À défaut de raconter l’histoire des colonies, la plupart des « historiens » contemporains nous racontent des histoires, avec des Français dépeints en razzieurs mettant en sac tout un continent, alors que 95 % d’entre eux n'y avaient jamais mis les pieds, obsédés qu’ils étaient par la perte de l’Alsace-Lorrain. Quant à leurs petits-enfants, ils choisirent à 80% de dire non aux colonies. Trop chères et trop lointaines.
Depuis leur démantèlement survenu en quelques décennies d'après-guerre, les empires coloniaux européens souffrent d'une réputation sulfureuse qui est censée plus ou moins, dans l'esprit de l'intelligentsia progressiste des deux rives de l'Atlantique, justifier la déchéance géopolitique du Vieux Continent et la condamnation morale de ses États-nations qui ont résulté de la défaite du Reich en 1945. Colonialisme, fascisme, antisémitisme tels sont les trois péchés cardinaux de l'Europe, au nom desquels son effacement civilisationnel au profit des États-Unis - réputés indemnes de ces monstruosités majeures, alors que la conquête de l'Ouest, de type intrinsèquement colonial, s'accompagna du plus grand génocide de peuples autochtones de l'histoire mondiale - doit se trouver à jamais ratifié.