"Et le rêve et l'action. La totale puissance de l’homme, il me la faut. Je serai brisé ou je briserai " Le soldat qui écrit ces lignes, dans un hôpital de l'arrière, en cette année 1915, n’est encore qu’un inconnu. Il a combattu à Charleroi et en Champagne. Il a été blessé deux fois. Il ignore tout de son avenir et ne songe pas encore à devenir écrivain. Ni à "faire la liaison à ses risques et périls, entre la Cité et l'Esprit"
Victime d'une légende
Lorsqu'on prononce le nom de Drieu apparaît l'Image d'un homme hésitant un don Juan fatigué rongé par l'idée du suicide, un dandy et un dilettante. Ceux qui ne l'ont lu que superficiellement rabâchent tous les mêmes critiques : Drieu n'est pas un authentique romancier, il manque d'Imagination et n'est capable que de raconter sa propre histoire (1). En 1960, l'un des rares livres scolaires évoquant son œuvre se borne à cette misérable notice : "Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945) aura été l'exemple de faillite intellectuelle, artistique et morale la plus remarquable de sa génération. " (Littérature française de Bédier-Hazard).