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élections - Page 162

  • AU-DELÀ DU POPULISME : UN TEXTE DE GABRIELE ADINOLFI

    2753196623.jpgLes récents succès du populisme en Europe, s’ils doivent être considérés comme un pas dans la bonne direction, ne constituent qu’un point de départ et doivent être complétée par une action plus approfondie, celle, en particulier, que mène le réseau européen des Lansquenets, créé et animé par notre camarade Gabriele Adinolfi. Celui-ci vient de mettre les choses au clair dans le texte que nous publions ci-dessous-ForumSi

    « AU-DELÀ DU POPULISME »

    « La forte percée de Vox en Espagne débouche sur un gouvernement minoritaire de gauche qui accentue la tension. Ce n'est pas si différent de ce qui se passe en Italie, en France, en Allemagne.

    Nous assistons aujourd'hui à une “crise de représentativité” de la classe dirigeante (progressistes et bourgeois), face aux exigences de déçus de la mondialisation s’exprimant dans le “populisme”. Entre la première et les seconds, se situe le pouvoir économique, qui n’est pas complètement unitaire et s’articule en fonction des besoins du moment historique.

    Cette divergence à trois niveaux crée une impasse apparente. Sur le plan du pouvoir réel qui, plus que des stratégies, exprime des orientations, nous avons la classe politique vétuste et obsolète, laquelle, ancrée sur l'”Etat profond”, livre une guerre civile abstraite mais constante, évoquant et provoquant des fantasmes et des climats d’urgence, et les représentants du populisme, qui avancent dans les urnes mais sans rien exprimer de concret.

    Le précédent socialiste

    Dans les cours et recours historiques, les analogies offrent parfois des scénarios inversés.

    Avec des différences dues notamment à la démographie, nous nous trouvons un peu dans la situation d’il y a cent ans. À l'époque, la rébellion était vaguement prolétarienne et socialiste ; aujourd'hui, elle est populiste et petite-bourgeoise. Mais le manque de préparation de ses représentants politiques est le même.

    Le socialisme a erré entre deux chimères. Il y a eu les revendications maximalistes (c'est-à-dire la révolution, et rien de moins) qui, faute de réalisme, se sont réfugiées dans le mythe de l'effondrement du système. Il en va de même pour les populistes, qui attendent à tout moment la capitulation des banques et des structures en place. Il y avait aussi le réformisme, qui reposait sur cette illusion que la négociation allait transformer progressivement le capitalisme en socialisme. Mais il n'a même pas eu la force de négocier, les représentants syndicaux n'étant ni les représentants de l'ensemble du prolétariat, ni organisés comme il aurait dû l'être.

    Aujourd’hui, les politiciens populistes espèrent, avec le vote, changer des relations de pouvoir consolidées, alors que le succès électoral ne peut à lui seul atteindre cet objectif, comme l’a prouvé l’après-guerre 14-18, lorsque les socialistes étaient majoritaires en Allemagne et en Italie, et ont fini par perdre toute confrontation politique.

    La leçon de Lénine et Mussolini

    Seuls deux révolutionnaires ont émergé à cette époque.

    L'un d’ eux, Lénine, expliqua même aux représentants d'autres nations de l'Internationale communiste combien les deux voies empruntées jusqu'alors étaient fallacieuses et comment un processus révolutionnaire devait être accompagné par la création d'un parti-stratège capable de se doter des moyens de confrontation, de bataille et de négociation, et, surtout, de ne pas se diluer dans sa dialectique avec le front opposé.

    L'autre, Mussolini, est allé beaucoup plus loin, en comprenant que le schéma élémentaire de la lutte des classes était invalidant et qu'il devait être remplacé par le conflit entre producteurs et parasites, pour l'introduire dans le concept révolutionnaire de la nation.

    En l’occurrence, les producteurs ne sont pas ici seulement les petits entrepreneurs, mais toutes les forces impliquées dans un processus de production.

    Mussolini, comme Lénine, théorisa la stratégie du parti et lui permit de pratiquer l'organisation des producteurs, comme le faisait le Russe avec le seul prolétariat.

    Sans les mettre au même niveau, il ne faut pas oublier qu'ils ont tous deux gagné et que les faits leur ont donné raison.

    Le rôle joué par les Lansquenets

    Telle est la leçon à tirer avant qu'il ne soit trop tard.

    Il faut, en Europe, un  parti-stratège, de cadres plutôt que de masse, qui se mette en relation avec les composantes sociales de producteurs par le biais de leur organisation politico-économique, et qui puisse donc jouer un rôle positif d'avant-garde stratégique et porteuse de propositions.

    Notre tâche principale est d’aller dans cette direction.

    Je peux dire avec une pointe de fierté que cette ligne, que j'essaie d'étayer depuis quelques années maintenant, commence à être mise en œuvre dans plusieurs pays européens. Il ne s’agit pas de construire un parti (ou un mouvement) qui s'impose aux autres, mais d’opérer là où les éléments favorables existent déjà, de les diriger et de leur donner corps et âme, en les retirant des illusions maximaliste et réformiste.

    Il ne s'agit donc pas de recruter des personnes dans un nouveau conteneur, mais de les activer dans des synergies opérationnelles partageant une “cosmovision”, ainsi qu’une mentalité pratique et clairvoyante. » 

    Gabriele Adinolfi

    http://forumsi.fr/2019/11/au-dela-du-populisme-un-texte-de-gabriele-adinolfi.html?fbclid=IwAR0q82niVDDEF4SpisOn_WWE3ssK-pn4a9kMDJp54Fqd0DdNoUVFqxnSEtE

  • Municipales : le PCD soutient la liste Aimer Paris de Serge Federbusch

    Municipales : le PCD soutient la liste Aimer Paris de Serge Federbusch

    Une grande union de droite se profile à Paris :

  • Patrick Buisson : l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen ne peut plus être exclue

    Patrick Buisson :  l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen ne peut plus être exclue

    Dans un entretien au Point paru aujourd’hui, le spécialiste des sondages électoraux Patrick Buisson déclare :

    Une élection présidentielle, c’est la construction d’un agenda politique appuyée par une vaste ingénierie de formatage de l’opinion qui s’apparente à du concassage mental. Il s’agit de transformer le scénario souhaité par une minorité en scénario souhaitable au regard du plus grand nombre. Le duel Macron-Le Pen était jusqu’ici le scénario souhaité parce qu’on l’estimait sans risques, dussent les médias souffrir d’une narration sans suspens et dépourvue de dramaturgie. Sauf qu’aujourd’hui, et à la surprise quasi générale, l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen ne peut plus être exclue. La dernière enquête de l’Ifop lui accorde 45 % des intentions de vote, alors qu’aucune étude ne l’avait donnée à plus de 41 % dans l’entre-deux-tours de 2017. Rappelons que Macron l’a emporté avec un écart de plus de 10 millions de voix et de 32 points. Si l’on en croit l’Ifop, l’écart ne serait plus que de 10 points, soit, à niveau équivalent de suffrages exprimés, un peu plus de 3 millions de voix. Pour annuler cet avantage, il faudrait un déplacement d’un million et demi de suffrages. Autrement dit, une mini- secousse à l’échelle de la géomorphologie électorale.

    Marine Le Pen est encore loin du compte…

    Il faut inclure l’effet de seuil, qui est d’ordre psychologique. A 40 %, la candidature Le Pen n’intéresse personne, à 45 %, elle suscite des interrogations, à 47 %, elle mettrait en mouvement l’immense armée des ambitieux et des habiles, des carriéristes et des opportunistes. Et c’est là que tout devient possible.

    Selon vous, Marine Le Pen a-t-elle les capacités d’être élue ?

    Force est de constater que les obstacles objectifs à l’élection de Marine Le Pen sont désormais largement exogènes. Il y a, d’une part, les menaces que ferait peser cette élection sur la paix civile, la crainte de mouvements de rue, plus d’ailleurs du côté de l’extrême gauche que de la communauté musulmane, et, d’autre part, l’interrogation persistante sur les ressources politiques et humaines nécessaires à l’exercice du pouvoir.

    L’émergence d’une autre personnalité est-elle envisageable ?

    Quand on compare le potentiel idéologique du RN, qui rassemble deux Français sur trois sur les questions de la sécurité, de l’immigration, de l’attitude à l’égard de l’islam ou encore sur ce qu’on appelle plus généralement les valeurs, et son point de culmination électoral, qui n’a jusqu’ici jamais dépassé un tiers des votants, on se dit que le patronyme Le Pen n’est sans doute pas étranger à cette distorsion. Un candidat, ou une candidate, non issu du RN mais soutenu par lui ne se heurterait pas au même plafond de verre. Il aurait, à n’en pas douter, toutes les chances de battre Macron en 2022. […]

    Sur cette personnalité externe, Marine Le Pen répond dans un entretien à 20 Minutes :

    Vous avez déclaré avoir « envie d’être candidate » en 2022. Est-ce que vous vous êtes posé la question de savoir si ce n’était pas vous le problème ?  D’après Robert Ménard, votre candidature serait « l’assurance pour Monsieur Macron d’être réélu »…

    On me ressort toujours la même personne. Il y a Ménard, Ménard, Ménard, Ménard… Dont on a appris pour finir, que le nouveau visage, il l’avait trouvé, c’est celui de sa femme [Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault élue avec le soutien du RN]. Est-ce que c’est sérieux ? Notre fonctionnement est démocratique. Au prochain congrès, nos adhérents éliront le président du mouvement, qui sera notre candidat à la présidentielle. S’il y a quelqu’un de mieux que moi, il gagnera le congrès, je lui céderai la place et je ferai sa campagne. Je n’ai aucun problème avec ça.

    Vous n’avez donc pas de doutes personnels sur votre candidature ?

    On me pose la question comme si c’était une envie personnelle, comme si je ne pensais qu’à ça. Je sais bien que le chemin ne va pas être parsemé de pétales de roses. Je connais la situation du pays et je pense qu’elle est bien plus grave que ce qu’en perçoivent les Français. Donc est-ce que j’en ai personnellement envie ? Ce n’est pas le sujet, mais j’ai envie de changer les choses, car rien n’a été tenté.

    Certains évoquent un plafond de verre, qui vous empêcherait de l’emporter au second tour en 2022…

    Aujourd’hui, on n’est pas du tout dans les mêmes circonstances qu’en 2017. La perception d’Emmanuel Macron n’est pas la même. Le côté « moi ou le chaos », qu’il a joué à la présidentielle de 2017, est un peu compliqué à défendre avec ce qui se passe dans les rues tous les samedis. Pour l’instant, c’est lui le chaos, tout le temps, toutes les semaines. Le plafond de verre, ça n’existe pas. C’est ce qu’on nous disait à Hénin-Beaumont, et on a fini par gagner. On a fait une avancée spectaculaire dans les sondages pour 2022, en quelques mois, on a pris 14 points. Il nous en reste 5 à prendre, en deux ans et demi, ça peut être faisable.

    https://www.lesalonbeige.fr/patrick-buisson-lhypothese-dune-victoire-de-marine-le-pen-ne-peut-plus-etre-exclue/

  • Macron fait le jeu de l’islamisme, par Franck Deletraz

    9495-20191122.jpgFallait-il vraiment s’attendre à une autre réponse de la part d’un Président qui, tout en s’efforçant de convaincre les Français de sa prétendue « fermeté » face à l’islamisme, ne fait que poursuivre la politique désastreuse initiée par ses prédécesseurs ? Affirmant vouloir lutter contre le communautarisme par d’autres moyens, Macron s’est ainsi sans surprise prononcé mardi contre l’interdiction des listes communautaires aux élections, déclenchant la juste colère des élus de droite qui soutiennent la proposition de loi du sénateur Bruno Retailleau.

    « Un renoncement de plus »

    S’exprimant à l’occasion du 102e Congrès des maires de France, le chef de l’Etat a en effet déclaré qu’« il ne s’agit pas de proclamer l’interdiction pour régler le problème ». Prétextant une pseudo « difficulté de les identifier », Macron a préféré inviter les élus à « faire tomber les masques de ceux qui combattent la devise inscrite sur les frontons des mairies qu’ils convoitent ». Comment ? « Peut-être » par « des lois nouvelles ou des décisions plus fortes ». Ainsi, a-t-il annoncé que le gouvernement porterait « des actions nouvelles concrètes dans les prochaines semaines », et que le combat contre le communautarisme continuera. Mais, sans « tout confondre ». Car, a-t-il bien pris soin de préciser, cela « n’est en aucun cas un cadre de combat ou d’exclusion » contre une partie de la société française »…

    Une prise de position rapidement dénoncée par Bruno Retailleau, qui a déposé le 8 novembre une proposition de loi visant à empêcher le dépôt de listes de candidats menant une « campagne communautariste ». Pointant du doigt « un renoncement de plus » qui « théorise l’impuissance de l’Etat et banalise le communautarisme », le président des sénateurs LR a notamment rappelé que « la République doit poser des limites ». Une colère partagée par l’élu RN Sébastien Chenu, qui a dénoncé de son côté « l’impuissance » d’un Président « hypocrite » dont le parti va « soutenir des élus qui sont mouillés jusqu’au cou dans le communautarisme », comme à Denain ou à Maubeuge.

    « Incompréhension » ? Non, lâche complicité !

    Invité plus tard sur Franceinfo, Retailleau, qui avait très justement souligné fin octobre que « l’islam radical veut construire une contre-société à visée séparatiste » et que « si nous n’avons pas le courage de poser des règles républicaines très claires, nous aurons des affrontements dans la rue », a hélas cru bon d’ajouter que « Macron n’a pas compris la dangerosité de cette idéologie totalitaire ». Une méprise, selon nous. Car, plus que d’incompréhension, c’est d’une incroyable lâcheté dont font preuve Macron et son gouvernement. D’abord, en renonçant, au nom d’un égalitarisme délirant et d’un absurde refus de « stigmatiser », de désigner clairement cet ennemi intérieur et extérieur qu’est aujourd’hui l’islamisme. C’est d’ailleurs aussi, en partie, l’un des travers de la proposition de loi Retailleau qui, pour tenter d’endiguer ce péril, risque de frapper tout autant voire plus d’inoffensives listes chrétiennes. Lâcheté du pouvoir ensuite, lorsqu’il tente de persuader nos compatriotes, pour cacher sa pitoyable capitulation en rase campagne, qu’islam et France sont compatibles. Or, la vérité, c’est qu’aux yeux de tout vrai et bon musulman, notre pays est voué à rejoindre tôt ou tard le Dar al-Islam.

    Franck Deletraz

    Article paru dans Présent daté du 20 novembre 2019

    https://fr.novopress.info/

  • Les Républicains à la remorque de Macron

    Les Républicains à la remorque de Macron

    Face au mur, ils accélèrent. Christian Jacob lance LR dans une vaste campagne de pêche aux idées. Ces idées introuvables que la droite a passé ses mandats à trahir… Il s’agirait de « refonder un corpus idéologique pour la droite » en prévision d’un « congrès des idées » prévu en juillet 2020, selon Aurélien Pradié, secrétaire général LR.

    Les revendications traditionnelles de la droite ces dernières années, à savoir un libéralisme économique couplé à une fermeté régalienne, devraient s’effacer au profit de « grandes causes » que le parti souhaite mettre en avant à partir du mois de janvier : le handicap, la République, l’alimentation, les salaires et le progrès.

    Exit l’immigration, la sécurité ou encore la famille.

    Aurélien Pradié est désireux que le thème du progrès ne soit plus « préempté par Emmanuel Macron », arguant que « la droite a des choses à dire » elle aussi. Sur le plan des idées, la droite n’a pas fait de progrès.

    https://www.lesalonbeige.fr/les-republicains-a-la-remorque-de-macron/

  • Municipales : LREM a la « marque honteuse ». Les autres partis aussi

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    Il y a une semaine, Le Huffpost, dans un article au titre éloquent, « Les municipales commencent mal pour LREM », faisait le point sur la pétaudière LREM : dissidences, alliances à géométrie variable, avec LR ici (Toulouse), avec le PS là-bas, fronde des Marcheurs historiques (avec la création des Marcheurs libres). Mais surtout, ce qui ressort de cette tambouille préélectorale dans la nébuleuse LREM, c’est le syndrome de la « marque honteuse », identifié par Patrick Vignal, député LREM et candidat à Montpellier :

    « Nous aurions dû nous compter au premier tour. Il fallait faire comme aux législatives, quand Macron osait faire les choses et mettre des candidats partout. Pour les municipales, on n’a pas osé et on a eu la marque honteuse. »

    Il faisait allusion, entre autres, à Violette Spillebout, candidate à Lille qui, après avoir décroché l’investiture du parti, s’est empressée de déclarer que « les logos vont disparaître » de ses affiches et tracts. Commentaire de Patrick Vignal : « Tous ils font ça […] Il y a quand même une politique de faux-cul dans nos élus : je prends la marque pour la contenir, et dès que j’ai la marque, je deviens “citoyen”. » Au moins, nous voilà prévenus par un gars de la maison.

    Mais le parti du Président serait-il le seul dans ce cas ?

    Bien sûr que non. Comme souvent, dans ces élections locales, et encore plus à l’ère du grand discrédit des partis, les maires sortants ou leurs challengers mettent en avant leur ancrage local et gomment leur appartenance partisane. Nombreux sont les maires sortants PS ou LR à rejeter l’étiquette du parti qui les a faits. Peut-être apparaîtra-t-elle en tout petits caractères, sur la quatrième page de la profession de foi, comme les clauses dangereuses d’un contrat qu’on n’a pas lu avant de signer. Dans ma ville, la liste LFI s’intitule « Notre ville en commun » ou quelque chose comme ça, sans photo de Mélenchon évidemment.

    Et même le RN cherche parfois à s’affranchir de sa marque, comme Louis Aliot à Perpignan. Comme si l’idée faisait son chemin que, pour gagner localement, il fallait quitter cet encartement qui vous coupe automatiquement d’une majorité de la population, qui empêche les bonnes volontés de rejoindre votre liste.

    Ce discrédit des partis, à l’origine de la recomposition macronienne, rattrape donc aujourd’hui les deux partis survivants : LREM et RN, qui nous sont présentés comme le seul avenir possible.

    L’époque de la « marque honteuse » ouvre la voie à la naissance de mouvements plus rassembleurs, plus populaires, plus sincères que ces partis. Et au retour de marques oubliées comme celles des divers droite, comme l’a remarqué Jean-Philippe Vincent dans une tribune stimulante du Figaro.

    Dénonçant le naufrage des LR jusque dans leur changement de nom (« Décider de s’appeler « Les Républicains », c’est conjuguer le déni de soi, la confusion, l’opportunisme voire un manque patent de courage politique »), il rappelle à quel point, dans le paysage actuel, les « divers droite » sont, en fait, les seuls à se revendiquer « de droite » !

    « Mais ces hommes et ces femmes auxquels le mot “droite” ne fait pas peur sont aussi “divers”. Ils ne craignent pas le pluralisme. Et là encore c’est tant mieux. Ils sont “la droite plurielle”. […] Cette diversité acceptée est un atout politique de premier ordre et négligé jusqu’à présent, car elle permet de rassembler sans tomber dans le monolithisme. Les divers droite forment une confédération informelle des droites qui évite le sectarisme et favorise le rassemblement. À l’heure où les partis de droite traditionnelle sont devenus des machines à perdre, voilà une formule qui pourrait être gagnante. Du moins on devrait y réfléchir sérieusement à droite. »

    Alors, elle est prête, la liste « divers droite » pour ma ville ?

    Pascal Célérier

    https://www.bvoltaire.fr/municipales-lrem-a-la-marque-honteuse-les-autres-partis-aussi/

  • Sondages : ça bouge dans les profondeurs de l’électorat, et pas que pour Macron et Marine Le Pen

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    La superposition des inquiétudes identitaires (voilemarche contre l’islamophobie) et sociales (réforme des retraites) fait bouger les lignes dans l’électorat. Emmanuel Macron en pâtit, subissant une forte chute de popularité, qui révèle un doute croissant jusque dans les catégories qui constituaient son socle du premier tour : cadres et retraités. Par ailleurs, le fourvoiement de Jean-Luc Mélenchon à la marche contre l’islamophobie a aussi libéré une partie de cet électorat.

    Ce sont ces mouvements qu’enregistre le dernier sondage IFOP-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio. Et la principale bénéficiaire en est Marine Le Pen qui, selon Paris Match« bat son record de popularité » depuis le début du quinquennat, atteignant 36 % de bonnes opinions (+8). En effet, elle progresse nettement chez les retraités (42 %, +15), les ouvriers (47 %, +11), mais aussi l’électorat Insoumis (27 %, +15) et celui des Républicains (44 %, +20). Pour elle, c’est une bonne nouvelle car ce sont les retraités et l’électorat LR (les deux se chevauchant) qui ont assuré l’élection d’Emmanuel Macron et qui feront encore, la sociologie et la démographie électorales étant ce qu’elles sont, la différence pour la prochaine présidentielle. Nul doute que ces segments électoraux vont être âprement disputés par les deux prétendants.

    Mais ce sondage révèle aussi d’autres mouvements : en tête du classement, à côté du trio Hulot, Aubry et Royal (eh oui…), la première personnalité de droite préférée des Français n’est autre que… Nicolas Sarkozy. À 47 % (+1), ses soutiens enregistrent des flux étonnants : il fait l’unanimité chez Les Républicains (89 %, +8), mais rassemble aussi 70 % des sympathisants LREM et un tiers d’électeurs de gauche. Nicolas Sarkozy se recentre, perdant logiquement 21 % du côté du RN, où il pointe tout de même à 44 %. Ces transferts sont intéressants car ils traduisent le désenchantement, voire le désarroi des soutiens d’Emmanuel Macron. Lui qui fait tout pour rendre inéluctable son duel avec Marine Le Pen se prend à son propre piège : l’idée fait son chemin dans l’esprit de ses électeurs déçus qu’il pourrait être menacé. Et cet électorat qu’avait aggloméré Emmanuel Macron est en train de chercher une alternative à ce barrage défaillant. On peut imaginer que ça cogite fort chez les promoteurs de l’opération Macron 2017 eux aussi pour trouver un plan B au cas où le Président s’enfoncerait dans une impopularité durable. D’où cette carte Sarkozy. D’où, aussi, la promotion de François Baroin, qui s’installe à la 5e place (47 %), creusant l’écart avec ses rivaux LR Pécresse et Bertrand, tous en net recul. Testé face à Emmanuel Macron par ce sondage, il serait même capable de le battre. Petit problème : il n’est, pour le moment, pas en mesure d’accéder au second tour. C’est dire l’abîme qu’il y a entre « popularité » et intentions de vote. Et cela vaut pour tous.

    Toutes ces hypothèses, qui peuvent donner des ailes à beaucoup, traduisent surtout une grande lassitude et un grand scepticisme de l’électorat. Selon une autre enquête (IFOP pour Le Figaro), 68 % des sondés estiment le duel Macron-Le Pen probable en , mais ils sont 72 % à ne pas le vouloir. C’est un chiffre considérable, et peut-être celui qui aura le plus de retentissement sur la suite : pour les Français, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il y en a un de trop. Et peut-être deux.

    Pascal Célérier

    https://www.bvoltaire.fr/sondages-ca-bouge-dans-les-profondeurs-de-lelectorat-et-pas-que-pour-macron-et-marine-le-pen/

  • Royaume-Uni : Boris Johnson et Nigel Farage ont fait l’union des droites au nom du Brexit !

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    Boris Johnson n’a jamais été aussi près de réussir son pari. Nous sommes à un mois des élections et c’est déjà une immense victoire que vient d’emporter le peuple britannique en faveur du Brexit. Le représentant de la droite souverainiste britannique, Nigel Farage, fait passer son pays et le Brexit avant son ego et son parti (le UKIP), même si les conservateurs crédités de 36 % des intentions de vote étaient largement en tête, contre 28 % pour les travaillistes, selon un sondage ORB pour le Sunday Telegraph, les libéraux-démocrates 14 %, le UKIP 12 %.

    Comme il avait négocié avec l’Union européenne, c’est en position de force que Boris Johnson vient de négocier une alliance avec Nigel Farage. Rappelons que l’élection anglaise est une élection à un seul tour, le candidat arrivant en tête l’emportant. Le leader du Brexit, Nigel Farage, a fait de la défaite des démocrates libéraux anti-Brexit et des travaillistes son principal objectif électoral.

    Le journaliste anglais James Delingpole nous le dit : « J’ai rarement vu Nigel Farage aussi épuisé, pâle et humble que lorsqu’il a annoncé lundi à Hartlepool qu’il retirait une partie de son armée. Son Parti du Brexit ne contestera aucun des 317 sièges que les conservateurs ont remportés aux élections générales [de 2017]. En termes stratégiques, cette Leave Alliance informelle est probablement ce qu’il y a de mieux. »

    James Delingpole poursuit dans Breitbart London/Europe qu’ayant « combattu pour le Brexit pendant trois décennies, Farage ne [voulait] évidemment pas tout gâcher en scindant le vote Leave et en plaçant l’avenir de la Grande-Bretagne entre les mains d’une alliance infernale (unholy alliance) de Verts, de marxistes, de libéraux frileux et de remainers jusqu’au-boutistes. »

    En même temps, on sent l’œuvre bien orchestrée de la machine de guerre de l’establishment conservateur et la main du « cabinet noir » du QG Central conservateur (Conservative Central HQ’s dark arts department) allié à la grande presse conservatrice, balance l’ami Delingpole. « Toutes ces histoires que vous avez lues dans les médias grand public suggérant que la principale menace pour le Brexit est maintenant l’ego de Nigel Farage. » Chacun gardant à l’esprit que la pire menace reste le marxiste Corbyn, leader des travaillistes.

    La bonne nouvelle, pour Nigel Farage, c’est qu’il ne risque plus de rester dans l’histoire comme « l’archi-Brexiteur qui a tué le Brexit ». Et sur le plan du Brexit, il a peut-être tiré parti de ce qui restait de son capital politique pour pousser les conservateurs de Boris Johnson dans un Brexit plus solide – notamment « un super accord avec le Canada » – qu’ils n’auraient pu autrement négocier.

    Le Parti du Brexit réussira peut-être, d’une façon ou d’une autre, à remporter au moins quelques sièges dans les circonscriptions où il présente encore des candidats. Dieu sait que ce Parlement nous a montré qu’il avait besoin de vigies.

    Après avoir joué les méchants, les partisans de l’Union européenne commencent à pleurnicher. « Boris Johnson a roulé l’Union européenne ! » vient de lancer un ancien directeur général adjoint des douanes, inspecteur général des finances honoraire qui juge que l’accord sur les modalités du Brexit conclu entre Londres et Bruxelles va pénaliser l’économie des 27 et favoriser la seule Grande-Bretagne. Ha ha ha ! elle est bien bonne, celle-là !

    Mais ce n’est pas fini. On murmure dans les couloirs de Bruxelles qu’il va falloir que quelqu’un paie le manque à gagner dans le budget européen, suite au départ du Royaume-Uni, pays contributeur. La France ? Ah non ! l’Allemagne ? Ah oui ?

    Quant à l’impôt européen qui serait une contribution directe de chaque citoyen, secrètement, des fédéralistes en rêvent afin, selon eux, d’effacer la notion de nation contributive ou bénéficiaire.

    Thierry Martin

    https://www.bvoltaire.fr/royaume-uni-boris-johnson-et-nigel-farage-ont-fait-lunion-des-droites-au-nom-du-brexit/

  • FRÉQUENCE OCCIDENT Express 02 - ESPAGNE: Résultats des élections régionales du 10 Novembre 2019

  • Jean Messiha : “Ce sondage confirme le changement qui s’opère partout dans le monde : le retour des identités et des frontières !”

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    Un récent sondage donne Marine Le Pen au second tour face à Emmanuel Macron pour les présidentielles de 2022. Dans le contexte d’une victoire du Rassemblement national, le mouvement serait-il prêt à exercer le pouvoir ? Avec quels soutiens ?

    Réponses de Jean Messiha au micro de Boulevard Voltaire

    D’après les sondages, Marine Le Pen apparaîtrait au second tour face à Emmanuel Macron pour les élections de 2022. C’est peut-être une opportunité pour le Rassemblement national de gouverner. Êtes-vous ravi de ce sondage ?

    Ce sondage confirme le changement de paradigme à l’œuvre à travers le monde et l’Europe. Le doublement du nombre des députés de VOX montre bien qu’il y a un nouveau modèle qui pousse ses pions à travers le monde et l’Europe. C’est celui du retour des identités, de la souveraineté, des frontières et du volontarisme politique. Ce paradigme est déjà au pouvoir dans des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, sans parler d’un certain nombre de pays de l’Est. Ailleurs, ils progressent dans les assemblées régionales et nationales. Ce paradigme-là, nous l’incarnons en France.
    Depuis 2016, nous sommes entrés dans une phase de transition paradigmatique. Le Rassemblement national incarne ce véritable Nouveau Monde. La force du système dirigeant français a été de faire croire que l’Ancien Monde incarné par Macron devenait un Nouveau Monde juste par la figure d’un jeune premier en la personne d’Emmanuel Macron, alors qu’il incarne finalement l’Ancien Monde néo-libéral, de la mondialisation, de l’immigrationniste, etc. Il est partout en train de disparaître.
    Ce sondage ne fait que confirmer en bout de chaîne tout ce changement à l’œuvre à travers le monde.

    Le RN a quand même un champ de mines devant lui. La première opération de déminage sera de démontrer que le RN est en capacité de gouverner et d’occuper les différents postes stratégiques de l’État.

    Nous sommes bien évidemment en mesure non seulement de conquérir le pouvoir, mais aussi de l’exercer. Je vous rappelle que ce procès-là n’a jamais été fait à Emmanuel Macron qui, sur la forme, était lui aussi quelqu’un de nouveau. Il n’avait jamais exercé le pouvoir au niveau présidentiel. Il est arrivé tout seul, même s’il avait été ministre. Il s’est entouré d’une, deux ou trois personnes qui avaient de l’expérience, mais tous les députés et tous ceux qui l’entourent sortaient de nulle part.
    Au moment de l’élection présidentielle, on n’a jamais demandé à Macron avec qui il gouvernerait. Il a fini par trouver des gens avec qui gouverner. Nous avons donc la capacité de gouverner la France. Nous avons des personnes de talents et je ne doute pas que le Rassemblement soit à l’œuvre pour rassembler le plus grand nombre de Français.
    À l’orée de notre exercice du pouvoir, je ne doute pas qu’un certain nombre de personnalités pensent exactement comme nous et laisseront tomber leurs petites ambitions personnelles.

    Certains essayistes et polémistes comme Juan Branco décrivent très bien les mécanismes du pouvoir. Le Rassemblement national pourrait-il compter sur des investisseurs comme Xavier Niel ou Bernard Arnault ?
    D’après Juan Branco, ces investisseurs avaient aidé Emmanuel Macron à l’époque
    .

    Juan Branco serait bien inspiré de lire les travaux effectués par Thomas Kuhn et des sciences sociales de manière générale dans le cadre des changements de paradigme. Thomas Kuhn démontre précisément que lorsqu’un nouveau paradigme arrive, il entraîne dans son sillage des forces qui jusqu’alors étaient résistantes.
    Les forces soutenaient jusqu’à présent le paradigme de la mondialisation, du sans frontièrisme, de l’immigrationniste, etc.
    Quand on voit la situation délétère dans laquelle la France est tombée à la fois sur le plan économique, social, financier, mais également identitaire, les conséquences de ce paradigme sont potentiellement telluriques. C’est ce qui l’emporte aujourd’hui ; les gens ne sont pas fous. Ils finiront par se rendre à la raison et décideront à ce moment-là de miser sur le bon cheval. Lorsqu’un paradigme est naissant, cela commence par la politique, mais entraîne ensuite dans son sillage tout un système de pensée institutionnel qui était acquis à l’Ancien Monde. C’est le résultat de travaux scientifiques et de réalités historiques établis.

    https://www.bvoltaire.fr/jean-messiha-ce-sondage-confirme-le-changement-qui-sopere-partout-dans-le-monde-le-retour-des-identites-et-des-frontieres/