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culture et histoire - Page 689

  • La Petite Histoire : Léo Major, un héros québécois

    L’histoire racontée dans cet épisode est à peine croyable : celle de Léo Major, surnommé le Rambo québécois. Au cours de la Seconde guerre mondiale, puis de la guerre de Corée, il a fait preuve d’une bravoure exemplaire, allant jusqu’à capturer des dizaines de prisonniers et pire, conquérir une ville à lui seul ! Blessé à de nombreuses reprises, il a toujours voulu retourner au front et a ainsi pu entrer dans la légende… avec fracas ! Retour sur un parcours aussi palpitant qu’extraordinaire.

    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-leo-major-un-heros-quebecois

  • Jean-Marie Le Pen, un destin français : entretien exclusif n° 4 – 1973-1987 / Le temps de la reconquête

    Parallèlement à la sortie du 2ème tome des Mémoires de Jean-Marie Le Pen, celui que l’on a souvent qualifié de « tribun du peuple » a accordé un long entretien à TVLibertés. En exclusivité, le fondateur du Front National revient sur des décennies de combat au service de la France. Entre scoops et confidences… une page d’histoire passionnante.

    Si vous avez manqué des épisodes, cliquez ICI

    JMLP_MEMOIRES-fiche-produit.jpgVoici le séquençage des épisodes :
    Chapitre 1 : 1928-1948, un enfant du Morbihan
    Chapitre 2 : 1948-1956, La vie étudiante, la fondation
    Chapitre 3 : 1962-1973, Le député para, l’engagement politique
    Chapitre 4 : 1973 –1987, Le temps de la reconquête
    Chapitre 5 : 1987-1998, Les freins à la prise du pouvoir
    Chapitre 6 : 1998-2018, Le sursaut national

    Mémoires de Jean-Marie Le Pen – Tome 2 : Tribun du peuple
  • La domination capitaliste, le communisme, les communaux et l’émancipation ontologique de l’être de l’homme… par Gustave LEFRANÇAIS

    « Lorsque l’humanité commença à acheter et à vendre, elle perdit son authenticité; et les hommes commencèrent alors à s’opprimer les uns les autres et à contrevenir à  la nature humaine. »

    Plate-forme de Gerrard Winstanley, Manifeste des paysans anglais de 1652 pour la défense des communaux.

    « Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur universel.

    Elles ne font qu’exprimer, en termes généraux, les conditions réelles d’une lutte de classes qui existe, d’un mouvement historique qui se dé-roule sous nos yeux. »

    Marx, Le Manifeste communiste.

    Chaque fois qu’émerge contre la puissance despotique de l’argent un mouvement de critique radicale qui en dé-voile les impostures, le despotisme de cette puissance – pour mieux torpiller et dé-tourner ce qui le met en cause – se pare des langages, expressions et modes d’apparaître de ce qui le conteste afin de mieux en neutraliser la substance par la construction d’un faire semblant qui a d’abord pour objet d’invertir et transmuter la pensée d’in-soumission en mentalité d’assujettissement.

    Pendant que dans les pays à l’économie la plus développée, les sociaux-libéraux-démocrates de toutes sectes s’employaient à égarer le mouvement ouvrier sur le terrain dévoyant de la fabrique démocratique du consentement consommatoire, les bolchéviks de tous acabits qui avaient pris le pouvoir sur l’économie des pays les moins développés, s’appliquaient, eux, à transporter et fourvoyer la contestation prolétaire dans les pièges du messianisme concentrationnaire.

    Avec le temps, l’unification mondiale de la marchandise a fait tomber le mur qui séparait l’archaïsme des capitalismes d’État de l’Est et la modernité des capitalismes anonymes de l’Ouest pour les fondre enfin dans le grand totalitarisme cosmopolite de l’hébétement mondialiste prévu par Marx.

    L’auteur du Capital, des millions de fois cité à tort et à travers par des gens qui ne l’ont jamais lu ou seulement très partiellement feuilleté est aux antipodes de ce qu’en dit le spectacle du mensonge dominant puisque la domination mensongère par laquelle règne le marché des choses présuppose justement que tout soit ré-écrit à l’envers et d’abord cet auteur qui a su dénoncer à la source les falsifications de l’envers du décors.

    En septembre 1843, Marx, alors âgé de 25 ans, écrit : « Depuis longtemps, le monde possède le rêve d’une chose dont il lui suffirait de prendre conscience pour la posséder réellement. On s’apercevra qu’il ne s’agit pas de tirer un trait suspensif entre le passé et l’avenir, mais d’accomplir les idées du passé. On verra enfin que l’humanité ne commence pas une nouvelle tâche, mais réalise son œuvre ancienne avec conscience et pleine connaissance de cause ».

    Cette phrase est décisive car elle situe clairement  le point de départ à partir duquel Marx pose et positionne la critique radicale de l’empire de la marchandise qu’il ne récuse point – d’un point de vue constructiviste – pour mieux la faire fonctionner mais qu’il conteste  – d’un point de vue ontologique – afin de rappeler que la communauté humaine de l’être ensemble qui est synonyme du communisme (la Gemeinwesen) implique l’éradication de la dictature de l’avoir tel que matérialisé par l’économie politique de l’argent et de l’État.

    César dans La Guerre des Gaules, Tacite dans La Germanie, nous rappellent fort justement que les Germains primitifs ignoraient la propriété privée du sol et que la communauté de l’être ensemble qui ne dissociait pas alors le cosmos et l’histoire, le je et le nous, faisait fi des aliénations appropriatives. Contrairement à ce qu’une vision sommaire des peuples indo-européens laisse entendre, la tri-fonctionalité dumézilienne n’exprime pas la genèse historique des origines indo-européennes mais bien le processus de décadence qui voit les fonctions guerrières et religieuses s’autonomiser des fonctions de production et ainsi permettre la dislocation de l’unité primordiale.

    Au commencement, comme le démontre Engels dans L’origine de la famille de la propriété privée et de l’État, le Germain est un guerrier-paysan et il le restera longtemps alors même que Celtes et Grecs seront déjà entrés dans la dialectique civilisationnelle qui scissionne l’homme, transforme le produire nécessaire en travail en même temps qu’asservissement à la division de l’espace entre villes et campagnes. Les paysans-soldats serbes des confins et les communautés cosaques illustrèrent longtemps par leur survivance de longue durée cette matérialité historique.

    Ainsi, et en premier lieu, le communisme est l’être de l’organisation anti-politique et anti-économique de la communauté humaine primitive non-séparée d’elle-même en l’immanence du vivre ensemble, sans argent et sans État. Mais comme ce communisme dit primitif est d’horizon limité au localisme du groupe, il ne peut que progressivement se dissoudre à mesure que par le troc et l’échange entre communautés diverses, un re-jaillissement échangiste dé-compose progressivement chaque groupe jusqu’à faire apparaître antagoniquement castes et classes.

    Les communaux ou prés communaux qui désignaient autrefois en France les territoires considérées comme le bien commun de l’être ensemble et que l’on nommait biens communaux (commons pour les Anglais) constituaient une surface encore partagée entre les habitants d’un ou de plusieurs bourgs ou villages et qui témoignait là des restes encore bien vivants du communisme antérieur.

    Chacun selon une pratique coutumière reliée à l’histoire de la communauté et évoluant selon les lieux et les époques pouvait y chercher et couper du bois ainsi que mener au pacage, en vaine pâture, ses divers bétails.

    Le mouvement des enclosures en tant que mouvement de désintégration sociale marquant le déploiement affirmé du capitalisme s’est accompli en Angleterre au XVIe siècle en concrétisant ainsi les transformations marchandes apparues dés le XIIe siècle. Les champs ouverts et les pâturages communs cultivés par la communauté, ont été alors dans la violencele sang et les larmes convertis en pâturages pour les troupeaux de moutons afin que puisse se développer le commerce de la laine alors en pleine expansion industrielle. Il en résulta alors un immense appauvrissement de la population rurale de l’époque qui entraîna souvent des mouvements de contestation et de vive rébellion comme celui des Midlands en 1607.

    Le temps des frénésies enfermantes de l’enclôture était venu, c’est-à-dire celui de la tyrannie de l’appropriation forcée et brutale du bien commun par la propriété privée laquelle fut consacrée par l’absolutisme de la révolution bourgeoise de 1789. Désormais, le temps du marché a fait quasiment disparaître les prés communaux mais il en existe encore quelques-uns en Europe, en particulier dans les zones éloignées de montagne, et le pacage sur des terres communautaires se pratique encore sous d’autres noms et diverses modalités dans de nombreuses sociétés encore pour partie traditionnelles.

    Toutefois, la disparition de ces survivances communistes ne s’est pas faite toute seule. À la fin des années 1640, en Angleterre, un mouvement social important autour des niveleurs (les levellers) et des bêcheux (les diggers) a notamment tenté une forme de réveiller communautaire basé sur l’usage collectif d’une jouissance partagée des espaces de vie que le pouvoir en place n’a bien sûr pas supporté longuement et qu’il a vaincu tantôt de manière brutale, tantôt par la manigance.

    Ailleurs et plus tard, les Landais se révolteront contre la Loi d’assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne de 1857 instituée par Napoléon III à la demande de la bourgeoisie d’Aquitaine qui voulait remplacer le système agro-pastoral d’autosubsistance communautaire par la culture de pins. Cette loi imposa à une centaine de communes de vendre progressivement aux enchères leurs communaux. Les communautés de bergers spoliés furent alors nombreuses à incendier les nouvelles plantations, mais la forêt de pins de la modernité capitalistique l’emportera finalement après une trentaine d’années de malaise, d’explosives tensions sociales, de répression et d’exode rural.

    La Guerre des Demoiselles qui, elle, eut lieu aussi en France est un soulèvement d’ampleur qui s’est répandu en Ariège sur les années 1830 et qui a persisté jusqu’après 1870. Elle était due au vote en 1827 d’une nouvelle réglementation du code forestier qui imposait un usage totalement différent des forêts, en particulier pour ce qui concernait le ramassage du bois, les coupes et surtout le pâturage désormais mis en défens (autrement dit en interdit), le droit de marronnage, et les droits de chasse, de pêche et de cueillette.

    Cette Guerre des Demoiselles doit son nom au fait que les paysans se déguisaient en femmes avec de longues chemises blanches ou des peaux de moutons, des foulards ou des perruques, le visage noirci ou caché pour attaquer spécialement la nuit, les grands propriétaires, les gendarmes, les gardes forestiers, les maîtres de forges et les charbonniers.

    Après cette usurpation méthodique et continue  des communaux  qui devait se poursuivre méticuleusement au long des siècles, la masse des ruraux ainsi jetée sur les routes et dans la misère de l’exode rural, constitua la manne fondamentale de main d’œuvre captive nécessaire à l’industrie capitaliste naissante.

    Les auteurs du Mémoire statistique sur la Moselle (an IX) expriment ainsi clairement les choses : « Les droits de parcours, de vaine pâture sont des obstacles au progrès de l’industrie parce qu’ils fournissent aux prolétaires les moyens d’élever et d’entretenir du bétail, dont ils obtiennent une partie de leur nourriture et de leurs vêtements, sans que le besoin les contraigne d’y pourvoir par le travail. » C’était là souhaiter ouvertement une évolution capitaliste du monde rural à l’anglaise où, la campagne entière se partageant en importantes propriétés enfin closes, le prolétaire serait immanquablement poussé vers les dépendances de la domesticité, d’abord aux champs et puis bientôt à l’usine.

    On comprend ici dans ce texte, que le sens du mot « travail » se réfère au seul travail salarié, le mot n’ayant pas encore de manière vicieuse glissé de sens pour désigner – ce qu’il caractérise dans notre société actuelle, prisonnière de l’illusoire accès à l’insignifiance des loisirs – toutes les activités productrices, y compris l’auto-production naturelle qui justement ignorait le travail. Travailler (terme issu de tripalium qui signifie la souffrance du joug) ne signifie en effet rien d’autre qu’avoir une activité productrice salariée, c’est à dire commandée – non pas pour les besoins humains réels – mais en fonction des besoins solvables de la dictature du profit.

    Par delà l’élément détonateur de la conscription de mars 1793, l’insurrection vendéenne comme celle des Chouans expriment bien  la structure traditionnelle et communautaire de la structure paroissiale et de ses curés locaux laquelle spécialement bien implantée dans l’Ouest, refuse de se soumettre à la dictature marchande et à la mainmise des patauds – qui au nom de la république bourgeoise – entendent re-dessiner confiscatoirement l’horizon de la vie campagnarde.

    Ainsi, évidemment, immédiatement et partout, la dissolution de la communauté première ne se fait pas sans résistance et conflits car d’emblée, tout ce qui fait éclore la circulation de l’argent et du pouvoir crispe et exaspère simultanément le vouloir demeurer ensemble sur le terrain existentiel de l’être commun.

    De la sorte, le communisme est aussi le mouvement qui traverse toute l’histoire mondiale et qui exprime le refus instinctif, inconscient et aussi parfois conscient  des êtres humains d’être dépossédés de l’humanité générique de leur être et qui tout en même temps annonce la nécessité pour vivre vraiment la vie de faire émerger une communauté humaine mondiale.

    Cette communauté en tant que révolution réalisée (revolutio-onis)  est bien le retour au commencement mais en tant que re-commencement accompli de sa signification historique étant donné que l’on ne revient pas aux limites bornés d’un communautaire étriqué (qui portait en ses contradictions tout le devenir historique de l’ad-venir de la logique capitaliste !) attendu que l’on accède à l’universalité d’un être communautaire d’authentique richesse humaine lequel est aux antipodes de la mondialisation indifférenciante et quantitative de l’homme sans qualité, devenu simple monade nomade hors sol du marché planétaire de la non-vie.

    Marx est non seulement l’anti-Lénine le plus achevé mais il est aussi l’anti-Attali le plus complet et ce n’est certes pas un hasard si l’homme de banque a signé l’ouvrage Karl Marx ou l’esprit du monde lequel a pour spécificité essentielle de systématiquement contre-faire tout ce qui fut le faire de Marx contre l’esprit du monde de la marchandise que celui-ci résumait d’ailleurs lui-même, en une formule lapidaire comme étant exclusivement le triomphe absolu « de la merde » la plus intégrale.

    Le communisme se détermine ainsi comme la trajectoire objective  de l’arc historique qui va du communisme primitif à la crise finale de la marchandise en tant que mouvement qui tend à réaliser la communauté de l’être humain, une détermination dont le capitalisme crée, contradictoirement – par sa décadence –  les conditions de réalisation objective. Comme le dit Marx : «  Le communisme n’est  ni un état de choses qu’il convient d’établir, ni un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent présentement. »

    Toute l’histoire des luttes radicales qui ont fini par positionner la nécessité du subversif conscient sont nées sur le terrain pagano-christianiste des ancestrales communautés paysannes dont est sorti ultérieurement le prolétariat européen, dans la tradition primordiale du souci de l’être et du refus de sa réduction en avoir calculé.

    Des insurrections paysannes de l’An Mil au soulèvement quarante-huitard des ouvriers parisiens contre la république de la marchandise, en passant par les soulèvement des Flagellants, des Jacques, des Maillotins, des Croquants et autres Nu-pieds, la longue histoire sociale des insurrections de la conscience critique, n’a pas cessé de dire que l’éveil de l’homme à lui-même est irréductible tant aux logiques financières du posséder qu’à celles des raisons politiques de l’État.

    La boucherie industrielle des Colonnes infernales en Vendée n’a rien inventé, elle n’a fait qu’accomplir la longue série des massacres d’Ancien Régime qui, de jacquerie balayée en jacquerie décimée, ne cessa de ponctuer le long travail de prise de pouvoir des puissances marchandes sur la société… et qui irait jusqu’aux hécatombes démocratiques de 1848 et de 1871 quand le fétichisme marchand extermina des milliers de prolétaires qui refusaient les camps de la concentration usinière…

    Comme l’ont souligné Marx et Engels, la radicalité critique qui fonde le possible de tout vrai re-saisir humain est une tradition révolutionnaire ancienne héritière de la rencontre anti-marchande entre l’âme des protestations chrétiennes contre les mondes du temps fermé et la naturalité des anciens cultes païens qui donna lieu, dans la symbolique tellurique du culte des saints, à la continuation cosmique du culte agraire et festif des vieux dieux familiers de la communauté de l’être.

    Ainsi, c’est à partir de cette tendance à vouloir maintenir à toute force une vie communautaire réfractaire à l’artificielle abondance de la marchandise illimitée que le spectacle de l’argent comme glaciation de l’histoire et de la conscience n’a cessé d’être contesté alors même qu’il soumettait la campagne à la ville mais que par cela-même, il faisait passer l’aspiration à l’être d’un temps rural désormais révolu au temps urbain tentaculaire des supermarchés de l’avoir où il enfermait l’humanité salariée dans la prison de la valeur d’échange.

    De la sorte, les révoltes sociales de la paysannerie millénariste et de ses multiples développements ultérieurs, à mesure qu’elles s’éteignaient, ont simultanément passé le flambeau de l’insurrection critique au prolétariat qui a conscientisé historiquement la réalisation terrestre du paradis pour la sortir des irrationalités religieuses du passé et lui donner sa rationalité de seul futur possible en tant que conscience historique distincte d’une histoire distinctement consciente.

    C’est en se référant à cet esprit de synthèse dialectique entre le christianisme originel  et les modes d’être antiques et médiévaux des communautés paysannes de la vieille Europe que Marx pouvait soutenir que là était née spécifiquement la conscience que l’homme en tant qu’homme du Logos critique peut accéder distinctement à la rationalité de l’histoire en tant que mouvement historique de la rationalité distincte.

    En effet, seule l’histoire européenne a pu produire distinctement le questionnement rationnel sur l’histoire de l’être ensemble car seule elle a pu sortir des récitations mythologiques et religieuses qui consignent l’homme dans une « histoire en-fermée et en-fermante ».

    Les révoltes qu’ont pu, au fil du temps, connaître l’Asie et l’Afrique anciennes n’ont jamais altéré l’immuabilité de l’inconscient social historique qui y prévaut puisqu’elles ne furent jamais que des réécritures superficielles  de l’immobilisme social des imaginaires de la soumission.

    L’Amérique moderne dés lors qu’elle eut transformé ses émigrants européens et qu’elle en eut fait de bons américains n’a jamais connu autre chose que des conflits subordonnés à la réécriture de la langue de l’argent par elle-même.

    On comprend donc là que l’immigration soit là pour la marchandise une armée de réserve stratégique clef car les populations en question étant par définition issues de temporalités non-critiques par l’essence même de leurs « histoires immobiles », il est en quelque sorte relativement commode de les intégrer à la liberté du commerce de l’aliénation généralisée puisque l’archaïsme de leur relation au monde trouve son répondant moderne dans le culte de la passivité marchande et dans l’enfermement consommatoire de l’homme abstrait, unifié dans un nouveau temps arrêté par l’éternel présent du fétichisme de la possession.

    Le projet d’un monde communiste en tant que claire auto-émergence de l’humanité est l’ombre ennemie de l’histoire de l’aliénation et il est inscrit dans les entrailles marchandes du spectacle de la marchandise qu’il accompagne d’ailleurs tout du long comme son double hostile jusqu’à la crise finale des finalités de la valeur.

    En 1865 déjà, Marx déclarait – en totale opposition avec ce qui deviendrait plus tard les frères ennemis (sociaux-démocrates, bolchéviks et libéraux-sociaux) des foutaises de la réforme salariale qu’au lieu de perpétuer le mot d’ordre conservateur d’« un salaire équitable pour une journée de travail équitable », il convenait d’adopter exclusivement le mot d’ordre révolutionnaire : « Abolition du salariat ».

    Dans ce contexte, il faut relire radicalement l’œuvre de Marx, c’est à dire tout d’abord prolonger – à la racine –  le projet de critique de l’économie politique, c’est-à-dire de mise en question révolutionnaire des catégories économiques de l’aliénation que sont la marchandise et la monnaie, le capital et le salariat, le profit, la rente et l’État, non pour les amender mais pour les détruire, en pleine adéquation avec le mouvement réel du vouloir vivre humain qui est le fondement et le devenir de toute ontologie de l’être.

    Marx comprit toujours que la critique de la dictature de l’argent était indissociable du vieux rêve communautaire de l’humanité et que la crise finale des contradictions de la marchandise n’avait de sens qu’en tant qu’elle faisait surgir l’impossible reproduction réciproque de l’homme aliéné et du capital.

    Au crépuscule de sa vie, il fut sollicité par la socialiste russe Véra Zassoulitch, du groupe Partage Noir. Le 16 février 1881, celle-ci lui écrivait pour l’interroger sur les problèmes agraires se posant alors en Russie : « … Ou bien la commune rurale, affranchie des exigences démesurées du fisc, […] est capable de se développer dans la voie socialiste, c’est-à-dire d’organiser peu à peu sa production et sa distribution sur des bases collectives. Dans ce cas le socialisme révolutionnaire doit sacrifier toutes ses forces à l’affranchissement de la commune et à son développement. » Ou la commune est destinée à périr et il reste aux socialistes : « À faire de la propagande uniquement parmi les travailleurs des villes qui seront noyés dans la masse des paysans abandonnés par les socialistes et jetés sur le pavé des grandes villes à la recherche du salaire. »

    Véra Zassoulitch désapprouvait les marxistes russes qui prétendaient que la commune rurale était  une forme sociale fossile qu’il n’y avait plus lieu de considérer comme importante : « Vous comprenez donc, écrit-elle à Marx, à quel point votre opinion sur cette question nous intéresse et quel grand service vous nous auriez rendu en exposant vos idées sur la destinée possible de notre commune rurale et sur la nécessité historique pour tous les pays du monde de passer par toutes les phases de la production capitaliste. »

    Marx qui avait alors 63 ans et qui était gravement malade, répondit à Véra Zassoulitch le 8 mars 1881. Il commença par faire référence à ce qu’il a écrit dans Le Capital : « Au fond du système capitaliste, il y a la séparation radicale du producteur d’avec les moyens de production… La base de toute cette évolution, c’est l’expropriation des cultivateurs. Elle ne s’est accomplie d’une manière radicale qu’en Angleterre… Mais tous les pays d’Europe occidentale parcourent le même mouvement. » Et il concluait : « L’analyse donnée dans Le Capital n’offre donc pas de raisons ni pour ni contre la vitalité de la commune rurale, mais l’étude spéciale que j’en ai faite, et dont j’ai cherché les matériaux dans les sources originales, m’a convaincu que cette commune est le point d’appui de la régénération sociale en Russie, mais, afin qu’elle puisse fonctionner comme tel, il faudrait d’abord éliminer les influences délétères qui l’assaillent de tous les côtés et ensuite lui assurer les conditions normales d’un développement spontané. »

    La lettre de Véra Zassoulitch n’a pas pris Marx au dépourvu. En effet, il étudiait à cette époque plus spécifiquement le problème du communisme primitif et de ses traces et vestiges modernes. Si sa réponse à Véra Zassoulitch tient en une page, Marx a rédigé quinze pages de brouillon, profondément riches de sens, tel ce passage à propos de la dissolution du capitalisme qui se fera « dans une crise qui finira par son élimination, par un retour des sociétés modernes à une forme supérieure d’un type “ archaïque ” de la propriété et de la production collective ». Ce qui indique que le communisme à venir sera bien une reviviscence historique  mais sous une forme supérieure de l’être ensemble des vieilles communautés qui comme chez les Germains affirmaient toujours la prévalence ontologique de la richesse humaine qui ne saurait avoir de prix.

    Si le prolétariat industriel né sur la terre de la conscience subversive du vieux communisme européen est  devenu le seul négatif en acte du capital, il convient simultanément de dire, au travers de la vie sauvage des vieux Germains, Celtes et Grecs étudiés par Marx et Engels ou de la communauté rurale défendue par Véra Zassoulitch, que c’est exclusivement la qualité communiste de l’organisation sociale de l’être ensemble qui détermine la qualité ontologique des rapports de production d’un monde humain. Marx en cette correspondance, établissait un lien théorique et pratique qui, passant par dessus le capitalisme à abattre, réunissait dialectiquement l’organisation communiste ancienne de l’humanité à la contemporanéité du communisme à faire émerger ici et maintenant.

    Le 21 janvier 1882, quelques courts mois avant sa mort, dans sa préface à l’édition russe du Manifeste du parti communiste (le dernier texte publié de son vivant… en quelque sorte son testament…) Marx, revient une dernière fois sur cette question : « Dès lors la question se pose : la commune russe, forme de l’archaïque propriété du sol, pourra-t-elle, alors qu’elle est déjà fortement ébranlée, passer directement à la forme supérieure, à la forme communiste de la propriété privée collective ? ou bien devra-t-elle, au contraire, parcourir auparavant le même processus de dissolution qui caractérise le développement de l’Occident ? Voici la seule réponse que l’on peut faire présentement à cette question : si la révolution russe donne le signal d’une révolution prolétarienne en occident, et que toutes les deux se complètent, l’actuelle propriété collective de Russie pourra servir de point de départ pour la révolution communiste. »

    Après 1917, les communes paysannes russes furent définitivement désagrégées et  l’accumulation primitive du capital mise en œuvre par la classe capitaliste bolchévik détruisit dans la terreur illimitée toute la positivité sociale que Marx y avait mis en évidence en même temps qu’elle extermina tous les groupes ouvriers radicaux qui savaient bien que Lénine et la finance américaine constituaient deux faces d’une seule et même médaille mystifiante. Ce que montre là superbement cette correspondance avec Véra Zassoulitch, c’est que pour Marx le communisme ne consiste pas en une redistribution des biens aliénants de la consommation marchande, mais dans la qualité ontologique de nos rapports humains réels sur l’espace communautaire de l’être ensemble, enfin débarrassé de tout faire valoir.

    Le vieux Marx est – sur le fond du regard au monde – rigoureusement identique au  jeune Marx, il ne fait qu’en fortifier et en systématiser la cohérence révolutionnaire. Le jeune Marx expliquait que l’on ne pouvait concevoir l’avenir de l’humanité que comme la réalisation d’un rêve ancien qui renvoyait au communisme primordial. Le vieux Marx précise ici  la nature historique de ce rêve : par delà la crise finale de la marchandise, la réalisation présente nécessaire, dans une forme enfin accomplie et universelle d’une organisation sociale archaïque qui était demeurée limitée et partielle.

    Cette forme nouvelle qui passe par la dictature anti-étatique du prolétariat où le prolétariat s’abolit lui-même en tant que prolétariat afin d’anéantir le spectacle mondial du despotisme marchand, c’est le fil du temps subversif des hommes qui refusent de devenir des marchandises et qui comme le Jean Cottereau de la bataille d’Entrammes ou l’Eugène Varlin de la Commune de Paris, signalent – par delà toutes leurs différences – l’impérieuse nécessité de (re)venir à la vraie vie, c’est-à-dire à la communauté des seuls besoins de l’être.

    Finalement, le positionnement critique de Marx aboutit à poser les seules questions qui vaillent la peine d’être mise en mouvement : Qu’est-ce qui est intemporellement humain dans le fait historique humain par delà toutes les temporalités rencontrées ? Qu’est-ce qui constitue l’invariant essentiel de l’humanité par rapport aux autres espèces ? Que devons-nous défendre et imposer pour rester humains dans le monde de l’avoir et de l’image qui est justement la négation de l’existence de notre vérité ?

    Ainsi, l’identité ontologique du devenir humain c’est le communisme en tant qu’être générique de l’homme, c’est la réfutation de la liberté du marché qui est l’asservissement de l’homme à ce qui est le plus inhumain. C’est cette détermination d’insuffisance et d’incomplétude – tant que l’être de l’homme n’a pas re-joint l’homme de l’être – qui nous émancipe de l’univers répétitif du monde animal et nous situe dans la proximité sacrale du divin qui n’est pas autre chose que la lumière immanente de l’auto-mouvement du vivre infini. C’est dans cet inachèvement, à dé-limiter, à comprendre et à conduire jusqu’à son parachever, et rien que dans cette situation-là, que se trouve notre spécificité humaine.

    Partout où l’homme est salarié, privé de lui-même, avili et abaissé jusqu’à ne plus être que le contraire de l’être, partout où l’espace de l’agir est réquisitionné par la dictature démocratique de l’inintelligence du bénéfice et où la communication des hommes est inter-rompue par l’illusion et le mensonge de l’accaparer, partout où l’activité est une chose de faux plaisir mais de vraie oppression au lieu d’être une pratique de vraie jouissance, partout où les droits de l’homme affairé aux affaires cherchent à maintenir la vie dans les prisons du théâtre de la monnaie, notre existence reste à affirmer dans sa substance de passion : la communauté révolutionnaire de l’être.

    On comprendra dés lors aisément la phrase de Marx sur la fin de sa vie : « Tout ce que je sais, c’est que moi je ne suis pas marxiste ». Elle vient là marquer que face à l’oligarchie social-démocrate alors en opulence et face à la mafia bolchévik qui en découlerait, la théorie qui démasquait la mystification idéologique de tous les pouvoirs avait été investie et ré-écrite par le pouvoir idéologique de la mystification, c’est à dire en nouvelle justification doctrinale d’un asservissement salarial rénové.

    En 1968, c’est la gauche syndicalo-politique et ses larbins gauchistes qui – en dénaturant, fardant, maquillant, mutilant et truquant Marx à l’infini – n’ont pas arrêté de s’évertuer à faire croire que la libération des mœurs était autre chose que le simple stade suprême de l’impérialisme de l’avoir et du faux, l’étape supérieure de la colonisation du sexe par la libre circulation fétichiste de l’échange et du vide. Ensemble bien qu’en concurrence, gauche molle et gauche dure n’ont ici pas cessé de s’employer à vouloir casser et enfermer les luttes dans une simple modernisation de la prison marchande.

    En 2008, c’est toujours la même chose, Besancenot, petit télégraphiste du MEDEF, et porteur d’eau faussement détracteur des boutiques de la rue de Solférino et de la place du colonel Fabien est bien à l’avant-garde spectaculaire du combat pour la régularisation des sans-papiers afin d’offrir à la classe capitaliste l’armée de réserve soumise et bon marché dont celle-ci a besoin à mesure qu’elle entend se débarrasser des vieilles contestations ouvrières européennes.

    Bref, les héritiers des héritiers de tous les gangs qui parlèrent invariablement d’un Marx allégorique pour mieux cacher la parole radicale du Marx réel demeurent  toujours parfaitement égaux à eux-mêmes. Hier, aujourd’hui et demain, ils sont par essence des organes cohérents de modernisation du spectacle de l’ordre marchand et ils ne visent qu’à encadrer et à saboter tout ce qui pourrait surgir contre les mensonges fondateurs et re-fondateurs de ce qui fait l’abondance tyrannique de la non vie triomphante.

    Contre tous les appareils économico-politiques qui, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, ne cessent de faire passer solidairement et complémentairement d’une main à une autre la mécanique de l’en-chaînement des hommes au marché de l’in-humain, le communisme la brisera en les brisant, et en dé-chaînant enfin l’infinie aspiration à la vie communautaire de l’être.

    Comme le mis constamment en évidence Marx, l’être humain est bien la véritable Gemeinwesen (communauté) de l’homme puisque le communisme en tant que vérité de l’être de l’humanité est le seul possible humain pour être ensemble des humains.

    En conclusion et avant tout, le communisme est le mouvement historique, présent au sein même du capitalisme qui continuellement le repousse et l’étouffe, par lequel l’activité humaine devient son être vrai en brisant ses entraves et pour enfin s’épanouir comme sens et essence réalisée d’elle-même.

    Gustave Lefrançais

    http://www.europemaxima.com/la-domination-capitaliste-le-communisme-les-communaux-et-l%e2%80%99emancipation-ontologique-de-l%e2%80%99etre-de-l%e2%80%99homme%e2%80%a6-par-gustave-lefrancais/

  • Perles de Culture avec Les Brigandes : Pour un ordre social différent !

    Ce soir, retrouvez “Perles de Culture”. Anne Brassié évoque les films “La vie scolaire”, “Un jour de pluie à New York”, “Jeanne” et “Que Dieu m’y garde, le procès de Jeanne d’Arc” de Patrick Buisson. Elle reçoit ensuite la peintre animalier Chantal de Crissey puis Irène et Antoine du groupe Les Brigandes.

    https://www.tvlibertes.com/perles-de-culture-avec-les-brigandes-pour-un-ordre-social-different

  • L’Iliade et nous par Claude BOURRINET

    Le monde homérique est un rêve. Et comme tout rêve, il est ce que nous possédons de plus intime et de plus lointain.

    Rien n’est plus légitime, pour les historiens, d’y chercher des indices de réalité. Je veux parler des reflets déformés, anachroniques ou non, de relations économiques, sociales, humaines, qui traduisent des conditions de civilisations entremêlées, entre la période mycénienne – et même avant, jusqu’aux souvenirs du monde minoen – et la fin de l’âge sombre, de 1500 à 750 avant notre ère, environ. L’érudition a ses raisons, et il est donné à notre âge scientiste de considérer un legs poétique comme un document d’étude à peu près comme un autre.

    C’est évidemment une grave erreur, inévitable.

    Les Hellènes ne considéraient pas l’Iliade et l’Odyssée ainsi, bien que les Alexandrins, rompus à la pédante habitude d’anatomiser les textes, les eussent alourdis d’exégèses allégoriques et de commentaires moralisateurs. Avant eux, Platon avait mis en garde : il dit, dans La République, qu’Homère « est l’instituteur de la Grèce et que pour l’administration et l’éducation des hommes il mérite qu’on le prenne et qu’on l’étudie, et qu’on règle selon ses préceptes toute sa conduite ». Il est vrai qu’il place cet éloge dans la bouche d’admirateurs que rencontrerait Glaucon, fils d’Ariston, et que lui, le philosophe des Idées, préférait « se souvenir qu’en fait de poésie il ne faut admettre dans la cité que des hymnes aux dieux et des éloges des gens de bien. »

    Ce qui, il faut en convenir, constitue un programme certes admirable, mais fort réduit dans son ambition de rendre compte du monde, et tout autant limité dans ses qualités imaginatives, sans évoquer pour l’instant la réelle efficacité d’une telle manière d’aborder la création artistique, la poiêsis.

    Comme le principe de l’art mimétique prévalut durant presque toute l’histoire de l’Europe, et que l’affirmation horatienne : Ut pictora poiêsis, y présida, il fallut bien qu’il restât quelque séquelle du soupçon jeté par Platon sur l’image, même chez le Poète par excellence, le père de l’Europe, le premier de tous les enchanteurs qui nourrirent l’esprit des Européens. La Fontaine lui-même, qui, pourtant, fit sienne la tentative somme toute assez bien réussie d’une résurrection du langage des dieux, répéta, dans Le Pouvoir des fables, cette dénonciation, pour ainsi dire pascalienne, de l’inévitable divertissement, du fatal détournement, qui fait oublier l’essentiel au peuple, à savoir que Philippe est sur le point d’avaler la Grèce.

    À propos d’orateur, il y a, au chant II de l’Iliade, un épisode assez tumultueux où Odusseus (« en colère »), c’est-à-dire Ulysse, remet le demos dans le droit chemin. À notre tour, comme les Hellènes, regardons si nous pouvons trouver dans la fable matière à enseignement.

    Rappelons les faits brièvement.

    Je laisse de côté la raison ultime de la tuerie et des souffrances sans nom qui allaient suivre la « détestable colère d’Achille », le ressort secret de la Guerre de Troie, le dessein d’un Zeus qui, attentif aux demandes de la Terre, peinant sous le poids d’une humanité trop prolifique, avait décidé de décimer celle-ci par des guerres dévastatrices. Nil novi sub sole, rien de nouveau sous le Soleil, le passé est le miroir du futur. Les voies des dieux étant éternelles, tel sera notre avenir…

    La querelle qui oppose Achille à Agamemnon au sujet des captives, Chryséis et Briséis, n’est que prétexte à soutenir son rang et à manifester son orgueil. L’assemblée des Achéens convoquée par le fils de Thétis se contente d’assister à la violente confrontation entre l’Atride et le roi des Myrmidons. Le monde homérique est un univers aristocrate, une cime où évoluent des aigles, une terre impitoyable où se donnent libre cours la férocité et l’avidité, sans rien de « moral », de prédateurs pour lesquels la nature a légué une place de choix. Le demos assiste sans intervenir à ce choc entre Grands. Il n’est que le témoin de ce duel oral, qui pourrait devenir rapidement physique, si n’était la vigilance d’Athéna. L’Iliade, comme l’Odyssée, privilégie le point de vue des nobles. Tout est perçu selon leurs codes. La hiérarchie des valeurs, les notions de convenance et de bienséance dépendent de leur vision du monde. Leur intérêt matériel est mis en parallèle avec leur fonction : il manifeste leur excellence et témoigne de leur bravoure, dont le fruit est le butin et les cadeaux. Nous avons affaire ici à un théâtre tragique, ostentatoire, tourné vers la vie, sensible, à l’extrême, à la caducité de celle-ci, et à la jouissance, sous toutes ses formes, de l’existence. L’éclat de la Geste doit, avant de disparaître dans l’Achéron aux ombres fuyantes et mélancoliques, jeter une lueur divine sur le terrible royaume de la destruction qu’est la Terre des mortels. Une telle destinée n’est réservée qu’à une élite, aux héros. Le « peuple » est inutile pour assurer la reconnaissance de leur valeur. Celle-ci ne peut s’exercer qu’inter pares.

    Or, il est singulier, au regard d’un moderne imprégné par le mythe de la démocratie athénienne, de constater qu’une telle logique, qui se trouve aussi dans l’Odyssée, ait pu convenir aux aspirations de l’ensemble des Grecs pendant des siècles, et pas seulement des aristocrates. Il faut croire que ces tendances correspondent à une disposition de l’esprit humain, magnifiquement illustrée par Nietzsche dans son Zarathoustra. La tâche qui nous reviendrait serait de les traduire selon notre situation, qui est celle d’un monde dégénéré. Car le monde d’Homère, qui, déjà, notait combien le monde avait décliné, est mort. Nous sommes dans l’univers du dernier homme. Et pourtant, l’Iliade nous tient un langage que nous pouvons encore comprendre, qui va droit au cœur des êtres bien nés. Qui ne vivrait encore avec le chant du Poète, qui n’a guère son égal ? Il suffit de lire, même en français. Résonne alors un timbre sublime dans l’âme du lecteur, et les vibrations rehaussent le cœur.

    Le chant II présente une assemblée encore plus chaotique que la précédente, celle du chant I. L’acteur principal de cet épisode est Ulysse. Nous allons nous attarder particulièrement sur la signification d’une péripétie, qui commence comme une farce, puisque Agamemnon, trompé par le Songe, messager de Zeus, est pris au mot lorsque, voulant imprudemment mettre à l’épreuve les Achéens, les hommes de troupe, pris de panique, se précipitent vers leurs nefs pour rejoindre leurs patries.

    Ulysse, donc, désespérant de l’évolution d’une situation qui semble mettre fin à l’aventure troyenne, inspiré par Athéna, réagit vivement.

    Son comportement obéit à deux systèmes de représentation : qu’il ait affaire aux pairs, il agit avec courtoisie, mais fermeté ; qu’il soit en présence du demos, il réagit plus brutalement, usant du sceptre d’Agamemnon comme d’une trique, un peu comme frère Jean des Entommeures se saisit du « baston de la croix, qui estoit de cueur de cormier, long comme une lance, rond à plain poing et quelque peu semé de fleurs de lys », pour donner sur les ennemis qui pillaient les vignes du Seigneur.

    Arrêtons-nous sur cette figure du sceptre, emblème de roi et d’orateur.

    Celui que tient Ulysse n’est pas n’importe lequel : c’est celui « que jadis a ouvré le labeur d’Héphaïstos. Celui-ci l’a remis à sire Zeus, fils de Cronos. Zeus alors l’a remis au Messager, Tueur d’Argos. Sire Hermès l’a remis à Pélops, piqueur de cavales. À son tour, Pélops l’a remis à Atrée, le pasteur d’hommes. Atrée mourant l’a laissé à Tyeste riche en troupeaux. Et Tyeste, à son tour, le laisse aux mains d’Agamemnon… ».

    Si l’accent est mis sur l’origine de cet instrument hautement politique qu’est le sceptre, c’est qu’il permet d’appréhender une dimension de la prise de parole devant une assemblée que nous avons perdue avec la démocratisation de l’expression publique et la confusion des voix. Or, le politique pose des questions essentielles, souvent inavouées, liées à l’organisation de la société. Qui doit parler ? Qui possède un statut tel qu’il est naturel, convenable et incontestable qu’il en soit ainsi ? Le caractère inviolable de celui qui tient le sceptre rappelle ce privilège du tribun romain. Nous ne sommes pas ici dans le cas contemporain où le politique se trouve laïcisé, désacralisé, profané. Dans le monde archaïque d’Homère, la légitimité politique vient dans haut. Le mana du sceptre est d’origine divine, et ne puise pas sa puissance de l’assentiment du peuple. En fait, la démocratie donne l’illusion d’un pouvoir qui se passe bien d’une telle onction. Seulement, ce n’est qu’une illusion. Les Athéniens confiaient l’élection de leurs représentants au hasard. Ce n’était pas mal trouvé, si le hasard est le jouet des dieux. Nous faisons, quant à nous, comme s’ils étaient choisis par la libre volonté du peuple, comme si la libre volonté existait, sans parler du peuple, qui n’est qu’une hypothèse idéologique. Dans la réalité, la classe politique contemporaine n’est qu’une parodie de noblesse, qui se coopte hypocritement, et joue une pièce qui n’a certes pas la grandeur de celles de jadis. Autres temps, autres mœurs…

    Si le sceptre est l’expression et l’illustration matérielle du politique, cela signifie qu’il traduit le monopole de la parole et celui de la violence. Tout pouvoir étatique, même embryonnaire, se réfère à ces deux compétences. Que fait Ulysse ? Il remet à la raison les rois et les héros, avec des termes persuasifs, « avec des mots apaisants », usant tour à tour de l’éloge et de la crainte. En revanche, quand il croise un « homme du peuple », du demos, il le frappe avec le sceptre et le remet à sa place, pour employer une formule triviale mais très vraie dans ce cas-là. « Chacun ne va pas devenir roi, ici, parmi nous, les Achéens », profère-t-il dans une profession de foi antidémocratique. « Avoir trop de chefs ne vaut rien : qu’un seul soit chef, qu’un seul soit roi… », ajoute-t-il. Et l’aède de conclure : « Ainsi il parle en chef et remet l’ordre au camp. »

    Encore faut-il faire la part entre deux catégories au sein du peuple. Car intervient Thersite. Dans un monde où l’apparence est reine, il paraît normal que celui-ci soit pourvu, à l’encontre des héros, d’attributs physiques rédhibitoires, frisant la caricature. Son comportement aussi est inspiré par la haine des Grands, la jalousie, le ressentiment et la tentation de la désertion. Il est, pour ainsi dire, un subversif, un révolutionnaire, un bolchevik. Il souhaite presque la défaite de son propre pays. Au moins ne fera-t-il rien pour sa victoire, qui n’est pas la sienne, mais celle des aristocrates, « qui s’en mettent plein les poches ». Ulysse n’est pas tendre avec lui car, non content de l’agonir d’injures, il le corrige sévèrement, suscitant en même temps chez les autres pitié et contentement.

    Il est utile de s’arrêter un moment pour peser cette anecdote très significative. La guerre, avant l’avènement de la cité-État grecque, la polis, relève d’un projet personnel. C’est parce qu’Hélène avait suivi, de grès ou de force, Alexandre Pâris à Troie qu’Agamemnon, pour venger Ménélas, avait rameuté un certain nombre de « rois », qui étaient soit des vassaux, soit des alliés, soit de simples aventuriers. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une guerre nationale, car dans le monde homérique, c’est la famille qui prévaut, ou bien l’oïkos, c’est-à-dire ce que sera la « villa » latine, une cellule économique autarcique fondée sur des relations d’interdépendances fortes et hiérarchisées, un monde organique solidaire. Bien sûr, derrière le prétexte passionnel, il y a la rapacité : la guerre est pourvoyeuse de butin autant que de mort. C’est une occasion de s’enrichir. Mais c’est une affaire privée, et, à ce titre, le peuple (celui qui ne fait pas partie des troupiers, « serviteurs » (thérapôn) qui font le voyage guerrier, comme Mérion, thérapôn du roi Idoméné de Crète), la perçoit avec une certaine indifférence, pourvu qu’elle n’ait pas trop d’incidences dans sa propre existence. Le seul cas où il se trouve dans la nécessité d’y participer est lorsque la survie même de la communauté est en question, comme c’est le sort de Troie. Alors le peuple participe aux combats, d’une façon ou d’une autre. C’est une guerre totale.

    Dans les temps modernes, les progrès de l’idée républicaine ont conduit à la l’idée de conscription, et à la guerre telle que nous en avons vu les ravages durant les deux dernières guerres mondiales. Dans l’avenir, étant donné que les conflits sont de plus en plus pris en charge par des professionnels et des techniciens, l’implication du « peuple » devient un paramètre de plus en plus malaisé à situer, si l’on écarte sa fonction invariable de servir de cible. Et dans le contexte actuel de mondialisation des oligarchies et des interventions militaires aux buts confus, la question est de savoir s’il est légitime de donner son assentiment à des actions guerrières qui paraissent ne satisfaire que les intérêts d’une pseudo-noblesse, en fait d’une ploutocratie, qui n’a rien à voir avec l’aristocratie achéenne. La question se pose évidemment autrement pour un soldat qui, sur le théâtre des opérations, est guidé par le sentiment de l’honneur et le sens de la camaraderie. Cependant, une telle réflexion doit être menée, car il n’est pas impossible qu’à un certain moment il ne faille prendre des résolument singulièrement concrètes.

    Une fois l’ordre établi et l’assistance attentive, Ulysse prend la parole. Songeons qu’Ulysse n’a pas bonne presse dans la mémoire grecque et occidentale. Comme le déclare Philoctète, dans la pièce éponyme de Sophocle : « Il a toujours à la bouche, je le sais, le mensonge et la fourberie. » Aussi est-il un personnage ambivalent, quelque peu oriental dans sa gouaille et l’agilité de sa langue. Athéna le loue de savoir mentir. Il trompe Polyphème, le Cyclope. Il est celui qui use de cette faculté que les Grecs appellent la Métis, l’intelligence pratique, ou l’ingéniosité rusée. Après que Zeus eut avalé celle-ci, le père des dieux engendra Athéna de son crâne fendu par Héphaïstos. La déesse, chaste et guerrière, est la protectrice du Seigneur d’Ithaque, qui échappe à l’opprobre liée à l’emploi du mensonge grâce à son caractère héroïque. Ne réagit-il pas vivement, chez les Phéaciens, à la cour du roi Alcinoos, lorsqu’un noble insinue qu’il ressemblerait plutôt à un marchand phénicien (universellement méprisés) qu’à un héros ? Ulysse n’est pas couard, ni efféminé comme Pâris. Il ne trompe pas comme les négociants qui parcourent les mers en quête de bonnes affaires et qui manient tous les moyens de persuasion pour des buts mercantiles. Sa fourberie provient d’un esprit qui demeure paysan. Combien la bourde de Glaucos, qui échange, au nom des liens d’hospitalité, son armure d’or contre l’armure de bronze de Diomède (« habile comme un dieu ») est-elle susceptible d’être contée aux jeunes et aux anciens, autour de l’âtre, comme une bonne blague et une excellente affaire ? Il est vrai aussi que le monde des dieux n’est pas exempt de fourberies diverses. Quant à l’éthique guerrière, elle s’accommode de la ruse, non de celle de l’archet qui se cache pour décocher un carreau mortel, mais de celle que force la nécessité, Ulysse ayant par exemple à faire face à d’innombrables prétendants sans scrupule, ou qui relève d’une tactique militaire éprouvée : personne dans l’antiquité grecque n’aurait osé médire les Lacédémonien pour avoir mimé la fuite devant les Mèdes avant de retourner brusquement  les rangs serrés d’Hoplites pour massacrer l’ennemi approché trop près.

    Il n’en demeure pas moins que le monde héroïque est solidement fondé sur la franchise, celle que la force librement déployée manifeste, la loyauté et la droiture.

    Ulysse fait partie de cette catégorie de personnages, comme Nestor, à qui il a été accordé en plus de la prudence (la sagesse) l’art de la persuasion, notamment « politique ». Dans l’Odyssée, l’omniprésence des navires constitue un symbole. On sait que pour Platon, ce motif devint un exemplum philosophique. Ulysse commande, dirige, tente même des expériences lors de l’épisode des sirènes. Il n’est pas toujours obéi, loin de là. Ses compagnons sont ainsi tous tués pour avoir sacrifié les bœufs du dieu Soleil, Hélios, malgré les avis de leur chef.

    Dans le chant II de l’Iliade, le futur concepteur du cheval dit « de Troie » s’adresse à des amis, non à ennemis. Une empathie virtuelle existe autour de valeurs communes, que son discours va explicitées (ces valeurs étant au demeurant partagées tout autant par les Troyens). Le résultat est atteint, car, à la fin de la harangue, « les Argiens poussent un grand cri, et les nefs, à l’entour, terriblement résonnent de la clameur des Achéens, qui applaudissent tous à l’avis du divin Ulysse », réaction populaire qui fait penser à celle produite par le discours de Marc Antoine, après l’assassinat de César, discours qui se déploie sur le même registre émotionnel.

    Sur quoi insiste en substance ce discours ? D’abord sur le sentiment de honte : celle d’humilier son seigneur, d’avoir manqué à « la promesse qu’ils t’[Agamemnon] ont faite », de détruire Ilion. Celle de se comporter comme des « jeunes enfants ou des veuves » (c’est-à-dire des êtres sans grande importance dans un monde de guerriers). Le deuxième point, après la captatio benevolentiae, qui repose sur une certaine compréhension des souffrances endurées, est l’appel à la mémoire collective. L’orateur narre longuement un prodige (une mère oiseau dévorée avec ses huit petits par un serpent bientôt pétrifié par Zeus) s’étant déroulé à Aulis, interprété par le devin Calchas, qui annonçait l’issue heureuse du conflit au bout de dix ans. Muthos signifie parole, récit. Ulysse n’use pas de concepts, d’une explication (déroulement) argumentative rationnelle et serrée. Il utilise la fable (histoire), et pire pour nous, modernes sceptiques et quelque peu voltairiens, le récit d’un « miracle ». Personne ne met en doute la réalité du phénomène, parce que tous ont vu, mais aussi parce qu’un tel fait entre dans l’horizon mental et imaginaire des Grecs de cette époque (par la suite, on abordera le mythe selon deux instances : la croyance populaire, et l’instrumentalisation philosophique, allégorique, plus distanciée). Mais il n’existe pas de point de vue « laïc », dans l’Iliade. La pleine expansion de la vie s’appuie sur son amplification sacralisée dans la sphère divine. La rupture n’a pas encore eu lieu.

    Le point commun de ces deux piliers que sont l’honneur et la mémoire est la fidélité : fidélité à un homme, à une parole, aux dieux qui ont fait signe. Les deux strates de réalité, celle des mortels et celle des immortels, sont inextricablement mêlées. Même si les dieux prennent parfois la distance qui est la leur, et laissent parfois entrevoir, dans leurs rires et leurs regards, une réalité cosmique extra humaine, ils prennent part aux circonstances « historiques », et les actes possèdent ainsi une signification qu’on pourrait nommer eschatologique.

    Certes, un voltairien soupçonnerait volontiers Ulysse d’avoir berné, mené comme des enfants, les Achéens. Ses dons d’orateur sont ceux que les sophistes cultiveront de façon néfastes chez les rejetons de l’aristocratie athénienne. Ce sont des qualités que les Spartiates mépriseront. Les beaux parleurs ont mauvaise réputation chez les hommes d’action. Sauf quand la rhétorique est dirigée efficacement vers cette même action. Les grands généraux, César, Alexandre, Napoléon, étaient pourvus de ce talent d’entraîneurs d’hommes. Ce qui compte, c’est le résultat, l’efficacité, au demeurant, résidant aussi dans l’expression d’une volonté commune, qui confère au chef une représentativité indiscutable. Les discours rationnels, le logos pesant des arguments élaborés, froids, contrairement à ceux qui expriment violemment passions et affirmation des valeurs, sont, dans l’Iliade, presque aussi inexistants que l’argent. Ulysse ne fait que rappeler franchement le devoir. Dans une société de la honte, il n’est pas besoin de chercher la vérité. Elle est là, éclatante dans la parole déployée, comme le cœur du monde est là, devant les yeux, sous la lumière claire du Soleil.

    Dans l’Iliade, on ne se voile que rarement (exception faite d’Ulysse, comme on l’a vu).

    Aussi bien, finalement, l’Iliade est-elle moins un rêve qu’un tableau, d’un réalisme cru, de ce qu’était peut-être une société sans beaucoup de fards. Société qui doit beaucoup à la mentalité paysanne : les aristocrates hellènes détestaient la mer, étant des gens de la Terre (même si Homère rejette le culte de Déméter). Thalassa n’est pas un terme d’origine indo-européenne.  Le monde moderne issu de l’individualisme et du culte de l’argent ne peut comprendre combien l’horizon noble rencontre celui du peuple des champs et des montagnes. Les métaphores naturelles très nombreuses dans les deux épopées d’Homère ne sont pas présentes par hasard. Elles relèvent souvent d’un sens aiguisé de l’observation, comme on le voit chez le paysan ou le guerrier.

    Reste le problème de l’utilisation du mythe dans l’action politique. Georges Sorel en avait fait un levier pour soulever et renverser le monde bourgeois.

    Mais la question demeure de la nature d’un mythe qui réunirait autour de valeurs communes les contempteurs de la société moderne.

    Quels sont donc actuellement les mythes assez puissants pour fédérer des groupes ou des nations autour de valeurs communes ?

    Claude Bourrinet

    http://www.europemaxima.com/l%e2%80%99iliade-et-nous-par-claude-bourrinet/

  • Al-Andalus, du mythe à l’histoire – Passé-Présent #253

    L’Association pour l’Histoire organise son colloque le dimanche 6 octobre 2019 à l’ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent, Paris VIIème. De 14h à 18h, de prestigieux invités, hispaniques et français, interviendront sur le thème de l’Espagne musulmane.

    Dans un entretien avec Anne Sicard, Philippe Conrad, président de l’APH, présente cet événement tout en réagissant face à la lecture de l’histoire médiévale espagnole actuellement dominée par un délit de réalité. Sous le prétexte d’abolir l’antagonisme que fut l’affrontement entre chrétiens et musulmans, remettant même en cause la Reconquista, la bien pensance islamophile tente d’imposer ses vues que réfuteront par un regard lucide, honnête et apaisé les participants du colloque, dont les professeurs et historiens Arnaud Imatz, Serafin Fanjul, Dario Fernandez-Morera, Rafael Sanchez Saus, Marie-Thérèse et Dominique Urvoy.

    Lénine fonde la IIIème Internationale

    Encore appelée Komintern, la IIIème Internationale a été fondée il y a 100 ans. Philippe Conrad nous en rappelle les prémices puis les développements, depuis la faillite de la IIème Internationale (1915), jusqu’à la dissolution de sa descendante ordonnée par Staline (1943).

    https://www.tvlibertes.com/al-andalus-du-mythe-a-lhistoire-passe-present-253

  • Jean-Marie Le Pen dédicacera le second tome de ses Mémoires à la Nouvelle Librairie le 4 octobre

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    Et le dimanche 13 octobre à Rungis :

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