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économie et finance - Page 372

  • Mensonges d’État sur la faillite grecque et les dépenses publiques

    Les contribuables européens ont versé 289 milliards d’euros de prêts à la Grèce lors de trois plans de sauvetage, la part française s’élevant à 40 milliards d’euros.

    La dette publique grecque s’élève à 180 % de son PIB et le système bancaire est en faillite puisque 98 milliards d’euros, soit 44,9 % des créances bancaires, sont douteuses.

    Le PIB grec a chuté de 23 % entre 2008 et 2017, tandis que le salaire minimum est passé de 794 à 684 euros, que les prix de l’immobilier ont brutalement chuté de 50 %, que les systèmes d’éducation et de santé se sont effrités, que les jeunes ne pensent qu’à quitter le pays, d’où une amélioration apparente d’un taux de chômage de seulement 20 %.

    Les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI) ont usé d’un subterfuge honteux pour retarder, une fois encore, la faillite inéluctable de la Grèce. Ils ont repoussé de dix ans, à 2032 au lieu de 2022, la date à partir de laquelle la Grèce devra commencer à rembourser sa dette.

    Et que feront les mêmes larrons, de nouveau en 2031, les taux d’intérêt ayant monté entre-temps ? Ils repousseront encore, de nouveau, de dix ans la date de remboursement en affirmant que la Grèce n’est pas en faillite puisqu’elle n’a toujours pas de dette à rembourser ! Les informations sur la Grèce sont un mensonge d’État que l’infosphère, les blogs et les réseaux Internet doivent dénoncer avec force.

    L’Italie, c’est dix fois la Grèce, une situation économique, bancaire et financière catastrophique tandis que, depuis mars 2009, le Dow Jones et l’indice NASDAQ ont progressé respectivement de 300 et de 500 %, soit à un niveau plus élevé, respectivement, de 88 % et 55 % que celui d’avant la crise des « subprimes ». Mais pas un mot dans Le Monde ou Le Figaro pour mettre en garde les lecteurs sur un krach éventuel à venir.

    Nous croulons sous les mensonges d’un système décadent en faillite ! Le déficit public français est de l’ordre de 3 % alors qu’il est, en moyenne, de 0,7 % dans la zone euro. La France, avec 56,4 % des dépenses publiques par rapport à son PIB, est devenue le pays le plus dépensier du monde, alors que le joueur de flûte Macron, pendant sa campagne, s’était engagé à réduire les dépenses publiques d’au minimum 4 points de PIB, soit 100 milliards d’euros.

    La situation est dramatique puisque l’application complète du rapport CAP 22 nous ferait économiser à peine 30 milliards d’euros. La France, face à un déficit public de 59,7 milliards d’euros et de 67 milliards d’euros de sa balance commerciale, a besoin de réformes structurelles pour réduire la dépense publique, retrouver la compétitivité internationale et reprendre des parts de marché qui s’écroulent. Notre niveau de dépenses publiques est de 9 % supérieur à la moyenne dans la zone euro (où il est de 47 %). Le défi des dépenses publiques à réduire est donc, en réalité, de 200 milliards d’euros.

    La Cour des comptes sonne le tocsin pour les dépenses publiques, notre système fiscal est basé sur le foyer et non sur les ressources d’un individu, mais Macron, comme disait Pompidou, ne songe qu’à « emmerder » les Français avec le prélèvement inutile à la source. Le technocrate Macron n’a pas pensé à mensualiser le paiement de l’impôt, ce qui aurait été autrement plus simple et efficace.

    Selon l’Agence France Trésor, chaque augmentation à venir de 1 % des taux d’intérêt augmentera nos remboursements de 2,1 milliards d’euros la première année et de 6,9 milliards d’euros au bout de trois ans.

    Mentez, mentez comme un arracheur de dents jusqu’au jour où tout le monde sait que, comme dans la Pravda de l’URSS, le Système ment ! À la première perte subite de confiance, tout explose !   

    Économiste Ancien haut dirigeant d'entreprise

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-4.html

  • Loi Alimentation et Agriculture : les paysans français bientôt condamnés à la ruine ?

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    De manière frappante et mieux qu’un long discours, certains événements ont le mérite d’éclairer ce qu’est devenue la société. Cette loi, par exemple, intitulée Alimentation et Agriculture, relative aux rapports entre paysans et grande distribution, dont l’Assemblée nationale débat ce mercredi 12 septembre. But de la manœuvre : rééquilibrer la balance en faveur d’un monde agricole écrasé par une concurrence de plus en plus sauvage.

    Comme il se doit, Le Figaro nous prévient : « Ce système d’élaboration des indicateurs de prix se révèle complexe pour certaines filières agricoles de par leurs performances économiques inégales entre différentes exploitations agricoles ainsi que des estimations techniques inconciliables entre producteurs et distributeurs. » Bref, on sait déjà, au-delà du verbiage de circonstance, que ce n’est pas gagné d’avance.

    Pis, en admettant que ce texte voie le jour – ce qui est loin d’être sûr –, les mesures « seront dans un premier temps mises en place sur une période d’essai de deux ans ». C’est-à-dire qu’un Parlement au pouvoir, réduit à sa plus simple expression, met en scène sa propre démission. Nos députés peuvent, d’ailleurs, bien voter ce qu’ils veulent, le droit européen primera toujours sur le droit français.

    Cité par le magazine Process alimentaire, l’avocat Nicolas Gransard, spécialiste du droit de la concurrence, prévient ainsi : « En l’état, il est très difficile de privilégier une production nationale, malgré des caractéristiques positives » par rapport à d’autres produits européens. Toute mesure privilégiant des produits nationaux se heurtera aux lois européennes de libre-échange des marchandises. » Voilà, au moins, qui est clair : l’État français a constitutionnellement organisé son impuissance.

    D’autres maux actuels sont encore ce lobbying forcené de multinationales – grande distribution et chimie – dont il n’est pas besoin d’être grand clerc pour voir ici la marque. Même les journalistes de RTL en convenaient ce matin, c’est dire. Traditionnellement, le pouvoir économique était jadis subordonné au pouvoir politique. C’est désormais l’inverse, en Europe comme aux États-Unis. Elle est bien lointaine, l’époque où la Maison-Blanche avait encore les moyens d’un loi antitrust suivie d’effets tangibles, toute aussi lointaine que celle où le général de Gaulle pouvait affirmer, sans provoquer l’hilarité générale que, « la politique de la France ne saurait se faire à la corbeille ».

    L’infernal binôme plus haut évoqué a donc toute latitude d’empoisonner les sols et les estomacs tout en poussant ce qui demeure de paysannerie à la ruine, quand ce n’est tout bonnement pas au suicide.

    Pourquoi les médias n’alertent-ils pas plus l’opinion publique, objectera-t-on ? Mais parce qu’il s’agit, avec l’industrie du luxe, des plus gros annonceurs, pardi ! Quel patron de presse prendrait le risque de se voir refuser cette manne publicitaire maintenant radios, journaux et télévisions sous perfusion ? Bien sûr, seul un État fort serait à même de faire contrepoids. Mais qui veut encore d’un État fort dans ces élites qui font l’opinion ?

    Les libéraux, qu’ils penchent à droite ou à gauche, estiment que ledit État fait partie du vieux monde et qu’un légitime contrôle des prix nous ramènerait au bolchevisme mitterrandien du 10 mai 1981, tandis que nos écologistes en peau de lapin, sclérosés par leur gauchisme infantile, affirment qu’un tel État serait « fasciste » par nature. Les uns s’en remettent à la sainte concurrence, les autres au « basisme autogéré », telles qu’en ont témoigné leurs nuits de parlote debout. De ces deux engeances, laquelle est la plus nuisible ? On ne sait que choisir…

    Alors, oui, cette triste affaire à l’issue malheureuse quasi annoncée – que cette loi passe ou non, elle aura été préalablement rendue inapplicable dans les faits – est tristement révélatrice de la période. En attendant les grandes jacqueries populistes annoncées ?

    http://www.bvoltaire.fr/loi-alimentation-et-agriculture-les-paysans-francais-bientot-condamnes-a-la-ruine/

  • Et si on donnait d’abord à manger aux Français qui ont faim ?, par Caroline Parmentier

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    En France en 2018, sous le couple Macron qui se plaît à dire qu’il « mange le plus léger possible », soit « dix fruits et légumes par jour et beaucoup de fruits de mer », un Français sur cinq a des difficultés à se procurer de la nourriture pour assurer trois repas par jour.

    Ce sont des témoignages qui serrent le cœur : « Je travaille et je gagne 1 300 euros par mois », témoigne une mère seule. « J’ai 600 euros de loyer et 400 euros de charges incompressibles. Il me reste 10 euros par jour pour m’habiller et me nourrir avec mes deux enfants. Je ne fais moi-même qu’un repas par jour à deux euros. Jamais de viande ni de poisson. C’est vite vu, c’est en général du pain, avec ce que je peux mettre dessus. »

    « L’alimentation est souvent la variable d’ajustement face à des dépenses contraintes comme le loyer ou l’énergie », observe Amandine Lama d’Ipsos. On a généralement renoncé entre temps aux vacances, aux loisirs et aux soins médicaux. Quand l’AME (aide médicale aux étrangers en situation irrégulière) continue de nous coûter plus d’un milliard par an…

    Qu’ils mangent de la brioche du Lidl !

    A deux jours de la présentation du plan-pauvreté en 13 mesures de Macron, 27% des Français répondent à Brigitte qu’ils n’ont pas les moyens financiers de s’acheter quotidiennement des fruits et légumes. Ils n’ont qu’à manger de la brioche du Lidl, pensera-t-elle peut-être, car après tout contrairement à elle, ce n’est pas grave que les pauvres soient gros. C’est en effet l’un des paradoxes bien connu de la précarité : les régions où les Français sont les plus pauvres sont aussi celles où l’on trouve le plus de cas d’obésité. La faute notamment à la mauvaise bouffe, aux sodas à 0,99 euros et aux graisses saturées.

    Le Secours populaire français relève mardi dans un baromètre annuel IPSOS que 39 % de la population a été confrontée à des « privations multiples » en 2018. Un chiffre en hausse. Derrière ce chiffre il y a des familles, des enfants. « L’intensification de la pauvreté en France poursuit une tendance inquiétante. » Près d’un Français sur trois reconnaît avoir du mal à payer des actes médicaux mal remboursés (56% pour les foyers les plus modestes).

    Autre chiffre qui devrait interpeller le « président des riches » qui rêve de plein emploi et de lendemains qui chantent, tout en continuant d’accueillir massivement une immigration ruineuse et illégale : la majorité des personnes interrogées (81%) sont convaincues que leurs enfants seront plus vulnérables face à la pauvreté que leur génération. Sentiment éminemment anxiogène pour des parents. Ce n’était pas le cas il y a seulement dix ans, où les Français étaient persuadés que leurs enfants vivraient mieux qu’eux.

    Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du 12 septembre 2018

  • Euro : Au bord du précipice

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    Par Antoine DUPERTUIS

    L’écrasante majorité des Français - responsables politiques et dirigeants économiques inclus - croient à tort que l’euro est une monnaie unique. Nous avons relevé cette courte mais intéressante chronique dans la dernière livraison de Royaliste*. Elle informe, explique, instruit. Évite que nos positions en matière européenne se réduisent à des caricatures et à des slogans, comme elles le font trop souvent dans le camp eurosceptique, dont nous sommes  LFAR  

    1685031905.jpgEn réalité, les banques centrales nationales n’ont pas été supprimées. L’euro est un système de monnaies nationales (euro-franc, euro-mark, euro-peseta, etc.), toutes dénommées « euro » et liées entre elles par un taux de change fixe et perpétuel de 1 pour 1. De plus, l’euro n’est pas une créance sur la BCE mais sur l’Eurosystème, qui comprend la BCE et les 19 banques centrales nationales participantes. Cette architecture monétaire s’appuie sur le dispositif Target-2, un système de paiement interne à l’Eurosystème entre banques centrales de la zone euro qui permet aux banques commerciales de transférer des fonds en temps réel par-delà les frontières des Etats membres. Les soldes Target-2 permettent d’identifier les pays créanciers et débiteurs vis-à-vis de tous les autres.

    C’est un baromètre des flux de capitaux internes et de la fragmentation financière au sein de l’Union économique et monétaire. Par exemple, lorsqu’un agent économique italien achète un bien à une contrepartie allemande, la transaction apparait comme une créance de la Banque centrale allemande (Bundesbank) envers l’Eurosystème et comme une dette de la Banque centrale d’Italie. La Banque centrale allemande crée au taux de 1 pour 1, en contrepartie d’une créance en euro-lires détenue dans son bilan (monnaie douteuse), des euro-marks (bonne monnaie) qui seront crédités sur le compte bancaire de la contrepartie allemande.
    Or, les divergences de compétitivité entre les pays de la même zone monétaire provoquent avec Target-2 une dégradation continuelle de la solidité de la Bundesbank par le gonflement important des créances douteuses de cette dernière sur les Banques centrales nationales des pays déficitaires. Par ce mécanisme, la Bundesbank, dont le bilan total n’était que de 250 milliards au début de l’euro, va prochainement détenir une position créditrice vis-à-vis de l’Eurosystème de 1000 milliards d’euros, pendant que l’Italie en est déjà à une position débitrice de plus de 460 milliards d’euros !

    En cas de sortie de la zone euro d’un pays déficitaire, les créances de la Bundesbank sur celui-ci seront exigibles et non remboursables au vu des montants en jeu. Il s’agit d’un risque d’appauvrissement considérable pour l’Allemagne, qui l’emporte nettement sur ses excédents commerciaux. Rien d’étonnant alors à ce que pas moins de 154 économistes allemands de haut niveau, dans une tribune publiée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung en mai dernier, aient recommandé une procédure de sortie de l’euro…L’Allemagne, première nation à sortir de cette monnaie funeste ?  

    * 10 - 23 septembre 2018

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/09/11/euro-au-bord-du-precipice-6083922.html

  • Nouvelles étatisations sur ordonnance

    6a00d8341c715453ef022ad36a62e7200c-320wi.jpgParmi les images les plus belles et les plus suggestives de la Bible, l'une reste le plus souvent mystérieuse aux yeux des incroyants, quand elle ne suscite pas leur ironie : il s'agit de la diminution, de génération en génération, de la longévité, elle-même évidemment mythique, des patriarches. L'explication tient dans ce message, réaliste quoique macabre, de la progression du péché dans un monde coupé de la lumière divine.

    On pourrait en notre temps, déceler d'autres signes, bien différents sans doute, tels que l'effrayante prolifération des actes criminels monstrueux, impunis et sanglants, à l'encontre d'enfants ou de personnes sans défense.

    Mais le règne du mensonge paraît plus annonciateur encore des malheurs futurs, quand rien ne vient les corriger.

    À plusieurs reprises, depuis la loi sécurité sociale de Simone Veil en 1993, et notamment Chiraquo regnante en 2004, il avait été affirmé, comme un principe intangible, on a même parlé de règle d'or, que la séparation comptable de la protection sociale et du budget de l'État demeurerait définitivement étanche. C'est même en application de cette affirmation que fut institué le principe d'un rapport annuel de la Cour des comptes remis au parlement à la veille des débats budgétaires. Le premier en date fut diffusé en septembre 1995 et il se révélait tellement désastreux que l'on crut alors possible une réforme d'ensemble de ce système que le monde nous envie mais ne copie guère.

    En fait de réforme il fallut alors se contenter de son exact contraire, sous le nom de plan Juppé.

    Annoncé en novembre 1995, ficelé grâce à une nième réforme de la constitution votée en février 1996, les décrets se prolongeant jusqu'en 1997, ce désastreux programme multiplia les nuisances technocratiques. Il institua notamment une médecine sans médecins, grâce au numerus clausus.

    Et il mit en route une étatisation rampante de tous les protagonistes du système, désormais fonctionnarisés.

    Certes, il existe encore des îlots remarquables de compétences, de dévouements, de véritables vocations, des jeunes appelés par un feu sacré, que l’on trie trop souvent, hélas, en première année sur la base de leurs capacités en mathématiques. La dégradation continue de progresser dans les couloirs de nos antichambres de la mort. L'image biblique ne se dément pas.

    Or, une nouvelle réforme, présentée une fois de plus comme purement comptable, va mettre une fois de plus les organismes de prévoyance sociale sous la coupe de l'État. Celui-ci leur imposera de nouvelles exonérations mais il n'en assumera pas les coûts. Le même tour de passe passe a été ainsi imposé aux collectivités locales sans que personne n'y ait pris garde au départ.

    Nos ministres intègres, Agnès Buzyn et Gérald Darmanin, pour justifier la nouvelle mesure, s'appuient sur un rapport technocratique. Le document a été rédigé, à la demande du gouvernement, par Christian Charpy et Julien Dubertret, deux hauts fonctionnaires aux carrières bien représentatives. Ces deux personnages parlent à cet égard de nouvelles solidarités : puisque l'assurance maladie, à force de déremboursements, est parvenue à se rapprocher de l'équilibre comptable, elle doit voler au secours de cet État, toujours impécunieux, mais toujours généreux avec l'argent des autres.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/2018/09/nouvelles-etatisations-sur-ordonnance.html

  • Les alternatives de la décroissance

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    La cause décroissante progresse depuis environ une décennie. Le mot même de « décroissance » fait son chemin. Comment peut-on produire et consommer à l’infini dans un monde fini ? Comment décoloniser notre imaginaire productiviste ? Comment exploiter plus de ressources naturelles et de matières premières qu’il n’en existe ? Comment prendre au sérieux ce nouvel évangile indexé sur le PIB qui comptabilise les richesses matérielles accumulées sans se soucier des dégâts sociaux et environnementaux sur la planète ? Quelques questions qui méritent d’être posées dans notre hypermodernité techno-économique. Quelques questions qui méritent d’être posées dans notre postmodernité économiste et technicienne. Quelques questions qui méritent d’être posées mais qui, jusqu’à maintenant, ne trouvaient pas suffisamment de réponses appropriées. Pourtant, les alternatives décroissantes existent.

    En premier lieu, il faut mettre en pratique cet adage bien connu : « Penser globalement et agir localement. » Il demeure indispensable pour faire échec au soft-totalitarisme marchand du « Toujours plus ». Le très décroissant Serge Latouche préconise d’acter les 8 « R » : « Réévaluer, Reconceptualiser, Restructurer, Redistribuer, Relocaliser, Réduire, Réutiliser, Recycler ».

    Il faut retrouver une empreinte écologique viable. Latouche explicite ainsi l’alternative décroissante : « […] Intégrer les coûts environnementaux dans le prix des transports, relocaliser les activités, restaurer l’agriculture paysanne ou l’inventer, transformer les gains de productivité en réduction du temps de travail et en créations d’emplois, impulser l’émergence de biens relationnels (réinventer les communaux), réduire le gaspillage d’énergie, pénaliser fortement les dépenses de publicité, décréter un moratoire sur l’innovation technologique, se réapproprier la monnaie » (La Décroissance, septembre 2018, « Notre plan pour sauver le monde »). Mais, attention, cela doit se faire par l’impulsion des initiatives et non par un étatisme omnipotent. L’État ne doit être qu’un instrument au service de l’homme et de la société.

    Il faut revenir à l’esprit du don et à la gratuité dans les relations sociales. Les AMAP, les villes en transition, la résilience des bio-régions participent alors à la relocalisation de la vie de cette décroissance soutenable. À l’inverse de la société de marché et des multinationales dérégulatrices, nous devons démarchandiser les activités économiques et privilégier les circuits courts sur les circuits longs. Réhabiliter la mesure en toute chose s’avère indispensable ! Pour agir localement, se présenter aux élections locales n’est pas à proscrire. Le penseur écologiste libertaire Murray Bookchin a bien théorisé ce que doit être « l’éco-municipalisme ».

    Cependant, ne nous voilons pas la face. Pour renverser la société de croissance et créer les conditions d’une véritable décroissance, il faut en appeler à une révolution anthropologique. Il s’agit de changer de mentalité et de paradigme. La décroissance n’est donc pas synonyme de récession, contrairement à ce que proclament ses détracteurs ignorants. Elle vise à créer les conditions d’une vie meilleure, à taille humaine, plus enracinée, plus lente, etc., dans un monde moderne devenu fou (aliénation du travail autonome, accroissement des inégalités sociales, déshumanisation technicienne, dictature de la vitesse, pollution de la nature, envahissement de la malbouffe, etc.). Décroissance d’abord !

    Arnaud Guyot-Jeannin

    http://www.bvoltaire.fr/les-alternatives-de-la-decroissance/

  • Crise des États et faillite de l'étatisme

    6a00d8341c715453ef022ad38e846f200d-320wi.jpgLe 10e anniversaire de la crise de 2008 donne lieu à d'intéressantes réflexions. Elles méritent d'être croisées avec les satisfecit que les hommes de l'arc-en-ciel social démocrate se sont auto-accordés autour du 20 août. Ce jour correspondait à la date de sortie officielle de l'État grec de la tutelle technocratique imposée en raison du délabrement de ses finances.

    La faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, largement occasionnée par la politique de prêts inconsidérés imposés aux banques américaines par l'État fédéral, conduisit d'ailleurs à la mainmise de la banque centrale de Francfort sur les pays de l'euro-zone, en commençant par le plus fragile.

    Ne chipotons pas ici sur les chiffres et les courbes. Quand on lit par exemple, dans un article recommandable par ailleurs que les contribuables européens ont [auraient] versé 289 milliards d’euros de prêts à la Grèce lors de trois plans de sauvetage, la part française s’élevant à 40 milliards d’euros, on doit quand même se demander quelles sommes ont effectivement été prélevées et au profit de qui. On pourrait parler plutôt de jeux d'écritures au bénéfice du système bancaire ouest-européen d'un côté, et, en regard, de l'appauvrissement radical bien réel d'un peuple.

    Dans la masse intimidante des statistiques diffusées dans ce contexte, une au moins pourrait faire réfléchir. Résumons-en la substance : au début de la crise le revenu moyen du travail des Grecs était évalué à 12 000 euros. Après le passage des magiciens, il est passé à 7 500 euros par an. Valeur qui est demeurée fixe sous Tsipras. Un salaire ordinaire, y compris pour un jeune diplômé, tourne autour de 500 euros par mois. Rappelons à cet égard que ces très faibles rémunérations sont acquises par une population qui travaille plus de 2 000 heures par an, beaucoup plus que leurs homologues allemands (1 850 heures) et français (1 650 heures)[1].

    Peut-on par conséquent, au vu de tels résultats, laisser encenser sans nuances Messieurs Tsipras et Moscovici ? À lire en effet la masse d'approximations publiées autour de l'échéance d'août, promise depuis longtemps à notre admiration, on ne peut que constater une étrange inversion des compliments.

    Ceux qui, en France, applaudissent le gouvernement du gauchiste Tsipras se recrutent maintenant parmi les commentateurs agréés de la droite. Ainsi, dès le 28 juin, un hebdomadaire très apprécié des libéraux proeuropéens comme Le Point, pouvait publier[2] un entretien très flatteur, saluant les choix présentés pour courageux du premier ministre le plus explicitement marxiste de l'Union européenne. N'oublions pas non plus qu'il ne doit sa majorité qu'à l'appui d'un des partis les plus antieuropéens du spectre politique continental.

    Au nombre des laudateurs droitiers paradoxaux du gouvernement de Tsipras, Nicolas Beytout patron de L'Opinion est allé un peu trop loin. Dans un éditorial plus qu'étrange daté du 19 juin, il a cru nécessaire de rendre hommage à celui qu'il vilipendait en 2015. Il écrit désormais dans les termes suivants : "Félicitations, Monsieur Tsipras, vous avez sorti la Grèce des soins intensifs"[3]. Cette dernière expression fera sans doute sourire amèrement quiconque a pu bénéficier de ce type de traitement dans un hôpital de qualité.

    Sur le ton péremptoire qu'on lui connaît, Beytout parle de "l’immense responsabilité des Grecs dans leur propre naufrage". Le mot naufrage contredit quelque peu, dans ce contexte, les communiqués de victoire. Et son écriture eût sonné de manière plus heureuse s'il eût mis plus clairement en cause les dirigeants athéniens. Accuser globalement un peuple en souffrance, en l'identifiant aux politiciens rencontrés dans les cénacles oligarchiques internationaux se situe dans la droite ligne de l'étatisme. L'Europe toujours plus unie, à laquelle prétendent les traités, ne se révèle surtout jusqu'ici qu'un assemblage d'États.

    De plus, ce qui a fait faillite en Grèce doit être regardé comme une flamboyante copie de l'étatisme français. On pourrait à cet égard multiplier les parallélismes, de l'insubmersible Constantin Caramanlis jusqu'aux gens du Pasok. Revenus en 1974 de leur exil largement parisien, après avoir rongé leur frein, ils suivirent en 1982 la même voie de l'étatisme et de la gabegie faussement sociale, tracée par Mitterrand en 1981.

    C'était donc à l'indispensable Pierre Moscovici qu'il appartenait de diffuser la bonne nouvelle le 20 août. Depuis novembre 2014, l'ex ministre des Finances de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, si brillant, de mai 2012 à mai 2014, a été propulsé, on ne le sait peut-être pas assez dans le grand public, représentant français au sein de la commission Juncker qui, paraît-il, gouverne l'Union européenne. Invité de la matinale de France Inter, il annonçait donc à la Ville et au Monde que la Grèce était enfin sortie d’affaire, après huit années de tutelle technocratique. Grâce à lui, les auditeurs de la radio d'État étaient informés de ce "jour historique pour la Grèce", car celle-ci va pouvoir désormais "marcher seule sur ses deux pieds". Et tant pis pour les esprits chagrins qui le soupçonneraient de vivre dans un monde parallèle[4]. On hésitera cependant à tenir pour un chef d'État d'envergure un dirigeant au motif qu'il a su imposer un changement, forcément salutaire, dans les heures d'ouverture des pharmacies etc.

    Certains imaginent répondre aux crises intérieures par des règlements imposés de l'extérieur. Mais ce que les technocrates ne savent peut-être pas prendre en compte c'est le rapport des pays à leur propre réglementation. Ici ou là, les gens l'appliquent de manière fantaisiste sinon poétique. Et cela vaut parfois mieux que de prendre au sérieux des oukases stupides. La question se pose – je sais, je caricature un peu – depuis Dracon et l'affichage des lois en 621. Quant à l'esclavage pour dettes cette horrible institution semblait abolie depuis l'archontat de Solon en 598. 598 avant Jésus-Christ cela va sans dire.

    Allons : ne nous efforçons pas de faire boire un âne qui n'a pas soif. N'essayons pas de rappeler l'Histoire à ceux qui l'ignoreront toujours.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. article "Les Français sont ceux qui travaillent le moins d'Europe"
    [2] cf. article "Grèce - Alexis Tsipras : Personne n'y croyait"
    [3] cf. son éditorial de L'Opinion du 19 août 2018
    [4] Telle est, par exemple, la formule d'un économiste gauchiste comme Eric Berr publié sur le site de Mediapart.

    http://www.insolent.fr/page/2/

  • Les vices pseudo réformateurs du néo bonapartisme

    6a00d8341c715453ef022ad3682a4c200c-320wi.jpgL'État semble en passe de renoncer à deux projets, présentés juste-là comme acquis et sans doute indispensables. Il s'agit, d'une part, de la nième révision de la constitution de 1958, totalement inutile en fait, et surtout, d'autre part, du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu. Le vrai mobile de ce dernier projet, qui tend à préparer la fusion de la CSG et de l'IR, en fait une idée de gauche. Cet aspect lui-même rend le renoncement plus condamnable encore au yeux des technocrates : on va donc entendre les bons esprits, y compris au sein de l'opposition, reprendre à leur compte l'antienne esquissée à Copenhague par le chef de l'État. Tout ça, nous diront-ils, c'est la faute aux stupides Gaulois.

    Toujours agaçante, et souvent très injuste, la critique systématique des Gaulois devient plus insupportable encore quand elle émane de ceux qui vivent des contributions des compatriotes de Vercingétorix. Dire, par exemple qu'ils se refusent aux réformes, biaise singulièrement la réalité : non les cochons de payants ne s'opposent pas aux changements. Parfois même on pourrait leur reprocher, en deux siècles, de les avoir trop naïvement désirées, au gré des révolutions, des épurations, des crises gouvernementales ou des poussées électorales de gauche.

    Cet automne par exemple va se reposer la question du statut de la SNCF. Elle a été à peine effleurée par la réforme ferroviaire adoptée ce printemps par l'Assemblée nationale. Cette nouvelle loi ferroviaire a suscité une mobilisation interminable de tous les syndicats jusqu'au 28 juin. Puis en juillet une tentative de prolongation de la CGT appuyée par Sud Rail échoua. Pourtant, ce texte ne change pas grand-chose et il ouvre plus qu'il ne clôt les vrais débats relatifs à l'établissement public le plus coûteux de notre économie étatique. C'est en effet autour de la négociation sur la future convention collective que se situeront les choix décisifs engageant à nouveau l'avenir.

    Il faut bien dire à nouveau, parce que deux grandes lois supposées réformatrices ont été votées en vingt ans. La première, incomplète et hypocrite avait été adoptée en 1997, sous l'impulsion du gouvernement Juppé. Celui-ci entendait simplement soustraire le déficit ferroviaire de l'agrégat retenu dans le cadre de l'union monétaire décidée à Maastricht. Puis, en 2014, un nouveau texte fut alors adopté, sous l'égide du ministre Cuvillier. Ce personnage déjà oublié parvint, sous le règne pourtant bien mou du lamentable Hollande, à restaurer de fait la confusion entre la gestion de l'infrastructure et celle du transport des voyageurs, théoriquement encore séparées, mais pratiquement rétablies. On y ajouta même un établissement dit de tête qui ne sert absolument à rien sinon à camoufler le retour au statut antérieur.

    Deux réformes pour un résultat négatif, voilà qui devrait plutôt inciter à féliciter les Gaulois de leurs réticences.

    Mais nos gouvernants, eux, ne l'entendent pas ainsi. Ils se voient tous dans le costume du premier consul de 1799, fils naturel de la révolution française et dont la glorieuse dictature[1], qu'ils admirent tant, ne s'acheva qu'à Waterloo. Il leur faut toujours ajouter des lois nouvelles aux décrets anciens, des réglementations aux codes, inventant des rédactions soigneusement illisibles, faisant référence sans les reprendre à des articles antérieurs. Faire et défaire c'est toujours travailler, surtout dès lors qu'on ne produit rien. On comprend que la concurrence bruxelloise les irrite fort.

    S'opposer à leurs inutiles interventions témoignerait donc, à les entendre, d'un fâcheux esprit routinier. Jules César des temps modernes, Jupiter maître des horloges, ils se rient des petits Astérix se prenant pour Vercingétorix, vouésà de récurrentes Alésia et qui ne connaîtront de consolation dans aucune Gergovie.

    La grande réforme, attendue depuis Renan, celle qui mettrait fin à l'étatisme, au centralisme, au jacobinisme, au laïcisme persécuteur du christianisme, au parisianisme, aux privilèges de grandes écoles financées par ceux qui n'y accèdent pas, au nombrilisme hexagonal, aux vices pseudo réformateurs du bonapartisme, on ne saurait l'attendre des maîtres actuels du pouvoir et de l'opinion.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] La logique dictatoriale de cet aboutissement des dix années de sang, de désordres et de destruction (1789-1799) était prévue dès 1793 par Jacques Mallet du Pan dans ses Considérations sur la révolution française qui inspirèrent Joseph de Maistre.

    http://www.insolent.fr/page/2/

  • Contre la pauvreté, en finir avec l’Etat providence

    6a00d83451619c69e2022ad3b023a1200b-800wi.jpgDe Nicolas Lecaussin dans l'IREF :

    "Emmanuel Macron présentera le 13 septembre prochain son Plan pauvreté pour la France où, selon les données officielles (ministère de la Santé), 8,9 millions de personnes vivaient en 2015 sous le seuil de pauvreté, soit 14,2% de la population. En France dont les dépenses sociales dépassent celles des autres pays, 4,15 millions de personnes étaient allocataires de minima sociaux fin 2016 (RSA, AAH, minimum vieillesse, ASS, etc.). 20% des allocataires du RSA le sont depuis 10 ans et 49% depuis au moins 4 ans. De nombreuses études ont déjà montré que l’assistanat rend les gens dépendant des allocations. Dans ces conditions, un nouveau Plan pauvreté sans une véritable réforme ne changera strictement rien. Il faudrait tout revoir et l’IREF a plusieurs propositions :

    1. Il faut une allocation unique versée en fonction du revenu et à titre de complément de celui-ci, qui remplacerait toutes les autres. Dans tous les cas, elle ne permettrait pas à un foyer de gagner plus qu’il ne gagnerait en étant salarié, mais au contraire elle inciterait à travailler ceux qui le peuvent. A titre d’exemple, elle pourrait être plafonnée à 60% du montant du SMIC mensuel net (1 188€). Cette allocation unique serait accordée sous un contrôle strict et éventuellement en échange d’un travail comme le système du workfare aux Etats-Unis. Il va de soi que les personnes malades et/ou handicapées n’entreraient pas dans cette catégorie.

    2. Il faut libéraliser le marché du travail. Pour pouvoir inciter plus facilement les bénéficiaires de l’allocation sociale unique à reprendre un travail, l’accès au marché du travail devrait être plus libre. Or, aujourd’hui, le Code du travail, le SMIC et autres réglementations, sous prétexte de défendre les salariés, empêchent les employeurs d’embaucher et de licencier plus facilement. D’ailleurs, le rapport de l’OCDE sur le pourcentage des travailleurs pauvres dans les pays membres montre que la France, avec 7.1 % des travailleurs pauvres, est au même niveau que la…Hongrie. Ce pourcentage est même deux fois plus élevé qu’en Allemagne (3.5 %), pays donné comme « mauvais exemple » concernant la réforme du marché du travail. De plus, une très récente étude sur l’absentéisme dans le privé montre que les Français sont champions avec un taux pratiquement trois fois plus élevé qu’au Royaume-Uni. Au-delà des abus, il y a le mal-être des employés dans un système qui est censé les protéger mais qui en réalité les enferme. La flexibilisation du marché du travail contribuerait indubitablement à une meilleure insertion sur ce marché des bénéficiaires des allocations sociales.

    3. Il faut encourager la création des fondations pour s’occuper des pauvres. Malgré un tissu associatif assez important, la France n’a pas assez de vraies fondations capables, grâce aux bénévoles, de prendre en charge efficacement la réinsertion des plus pauvres. La « lutte contre la pauvreté » est étatisée et les associations dépendent de l’argent public. Il faut faciliter les dons et la création de fondations libres. Ce sont la bienveillance et le dévouement qui donnent les meilleurs résultats contre la pauvreté et la déchéance.

    4. Enfin, pour qu’il y ait moins de pauvres, il faut plus de riches ! La France devrait mettre à la poubelle les approches marxistes anti-riches et créer les conditions pour que les gens puissent réussir et s’enrichir plus facilement : revoir la fiscalité, libérer la création d’entreprises et d’emplois, faire de la réussite un but comme c’est le cas dans d’autres pays. Plus il y aura de riches et moins il y aura de pauvres.

    Tant qu’on empilera de nouveaux Plans technocratiques pour sortir de la logique de l’assistanat et de l’Etat providence, la pauvreté et la dépendance aux allocations sociales feront toujours partie des caractéristiques françaises."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Et revoilà la taxe sur la viande halal

    6a00d83451619c69e2022ad3900738200d-800wi.pngL’Institut Montagine publie un rapport de 800 pages avec des propositions pour réformer l'islam en France, rapport destiné au président de la République. Parmi les propositions faites par l’essayiste proche d’Emmanuel Macron, Hakim El Karoui, il y a la taxation des produits halal​ pour financer la construction des mosquées.

    Cette taxe avait déjà été envisagée dans les années 1990 par Charles Pasqua et elle revient régulièrement. Toutefois il n’y a pas de norme commune au halal en France.

    Si cette taxe était instituée, il faudrait clairement indiquer le mode d'abattage de la viande, afin de pouvoir refuser de collaborer à l'édification de l'islam en France.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html