Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 417

  • «Le patriotisme économique partout en vigueur... sauf en Europe !»

    Ex: http://www.lefigaro.fr/vox

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La question du «Made in France» a été au coeur des débats des primaires, à droite et à gauche. Eric Delbecque regrette que les pays européens, au nom du libre-échange, refusent le patriotisme économique que pratiquent pourtant Washington, Pékin ou Moscou.

    2364620465.pngEric Delbecque est président de l'Association pour la compétitivité et la sécurité économique (ACSE) et directeur du département intelligence stratégique de SIFARIS. Avec Christian Harbulot, il vient de publier L'impuissance française: une idéologie? (éd. Uppr, 2016).

    En dépit du résultat du premier tour, la primaire de la gauche a de nouveau projeté de la lumière sur la thématique du patriotisme économique, en particulier à travers la promotion du «made in France» par Arnaud Montebourg. Le sujet est capital et il est essentiel d'en débattre. Toutefois, il apparaît assez clairement que l'on continue à se tromper d'approche, chez les commentateurs comme au sein de la classe politique. Nombreux sont ceux qui persistent à associer «patriotisme économique» et «protectionnisme». Cette confusion fausse l'ensemble de l'argumentation autour d'une formule globalement travestie. Le patriotisme économique n'est ni un nationalisme économique, ni un repli frileux derrière nos frontières.

    Correctement entendu, il est une autre manière d'appeler à un retour du politique dans la sphère économique. Il revendique une stratégie nationale en matière de développement, une vision de notre futur industriel (travaillé en profondeur par l'ère digitale) et une implication publique intense dans la conquête de nouveaux marchés. La France et l'Europe sont loin du compte en la matière.

    Il suffit d'observer la machine d'assaut économique de l'Oncle Sam pour s'en convaincre. En premier lieu, ce dernier sélectionne drastiquement ses partenaires étrangers. A cette fin, les Etats-Unis créèrent le CFIUS (Committee on foreign investment in the United States: comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis). Et l'administration américaine ne se prive pas de l'utiliser, ou plutôt de faire comprendre aux investisseurs étrangers que cette menace plane sur eux. Ils sont donc fortement portés à la négociation… A travers cette structure et le texte de l'Exon-Florio (amendement au Defense Production Act de 1950, adopté en 1988), Washington pratique une politique que l'Union européenne ne peut même pas envisager: imposer un certain nombre d'administrateurs de nationalité américaine ou encore exiger que le choix de la stratégie de l'entreprise rachetée échappe partiellement ou totalement aux investisseurs étrangers. D'un point de vue plus offensif, les Américains mènent une véritable diplomatie économique (depuis l'ère Clinton) visant à imposer des groupes portant la bannière étoilée dans les pays «alliés» ou «amis», ceci en utilisant toutes les ressources disponibles de l'administration, y compris des services de renseignement. La Chine fait exactement la même chose.

    Notre continent, lui, joue les bons élèves de l'orthodoxie libérale (que n'aurait certainement pas validé Adam Smith). Le patriotisme économique - tel que la France peut le concevoir en restant fidèle à ses valeurs - milite pour la réciprocité dans les relations d'échange de biens et de services entre les nations. Bref, il faut se battre à armes égales, et pas avec un bras attaché dans le dos. Cette inconfortable posture résume pourtant notre situation. Alors que les Etats-Unis, la Chine ou la Russie mettent en œuvre de véritables dispositifs d'accroissement de puissance économique, nous nous accrochons à l'orthodoxie libre-échangiste. L'Hexagone, en deux décennies, n'a toujours pas réussi à construire une politique publique d'intelligence économique (c'est-à-dire de compétitivité et de sécurité économique) à la hauteur des défis qui se posent à nous.

    2848209307.gifLe problème vient du fait que l'Union européenne jouent les intégristes du droit de la concurrence, alors que les autres nations pensent d'abord à maximiser leur prospérité, même si cela implique de fouler au pied les principes de base du libéralisme. D'une certaine manière, Donald Trump explicite la philosophie des Américains, y compris celle des Démocrates: «Acheter américain, embaucher américain».

    Certes, notre pays a mis en place un premier dispositif entre 2004 et 2005 afin de fournir au gouvernement l'outil juridique pour autoriser ou refuser les investissements de groupes étrangers dans la défense et quelques autres secteurs stratégiques. Il fut complété par Arnaud Montebourg avec un décret permettant d'étendre cette possibilité aux secteurs de l'énergie, des transports, de l'eau, de la santé et des télécoms. Mais c'est la volonté qui nous manque, pas les outils juridiques. De surcroît, à l'exception des louables efforts législatifs du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas (à l'origine de travaux importants sur cette question lorsqu'il présidait la Commission des lois), et de ceux - opérationnels - de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, il faut bien constater que nos gouvernants n'ont pas la moindre petite idée de ce que signifie et implique une authentique stratégie de diplomatie économique, fondée sur une alliance étroite entre le public et le privé (au bénéfice de l'emploi, des PME, et pas exclusivement à celui des grands actionnaires).

    Nos élites jugent la nation obsolète, comment pourraient-elles sérieusement concevoir une véritable doctrine en matière de patriotisme économique, et ensuite l'appliquer? Il faudrait affronter Bruxelles, remettre en cause certains dogmes de la «mondialisation heureuse», imaginer une politique économique qui ne sombre pas dans un protectionnisme idiot tout en refusant la mise à mort de nos industries, bref, il faudrait déployer une vision de l'avenir égale en créativité et courage politique à celle dont fit preuve le Général de Gaulle en son temps. Vaste programme!

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • La mondialisation est un méfait. Partie 1 : la définition du mot "mondialisation".

    J'ai jadis écrit que « la mondialisation est un fait, mais pas forcément un bienfait », mais, sur cette question, je suis sans doute moins conciliant désormais, et je n'hésite plus à écrire que la mondialisation est, en définitive mais dès ses origines, un méfait, ce qui ne m'empêche pas de rappeler, et la nuance mérite aussi d'être entendue, que « l'enfer est pavé de bonnes intentions ». Ces quelques semaines d'été passées à Etel, sur la côte morbihannaise et à l'écoute permanente des habitants locaux comme des voyageurs de vacances, ont renforcé cette conviction, en plus de mes lectures estivales, et de quelques informations récentes glanées sur tous les médias.

    Précisons néanmoins le vocabulaire pour éviter tout malentendu : la mondialisation n'est pas la simple internationalisation des échanges ou le dialogue entre les voyageurs et les sédentaires locaux, mais bien plutôt, et comme son nom semble l'indiquer, la réduction du monde à une seule entité globale. Est-il si surprenant, d'ailleurs, que les Anglo-saxons utilisent principalement le terme de « Globalization » pour désigner cette fameuse mondialisation et non un terme qui pourrait être la traduction de la «planétisation » évoquée par le théologien chrétien Teilhard de Chardin dans les années 1920 ? Le terme de globalisation serait aussi mieux adapté pour saisir le phénomène d'extension de la Société de consommation à la totalité du monde (société de consommation née et surtout développée aux États-Unis dès le début du XXe siècle) mais il était considéré, il y a quelques années, comme plus anxiogène que celui, apparemment plus « neutre » de mondialisation : comme le soulignait quelques linguistes, le terme de mondialisation a une connotation favorable et une résonance plutôt positive dans les sociétés francophones quand le terme de globalisation est plus « alarmant », le globe étant parfois ressenti comme l'enfermement dans un bocal aux parois glissantes, une impression qui avait, chez les royalistes rennais d'Action Française du début des années 1990 (précurseurs du Groupe d'Action Royaliste des années 2010), provoqué en réaction la naissance du terme et de la notion de «globalitarisme ».

    Ainsi, la mondialisation, dont le discours officiel et dominant nous rebat sans cesse les oreilles et qui nous en fait une obligation au nom d'une modernité et d'un progrès eux aussi valorisés avant même que d'être définis et expliqués ou simplement débattus, paraît bien être ce processus, non de simple communication entre des civilisations ou des sociétés reconnues et se reconnaissant les unes les autres, mais d'imposition d'un modèle né en un lieu « nationalement institué » et d'une société qui se veut, ou se prétend, au nom d'un « Bien » qui est d'abord le sien et ne peut être commun à tous, le modèle « universel et unique »à suivre pour être « sauvé » ou, simplement, « accepté »... Mais ce modèle a une grande propension à être assimilé par nombre de récepteurs et pas forcément sous les mêmes traits et formes que l'émetteur premier, ce qui explique que, désormais, la Chine revendique plus encore que les pays d'Europe « la » mondialisation, comme on a pu le constater lors du dernier forum mondial de Davos en janvier 2017, profitant aussi du fait que les États-Unis, longtemps promoteurs d'une mondialisation qu'ils avaient suscitée et abondée, semblaient, au moins à la tête de l’État politique, plus « réservés » envers leur « créature »... Pourtant, que la mondialisation échappe aux mains de Washington (du moins du Pouvoir de la Maison Blanche), elle n'en reste pas moins fidèle à ses grands principes qui voient surtout le triomphe de l’Économique sur le Politique ; de l'Individu sur la personne et la société ; de la Consommation illimitée sur la « mesure » humaine et les lois de la nature ; du « globish » sur les diversités linguistiques et langagières ; de l'Argent sur tous et tout...

     

    Il est, dans les manuels scolaires et universitaires, évoqué des mondialisations plus anciennes, le terme s'appliquant à des processus historiques que l'on nommait autrement jadis, de la romanisation du bassin méditerranéen sous l'Antiquité à l'occidentalisation des Amériques après leur « découverte », jusqu'à la colonisation de l'Asie et de l'Afrique au XIXe siècle par quelques puissances européennes et « l'achèvement » de l'exploration de toutes les terres habitées (ou non) par les géographes et autres scientifiques navigateurs et voyageurs... Toutes ces mondialisations sont des conquêtes et pas seulement des découvertes, et aucune ne fut pacifique en tant que telle. Elles ont même entraîné des exterminations massives, volontaires ou non (le choc microbien n'est pas toujours le résultat d'une intention du conquérant), et la fin de grandes et anciennes civilisations, pour le meilleur parfois comme pour le pire souvent : si la romanisation des Gaules pouvait être considérée comme une « chance » par un Jacques Bainville (en réaction aux discours chauvinistes et « néo-Gaulois » des républicains et des bonapartistes du XIXe siècle), la destruction des peuples indiens par les Conquistadores peut bien être compris comme un ethnocide culturel doublé d'un populicide humain...

    Aujourd'hui, la mondialisation rencontre de multiples résistances de par le monde mais sa capacité d'attraction paraît la plus forte : elle apparaît comme l'illusion de la prospérité générale quand elle n'est, en fait, que la justification des injustices sociales et de la démesure, en particulier financière, dont l'épisode Neymar de cet été n'est qu'un exemple parmi d'autres...

     

    (à suivre)

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • L’aluminium, un poison légal dans les vaccins ?

    aluminium-vaccins.jpg

    Que devient l’aluminium présent dans les vaccins ?

  • EUDES BAUFRETON : « DU 1ER JANVIER AU 24 JUILLET, LE FRANÇAIS TRAVAILLE POUR L’ÉTAT… »

    Avant même les Jeux olympiques, la France a déjà gagné une médaille d’or : celle des dépenses publiques. Eudes Beaufreton célèbre le 24 juillet, date de la libération fiscale : ce que gagne le Français est enfin pour lui !

    On parle, depuis quelques jours, des Jeux olympiques à Paris. Emmanuel Macron a annoncé un milliard d’euros d’argent de l’État pour financer ces Jeux olympiques. La France semble avoir déjà gagné une médaille d’or que Contribuables associés lui a remise. De laquelle s’agit-il ?

    Celle de la dépense publique.

    On sait bien que dépenser de l’argent plus qu’on en gagne est un sport national en France.
    Le taux de dépense publique est aujourd’hui de 56 % du PIB. Cela veut dire que les Français travaillent 205 jours par an pour l’État, c’est-à-dire jusqu’au 24 juillet.

    On rit jaune quand on découvre cela, mais on est effectivement déjà les champions du monde dans ce domaine.

    Vous parlez de la date du 24 juillet. Qu’est-ce que signifie, exactement, cette date pour le contribuable français ?

    Nous avons simplement transformé en nombre de jours le poids de la dépense publique.
    En réalité, chaque Français travaille du 1er janvier jusqu’au 24 juillet pour l’État.
    Tout ce qu’il a gagné est englouti par l’État jusqu’à cette date puis, à partir du 25 juillet, ce qu’il gagne est enfin pour lui.
    Cela permet de mettre en perspective le poids des dépenses publiques.
    Les gens ne comprennent pas bien qu’il y a d’un côté des impôts et de l’autre des dépenses.
    La réalité est que les impôts correspondent au poids des dépenses. Plus il y a de dépenses et plus il y a d’impôts.
    Cela permet de se rendre compte de ce qui se passe dans d’autres pays. C’est beaucoup ou pas ?
    Comme vous l’aviez dit, nous sommes champions de la dépense publique. Nous dépensons plus que les autres pays. Les autres pays dépensent moins que la France.

    La France est désormais championne du monde des pays de l’OCDE. Est-ce que les différences avec les autres pays sont énormes, ou tout le monde se suit ?

    Il y a de vraies différences.
    Si je prends le cas de l’Irlande, elle est libérée à partir du 11 avril. Cela veut dire qu’à partir du 12 avril, l’argent gagné par les Irlandais leur appartient et ils le réinjectent dans l’économie.
    Je rappelle que trop d’argent public signifie trop d’impôt, et trop d’impôt signifie moins de pouvoir d’achat. C’est une question de liberté individuelle que de disposer de votre argent.
    Pour l’Irlande, c’est le 11 avril, mais pour les États-Unis, il s’agit de 38 % de PIB : cela correspond au 19 mai. Pour le Japon, c’est le 22 mai ; le Royaume-Uni, le 2 juin ; le Portugal, le 9 juin ; l’Italie, le 28 juin. Dans les pays nordiques, qui dépensent généralement plus par habitant, la Finlande, par exemple, c’est le 20 juillet.
    C’est donc dire que la France est réellement la pire en termes de dépenses. Pour autant, la situation n’y est pas meilleure.
    On ne meurt pas plus dans les hôpitaux en Finlande, en Irlande ou en France.
    C’est bien cela, la réalité.

    Comment ces pays arrivent-ils à libérer fiscalement les habitants plus tôt et quelles sont les réformes faites ? Est-ce possible en France alors que nous avons parfois l’impression d’une marche forcée de la dépense publique ? Est-ce qu’elle peut être enrayée ?

    Il faut mener des réformes structurelles.
    Tout le monde sait qu’il faut les mener, y compris dans le gouvernement actuel.
    La vraie question est de savoir qui aura le courage de les faire.
    Je ne suis pas bien sûr, en voyant les premières annonces de ce gouvernement, qu’ils partent dans la bonne direction.
    J’entends qu’il va y avoir des mesures, mais il me semble qu’il s’agit plus de réformettes.
    Les vraies réformes de fond restent à faire.
    La France est, par exemple, championne du monde du mille-feuille administratif, avec strate sur strate. Dit autrement, les communes, les communautés de communes, les départements, les régions, etc. – j’en passe et des meilleurs. La réforme des collectivités territoriales est nécessaire.
    Chacun dépense un peu plus, mais l’addition fait qu’on est les champions quand même.
    Il y a aussi la réforme du statut de la fonction publique. Quand on compare avec l’Allemagne, on a 1,6 million de fonctionnaires de plus. Encore une fois, on ne meurt pas plus dans les hôpitaux en Allemagne qu’en France.
    Cela montre qu’on a un réel problème avec le poids de notre fonction publique.
    S’agissant de la réforme du travail, le gouvernement semble vouloir s’y attaquer.
    Néanmoins, ce n’est qu’un départ.
    Une entreprise n’embauche pas aujourd’hui parce qu’il y a un frein à la sortie, pas un frein à l’embauche.
    On voit que tout cela pèse et sclérose le pays. Il faut se libérer de cela.
    Cela ne veut pas dire du libéralisme à tout prix. Mais il faut être pragmatique, faire sauter les verrous là où ils sont et enfin nous rendre à nouveau compétitifs.
    La France fait partie d’un écosystème. Il y a d’autres pays autour de nous. Il y a notamment les pays européens qui sont plus compétitifs en matière de main-d’œuvre. Nous n’arriverons pas à régler le problème de l’emploi en France si nous ne sommes pas compétitifs à nouveau.
    Le seul moyen d’être compétitifs est de réduire les dépenses en commençant par les gaspillages d’argent public.

    http://www.bvoltaire.fr/1er-janvier-24-juillet-francais-travaille-letat/

  • Les commissaires européens se déplacent en avions-taxis payés par les contribuables

    L’organisation indépendante Access Info Europe a dévoilé les montants des dépenses de voyages des commissaires européens, mais elle n’a pu les obtenir que pour les deux premiers mois de 2016. Pour les autres mois de 2016, la Commission européenne a refusé de divulguer les chiffres, ce qui laisse penser qu’elle n’a communiqué que la période de dépenses les moins élevées.

    Sur deux petits mois (janvier et février 2016), les 28 commissaires européens ont dépensé environ un demi-million d’euros en frais de voyages.

    Il s’agit de 261 déplacements officiels dans 26 pays de l’UE (y compris pour les sessions au Parlement de Strasbourg) et 23 pays non membres de l’UE.

    Les éléments les plus marquants sont :

    . 75.000 euros pour un déplacement à Bakou (Azerbaïdjan) de Federica Mogherini, deuxième vice-présidente de la Commission européenne et Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, avec un avion affrété tout spécialement pour elle.

    .  26.351 euros pour un aller-retour à Rome en avion-taxi de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, les 25 et 26 février 2016.

    . 51.000 euros pour le vol ramenant Jean-Claude Juncker du sommet du G20 en Turquie.

    On vous passe le détail des nuits d’hôtel de Jean-Claude Juncker à
    500 euros la nuitée, hors frais de repas.

    http://www.medias-presse.info/les-commissaires-europeens-se-deplacent-en-avions-taxis-payes-par-les-contribuables/78840/

  • Macron-Défense : l’affaire Villiers n’est pas qu’une question de chiffres

    Par Roland Hureaux

    229464004.jpgAu delà des chiffres et des budgets, Roland Hureaux se livre ici [Causeur - 16.08] à une fine et exacte analyse du rapport personnel de l'actuel président de la République avec nos Armées. Rappelons que Roland Hureaux fut l'un des participants au colloque d'Action française du 7 mai 2016, à Paris, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »    LFAR

    Pour beaucoup, le différend qui a opposé le président Macron au général Pierre De Villiers, chef d’état-major des armées, pourrait être ramené à une question de chiffres, ce qui serait après tout normal s’agissant d’un président issu de I’Inspection des finances. Mais une telle approche serait bien réductrice.

    Question de chiffres : Macron avait promis dans son programme électoral de remonter le budget de la Défense à 2 % du PIB. Une promesse qu’avaient d’ailleurs faite aussi Marine le Pen et François Fillon. Comment Emmanuel Macron, adepte inconditionnel de l’OTAN, aurait-il pu proposer autre chose que le minimum que cette organisation a fixé et qui a été rappelé récemment par le président Trump. Mais 2%, c’est beaucoup, environ 44 milliards ; à un budget actuel de 32 milliards, il faudrait donc en ajouter 12.

    Autre chiffre, le déficit autorisé par l’Union européenne : 3 % du même PIB, soit 66 milliards qui sont déjà une tolérance, assortie de la promesse française de le ramener à zéro, jamais respectée par le gouvernement Hollande (dont Macron était le ministre des Finances). Ce n’est pas en effet en accumulant des déficits (et donc avec un supplément d’endettement de 3 % l’an) que l’on réduira une dette qui atteint aujourd’hui les 100 % du PIB. Il reste qu’Emmanuel Macron, qui a voulu entrer en fanfare sur la scène européenne, et pour qui les consignes de Bruxelles, comme les souhaits de Berlin,  sont la Loi et les prophètes, veut à tout prix, pour assurer sa crédibilité, redescendre à ce niveau. Il lui manque pour cela 8 milliards. L’habitude de Bercy dans ce cas-là est de ponctionner les ministères régaliens, à commencer par la Défense à qui, au lieu d’accorder 12 milliards, on demande 850 millions tout en gelant 2,7 milliards.

    Cette logique n’explique pas seule que le mécontentement des armées justement exprimé par leur chef d’état-major en commission de la Défense soit devenu une affaire d’Etat.

    Au-delà des chiffres, le choc des cultures

    On est surpris du degré de mépris dont le président Macron fait l’objet sur la toile dans de nombreux  textes, anonymes ou pas, issus de la communauté militaire. Nicolas Sarkozy et François Hollande, que les militaires n’aimaient pas beaucoup, n’ont jamais essuyé pareille hostilité. Et surtout pas moins de trois mois après leur prise de fonction.

    On peut faire la part des maladresses du nouveau président, de son absence de sensibilité militaire : même s’il fanfaronne ici ou là au milieu des troupes, il est le premier président à n’avoir pas fait de service militaire. La génération X-Y !

    Il faut cependant aller plus profond. La personnalité d’Emmanuel Macron rebute bien des gens, surtout dans les armées. Il porte avec lui un air de légèreté qui n’est pas vraiment le genre de la maison. Depuis la République romaine et sans doute avant, le chef militaire, confronté chaque jour à la mort, réalité ultime, est un homme grave. C’est cette gravitas, signe d’une maturité accomplie, que les militaires attendent du chef de l’Etat qui est aussi le chef des armées. Le moins qu’on puisse dire est que le nouveau président a, en la matière, des progrès à faire. Beaucoup, dans le grand public, ont été par exemple choqués par sa visite à Oradour-sur-Glane où il multipliait de tous côtés les poignées de main à la Chirac semblant confondre ce lieu de mémoire tragique avec un comice agricole.

    Sans doute sa vie privée n’appartient-elle qu’à lui. Mais pour exercer l’autorité, il faut donner le sentiment d’une personnalité accomplie. Or Jacques Lacan nous l’a enseigné, c’est la résolution du complexe d’Œdipe qui ouvre douloureusement le sujet au monde réel. Nous ne dirons pas qu’Emmanuel Macron ne l’a pas résolu. Mais en politique, seules les apparences comptent.

    Militaires contre idéologues

    Il y a plus : sur presque tous les sujets, Emmanuel Macron a fait campagne sur les marqueurs idéologiques qui, depuis 15 ans, définissent ce qui est politiquement correct :  Europe, libre-échange, dépassement de la nation (la France étant accusée par lui de « crime »), mépris des considérations   culturelles et ethniques par l’ouverture à l’immigration, antiracisme, non-discrimination, hyper-écologie, théorie du genre, vaccins à tout va, etc. Sur aucun sujet Macron n’a pris la moindre distance par rapport à la doxa dominante. Il s’est bien gardé aussi de désavouer celles qui ravagent des secteurs comme l’Education nationale (méthode globale) ou la justice (culture de l’excuse). Non pas parce que cela plaisait à ses électeurs, bien au contraire. Mais parce que cela plaisait à ces prescripteurs essentiels que sont les gens de médias, largement inféodés à l’idéologie.

    Presque tous les ministères ont aujourd’hui la leur, qui suscite généralement l’ire de populations pas toujours conscientes de ce qui leur arrive: l’Intérieur veut à toutes forces supprimer 30 000 petites communes, l’équipement veut interdire toute construction hors des périmètres déjà construits, quelles que soient les traditions locales, la Santé veut fonctionnariser la médecine libérale etc. Le ministère de la Défense n’est pas entièrement exempt de telles idéologies (qui ne sont généralement pas beaucoup plus que des idées simplistes jamais remises en cause), mais seulement en manière d’organisation, où les civils ont leur mot à dire : ainsi les bases de défense, répondant à la culture du regroupement, ont mis plus de désordre qu’elles n’ont fait d’économies. Mais dans l’ensemble le ministère de la Défense demeure relativement préservé de l’idéologie. La raison : les engagements opérationnels multiples dans lesquels nos armées sont impliquées permettent un retour d’expérience constant, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des administrations civiles. « Quand le canon tonne, les cons se taisent », dit un vieux dicton militaire. Les idéologues aussi, l’idéologie ayant pour caractère de faire perdre le sens du réel, éminemment nécessaire au combat.

    Il semble que l’idéologie et le déficit œdipien aillent ensemble. C’est l’immaturité qui explique le succès des idéologies, particulièrement dans une classe intellectuelle ou médiatique plus à l’abri que le peuple du contact direct avec le réel, parfois si dur. Sur ce chapitre, Emmanuel Macron est bien un enfant du siècle.  

    est essayiste.
  • Terres de Sport n°13 - Paris 2024, arnaque ou opportunité ? / Le Palio, course enracinée

  • Les dépenses des candidats à la présidentielle

    La publication des comptes de campagne des candidats à l'élection présidentielle a été publiée au JO le 3 août par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Extraits :

    Pour Nicolas Dupont-Aignan :

    Capture d’écran 2017-08-16 à 17.57.47

    Marine Le Pen :

    Capture d’écran 2017-08-16 à 17.58.45

    Emmanuel Macron :

    Capture d’écran 2017-08-16 à 17.59.32

    Benoît Hamon :

    Capture d’écran 2017-08-16 à 18.00.53

    Jean-Luc Mélenchon :

    Capture d’écran 2017-08-16 à 18.02.26

    François Fillon :

    Capture d’écran 2017-08-16 à 18.03.56

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L' UE PRÉPARE LE GRAND RACKET DU SIÈCLE SUR NOS COMPTES BANCAIRES !!!

  • BREXIT, toujours pas de banque anglaise en France

    par Charles Sannat.

    Citibank-Berlin.jpgComme vous le savez, il faut impérativement « améliorer » la compétitivité française. Pour cela, l’idéal serait de supprimer le Smic, de brûler le code du travail, d’en finir avec le droit de grève et d’envoyer la troupe tirer sur les mineurs qui râlent – même si nous n’avons plus de mines depuis longtemps mais vous avez compris l’analogie.

    À partir de ce moment-là, je vous assure que nous serons à nouveau compétitifs par rapport aux Chinois, mais à l’heure actuelle, nos retraites et autres avantages font que nous en sommes loin, très loin… Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, mais nos mamamouchis qui cherchent par tous les moyens à vous réduire aussi bien vos droits que votre aisance financière afin d’améliorer les profits des grandes multinationales. Tout cela vous le savez parfaitement et je le répète inlassablement.

    Vous savez aussi parfaitement qu’avec le Brexit, les grandes banques de la City à Londres qui veulent pouvoir « traiter » les opérations en euros doivent être établies en zone euro. C’est également le cas pour celles qui veulent traiter le dollar et pouvoir par exemple le revendre à leurs clients dans le cadre d’une opération de change. Il faut que ces banques soient établies aux États-Unis avec une licence américaine, d’où le fait que les grandes européennes s’acquittent des amendes infligées par les États-Unis pour pouvoir continuer à exercer la-bas, mais surtout pour pouvoir traiter en dollars, ce qui correspond à plus de 60 % des flux financiers planétaires.

    Lire la suite sur Eurolibertés