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Piero San Giorgio et Vol West - Decembre 2015 1/3
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Piero San Giorgio et Vol West - Decembre 2015 2/3
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Piero San Giorgio et Vol West - Decembre 2015 3/3
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zoom - Jean-Pierre Dickès : le transhumanisme ou la fin de l’espèce humaine
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Éditorial de L’Action Française 2922 :
C’est la une de La Croix qui, ce lundi 14 décembre, résume le mieux les résultats des élections régionales : « La défaite pour tous ». Défaite du Front national qui, bien que devenu le premier parti de France, ne remporte aucune région.
Défaite de l’opposition parlementaire, qu’il est bien difficile d’appeler la droite et qui, réunissant l’ex-UMP et le centre, ne connaît un succès relatif que grâce à l’apport des voix de gauche, du moins dans deux grandes régions, et n’en remporte que laborieusement cinq autres. Défaite de la gauche qui, si elle limite les dégâts par rapport à ce que les media avaient annoncé, ne sera plus qu’à la tête de cinq régions, alors qu’elle en dirigeait la quasi-totalité. D’ailleurs, lucide, Valls a aussitôt commenté : « Ce soir, il n’y a aucun soulagement, aucun triomphalisme, aucun message de victoire », puisque « le danger de l’extrême droite n’est pas écarté, loin de là ». C’est donc un lâche soulagement pour le pays légal : le front panurgique a fonctionné encore une fois. Le discours de l’oligarchie, reposant sur ces deux piliers que sont la peur et la haine, a poussé un nombre important d’abstentionnistes du premier tour à se déplacer pour le second, allant aux urnes tels des moutons à l’abattoir démocratique. La Bête immonde n’était-elle pas en position, toute théorique, d’avaler quatre régions, de les « défigurer », selon l’inénarrable Kiosciusko-Morizet ? Valls n’avait-il pas prévenu de manière sidérante que la France est à la veille de la « guerre civile » ?
Non pas, évidemment, parce que l’Etat islamique dispose au sein même de la population d’un grand nombre d’agents dormants, prêts à commettre des massacres sur un simple SMS, mais parce que Marine Le Pen, Florian Philippot, Louis Aliot ou Marion Maréchal-Le Pen étaient sur le point de mutiler la « République » de pans entiers de son territoire en prenant la tête de plusieurs régions. Du reste, « la République est la seule et la plus forte des réponses ». On connaît la musique : le « patriotisme » (Valls) consiste bien sûr à voter pour les candidats d’une « société cosmopolite » (Hidalgo) assumée, car il s’agit alors d’un « patriotisme d’ouverture, européen », aux antipodes du « patriotisme de fermeture » (Raffarin) des tenants d’une « France frileuse, apeurée, protectionniste, anti-europénne » (Juppé). Dimanche soir, la langue de bois a fonctionné à plein régime.
« Il y a des victoires qui font honte aux vainqueurs. [...] ils auront sabordé la démocratie », a, pour sa part, déclaré la benjamine du clan Le Pen devant ses militants. Plus exactement, il y a des victoires qui devraient faire honte aux vainqueurs si ces derniers avaient encore un minimum de décence et n’instrumentalisaient pas la morale à seule fin d’assurer leur monopole du pouvoir — on comprend pourquoi à l’Action française, « nous ne sommes pas des gens moraux » : c’est par éthique. Quant à avoir « sabordé la démocratie », on nous permettra d’en douter, à moins de croire en l’existence d’une « démocratie » toute de pureté et de désintéressement qui n’existe que dans les contes de fée qui font d’une introuvable Volonté générale le socle du Bien commun — et encore à quel prix : celui de renoncement à toutes les libertés individuelles. Non ! De même, « ceux qui disent s’opposer mais en réalité vous trompent » et « se partagent le pouvoir » n’ont révélé aucuns « liens occultes » (Marine Le Pen) — ces liens sont connus de tous, et des électeurs en premier. Ni sabordement de la démocratie ni révélation fracassante, donc : ce qui s’est passé durant la semaine écoulée, c’est le libre jeu d’une démocratie qui n’a jamais été qu’un exercice de dupes, dans lequel une opinion publique préfabriquée par les puissances d’argent monopolise la parole publique.
Sinon, comment expliquer que la quasi-totalité des électeurs de gauche, sur ordre de la rue de Solferino, acceptent de voir en Xavier Bertrand ou en Christian Estrosi, qu’ils vouaient aux gémonies quelques jours auparavant, des sauveurs de la liberté et du « pacte républicain » ? Comment expliquer que des abstentionnistes, qu’on croyait perdus pour la démocratie représentative, sur un coup de sifflet des chiens de garde de l’oligarchie, se soient rués dans les bureaux de vote pour créditer de leur confiance perdue ceux qui les avaient détournés de leur « devoir civique » ? S’il y a mystère, c’est celui de la démocratie elle-même, qui transforme l’électeur en schizophrène obtempérant à intervalles réguliers à des slogans qui le font aller voter presque comme un zombie contre la seule alternance crédible au sein du système lui-même.
Faut-il alors « s’inquiéter, comme Marine Le Pen, sur les dérives et les dangers d’un régime à l’agonie » ? Si on voit à quoi font référence « les dérives et les dangers » — cette guerre civile manifestement souhaitée par l’oligarchie en cas d’arrivée au pouvoir du FN —, en revanche de quel « régime à l’agonie » parle-t-elle ? Commencerait-elle enfin à remettre en cause ce règne de l’étranger qu’est une République à laquelle elle et Philippot vouent pourtant un culte aussi nouveau au FN qu’exclusif ? Car, après tout, ce qu’elle continue d’appeler l’UMPS ne constitue pas un régime mais seulement une de ses multiples traductions historiques.
Il est certain en tout cas que, pour l’oligarchie française et européenne — la première prenant ses ordres auprès de la seconde —, le 13 décembre ne saurait faire oublier le 6, c’est-à-dire le FN arrivant premier dans six régions, d’autant que celui-ci a encore progressé au second tour pour atteindre un record historique en voix — quelque 6,8 millions — avec, en sus, une abstention supérieure de vingt points à la présidentielle de 2012. L’oligarchie sait qu’elle n’en a pas fini avec la rébellion du peuple français, une rébellion qu’exprime aux yeux de celui-ci, faute d’une autre offre électorale, un Front national qui serait bien malvenu de ne s’en prendre qu’aux autres. Marine Le Pen a promis au soir du second tour la naissance de comités Bleu-Marine en veux-tu en-voilà partout en France. Il n’est pas certain que ce réflexe de boutique soit à la hauteur de la situation — surtout quand on connaît le degré d’autonomie du RBM par rapport à la maison-mère.
Le report, ou plutôt la totale absence de report des électeurs de Debout la France de Dupont-Aignan sur les listes FN au second tour devrait la faire réfléchir. Sans compter un électorat catholique qui se redroitise mais que le FN fait tout pour repousser, exception faite de Marion Maréchal-Le Pen qui, d’ailleurs, a réalisé le meilleur score national. Pourquoi Marine Le Pen gagnerait-elle seule là où un Mitterrand, un Chirac, un Sarkozy ou un Hollande pourtant, eux, enfants légitimes du système, ont dû composer pour accéder à l’Elysée ? Tant que le FN n’entrera pas dans une logique de rassemblement national, c’est-à-dire tant qu’il n’acceptera pas de n’être qu’une composante d’une dynamique patriotique que le système est bien content de lui voir monopoliser au plan médiatique, cette unique cible lui facilitant son travail de sape, il continuera de se heurter à ce plafond de verre qui, quoi qu’en dise Marion Maréchal-Le Pen, existe toujours et surtout, ce qui est bien plus grave, il freinera la victoire du pays réel sur l’oligarchie, des « patriotes » sur les « mondialistes ».
François Marcilhac - L’Action Française 2922
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-Action-Francaise,9852
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JT du Jeudi 17 Décembre 2015 - J-J Bourdin : la main dans la Pravda
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JT du Mercredi 16 Décembre 2015
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Raconter les âges sombres par André WAROCH
L’effondrement de la littérature française, au cours des dernières décennies, ne fait aucun doute. On ne voit guère que Houellebecq, avec essentiellement deux livres publiés il y a maintenant une vingtaine d’années, qui ait pu être pris au sérieux. Invoquer, pour expliquer cet effondrement, une conjonction de facteurs indépendants les uns des autres ne relève que de la paresse intellectuelle, de la même façon qu’expliquer la chute de l’Empire romain d’Occident par un affaiblissement spirituel s’ajoutant à des problèmes économiques dus à de mauvaises récoltes, elles-mêmes coïncidant avec des décisions funestes prises par deux ou trois souverains dégénérés, tout cela aggravé par la pression des Germains poussés à l’assaut des terres impériales par un hiver plus rude que d’habitude ou par les Huns d’Attila, revient à dire que cette catastrophe, peut-être la plus grande de l’histoire de l’humanité, fut un accident de la circulation. Ça se trouve comme ça, nous disent les génies appointés éclos dans les couveuses du CNRS. C’est dommage. C’est la faute à pas de chance, nous susurrent-ils de la voix mielleuse et satisfaite des crétins. Ainsi le couvercle se referme-t-il sur les vérités fondamentales de notre époque.
De même qu’Edward Gibbon avait clairement établi la raison profonde de la chute de Rome avant que les historiens officiels, à l’unanimité, ne rejettent ses thèses comme fantaisistes, exagérées, relevant du romantisme et de l’amateurisme, pour lui préférer, de loin, la conjonction des facteurs, de même il faudra bien qu’un jour quelqu’un se dévoue pour établir la raison profonde de la chute de la littérature française, et, par extension, de l’ensemble de la culture européenne.
Selon Philippe Muray, la question fondamentale qui sous-tend toute littérature digne de ce nom est la suivante : que se passe-t-il ?
Cette question, est, au cours des quarante années qui viennent de s’écouler, la question interdite par excellence. La poser, c’est déjà un peu y répondre, donc commencer à arracher le voile que nos Maîtres ont tendu entre nous et le monde qui nous entoure. Pourtant, les changements, pour la plupart abominables, que subit la société depuis le début des années soixante-dix, se produisent au vu et au su de tous, sans que leurs auteurs essaient de les dissimuler, bien au contraire : depuis le début de leur règne sans partage, ils n’ont de cesse de nous expliquer qu’il serait absolument impensable de considérer ces changements autrement que comme l’avènement programmé d’une nouvelle ère de félicité, qui sera aussi la dernière, unlast age dans lequel le bonheur sera obligatoire, les guerres interdites, les différences effacées, une plage infinie où l’histoire des hommes s’échouera pour ne plus jamais repartir. Rien ne sera jamais plus comme avant, nous lancent-ils en nous regardant dans les yeux, nous mettant au défi de ne pas nous réjouir de ces hideuses métamorphoses, de ne pas applaudir à la destruction du monde humain que nous avions reçu en héritage des siècles passés. Voilà quarante ans que nous sommes l’objet de ce processus de normalisation forcée, basé sur la logique du fait accompli, de la sidération et de la terreur. Voilà quarante ans qu’on nous explique que nous ne voyons pas ce que nous voyons. Voilà quarante ans que les réfractaires qui s’obstinent à le voir, et à dire qu’ils le voient, sont socialement et politiquement éliminés, exclus à jamais de l’agora, relégués dans les égouts de la « République ».
Les élites, déconnectées du peuple ? C’est exactement le contraire. Sauf que cette connexion ne fonctionne que dans un sens. Les images surgissent des télévisions comme autant de décharges électriques envoyées par des milliers de Pavlov. Et l’homme occidental, le cerveau atrophié, erre comme un somnambule dans ce monde qu’il ne peut plus comprendre, qu’il ne peut même plus voir. Quelque chose s’interpose entre lui et la réalité, et ce quelque chose est un écran, dont je m’étonne ici que, dans le camp hétéroclite des réfractaires, personne n’ai jugé bon de rappeler la vraie définition : tout ce qui arrête le regard, qui dissimule, empêche de voir.
Les actuels romanciers, ne pouvant se baser sur une réalité frappée d’interdit, et ne pouvant non plus se baser sur la réalité virtuelle des médias (à laquelle il devient très difficile de continuer à croire — sans parler de la faire croire aux autres — en essayant la coucher par écrit sur trois cent pages, c’est-à-dire en la détaillant et en essayant de la rendre crédible, ce qui est le principe du roman), ont choisi tout simplement de l’éviter. Les romans actuels ont en commun le fait de ne jamais se dérouler ni ici, ni maintenant. Nous sommes sous la domination des écrivains new-yorkais (Marc Lévy, Guillaume Musso, Katherine Pancol, Joel Dicker, avec une variante californienne : Philippe Besson), des écrivains de la Seconde Guerre mondiale, celle-ci d’ailleurs toujours réduite à la question juive (Colombe Schneck, Pierre Assouline), des écrivains de l’enfance volée (Angot), etc.
La littérature et les littéraires se sont couchés, comme tout le reste et comme tout le monde. Il suffit de voir comment ces derniers fondent sur le déviant qui prétend écrire et penser le monde hors de leur idéologie, et ce quelque soit la qualité littéraire des écrits en question. C’est là qu’arrachant leurs masques, ils nous montrent ce qu’ils sont vraiment : pas du tout des écrivains et des critiques, mais des commissaires politiques préposés à la culture, imposant leur loi par la délation, les pétitions, la terreur et l’intimidation.
La tâche de tout romancier doit être de saisir cette réalité dont on ne veut surtout pas qu’il s’occupe, ce nouveau monde qui n’en finit pas de grignoter l’ancien, à un rythme tel que chaque génération y naît et y grandit comme dans un nouvel univers que ne peut déjà plus comprendre la génération précédente.
Tout roman écrit non à partir de cette réalité, mais à partir du monde virtuel décrit dans les médias est nulle et non avenue. Le littérateur doit arracher ce voile, briser l’écran, pour raconter enfin ces âges sombres où nous sommes nés.
André Waroch
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JT du Mardi 15 Décembre 2015 - Régionales / Un galop d’essai pour le PS ?
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Piero San Giorgio - Questions-Réponses fin 2015 3/3