Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 165

  • Union des droites : Salvini montre l’exemple à la France

    salvini-709x475.png

    Les médias l’avaient pratiquement enterré depuis qu’il n’est plus ministre de l’Intérieur. Comme s’il avait disparu de la scène politique pour ne plus y revenir. Matteo Salvini les a détrompés en organisant à Rome, devant la basilique Saint-Jean-de-Latran, une manifestation géante (entre 50.000 et 200.000 personnes, selon les estimations). Objectif : rassembler toutes les droites.

    Même Le Monde reconnaît que « le rendez-vous a été un succès » : les militants et sympathisants de la Ligue ont côtoyé les fidèles de Berlusconi et des groupes qualifiés d’« ultra-droite ». L’ancien Premier ministre rappelle, sous les applaudissements de la foule, que son parti, Forza Italia, veut « libérer les citoyens de l’oppression fiscale, judiciaire et bureaucratique » s’affirme comme le chef de l’opposition. Il promet de « renvoyer à la maison » ses anciens alliés du Mouvement 5 étoiles, qui ont tourné casaque, tout comme la gauche, souhaitant que cet événement soit « l’acte fondateur d’un projet visant à élargir le parti à des forces différentes » en vue des prochaines échéances électorales.

    Il faut dire que les sondages montrent qu’il est aux portes du pouvoir. Avec 30 % à 33 % des intentions de vote, la Ligue est le premier parti du pays. Ses adversaires, le M5S et le Parti démocrate, oscillent chacun entre 18 % et 20 %. Si les autres courants de droite le soutiennent, moyennant sans doute quelques concessions, il est pratiquement sûr de l’emporter et de gouverner.

    Cette volonté d’union donne à réfléchir sur les possibilités d’une telle situation en France. N’y a-t-il pas des points communs entre le Rassemblement national, Debout la France, le Parti chrétien-démocrate, une fraction de LR et bien d’autres mouvements de droite moins connus ? Sur la politique migratoire, sur la sécurité, sur la souveraineté de la France, sur son identité culturelle, sur les racines chrétiennes de l’Europe, ils peuvent se rejoindre. Quant aux différences de conception sur l’économie, elles peuvent s’estomper si chacun y met du sien.

    Chaque fois qu’ils en ont l’occasion, les journalistes bien-pensants cherchent à opposer Marine Le Pen et Marion Maréchal. Il est vrai que le ni droite ni gauche, prôné par la première, et l’union des droites, que la seconde appelle de ses vœux, semblent s’opposer. En apparence, seulement. Si l’on se libère du poids des habitudes, il est d’autres critères qui transcendent la droite et la gauche. Il y a eu et il y a encore, à gauche, des personnalités qui ont des réflexes patriotes. Ainsi, à l’égard de l’Algérie française, des socialistes ont eu une attitude plus digne que certains politiciens de droite. Quant à l’opinion publique, dans sa majorité, elle se satisfait peu de ces clivages anciens.

    Ce qui peut rassembler la droite patriote – et même une partie de la gauche – est plus important que ce qui peut la diviser. Mais il faut dépasser les querelles d’ego, la volonté légitime d’assurer le développement de son propre parti, pour viser le seul intérêt de la France. Si les cadres politiques s’opposent à cette union, leurs électeurs peuvent les y contraindre. Matteo Salvini le fait en . Marine Le Pen, si elle sait ménager les susceptibilités, pourrait tenter de le faire en France.

    Meeting de Matteo Salvini

    Philippe Kerlouan

    https://www.bvoltaire.fr/union-des-droites-salvini-montre-lexemple-a-la-france/

  • "Faire bloc" nous dit Macron ? Autour de quoi ? Un seul bloc : le bloc national

    2476180295.jpgL'avis de Jean-François Touzé
    En évoquant mercredi devant des proches le risque de "guerre civile" après avoir appelé en début de semaine les Français "à faire bloc", Emmanuel Macron tente de renouer avec la pseudo mystique républicaine de la Patrie en danger et avec la doxa gaullienne du rassemblement.
    Deux impostures, deux supercheries. Le thème de la Patrie en danger agité par Danton ou Robespierre n'était qu'une mystification destinée à resserrer les rangs révolutionnaires pour mieux asseoir le totalitarisme jacobin, et le rassemblement gaulliste un paradoxe dont usait sans vergogne le fondateur de la Cinquième Republique pour faire oublier qu'il était le plus grand diviseur de la Nation.
    Faire bloc ? Autour de quoi ? De quels principes quand toutes les valeurs françaises sont mises à bas par cette République nihiliste ? De quels institutions quand la famille se disloque, l'armée se défait, la France se renie, et que tous les piliers de force qui portent une civilisation sont systématiquement sapés ?
    Le seul bloc qui doit se constituer est le bloc national. Celui que nous appelons de nos vœux  et sans lequel, en effet, la France sombrera à moyen terme dans les abominations d'une guerre sur son propre sol. Une guerre qui ne sera pas "civile" contrairement à ce que croit Macron, mais de conquête étrangère.

  • Élections LR : « Tout le monde s’en fout… »

    christian_jacob_-_29-08-11-687x475.jpg

    Christian Jacob est le nouveau président des LR. Les élections des 12 et 13 octobre 2019 ont réuni 62.401 militants, c’est à dire 47 % des militants à jour de cotisation. Ne mâchons pas nos mots : c’est un échec. Dans les colonnes de Boulevard Voltaire, François Falcon a cependant considéré que ce résultat était une réussite qui permettrait, à condition d’une union des trois candidats, à LR de repartir du bon pied : une « bonne surprise pour la démocratie ». Pour donner un autre son de cloche, permettons-nous une autre analyse.

    Il a été dit dans la presse que les candidats n’étaient pas des « poids lourds » du parti. En ce qui concerne leur personnalité, ce n’est pas leur faire injure que de dire qu’ils ne sont pas des « fauves », des « ténors » ou encore des « poids lourds ». Julien Aubert, Guillaume Larrivé – et même Christian Jacob – ne sont pas, à proprement parler, des tempéraments à mobiliser les foules par un mot furieux, un verbe sec ou une tournure flatteuse. Cela ne gâte pas leur bilan personnel : sur ce point, nous rejoignons François Falcon, ces trois candidats sont des personnalités intéressantes et nouvelles. Le problème est le manque d’envergure politique (sans leur faire offense, encore une fois) qui dessert la force du parti.

    Qui plus est, la nouveauté ne fait pas tout. Un parti est une structure qui compte sur une base de militants et d’adhérents, un maillage électoral, une hiérarchie solide et des têtes d’affiche connues. Qui sont les têtes connues du parti ? Comment se porte sa structure ? Le maillage électoral est-il toujours fiable ou certains ont-ils déjà prévu leurs bagages pour partir à droite ou à gauche ? Quid des militants ?

    « Cette élection, tout le monde s’en fout ! » a affirmé un ancien cadre du parti. Les résultats lui donnent raison. Depuis 2017, LR a perdu plus de la moitié de ses adhérents. Parmi les grognards qui demeurent, un peu moins de la moitié se sont déplacés ce week-end. Les prévisions envisageaient une participation de 30.000 personnes : 62.401 est un bon résultat, de ce point de vue… La belle affaire !

    Les Républicains : combien de divisions pour être une alternative crédible à Emmanuel Macron ? Entre l’attraction du Rassemblement national, l’attraction de La République en marche, les velléités de certains pour créer une nouvelle droite conservatrice libérale (Erik Tegnér et l’organisation de la Convention de la droite), difficile de ne pas constater l’effacement progressif du plus vieux parti de la Ve République qui semble rejoindre un autre vieil astre aux oubliettes : le Parti socialiste.

    La droite LR meurt par là où elle a péché : elle a voulu unir deux camps qui n’ont jamais pu s’entendre en essayant d’en être le liant tempérant et modéré… Elle meurt aujourd’hui par écartèlement !

    Pierre Hardon

    https://www.bvoltaire.fr/elections-lr-tout-le-monde-sen-fout/

  • Interdiction de faire de la politique !

    Numériser.jpegDe toutes parts, on nous l’assure : le populisme, où qu’il se dresse, est un échec. Bien entendu, la réalité est un peu plus compliquée. Analyse.

    De l'Italie à la France, du Royaume-Uni à la Pologne, de l’Autriche à la Hongrie - et combien d'autres encore - partout, semble-t-il, ceux qu'on nomme, avec un brin d'emphase et de mépris tout à la fois, les « populistes » semblent perdre du terrain, alors que partout (ou presque) ils progressent dans les urnes. Cherchez l'erreur…

    Le populisme, voilà l'ennemi ! Tel semble être aujourd'hui la devise des successeurs indigents d'Alphonse Peyrat et des continuateurs étriqués de Gambetta. Orban, Le Pen, Salvini, Johnson… tant d'autres se dressent qui agacent, semble-t-il par leur seule présence, les sectateurs dévots de Bruxelles.

    Inquiets des résultats électoraux successifs qui agitent les démocraties européennes, ceux-ci ne cessent d'aller répétant que le populisme est partout en échec. Mais il n'est pas sûr que faire l'autruche soit la meilleure manière, aujourd'hui, de se rassurer.

    Les européistes les plus décidés ont ainsi applaudi bien vite à la solution rapide de la crise italienne ils soupirent de soulagement en constatant les défaites successives que Boris Johnson enregistre depuis son arrivée à la tête du gouvernement britannique, et en additionnant les manifestants qui, ici et là, protestent contre les politiques de leurs leaders populistes.

    De fait, à Rome, Matteo Salvini n'a pas pu tirer, comme il le souhaitait, les marrons du feu qu'il avait lui-même allumé. Et Boris Johnson multiplie, comme atteint d'une scoumoune insensée, les difficultés sur le chemin qui doit mener le Royaume-Uni au Brexit.

    Le risque de gouverner et décider

    Dans l'un et l'autre cas, on nous explique que, en réalité, la chute des leaders populistes est due à une incompréhension fondamentale de la chose publique, incompréhension doublée d'incompétence. C'est faire un peu vite, nous semble-t-il, le procès d'adversaires qui ne devraient leurs victoires électorales qu'à une honteuse démagogie. Et, au passage, c'est prendre des millions de citoyens, d'électeurs, d'Européens, pour des imbéciles.

    Certes, on peut considérer que le coup de poker de Matteo Salvini a été un coup perdant, le président de la République italiens n'ayant pas suivi son idée de provoquer des élections anticipées. Mieux, il a réussi à se trouver une majorité qui, en lui évitant le recours aux urnes, lui a permis de se débarrasser d'un trublion qui aggravait la tension déjà palpable, entre Rome et Bruxelles.

    L’exemple italien est, à ce point, aussi typique que peut l'être l’actuelle crise britannique. À savoir que l’on se trouve devant des dirigeants politiques qui ignorent la réalité plutôt que d'avoir à prendre le risque de décider, de gouverner. De prendre des décisions.

    Que s’est-il passé à Rome, en effet ? Une nouvelle coalition a pris le pouvoir qui se trouve constituée de deux partis que tout ou presque oppose, et qui n'ont eu de cesser ces dernières années, de s’opposer.

    Est-il politique de nommer des gouvernants dont le seul but semble être de se refuser à poser des actes ? Et dont la coalition est fondée sur ce refus, et le refus de l'homme qui incarnait une volonté politique (qu’elle soit bonne ou mauvaise est une autre histoire ?

    Bruxelles agite l’épouvantail du populisme, et cela lui suffit pour mener la barque de l'Union européenne, chaque pays se contentant de suivre les décisions et directives européennes. Certains pays en se dotant, comme l'Italie, de gouvernements contre-nature. Certains en se passant même, comme la Belgique, d'avoir un gouvernement.

    Et ainsi, alors que le gouvernement Conte I était perçu comme populiste, le gouvernement Conte II est désormais un gouvernement proeuropéen. Tout et l'inverse de tout. Combien de temps un tel gouvernement pourra-t-il tenir ?

    Peu importe, en définitive, puisque l’on arrive même aujourd'hui à persuader les électeurs que, lorsqu'ils ont voté pour de « mauvais » gouvernements, c'est qu'ils avaient été trompés. Mais comment peuvent-ils désormais, en votant à l'inverse de ce qui semblait faire leurs convictions d'hier, être persuadés de ne pas l'être de nouveau ?

    Un échec, oui ! Celui de la politique.

    En criant « au loup » à chaque fois qu'un homme politique assure à ses compatriotes qu'ils n'ont pas à se repentir de préférer leur patrie à celles de leurs voisins, les européistes pensent prouver que l'expérience populiste est un échec.

    Or il n'en est rien. Ce à quoi conduit cette culpabilisation permanente des électeurs, c'est à un rejet non du populisme, mais du politique en lui-même. Détruire la confiance n'est jamais une saine manière de faire de la politique.

    Qu'importe ! On va nous répétant que le populisme est fondé sur une vision fausse d'un affrontement entre le peuple et les élites. Mais ce sont bien les élites qui, en dénonçant les peuples qui votent « mal », creusent ce fossé.

    Un jour où il avait tâté plus encore que d'ordinaire, sans doute, de la dive bouteille, Jean-Claude Juncker, président sortant de la Commission européenne, l’a déclaré sans faux-semblant. Interrogé au mois de janvier 2015 sur la volonté qu exprimerait un pays de sortir, démocratiquement, de l'Union européenne (il s’agissait alors de la question grecque), Jean Claude Juncker avait répondu « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».

    Autrement dit, un vote qui va à rencontre de l'Union européenne ne peut pas être démocratique.

    Démocratie confisquée

    C'est pour cela que le Brexit en particulier, et le populisme en général, sont des dangers pour Bruxelles. Pour cela, c'est-à-dire parce que la démocratie a été confisquée par une oligarchie qui s'en veut l'incarnation.

    À partir de là, on peut faire dire ce que l'on veut à tout - à commencer par les chiffres. On trouve extraordinaires les élections des candidats qui nagent dans le sens du courant, en oubliant d'observer les taux d'abstention qui ne cessent de gonfler. En revanche, lorsqu'une foule manifeste contre un gouvernement populiste - prenez le cas du premier ministre tchèque fin juin - on oublie qu'il est arrivé au pouvoir parce que ses concitoyens lui ont accordé leurs suffrages.

    La dialectique est telle, qu'elle met en péril l’équilibre du système démocratique. Si le peuple prend réellement conscience de ce qu'il est floué, la réaction peut être violente.

    C'est pour cette raison, n’en doutons pas, qu'un Jean-François Kahn pouvait écrire, il y a deux ou trois ans, qu'il ne fallait pas dénoncer le populisme, mais au contraire distinguer les populismes. Nuancer le propos. « Nous sommes aujourd'hui confrontés, pour l’essentiel, à des populismes pour le pire, affirmait-il. Or, ne nous y trompons pas ce populisme-là, qui gagne partout du terrain, on ne pourra le mettre en échec que si on parvient à refonder un populisme pour le meilleur »

    À l'époque, il donnait comme modèle de ce « meilleur » populisme Benoît Hamon. Il faut se pincer, et comprendre que, avec un peu d'intelligence, on peut faire dire aux mots ce que l'on veut. Et le faire admettre par le plus grand nombre. Pour le fondateur de Marianne, cela consisterait donc à « fédérer en un vaste mouvement de renouveau démocratique les différentes couches sociales constitutives du peuple réel ». En clair, à réinjecter du peuple dans la démocratie confisquée par les oligarques afin de pouvoir, de nouveau, le canaliser.

    On est, ou non, démocrate. Mais on ne peut prétendre jouer sur les deux tableaux. Endormir le peuple pour lui faire croire qu’il décide quand il ne cesse de se faire berner, bercer de l'illusion qu'un jour sa souveraineté le conduira au bonheur, pendant que des technocrates, non élus parfois, se partager gâteau.

    Non, le peuple, ce n est pas eux !

    Hugues Dalric monde&vie 3 octobre 2019

  • Les conservateurs de Kaczynski remportent les législatives en Pologne, selon un sondage sortie des urnes

    1042259566.jpg

    Selon les premiers résultats des législatives qui se sont déroulées ce 13 octobre en Pologne, le parti au pouvoir Droit et justice de Jaroslaw Kaczynski occupe la première place avec 43,6% des votes. Il devrait ainsi garder la majorité absolue au parlement polonais.

    Le parti polonais au pouvoir, Droit et justice (PiS), présidé par Jaroslaw Kaczynski, a remporté les élections législatives qui ont eu lieu ce 13 octobre, selon un sondage à la sortie des urnes. Avec 43,6% des suffrages, le parti devrait garder la majorité absolue au parlement et obtenir 239 sièges à la chambre basse qui en compte 460, à l’issue de ce scrutin, selon les estimations de l’institut Ipsos.

    La Coalition civique (KO, centriste), arrive en deuxième position avec 27,4% et devrait disposer de 130 députés à la Diète, suivie par la gauche (11,9% et 43 députés) qui fait son retour au parlement après quatre ans d’absence. Le Parti paysan polonais (PSL) associé au mouvement Kukiz’15 dirigé par le chanteur Pawel Kukiz obtient 9,6% des votes, pour 34 députés.

    Le taux de participation a atteint 61,1%, selon le sondage à la sortie des urnes.

    https://fr.sputniknews.com/international/201910131042259517-les-conservateurs-de-kaczynski-remportent-les-legislatives-en-pologne-selon-un-sondage-sortie-des/

  • Municipales : c’est très mal parti pour LREM, même dans les grandes villes !

    saint-macaire_33_mairie_fronton-800x475.jpg

    Ils sont partis, la fleur au fusil, et cela devait être la marche à l’étoile : ainsi se rêvaient Emmanuel Macron, Édouard Philippe et toute la Macronie sur la route des municipales depuis un an. Pensez donc : avec des scores staliniens de 70 %, 80 % pour Emmanuel Macron à Paris et dans les grandes métropoles, et le « blitzkrieg » (dixit Nathalie Loiseau…) macronien, le grand chamboule-tout de 2017 allait se reproduire en mars 2020. Ajoutez à cela des maires LR ou PS inquiets par la déliquescence de leurs partis et qui répondaient facilement aux appels du pied d’Édouard Philippe, un RN en manque d’implantation locale, et l’on allait voir ce qu’on allait voir.

    Mais voilà que l’heure est au désenchantement pour nos marcheurs urbains. Les nuages s’amoncellent et ils sont de toutes sortes.

    Il y a d’abord les divisions et les rivalités entre marcheurs qui font s’effondrer les plus hauts espoirs. À Paris, Benjamin Griveaux a désormais Cédric Villani sur sa route, et du souci à se faire. À Lyon, la rivalité entre Gérard Collomb et David Kimelfeld laissera aussi des traces. Mais LREM souffre aussi, comme aux européennes, de la concurrence externe des Verts, qui ont le vent en poupe partout, notamment à Bordeaux, où un sondage Elabe pour La Tribune les place à 24,5 % !

    Ensuite vient de paraître une autre salve de sondages, repris par Le Monde, qui a douché les espoirs des macronistes : dans de nombreuses villes, le candidat LREM est donné à… 10 % ! Comme à Bordeaux, donc, et dans bien d’autres villes. Mais parfois, le score passe même à un seul chiffre : à Reims, le candidat LREM ne récolterait que 6 %, à Saint-Étienne 7 % et à Caen 8 %. Humiliant. Dans ces trois dernières villes, les maires sortants LR l’emporteraient facilement. Eux qui, il y a encore quelques mois, accouraient aux rendez-vous de leur ex-ami Édouard Philippe pour espérer sauver leur siège… De quoi les faire réfléchir sur leur stratégie d’alliance, là où rien n’est encore fait. Car, désormais, si le parti d’Emmanuel Macron est toujours en quête d’alliance, ce n’est plus en position de force qu’il aborde les discussions, comme avec le maire de Toulouse, par exemple.

    Un autre sondage, IFOP-Fiducial, indique que les électeurs accorderaient une préférence pour le maire sortant : difficile, dans ces conditions, pour s’implanter quand on est issu de LREM. Et c’est même au sein de l’électorat d’Emmanuel Macron que ce souhait de reconduire le maire sortant – qui n’est donc pas LREM ! – est le plus fort.

    Au-delà des considérations locales et de la particularité du scrutin municipal, les raisons de cette probable défaite de LREM aux municipales sont à rechercher dans les échecs du macronisme au niveau national et dans les déceptions de son propre électorat, après la crise des gilets jaunes qui a profondément ébranlé le pays. Ainsi, les deux attentes majeures des électeurs, toujours d’après ce sondage, sont la sécurité des biens et des personnes (68 %) et le niveau des impôts locaux (64 %). Elles correspondent, précisément, à deux échecs d’Emmanuel Macron au niveau national : l’insécurité et la fiscalité, car les électeurs ont bien compris que la suppression de la taxe d’habitation serait compensée par… d’autres impôts.

    Enfin, les observateurs n’ont pas encore vraiment pris conscience de la méfiance suscitée par Emmanuel Macron et ses hommes : le chef de l’État, malgré une timide embellie, ne s’est pas remis de la crise des gilets jaunes ; la personnalité de Richard Ferrand, entre sa mise en examen et son décompte des voix hallucinant, n’inspire pas confiance. Et que dire de Christophe Castaner, ces jours-ci…

    À six mois des municipales, et alors que le macronisme a perdu de sa superbe et échoué, en juin, à devancer le Rassemblement national, cette situation devrait redonner espoir à des forces alternatives : les sortants, bien sûr, mais aussi les alliances à droite qui fleurissent ici ou là.

    Frédéric Sirgant

    https://www.bvoltaire.fr/municipales-cest-tres-mal-parti-pour-lrem-meme-dans-les-grandes-villes/

  • L’immigration au coeur des élections municipales de 2020

     
     
     

    Déjà omniprésent lors des élections européennes, l’immigration est à nouveau cœur des débats politiques. A 6 mois des municipales, chaque parti tente de tirer son épingle du jeu faisant du sujet migratoire l’une des préoccupations principales du prochain scrutin.

    L’immigration toujours dans le débat public

    Alors que le sujet avait déjà animé les élections européennes du mois de mai dernier, la question est plus que jamais sur le devant de la scène à six mois du prochain scrutin local.  Depuis plusieurs semaines, c’est une véritable course qui s’est engagée à tous les niveaux de la vie politique française. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Emmanuel Macron a voulu engager un débat sur l’immigration à l’Assemblée Nationale. Ce dernier a multiplié les coups de com’ affichant une apparente fermeté afin d’imposer sa patte et couper l’herbe sous le pied de ses adversaires.  

    La sécurité, première préoccupation des Français

    Une façon d’occuper le terrain alors que la sécurité demeure la première préoccupation des Français. En effet, selon le baromètre Odoxa/Fiducial, les chiffres sont sans appel, la majorité des administrés considèrent que les personnalités politiques locales ne parlent en effet pas assez de sécurité dans leurs discours ou dans les débats. Un enjeu encore plus important pour les 65 ans et plus, les habitants de l’agglomération parisienne et donc pour les sympathisants de la La République En Marche (LREM), des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN). 

    Les candidats aux élections municipales s’emparent donc naturellement de la question… Et pour cause… gérer la sécurité n’est pas vraiment une problématique étrangère à la question migratoire comme en témoigne la multiplication des agressions aux abords des camps, légaux ou non, de clandestins.

    C’est dans ce contexte que certains candidats et maires sortants se sont trouvés une soudaine passion pour le sujet avec des projections bien distinctes. Lundi, treize maires, dont les socialistes Anne Hidalgo pour Paris, Martine Aubry pour Lille et Johanna Rolland pour Nantes, ont dénoncé une situation qui « ne cesse de se dégrader » pour les migrants. De quoi rejeter la faute sur le parti présidentiel alors que toutes les trois devront faire face à des candidats de la majorité présidentielle en mars prochain. Si ces trois maires sortants, largement favorables à l’accueil de clandestins, jouent la partition d’un meilleur accueil pour ceux-ci afin de contenter un électorat favorable aux étrangers, d’autres durcissent le ton à l’image du candidat du Rassemblement Nationale à Marseille, Stéphane Ravier.


    Vous l’aurez compris la question migratoire sera un enjeu important des élections municipales… mais une fois de plus, difficile de savoir dans quelle mesure cela profitera au parti présidentiel même si l’éventualité d’une opposition entre RN et LREM devrait tourner largement à l’avantage de la formation d’Emmanuel Macron.

    https://www.tvlibertes.com/actus/limmigration-au-coeur-des-elections-municipales-de-2020

  • Une cinquantaine de listes exclusivement musulmanes aux municipales ?

    Une cinquantaine de listes exclusivement musulmanes aux municipales ?

    Cela inquièterait enfin les autorités :

    Et à ce sujet, un phénomène inquiète une partie de la classe politique : que des listes qualifiées de “communautaires” émergent pendant les municipales de mars prochain.

    Le premier à avoir mis le sujet sur la table c’est Gérald Darmanin, au lendemain des européennes. Le ministre s’inquiète des résultats de la liste de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF). Certes, avec 0,13%, le score est microscopique au niveau national, mais il y a eu des pics dans certaines villes : dans un bureau de vote de sa région, à Maubeuge, sur 170 votants, 70 ont voté pour cette liste. Par ailleurs, le parti a obtenu plus de 10% dans 50 bureaux de vote du pays, et plus de 15% dans 20 bureaux.

    Et l’UDMF ne compte pas s’arrêter là. Pour les municipales, la toute jeune formation politique est en train de monter des listes dans une cinquantaine de villes : Paris, Marseille, Nice, quelques villes du nord, comme Maubeuge, ou encore en Touraine, à Joué-Lès-Tours. Ses dirigeants essayent aussi de s’organiser dans des villes de région parisienne – telles Gennevilliers, Mantes-la-Jolie, Les Mureaux – ou en banlieue lyonnaise, à Vénissieux et à Vaulx-en-Velin, où sera officiellement lancée la campagne de l’UDMF le 2 novembre.

    https://www.lesalonbeige.fr/une-cinquantaines-de-listes-exclusivement-musulmanes-aux-municipales/

  • Immigration : les camps du nord de Paris au cœur de la campagne des municipales

    Alors que le nombre de migrants à Paris s’envole depuis février, les candidats commencent à avancer des propositions sur ce thème ultrasensible.

    Des centaines de tentes installées à la va-vite sous une bretelle d’autoroute, des camps de fortune qui resurgissent sitôt démantelés, des milliers d’étrangers vivant ou survivant aux franges de la ville, entre la porte de La Chapelle et celle d’Aubervilliers… A Paris, la question des migrants ne relève pas de la théorie. A cinq petits kilomètres de l’Assemblée nationale où les députés ont discuté, lundi 7 octobre, de la politique de la France en la matière, se trouve l’une des plus importantes concentrations de migrants du pays. Un sujet devenu un des dossiers-clés de la campagne des municipales.

    Le Monde

    https://www.tvlibertes.com/actus/immigration-les-camps-du-nord-de-paris-au-coeur-de-la-campagne-des-municipales

  • Salvini et l'Italie : destins liés ?

    Profitant de la chaleur de l’été, Mateo Salvini a décidé de sonner le glas de la coalition pour le moins disparate que son parti, la Ligue, formait depuis quinze mois avec le M5S. Le système est entré en résistance.

    Trop d'oppositions de fond avait fini par rendre improbable cette volonté de politique commune. Et puis les sondages étaient là qui lui promettaient une majorité bien plus confortable. Pour l'heure, le système entend cependant résister à la pression populaire.

    Le président italien n aura guère eu le choix ! Sous les coups de boutoir que Matteo Salvini, le bouillant ministre de l'Intérieur, a donné à la coalition à laquelle il avait décidé de participer, Sergio Mattarella n’a pu qu’accepter la démission du chef du gouvernement, Giuseppe Conte, actant une fois de plus le fait que, en Italie, la majorité serait véritablement introuvable. En Toscane, où j’ai laissé, quelques jours, traîner une oreille intéressée, Certains interlocuteurs n'hésitent pas en faire monter la cause à la délicate question de 'l'unité italienne.

    Quoi qu'il en soit, et pour laisser de côté une réflexion qui nécessiterait d'importants et profonds développements, il est manifeste que Matteo Salvini a su créer la perspective d’une telle majorité. Même dans certaines villes réputées de gauche, il a aujourd'hui des défenseurs qui ne sont pas quelques éléments épars, mais des noyaux constitués.

    Cette ouverture à la stabilité devrait rassurer une classe politique qui, pour avoir le sang chaud, semble pourtant se lasser d'une inconstance du pouvoir dans laquelle s’épuisent les forces vives du pays. Bien au contraire ! Sans même s'arrêter sur la mesquine question des prébendes que d'aucuns devraient abandonner, l'intelligentsia italienne s'inquiète surtout de voir l'homme fort de la Ligue pointer vigoureusement du doigt l'Union européenne pour lui préférer ses compatriotes.

    Il faut dire que Matteo Salvini a - même pour un Italien - son franc-parler. « Je ne veux pas que l'Italie soit l'esclave de qui que ce soit, je ne veux pas que l'Italie soit enchaînée comme un petit chien », lance-t-il pour expliquer une vision politique qui, s'il pouvait un jour l’appliquer, irait à rebours des souhaits bruxellois. On a beaucoup évoqué, au Quirinal et dans les principales officines politiques romaines, la vision budgétaire de la Ligue - et sans doute plus murmuré encore sur la perspective d'un retour à la lire.

    La peur du pouvoir

    Mais l'Italie - l'Italie politique du moins -n’est pas prête. Il lui faudra sans doute être rattrapée par les électeurs pour comprendre qu'il est difficile à la péninsule de prétendre trouver à Bruxelles l'unité qu’elle peine à se forger elle-même.

    En attendant, elle refuse donc de sortir des sentiers battus. En démissionnant de la présidence du conseil (avant de la retrouver), Giuseppe Conte avait reproché à Matteo Salvini de vouloir être l'homme fort de l'Italie, avec les « pleins pouvoirs ». Comme si Brutus avait fait davantage pour Rome que César.

    On assiste donc à une nouvelle coalition, un nouvel attelage aussi mal assorti que le précédent. Certes, il est manifeste qu'il y a, entre le M5S et le Parti démocrate, une accointance idéologique, et que l'Italie reprend le virage à gauche, qui ne lui a guère réussi jusqu'ici.

    De la même façon, on nous dit que le nouveau gouvernement est pro-européen. Sans sourciller alors que le précédent était dénoncé comme populiste. Le M5S étant la cheville ouvrière de ces deux alliances successives, cela signifie-t-il qu'il entend tourner sa veste ? Ou qu'il a masqué son jeu afin d'obtenir cette alliance « tout sauf Salvini » ?

    Dans les deux cas, ses électeurs devraient s'en ressouvenir lors des prochaines élections, quelle que soit la date à laquelle elles doivent intervenir, eux dont une partie de l'Europe a dénoncé le « populisme ».

    Il n’est jamais mauvais d'être dans l’opposition. Encore moins si la façon dont on y est projeté peut apparaître d'une criante injustice. Certes, Salvini a sans doute eu tort de croire trop tôt que sa bonne étoile était arrivée. Pour autant, ses adversaires prennent un grand risque en moquant sa popularité, et en annonçant sa mort politique.

    De fait, Salvini annonce réunions et manifestations. Il est donc clair que les Italiens n’ont pas fini d'entendre parler de lui. Car les règles politiciennes n'ont pas de sens pour lui. Il est, avant tout, un indiscipliné comme le souligne Marie d’Armagnac dans l’essai - Matteo Salvini, l'indiscipliné éd. L’Artilleur) - qu elle vient de lui consacrer.

    Avis à ceux qui, emportés par le tourbillon du jeu politicien, l’ont un peu vite enterré. Il leur rétorque d ailleurs dans un tweet « Fabrizio De André mon poète préféré a répondu à la question de savoir quelle était sa meilleure chanson "Celle que je dois encore écrire " Pour l'appliquer à la politique tôt ou tard, il faudra aller au vote J'étais et je reste un homme libre »

    Hugues Dalric monde&vie  12 septembre 2019