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divers - Page 488

  • Lutte contre les discriminations : une action décisive du gouvernement

    Pour lutter contre les discriminations, le gouvernement a décidé de créer... un site internet (un peu comme pour lutter contre les attentats et les prises d'otages...). C'est très amusant, chacun peut créer son image avec le hashtag#apriori.

    Par exemple, sur la discriminations à l'encontre des profanations, voilà ce que l'on peut faire :

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    Vous voulez aussi vous amuser ? C'est par ici.

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    Michel Janva

  • Gaz de schiste, les lobbies contre-attaquent

    Depuis des années, les lobbyistes, hommes de main des industriels, jouent dans l’ombre des parties qui sacrifient la santé publique aux intérêts financiers. Vache folle, sang contaminé, amiante : dans ces scandales sanitaires retentissants, ils ont manipulé l’opinion et les politiques en toute impunité.

    Aujourd’hui, leur nouveau terrain de jeu, c’est les gaz de schiste, dont la France a interdit l’exploitation en 2011. Depuis, les lobbyistes du secteur n’ont qu’un objectif : convaincre les politiques de faire marche arrière. Pour cela, ils noyautent les organes du pouvoir, s’appuient sur des hauts fonctionnaires, s’entourent de scientifiques complaisants, fournissent des études partisanes et bernent les médias.

    France – 2014 http://fortune.fdesouche.com/

  • L’antisémitisme, une œuvre d’art ?

     

    Une fois de plus, un « artiste » a décidé d’exploiter le cadre du château de Versailles pour exposer son œuvre, avec la bénédiction du conservateur et du ministre de la Culture, disposant de ce bien commun historique et artistique comme s’il était le leur.
    Livrant son travail aux regards depuis le 9 juin, Anish Kapoor, l’« artiste », n’a pas pour objectif de mettre en valeur l’imposante et magnifique création d’André Le Nôtre, Louis Le Vau, Jules Hardouin-Mansart et Charles Le Brun, mais de la souiller. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est lui : il a intitulé son œuvre « Dirty Corner » que l’on peut traduire par « le coin sale, crasseux, malpropre ». C’est là que se situe une immonde sculpture, une sorte de vulve géante et béante délicatement intitulée « le vagin de la reine ».

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    Évidemment, une telle provocation visant ce joyau architectural, mais plus encore la reine de France a suscité protestations, dégoût et colère. Cette dernière s’est manifestée par des graffitis et dégradations une première fois au début, puis une seconde, il y a quelques jours, laquelle s’est accompagnée d’inscriptions antisémites : « le 2e viol de la nation française par l’activiste juif déviant », « SS sacrifice sanglant ». Manuel Valls a fait part de son « écœurement devant cette alliance de l’infâme et de la réaction », l’infâme étant seulement les textes, le répugnant « vagin de la reine » n’étant pas pour lui une infamie.
    Généralement, ce genre d’écrits est promptement effacé. Mais, cette fois, ce ne sera pas le cas, car Anish Kapoor lui-même s’y oppose. Il a déclaré avec emphase : « Désormais, ces mots infamants font partie de mon œuvre, la dépassent, la stigmatisent au nom de nos principes universels. “Dirty Corner” restera donc ainsi. »

    Le problème est que son « œuvre » avec slogans antisémites intégrés est présentée aux visiteurs, or, les articles 24, 32 et 33 de la loi du 29 juillet 1881 interdisent et punissent tout propos public de haine, injure, diffamation, incitation à la haine et discrimination. Dieudonné, un artiste aussi, l’a appris à ses dépens. On n’a pas reconnu dans ses sketches une dimension artistique absolutoire qui l’aurait dispensé de poursuites. C’est pourtant ce qui est accordé à l’insulteur de la reine, car ni le Mrap, ni la LICRA n’ont demandé que soient effacés ces textes. À ce sujet, Nicolas Hervieu, juriste au Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux, a déclaré à Libération : « Je vois mal un juge dénier à Kapoor son droit à décider de l’avenir de son œuvre. Il s’agit d’une réappropriation artistique : par sa démarche, l’artiste change la signification et la portée de ces propos. »

    Par la grâce de « l’artiste » et de sa parole magique, les injures antisémites deviennent donc anti antisémites. Les visiteurs du château de Versailles devront donc comprendre qu’elles sont, malgré une apparence trompeuse, le fer de lance de la lutte contre l’antisémitisme. Pour leur éviter de tomber dans un abîme de perplexité, nous leur conseillons de s’épargner cette épreuve en allant directement à la Galerie des Glaces.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • Grand Entretien de rentrée 2015 (2/2) – Grèce, Russie, Yémen, Turquie, Trump...

  • Grand Entretien de rentrée 2015 (1/2) – Ratier, Pasqua, Bergé, migrants...

  • Flanby ou Porcinet ?

    Une journaliste du Monde vient de consacrer à M. Hollande un livre suggérant que son stage d'homme d'État, métier qu'il n'avait jamais exercé jusqu'en 2012, toucherait à sa fin. Les sondages d'opinion nous prouvent que, du point de vue essentiel pour les politiciens, la conclusion de l'expérience semble s'imposer : il ne devrait pas être réembauché.

    Son insignifiance et son incompétence me paraissant totales, j'ai quand même voulu en avoir le cœur net en suivant attentivement le compte rendu de sa conférence de presse de ce 7 septembre. Un genre auquel il s'adonne trop souvent, mais qu'il maîtrise très mal. On y verra sans doute le déclin, de titulaire en titulaire, de cette aura présidentielle conférée par la réforme de 1962 : car la communication télévisuelle du chef de l'État est devenue le contraire absolu de ce que le fondateur de notre république plébiscitaire avait alors inauguré. Au caractère dramaturgique de l'exercice, aux textes maîtrisés, aux orientations chirurgicales, ont succédé, copiant le mentor Mitterrand, mais en le copiant mal, une sorte de style pot-au-feu, un jet discontinu de petites phrases n'expliquant rien sérieusement, une impression de flou décourageant tout commentaire.

    Au total, outre ce que l'on savait déjà sur la quadrature du cercle du candidat de 2017, outre la très mauvaise note de fin de stage, il s'en sort une dérision supplémentaire, celle du surnom qu'il conviendra désormais de lui attribuer.

    Car voilà le vrai débat du jour : doit-on l'appeler "Flanby", à raison de son absence manifeste de volonté personnelle ferme, ou "Porcinet", pour son allure et sa boulimie de moins en moins discrète de dépense publique ? J'avoue hésiter entre les deux sobriquets. L'un et l'autre se justifient à peu près également.

    Il existe en effet est une distorsion frappante du même personnage entre ce qui paraît être "sa" politique étrangère et européenne, y compris sur la question des réfugiés, et les questions intérieures, économiques, sociales, ou éducatives puisque l'École publique monopoliste demeure une espèce de mythe national, sur lequel il n'a rien dit, malgré l'urgence.

    Sur les premières, à l'international, son action semble presque cohérente : des décisions sont prises, en partie mauvaises mais aussi en partie compréhensibles. Elles sont prises, oui, mais elles prises par les autres.

    Pour être plus précis, la ligne directrice de l'activité internationale de François Hollande est fixée par une sorte de compromis entre, d'une part, les volontés de la chancelière Angela Merkel et, d'autre part, celles du département d'État américain plus ou moins communiquées par un président Obama en fin de mandat. Comme il s'agit de deux gouvernements relativement convergents, il s'en suit une sorte de cohérence dont les actuels responsables parisiens ne sauraient être crédités qu'à titre de suiveurs dociles.

    L'apport personnel de François Hollande relève ici de "Flanby". Même l'erreur qui consiste à prétendre pouvoir se cantonner, comme en Libye en 2011, à des frappes aériennes, est voulue par d'autres. Ajoutons que les moyens dont l'armée française dispose sur place, et que l'on exclut d'augmenter, 700 hommes je crois, quelques aéronefs dont 6 excellents Rafale, sauf erreur, excluent d'aller beaucoup plus loin.

    C'est au contraire "Porcinet" qui se révèle dans ses grognements incohérents et inaudibles en politique intérieure. "Porcinet" s'ébroue dans son auge et croit faire le beau en agitant sa petite queue en tire-bouchon, si caractéristique de l'espèce laïque et obligatoire : je dépense donc je suis, je débloque des fonds qui n'existent pas, j'annonce des choses qui ne se produiront pas, je formule des résolutions pour un avenir que je suis incapable de garantir. Ces gens avaient formulé leur doctrine à la grande époque des radicaux-socialistes : appuyons-nous bien sur les principes ils finiront par céder.

    On commence à le comprendre quand il parle des économies budgétaires, du train de vie de l'État, des tours de vis imposées aux collectivités locales, accessoirement passées à droite etc.

    On jongle, de façon rhétorique, avec des milliards improbables mais on se garde bien de dire sur quels points on pourrait réduire les dépenses. On se propose à peine de ralentir leurs hausses, mais toutes les politiques mises en place dans le quinquennat précédent, bien timides pourtant, largement insuffisantes, ont été annulées.

    À la fin du quinquennat, s'il y parvient, Hollande aura vu le nombre de Français assujettis à l'impôt sur le revenu passer de quelque 50 %, aujourd'hui 56 % à pratiquement 60 % des citoyens.

    Cette donnée engendre une déresponsabilisation majoritaire des citoyens face à la dépense publique, que le prélèvement à la source se propose d'aggraver encore, pénalise les pauvres autant que les vrais riches ou les classes moyennes, car en France c'est tout le monde qui paye trop d'impôts et trop de charges sociales.

    Ne pensons pas dès lors que le socialisme recule parce que le socialisme recule à mesure que le parti qui s'en réclame officiellement s'effondre.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Leur vision du monde n’est pas la notre

    Invité de BFMTV le 3 septembre,  le philosophe Michel Onfray citait Audiard (« Les cons ça ose tout c’est à ça qu’on les reconnait ») pour fustiger l’escroc intellectuel et boutefeu  Bernard-Henry Lévy, en tournée dans les médias  pour délivrer, toute honte bue et de manière bien écœurante,  tirades humanistes et invitation à l’accueil des migrants.  Force est de  constater que le Système  lui aussi  ose tout contre le FN.  Non  pas tant par bêtise  que  par souci  de sauver son hégémonie menacée par une  colère populaire dont  le Front National est l’«outil » le plus puissant et le plus cohérent.  Abstraction faite de cet  autre réceptacle du ras-le-bol de nos compatriotes, à savoir le  premier parti de France,  celui des abstentionnistes,  qui lui, certes, gêne assez peu la Caste au pouvoir puisque cette grève du vote  exprime un dégoût de la classe politicienne sans effet pratique, une  révolte stérile…

    A trois mois des élections régionales, nous avons ainsi  assisté dans le cadre de  l’abracadabrantesque et surréaliste enquête sur le financement du FN  à sa mise en examen. Même si le dossier est vide il s’agit de  déconsidérer et de salir l’image de l’opposition nationale, de coller au Front  l’étiquette d’un parti aussi « pourri » que les autres, autre moyen  pour tenter de faire monter l’abstention…

    Dans un autre registre, de Nicolas Sarkozy à Bruno Lemaire, les positions  antinationales, progressistes, immigrationnistes  ont  été largement  abandonnées (en surface) par de nombreux pontes Républicains,  au profit d’un discours plus musclé visant à  retenir  par la manche l’électorat de droite très inquiet de la déferlante migratoire.

    Electorat  qui se souvient aussi  de l’inefficacité  du sarkozysme pouvoir, des promesses trahies dans ce domaine. Et   qui est aussi  déboussolé par les sons de cloche discordants  qui se font entendre  chez les Républicains dont l’aile gauche,  incarnée notamment  par sa vice-présidente, Nathalie Kosciusko- Morizet, campe sur les mêmes  positions que le PS.

    Le vrai fond de cette droite là, atlanto-européiste, du moins  chez ses principaux dirigeants,  reste bien  la détestation de la droite nationale, de ses valeurs, de ses idées. Alain Juppé le rappelle opportunément dans la préface qu’il a signée  du  livre de Catherine Clément sur le calamiteux  Jacques Chirac, qui vient de sortir en librairie.

    « Certes, les Français aiment les héros couturés de cicatrices et Chirac en porte de nombreuses » affirme sans rire le maire de Bordeaux, qui ajoute que « tout engagement politique commence par un refus. Celui de Chirac est inébranlable : c’est sa détestation de l’idéologie de l’extrême droite française, de sa vision d’une France égocentrique, raciste et xénophobe dont le Front National et son président d’honneur restent les propagandistes ». « Chirac a toujours résisté aux pressions que certains, dans son camp même, ont pu exercer sur lui pour le convaincre de parler avec Le Pen. Les tentatives de dialogue ont toujours tourné court. »

    Une droite dont les présidentiables se reconnaissent, sans oser toujours l’avouer de manière  aussi franche, dans les propos d’un Bruno Roger-Petit, qui officie notamment dans l’Obs, même si ce dernier fustige les clins d’œil opportunistes  d’un Nicolas Sarkozy aux Français séduits par le FN et Marine Le Pen.

    Hier  matin, lors  du débat animé par Guillaume Durand sur Radio Classique, M. Roger-Petit s’est livré à ses attaques habituelles contre les défenseurs de l’identité  française, en appelant à la poursuite de l’immigration massive, à l’accueil sans retenue des flux migratoires au nom d’une  fidélité idéologique  à  la « révolution de 1789 ». En l’occurrence sa vision  d’une  citoyenneté hors-sol,  abstraite et désincarnée au nom de laquelle chaque citoyen du monde est interchangeable,  ici et maintenant.

    D’un même élan,  mêlant l’inculture la plus crasse  à la propagande la plus primaire, Bruno Roger-Petit a dénoncé pareillement les tenants des « racines chrétiennes  de l’Europe », toujours  au nom  du message  révolutionnaire puisque le  catholicisme « aurait massacré tout le monde»   en France  «pendant sept siècles » ! Là aussi il fallait oser le dire…

    C’est au nom de cet « idéal » mondialiste,  repeint au couleurs des valeurs éternelles de la République (sans frontières)  et des droits  de l’homme,   que se répandent  dans les médias les propositions visant à repeupler nos villages désertés par des « migrants » venus du  Proche-Orient, du continent africain ou asiatique.

    Notons l’espèce de miracle, pointé déjà par Bruno Gollnisch,  qui fait que si  les familles françaises les plus  modestes  attendent parfois depuis des années  un logement, il semble n’y ait aucun problème dans les communes concernées,  pour accueillir et abriter  d’ ores et déjà des centaines de familles immigrées. Cherchez l’erreur? 

    Cette politique  d’ouverture, de colonisation et de grand remplacement   serait la seule susceptible de redynamiser notre « Etat en faillite » et de régénérer cette France moisie, frileuse,  « égocentrique, raciste et xénophobe » selon les mots de M. Juppé cité plus haut diffamant  la frange la plus lucide de nos compatriotes.

    La finalité étant de conduire notre pays vers cet avenir radieux défini par Nicolas Sarkozy, en 2007 dans son livre Témoignage, présentant  alors son projet : « Je pense que les Français attendent une France d’après (…), une France où l’expression Français de souche aura disparu. »

    Dans cette entreprise de sidération, les gros médias encensent désormais Angela Merkel, qui,  affirmait Eric Zemmour hier dans sa chronique sur RTL , est « l’incarnation d’un continent de mamans qui ne supportent pas la photo d’un enfant mort.»  Une émotion certes bien compréhensible, nous l’avons dit sur ce blogue, sur laquelle capitalise odieusement  le lobby immigrationniste. Une opération de com   qui a permis à BFMTV, une semaine après la diffusion de la photo d’Aylan Kurdi,  de sortir de son chapeau un  sondage au terme duquel 53% des personnes interrogées seraient  favorables à l’accueil de migrants et de réfugiés en France contre 44% au début du mois ( respectivement 60%  et 84%  des sympathisants de LR et du FN y resteraient  formellement opposés).

    Dans sa chronique, M. Zemmour soulignait que si la chancelière allemande a émis le vœu d’accueillir 800 000 immigrés dans les prochains mois, elle bénéficie du soutien  d’un certain patronat germanique « qui voit l’arrivée d’un  main d’œuvre pas cher, massive, malléable  remplaçant dans leurs usines les petits blonds que les femmes autochtones n’ont pas fait (…). Certains  allemands esseulés rappellent  que ce ne sera pas  la première fois dans l’histoire  que leur pays provoquera la catastrophe en Europe. »

    Une Allemagne soulignait le Suisse  Oskar Freysinger, conseiller d’Etat, membre de l’Union démocratique du centre (UDC), dans un entretien  récent accordé au site LaPravda.ch,  qui joue systématiquement  contre les intérêts de l’Europe. En atteste  son alignement sur les volontés états-uniennes : «par quel biais les Américains tiennent Merkel, tiennent l’Allemagne ?  Il doit  y avoir des accords  secrets,  quelque  chose qui fait que les  Allemands  sont   totalement à la botte des anglo-saxons au contraire de leurs intérêts  qui est de s’allier avec les Russes. »

    Il souligne également qu’il n’est pas nécessaire d’être un illuminé  complotiste pour voir  la main de Washington, tout  à sa politique  constante  d’affaiblissement des pays européens, dans la déstabilisation migratoire  qui menace aujourd’hui notre continent comme jamais dans son histoire… Avec l’aide des idiots utiles ou des complices assumés de ce Système auquel les Français seront en droit de demander des comptes…et ce,  d’ores et déjà dans les urnes en décembre prochain !

    http://gollnisch.com/2015/09/11/leur-vision-du-monde-nest-pas-la-notre/

  • L'Etat tient-il ses promesses ? Histoire de la dette publique en France (résumé)

    XXVIe université annuelle du Club de l’Horloge. « La France en faillite ? Pourquoi nous croulons sous les dettes et les impôts » 9-10 octobre 2010

     L'Etat tient-il ses promesses ? Histoire de la dette publique en  France (résumé) 

    Intervention de François-Georges Dreyfus 

    professeur émérite à la Sorbonne

    Le temps des rois (1200-1814)

    Depuis que la France existe en tant qu'Etat, c'est-à-dire depuis le règne de Philippe Auguste, ses budgets sont dans les deux tiers des cas en déficit : cet endettement est permanent. Ces situations difficiles pour les finances du royaume sont dans la plupart des cas réglées par des expédients, que Philippe le Bel utilisera sans vergogne : diminution du poids d'or ou d'argent dans les pièces de monnaie, liquidation de l'ordre des templiers, expulsion des juifs et des « lombards » (banquiers italiens). Si, après le règne de Philippe le Bel, la situation financière est stabilisée, elle devient dramatique avec la guerre de Cent ans. Pour réguler les finances royales, Charles VII s'appuie sur le grand banquier de l'époque, Jacques Cœur, et Louis XI poursuivra une politique d'assainissement financier en s'engageant dans une politique économique fondée sur l'intervention de l'Etat.

    Tout cela est mis à mal par les politiques belliqueuses de ses successeurs, Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II : de 1490 à 1559 (traité du Cateau-Cambrésis), la France est en guerre, cela n'arrange pas les finances publiques ; et à la mort d'Henri II (1559) commencent les guerres de religion, qui perdureront jusqu'à l'édit de Nantes (1598) et même (siège de la Rochelle) jusqu'à l'édit de grâce d'Alais (1629). Henri IV et Sully avaient, pour réguler la dette, entretenu l'idée de vendre les offices, mais cela freine les investissements économiques. Richelieu, lui, règle le problème de la dette par l'inflation ; la Fronde et le règne de Louis XIV mettent à mal la situation financière de l'Etat, bien que la politique de Colbert favorise une croissance économique. Elle permet de construire Versailles tout en maintenant une armée solide, une politique de fortifications, une marine efficace, mais les crises économiques qui se succèdent après 1690 réduisent ces efforts à néant. La banqueroute de Law après 1715, qui est en fait pour une large part une banqueroute de l'Etat, permet d'apurer une partie de la dette.

    Louis XV connaît les mêmes difficultés ; là encore, les conflits, Succession d'Autriche et guerre de Sept ans, n'arrangent pas la situation, d'autant que l'on assiste à une politique de grands travaux immobiliers (place de la Concorde, école militaire, etc...) et de mise en place d'infrastructures. Mais toutes les tentatives de réforme fiscale (par exemple le vingtième de Machault d'Arnouville ou celles du triumvirat de 1770) avortent. Le règne de Louis XVI sera plus catastrophique encore (la guerre d'indépendance des Etats-Unis coûte très cher) et l'échec des réformes (Turgot, Calonne) est un des éléments essentiels qui conduit à la Révolution.

    Pour pallier la dette, la Constituante a confisqué les biens du clergé et mis en place une monnaie de papier, l'assignat, qui deviendra très vite une monnaie de singe. L'orthodoxie financière réapparaît avec le franc Germinal créé par Bonaparte.

    La prospérité et les victoires avec le droit du vainqueur permettent d'équilibrer les budgets jusqu'en 1811. La chute de l'Empire coûte cher, mais heureusement la France n'a pas à payer d'indemnité de guerre lors des deux traités de Paris (1814 et 1815).

    Le temps des bourgeois

    Le XIXe siècle fait exception dans notre histoire financière. De 1814 à 1870, la France est en paix : les conflits sont extérieurs : Espagne, Algérie, Crimée, Italie. A partir des années 1820, la France s'enrichit lentement et, comme le demande le baron Louis, on fait une bonne politique, ce qui donne une bonne finance. La guerre franco-allemande fait découvrir une France riche et le poids de la dette publique est faible. Mais il s'agit d'une France malthusienne, à la seule exception notable de l'époque de Napoléon III. De 1815 à 1913, plus de la moitié des budgets sont excédentaires, mais l'on vit chichement, sauf sous le Second Empire : de 1840 à 1850, la France construit 1.000 km de voies ferrées, les Allemagnes 5.000... Sous la IIIe République, Freycinet lance un programme de grands travaux, la moitié n'est pas exécuté, tel le grand canal du Nord qui sera terminé vers 2014 !!! L'affaire de Panama illustre fort bien le malthusianisme des « nouvelles classes moyennes » (Gambetta).

    Le temps des déficits

    1914 marque une rupture : c'est la Grande guerre ; elle coûte 174 milliards de francs-or, dont 80% sont couverts par l'emprunt. On assiste dès lors à une dévaluation monétaire. De 1919 à 1938, seuls quatre budgets sont excédentaires, pour 10 milliards de francs. Ce sont les budgets Poincaré (1926 - 1927 - 1928 - 1929). Cela ne compense pas les 49 milliards de la période 1920-1925 et de 1930 à 1938 la totalité des déficits représente plus de 110 milliards de francs-or ; on rappellera que le franc a été dévalué par Poincaré, puis par le Front populaire en 1936.

    La Seconde guerre mondiale, la défaite, l'occupation vont entraîner des dettes considérables, que l'on couvre plus ou moins par des emprunts, tel l'emprunt Pinay en 1952. Mais le poids de la guerre, la reconstruction pèsent lourdement sur les finances, aussi aucun budget de la IVe n'est-il excédentaire ; ne le seront seulement sous la Ve que les budgets de l'ère Pompidou : le déficit représentant de 0,5% à 4% (en 1975) du PIB entre 1959 et 1976, contre une moyenne de 4,81% pour la période 1947-1958.

    En 2007, la dette publique de la France au sens du traité de Maastricht est de 63,7%, moins que l'Allemagne (67,9%), mais plus que l'Espagne (39%) et l'Irlande (24,9%), l'Italie et la Grèce étant au sommet avec respectivement 106,8% et 104,6%.

    Durant la période juste avant la crise de 2008, le déficit budgétaire avait été ramené à 3% du PIB en 2006 et 2,5% en 2007. Quant au poids de la dette, il représentait 18% du budget en 1990, 34% en 1996, 37% en 2002, 39% en 2007.

    On le voit, du XIIIe siècle au XXIe, les budgets français sont très majoritairement déficitaires. Se pose alors un problème : dans quelle mesure le poids de la dette a-t-il joué un rôle dans l'histoire de notre pays ? En dehors, bien entendu, du cas de la Révolution de 1789, il n'est pas évident qu'il ait été aussi nocif qu'on le dit.

    François-Georges Dreyfus

    professeur émérite à la Sorbonne

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3199