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culture et histoire - Page 683

  • La race n'est pas raciste

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    Les Anciens, c’est à dire nos ancêtres greco-germano-gallo- slavo-illyro-romains, étaient fort conscients des causes héréditaires de la décadence quoiqu’ils attribuassent à cette notion des noms fort variés. La notion de décadence, ainsi que sa réalité existent depuis toujours alors que sa dénomination actuelle ne s’implante solidement dans la langue française qu’au XVIIIème siècle, dans les écrits de Montesquieu. Plus tard, vers la fin du XIXème siècle, les poètes dits « décadents », en France, étaient même bien vus et bien lus dans les milieux littéraires traditionalistes, ceux que l’on désigne aujourd’hui, de façon commode, comme les milieux « d’extrême droite ». Par la suite, ces poètes et écrivains décadents du XIXème siècle nous ont beaucoup marqués, malgré leurs mœurs souvent débridées, métissées, alcoolisées et narcotisées, c’est-à-dire malgré leur train de vie décadent.

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/20/la-race-n-est-pas-raciste-6184352.html

  • Un bon Vent d’Est sur l’Alsace !

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    Assurer la défense et la promotion du patrimoine culturel alsacien, la remise en cause du système mondialiste et la promotion du travail social et solidaire. Vent d’Est qui a vu le jour à Strasbourg s’avère un mouvement prometteur par ses actions mais également par sa philosophie de l’enracinement, essentielle,  pour faire face à la déliquescence de la société française. 

     Pourquoi avez-vous décidé de mettre en place un mouvement de solidarité nationale ?
    Vent d’Est : Vent d’Est n’est pas juste une réponse à la répression étatique (physique ou administrative) ou une démonstration de persévérance face à cette dernière. Nous avons à l’esprit la forme précise que nous voulons donner à notre société, à notre temps, et à notre échelle, nous tentons d’en poser les premières pierres. De fait, Vent d’Est n’a pas vocation à organiser des actions qui ne seraient que des réponses aux mesures gouvernementales et aux tares sociétales contemporaines, mais à passer outre ces dernières en appliquant dans la rue notamment, les objectifs que nous sommes déterminés à atteindre, en profondeur, sur le temps long si cela est nécessaire. Si nous sommes bien sûr attentifs à l’actualité nationale et internationale, nous souhaitons rester ancrés dans le concret, dans le réel, et investir notre énergie à l’échelle locale sur des thématiques qui nous sont chères, en toute indépendance, dans une perspective d’enracinement, de justice sociale, d’écologie, dans un esprit de communauté et d’amitié, « dont nous voudrions qu’il s’élève jusqu’à l’amitié nationale », comme dirait l’autre. Et, évidemment, Vent d’Est n’a pas non plus vocation à être une enclave idéologique hermétique. Si nous sommes là, c’est pour rassembler, unir, construire. Comme tu as pu le lire sur nos réseaux, nos portes sont grandes ouvertes à tous les Alsaciens et Alsaciennes ayant la fougue de mettre en action leur idéal de solidarité, de justice, de réappropriation.

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  • LUMIÈRE SUR LE VÉRITABLE LOUIS XI

    Un roi cynique et tortueux, toujours couvert de son drôle de chapeau, qui inspectait les cages de fer où étaient enfermés ses adversaires. Il est resté quelque chose de ce cliché du XIXe siècle, empêchant Louis XI d’être un personnage populaire. Au début des années 1970, Paul Murray Kendall, un universitaire américain, lui consacra une biographie (chez Fayard) qui marqua une génération parce que, traduite en français, elle fut, avec 200 000 exemplaires vendus, un des plus étonnants best-sellers de cette période faste pour l’édition d’histoire. Voir un professeur de l’Ohio qualifier Louis XI d’« homme aux capacités exceptionnelles » rompait avec la légende noire installée dans la mémoire nationale. D’autres historiens français ont ensuite relevé le gant, parmi lesquels Jacques Heers (Perrin, 1999), Jean Favier (Fayard, 2001) ou Amable Sablon du Corail (Belin, 2011). Lydwine Scordia, agrégée et docteur en histoire, maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Rouen, brosse à son tour un portrait du monarque. Pour ce faire, elle examine d’abord comment ses pairs, du XVe siècle à nos jours, ont perçu Louis XI. Passionnante synthèse historiographique qui reconstitue, époque après époque, les mythes accumulés autour du souverain, alternativement vu comme gallican, absolutiste ou bourgeois. Afin d’approcher la réalité, l’auteur choisit au contraire de « redonner la parole au roi » tout en exposant les derniers résultats de la recherche sur un règne qui a joué un rôle considérable dans l’histoire de France. Affrontement avec les féodaux lors de la guerre du Bien public, rivalité avec la maison de Bourgogne et intégration de son héritage après la mort de Charles le Téméraire, création de nouveaux parlements, unification administrative et fiscale du royaume : ces pages éclairent l’oeuvre immense de Louis XI. Lydwine Scordia insiste sur la religiosité du roi qui, à l’instar de son prédécesseur Saint-Louis, assistait à la messe tous les jours, se confessait chaque semaine, faisait l’aumône et lavait les pieds des pauvres. En conclusion, l’historienne établit une autre comparaison, plus originale : Louis XIV ressemblera à Louis XI, explique-t-elle, parce que, comme lui, il était indifférent à l’opinion d’autrui.

    Jean Sévillia

    Louis XI, de Lydwine Scordia, Ellipses, 528 p., 26 €.

    Sources :  (Edition du  vendredi 15 janvier 2016)

    https://www.jeansevillia.com/2016/02/02/lumiere-sur-le-veritable-louis-xi/

  • Julien Langella : « Le premier écosystème d’un homme, c’est son peuple ! »

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    Entretien téléphonique avec Julien Langella, porte-parole d’Academia Christiana ♦ Le premier colloque annuel d’Academia Christiana se tiendra le 26 octobre 2019, à Paris, sur le thème : « Regards croisés sur notre identité » et sera organisé en partenariat avec la revue Éléments.
    Les orateurs de qualité se succéderont, qu’ils soient catholiques, païens, athées ou agnostiques pour évoquer la question brûlante de l’identité.
    Nous avons interrogé Julien Langella, par téléphone, sur ce colloque, sa vision de l’identité et sur les troubles au sein de l’Eglise sur ce sujet clivant.
    Polemia

    Promouvoir le Beau, le Vrai et le Bien

    Polémia : A lire le programme, on a l’impression que païens et chrétiens tenteront de régler leurs différends ! N’y parlera-t-on pas trop de religion au détriment de l’identité ?

     Julien Langella : Alors, l’objectif n’est pas du tout de verser dans le débat contradictoire. Notre objectif n’est pas non plus d’être dans l’œcuménisme narcissique où on s’auto congratulerait d’être d’accord sur presque tout.

    Notre but c’est de faire se croiser des regards qui peuvent varier sur l’identité, car nous n’avons pas la même foi et parfois pas les même convictions philosophiques. Certains héritages nous touchent par exemple plus que d’autres selon nos convictions. Pour nous, l’héritage médiéval et peut-être pour les néo-païens un héritage germanique ou grec ou encore plus ancien.

    Ces regards identitaires, bien que différents, veulent promouvoir le Beau, le Vrai, le Bien, les vertus de liberté, de force, de grandeur, de recherche du noble geste… Cela nous parle évidemment à nous catholiques, puisque ce sont toutes ses valeurs qui ont été portées au pinacle par le catholicisme médiéval…

    Je pense que l’on peut s’entendre sur ces questions-là avec des néo-païens ou des athées…

    Le but finalement n’est pas de parler de nous mais de parler de notre identité avec ce que nous sommes.

    Polémia : Etant donné la qualité des intervenants, le colloque s’annonce comme un moment de grande intelligence. Quel est son objectif affiché ?

    Julien Langella : Le premier objectif affiché, c’est de faire se rencontrer et se parler des gens qui échangent déjà de manière informelle mais, cette fois-ci, de manière publique afin d’assumer des positions qui nous sont communes sur la défense intégrale et intransigeante de notre identité et de notre longue mémoire.

    Mais la question identitaire n’est pas seulement culturelle. Elle est aussi économique. Quel système économique est le mieux à même de promouvoir notre identité, de la valoriser et de la protéger ?

    Il en est de même pour la question écologique. Quelle écologie identitaire, sachant que le premier écosystème d’un homme, c’est son peuple ?

    Polémia : L’ambition est-elle d’établir un programme commun ?

    Julien Langella : Non, l’objectif n’est pas de faire une Convention de la Droite Identitaire. Ce que l’on souhaite faire, c’est une démonstration de force d’une droite authentique qui soit identitaire et antilibérale. Ce sont nos deux chevaux de bataille.

    Nous faisons ce colloque pour montrer qu’il existe des gens suffisamment intelligents pour pouvoir parler ensemble de ces sujets-là, pour combattre ensemble sur ces sujets-là, pour défendre ensemble leur identité et faire ensemble cette synthèse à laquelle une partie de la droite échappe, engoncée dans son tropisme libéral et bourgeois. Nous voulons dynamiter tout cela et unir les intelligences et les cœurs autour de cet espoir afin d’accoucher d’initiatives concrètes.

    Nous, à l’Academia Christiana, nous sommes un institut de formation et nous avons par exemple des gens de chez nous qui conseillent des personnes qui vont se présenter aux élections municipales dans quelques mois.

    Identité charnelle et culturelle

    Polémia : Aujourd’hui, de nombreux travaux de généticiens viennent confirmer définitivement que les populations humaines diffèrent génétiquement – et de manière significative – entre elles. Selon vous, l’identité d’un peuple est-elle avant tout culturelle ou génétique ?

    Julien Langella : Pour moi, l’aspect génétique, l’aspect biologique, l’aspect racial – comme on le disait à une époque où on avait encore le droite de le dire, mais tout cela signifie de toutes manières exactement la même chose – fait partie intégrante de notre identité et doit être défendu.

    Je crois que le bon Dieu a fait des humanités différentes et on ne doit pas s’excuser d’aimer une belle peau rose constellée de grains de beauté. On ne doit pas s’excuser de vouloir que les Européens restent des blancs. En effet, je crois qu’il existe des différences biologiques. Dans le monde anglo-saxon, la recherche à ce sujet est bien plus libre que chez nous. Il y a chez eux un aspect pragmatique qui nous fait défaut.

    Il suffit de regarder la répartition des prix Nobel en sciences dures… Il n’y a quasiment que dans les faux prix Nobel comme celui de la Paix que vous avez des extra-européens qui sont représentés.

    Regardez les sprints, regardez les sports à explosion comme le basket… Il est évident que les Africains sont sur-représentés.

    Pour moi, cette réalité fait partie de l’identité. Cependant, c’est une condition nécessaire mais pas suffisante pour définir notre identité. Pour moi, un Européen est évidemment un blanc. D’ailleurs, le cardinal Joseph Ratzinger, futur pape Benoit XVI, disait : « L’Europe est en voie d’extinction ethnique. » Il ne dit pas démographique. Il emploie le terme « ethnique ». Cela signifie que, pour lui, l’Europe est de moins en moins blanche.

    Donc pour nous, c’est un véritable problème. On doit affronter ça sereinement et l’analyser sans aucun tabou. Jean-Paul II disait : « Toute vérité est nôtre. »

    Je suis ravi de voir que des analyses scientifiques viennent confirmer ce que je pense d’instinct sur la question raciale.

    Quant à l’aspect culturel, je pense qu’il n’y a qu’un seul moyen de devenir Français ou Européen, c’est d’en hériter. Et, éventuellement, on peut le devenir par infusion dans un milieu gaulois, patriote et spirituellement enraciné.

    L’Eglise en pleine tourmente identitaire

    Polémia : Vous évoquerez le combat identitaire et l’Eglise. Quel regard portez-vous sur le raport actuel de l’Eglise à l’identité ? Du pape François au curé de campagne, la préoccupation identitaire ne semble pas la priorité de l’Eglise !

    Julien Langella : En Europe occidentale, oui. Dans le reste du monde, pas du tout.

    C’est-à-dire que le discours du pape François, au niveau de l’Eglise universelle, est en réalité très minoritaire. Quand on entend Mgr Turkson ou le cardinal Sarah, on entend un discours anti libéral et anti-immigration ! Pour eux, un monde sans frontières, c’est d’abord un monde sans limites, notamment économiques. En ce moment, au sein de l’Eglise, c’est en effet le chant du cygne des vieux cathos gauchistes qui sont en train de mourir, krach démographique oblige, et qui poussent leur dernière complainte.

    On sait que l’Eglise a traversé d’autres pontificats catastrophiques et elle s’en est toujours relevée. Quand tous les empires se sont écroulés, nous sommes là depuis 2 000 ans.

    Je pense qu’on a le devoir de dire au pape François : « Attention ! » Quand il parle politique, identité ou immigration, c’est Bergoglio qui parle et nous ne lui devons aucune allégeance !

    Le problème, c’est que, il y a un siècle et demi, personne ne connaissait le visage du pape ! Il y a une hypertrophie médiatique qui fait qu’on en a fait une star ! Et dans certains diocèses français, à la même époque, on ne connaissait même pas la tête de l’évêque… L’Eglise, c’était le curé du coin ! L’Eglise subit donc une dérive libertaire et gauchiste mais aussi une crise de taille. Le gigantisme et l’hypertrophie médiatique m’inquiètent énormément.
    Cependant, au milieu de la crise, ça me rassure beaucoup de voir le nombre de vocations dans les milieux traditonnalistes. L’Eglise de demain ne sera pas celle que nous subissons aujourd’hui. Et nous avons le devoir, avec charité et respect filial, de dire : « Là, vous vous trompez ! » J’invite tous les catholiques à dire à leur curé : « Je crois que vous vous trompez. »

    Le pape Benoit XVI disait : « La charité dépourvue de vérité n’est qu’une coquille vide. » Je crois que nous sommes en plein là-dedans.

    Entretien téléphonique avec Julien Langella

    https://www.polemia.com/julien-langella-premier-ecosysteme-homme-peuple/

  • Méridien Zéro: l'émission en hommage à GUILLAUME FAYE avec PASCAL LASSALLE & ROBERT STEUCKERS

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    Méridien Zéro: l'émission en hommage à GUILLAUME FAYE avec PASCAL LASSALLE & ROBERT STEUCKERS

    Plus de deux heures en souvenir de Guillaume Faye !!

    Pour écouter: https://radiomz.org/emission-n385-pour-guillaume-faye/

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • 19 octobre – Avignon: journée d’Action Française “Pour une Restauration Nationale”

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    Journée d’Action Française samedi 19 octobre près d’Avignon:

    10h messe traditionnelle

    12h banquet

    14h conférences de Pierre Hillard, Marion Sigaut, Anne Brassié, Gérard Bedel, Elie Hatem, …

    Dédicaces, stands d’associations amies.

    Présence de Yvan Benedetti et François-Xavier Rochette.

    Renseignements et réservation obligatoires sur www.lactionfrancaise.fr ou en téléphonant au 06 46 33 56 95.

  • Parmi les nouveautés proposées sur le stand de Synthèse nationale :

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/18/parmi-les-nouveautes-proposees-sur-le-stand-de-synthese-nati-6183967.html

  • La mémoire historique, un enjeu d’influence...

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    par Robin Terrasse

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Robin Terrasse cueilli sur le site de la revue Conflits et consacré aux enjeux politiques de la mémoire et de l'histoire. Consultant et spécialiste en intelligence économique, Robin Terrasse a publié La mémoire assiégée (DMM, 2017).

    La mémoire historique est un enjeu d’influence

    La mémoire et l’histoire sont des enjeux politiques majeurs, car leur écriture et leur perception sont essentielles pour bâtir des actions politiques. D’où le fait que tous les gouvernements tentent d’écrire l’histoire dans un sens voulu.

    L’idéologie mémorielle est un décodeur de la réalité

    Un récit est une arme. Il peut expliquer l’origine du monde, fonder la légitimité d’une hiérarchie, ou encore sacraliser la guerre. Les peuples, passés comme présents, ont tous besoin d’un récit mémoriel pour exister : c’est à travers la mémoire historique qu’on leur a inculquée qu’ils intériorisent leur origine, leur légitimité, le sens de leur histoire et donc la signification profonde de leur rapport au monde.

    Mais, afin de bien cerner ce qu’est le récit historique, il convient tout d’abord de saisir ce que signifie la « mémoire collective ». Nous savons tous, par exemple, que Jules César a envahi la Gaule, que Jeanne d’Arc a libéré Orléans, ou encore que la France a colonisé l’Algérie. Mais, nous ne savons pas tous que des « empereurs gaulois » ont existé, que Louis XVI a aboli la torture en France, ou encore que des troupes éthiopiennes se sont battues pour le Sultan turc au cœur de l’Europe.

    Si certains événements historiques font partie de notre « mémoire collective » alors que d’autres en sont exclus, c’est bien parce que cette mémoire est une construction subjective, et non une présentation neutre du passé. Ainsi, si l’Histoire est constituée d’un ensemble d’événements objectifs, sa mise en récit dans le cadre de la constitution d’une mémoire collective résulte toujours d’un choix partisan.

    Georges Bensoussan, dans La concurrence mémorielle, expliquait ainsi que : « L’image que nous nous faisons du passé n’est pas le passé, ni même ce qu’il en reste, mais seulement une trace changeante de jour en jour, une reconstruction qui n’est pas le fruit du hasard, mais relie entre eux des îlots de mémoire surnageant dans l’oubli général ».

    Par conséquent, une « offre mémorielle » résulte inévitablement d’un processus de conservation et d’effacement. Ces choix, mis bout à bout, constituent in fine une mémoire officielle qui pourra être par la suite transmise, apprise et assimilée. C’est cette construction de souvenirs communs qui constitue la politique mémorielle, c’est-à-dire « l’art officiel de gouverner la mémoire publique » (Johann Michel, Gouverner les mémoires. Les politiques mémorielles en France).

    C’est pourquoi des offres politiques différentes proposeront chacune une mémoire différente : de la même manière que certains font du lobbying, d’autres « font » de la mémoire. Si ces mémoires sont par trop dissemblables ou opposées, on peut alors assister à de véritables guerres des représentations, dont l’enjeu est de remporter l’adhésion mémorielle et, ainsi, l’influence politique qui en découle. La lutte est à la fois intellectuelle et émotionnelle, car ces « souvenirs » historiques sont assimilés de manière passionnelle par les enfants de chaque société qui les leur propose : la découverte de soi, de son identité, de son « clan » au sein des autres nations, de son rapport à l’autre, est en grande partie déterminée par ce qu’on nous aura transmis comme mémoire historique. L’enjeu majeur de l’influence mémorielle consiste donc à imposer des références communes, qui entraîneront l’assimilation de comportements normés et d’une culture qui pourra être transmise à la fois par les parents et par le groupe auquel on appartient. Ce « décodeur » mental influencera par la suite d’éventuelles visions du monde et, par extension, de futurs choix politiques.

    Pourquoi devons-nous redécouvrir l’Histoire de l’Europe ?

    Les Européens ont, pour un grand nombre d’entre eux, renoncé à leur volonté de puissance. Volonté dont la seule évocation est parfois appréhendée comme un sulfureux penchant à surveiller avec suspicion. La force étant pensée, en Occident, comme devant être légitime, la crise de la volonté de puissance européenne ne peut se comprendre que comme une crise de la légitimité de ce qu’incarne l’homme européen au sein des nations européennes elles-mêmes.

    Or, l’incarnation est affaire de représentations collectives. Afin de déceler ce qui a pu entrainer les peuples européens vers une crise de la légitimité de la puissance, il convient donc de s’interroger sur l’origine du changement radical de nos représentations communes. Représentations qui découlent, comme on l’a vu, en grande partie des mémoires collectives mises à l’œuvre dans nombre de pays européens.

    En France, depuis une cinquantaine d’années, les axes de la politique mémorielle et de l’apprentissage de l’Histoire sont principalement orientés vers les événements qui mettent en scène les invasions, colonisations et prédations européennes à l’encontre des autres peuples du monde. C’est ainsi que l’on aborde en abondance, et ceci tout au long de la scolarité, la traite transatlantique, la conquête des Amériques, la colonisation et l’impérialisme européen en Asie et en Afrique, ou encore les idéologies racistes européennes. De même, les institutions médiatiques, le monde du spectacle ou les associations communautaires se font les relais de cette mémoire collective qui présente, encore et toujours, l’Européen comme le bourreau du monde.

    À l’inverse, l’histoire des invasions, colonisations et traites contre lesquelles les Européens durent résister au fil des siècles ne sont jamais mise en récit et rapportée à la mémoire publique. Ce déséquilibre mémoriel est constitutif d’une identité tronquée qui prend souche au cœur d’un nombre toujours plus important de citoyens qui, se faisant, intériorisent l’idée que les Européens auraient une dette historique à payer envers les autres nations du monde. Aussi, des termes tels que « patriotisme », « puissance », « souveraineté », « frontières », voire « identité » déclenchent immanquablement chez certains des réflexes mémoriels qui mobilisent des échantillons de « souvenirs » précis.

    Les Européens durent se battre pour exister

    Bien loin de la mémoire collective que l’on nous assène depuis Mai 68, dans un contexte de décolonisation et de remise en cause de la civilisation occidentale, les Européens ont, en réalité, passé davantage de siècles à se défendre contre les invasions qu’à envahir eux-mêmes. Rappeler cette vérité ne signifie pas nier les crimes qu’ont commis les Européens au cours des siècles, mais chercher à lever le voile sur un pan entier de notre histoire.

    C’est le cas premièrement avec les Perses qui, dès ‑546 av. J.-C., conquièrent les Grecs d’Asie Mineure. En ‑492, c’est à la bataille de Marathon que les Athéniens repoussent l’envahisseur. Dix ans plus tard, l’Empire perse tente de reprendre pied sur le continent européen. À la bataille de Salamine, les Grecs coalisés défont les armées de Xerxès. Un « signe européen » est alors né au cours de ces « guerres médiques » : la victoire dans la disproportion du nombre. Souvent, très souvent, les Européens furent inférieurs en nombre face aux immensités démographiques de l’est et du sud. Toutefois, cela ne brisa jamais la combativité européenne.
    Ces premiers combats annoncent le début d’une histoire malheureusement méconnue de nos jours en France, mais aussi en Europe : celle de la lutte millénaire des Européens pour la conservation de leurs terres, perpétuellement disputées par des entreprises de conquêtes et de colonisations extra-européennes.

    Ainsi, on peut définir la période allant du Ve siècle apr. J.-C., avec l’arrivée des Huns (laissons de côté les invasions perses, puisque leur reflux laissa aux Européens un long répit) jusqu’à la chute de l’Empire ottoman, au XXe siècle, comme une vaste période de colonisation et de décolonisation de l’Europe (ce qui n’empêche nullement la mise en place d’entreprises coloniales de la part de certaines nations européennes).

    Si notre mémoire collective a retenu l’invasion de l’Europe par les Huns, qu’en est-il de tous les autres peuples turco-mongols ayant déferlé en Europe depuis le vaste « couloir des steppes » eurasiatique ? Les Avars, qui menèrent des raids incessants dans les terres franques, à la recherche de butins et d’esclaves, qui asservirent les Slaves et écrasèrent les tribus germaniques ; le Khanat des Bulgares, de culture iranienne, qui fit trembler l’Empire byzantin ; les Onogours, les Barsiles, les Tölechs, les Oghuzs, les Bayirkus, les Khazars, autant de nomades turco-mongols oubliés qui se sont successivement déversés en Europe, apportant leur lot de mort et de désolation.

    Au XIIe siècle, se sont les Mongols qui détruirent la puissance russe, géorgienne et hongroise. Ces cavaliers des steppes réduisent près d’un million de Russes en esclavage. Par la suite, ce sont les Tatars et les Ottomans qui exercèrent une traite esclavagiste continue à l’encontre des populations d’Europe de l’Est et du Sud-est.

    Les Turcs (seldjoukides puis ottomans) avaient, dès le XIe siècle, redonné souffle à la conquête arabo-musulmane, entamée quatre-cents ans plus tôt à l’encontre des terres européennes. Malgré une tentative des Européens pour contenir l’invasion, entre 1058 et 1291, l’effondrement des royaumes latins d’Orient entraîne la reprise de la colonisation de l’Empire byzantin par les Ottomans. La chute de Constantinople, en 1453, entraine la colonisation d’un tiers de l’Europe par les Turcs. Ce n’est qu’avec la bataille de Vienne de 1683, où les Ottomans sont mis en déroute par la cavalerie polonaise du roi Jean Sobieski, alors qu’ils faisaient depuis deux mois le siège de la capitale de l’empire des Habsbourg, que le rapport de force se retourne petit à petit contre les Turcs, jusqu’à l’effondrement de l’Empire ottoman, en 1923.

    La mémoire au service de l’idéologie

    Au sortir de la première moitié du XXe siècle, les grandes idéologies modernes sont ébranlées : les nationalismes, les totalitarismes et les impérialismes raciaux du XIXe siècle, de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale ont mis à mal les trois grands avatars idéologiques modernes qu’ont été la Nation (le nationalisme), la Race (le racisme) et la Science (le socialisme). Ces périodes avaient été marquées par l’idéal de « l’homme nouveau », que ce dernier advienne, selon les cas, par la redécouverte ou l’affirmation de son caractère national, par sa primauté raciale, ou encore par son appartenance au Parti. À travers ce nouveau citoyen absolu, détaché de toute attache personnelle, c’est l’incarnation d’un État tout puissant et omniprésent qui était alors appréhendé comme le fer de lance du progrès et de la « marche de l’Histoire ».

    Or, à partir des années 1970, ce citoyen absolu écœure. De nouvelles pistes pour l’accomplissement de la « modernité » sont défendues dans l’espace public. Émerge alors l’idéal de l’homme global, post-national et d’essence nomade qui, après les errements dramatiques des 150 dernières années, viendrait « sauver » la vieille Europe, épuisée d’exister. Dans cette logique, l’émergence de ce nouvel homme mondialisé adviendrait par « l’ouverture », la « tolérance », ou encore le « vivre ensemble », autant de notions floues qui, petit à petit, désarment le pays de ses défenses frontalières, culturelles et sécuritaires.

    De la même façon que pour les religions, les idéologies modernes mobilisent l’intellect, l’émotion et l’appétit humain pour la transcendance. Tout but politique doit contenter ces trois aspects de l’être humain. Et, comme on l’a vu précédemment, toute entreprise de légitimation nécessite l’émergence d’un récit. C’est ainsi que commencèrent à être spécifiquement mises en avant les prédations européennes à l’encontre des autres peuples, et ceci en faisant fi de toute nuance, qui devrait logiquement pousser à présenter l’histoire de l’ensemble des invasions qui ont concerné les Européens, y compris celles où ils durent se défendre. La mémoire historique dans laquelle nous continuons d’évoluer de nos jours était née, celle d’une repentance perpétuelle des peuples européens, sommée de racheter leur « dette » à l’égard du reste du monde et de s’ouvrir à ce dernier pour exorciser les démons de ses anciens crimes.

    En définitive, aucun renouveau de la puissance européenne ne pourra advenir sans une refonte totale de la vision que nous avons de nous-mêmes. Cette révolution des représentations ne pourra être victorieuse que si nous levons enfin le siège qui est fait à notre mémoire collective. Il est plus que temps pour les Européens de redécouvrir leur Histoire.

    Robin Terrasse (Conflits, 2 octobre 2019)

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