, aux Ponts de Cé (près d’Angers), à Étampes, à Meudon, ont été identifiées ; à la fête de l’Être Suprême plusieurs députés en portèrent des culottes. Après Thermidor Galetti le prouva au péril de sa vie.

    L’abbé de Montgaillard
    L’abbé de Montgaillard corrobore les dires d’Aimée de Coigny dans le troisième (p. 290) des neuf tomes de son Histoire de France depuis la fin du règne de Louis XVI jusqu’en 1825 ; il a vu cette tannerie de Meudon et il confirme que :

    on y tannait la peau humaine, et il est sorti de cet affreux atelier des peaux parfaitement préparées. Le duc d’Orléans (Égalité) avait un pantalon de peau humaine. Les bons et beaux cadavres des suppliciés étaient écorchés et leur peau tannée avec un soin particulier. La peau des hommes avait une consistance et un degré de bonté supérieur à la peau de chamois ; celles des femmes présentait moins de solidité à raison de la mollesse du tissu.

    Le citoyen Dusaulchoy de Bergemont
    Dusaulchoy de Bergemont, qui avait été l’ami de Camille Desmoulins et son collaborateur, publia en 1818 chez Rosa, à Paris, un livre en deux volumes portant pour titre Mosaïque historique, littéraire et politique, ou glanage instructif et divertissant d’anecdotes inédites ou très peu connues, de recherches bibliographiques, de traits curieux, de bons mots et de médisances. La concision n’était pas la qualité de cet auteur ! À la page 140 du premier volume, sous le titre « Tannerie de peau humaine », on lit :

    Quel est le peuple d’Europe qui ne prend pas pour une fable l’établissement de la tannerie de peau humaine de Meudon ? On se souvient cependant qu’un homme vint à la barre de la Convention annoncer un procédé simple et nouveau pour se procurer du cuir en abondance ; que le Comité de Salut public lui accorda l’emplacement de Meudon dont les portes furent soigneusement fermées et qu’enfin plusieurs membres de ce Comité furent les premiers qui portèrent des bottes faites de cuir humain. Ce n’était pas au figuré que Robespierre écorchait le peuple, et comme Paris fournissait des souliers aux armées, il a pu arriver à plus d’un défenseur de la patrie d’être chaussé avec la peau de ses parents et amis.

    L’homme en question s’appelait Seguin, « inventeur de nouveaux procédés pour le tannage des cuirs », auquel le Comité de Salut public procura « toutes espèces possibles de facilités » pour la fondation des Tanneries de Sèvres, et non de Meudon comme dit notre chroniqueur qui confond avec une usine de munitions de guerre fondée à Meudon.

    L’accusation de Dusaulchoy de Bergemont, jointe à maintes autres du même genre, ne laisse pas d’être troublante, comme l’est l’émotion qui saisit les thermidoriens chargés de la surveillance de l’établissement de Meudon devant les bruits persistants et de plus en plus fournis sur l’existence d’une tannerie de peau humaine. Ils la manifestèrent près de la Convention par une démarche que nous fait connaître le Moniteur. Les représentants du peuple envoyés à Meudon adressent à la Convention une lettre par laquelle ils réclament contre un bruit calomnieux, inséré dans plusieurs journaux, qu’on tannait à Meudon des peaux humaines pour en faire des cuirs. « La Convention passe à l’ordre du jour ».

    On tanne les peaux humaines en pays rebelle

    Les tanneries d’Angers

    À Angers, le fondateur d’une tannerie de peau humaine fut le major Péquel qui chargea le tanneur Langlais de les préparer. Le manchonnier Prudhomme put ainsi confectionner trente-deux culottes en peau de Vendéens que portèrent certains officiers Bleus.

    Dans un ouvrage impartial et s’appuyant sur des documents irréfutables, le professeur Raoul Mercier, professeur honoraire de l’École de Médecine de Tours, membre correspondant de l’Académie des Sciences, publia en 1939 chez Arrault et Cie, à Tours, Le Monde médical dans la guerre de Vendée où il donne des précisions sur le chirurgien-major Péquel du 4e bataillon des Ardennes qui « s’est acquis, dit le Pr Mercier, une triste célébrité en dirigeant l’atelier de tannerie de peaux des Vendéens fusillés près d’Angers. »

    Le rôle de Péquel est certifié par deux témoins :
    - l’un, Poitevin, agent national de la commune des Ponts-de-Cé, interrogé le 15 brumaire an III (6 novembre 1794), affirme avoir vu Péquel écorcher au bord de la Loire une trentaine de Vendéens fusillés.
    - l’autre, un Angevin, Robin, raconta le 31 mai 1852, les scènes dont il fut témoin dans sa jeunesse : « J’avais, dit-il, l’âge de treize à quatorze ans, je puis affirmer avoir vu, sur les bords du fleuve (la Loire), les corps des malheureux Vendéens dont les cadavres avaient été écorchés. Il étaient écorchés à mi-corps parce qu’on coupait la peau au-dessous de la ceinture, puis le long des cuisses jusqu’à la cheville, de manière qu’après son enlèvement le pantalon se trouvait en partie formé. Il ne restait plus qu’à tanner et à coudre. » Les peaux étaient envoyées à la tannerie de Langlais, aux Ponts-Libres, ci-devant les Ponts-de-Cé, où elles étaient travaillées par des soldats, les ouvriers refusant de faire ce travail.

    D’autres témoignages
    Poursuivons notre quête de témoignages. L’existence de ces tanneries d’un nouveau genre est établie en Vendée pendant les années cruelles de 1793-1794.

    Le général Beysser, rapporte Crétineau-Joly (Histoire de la Vendée militaire, T1, p. 165, Ed. de 1851), osa être le premier à porter un pantalon fait avec la peau préparée et tannée des Vendéens qu’on écorchait après la bataille.

    En 1829, la comtesse de la Bouëre, qui préparait la rédaction de ses Mémoires, se trouvait à passer par La Flèche, a l’idée de recueillir, si possible, de quelqu’un du pays des renseignements sur le passage des Vendéens dans cette ville pendant la Virée de Galerne. Aux abords de la diligence elle s’adresse au hasard à un homme qui flâne par là et lui pose des questions. « Vous ne pouviez mieux vous adresser, Madame, répond-il. J’ai servi sous les généraux Kléber, Canclaux, Turreau, Cordelier… » Et cet ancien Bleu donne à Mme de la Bouëre de terribles précisions ; il se vante même d’avoir écorché des “brigands” pour en faire tanner la peau à Nantes. Et il conclut le récit de ses exploits par ce satisfecit personnel : « Ah ! je bûchais bien. Aussi, on m’appelait “le boucher des Vendéens”. Et si cela revenait, je recommencerais encore. Je le ferais encore, si j’avais à le faire. »

    Continuons nos recherches. Paul Lacroix, plus connu sous le nom de Bibliophile Jacob, avait fait la connaissance d’un nommé Souterre, ancien Hussard de la Mort, lequel lui assura avoir porté une culotte de peau humaine. Il recueillit un aveu identique de la bouche d’un architecte qui était, en 1823, un des plus terribles exécuteurs de la Bande Noire : il rasait les châteaux avec une impitoyable malerage. Cet architecte lui confia que, se trouvant à l’armée, il avait porté une culotte de peau humaine « fort bien tannée, fort souple et fort convenable. »

    Des objets en peau humaine

    La peau humaine exposée au Muséum des Sciences Naturelles de Nantes
    Des objets en peau humaine existent dans des collections privées ; mais l’on peut voir au Muséum des Sciences Naturelles de Nantes, une peau humaine tannée [photo d'illustration ci-dessus]. Ce n’est pas celle d’un Vendéen, c’est celle d’un Bleu, tué à la défense de Nantes, en juin 1793, qui avait légué sa peau pour en faire un tambour soi-disant ! Selon sa volonté elle fut préparée dans une tannerie des bords de la Sèvre nantaise ; malheureusement son épaisseur insuffisante ne convint pas à un tel usage…

    Un exemplaire de la Constitution du 24 juin 1793 reliée en peau humaine Louis Combe a fait connaître le texte du placard, copié sur l’original même, dans ses Épisodes et curiosités révolutionnaires et l’a fait suivre de sa Réponse à l’affiche de Billaud-Varenne, Vadier, Collot et Barère dans laquelle il dit ceci :

    Plusieurs journaux avaient parlé avant nous des prétendues tanneries. Le fait nous parut si hasardé que nous le reléguâmes dans les on-dit, et nous nous contentâmes, dans un mémoire suivant, de rapporter littéralement les détails que donnait à ce sujet une feuille accréditée. Billaud-Varenne, Vadier, Collot et Barère ont cru bon et utile de signer une grande affiche bleue contre nous seuls. À la première explication que nous venons de donner, nous ajouterons que le fait de la tannerie humaine a certainement existé, puisqu’un de nos abonnés nous envoie, comme un digne monument des decemvirs, une Constitution de 1793, imprimée à Dijon chez Causse, sur un papier vélin et reliée en peau humaine qui imite le veau fauve. Nous offrons de la montrer à tous ceux qui seraient curieux de la voir…

    Cet exemplaire de la Constitution a une histoire. Il devint plus tard la propriété d’un historien de la Révolution, Villeneuve, qui y joignit un exemplaire de l’affiche et une note destinée à l’authentifier. Muni de telles références, le livre fut mis en vente et acquis en 1849 par un libraire parisien. On en perd ensuite la trace jusqu’en 1864 où, le 13 février de cette année, il était vendu par les soins de M. France, le père d’Anatole, le maître styliste et délicieux conteur, pour la coquette somme de 231 F or. Cet exemplaire, après avoir eu plusieurs possesseurs, dont le marquis de Turgot, fut acheté en 1889 par le musée Carnavalet. C’est un in-12, joliment relié avec filets sur les plats et doré sur tranches.

    Conclusion

    Plusieurs mémorialistes et écrivains, se posant en historiens, rapportent encore l’existence de ces tanneries de peau humaine : Georges Duval dans ses Souvenirs de la Terreur, Granier de Cassagnac dans son Histoire des Girondins et des massacres de septembre, ou encore l’Histoire impartiale des Révolutions de Prud’homme, Les brigands démasqués de Danican, etc.

    L’intermédiaire des chercheurs et curieux du 30 mars 1936 révélait qu’il s’était tout de même trouvé un tribunal pour condamner l’officier de santé Morel et le bourreau, coupables d’avoir détourné la peau de l’abbé Thomas, de Guebwiller, guillotiné à Colmar.

    Il reste que l’utilisation de sous-produits des massacres constitue une forme achevée du sadisme terroriste.

      http://www.actionroyaliste.com

  • "L'espérance", le numéro d'été de Politique magazine...

     

    juillet 2013 120.jpg

    Au sommaire : Scan.jpg (cliquez une première fois pour faire apparaître l'image, puis une deuxième fois pour l'agrandir...)

    Je soutiens Politique magazine, je fais un don, je m'abonne : Scan.jpg (idem : cliquez deux fois...)

    Collaborations de Jean-François Mattéi, Jacques Trémolet de Villers, Jean Sévillia, Frédéric Rouvillois, Ludovine de la Rochère, Béatrice Bourges, l'abbé Guillaume de Tanouärn, Pierre Chalvidan... Voici l'éditorial, rédigé cette fois-ci par Hilaire de Crémiers, et dont le tittre récapitule et résume bien ce numéro : L'espérance

    L’espérance 

    Christiane-Taubira-big.jpgIl n’est pire intolérance que celle qui se recommande d’un prétendu principe de tolérance. L’histoire est bourrée d’exemples de ce genre. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Ce sectarisme totalitaire peut aller très loin. Telle se présente notre garde des sceaux, Madame Taubira. 

    Cette dame – car c’est une dame en dépit de la théorie du genre... et elle tient apparemment à sa qualité féminine puisqu’elle se fait appeler, à l’encontre des lois de la grammaire, « la » garde des Sceaux ! – cette dame, donc, incontestablement une dame, de sexe féminin et non indéterminé, impose à la manière forte que certains pourraient qualifier de masculine, ses choix idéologiques. Ils sont bons parce qu’ils sont les siens ; l’argument péremptoire est ainsi définitif. 

    Cette dame qui incarne aujourd’hui la Justice, n’a que compréhension pour les assassins, les violeurs, les voleurs, les bandits grands et petits, jeunes et vieux, tous ceux dont elle se sent la particulière, la singulière ministre. à l’encontre même, s’il le faut, de l’administration pénitentiaire ! 

    Dans son esprit, leurs crimes ne sont pas si criminels ni leurs délits si délictueux que la société l’affirme avec ses codes surannés qu’il convient donc de changer. S’il y a crime et délit, pense-t-elle, il est plutôt à chercher précisément du côté de la société dont ces pauvres gens sont victimes. Il est vrai  qu’elle a pour elle certaines théories qui furent à la mode et certains magistrats qui affichent sur « leur mur des cons » les photos de pères de filles et de fillettes abominablement assassinées et violées ! Car il paraît que c’est ça le progrès, la tolérance et la liberté. Lesdits magistrats non poursuivis sont protégés par ladite garde des Sceaux Taubira. 

    La dame qui avait conscience elle aussi d’être une victime de la société, à sa manière sans doute, a un jour appréhendé que la meilleure de toutes les astuces consisterait à s’emparer d’un système politique complaisant par nature à de tels raisonnements. Car, en vertu même des principes fondamentaux du système, les droits de la vérité, du bien moral, du simple bon sens sont par nécessité toujours réduits et niés au profit des extravagances de l’erreur et du mal à qui sont reconnus de plus en plus force droits et avantages, pour non seulement les mettre à égalité, mais encore les privilégier afin de mieux affirmer la liberté et l’égalité des choix, de tout choix et de tous les choix, surtout évidemment de ceux qui violent l’ordre naturel, la tradition, les usages, les bonnes mœurs et les règles de la civilisation. Tel est le sophisme qui domine la pensée unique du système. La dame a fort bien saisi cette logique – si fausse et si dévastatrice – qu’elle exploite donc à fond avec la complicité active de ceux qui vivent de ce système pour poursuivre par la démagogie leur carrière électoraliste. 

    D’où l’importance que revêtait pour les adeptes de ce sophisme monstrueux la légalisation sous forme de mariage de l’union de personnes de même sexe. Ainsi, la vérité simple et nette du mariage naturel qui unit dans la complémentarité des sexes un homme et une femme, était-elle atteinte, concrètement abolie, surtout ravalée au niveau de ce qu’on appelle abominablement « une pratique sexuelle ». Il n’y a donc pas égalité des droits, contrairement à ce qui a été dit, il y a destruction. Et ainsi de la famille, de la filiation où tout est rabaissé, dégradé, uniformisé dans le plus abject des individualismes. Ainsi encore de la nation qui n’existe plus comme succession de générations et ainsi de la religion qui n’est plus le fondement du bien et du mal. 

    Tel était le but recherché. Reste maintenant pour illustrer ce que la dame Taubira appelle, avec son élégance habituelle, un renversement de civilisation, à sortir de leur geôle les assassins et les violeurs, à relâcher les récidivistes, et à jeter en prison ceux qui osent s’opposer à l’ordre légal nouveau, à lancer à leurs trousses la police et la gendarmerie, à mettre en branle l’appareil judiciaire pour les poursuivre et les condamner. Le tour est joué, la boucle bouclée. 

    Voilà pourquoi ce dossier de Politique magazine sur la Manif pour tous s’imposait pour ce numéro d’été. Il est intitulé L’espérance. Car il est apparu que la France, celle du bon sens, celle du vrai, du bien et du beau, celle qui se sait héritière et gardienne de toutes les merveilles de la nature et de la grâce, celle qui toujours se redresse dans son éternelle jeunesse, s’est levée une fois encore pour dire non. Non à ce qui la tue. Et dont le système de mort est voué à la mort. Donc oui à la vie, oui à l’espérance. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com