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élections - Page 179

  • Une France bipolaire, une Europe en miettes

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    Le billet de Patrick Parment

    Si les élections européennes ne sont en général que le pâle reflet de la situation de politique intérieur du pays, ces européennes de 2019 sont, en revanche, instructives à plus d’un titre. Et le fait majeur est bien que depuis l’élection d’Emmaneul Macron, on a assisté à l’implosion des partis politiques traditionnels.

    Et pour cause, les intermèdes de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande – mais on peut remonter à Chirac - ont occis la crédibilité de l’UMP et du Parti socialiste. Nicolas Sarkozy et encore moins François Hollande n’ont appliqué le programme pour lequel ils avaient été élus. A gauche cette disparition marque aussi un net recul idéologique quand bien même le politiquement correct est toujours à l’œuvre et demeure la doxa médiatique.

    Ouvrez la téloche et ce sont les droits de l’homme qui vous parlent chaque jour de 13h à 20h quelle que soit la chaîne. Certes, de temps en temps voit-on poindre un mécréant dont la voix est aussitôt étouffée par le Cohn-Bendit de service ou l’autre idiot utile de Jean-Michel Aphatie. Rarement les bonnes questions sont posées, on baigne toujours dans l’eau tiède. Passons.

    La gauche a donc disparu des écrans et le camarade Mélenchon s’est tiré une balle dans le pied. Exit Mélenchon comme héritier. Avec ces européennes ce sont donc les écolos qui héritent du flambeau. Sauf que si leur score est artificiel, la cause ne l’est pas. Car, chez nos écolos, il y a une once d’écologie pour trois de socialisme.  Yannick Jadot, nouvelle coqueluche de Paris-Match est en train de se prendre le melon. Ca ne durera pas. A l’Europe, ils vont souffrir, car les Grünen allemands sont de droite.

    C’est à droite aussi que l’effet est le plus spectaculaire. Emmanuel Macron a siphonné tout le centre de gauche à droite et le Rassemblement national  a fini de ratisser ce qui restait d’électeurs de droite chez les Républicains. On arrive en fin de course d’une droite qui n’a jamais su se distinguer du Front national hier et du Rassemblement national aujourd’hui. Les prochaines élections municipales vont, à ce titre, être intéressantes. Les maires LR vont se pencher avec attention sur les scores réalisés par LREM ou le RN pour savoir à qui se rallier afin d’être réélu. On reste bien dans la cuisine. On risque d’assister à l’effondrement du socle municipal de LR. Désormais, la partie se joue entre macro-mondialiste et identitaires du Rassemblement national.

    Ce qui reste en suspens, c’est cette France divisée entre une classe moyenne laminée, une classe bourgeoise dollarisée et une France des immigrés. Qu’on ne vienne donc pas nous parler d’une France une et indivisible. Liberté, égalité, fraternité, c’était peut-être le cas hier – quoique -  ça ne l’est plus aujourd’hui.

    Quant à la nouvelle configuration européenne, elle n’a rien pour nous rassurer. Petit rappel. L’arrivée de la toute nouvelle puissance américaine en Europe après la Grande Guerre Civile de 1914-1945 a brisé l’élan  de la civilisation européenne à travers deux vagues successives. La Kultur germanique s’est effondrée et la fine fleur de l’intelligentsia européenne a émigré aux États-Unis. Ce pays, nouvelle Rome surarmée, est intervenu trois fois en Europe en 1917, en 1942-1945 et à partir de 1947 avec le Plan Marshall et la Guerre froide. Il y est toujours solidement implanté grâce à ses bases militaires et à l’OTAN et a étendu son emprise à l’économie à travers l’extra territorialisation de son droit et par l’imposition de sanctions économiques contre les adversaires qu’il désigne unilatéralement. Et la tentative d’unification des Européens pour conjurer ce déclin et retrouver leur indépendance est vouée à l’échec à cause des insuffisances délibérées de la construction européenne incarnée par l’Union actuelle. Avec, cerise sur le gâteau, une Russie qu’on tient à la marge et qu’on se refuse de traiter comme un membre de l’Europe à part entière. Un comble.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Européenne 2019: dimanche 26 Mai, LE PARISIEN connaissait les résultats à 07h11 ?

     
    Une explication, les journaleux? 
     
  • La droite n’a plus d’autre choix que de tendre la main au RN

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    Par Adrien Rodier, membre du bureau politique du mouvement Racines d’Avenir ♦ Après les élections européennes, Breizh-Info a publié la tribune d’Adrien Rodier, membre du mouvement politique d’union des droits créé par Erik Tegnér. Son postulat est simple : Les Républicains sont condamnés s’ils ne choisissent pas de s’unir avec le RN autour des valeurs qu’ils partagent.

    Les résultats de ce dimanche 26 mai portent en eux une teneur à la fois destructrice et salvatrice. Jamais dans l’histoire de la Ve République nous n’avions vu les deux partis dits « de gouvernement » pointer au soir d’une élection avec des scores si faibles. Cet aspect destructeur n’est que l’aboutissement d’une recomposition entamée depuis l’élection présidentielle, et renforçant ce nouveau clivage progressiste/populiste.

    Cependant, ce résultat porte paradoxalement le germe d’un nouvel espoir. Il montre que cet électorat favorisant hiérarchiquement son portefeuille au détriment de ses valeurs a majoritairement rejoint Emmanuel Macron depuis 2017.

    Ne reste plus que cette droite décomplexée, patriote et attachée à ses principes. L’histoire montre que ce sont les partis qui s’adaptent aux électeurs et non l’inverse.

    Une prise de conscience doit donc s’opérer au sommet.

    Car aujourd’hui Les Républicains butent sur deux écueils : leur incarnation et leur orientation. Concernant le premier point, Laurent Wauquiez – malgré un choix audacieux et louable de choisir comme tête de liste François-Xavier Bellamy – est très clairement menacé, les prochaines heures étant décisives. Est-ce que l’éjection de Laurent Wauquiez ferait entrer LR dans une nouvelle crise politique ? Rien n’est moins sûr tant le désert de personnalités à même d’assumer ces responsabilités est grand. Et ce n’est certainement pas Gérard Larcher – tenant de cette droite molle – qui serait à même d’insuffler une nouvelle dynamique. La stratégie d’alliance conventionnelle avec le centre est non seulement obsolète mais nuisible, ce cas de figure permettant d’atteindre seulement 11 % des voix avec l’UDI, soit trois fois moins qu’en 2007.

    L’orientation, quant à elle, reste le point central de cette humiliante défaite. L’obstination constante à vouloir esquiver tout rapprochement avec le Rassemblement National – même philosophique – tend à faire de ce parti « l’idiot utile de La République En Marche ». Emmanuel Macron étant assuré en cas de nouveau duel avec Marine Le Pen au second tour, que peu importe le candidat LR, ce dernier appellera au « front républicain » à l’instar de François Fillon.

    Cela serait non seulement délétère, mais préjudiciable à l’avenir de la France, l’immigration et le communautarisme atteignant un paroxysme sous peu irrémédiable.

    Empêcher la réélection d’Emmanuel Macron doit donc être une priorité.

    Les prochaines élections – communales et régionales – feront office de révélateur. LREM ne dispose d’aucune assise locale tandis que Les Républicains sont traditionnellement bien implantés localement. Mais ces derniers risquent de subir le délitement qui les atteint au niveau national. De nombreuses communes et/ou régions seront menacées par LREM ou le RN, les alliances choisies révéleront la réelle orientation que souhaite prendre ce parti aujourd’hui marginalisé.

    L’intérêt de la France doit primer sur cette barrière morale imposée par la gauche.

    Adrien Rodier 02/06/2019

    Source : Breizh-Info

    Crédit photo : Domaine public

    https://www.polemia.com/droite-lr-tendre-la-main-rn/

  • Élections européennes 2019 : les 79 candidats du Rassemblement National.

  • Journal du chaos

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    Pour télécharger, cliquez ICI

    Résultats des européennes, cliquez ICI

  • La droite est sonnée, mais elle doit se ressaisir !

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    Tout est perdu pour l’instant, y compris l’honneur.

    Laurent Wauquiez que, pour ma part, je n’ai jamais sous-estimé avait fait un bon choix avec François-Xavier Bellamy dont les défauts, dans la campagne des élections européennes, étaient plutôt le signe d’une qualité intellectuelle et humaine rare. Mais, sur le plan politique, la liste LR s’est trouvée de plus en plus dans une impasse, serrée par un implacable étau entre LREM et le RN.

    Ils s’en donnent à cœur joie, tous ces charognards qui se délectent de la défaite des LR.

    La sale satisfaction des ministres « transfuges de la droite » constituant leur départ opportuniste de 2017 comme la preuve de leur lucidité en 2019. Allant même jusqu’à inciter les personnalités qui comptent au sein de LR – pour Raffarin, c’est déjà fait ! – à les rejoindre pour rendre encore plus achevée la suite de l’échec-victoire du président de la République (Le Monde).

    L’éblouissement face à l’intelligence politique et au brillant cynisme d’Emmanuel Macron qui, après avoir laminé la gauche, semble avoir fait de même avec la droite républicaine. Et il faudrait tendre l’autre joue ?

    Comme s’il fallait admirer l’artiste qui, avec persévérance et talent, est parvenu à institutionnaliser le duel de son camp avec un RN qui, par ailleurs, ne cesse pas de progresser, de sorte que le plafond de verre présumé certain en 2022 et garantissant sa réélection ne sera peut-être pas aussi solide que l’espère le président de la République.

    Une stratégie à court terme, fondée sur le fait que la moitié des électeurs de François Fillon a voté en faveur de la liste présidentielle, va entraîner un glissement intéressé, en vue des municipales, vers LREM de la part des Républicains désireux de sauver leur mise.

    Ce souci des positions à sauvegarder est humain mais sera, immédiatement, un handicap grave pour réfléchir à une droite rénovée. À la fois assurée et ouverte. Fière de ses convictions mais ne les assenant pas sur la société comme une épée de Damoclès, mais telle une authentique chance démocratique.

    Encore faut-il que LR ne joue pas perdant en estimant inéluctable, fatal son déclin. En se persuadant, pour donner bonne conscience à son impuissance, que tout se trouve chez le président de la République et qu’il ne laisserait plus aucun espace à ses adversaires.

    Même si on admet la pertinence provocatrice de la saillie de Gaspard Gantzer pour qui « aujourd’hui, Macron est un combo entre Trudeau et Sarko », en la prenant au pied de la lettre, elle permet d’entrevoir que, contre la tendance « Trudeau », LR a trop négligé d’ouvrir un front décisif (Valeurs actuelles). En effet, bizarrement, ce parti a été tellement offensé de voir le Président crédité de mener une politique de droite qu’il ne l’a attaqué que sur ce terrain alors que la gauche, chez Macron, aurait été beaucoup plus vulnérable. Parce que, de la vision judiciaire à l’approche « sociétale », elle existe et trouble.

    Quant au côté « Sarko », il ne faut rien exagérer.

    D’abord, l’ancien Président, au nom d’une complicité avec Emmanuel Macron – d’ailleurs réciproque : tout est bon pour affaiblir LR et surtout Laurent Wauquiez, détesté par les deux -, a refusé de s’exprimer clairement et publiquement pour la liste Bellamy de sorte qu’ainsi, il a conforté le travail de sape du président de la République contre elle par le biais indirect de sa focalisation sur le RN.

    Ensuite, si la première année du mandat – contrat de travail et réforme de la SNCF – n’a pas été sans faire référence à des combats que la droite au pouvoir aurait dû mener, elle n’a pas opéré un tel bouleversement que seraient devenues inutiles toutes autres avancées dans ce domaine.

    Le champ qui demeure pour une démarche conservatrice cohérente est étendu. Courageuse, populaire, respectueuse des majorités, attachée à poser son regard et son action sur l’ensemble de la vie politique et sociale, sur le fonctionnement trop négligé des institutions régaliennes – notamment police et Justice -, sur l’univers culturel et sur le monde médiatique – au fond, sur toute cette immense part dont la droite s’est débarrassée parce que lâchement, par paresse, elle a considéré que la gauche en était propriétaire.

    Il y a une page démocratique sur laquelle le nouveau monde devait écrire. Elle est toujours vierge puisque l’ancien monde, depuis deux ans, pour l’intégrité, la morale civique et politique, les nominations, les combines, les dépendances, le poids d’intérêts mettant à mal l’éthique de gouvernement, nous a offert un triste tableau de la République. Si la droite acceptait d’admettre que ces dérives ne sont pas inévitables, consubstantielles au jeu politique, elle aurait de quoi se réconcilier avec l’opinion publique.

    Cette révolution impose d’abord de cesser d’imaginer que les jeux sont faits. Emmanuel Macron n’est pas plus la fin de la politique française que la chute du mur de Berlin n’a été celle de la vie internationale.

    Elle exige aussi qu’on quitte les chemins du vaudeville, un Gérard Larcher obligé de contourner un Laurent Wauquiez qui s’enkyste dans un poste, pour lequel il n’est plus légitime à cause de son fiasco politique, afin de réunir la droite et le centre dans une délibération collective dont on espère qu’elle n’aboutira pas à un macronisme bis.

    Il serait tout de même extravagant que, par exemple, un Bruno Retailleau, un Jean-François Copé ou un Xavier Bertrand qui pensent dans leur coin ne puissent pas, dans une confrontation de bon aloi, redéfinir la droite comme une idée neuve pour demain. Encore trois ans jusqu’en 2022 !

    Est-il concevable, aussi, sans être qualifié de fasciste, de glisser dans la réflexion la piste d’une union des droites quand, un jour peut-être, le retrait de Marine Le Pen aura dédiabolisé cette éventualité ?

    Il est terrible de constater comme la déroute crée une étrange fascination. Comme si, un temps, elle ne laissait pour alternative que de sombrer doucement ou de s’abandonner pieds et poings liés à l’adversaire, aussi suave et rouée que soit l’emprise présidentielle. Et, surtout, sa volonté prioritaire, et même plus dissimulée, de « pomper » ce qu’il y a de meilleur à droite pour ajouter à ses ministres transfuges des prises politiques de fond d’une tout autre portée.

    La droite est « sonnée ». Mais elle doit se ressaisir en trouvant – sur un mode adapté – ce qui lui fait totalement défaut aujourd’hui : une identité, une intelligence, la croyance en son utilité et sa nécessité.

    Si elle a un peu d’orgueil, elle ne se laissera pas humilier ainsi de toutes les manières. Et, d’abord, elle ne se quittera pas elle-même.

    Extrait de : Justice au Singulier

    https://www.bvoltaire.fr/la-droite-est-sonnee-mais-elle-doit-se-ressaisir/

    Philippe Bilger

  • Charles Gave : « L’état de la droite en France est absolument abominable »

    Ajoutée le 31 mai 2019
    Quelques jours après les #élections #européennes, Sputnik est allé à la rencontre de Charles Gave, économiste, financier et président de l’Institut des Libertés.
    Nous avons évoqué avec lui les conséquences de ce scrutin ainsi que les #économies européenne et américaine.

  • Nouveaux clivages certes

    6a00d8341c715453ef0240a461bd60200c-320wi.jpgToute une partie, que l'on situe à droite sur l'éventail des opinions politiques, restera toujours convaincue de l'absence de nouveauté sous le soleil. Pour un réactionnaire digne de ce nom, les choses ne sauraient se reproduire qu'à l'identique. Pour son adversaire de gauche, au contraire, on repartira toujours à zéro, car les leçons du passé, outre que l'idéologie cherchera de façon perpétuelle à en effacer la mémoire, ne servent à rien.

    La cause de la vérité et de la liberté ne peut se confondre, bien sûr, avec ces deux types d'aveuglements symétriques. Héraclite semble l'avoir déjà située dans les fulgurants fragments qui nous ont été transmis, à plus de 2 500 ans de distance, aux alentours de la 70e olympiade : "la seule chose qui ne change pas c'est le changement".

    Des clivages évolutifs, on pourrait en évoquer pas mal.

    D'autres reviendront à reprendre le combat des mêmes contre les mêmes, sous des apparences différentes.

    Ainsi l'affaire Vincent Lambert déchaîne-t-elle de vraies passions. Sans doute n'existerait-elle pas sans le progrès médical des dernières décennies. Or, elle recrée un partage des eaux, à la fois inédit et renouvelé, entre défense de la vie et hantise de la déchéance.

    Plus radicalement, de la Baltique à l'Andalousie la plupart des études réalistes de l'opinion[1] placent, bien avant l'écologisme des bobos encadrant des bébés, l'immigration en tête des préoccupations citoyennes. Nos technocrates et nos toutous médiatiques peuvent bien se refuser à nommer son corollaire, l'islamisme, cela demeure bien central aux yeux des Européens.

    Qu'on permette à l'auteur de cette chronique de se répéter lourdement, et d'observer, à nouveau, qu'il s'agit bien de la fracture la plus nette et la plus profonde[2]. Elle a remplacé, aujourd'hui, celles qui se sont succédé au royaume des Lys, depuis la réunion des États Généraux en 1789.

    Cette question s'est bel et bien installée dans le débat public avec le discours prophétique d'Enoch Powell (1912-1998). Prononcé au congrès conservateur de 1968, il assura la célébrité de son auteur autour d'une citation de Virgile, redoutant des flots de sang. Cette transgression des mots d'ordre politiquement corrects valut à l'orateur d'être banni de la droite britannique. Bien des observateurs considèrent que c'est bien sa descendance qui l'a emporté lors du vote en faveur du Brexit en juin 2016.

    En France, après avoir stagné dans les années 1970, le mouvement de la flamme tricolore prit son essor, Mitterando regnante, dans les années 1980. Il avait adopté, entre-temps, ce cheval de bataille controversé inventé par François Duprat, lui-même rappelé au Ciel en 1974. Mais 45 ans plus tard, mesurant la progression continue de la protestation, on considère encore comme un succès d'avoir engrangé 25 % des suffrages autour d’une revendication qu'approuvent 65 % des électeurs.

    Une phrase, banale et même très plate dans son énoncé, a donc été prononcée par le Premier ministre Édouard Philippe au soir de ce 26 mai, supposé crépusculaire pour le parti de M. Wauquiez : "Les anciens clivages ne sont plus. De nouveaux sont apparus."[3]

    Préemptant la fin de l'opposition entre droite et gauche et des deux partis, "qui ont gouverné la France pendant plus de 50 ans", l’ancien maire du Havre appelle en fait à la macronisation d'une droite en déshérence. Peut-être, le chef du gouvernement envisage-t-il aussi un renforcement du poids des supposés conservateurs-réformateurs au sein de la coalition au pouvoir. On laisse courir la rumeur de sa candidature unificatrice contre Anne Hidalgo à Paris.

    Le 12 juin on pourra mesurer l'ampleur de sa vision du monde, sans aucun doute fascinante pour le petit peuple et grisante pour son élite éclairée. Il s'exprimera en effet, si Dieu nous prête vie, dans le cadre du discours de politique générale qu'en principe il s'apprête à prononcer devant l'Assemblée nationale.

    Dès maintenant il promet la reprise du programme présidentiel de 2017, largement avorté jusqu'ici.

    On verra bien ce jour-là quelle relance des réformes envisage de réactiver le pouvoir actuel, installé en 2017 sur ce mot d'ordre. On pressentira sans doute sa préoccupation teintée d'électoralisme, en vue du prochain scrutin municipal. Cette tare, mais aussi cette sauvegarde du régime, étreint comme d'habitude nos gouvernants.

    On s'emploie trop souvent à présenter pour essentiels les débats économiques.

    Or, on les envisage toujours, en notre Hexagone, sous l'angle des interventions étatiques. On ne veut jamais y voir la supériorité de la liberté des individus, plus intelligente que la contrainte des réglementations : ce choix décisif réapparaîtra bientôt.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] Lire à ce sujet l'article très important de Dominique Reynié [titre probablement choisi par la rédaction du Figaro et d’ailleurs trompeur] : "Les citoyens européens ne veulent pas la fin de l’Union." 
    [2] cf. L'Insolent du 24 mai : "Petit bilan de campagne" 
    [3] cf. "Edouard Philippe capitalise sur les ruines de LR et sort renforcé"

    https://www.insolent.fr/

  • Européennes. En Europe centrale, victoire des identitaires

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    Par le Visegrád Post ♦ Si les médias français ont consacré la quasi-intégralité de leur temps d’antenne à analyser les résultats nationaux des élections européennes, le scrutin ne s’est évidemment pas limité aux frontières de l’hexagone ! Le Visegrád Post nous offre une bouffée d’air frais en analysant avec minutie les résultats des pays du groupe de Visegrád : Hongrie, Slovaquie, Tchéquie et Pologne.
    Dans ces pays, les scores des partis opposés à l’immigration sont très élevés.

    Comme partout dans l’Union européenne, le taux de participation à l’élection européenne a été faible dans les pays du V4. Cependant, dans chacun des quatre pays du Groupe de Visegrád, l’élection européenne de 2019 a connu une participation record, comme le montre le tableau ci-dessous :

      Hongrie Slovaquie Tchéquie Pologne
    2019 43,37 22,74 28,72 42,96
    2014 28,97 13,05 18,20 23,83
    2009 36,31 19,64 28,22 24,53
    2004 38,50 16,96 28,32 20,90

    Taux de participation en pourcentage, par pays et par année, aux élections européennes. Record de participation dans chacun des pays du V4.

    Hongrie

    Source : resultats-elections.eu

    Victoire écrasante et sans surprise du Fidesz, le parti national-conservateur de Viktor Orbán, avec 52,30% des suffrages. Pour le Premier ministre hongrois, en guerre ouverte avec le monde « libéral » et l’élite bruxelloise, cette victoire absolue lui offre encore une fois un argument de légitimité démocratique pour continuer sa politique – anti-immigration, pro-chrétienne, pro-famille – et s’impliquer plus encore dans la politique à l’échelle continentale. En effet, son contingent de 13 députés pourra, qu’ils restent au PPE ou pas, lui être utile comme argument de négociation. Les eurodéputés Fidesz sont, après les députés travaillistes maltais, les mieux élus du Parlement européen 2019-2024.

    En deuxième, le DK de l’ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsány, politicien en faveur des États-Unis d’Europe, figure clivante de la politique hongroise pour sa répression sanglante des émeutes de l’automne 2006. Ce libéral de gauche est souvent critiqué comme un allié indirect objectif de Viktor Orbán, car vu comme un élément de zizanie dans l’opposition – toutefois très désunie avec ou sans Gyurcsány.

    En troisième position, Momentum, le jeune parti libéral allié d’Emmanuel Macron et de Guy Verhofstadt, après une ascension fulgurante. Ce parti souvent moqué comme étant un parti du centre-ville de Budapest réalise une percée également en province, en particulier dans certaines villes secondaires.

    En quatrième et cinquième positions, le parti socialiste et le Jobbik, au coude à coude, réussissant à avoir chacun un eurodéputé. Les deux partis connaissent un déclin dangereux pour leur survie de l’aveu même de leurs cadres. Lire ou relire notre dossier sur l’évolution du Jobbik ICI.

    Parmi les partis n’obtenant pas d’eurodéputés (sous la barre des 5%), le nouveau parti nationaliste de László Toroczkai, Mi Hazánk, le MKKP, le parti satirique et anarchiste, mais surtout le LMP, parti vert-libéral qui accuse un coup potentiellement fatal ; sa direction a même démissionné suite à l’annonce des résultats.

    Slovaquie

    Source : resultats-elections.eu

    Dans la logique de la récente élection présidentielle qui a porté à la tête de l’État la juriste libérale de 45 ans Zuzana Čaputová, l’élection européenne en Slovaquie a vu la victoire de la coalition entre Slovaquie progressiste (Progresívne Slovensko) et Ensemble-Démocratie civique (SPOLU – občianska demokracia) avec à peine plus de 20% des voix. Cette nouvelle victoire des forces libérales pourrait bien marquer un tournant dans la politique slovaque.

    En deuxième, le SMER, le parti menant la coalition gouvernementale dirigée par le Premier ministre Peter Pellegrini, successeur de Robert Fico, figure forte de la politique slovaque. Un score de 15,72% qui fait assez pâle figure dans un contexte de défiance. L’éclatement du vote des citoyens slovaques montre également le degré d’instabilité politique qui secoue actuellement le pays.

    En troisième position, les nationalistes radicaux de Marian Kotleba, créant la surprise alors que suite aux régionales de 2017, beaucoup les pensaient sur le déclin.

    Au coude à coude, les chrétiens démocrates du KDH et le parti libéral-libertaire et eurosceptique SaS, atteignent presque 10% chacun. Le KDH sur le déclin maintient toutefois ses deux eurodéputés tandis que le SaS, passé du groupe libéral ALDE au groupe conservateur eurocritique CRE en 2014, peu après les élections, s’est renforcé de 3 points.

    La coalition regroupant Les gens ordinaires et personnalités indépendantes (OL’aNO) et Nouvelle majorité (NOVA), sorte d’enfant illégitime du KDH et du SaS, obtient un élu.

    Fait notable, le parti de la minorité hongroise de Slovaquie, proche du Fidesz de Viktor Orbán, échoue tout juste pour le minimum de 5% nécessaires pour avoir un eurodéputé. Cela peut marquer le début du déclin du vote minoritaire.

    Autres partis n’obtenant pas les 5%, le parti patriotique SNS qui continue son déclin et le parti libéral Most-Híd (parti issu de la minorité hongroise MKP mais se voulant “trans-national”), dont l’électorat a probablement été capté par Zuzana Čaputová.

    Tchéquie

    Source : resultats-elections.eu

    ANO 2011, le parti du Premier ministre Andrej Babiš a réussit à gagner également cette élection, malgré les attaques constantes à son égard. ANO 2011 améliore même son score par rapport à 2014, où le parti libéral-conservateur avait alors récolté 16,13% des suffrages. Une bouffée d’oxygène pour le Premier ministre milliardaire, homme d’affaires se prêtant facilement à l’humour, entré en politique pour casser les codes et améliorer la gestion économique du pays selon vision plus économiquement libérale. Acteur important du renforcement du V4, Andrej Babiš, dont le parti est théoriquement membre de l’ALDE – comme LaREM ! -, est toutefois sur une ligne farouchement opposée à l’immigration massive ainsi qu’à l’euro ou encore au renforcement de l’axe Paris-Berlin.

    En deuxième, le parti libéral-conservateur et eurocritique ODS, poids lourd historique de la politique tchèque. Avec quatre eurodéputés, et membre du groupe CRE, il peut être un allié objectif de Babiš sur le plan européen pour défendre les intérêts tchèques.

    Le parti pirate confirme sa place de troisième force politique du pays. Ce parti libéral, progressiste et anti-conservateur est porté par une génération s’étant politisée avec internet, se sentant concernée par des enjeux liés au numérique, en faveur d’une démocratie plus directe et intégrée à l’idéologie de « société ouverte ».

    En quatrième place, TOP 09 (« Tradition, responsabilité, prospérité »), parti libéral-conservateur, membre du PPE, maintient une présence incontournable dans la politique tchèque, bien qu’en léger déclin, passant de quatre eurodéputés à trois.

    En cinquième position, le parti Liberté et Démocratie Directe, SPD, du tchéco-japonais Tomio Okamura. Ce parti patriotique, anti-Islam, anti-immigration et fortement critique de l’UE fait son entrée au parlement européen dans le groupe ENL avec deux élus.

    L’Union chrétienne démocrate – Parti populaire tchécoslovaque arrive en sixième position. Parti démocrate-chrétien, membre du PPE, la KDU-ČSL perd un élu et n’enverra que deux eurodéputés à Bruxelles.

    Enfin, le parti communiste tchèque – resté sur une ligne travailliste et marxienne, et donc opposé par exemple à l’immigration pour protéger les travailleurs tchèques – se maintient encore au-dessus de la barre des 5%, malgré un déclin progressif.

    Tout comme en Slovaquie, le paysage politique tchèque est très éclaté et divers. Cela résulte notamment d’une crise durable du système politique tchèque.

    Pologne

    Source : resultats-elections.eu

    En Pologne, première victoire du PiS à une élection européenne, améliorant son score par rapport à 2014 (+11,32%). Le parti national-conservateur au pouvoir depuis l’automne 2015 comptait sur ces élections, à six mois du scrutin législatif, pour prendre la mesure de sa capacité de mobilisation. C’est chose faite et le résultat est plus que satisfaisant pour le PiS. Conforté par ce résultat dans leur politique à échelle européenne, le PiS, parti leader du groupe CRE, entend bien se faire entendre plus que jamais à Bruxelles.

    En deuxième, la coalition européiste regroupant les libéraux de gauche de la PO, membres du PPE, ainsi que les libéraux-libertaires de Nowoczesna, le parti agraire PSL, les sociaux-démocrates du SLD post-communiste et les Verts. Échec de la politique de front uni qui s’annonce inquiétante pour les forces d’opposition en vue des élections législatives de l’automne. Toutefois, l’écart n’est pas très important entre la Coalition européenne (KE) et le PiS, constituant deux blocs majeurs déterminant dans la politique polonaise.

    En troisième, le tout nouveau mouvement Printemps (Wiosna) du militant LGBT Robert Biedroń. Un score non-négligeable pour ce parti progressiste radical, fondé en février 2019, et défendant une ligne LGBT et européiste. Tout semble indiquer que ce mouvement, structuré autour de l’activisme politique LGBT, puisse devenir un poil à gratter permanent pour le PiS catholique et conservateur.

    En quatrième position arrivent les patriotes de Konfederacja, union hétéroclite de nationalistes autour du sulfureux libertarien monarchiste Janusz Korwin-Mikke, connu pour ses sorties provocatrices sur les femmes, la démocratie, le IIIe Reich et l’Union européenne.

    Le mouvement Kukiz’15 retombe comme un soufflé, ne passant pas la barre symbolique (en Pologne, comme au Royaume-Uni, le système intègre une mesure par régions) des 5% et risquant ainsi de sortir bientôt du paysage politique polonais. Ils n’ont pas d’eurodéputé.

    Visegrád Post 27/05/2019

    Source : Visegrád Post

    Crédit photo : Visegrád Post

  • Le Rassemblement national est désormais un parti du Système

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    « J’ai siphonné les voix du Front national », se vantait Nicolas Sarkozy, après son élection en 2007. On se demande ce qu’il siphonne, désormais, contemplant la débâcle de son parti aux élections européennes.

    Du côté du Rassemblement national, on peut dire, à juste titre : mission accomplie. Au terme d’une lutte de plus de quarante ans, ce parti fondé sur un nom – Le Pen – et sur un thème – l’immigration – vient de s’imposer comme le champion unique de la droite populaire.

    De fait, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris MatchCNews et Sud Radio publié ce mercredi 29 mai, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’opposeraient de nouveau, avec des scores supérieurs à ceux de 2017, si le premier tour de l’élection présidentielle avait lieu dimanche prochain.

    Renforcé par l’état sécuritaire du pays, qui lui donne raison tous les jours, autant et plus que par la tactique de LREM visant à en faire son adversaire principal, le Rassemblement national se maintient en tête des suffrages, élection après élection, dans les scrutins proportionnels.

    Le changement de nom, en 2018, fut une opération bénéfique. Parvenu à ces sommets électoraux, il ne s’agit plus de faire « front » contre mais d’unir et de rassembler pour la conquête réelle du pouvoir, qui est en soi un exercice de pacification et d’unité.

    Les Républicains, de leur côté, sont pris en étau entre le parti libéral libertaire créé par Emmanuel Macron et le RN, parti conservateur et populaire. Leur réservoir de voix s’amenuise comme peau de chagrin. La bourgeoisie mondialisée a choisi son camp, et la bourgeoisie conservatrice, espèce aussi brillante que menacée, pèse moins de deux millions de voix.

    Il est temps de le constater : la compétition au suffrage universel tendant inexorablement au bipartisme, RN et LREM font désormais système. Le Rassemblement national est le nouveau parti de la droite.

    Ce nouveau statut est un défi pour le RN. Encore structuré comme une tribune d’opposition, le parti doit se doter des cadres, locaux et nationaux, qui rendront l’alternance crédible et rassurante.

    Des cadres qui ne se satisfassent pas de réagir, de critiquer, de dénoncer, mais des cadres qui proposent, rassemblent, construisent, perçoivent la complexité de l’action, savent l’inscrire dans le temps long, travaillent avec compétence et lucidité.

    Théophile Morel

    https://www.bvoltaire.fr/le-rassemblement-national-est-desormais-un-parti-du-systeme/