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culture et histoire - Page 688

  • Recomposition – Le populisme comme nouvelle force politique (2/4) (billet invité)

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    Billet invité de Marc Rameaux, qui a publié « Portrait de l’homme moderne  », suite de la 1ère partie

    Le populisme de gauche : entre le Charybde de la trahison et le Scylla de l’indigénisme :
    Alexandre Devecchio consacre un chapitre au populisme de gauche : si la plupart des populistes sont placés à droite de l’échiquier politique, la thématique d’un retour aux réalités du peuple contre des élites déconnectées et ignorantes, la redécouverte du patriotisme, la protection contre des influences supra-nationales, se retrouvent dans les discours de Podemos en Espagne, Syriza en Grèce, Jean-Luc Mélenchon en France, ainsi que dans plusieurs pays d’Amérique latine.
    Le responsable du Figaro Vox traite de ce sujet sur le ton de l’humour et de l’ironie, saillies qui se révèlent amplement méritées.
    Le populisme de gauche a pour l’instant toujours échoué, fracassé sur deux écueils opposés, véritables Charybde et Scylla empêchant son émergence.
    Soit il trahit son objectif d’origine, comme le firent Podemos et surtout Syriza, et se rallient dans ce cas au discours mondialiste d’autant plus violemment qu’ils s’y sont opposés, allant jusqu’à l’excès de zèle caractérisé.
    Soit il s’enferre dans une autre impasse, celle du discours indigéniste et communautariste, abusant d’une victimisation de certaines minorités qui dégénère en racisme inversé, tout ce qui est blanc, occidental et traditionnel devenant l’ennemi à abattre. C’est la mésaventure que vit aujourd’hui la France Insoumise, déchirée entre son aile républicaine maintenant minoritaire et des activistes indigénistes qui ont préempté le mouvement.
    Une telle récupération fait des populismes de gauche l’allié des islamistes, tenant un discours plaintif en superficie, menant une stratégie d’infiltration et de noyautage de toutes les institutions républicaines avec une très inquiétante efficacité.
    Alexandre Devecchio est d’autant plus à l’aise pour dénoncer cette supercherie que son précédent livre démonte très bien les mécanismes pervers des institutions censées représenter les musulmans de France, presque toutes récupérées par la mouvance Frériste.
    Ceux qui dénoncent de tels agissements avec le plus de lucidité sont souvent d’ardents républicains issus de l’immigration nord-africaine, ayant vu les dégâts commis par le FIS en Algérie et leur extrême habileté à s’emparer de tous les leviers gouvernementaux. Boulem Sansal ou Fatiha Boudjahlat sont deux personnalités emblématiques de cette réaction républicaine, pointant avec beaucoup de justesse notre naïveté et notre manque de fermeté vis-à-vis d’une évidente stratégie de conquête du pouvoir par les Frères Musulmans en France.
    Faute d’écouter ces alertes, beaucoup de populistes de gauche laissent leur mouvement se faire phagocyter par les indigénistes, mélangeant allégrement les défenses antinomiques de toutes les minorités, par exemple l’activisme féministe et gay avec le communautarisme musulman. Impossible de leur faire remarquer que l’espérance de vie d’une féministe ou d’un homosexuel dans un pays dominé par des indigénistes musulmans serait de quelques jours, la gauche communautariste n’en est pas à une contradiction près.
    Cette double impasse semble d’autant plus étonnante qu’une aile gauche du populisme pourrait très bien se frayer un large espace politique, si elle se montrait intraitable sur la défense des principes républicains. La tentative de Jean-Pierre Chevènement avec le Mouvement des Citoyens ou sa continuation spirituelle par un Arnaud Montebourg indique un chemin beaucoup plus prometteur, souverainiste et républicain, mais demeure curieusement en déshérence.
    Alexandre Devecchio dresse un constat sévère des tentatives de populisme de gauche, volée de bois vert méritée pour ceux qui n’ont rien su produire d’autre qu’un reniement au carré ou une démagogie communautariste faite d’un mélange de lâcheté et de clientélisme.
    De la Tea-Party à l’indépendance Américaine : un pied-de-nez aux mondialistes quant au fer de lance de la société ouverte
    Dans le chapitre suivant, l’anecdote déjà mentionnée concernant Steve Bannon et l’histoire de son père s’inscrit dans un mouvement politique américain de grande ampleur : le phénomène du « Tea Party », avant-garde d’une droite populaire aux Etats-Unis qui préparait l’avènement de Trump.
    Alexandre Devecchio rappelle l’origine historique du mouvement, inscrite dans son nom lui-même. La « Boston Tea Party » était une révolte menée par des négociants en thé Bostoniens en 1773 contre le Parlement Britannique, soit trois ans avant la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.
    La protestation est née des taxations abusives sur le thé décidées par l’Angleterre contre ce qui n’était pour elle qu’un agglomérat de 13 colonies. Tandis que le thé américain était lourdement imposé, celui de la compagnie des Indes ne subissait aucun impôt. Les négociants bostoniens menèrent une révolte consistant à jeter par-dessus bord la cargaison de trois navires anglais de la compagnie des Indes.
    Affirmation d’une indépendance naissante, colère populaire allant jusqu’à l’action musclée, protestation contre un pouvoir lointain et ignorant de leur vie locale, déclenchement par un impôt abusif : la Boston Tea Party a plus d’un point commun avec la révolte des gilets jaunes.
    Certains crurent d’ailleurs que le mouvement français pouvait être le démarrage d’un mouvement à la fois libéral, populiste et conservateur, car provenant d’un abus fiscal évident. Mais nous sommes en France, et les gilets jaunes furent rapidement récupérés par des mouvances très à gauche, réclamant des subventions plus qu’une baisse généralisée des taxes.
    Aux Etats-Unis, cette aile droite du parti Républicain gagna en influence et en résultats électoraux, culminant avec des personnalités telles que Sarah Palin, dont le style simple et gouailleur aurait dû alerter sur la possibilité d’une victoire de Trump quelques années plus tard.
    Si l’actuel président des Etats-Unis n’est pas entièrement l’héritier du Tea Party - ce dernier incluant un fort puritanisme religieux cadrant mal avec les frasques extra-conjugales de Trump - la demande d’un retour aux valeurs profondes de l’Amérique et la proximité avec les classes modestes préfiguraient déjà l’impensable victoire.
    Tous ceux qui veulent prendre la peine de comprendre le mouvement populiste dans tous les points du globe doivent se rappeler que sa matrice historique est la révolte d’hommes réclamant leur indépendance et l’affranchissement d’un pouvoir perçu comme éloigné et arbitraire.
    Il faut se souvenir que ce mouvement est la mèche qui allumera trois ans plus tard la naissance des Etats-Unis d’Amérique, considérés longtemps comme le fer de lance de la société ouverte par les mondialistes : un joli pied-de-nez historique rappelé par Alexandre Devecchio, montrant que la défense des libertés doit se garder de tout manichéisme.
    Populisme 2.0 : comment les modernes se sont retrouvés archaïques
    Le populisme s’appuie également sur la désintermédiation, note Devecchio. Tous ont pu vaincre électoralement en rompant avec les relais politiques traditionnels et avec les corps intermédiaires : syndicats, pouvoirs politiques locaux, media officiels. Ils sont devenus pour cette raison maîtres de la digitalisation, de l’emploi massif des réseaux sociaux et de leur forme de démocratie directe.
    Là encore, l’histoire réelle se venge de ceux qui ont cru forcer sa direction : les outils considérés comme emblématiques de la mondialisation et du progressisme sont devenus le meilleur terrain de ceux qui les contestent. Au point que les réseaux sociaux qui faisaient partie au départ du tableau lénifiant et kitsch de la mondialisation heureuse sont maintenant inclus dans la diabolisation du populisme.
    Les réseaux sociaux ont à ce titre joué le rôle de révélateur des véritables intentions des mondialistes : ces derniers sont visiblement beaucoup plus attachés à établir un monopole absolu de droit à penser et à publier qu’à défendre une véritable pluralité d’opinions.
    La désintermédiation se révèle être une tendance lourde du monde politique futur, que cela nous plaise ou non. Devecchio fait remarquer qu’Emmanuel Macron comme Barack Obama y ont tout autant fait appel que les populistes, captant la popularité d’un affranchissement des circuits politiques officiels. LREM a beaucoup insisté lors de sa campagne sur sa nature « anti-système », revendiquée tout autant que le font les populistes.
    L’émergence des réseaux sociaux dans le débat politique est riche d’enseignement sur la nature du mondialisme. La « modernité » du mondialisme peut être comparée à celle que les hyper-marchés présentaient dans les années 1970 : à cette époque, les immenses surfaces commerciales donnant dans le gigantisme représentaient le parangon de la modernité, les petits commerces étant l’archaïsme voué à disparaître. Les hyper-marchés étaient une sorte de concrétisation du rêve mondialiste : temples du consumérisme, l’on y trouvait de tout, l’accès en était totalement fluide, cumulaient les produits de toutes origines. L’ère de la consommation de masse devait s’imposer invinciblement comme les rêves de Francis Fukuyama.
    Mais rapidement, une demande de commerces de proximité, de relations fondées sur la réputation et la connaissance locale, d’échanges incluant un sentiment d’appartenance, revinrent en force. Aujourd’hui, rien de plus ringard que les hyper-surfaces commerciales. L’ancienne culture des commerces cultivant une forte identité locale redevient la tendance future.
    La mondialisation ressemble aux hyper-marchés de masse : impeccables dans leur principe de fonctionnement, mais froids, indifférenciés, de taille inhumaine : l’hyper-globalisation mène aussi à la standardisation de masse, à un monde où rien de saillant n’émerge. L’émergence des populismes est comparable à la revanche des commerces locaux de forte identité qui relèguent les hyper-marchés dans l’archaïsme.
    La résonnance entre populisme et outils du web s’explique très bien de cette façon. Un contresens fait de l’internet un média de masse, comme le furent la radio, la télé ou les journaux à grands tirages. Or le web est précisément l’inverse d’un média de masse : il est plutôt la réalisation de la culture des fanzines, ces publications locales de la contre-culture des années 1970, qui restaient confidentielles, car de tirage artisanal.
    Réalisant le rêve des fanzines, les moyens modernes permettent à un simple particulier de disposer de moyens éditoriaux et de diffusion aussi puissants que ceux de la grande presse. Les blogueurs d’influence peuvent bénéficier d’une audience comparable voire supérieure à celle des journaux nationaux. Le web propose une information totalement individualisée et personnalisée, à la carte, que chacun se compose, c’est-à-dire l’inverse exact d’une information de masse diffusée similairement à des millions de personnes en même temps.
    Le succès du populisme sur le Web ne réside que marginalement dans les usages pervertis qui en sont faits, mais beaucoup plus dans une affirmation de fierté et d’indépendance permettant la pluralité, a contrario de la standardisation obligatoire de l’information voulue par le mondialisme.
  • Recomposition – Le populisme comme nouvelle force politique (1/4) (billet invité)

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    Billet invité de Marc Rameaux, qui a publié « Portrait de l’homme moderne  »

    « Recomposition », le dernier ouvrage d’Alexandre Devecchio publié depuis le 5 Septembre, aborde un sujet constamment scruté et commenté dans les média : l’émergence des populismes dans le monde politique.

    Il peut paraître difficile d’écrire et publier un ouvrage sur ce thème, qui occupe déjà fréquemment les colonnes journalistiques et alimente nombre de politologues, philosophes ou sociologues : l’essentiel n’a-t-il pas déjà été dit ?

    L’originalité – et le grand intérêt de « Recomposition » - est de montrer que non, justement, la plupart des analystes sont passés à côté de l’essentiel.

    Nul sujet n’a été récemment plus analysé que l’émergence des populismes, mais étrangement beaucoup tournent autour plutôt que de le traiter. Nombre d’articles sont des critiques acerbes du populisme, des alertes à la démocratie en péril, des dénonciations d’une loi de la rue menaçant nos institutions, voire d’attaques personnelles sur le style de telle ou telle personnalité. Mais très peu prennent la peine de qualifier au préalable ce qu’est le populisme, ni de tenter de comprendre les raisons de son émergence.

    Comme trop souvent, les media mainstream cèdent à l’émotion avant l’analyse, au jugement de valeur avant la description factuelle, à la posture avant la compréhension des causes et des effets. Une attitude d’autant plus cocasse qu’ils s’intronisent trop souvent comme l’élite de la réflexion, reprochant aux populismes de privilégier l’instinct et le ressentiment.

    Fidèle à la méthode qu’il employait déjà dans « Les nouveaux enfants du siècle », Alexandre Devecchio décrit longuement - en suspendant son jugement - le phénomène populiste avant d’y voir une menace ou un bienfait. S’il livre quelques verdicts à la fin de son livre, cette humilité devant les faits lui permet de délivrer l’un des rares diagnostics nuancés concernant cette nouvelle vague politique. Le populisme requiert de voir au-delà des apparences, de comprendre que derrière des personnalités au comportement et au style controversés, des questions bien plus authentiques sont posées par leurs électeurs.

    De la singularité historique au nouveau courant politique

    Le livre ouvre sur l’émergence des gilets jaunes, afin d’illustrer une première caractéristique du populisme : aucun membre de l’élite globalisée ne l’a vu venir. Le populisme est apparu comme une singularité historique, un point de rebroussement aberrant planté au milieu de la marche de l’histoire, qui devait être nécessairement mondialisée, détachée des nations et de la mémoire des peuples au point de les faire disparaitre.

    Aux états-nations devait se substituer un ordre bâti sur deux piliers : un droit universel prévalant sur les gouvernements nationaux, un consumérisme généralisé qui devait apporter prospérité et entente entre les hommes par l’effet pacificateur du commerce. Dans cette vision, le marché devient la norme se substituant à toute valeur et toute morale : toute philosophie politique ou éthique devient une vieillerie à jeter aux orties, remplacée par les deux idéaux absolus que sont la « Théorie de la Justice » de John Rawls et la main invisible d’Adam Smith.

    Alexandre Devecchio rappelle que cette vision messianique a des pères fondateurs : Francis Fukuyama qui voyait dans les démocraties libérales mondialisées la fin de l’histoire, un horizon indépassable cinquante ans après que Sartre eût dit la même chose du marxisme, et plus antérieurement Emmanuel Kant et son rêve de paix perpétuelle et cosmopolite.

    Aucun des thuriféraires de la mondialisation heureuse ne remarqua une chose, bien avant l’émergence des populismes. Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, l’un des penseurs contemporains considérés comme le continuateur le plus profond du libéralisme politique, Karl Popper, avait forgé un indicateur certain de détection de tout totalitarisme : quiconque s’arroge le sens de l’histoire et a fortiori sa fin, s’engage de façon certaine sur le chemin de la servitude.

    Fukuyama lui-même le reconnaissait, sa vision philosophique s’enracinait dans un déterminisme historique hegelien, tout comme le marxisme. Ce qu’aucun penseur mondialiste n’a aperçu, c’est que leur vision étant totalisante, elle devient de fait totalitaire. Les hérauts des visions grandioses de l’histoire, des lendemains qui chantent et des fins inéluctables sont voués à être tôt ou tard les instruments de l’oppression, quelles que soient les bonnes intentions du paradis qu’ils promettent, celui de la fraternité marxiste comme celui du grand marché globalisé.

    Les mondialistes chutent de fait sur leur point de faiblesse : ils sont représentés par des esprits aussi brillants qu’ils sont superficiels. Leur absence de culture historique et philosophique leur fait ignorer que nombre de penseurs du libéralisme dont ils se réclament auraient fermement condamné leur prétention à la vérité absolue et aux « cercles de la raison ».

    Ce que le livre d’Alexandre Devecchio décrit très bien, est que le populisme est une réaction à cette chappe de plomb et devient de ce fait une manifestation de liberté et d’indépendance. Ceux qui voient dans le populisme une menace pour nos démocraties et s’auto-intronisent hérauts de la liberté n’ont pas conscience de leurs propres violations flagrantes des libertés publiques. Si l’on fait l’effort de regarder au-delà du miroir, les populistes présentés souvent par la presse mainstream comme des dictateurs en puissance sont plutôt la manifestation – certes désordonnée et chaotique – d’une liberté qui ne veut pas passer sous le joug mondialiste.

    Devecchio n’est pas manichéen dans sa défense : il n’ignore rien des dérapages possibles du populisme : légiférer en temps réel par la démocratie directe, instaurer un autoritarisme d’état affaiblissant l’indépendance des pouvoirs, essentialiser des minorités ethniques ou religieuses pour les opprimer sans distinction.

    Mais force est de constater que les leaders populistes ne peuvent être confondus avec les dirigeants des « démocratures » : les premiers ont pu choquer par leur style mais n’ont remis en cause ni l’alternance électorale ni les fondamentaux des libertés civiques et de la liberté de conscience, que les seconds piétinent allègrement. Salvini n’est pas Xi Jinping, Orban n’est pas Erdogan.

    Bien évidemment, les adversaires des populistes entretiennent savamment cette confusion, pratiquant un grossier amalgame qu’ils reprochent si souvent aux discours autres que le leur. Comme le souligne Devecchio, il est extrêmement dangereux de mettre dans le même sac populistes et dictateurs affirmés. En jetant ainsi le bébé avec l’eau du bain, la part de vérité que renferme l’alerte populiste sera forcée au silence, provoquant une contre-réaction beaucoup plus dangereuse et cette fois réellement dictatoriale.

    Par ailleurs, il faut constater que les défenseurs auto-proclamés de la société ouverte n’ont en rien échappé à la tentation autoritaire, ni à la collusion des pouvoirs, ni à la violation flagrante de la démocratie. Dans ce domaine, il est même possible de montrer qu’ils ont fait bien pire que les populistes, particulièrement en France. Ainsi, Alexandre Devecchio rappelle quelques faits : La répression d’une violence sans précédent des gilets jaunes – quoi que l’on pense de la légitimité de ce mouvement - l’incroyable soumission du parquet en matière judiciaire vis-à-vis de l’exécutif, les tentatives grossières et maladroites de contrôle du contenu des réseaux sociaux voire de la liberté de la presse, le non-respect d’un vote démocratique tel que celui de 2005 sur la constitution européenne, ont été commis par des gouvernements se voulant les adversaires des dérives populistes.

    Le populisme : une notion vague à définir pour éviter les contresens

    Alexandre Devecchio propose une définition du populisme : travail difficile car le mouvement prend de multiples formes, mais indispensable si l’on souhaite discerner ce qui est à prendre d’eux et ce qui nécessite des réserves.

    Renouant avec notre héritage civique grec et romain, il rappelle que le peuple peut être considéré comme demos (communauté civique), ethnos (communauté ethnique et culturelle) et plebs, ceux qui par opposition aux patriciens constituent ce que nous appelons de nos jours les classes modestes ou populaires.

    Le populisme en appelle à ces trois dimensions de ce qui constitue un peuple, synthétisant la notion républicaine de citoyen, l’héritage identitaire, nullement réduit à une appartenance ethnique mais désignant la transmission d’une histoire et de valeurs communes auxquelles adhérer, sociale enfin, rappelant que le rôle et la dignité d’un gouvernant est de ne pas sacrifier des pans entiers de la population dont il a la charge.

    Ironiquement, cette interdiction de sacrifier une minorité pour un soi-disant bien commun fait partie de la définition de la civilisation par John Rawls. Les mondialistes ont appliqué de façon plus ou moins consciente une raison d’état, c’est-à-dire l’acte de détruire partiellement ou totalement des innocents au nom d’intérêts jugés supérieurs, afin de préserver un ordre estimé indispensable. Peu importe qu’il ne s’agisse plus avec le mondialisme d’une raison d’état-nation, mais d’instances supra-nationales : la mécanique du sacrifice des innocents au nom d’intérêts supérieurs est identique.

    Alexandre Devecchio montre ainsi comment Steve Bannon, dans une interview très émouvante, a vu son père – de milieu modeste - perdre des économies durement gagnées au long d’une vie de droiture et de respect des règles après la crise de 2008, tandis qu’institutions bancaires et élites mondialisées s’indemnisaient grassement, rayant froidement l’épargne des plus démunis.

    John Rawls souligne que tout appel à une raison d’état fait reculer la civilisation de plusieurs millénaires, la ramenant à l’antique culte de Moloch consistant en des sacrifices d’enfants, avant son interdiction formulée dans le Pentateuque [1].

    Lorsque des populations entières deviennent de simples variables d’ajustement de règles comptables, qui plus est pour réparer des fautes qu’ils n’ont en rien commises mais pour renflouer ceux qui s’en sont rendus coupables, le culte de Moloch renait au sein du monde moderne, irruption de la barbarie la plus brutale au sein de ceux qui prétendent être les gardiens de la civilisation.

    Rawls rejoint ici Popper, qui avait déjà dénoncé les sacrifices humains commis par les soviétiques au nom des intérêts supérieurs du parti. De nos jours, ces intérêts supérieurs sont ceux d’un capitalisme financier qui joue à l’encontre d’une majorité croissante de citoyens de tous pays, également contre l’initiative et la création de richesse des entrepreneurs qu’il est censé financer.

    Je ne m’attarderai pas sur l’analyse économique prouvant que l’économie financière fonctionne depuis maintenant deux décennies en circuit totalement fermé, ne remplissant plus son rôle de support d’investissement des entrepreneurs et menaçant l’économie réelle [2].

    Alexandre Devecchio note que les populistes sont quant à eux pragmatiques en matière économique, appliquant tantôt des recettes de tonalité libérale par la réduction des déficits publics, tantôt des mesures protectionnistes ou de relance par de grands programmes publics. Quelle que soit leur doctrine économique, ils ont pour point commun de refuser toute intervention de la Troïka, ce bras armé de la mondialisation composé de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI.

    Force est de constater que tous les pays s’étant pliés aux directives de la Troïka se sont enfermés dans un cercle vicieux d’austérité – récession, tandis que ceux qui sont revenus à un souverainisme économique ont pu retrouver le chemin de la croissance et d’une réduction des déficits évitant de jeter la moitié de sa population dans la précarité.

    [1] Lévitique 20.1 – 20.5

    [2] https://le-troisieme-homme.blogspot.com/2018/01/la-mondialisation-heureuse-contre.html

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/recomposition-le-populisme-comme-218362

  • François Bousquet : « Nous menons une guérilla culturelle »

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    À l’occasion de la sortie de son essai Courage ! Manuel de guérilla culturelle, qui vient de paraître aux Éditions de La Nouvelle Librairie, Boulevard Voltaire a rencontré François Bousquet, cofondateur et directeur de La Nouvelle Librairie.

    Il encourage les jeunes générations de droite à afficher leurs idées afin qu’elles « progressent dans l’espace public ».

    https://www.bvoltaire.fr/francois-bousquet-nous-menons-une-guerilla-culturelle/

  • Fréquence Europa était présente aux 13es Journées Bleu Blanc Rouges de Synthèse nationale

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    Ecoutez cette émission cliquez là

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/26/frequence-europa-etait-presente-aux-13es-journees-bleu-blanc-6185583.html

  • Jean-Marie Le Pen: «ma famille donne plutôt un exemple d’unité!» [EXCLUSIF]

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    Jean-Marie Le Pen vient de publier le deuxième volume de ses mémoires: Tribun du peuple. Est-il encore «le menhir» de ses partisans, ou la «bête immonde» de ses adversaires? Entretien-choc.

    Dans un nouveau volume de 600 pages, le fondateur du Front national évoque toutes ses affaires, mais aussi sa vie intime. Alors, est-il une victime du «système» ou un provocateur, un tribun ou un autocrate? A-t-il eu raison avant tout le monde ou jeté de l'huile sur le feu dans un pays qui n'en avait guère besoin? Qu’aurait-il fait s’il avait atteint l’Élysée? La politique a-t-elle détruit sa famille? Quel sera l'avenir de la dynastie Le Pen selon lui ? 

    Parade-Riposte, une émission dirigée par Édouard Chanot.

    https://fr.sputniknews.com/opinion/201910251042324735-jean-marie-le-pen-ma-famille-donne-plutot-un-exemple-dunite-exclusif/

  • Saint-Brieuc (22) : Découverte majeure de vestiges gaulois datant de plus de 2000 ans

    « Les découvertes de Trémuson sont d’intérêt national, voire international ! » Yves Ménez, le conservateur régional de l’archéologie à la Drac Bretagne n’en revient toujours pas. Les vestiges découverts ces derniers jours par Stéphane Bourne, archéologue à l’Inrap, et son équipe sont des « œuvres majeures de l’art celtique ».

    Le chantier, démarré le 16 septembre au lieu-dit La-Morandais, a notamment permis de mettre à jour le buste de ce qui semble être un aristocrate gaulois. D’une hauteur de 40 cm pour 11 kg, le vestige a été découvert dans une fosse, face sculptée contre terre. Trois autres statuettes ont, elles, été retrouvées dans un puits, ce mardi 22 octobre.

    Un puits qui renfermait un véritable trésor : un seau de banquet en bois, décoré de bandages en bronze. « Ce qui est incroyable, c’est qu’il a été découvert dans l’état où il était il y a plus de 2000 ans », se réjouit Stéphane Bourne.

    Autant de vestiges, qui dateraient du IIe ou du Ier siècle avant Jésus-Christ, découverts à l’emplacement d’une ferme gauloise fondée au IVe siècle avant notre ère. Et qui était, laissent supposer les découvertes, le lieu de résidence d’une famille de l’aristocratie gauloise.

    Le télégramme

    http://www.fdesouche.com/1283663-saint-brieuc-22-decouverte-majeure-de-vestiges-gaulois-datant-de-plus-de-2000-ans

     

  • ALBERTO MARTIN : LE PROBLÈME DE L’IMMIGRATION EN ESPAGNE.

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    Intervention d’Alberto Martin, nationaliste espagnol El Cadenazo, aux 13es Journées de Synthèse nationale, le samedi 12 octobre 2019 à Rungis.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/24/alberto-martin-le-probleme-de-l-immigration-en-espagne-6185252.html