Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 179

  • Allemagne : l'AFD fait un tabac aux élections

    image_20190901phf9109.jpg

    Lionel Baland

    Ce dimanche 1 septembre, les électeurs de Saxe et du Brandebourg ont été appelés à élire leur Parlement. Les scrutins se déroulant dans ces deux États de l’est de l’Allemagne – qui ont connu autrefois le communisme – voient une poussée inédite des patriotes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) et constituent une lourde défaite pour la CDU, le parti de la chancelière démocrate-chrétienne Angela Merkel, et son allié gouvernemental social-démocrate, le SPD.

    Alors que la Saxe a été au cours des trente années qui nous séparent de la chute du communisme un bastion de la CDU – ce parti atteignant toujours avant le début du XXIe siècle la majorité absolue lors de ce type de scrutin -, cette dernière y subit un nouveau recul, cette fois de 7,3 points, tout en restant le premier parti avec 32,1 % des voix. L’AfD la talonne en récoltant 27,5 % – contre 9,7 % en 2014 -. Le parti post-communiste Die Linke est en fort recul à 10,4 % et les sociaux-démocrates du SPD chutent lourdement et se retrouvent à 7,7 %. Les écologistes progressent et obtiennent 8,6 %.

    Au Brandebourg, l’État qui englobe celui de Berlin, l’AfD arrive deuxième avec 23,5 %, derrière le SPD qui, reculant de 5,7 points, tombe à 26,2 %. La CDU chute de 7,4 points et dégringole à 15,6 %, alors que les post-communistes de Die Linke reculent de 7,9 points et se retrouvent à 10,7 %. Les écologistes augmentent leur score.

    Selon la chaîne de télévision publique ZDF, l’AfD est le premier parti chez les hommes lors des scrutins en Saxe et au Brandebourg avec respectivement 33 et 30 %, alors que chez les femmes il obtient 22 % en Saxe et 19 % au Brandebourg.

    La percée de l’AfD constitue un exploit. En effet, cette jeune formation politique a vu le jour seulement en 2013. En six ans, partie de rien, elle est entrée au sein de la Chambre des députés, ainsi que dans les assemblées des seize États qui composent le pays. Elle a réussi cette incroyable performance alors que le système tout entier la combat. La presse, les autres partis politiques, les églises, les syndicats et les associations patronales s’opposent frontalement à ce parti patriotique, qui se voit insulté et souvent privé de salles pour ses réunions alors que ses locaux et ses cadres politiques sont sous la menace permanente d’attaques violentes orchestrées par des voyous se réclamant de la gauche radicale. La victoire de l’AfD lors de ces deux scrutins représente donc, non seulement, un énorme espoir de redressement futur de l’Allemagne, mais également une victoire de la vraie démocratie face à des personnes et des organisations qui se réclament systématiquement de cette dernière tout en ne la respectant pas dans les faits.

    Le blog de Lionel Baland cliquez ici

  • Travailler à une union à droite a-t-il encore un sens ?

    Travailler à une union à droite a-t-il encore un sens ?

    Interrogée dans Le Figaro, Marion Maréchal déclare :

    Travailler à une union à droite a-t-il encore un sens vu son état?

    Ce qui m’intéresse en premier lieu, c’est ancrer dans un avenir commun des Français issus de courants variés: des souverainistes, des populistes, des libéraux-conservateurs, la droite nationale… C’est une approche saine, d’autant plus que je ne comprends pas ce qui continue de justifier ces barrières aussi radicales entre nous. Tout ce qui a contribué à désunir les familles de droite jusqu’alors n’a plus cours. Le clivage gaullistes et antigaullistes, structurant après la guerre d’Algérie, relève de la nécrologie politique. Comme, en matière économique, la dérégulation et le libre-échange total, prônés par la droite dans les années 1980. Fleurissent à droite, depuis plusieurs années, tant une critique du néolibéralisme qu’une défense du protectionnisme face aux conséquences désastreuses, en termes écologiques et sociaux, du libre-échange effréné. L’effondrement de LR aux dernières européennes est une opportunité. Cela contraint cette droite à sortir de l’auberge espagnole dans laquelle elle s’est perdue avec le centre depuis des années. Je ne crois pas à une union entre LR et le RN. LR reste un parti extrêmement ambigu dans son contenu, dans ses ambitions comme dans les personnalités qui le composent. Je crois en revanche aux coalitions comme on a pu en voir à l’étranger. Des coalitions de gouvernement qui, malgré les différences, arrivent à faire front commun pour défendre les intérêts de la France. C’est ce vers quoi je tends.

    Patrick Buisson, qui a longtemps été le chantre d’une union à droite, la trouve désormais «obsolète» et préfère œuvrer à une alliance populiste au sein d’un grand camp antilibéral face à Emmanuel Macron. Que lui répondez-vous?

    La Cause du peuple est l’un des essais contemporains les plus admirables que j’ai lus. Il a été important dans mon cheminement politique. Il y a le monde des idées, dans lequel foisonnent les analyses très intéressantes sur de nouveaux clivages comme celui opposant libéraux et antilibéraux, ou mondialistes et antimondialistes. Et puis il y a le monde électoral où des clivages, même s’ils paraissent très satisfaisants sur le plan intellectuel, se révèlent inopérants sur le plan politique. Personne ne s’entend sur le contenu du mot «libéral» pour la raison simple qu’il recoupe des réalités différentes s’il s’agit de libéralisme philosophique ou de libéralisme économique. Ce qui me gêne également dans ces clivages, c’est qu’ils ont été mis en place par les progressistes à leur seul bénéfice. Ils ont pour effet de cantonner les votes à des contingences matérielles en divisant la société en deux blocs. D’une part, les gagnants de la mondialisation, habitants des grandes métropoles, plus âgés que la moyenne et relativement homogènes en termes de vote. Et d’autre part, un bloc regroupant les perdants de la mondialisation, les défavorisés, qui forment, eux, un groupe beaucoup plus hétérogène et donc très difficile à réunir, notamment dans les urnes. C’est de plus une façon de jeter les Français des villes contre les Français des champs, d’alimenter un vote de classe. Je refuse cette approche marxisante de la société. Je continue de croire que la nation est encore suffisamment vivace pour que le vote ne soit pas exclusivement mû par des contingences matérielles. Par ailleurs, force est de constater que le dialogue est compliqué avec les antilibéraux de gauche qui sont le plus souvent internationalistes, multiculturalistes et socialistes sur le plan économique […]

    Marion Maréchal participera à la Convention de la droite à Paris le 28 septembre.

    https://www.lesalonbeige.fr/travailler-a-une-union-a-droite-a-t-il-encore-un-sens/

  • Élections locales en Allemagne : forte poussée de l’AfD

    1254537.jpeg

    L’extrême droite allemande a enregistré dimanche une forte poussée lors de deux élections régionales dans l’ex-RDA, faisant plus que doubler ses scores réalisés lors des précédents scrutins en 2014. En Saxe et dans le Brandebourg, deux Länder de l’Est de l’Allemagne, quelque 5,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire leurs nouveaux parlements régionaux.

    Selon les premières estimations réalisées à la fermeture des bureaux de vote, le parti d’extrême droite réalise une forte progression, de plus de 10 points dans les deux Länder.

    Selon les estimations réalisées publiées par le quotidien Die Zeit, l’AfD se place en deuxième position dans le Brandebourg avec 22,5% des voix (10,3 points), derrière le SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne, centre-gauche) à 27,5% (-4,4 points) mais devant la CDU (Union chrétienne démocrate, centre-droit). Le parti conservateur de la chancelière Angela Merkel régresse de 7,5 points dans ce Land, à 15,5%.

    En Saxe, l’AfD récolte 27,5% des voix, en progression de près de 18 points par rapport à 2014. Elle est en deuxième position, derrière la CDU, à 32% des voix (mais en chute de 7,47 points)

    Le Dauphiné

    https://www.fdesouche.com/1254537-elections-locales-en-allemagne-forte-poussee-de-lafd

  • Allemagne : l’AfD en tête des sondages avant les régionales dans deux Länder

    1254191.jpeg

    Pour la première fois depuis la chute du Mur de Berlin, l’extrême droite allemande pourrait arriver dimanche 1er septembre en tête d’une élection importante. La Saxe et le Brandebourg, deux Länder en Allemagne, renouvellent leur parlement régional. Dans ces deux régions, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est donnée en tête.

    Dans le Brandebourg, ce sont les sociaux-démocrates sortants qui risquent la déroute. Les électeurs de gauche leur préfèrent l’extrême-droite ou les Verts.

    « Bonjour les Français, il fait très beau ici dans le Spreewald« , lance Wolfgang. L’homme a la soixantaine et il gère l’entrée d’un parking où affluent des cars et des voitures de touristes, dans cette région surnommée la Venise allemande. À part ça, il n’y a pas beaucoup de travail dans le coin, explique-t-il. « À part l’été, jusqu’en octobre, et puis après, il n’y a plus qu’à attendre l’année prochaine« .

    Dans le Land de Brandebourg, les hommes sont bateliers et les femmes vendent des gros cornichons, la fierté de la région. La plupart de ces femmes sont toutes retraitées, comme Dorothee. « La société vieillit, on va devenir quoi avec nos maigres pensions de retraite ? La pauvreté nous guette, c’est un très gros problème ici dans le Brandebourg. On subit encore cette grande différence entre l’Ouest et l’Est, ce n’est pas facile« . Pour ces élections régionales, elle ne votera pas car elle juge que les partis ne font rien. […]

    « J’ai déjà voté deux fois pour l’AfD« , explique Volker. Ce vendeur de voitures avoue une forme de lassitude envers la CDU et ne serait pas contre une alliance avec l’extrême droite en Saxe. « L’AfD apporte des réponses constructives aux problèmes« , dit-il. À ses côtés,
    sa femme Anke acquiesce : « Ce que l’AfD a déjà mis sur la table est souvent très juste et il est important que tout le monde le sache« . […]

    francetvinfo

  • Les Républicains : des élus Maréchal-compatibles veulent se structurer

    1253883.jpeg

    La rencontre avait beaucoup fait parler d’elle. Le 25 juin dernier, une quinzaine d’élus LR avaient dîné avec Marion Maréchal au Bouclier de Bacchus, un restaurant du IXe arrondissement de Paris. Trois noms de convives avaient alors fuité : Sébastien Pilard, ancien dirigeant de Sens commun, émanation de la Manif pour tous au sein de LR, et vice-président de la région Pays de la Loire; le député de l’Ain Xavier Breton et le sénateur du Val-d’Oise Sébastien Meurant. Une polémique s’en était suivie. Le président du Sénat Gérard Larcher avait notamment estimé que les intéressés s’étaient « mis eux-mêmes en dehors des valeurs » de leur formation politique. Mais aucune exclusion n’avait été envisagée.

    Selon nos informations, les trois élus LR de la « bande de Bacchus », comme ils s’étaient alors surnommés, réfléchissent à structurer un courant conservateur au sein des Républicains. Une illustration supplémentaire de la fragmentation de LR en une multitude de courants et de micro-partis.

    https://www.fdesouche.com/1253883-les-republicains-des-elus-marechal-compatibles-veulent-se-structurer

  • Et si la disparition programmée des maires faisait les affaires du gouvernement en place ?

    Sacrifier, décourager, destituer les sortants au bénéfice des entrants : une manière de lutter contre l’esprit de résistance locale.

  • Emmanuel Macron : l’enfant du miracle… pour les plus riches

    macron170419v4-688x475.png

    Le mandat présidentiel en cours dans notre pays est une mystification, une tromperie sur la marchandise électorale vendue en 2017. La publicité annonçait le dépassement de l’affrontement idéologique stérile entre la gauche et la droite au profit d’un rassemblement des compétences et des bonnes volontés pour redresser le pays et l’adapter au monde actuel, à la modernité économique et politique. Pour conduire la France vers ce « nouveau monde », le guide était jeune et brillant. On laissait dans l’ombre son ascension dans les coulisses du Parti socialiste pour ne voir que le « Mozart de la finance » jonglant avec les milliards des fusions d’entreprises chez Rothschild et le ministre de l’Économie tentant de réformer le pays de manière dynamique à l’ombre du Président Hollande : quasiment l’enfant du miracle, ou la fleur poussée sur un tas de fumier. L’engouement des médias était perceptible.

    Sous cette apparence qui a attiré nombre de Français, et trompe notamment une bonne partie de l’électorat sociologiquement « de droite », se cache une réalité tout autre. Macron, s’il est technocrate par sa formation, n’est pas un technicien. C’est un idéologue, et c’est son idéologie qui emporte l’adhésion du microcosme médiatique plus que ses qualités intellectuelles.

    Derrière le mot « progressisme », c’est la pensée de la caste mondialiste qui s’affirme, celle qui réconcilie Alain Minc et Daniel Cohn-Bendit, le rossignol du mondialisme et la pastèque, rouge en 1968, verte écolo aujourd’hui, réconciliés dans l’idée que le capitalisme était décidément plus destructeur que la révolution politique qui, souvent, produit en réaction des régimes conservateurs. Le marché mondial sans frontières pour les marchandises et pour les gens qui ne sont, dans le fond, que des marchandises sur le marché du travail permet le développement et la prospérité pour le premier, la fin des familles, des nations et de toutes les barrières morales traditionnelles qui freinent les désirs pour le second.

    Évidemment, cette vision mirifique n’est juste que pour une petite minorité, celle dont Emmanuel Macron porte l’idéologie et qui lui vaut le succès que l’on sait dans le microcosme médiatique parisien. Ce n’est pas par hasard que le sujet de l’inégalité annoncé comme essentiel pour le G7 de Biarritz est passé à la trappe dans les conclusions.

    L’un des symptômes de l’idéologie macronienne est le mélange de fascination et de détestation pour l’Amérique que l’on perçoit dans les relations ambivalentes de Macron avec Trump.

    Pour Macron, l’Amérique est l’altérité porteuse, celle de la Californie à San Francisco ou Los Angeles, celle de New York, la ville de Trump et de son éclatante réussite, mais où il n’est pas élu, parce que c’est l’autre Amérique, populiste et conservatrice, qui en a fait un président. Une France, comme un État dans les États-Unis d’Europe, et une économie en mouvement perpétuel, dans laquelle s’inscrit une culture de la diversité, favorisée par l’immigration, tels sont les fantasmes idéologiques du Président français.

    Un couple transgressif et branché qui aime le luxe mais est obligé de camoufler la tendance de fond sous des dehors bourgeois, entre Le Touquet et Brégançon, qui réserve son intérêt aux premiers de cordée, aux puissants, mais avec la compassion tweetée toujours prête à jaillir pour les autres, ceux dont l’altérité n’est pas vulgaire ; une fiscalité attrayante pour les très riches et une redistribution au profit des « plus pauvres », en oubliant les classes moyennes ; une haine quasi pathologique pour les conservateurs de France et d’ailleurs, qui fait passer les politiques familiale ou sécuritaire au second plan, sauf, bien sûr, quand il s’agit de réprimer les manifestations populistes qui ne viennent pas des quartiers sensibles.

    L’arrivée conjointe de la réforme des retraites et de la PMA pour les lesbiennes dévoile cependant la supercherie. La retraite par points avec un chômage important dans un pays qui perd son industrie est un piège pour les salariés.

    Il restera de l’épisode Macron, comme de l’épisode Hollande, une « avancée » sociétale qui est un recul anthropologique et qui ne concerne qu’une infime minorité : après le mariage, la PMA pour tous…

  • Serge Federbusch, à propos de Jean Messiha : « Un pur nouveau venu dans le paysage politique parisien »

    3af848790b790352caeda6d328964904.png

    Jean Messiha, du Rassemblement national, vient d’annoncer qu’il présentait sa candidature à la commission d’investiture de son mouvement politique pour les élections municipales à Paris en 2020. Réaction, au micro de Boulevard Voltaire, de Serge Federbusch, qui s’était entendu avec le Rassemblement national de Paris pour être le candidat d’union des droites.

    https://www.bvoltaire.fr/serge-federbusch-a-propos-de-jean-messiha-un-pur-nouveau-venu-dans-le-paysage-politique-parisien/

  • Robert Ménard lance la conquête d’un 2e mandat avec un livre

    Robert Ménard est un maire qui ne laisse pas indifférent. Fort d’un bilan positif, il se lance dans la conquête d’un deuxième mandat et a publié en mai un livre qu’il faut lire : Un maire ne devrait pas dire ça.

    Maire, un métier et des dangers

    Les premiers mots de cet article sont pour évoquer la mémoire du “Maire courage” de Signes, Jean-Mathieu Michel, tué lors de l’accomplissement de sa mission d’agent de l’État en voulant rappeler à l’ordre des contrevenants. Selon le ministère de l’intérieur, 361 maires et adjoints ont été agressés en 2018. Dans notre République, constituées de collectivités dont chacune dans son essence et son fonctionnement est le miroir du modèle national, la multiplication des signes et incidents inquiétants s’amplifie. Le maire est le premier élu à constater sur le terrain la dégradation de la vie civique dans un contexte de crise économique structurelle. Et le maire est aussi souvent le seul élu qui soit encore respecté par les citoyens. Mais souvent, il se sent seul face au désarroi de ses administrés et devant la montée des incivilités, abandonné par l’État et même la Justice. Qui se souvient par exemple de Maurice Boisard, maire PS de Cousolre (Nord), condamné en première instance en 2010 pour avoir giflé un adolescent qui l’avait insulté ? Malheureusement, il existe aussi des élus, avides de clientélisme, qui semblent s’accommoder de la situation de leurs villes du moment que leur réélection est assurée.

    Robert Ménard, un livre de campagne

    A l’approche des élections municipales, Robert Ménard, maire de Béziers, lance avec ce livre un plaidoyer pour appuyer sa candidature pour un second mandat. Il est destiné d’abord aux Biterrois mais il veut être aussi porter témoignage d’un renversement de situation qui a pris une portée symbolique en 2014 car cette élection était devenue un enjeu national. Béziers (près de 80 000 habitants), vieille cité grecque, est depuis 1945 aux mains de la gauche (dite “cassoulet”) ou d’une UMP frileuse dans un contexte de déclin économique. Havre pour les Pieds noirs après le drame algérien, mais aussi objet d’une immigration importante qui a remodelé son visage, elle a finit par devenir une ville emblématique de la France périphérique, mise à l’écart de la mondialisation, avec son cortège de disparition d’emplois, de paupérisation et d’acculturation.

    Aux élections de 2014, Robert Ménard, biterrois d’origine pied noir, ancien journaliste engagé à gauche (Reporters sans frontières) relève un défi qui attire sur lui les foudres de la presse locale (Midi libre) et nationale (Médiapart entre autres). Il est élu avec l’appui du Front national, de Debout la France et de personnalités courageuses pour succéder à Raymond Couderc (UMP), à l’héritage décrié et «classé dans la presse dans le hit parade des plus gros cumulards» (dixit R.M.). Un article de l’Obs du 18/10/2015 plante le décor tout en critiquant déjà le nouvel élu :

    « La chance de Ménard, élu avec l’appui du Front national, c’est de succéder à un maire, Raymond Couderc (UMP), à l’héritage décrié… Laissé en déshérence, vidé de ses magasins, le centre-ville a été investi par une population pauvre, Gitans et Maghrébins. A la sortie de certaines écoles élémentaires, il n’est pas rare de ne voir que des femmes voilées. Autour des allées Paul-Riquet, cœur de la cité, difficile cependant de sentir le fameux changement vanté par les supporters de Ménard. Seule la brasserie Cristal, qui vient d’être refaite, attire un peu de monde. Pour le reste, Béziers est une cité comateuse… »

    Rudement éreinté par la presse locale qui l’accuse d’avoir mis en place un laboratoire d’extrême droite, des tombereaux de vertes critiques tentent depuis 2014 de discréditer la nouvelle municipalité. Un site d’opposition Envie à Béziers (https://www.envieabeziers.info/extreme-droite/1476-reconnaitre-le-fascisme-faites-vous-meme-votre-evab-test) du 2 juin 2019 va même très loin en affirmant que Robert Ménard est le prototype d’un nouveau fascisme. Ce dernier appelle ses détracteurs de mauvaise fois les “antifascistes de carnaval“.

    On peut résumer le livre de Robert Ménard en trois points :
    – Son élection, choc salutaire, est la preuve que le système peut perdre localement

    Pour cela, le nouveau maire et son équipe ont dû faire preuve de ténacité et absorber un travail considérable. Selon Robert Ménard, outre le déchaînement de la presse à son encontre, de sourdes oppositions se sont immédiatement dressées sur le chemin du changement à Béziers :

    Une opposition interne : Alors que les bureaux ont été laissés pratiquement vides de dossiers par l’équipe précédente, vielle méthode politique, la “haute administration” municipale a manifesté de la réticence à aider les nouveaux élus. Il a donc fallu s’affirmer afin de reconstituer les dossiers pour pouvoir travailler.
    Une opposition venant d’en haut : le représentant de l’État dans le département s’est montré particulièrement pointilleux pour exercer le contrôle de légalité sur les affaites traitées par la nouvelle équipe. «Un corps préfectoral qui se bouchait le nez pour travailler avec nous » (dixit R.M). De même, le renforcement de la police municipale a suscité une guerre larvée avec le procureur de la République « au point qu’il m’est arrivé de me demander s’il était vraiment du côté de la police » (dixit R.M.).

    Le travail a été accompli grâce au sentiment que la population, qui en avait assez de ce qu’était devenue la ville, approuvait et le témoignait. « Sur le fond, nous étions les élus du petit peuple, à leurs yeux forcément ignorants et incultes » (dixit R.M. à l’adresse de ceux qui contestèrent sa capacité à prendre les rênes de la ville).

    – Redonner à une ville blessée sa dignité

    Avec les gestions laxistes précédentes, la ville a beaucoup souffert de son image. Les Biterrois les plus modestes souffrent d’une double insécurité : physique, avec la délinquance et sociale et culturelle avec la peur de l’avenir pour leurs enfants. Ils aspirent donc à une vie normale sans avoir à quitter leur ville et approuvent les politiques de fermeté. Pour cela, il a fallu auparavant mettre les choses au point avec certaines associations et même le clergé local très orienté. Des mesures sociales ont été prises, comme la mutuelle municipale, le prix des cantines scolaires, la gratuité des musées, etc. Le maire se bat avec succès pour le maintien des Galeries Lafayette et de EDF-Energies nouvelles à Béziers. Son principe « Si une bonne partie de la population de Béziers est pauvre, pas question de multiplier les aides sans contrepartie » donne le ton. Une gestion rigoureuse a été également engagée pour réduire le nombre d’années d’endettement de la ville. Enfin, Robert Ménard s’attache à insuffler à sa ville un esprit patriotique consensuel en restaurant la maison de Jean Moulin, en inaugurant le buste de Jean Jaurès et une rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc qui remplacera celle du 19 mars 1962. Il reconnaît par ailleurs des erreurs de communication au sujet d’affiches maladroites.

    – Une mandature ne suffit pas….

    Le mal est trop profond pour être réparé en 5 ans. Le problème de l’emploi est trop dépendant de facteurs exogènes et son traitement demandera beaucoup de patience. Les gens de Béziers le savent. Idem pour l’insécurité, la violence endémique qui fait que des individus circulent armés de couteaux comme nous l’apprend la Dépêche.fr du 17/08/2019 (La nuit de fête entre le 14 et le 15 août se termine tragiquement. Deux frères ont reçu des coups de couteau lors de la feria, à Béziers). C’est un travail de fond au niveau national et local que les forces du changement entreprennent. « Béziers est sur le bon chemin. Mais il ne faut surtout pas baisser la garde, doucher les enthousiasmes, croire et faire croire que la partie est gagnée » (dixit R.M.). D’autant plus que la mairie de Béziers figure en bonne place dans le plan de campagne de la macronie pour les municipales de 2020. Le parti du Président veut arracher Béziers à l’emprise des “populistes” et cherche le bon candidat. Il n’hésitera pas à s’allier pour cela à des candidats appartenant à la droite et la gauche classique pour battre ou faire battre Robert Ménard par le jeu d’une triangulaire.

    Albert Tureveux

    Tribune reprise du site de Polémia