(L’entrée d’Henri IV dans Paris, François Gérard, 1817, Musée des Beaux Arts de la ville de Chartres)
Les 13 et 30 avril 1598, le roi Henri IV promulguait à Nantes l’édit et les brevets de pacification qui mirent un point final aux guerres de religion qui déchiraient la France depuis la fin du règne d’Henri II en 1559. L’accord illustrait une particularité européenne, conjuguant pacification religieuse, unité nationale et affirmation catholique.
Les tensions remontaient à François Ier. Elles perdurèrent encore jusqu’à l’écrasement de la révolte des camisards à la fin du règne de Louis XIV, mais l’épisode guerrier proprement dit qui avait vu les calvinistes tenter de faire du royaume de France un État exclusivement protestant, était terminé.
Désormais, tandis que l’État s’affirmait catholique, deux confessions chrétiennes antagonistes allaient cohabiter en son sein. C’était un cas unique en Europe et reçu d’ailleurs avec méfiance par les cours royales étrangères, protestantes et catholiques, à commencer par celle du pontife romain Clément VIII.