Ernst Jünger est né le 29 mars 1895 à Heidelberg. Sa famille est d'origine saxonne. Son arrière grand-père était un compagnon artisan. Son père fut chimiste puis pharmacien. Il est l'aîné d'une famille de cinq enfants. Ernst ne supporte guère la discipline scolaire. Il va rejoindre les Wandervogel (« les oiseaux migrateurs »). Ces groupes de jeunes, apparus vers 1895, qui se développent considérablement en Allemagne, ont le goût du retour vers la nature et aiment partir à l'aventure, sac au dos, sans but préétabli. C'est un espace de liberté dans une société dont l'éducation était autoritaire. Ernst Jünger va fuguer à l'âge de dix-sept ans pour s'engager dans la Légion étrangère française. Lorsque Guillaume II ordonne la mobilisation en août 1914, il se porte volontaire avec enthousiasme. Il sera promu sous-officier, puis officier. Spécialiste des opérations commando, membre d'une unité d'élite, il sera blessé sept fois et obtiendra « la plus haute décoration allemande, la croix de chevalier « Pour le Mérite » à laquelle seuls quinze officiers eurent droit. On raconte que Hindenburg hésita à la conférer à un officier si jeune. Il avait vingt-trois ans... Une véritable exaltation mystique s'emparait de lui lors des combats. Il écrira: « La volupté du sang flotte au-dessus de la guerre comme un voile rouge sur une sombre galère, son élan infini l'apparente à la volupté de l'amour ». Avant l'assaut, sous un déluge de fer, le sous-lieutenant récitait à ses hommes Le Bateau ivre d'Arthur Rimbaud...
culture et histoire - Page 312
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Ernst Jünger l’inclassable
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Werner Sombart, un penseur essentiel pourtant peu connu
Guillaume Travers est professeur d’économie et formateur de l’Institut Iliade. Dans son dernier livre – Werner Sombart, publié à la collection Qui suis-je – il présente de façon très documentée la vie et l’œuvre d’une figure éminente de la révolution conservatrice allemande dont la vie incarne une éthique prussienne animée par la conviction que « seule la loi peut donner la liberté ».
Un grand nom de la sociologie
Werner Sombart naît en janvier 1863 en Saxe. Son père, député au Reichstag pour le parti national-libéral, est engagé dans la défense de la question sociale dans une Allemagne en pleine mutation industrielle. Le jeune garçon dévore l’œuvre de Zola et développe également une sensibilité au sort des travailleurs.
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Grand espace et idée d'empire - contre-projet à l'UE
Par Alexander Markovics
L'État-Nation : pour certains, c'est un modèle dépassé, pour d'autres, c'est la possibilité de revenir au "bon vieux temps". Mais le problème soulevé par l'Etat-Nation réside dans le fait qu'il est d'une part trop faible pour contrer la menace de la mondialisation, l'espace qu'il domine n'étant tout simplement pas assez vaste, et d'autre part trop fort lorsqu'il s'agit de restreindre les libertés de son propre peuple, puisqu'il tente de rendre tous les citoyens "égaux" à partir d'un centre, au-delà des frontières des régions, des tribus et des états qui se sont développés au fil du temps. Nous assistons chaque jour à deux de ces dérives: d'une part, l'immigration de masse que l'État-nation ne peut pas réguler (et ne semble pas vouloir empêcher) et, d'autre part, les citoyens sont contraints de penser à l'unisson et selon les médias et de se faire vacciner partout où cela est possible. L'État-nation devient donc de plus en plus problématique, précisément parce qu'il considère l'homme comme un individu, libéré de tout lien collectif (peuple, religion, région, sexe, etc.) - mais quelle pourrait être une alternative à cet État ?
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Le Puits et les Bas-fonds (Chesterton)
Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), écrivain, journaliste, apologète et polémiste prolifique, n’a jamais pu s’empêcher de croiser la plume – avec toujours une dose d’humour anglais – sur les thèmes les plus variés : littérature, religion, philosophie, politique,…
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Artiste et partisan Entretien avec Jean Mabire
Journaliste, historien, écrivain, Jean Mabire est un homme de style. Attaché à la civilisation européenne, dirigeant d’Europe Action et fondateur du GRECE, il a été de tous les combats identitaires. Critique littéraire à National Hebdo, membre du Comité de rédaction d'éléments et du Comité de parrainage de Nouvelle École, Jean Mabire nous a reçu pour parler en toute liberté du combat identitaire qui est le nôtre.
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Ernst Jünger et l'Action Française
[Après l'héritage de la philosophie irrationaliste et vitaliste], la seconde racine de la vision du monde de Jünger se situe dans le radicalisme de la droite française. Caractéristique du nationalisme fin-de-siècle : l'accent mis sur l'action. Les Français Maurice Barrès et Charles Maurras ont été considérés comme les représentants de ce nationalisme "intégral".
L'Action française a été créée vers la fin du XIXe siècle à l'initiative de quelques intellectuels. C'était une organisation politique de type "ligue", une unité d'action hiérarchisée. De telles unités d'action, du type de l'Action Française, ont été plus tard fondée en Italie (Liga) et en Allemagne (Bünde). L'Action Française s'efforçait de développer une doctrine unitaire, qui avait manqué aux mouvements radicaux de droite antérieurs. -
Ecrits historiques de combat (Jean Sévillia)
Jean Sévillia, essayiste et historien, chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire, est l’auteur de plusieurs essais historiques à succès.
Les éditions Perrin ont choisi de réunir en un seul gros volume trois textes déjà célèbres : Historiquement correct paru en 2003, Moralement correct paru en 2007 et Le Terrorisme intellectuel dont la première édition date de 2000. Pourquoi cette nouvelle édition ?
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Le centenaire de Léon Bloy Un belluaire devant les porchers 2/2
Il convient toutefois de ne pas se méprendre sur cette hostilité de circonstance au lupanar, ce dernier étant avec l’Église le pôle ou s'épanouit le plus certainement la féminité. De celle-ci, Bloy ne veut connaitre que les deux manifestations radicales de la sainte, qu'il vénère, et de la prostituée, qu'il épouserait presque. D'un coté, Anne-Catherine Emmerich et Angele de Foligno, dont le Livre des visions et instructions a été traduit par son pauvre et grand ami Ernest Hello; de l’autre, Anne-Marie Roulé (dans un registre plus convenable, il y aura aussi Berthe Dumont, qui mourra du tetanos dans d'atroces souffrances et, surtout, Jeanne Molbech, avec qui il se marie en 1890 et dont il aura quatre enfants). En ces sujets comme sur tous les autres, Léon Bloy pense absolument : « Il n'y a donc pour la femme, créature temporairement, provisoirement inférieure, que deux aspects, deux modalités essentielles dont il est indispensable que l'Infini s'accommode : la Béatitude ou la Volupté. Entre les deux, il n'y a que l’Honnête Femme, c'est-à-dire la femelle du Bourgeois, le réprouvé absolu qu'aucun holocauste ne rédime. »
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La liquidation de l’homme
Renaud Camus publie un essai monumental dans lequel il retrace l’histoire du « remplacisme global », cette idéologie qui dépossède l’homme de tout ce qui le constitue, à commencer par son essence. Par Olivier Maulin
Dans les bras de sa Mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine à laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, La Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550) que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu.
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La source de la Magie ou le fluide des Mages - Mana, Ch'i, Ki, Prana...