Grands oubliés de la mémoire nationale, les combattants de 1940 ont payé un lourd tribut pour défendre la patrie, dans le Nord, les Alpes ou à Narvik. Aucun sacrifice n’est vain.
« Qu'est-ce que vous nagez bien, chef ! ». Le désastre de 40 est si grand que l'on est parfois tenté de plonger dans le burlesque. La campagne de France, surtout pour les générations qui ne l'ont pas vécue dans leur chair, se résume souvent à la 7e compagnie des bidasses potaches face à une Wehrmacht rutilante. La vérité historique est ailleurs.
Vers l'abîme
« Un armistice de vingt ans », avait prédit Foch en 1919. De la paix de Versailles, trop dure et trop douce, aux annexions hitlériennes, en passant par le réarmement illicite des armées allemandes, les événements s'enchaînent rapidement. Jusqu'où faut-il remonter pour trouver les causes de la défaite ? À qui ou à quoi faut-il l'attribuer ? À un prétendu complot « synarchique » de l'extrême-droite, comme le racontent des historiens communistes ? Bien plutôt à la naïveté générale et à la volonté d'apaisement, leitmotiv incapacitant. Dopée dès le milieu des années 30, la puissance allemande est à nouveau menaçante. Munich n'est qu'illusion, et les applaudissements de la foule envers Daladier un clap de fin. Le 31 août 939, une semaine après la signature du pacte germano-soviétique, le Reich envahit la Pologne.