Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 770

  • Le nouveau CD d'In Memoriam est sorti

    inmemo2.jpg

    Thierry de Cruzy

    On l'attendait depuis des années, nous ne sommes pas déçus. Le groupe de rock dissident In Memoriam vient de sortir un nouveau CD de cinq titres, du lourd.

    Les groupes de cette génération ont disparu, seul In Memo maintient le cap. Et ce n'est pas simple, il ne reste que deux musiciens de la formation initiale, les activités professionnelles, la famille… Le groupe est resté présent sur scène à Paris, Lyon, Fréjus, Rome, Milan, Prague et malgré les antifas collés aux basques pour faire interdire les concerts.

    Les cinq nouvelles compositions sont du concentré. On sent que les musiciens n'ont rien perdu de leur énergie et de leurs convictions. Quelques extraits des paroles donneront un avant-goût aux conaisseurs.

    Plus est en nous : « Nous danserons au milieu des ruines / D'un monde que nous n'entendons plus / Nous chanterons sa chute dans l'abîme/ Alors qu'au loin tonnera le canon/ Le vent de la libération. »

    Europa : « Nos élites sont vendues aux plus offrants / Elles ont livré nos peuples à des marchands / Notre souveraineté a été sacrifiée sur l'autel de la monnaie. /  Debout et avec fierté de Madrid à Moscou / Et de Dublin à Vilnius, / Nous rêvons d'éternité / De Rome à Berlin et de Paris à Belgrade. »

    Dans la tanière des tigres : « Ce soir dans la tanière de tigres, oui, / Ce soir sur les bords du Tibre, / Pour tous les réprouvés / Souffle le vent de la liberté. »

    Si tu avais su… « Quand ils ont coffré Esteban, / Qu'ils l'ont laissé croupir en cabane / Tu n'as rien dit, tu n'as rien fait, / C'était le coupable idéal. »

    Soldat maudit : « Le grand-père de mon père est tombé à Verdun / Grâce à lui et à ses pairs, / Je suis heureux auprès des miens / Tant que je serai vivant, /  J'honorerai la mémoire /  De ces héros tombés pour la France/   Qui sont entrés ans l'histoire, / Dans l'histoire. »

    In Memo se démarque complètement des répertoires commerciaux sous contrôle. Les temps ne sont plus à la négociation encore moins à la compromission. Leur musique est dure comme notre époque, l'apport du saxophone en atténue la rugosité. On regrette juste de n'entendre que cinq titres.

    10 €, en vente dans les bonne librairies

    et chez Diffusia cliquez ici

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [9] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

    347669355.jpg

    La SDN - Genève  

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre du centenaire du dénouement de la Grande Guerre, Rémi Hugues a rédigé pour les lecteurs de Lafautearousseau une suite dʼarticles très documentés qui seront publiés au fil des journées en cours. Ils pourront être objets de débats. Au reste, la guerre n'est plus exclue des perspectives mondiales d'aujourd'hui ... 

    Un nouvel ordre mondial 

    1710051432.jpgLe président du Conseil Georges Clemenceau sʼest fait, lui reprochent en substance Bainville, le caniche du président américain Woodrow Wilson (photo), qui, de concert avec les Britanniques, craignent quʼune avancée des troupes jusquʼà Berlin, ainsi quʼune partition de lʼex-IIème Reich, favoriseraient une trop grande domination française sur le continent européen. 

    Les Français, lʼAction Française incluse donc, qui entendaient faire lʼéconomie dʼune nouvelle guerre contre le voisin allemand, se virent soupçonner par les Anglo-Saxons de se vouloir substituer à lʼAllemagne en tant que puissance ambitionnant de modeler à son profit une Europe qui deviendrait alors le terrain dʼune hégémonie sans partage. 

    Après 1918 la France dut ainsi se contenter dʼobéir au nouvel ordre wilsonien, imposé de lʼintérieur par les radicaux Clemenceau et Édouard Herriot, lʼami du fervent partisan de la création de la Société des Nations (S.D.N.) René Cassin[1].

    Aux yeux des penseurs de lʼAction Française, ni le traité de Versailles, ni le projet de mise en place de la S.D.N., ni même le principe des nationalités, qui prescrit le droit des peuples à disposer dʼeux-mêmes, ne sont légitimes. Mais, étonnamment, la révolution bolchevique ne leur semble pas une si terrible chose... tant quʼelle ne traverse pas les frontières hexagonales. 

    Révolution en Russie 

    Ainsi Bainville espérait le triomphe des spartakistes Rosa Luxembourg et 187161567.2.jpgKarl Liebknecht (photo) en Allemagne, agrandissant le foyer révolutionnaire à la patrie de Karl Marx, qui était restée une hyperpuissance industrielle en dépit de la guerre, son territoire nʼayant pas été le théâtre de combats. Peut-être Bainville ne mesurait point lʼeffet considérable de contagion quʼaurait provoqué la victoire spartakiste sur le reste du monde, et la capacité militaro-industrielle dont aurait disposé le communisme mondial. 

    Pour lui, le bolchevisme était dʼessence asiatique, mongole. Le bolchevisme traduisait selon lui la part asiatique de lʼidentité dʼun pays-continent à cheval entre lʼEurope et lʼAsie, tiraillé depuis trois siècles entre cette idiosyncrasie « mongole » et celle occidentale, que Pierre-le-Grand mit particulièrement en avant. 

    À la date du 6 février 1918, figure dans le Journal de Bainville le raisonnement suivant : « La Russie offrait lʼexemple dʼun collectivisme asiatique couronné par la dictature tsarienne. En trois cents ans, les Romanov nʼont pu démongoliser leur Empire et Nicolas II a fini par succomber à la lutte entre la tendance orientale et la tendance occidentale. Aujourdʼhui, cʼest lʼAsie qui lʼemporte avec le maximalisme, et le socialisme intégral se réalise par la dictature du prolétariat. »[2]               

    Toutefois la révolution dʼOctobre nʼest pas venue de lʼest mais de lʼouest, des grandes centres urbains, Moscou et Saint-Pétersbourg en premier chef, et les idées révolutionnaires (socialisme, nihilisme, populisme...) se sont répandues au XIXème siècle par le truchement des instituteurs, qui en étaient les principaux colporteurs dans les endroits les plus reculés, en Sibérie et dʼailleurs. Lesquels instituteurs avaient été formés dans les universités du pays, qui se trouvent en majorité à lʼouest.      

    En outre, avec le recul historique, si lʼon observe les mutations quʼont connues des pays communistes tels que la Chine ou le Vietnam, on peut plutôt soutenir quʼun régime marxiste-léniniste est un facteur dʼoccidentalisation – sans doute le plus efficace de tous car se présentant sous les traits dʼune critique radicale de la culture occidentale – ; vraisemblablement ce qui amenait Bainville à croire dans cette « asiaticité » du communisme est son messianisme sans frontières, dʼinspiration largement judaïque[3]. Marx était, ne lʼoublions pas, le descendant dʼune lignée de rabbins. Il est à cet égard possible que Bainville « mongolisait » les bolcheviques car il voyait en eux un groupe fortement influencé par des descendants de Khazars, appelés ensuite ashkénazes.      

    Or Hannah Arendt nʼa pas manqué dʼinsister sur lʼ « européanité » de la communauté juive moderne – en témoigne le phénomène Haskalah dont Marx fut avec Freud le plus célèbre résultat – lorsquʼelle avançait que « lʼélément juif » était « cosmopolite et inter-européen »[4]

    Sous les tranchées, lʼÉtat-monde en gestation 

    Du reste, il y avait quelque rapport entre lʼinternationalisme prolétarien et lʼuniversalisme démocratique qui guida ceux qui établirent la S.D.N. Bainville ne se montrait pas farouchement hostile à ce Saint-Siège profane que le protestant idéaliste Emmanuel Kant appelait de ses vœux dès la fin du XVIIIème siècle dans Idée dʼune histoire universelle dʼun point de vue cosmopolitique. Mais Bainville estimait, le 18 janvier 1918, quʼelle aurait une valeur seulement si la menace allemande était écartée : « Pour que la Société des Nations […] entre dans les faits, il faut dʼabord que lʼAllemagne ne puisse plus nuire. »[5] Une S.D.N. qui reconnaîtrait une Allemagne une et indivisible, considérait-il, serait inepte autant quʼillégitime.  (A suivre)  ■ 

    [1]  http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/02/ce-menacant-monsieur-cassin-6048031.html

    [2]  Jacques Bainville, ibid., p. 206.

    [3]  Jean Bouvier, « Les révolutionnaires du yiddishland », Vingtième siècle, n°3, 1984, p. 115-117.

    [4]  Hannah Arendt, Sur lʼantisémitisme. Les origines du totalitarisme, Paris, Gallimard, 2002, p. 40.

    [5]  Jacques Bainville, ibid., p. 202.

    Articles précédents ...

    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer

    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 

    L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »

    L'Action Française dans la Grande Guerre [6] Guerre totale contre lʼEurope

    L'Action Française dans la Grande Guerre [7] Guerre totale contre lʼEurope

    L'Action Française dans la Grande Guerre [8] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/29/l-action-francaise-dans-la-grande-guerre-8-l%CA%BCarmistice-et-se-6108909.html

  • Conférence de Jeanne Smits à Saumur ce soir, précisions ou complément de J.F de Brugiere

    Chers amis le 27 Novembre

    L’Association, saumuroise «  Français, réveillez vous » est heureuse de vous convier à la conférence de mme Jeanne Smits, sur les événements bons ou mauvais qui entourent le Vatican.

    Les organisateurs de cette soirée, entendent bien certains atermoiements concernant le pape actuel François. Nous n’entrons pas dans cette querelle. Rome reste au centre de nos valeurs même si des erreurs liées au genre humain, et à notre condition de pêcheurs, se glissent ici ou là.

    Pour les Fidèles de la Tradition et la messe de st Pie V

    Tout a commencé par «  la prise «  de st Nicolas du Chardonnet par des fidèles de la Tradition. Du vivant de mgr Lefébvre. C’est l’Abbé Laguérie qui fut alors le premier curé de cette eglise. Il y restera 10 ans contre vents et marées. Il tentera dans les années 2000 de réitérer cette action de force à l’église du Louvre

    Dans les années 90, nous avons été fiers de soutenir le pape JP II dans ses relations avec la Pologne, Lech Walesza et son Syndicat Solidarnosc aux Chantiers de Gdansk. Ces événements majeurs, ont conduit au retour de la Pologne dans le camp occidental, puis à la Chute du Mur de Berlin et peu de temps après, à la chute du Communisme athée à Moscou.

    Plus tard, c’est l’infâme invasion de l’Irak ( Koweit) par les anglo américains ( et l’OTAN dont fait partie la France) . Une vraie infamie puisque nous devions y libérer un peuple des chaines de saddam hussein. Un vrai mensonge d’État avec l’affaire du «  tube à essais » brandi par le gén Colin Powels à l’ONU. Or, le pape a clairement déclaré ce projet de guerre injuste

    Pour nous les catholiques de la Tradition, ce pape nous a redonné des couleurs en autorisant la liturgie de toujours , mise à mal dans les années 70… remplacée par des tam tam et des chants en général assez laids et l’éradication du sacré. Ce n’est pas neutre : Rappelons nous l ‘exclamation de Martin Luther, solide opposant à une Rome soit disant débauchée ( sic) celle du pape Jules II, ( il faut dire que les nus de Michel Ange, devaient lui donner des vertiges) et proclamant que la première chose à faire était de détruire la Liturgie romaine. Nous avons assisté à la main tendue du pape ( juin 1988) aux fidèles de la Tradition, et certains y ont répondu après Dom Gerard Calvet du Barroux et Jean Madiran qui étaient nos phares.

    Depuis cette époque, « nous «  réclamons un catéchisme pour enfants ( celui de la contre Réforme ayant été interdit ). ce catéchisme pour enfants n’a pas été crée. Nous avons alors assisté à de multiples catéchismes ( dont Pierres vivantes) incluant de nombreuses fautes.

    Il ne fallait pas en demander davantage au pape JPII, trop lié lui même au Concile vatican II.

    L’étape suivante viendra donc nécessairement du successeur de JPII.

    Succédant à JP II, ( élu vers 2005) le pape Benoit XVI nous a redonnés une grande part de ce qui nous avait été indûment enlevé auparavant. .. continuant ainsi le retour à la Tradition, et notamment la Messe … qui n’avait jamais été interdite » nous dit le pape . Entendre cela 40 ans après les déclarations du pape Paul VI, avait quelque chose de parfaitement vrai ( c’est ce que soutenaient les Fidèles de st Nicolas du Ch. ) et en même temps de surréaliste compte tenu des anathèmes venus du Clergé et des violences multiples que nous avons subies.. il faut savoir pardonner mais ne pas oublier

    Ce fut en particulier le retour demandé par ce pape Benoit XVI , dans les Paroisses. Reprendre pied dans nos églises. À condition que le clergé local l’accepte. A Paris, 2 paroisses y avaient répondu favorablement , de suite à l’appel du Pape. Aujourd’hui, ce sont des centaines de paroisses qui ont leur créneau Tradi, suivant le rite de st Pie V. Une belle victoire de la Tradition.

    Peu ou prou, ( et c’est une vraie victoire) il fut plus ou moins entendu que le Concile Vatican II, n’était plus un roc inattaquable et sanctuarisé, mais que les chrétiens avaient le droit de le «  commenter voire de le critiquer »

    C’est dire l’importance de ces papes, malgré Assises, malgré le baiser au Coran dans la mosquée bleue à Constantinople et bien d’autres événements que les «  Tradis » n’acceptent pas et qui restent inacceptables. . On pourrait dire pareil de ces « embrassades «  avec nos « frères ainés . SIC.

    Il aura fallu 40 ans pour que Rome rende justice aux catholiques dits de tradition, c’est-à-dire fidèles à l’Église de toujours .

    Nous restons opposés à sa Protestantisation et/ou au virage à gauche démarré depuis les années 50 avec les prêtres ouvriers ( condamnés par le pape Pie XII) continué dans les années 60 par le rapprochement avec le Kremlin et l’abandon de toute critique du communisme. JPII va rompre ce pacte malfaisant… tout comme il remettra Marie sur les Autels. .

    Il ne faut pas oublier – en effet- que Le temps n’est pas si lointain où les prières à la TSVM étaient « mises sous le boisseau » oubliées et les églises vidées de leurs statues et la TSVM expédiée à la cave ou parfois à la brocante.

    Vendredi soir, Jeanne Smits donnera une conférence sur l’ensemble des événements qui se sont succédés au Vatican. Vous y êtes largement conviés.

    Ne pouvant assurer une «  bonne «  diffusion efficace , je vous serais reconnaissant de bv envoyer ce rappel à vos amis et connaissances.

    A Vendredi 30 Novembre 19h00 salle de la cocasserie à saumur près de la Place de la Mairie . 6 euros ( tarif réduit couples et ados pour qu’ils connaissent nos luttes et nos succès ). Il est de nos luttes pour la défense de notre Tradition catholique , comme des autres... laïques , On n’a jamais rien, sans rien.

    Jean fr de Brugiere, association Français, réveillez vous.

    confjeannesmits

    https://francaisreveillezvous325100172.wordpress.com/2018/11/30/conference-de-jeanne-smits-a-saumur-ce-soir-precisions-ou-complement-de-j-f-de-brugiere/

  • La petite histoire : La Bérézina, désastre ou prouesse militaire ?

    Le passage de la Bérézina par l’armée napoléonienne en retraite, le 26 novembre 1812, est aujourd’hui synonyme de désastre. Humainement, le constat est évident. Et pourtant, en plus d’être une victoire, il s’agit bien d’une prouesse militaire, accomplie par des hommes à bout de fatigue et transis de froid. Retour sur un épisode dramatique venu clore une campagne qui l’était tout autant.

    https://www.tvlibertes.com/la-petite-histoire-la-berezina-desastre-ou-prouesse-militaire

     
  • Reportage au cœur de la Pologne patriote avec TV Libertés !

    Veuillez bien vouloir nous excuser pour le problème de visionnage (du à un mauvais transfert de fichier), désormais résolu.

    Le conflit entre Bruxelles et les pays de l’Europe centrale et orientale s’est aggravé cette année, en particulier avec le vote du Parlement européen contre la Hongrie (rapport Sargentini), mais aussi les offensives contre les gouvernements démocratiquement élus de Pologne ou encore de Roumanie.

    Le 11 novembre 2018, la Pologne a célébré le centenaire de son indépendance retrouvée en 1918. Cette célébration est marquée par une grande marche patriotique que la mairie libérale (PO) de Varsovie a tenté d’interdire. Sans succès : cette année, la Marche de l’Indépendance a rassemblé 300.000 personnes au lieu des 60.000 de l’an dernier, avec le soutien du président et du gouvernement polonais.

    Comme l’an dernier, TV Libertés était présent en Pologne durant ces célébrations et a interrogé de hautes personnalités du pouvoir polonais pour qu’ils expriment leur opinion sur les questions d’identité, de catholicité ou le conflit entre Varsovie et Bruxelles.

    Un reportage de Ferenc Almassy et Olivier Bault produit en partenariat avec le Visegrád Post et l’hebdomadaire polonais Do Rzeczy.

    Retrouvez les entretiens complets qui ont servi à la réalisation de ce reportage :

      
      
      
  • L'Action Française dans la Grande Guerre [8] LʼArmistice et ses suites. Une paix à la Pyrrhus

    1917891827.jpg

     Tableau représentant la signature de l’armistice dans le wagon du maréchal Foch. 

    De droite à gauche, le général Weygand, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Wemyss et Hope (assis), le ministre d’État allemand Erzberger (en manteau sombre, de dos), le capitaine de la Royal Navy Marriott (debout en arrière-plan), le General major Winterfeldt de la Deutsches Heer (avec casque à pointe), le comte Oberndorff des Affaires étrangères (en manteau clair chapeau à la main) et le Kapitän zur See Vanselow de la Kaiserliche Marine (tête nue en arrière-plan).

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre du centenaire du dénouement de la Grande Guerre, Rémi Hugues a rédigé pour les lecteurs de Lafautearousseau une suite dʼarticles très documentés qui seront publiés au fil des journées en cours. Ils pourront être objets de débats. Au reste, la guerre n'est plus exclue des perspectives mondiales d'aujourd'hui ... 

    L'armistice et ses suites. Une victoire à la Pyrrhus 

    Jusquʼici nous avons surtout insisté, en traitant du rôle joué par lʼAction Française pendant la Première Guerre mondiale, sur les causes de celle-ci. Au fond son irruption serait – cʼest notre thèse – le fruit de la congruence de l’expansionnisme pangermaniste de la Prusse et du bellicisme antinomiste maçonnique, que Charles Maurras érigea en véritables fléaux minant la France. 
    2791994523.jpgMaintenant il est question dʼétudier les conséquences géopolitiques de la Grande Guerre. Pour clore cette série dʼarticles publiée à lʼoccasion du centenaire de le lʼarmistice du 11 Novembre 1918, nous nous bornerons à rappeler ce que lʼAction Française – et Jacques Bainville en premier lieu – pensait dudit armistice qui mettait fin à quatre ans de combats, dont lʼintensité fut sans précédent, et qui déboucha sur un certain nombre de traités de paix dont le plus important parmi eux fut le « diktat » de Versailles (photo)

    Bainville annonce la chute du Reich 

    Notons dʼabord que Bainville ne fut pas surpris par la défaite de lʼAllemagne. Dès le début de lʼannée 1918 il lʼavait en effet anticipée. Ce quʼil écrit dans sonJournal en date du 31 janvier 1918 en atteste : 

    2624498295.jpg« Le 27 janvier, jour de la fête de Guillaume II (photo), tandis que nos soldats entendaient des chants et des hymnes monter des tranchées allemandes, plus de 200 000 ouvriers faisaient grève à Berlin. Le même jour, une élection partielle pour le Reichstag, à Bautzen, mettait aux prises un socialiste et une conservateur annexionniste. Le socialiste lʼemportait et sʼemparait dʼun siège de la droite, mais à quelques centaines de voix seulement sur près de vingt mille électeurs. La motion de paix du 19 juillet a eu pour elle, à Bautzen, la majorité. Mais le programme des annexions a encore recueilli un nombre de suffrages important. 

    Ce que nous voyons et ce que nous apprenons de lʼAllemagne confirme ces indices : il apparaît que deux courants en force encore sensiblement égale se partagent lʼopinion publique allemande. Il y a ceux, et leur nombre grandit, qui sont las de la guerre, ceux qui nʼen peuvent plus des privations et de souffrances. Et il y a ceux qui veulent que ces misères soient endurées jusquʼà ce que lʼAllemagne soit récompensée de son miracle dʼénergie par un surcroît de grandeur et de richesse. 

    Tel est le conflit. Selon le mot juste du Vorwaerts, lʼarc allemand a été trop tendu. Le militarisme prussien a demandé aux peuples dʼAllemagne des efforts qui dépassent les possibilités humaines. Cet excès devait finir par entraîner une réaction. Il devait finir par se payer. Le parti militaire doit lutter aujourdʼhui pour obtenir de nouveaux sacrifices, et lʼAllemagne les consentirait plus volontiers si elle croyait encore à la victoire. Mais la foi nʼy est plus. 

    Le discours que Scheidemann a prononcé à la Commission principale du Reichstag est important à cet égard. Cʼest un signe des temps que le chef socialiste ait pu railler ceux quʼil appelle ironiquement les Schertsieger, ces partisans de la victoire par la force du glaive dont le grand tort est de nʼavoir jamais remporté nulle part de succès décisif. Quʼune nuance de ridicule commence à sʼattacher au militarisme prussien, que les Allemands eux-mêmes, si peu subtils, en viennent à sentir que le matamore pangermaniste nʼest plus en harmonie avec les circonstances, cʼest un symptôme nouveau et quʼon ne saurait négliger. Il est plus significatif encore que Scheidemann ait protesté contre le gaspillage de vies humaines quʼentraînerait la nouvelle offensive projetée sur le front occidental par le haut commandement et contre la vanité des plans de lʼétat-major. 

    Il est peu probable dʼailleurs que le parti militaire se laisse intimider si facilement. Il compte encore des appuis sérieux dans lʼopinion publique elle-même et il ne paraît pas près de renoncer à la partie. Sʼil le faut, il nʼhésitera pas à user de la répression. 

    Seulement, jusquʼici, son outrance a fait plus quʼautre chose pour troubler et pour gâter les esprits en Allemagne... Le militarisme prussien joue à découvert. Cʼest un jeu qui nʼest pas sans danger. Cʼest aussi le vrai jeu. »[1] 

    Ce jeu à découvert aura finalement perdu lʼAllemagne. Le soulagement et la joie ressentis par les Français au moment de lʼannonce de lʼarmistice, lʼAction Française les partage à peine. Pour Maurras et les siens la paix obtenue nʼest pas satisfaisante. Cʼest un faux-semblant, une paix illusoire, à la Pyrrhus, qui en a lʼapparence mais pas la consistance. 

    Cette paix est donc transitoire, illusoire : « LʼAction Française fut un des rares journaux où lʼon comprit que lʼarmistice ne marquait rien de plus quʼune suspension des hostilités. À quelles fins ? Pour combien de temps ? Les décisions à prendre au cours des quelques mois à venir le diraient. Toute lʼénergie des royalistes tendit alors vers la conclusion dʼune ʽʽpaix françaiseʼʼ, de la paix qui, selon eux, devait le mieux servir les intérêts nationaux. […] LʼAction Française réclamait, en effet, la division de lʼAllemagne, lʼannexion par la France de Landau et de la Sarre et dʼune sorte de protectorat français sur le reste de la Rhénanie. »[2] 

    Les conditions de la paix posées à Versailles ne satisfont aucunement Bainville, qui, le 8 mai 1919, écrit un papier dans LʼAction Française au titre aussi perspicace que prophétique : « Une paix trop douce dans ce quʼelle a de dur. » Il y développe une thèse lumineuse qui prend la forme dʼun chiasme : le traité de Versailles est trop faible dans ce quʼil a de dur, trop dur dans ce quʼil a de faible(A suivre)  

    [1]  Jacques Bainville, Journal, Paris, Plon, 1948, p. 204-205.

    [2]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 137.

    Articles précédents ...

    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer

    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 

    L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »

    L'Action Française dans la Grande Guerre [6] Guerre totale contre lʼEurope

    L'Action Française dans la Grande Guerre [7] Guerre totale contre lʼEurope

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/27/l-action-francaise-dans-la-grande-guerre-8-l%CA%BCarmistice-et-se-6108706.html

  • Passé Présent n°217 – Anniversaire 1918/2018 : Le Bilan

    Emission spéciale : Philippe Conrad et André Posokhow font le bilan des commémorations pour le centenaire de la grande guerre.

    https://www.tvlibertes.com/anniversaire-1918-2018-le-bilan

     
     
  • L'Action Française dans la Grande Guerre [7] Guerre totale contre lʼEurope

    3087738042.2.jpg

    Film Au revoir là-haut 

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre du centenaire du dénouement de la Grande Guerre, Rémi Hugues a rédigé pour les lecteurs de Lafautearousseau une suite dʼarticles très documentés qui seront publiés au fil des journées en cours. Ils pourront être objets de débats. Au reste, la guerre n'est plus exclue des perspectives mondiales d'aujourd'hui ... 

    Nationalisme intégral et anarcho-syndicalisme 

    Avant-guerre une alliance tout à fait étrange au premier abord avait commencé à se cristalliser. Cette alliance avait été suscitée par lʼAction Française, qui entendait discuter directement avec ceux à qui, supposément, ils sʼopposaient de façon diamétrale : les partisans du syndicalisme révolutionnaire, héritiers de la pensée de Pierre-Joseph Proudhon notamment. Lʼobjectif était de les convaincre du bien-fondé du royalisme, le principe monarchique étant au fond « lʼanarchie + UN  (le Roi) », pour reprendre une fameuse formule.      

    3084237564.jpgLe 17 novembre 1911 a lieu la première réunion du Cercle Proudhon. Ses principaux organisateurs sont Henri Lagrange, Georges Valois et Gilbert Maire. Un proche de Georges Sorel, connu pour sa définition du « mythe », qui encore aujourdʼhui fait autorité dans les sciences sociales, et qui est considéré comme le « frère ennemi » de Jean Jaurès, est la prise de guerre la plus importante des tenants du nationalisme intégral : Édouard Berth (photo), ancien socialiste devenu disciple, outre Sorel, de Charles Péguy. Berth partageait avec Maurras une aversion pour le parlementarisme dit démocratique, ainsi quʼune grande admiration pour lʼAntiquité. 

    À partir de janvier 1912 le groupe édite une revue trimestrielle appelée les Cahiers du Cercle Proudhon. Pour la République ce rassemblement de lʼultra-gauche et de lʼultra-droite était dangereux, car il rendait possible une convergence de la classe ouvrière et de la classe moyenne dirigée vers un objectif commun, la dissolution de la République, représentée par une putain se vendant au bourgeois pour les uns et par une gueuse pour les autres. Lʼanti-France voyait émerger une force bâtie sur lʼunion des contraires, qui pouvait lui être fatale. Un mouvement qui célébrerait autant le martyre vendéen que le martyre des ouvriers grévistes de Fourmies. 

    Pour lʼobservateur dʼaujourdʼhui, il peut paraître impensable que le syndicalisme révolutionnaire de Sorel puisse être miscible dans le royalisme nationaliste de Maurras.      

    En réalité les deux mouvements ont en commun de sʼopposer à lʼÉtat moderne qui au gouvernement des hommes substitue lʼadministration des choses. Au jacobinisme ils préfèrent le fédéralisme, lʼautonomie des « petites patries », des collectivités locales, dont les libertés sont bafouées par une République centralisatrice qui nie tout particularisme, prélève impôts et taxes à outrance et protège les intérêts dʼune élite nouvelle, une aristocratie financière qui vit de la rente que lui procure le crédit, cʼest-à-dire, aujourd’hui, lʼargent quʼelle prête à lʼÉtat.      

    3178983893.jpgRappelons également que lʼautre grande figure du nationalisme avec Maurras, Maurice Barrès (photo), se revendiqua pendant longtemps socialiste. Il « ne craignait jamais dʼinsister sur lʼunion intime des idées nationalistes et socialistes. […] Cʼest lui qui, le premier, fit voisiner nationalisme et socialisme sous forme imprimée, dans la Cocarde, quʼil publia de septembre 1894 à mars 1895. Dans les pages de celle-ci, on trouvait associés des compagnons aussi peu faits pour sʼentendre que René Boylesve, Charles Maurras, Frédéric Amouretti, Camille Mauclair et des syndicalistes extrémistes, tels que Augustin Hamon et Fernand Pelloutier. »[1]      

    Au fond La Cocarde était une sorte de préfiguration des Cahiers du Cercle3762534597.jpg Proudhon. Il est à ce sujet important de prendre en considération ce quʼécrivait Maurras au point de départ de la guerre dans LʼAction Française du 2 août 1914, dont le titre en une était « La France sous les armes », en réaction à lʼassassinat de Jean Jaurès : 

    « Ma jeunesse a connu des socialistes presque chauvins. Il en était même dʼantisémites, dont quelques-uns se retrouvèrent, à lʼaffaire Dreyfus, contre Dreyfus ou bien sur un terrain de stricte neutralité. Lʼhypothèse dʼun socialisme nationaliste nʼétait pas plus improbable quʼune autre vers lʼannée 1894. […] Il eût été possible de prévoir comme de savoir. Lʼhistoire mieux interrogée aurait dû prévenir M. Jaurès et les socialistes qui le subissaient tous quʼils tournaient le dos à leur siècle. Lʼévolution, comme ils disent, ne va pas à lʼunité, mais bien à la diversité. Nous sommes moins près des États-Unis dʼEurope, Bainville vous lʼa souvent dit, quʼaux temps des Vergennes et des Choiseul, qui en étaient moins près quʼHenri IV, au moment du projet de paix perpétuelle, dont le simple rêve était de beaucoup inférieur à cette Unité du monde chrétien que le Moyen-Age a réalisée. Cette diversification croissante emporte des risques de guerre croissants. » 

    Le propos de Maurras consiste au fond à reprocher à ceux qui ont pris la tête du mouvement socialiste, et donc au premier chef Jaurès, de manquer de réalisme, de prendre, pour le dire trivialement, leurs désirs pour des réalités. Sa critique rappelle celle que faisait Marx à lʼencontre des socialistes français quand il les taxait dʼutopiques et de doux rêveurs

    De plus Maurras soutient que si les choses avaient pris une autre tournure, socialistes et royalistes auraient très bien pu se coaliser et travailler, main dans la main, à saper les bases de la société moderne, libérale et démocratique. Même l’antisémitisme ambiant à droite comme à gauche, fin XIXe – début XXe siècle, rassemble les deux courants. Il suffit de lire  ces lignes écrites par Proudhon dans Césarisme et christianisme – « Le Juif est par tempérament anti-producteur, ni agriculteur, ni industriel, pas même vraiment commerçant. Cʼest un entremetteur, toujours frauduleux et parasite, qui opère en affaires, comme en philosophie, par la fabrication, la contrefaçon, le maquillage... Sa politique en économie est toute négative ; cʼest le mauvais principe, Satan, Ahriman, incarné dans la race de Sem »[2] – pour constater quʼil y avait alors un certain nombre de points dʼaccord entre ces deux écoles de pensée, en particulier dans leur dénonciation de lʼutilitarisme et du matérialisme propre à la société bourgeoise moderne.          

    Le cercle Proudhon fut, précisément, dissout durant lʼété 1914, au moment de la mobilisation.          

    Aux yeux des républicains la mobilisation fut ainsi un moment de grâce. LʼUnion Sacrée eut pour eux le mérite de mettre un terme à lʼalliance des nationalistes intégraux et des socialistes radicaux. 

    La synergie, par nature, est réputée décupler la force dont disposent initialement les parties qui la composent. Ce rapprochement des forces anti-système, si elle sʼétait consolidée, aurait pu briser la République. Mais le militarisme prussien, aiguillé par la boussole maçonnique, voulut que les événements advinssent autrement.  (A suivre)  

    [1]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 88.

    [2]  Cité par Rolland Villeneuve, Dictionnaire du diable, Paris, Omnibus, 1998, p. 792.

    Articles précédents ...

    L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer

    L'Action Française dans la Grande Guerre [2] Un prescripteur d’opinion de plus en plus important 

    L'Action Française dans la Grande Guerre [3] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [4] L’Union Sacrée : un ralliement ?

    L'Action Française dans la Grande Guerre [5] L’« affaire des panoplies »

    L'Action Française dans la Grande Guerre [6] Guerre totale contre lʼEurope

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/11/26/l-action-francaise-dans-la-grande-guerre-7-guerre-totale-con-6108413.html