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élections - Page 181

  • La droite décidément la plus bête du monde...

    Les réactions qui s’enchaînent à droite depuis sa déconvenue de dimanche ne font que confirmer qu’elle est décidément bien la plus bête du monde.
    En déconsidérant son candidat et ses choix idéologiques, qu’il a pourtant portés avec talent et conviction, en brûlant aujourd’hui ce qu’elle semblait adorer hier à l’image du veule Geoffroy Didier critiquant subitement son candidat de la veille, elle fait une nouvelle fois la preuve de sa pusillanimité et de son absence profonde de convictions.
    «La droite doit abandonner son conservatisme sociétal», déclare-t-il ainsi dans un grand élan stupide et de courte vue. 
    Croire que son salut consisterait à se gauchiser sur le plan sociétal est d’une bêtise sans nom : cela existe déjà, ça s’appelle le macronisme (économiquement plutôt de droite, idéologiquement gauchiste car caffi d’anciens socialistes). 
    Je ne vois pas de raisons pour quoi ceux des Français qui se reconnaissent dans ce bloc élitaire-là et dans ce projet so cool qui est tout de même au pouvoir bien que profondément contesté par le peuple, se détourneraient soudain de Macron pour aller voter subitement pour des tocards opportunistes qui changent de convictions comme de chemise.
    Si nous n’avions certes pas anticipé l’ampleur du resserrement frileux du bloc élitaire dimanche autour de son actuel leader qui a toutefois perdu et plafonné malgré le déploiement des moyens de l’État pour mener propagande, il serait tout à fait inexact de prétendre que Bellamy a raté sa campagne au motif qu’il a perdu dans les urnes : celle-ci était riche et réussie quand bien même les résultats ont été infructueux et que l’on partage ou non ses opinions.
    La droite est en vérité placée devant les mêmes questions fondamentales que la gauche qui a implosé faute de n’avoir su y répondre intelligemment : faire enfin des choix idéologiques clairs, assumés, et surtout se déterminer clairement par rapport à la question des frontières.
    Cette droite a trahi depuis longtemps le gaullisme dont elle était issue. 
    Elle a notamment abdiqué la question de la souveraineté. 
    Elle s’est par ailleurs vidé de toute forme d’intelligence et de projet culturel conservateur au lieu d’en assumer le réarmement théorique, prête plutôt à toutes les compromissions pour tenter d’exister en tant que système partisan et préserver quelques prébendes.
    Elle le paie aujourd’hui, tout comme la gauche paie le fait d’avoir trahi le peuple en se boboïsant stupidement.
    Plus que jamais, le défi à venir pour cette partie de l’échiquier nous apparaît comme de nature profondément culturelle et identitaire et l’on imagine mal quelques yoyos opportunistes en capacité de le conduire, d’autant que le macronisme fait déjà le job sans s’embarrasser d’intellect.

  • L’alternance passe par l’union des droites, par Ivan Rioufol

    Il y avait de la dérouillée dans l’air. Mais, contre toute attente, elle s’est abattue dimanche soir sur Les Républicains, bien davantage que sur La République en Marche. Certes, Emmanuel Macron perd son pari face à Marine Le Pen : son mouvement (LREM) ne récolte que 22,41% des voix aux Européennes, contre 23,31% au RN. L’échec était prévisible. Reste que l’écart des voix (moins de 1%) limite la déroute envisagée. “Ce n’est pas une défaite”, a même cru pourvoir assurer, ce matin sur Europe 1, Nathalie Loiseau, la tête de liste LREM. Il est vrai que la macronie peut se réjouir d’avoir poursuivi avec succès le dynamitage des vieux partis. Le parti socialiste, associé à Place Publique, ne récolte que 6,3% des suffrages. Quant à la liste LR, conduite par le prometteur François-Xavier Bellamy, elle s’effondre à 8,44%. Là est le séisme. J’avoue ne l’avoir pas envisagé.

    Les sondeurs non plus n’ont rien vu venir. La Bérézina oblige la droite de Laurent Wauquiez à admettre qu’elle n’est plus crédible aux yeux des Français, même si près de 50% des électeurs n’ont pas participé au scrutin. Le bureau politique des LR doit se réunir ce lundi soir. Il n’est pas sûr que les caciques du parti soient disposés à entendre ce que suggèrent les électeurs en invitant la vieille droite à choisir son nouveau camp, bien dessiné par Macron : soit celui des “progressistes”, dominés par LREM, soit celui des souverainistes, dominés par le RN. Le spectre de “l’extrême droite” est devenu un cliché qui ne rend plus compte de la diversité du vote civilisationnel.

    Dès hier soir, la gauche en déroute n’avait que le mot “union” à la bouche. Mais ce que s’autorisent les socialistes depuis 1971 et le congrès d’Epinay, qui allait sceller l’alliance avec le très stalinien PCF, est refusé à la droite par les faiseurs de morale. Cet interdit unilatéral a été tellement intégré par la droite de gouvernement qu’elle est la première désormais a rejeter l’hypothèse d’un rapprochement avec le RN, alors que celui-ci n’a plus rien de commun avec l’infréquentable FN de Jean-Marie Le Pen. Dès hier soir, les barons de LR semblaient être d’accord pour relancer, sans autre imagination, l’union avec le Centre, en passant par le silencieux Xavier Bertrand. “Tout est à reconstruire du sol au plafond“, a expliqué Valérie Pécresse, ce matin sur RTL. Reste que la fin de l’histoire est déjà écrite, si Les Républicains persistent à regarder de haut un RN qui capte le vote souverainiste : lors de la prochaine présidentielle, en cas de probable nouveau duel Macron-Le Pen, cette dernière aura de grande chance d’être à nouveau battue, à cause de son isolement.

    C’est cette absurdité qui est à résoudre, alors que partout en Europe les populistes se consolident sur des alliances et des personnalités compétentes. Sur les questions sociétales, les différences entre François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella étaient mineures. Des électeurs LR ont d’ailleurs apporté des voix à la liste RN, dans la recherche d’un vote utile. Macron, comme la gauche, redoute une union des droites. Or son opposition aux souverainistes est l’occasion de consolider cette force politique, seule capable d’assurer l’alternance.

    Ivan Rioufol

    Texte repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Élections en Flandre : un conservateur averti en vaut deux – François Vandenberghe (Les Identitaires)

    « Ils ne le dompteront pas (le fier Lion de Flandre), tant qu’un Flamand vivra ». Ces paroles de l’hymne national flamand trouvent un écho tout particulier en ces lendemains d’élections à la fois régionales, fédérales et européennes dans le plat pays. Le Vlaams Belang, donné politiquement pour mort depuis ses échecs électoraux de ces 15 dernières années, a repris sa place de deuxième force politique de Flandre belge derrière la NVA, la droite nationaliste et conservatrice flamande.

    Cette renaissance est à la fois le fruit d’une campagne offensive et moderne menée par son jeune président Tom Van Grieken (32 ans) et de l’influenceur militant Dries Van Langehove (26 ans), et d’un désaveu des électeurs flamands pour les partis traditionnels, et tout particulièrement pour la NVA qui paye aujourd’hui ses compromissions quand elle était au pouvoir.

    « Bescherm onze mensen – Défendre nos gens » tel est le slogan d’une campagne habilement menée par une maîtrise des réseaux sociaux et par une présence militante efficace, parfois espiègle, dont le concept de « Schild en Pint » est assez représentatif : un meeting politique dans un bar ambiance sous forme d’happy hours parmi des dizaines de jeunes. La première leçon est qu’une victoire identitaire ne peut qu’être le fruit d’un discours assumé et d’une action novatrice.

    « 2019 sera l’année de la révolte du Flamand moyen contre l’élite politique ». Telle fut la promesse de Tom Van Grieken lors des vœux de début d’année et l’on peut dire qu’elle fut prospective. Car la Flandre laborieuse et dynamique a en effet sanctionné le parti conservateur au pouvoir qui a échoué à tous les points de vue flamand : aucune avancée dans les négociations communautaires, une fragilisation de la classe moyenne et une passivité presque coupable face au défi de l’immigration et de l’islamisation du pays. Quand le sud de la Belgique, qui paye encore aujourd’hui sa désindustrialisation, accentue son virage à gauche, le Nord, quant à lui, exige le sursaut d’une droite sociale et identitaire que le VB a su parfaitement incarner lors de ces élections et avec qui la NVA aurait tout intérêt à se rapprocher.

    Car le VB est en position favorable pour participer aux affaires. La NVA, bien qu’en tête aux élections, est obligée de composer avec un parti tiers pour gouverner. Si elle rompt le cordon sanitaire en intégrant les Vlaams belanger aux affaires, alors elle enverra un signal positif à ses électeurs mécontents dont le premier avertissement fut cinglant. Si elle se soumet au politiquement correct en s’alliant avec les progressistes, faisant fi des aspirations de son corps électoral, alors elle vivra la même agonie que son équivalent français, siphonné à la fois par sa gauche et sa droite, et disparaîtra de la scène politique. Un conservateur averti en vaut deux.

    François Vandenberghe

    Texte repris du site de : Les Identitaires

    https://fr.novopress.info/

  • France. De qui, de quoi parle-t-on ?

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    Jarente de Senac

    On le savait, mais on en a désormais la confirmation, le paysage politique français, bien dévasté, se résume à un face à face entre la République en marche (LREM) et le Rassemblent national (RN). La gauche, qui n’était déjà pas bien vaillante, devient ectoplasmique. Les seuls bénéficiaires, si l’on peut employer ce terme, ce sont les Verts. Mais leur voix reste faible. Car ce qui vaut eux européennes ne s’est jamais appliqué aux législatives comme aux municipales.

    A droite on assiste à la fin d’une imposture qui de RPR en UMP pour finir Républicains, n’avaient de droite que le nom. Avec Chirac, l’ex-parti dit gaulliste était devenu une simple machine électorale, un truc à fournir des élus. On n’a d’ailleurs jamais vu la clique du claque gaulliste transcendée par une idée. C’était plutôt un conglomérat de libéraux dont la notion a fluctué au gré des circonstances jusqu’à venir échouer sur l’ultra libéralisme d’un Emmanuel Macron. Que cette droite-là disparaisse, on n’ira franchement pas chialer.

    Mais que la droite soit désormais incarnée par le Rassemblement national n’est pas satisfaisant pour autant. En dehors de l’immigration et d’un vague euroscepticisme, on en voit mal les lignes de force. Il n’a échappé à personne que cette confrontation Marine Le Pen – Emmanuel Macron ne bénéficiait qu’à ce dernier. Cet ultra libéral a phagocyté tout le centre, de droite à gauche, et on voit mal, a priori, ce qui pourrait lui faire obstacle.
    Sauf le peuple, même.

    Car ce qui est tout de même nouveau – enfin pas tout à fait – c’est que nous sommes face à une France fracturée, non entre riches et pauvres, mais entre une France de nantis qui jouit des bienfaits de la mondialisation et une France laborieuse dirons-nous, encore majoritaire électoralement, où nichent les classes moyennes qui demeurent le vrai moteur de la croissance et n’en bénéficient guère. Une France populaire d’un côté et enfin une France d’immigrés où l’on trouve un panel racial des plus variés, qui n’ont que peu à voir avec notre culture et notre civilisation, et qui survivent comme un kyste sur une richesse nationale à laquelle de près ou de loin – voire de très loin -, ils participent.

    A défaut de venir des partis qui ne représentent plus rien aux yeux des Français, c’est du peuple - façon Gilets jaunes -  que pourrait venir l’explosion du couvercle de la marmite sociale. Il n’y a plus de filtre désormais entre le pouvoir et la rue. Emmanuel Macron marche sur un champ de mines, ça peut péter à tout instant pour des raisons qui nous échappent encore. Car de très nombreux secteurs industriels et agricoles sont au bord de la rupture. Et le jour où certaines catégories de canuts n’auront plus rien à perdre, elles descendront dans la rue.

    Voici maintenant une bonne décennie que des intellectuels anticonformistes, c’est-à-dire débarrassés des scories socialisantes, tirent la sonnette d’alarme. Et, tous ceux qui crient au fascisme oublient qu’il s’incarne dans un homme. Où est donc cet homme providentiel et futur Castro ? Nulle part. L’horizon est vide.

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  • La droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays mais est impuissante tant qu’elle reste divisée

    La droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays mais est impuissante tant qu’elle reste divisée

    Analyse du scrutin et perspectives politiques par Guillaume Bernard :

    Ce nouveau clivage droite gauche qui s’installe en silence, n’en déplaise à ceux qui s’en pensaient débarrassés. Une clarification doctrinale et une réorganisation partisane de la nouvelle droite sont par ailleurs nécessaires pour qu’elle pèse davantage qu’En Marche, son adversaire de gauche.

    Les listes qui n’ont pas de positionnement clair, qui ont joué sur l’ambiguïté idéologique (LR) ou stratégique (DLF qui a torpillé son alliance avec le PCD) ont échoué. Celles qui ont une identité plus claire – le souverainisme (RN), le libéralisme (LREM) et l’écologisme (EELV) – ont tiré leur épingle du jeu.

    Le vainqueur de ce scrutin, c’est le RN. Donné à 17 % des intentions de vote un an avant l’élection, il finit à presque 24 %. Il a donc à peu près retrouvé son score de 2014 et, avec une participation en hausse (plus huit points) résultant d’une mobilisation peu prévisible des catégories populaires de la « France périphérique », il a donc augmenté son nombre de voix d’il y a cinq ans. Pour autant, sans allié, il reste toujours dans l’incapacité de gagner seul une élection au scrutin majoritaire à deux tours. L’échec et le discrédit de Marine Le Pen à la présidentielle n’ont pas tué le RN, mais ce parti ne connaît pas de forte dynamique puisqu’il ne profite pas vraiment (encore qu’il a bénéficié de transferts de voix) de l’effondrement de LR et encore moins de celui de LFI.

    Le principal perdant de l’élection, c’est bien entendu LR qui enregistre son plus mauvais score aux européennes, faisant même moins bien que les 13 % de 1999. Cet échec s’explique par l’incohérence doctrinale de son offre : le grand écart idéologique entre la tête de liste (appréciée de l’électorat conservateur) et nombre de ses colistiers. C’est donc moins l’échec de François-Xavier Bellamy (encore qu’il ait commis des maladresses voire des lapsus révélateurs en se déclarant plus proche de Juncker que d’Orban) que celui de la stratégie attrape-tout (c’est cette même distorsion qui a conduit à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012) : à vouloir plaire à tout le monde, on finit par déplaire à tous. L’électorat libéral (préférant ses intérêts à ses idées…) a glissé cers LREM. Toutefois, ce parti n’est pas encore mort étant donné qu’il dispose, pour l’heure, d’un tissu social d’élus locaux que son concurrent RN n’a pas. Pour continuer l’oeuvre accomplie et, peut-être aussi, afin de conserver leurs mandats, un certain nombre d’entre eux pourraient trouver judicieux de se débarrasser de leurs étiquettes partisanes nationales pour constituer, lors des prochains scrutins territoriaux, des listes d’alliance (de fait « divers droite ») réunissant toutes les « sensibilités » de la droite, y compris nationale…

    Quant à la gauche (PS, LFI, etc.), elle est d’autant plus en perdition qu’elle est divisée : elle fait, en tout, moins de 30 %, y compris les Verts (qui sur de nombreux points, en particulier sociétaux, convergent assez aisément avec LREM), ce qui relativise l’importance de leur résultat qui n’est certes pas négligeable (13, 5 %) mais pas nouveau pour ce parti qui réussit régulièrement des percées aux régionales et aux européennes (16 % en 2009) pour ensuite retomber assez bas aux autres scrutins.

    Pour Macron, la seconde place de LREM (22,5 %) est un échec puisqu’il avait cherché à transformer l’élection en un duel avec le RN et s’est investi personnellement dans la campagne. Cependant, l’écart entre les deux partis est faible et le  positionnement central du macronisme lui donne un avantage incontestable pour rassembler les modérés lors d’un second tour d’une présidentielle. Après avoir quasiment liquidé le PS en 2017, Macron a siphonné une partie de l’électorat LR. Il se retrouve dans cette étonnante situation qu’il est objectivement minoritaire dans le pays (il a été élu par défaut, il a connu une contestation d’ampleur avec les Gilets jaunes) et qu’il est cependant le plus susceptible de l’emporter en 2022 si n’émerge par une force politique capable de créer une unité (doctrinale) et une dynamique (électorale) de la droite.

    La recomposition du spectre politique français se fait selon un double mouvement. D’une part, on assiste à un fort affaiblissement des anciennes forces politiques (PC, PS, droite modérée), un enracinement de LREM et un maintien-stagnation du RN. D’autre part, la tripolarisation issue de la présidentielle (gauche, centre et droite) ne sera vraisemblablement que temporaire : le socialisme est discrédité et ne survivra pas malgré ses appels du pied au communautarisme, le libéralisme (économico-sociétal) glisse vers la gauche du spectre politique tout en empiétant sur le centre-droit (Verts, LREM et MoDem), la droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays (35 % a minima) mais est impuissante tant qu’elle reste divisée. Seule une alliance, non pas des appareils parisiens mais des forces vives du pays, partout dans le tissu social de la France, sur la base de valeurs claires (identité, autorité, souveraineté, subsidiarité, dignité) pourrait permettre de constituer un programme commun (ne confondant pas libertés économiques et libéralisme ni question sociale avec étatisme collectiviste) et de faire émerger une force politique qui, parce que renouvelée dans sa doctrine et ses incarnations, sera débarrassée des actuels handicaps des différentes composantes de la droite (la suspicion de schizophrénie visant les uns, le blocage psychologique vis-à-vis des autres).

    Macron est, certes, en passe de faire table rase de l’ancien monde politique, mais il n’est pas pour autant, à lui seul, le nouveau monde : il n’est que l’instrument du chaos entre les deux. Le nouveau spectre politique opposera à nouveau une droite à une gauche incarnant l’une l’identitarisme l’autre le multiculturalisme, l’une le protectionnisme l’autre le libre-échangisme, l’une la subsidiarité l’autre libéralisme, l’une la solidarité sociale l’autre l’étatisme, l’une l’autorité l’autre le dirigisme technicien, l’une la maîtrise de son destin l’autre le mondialisme, l’une la défense d’un ordre naturel des choses l’autre l’écologisme malthusien, l’une le conservatisme sociétal l’autre le progressisme libertarien… Autrement dit, ce sera le retour, à plein, de l’affrontement doctrinal fondamental opposant, la pensée classique à l’idéologie moderniste.

    https://www.lesalonbeige.fr/la-droite-conservatrice-et-populiste-lr-delestes-de-leur-aile-gauche-dlf-pcd-et-rn-peut-etre-la-premiere-force-du-pays-mais-est-impuissante-tant-quelle-reste-divisee/

  • Les droites au plus bas !

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    Non seulement il n’y a pas eu de miracle Bellamy, mais on peut désormais parler d’une catastrophe Bellamy (8,48 %, soit moins d’un quart des voix recueillies par les droites). De toute évidence, le discours libéral-conservateur ne plaît guère aux Français, ce qui ne nous surprend pas. Laurent Wauquiez s’est totalement trompé ; il a cru qu’il pourrait siphonner l’électorat « national-populiste » en mettant, à la tête de sa liste, un représentant du courant libéral-conservateur ; on ne peut que constater l’inanité de ce choix. C’est la ligne « nationale-populiste » qui a permis au RN d’arriver en tête lors de ce scrutin, comme en 2014, et c’est le choix du libéral-conservatisme qui a coulé LR.

    Les mots « conservateur » et « conservatisme » sont perçus négativement par une écrasante majorité de Français, ce qui les rend inutilisables dans le champ électoral, et même au-delà. De plus, ce sont des mots qui peuvent signifier des choses très différentes parce que nous ne voulons pas tous, à droite, conserver les mêmes choses. Les nationaux-populistes sont, sans le dire, des conservateurs puisqu’ils militent pour la pérennité des nations, de leur indépendance, de leurs institutions, de leurs cultures et de leurs modes de vie, mais ils ne veulent pas que perdurent les inégalités économiques grandissantes liées au système économique libéral, contrairement aux libéraux-conservateurs. On pourrait multiplier les exemples de ce type.

    Cet échec est une leçon dont les gens de droite devraient se souvenir, parce qu’à notre avis – et ce résultat l’illustre -, en France, le libéral-conservatisme est une impasse. Le fait que la base sociologique très étroite du courant libéral-conservateur se résume à la bourgeoisie traditionnelle des villes grandes et moyennes lui interdit tout espoir de montée en puissance. Pour Les Républicains, le renouveau ne pourrait venir que d’un retour aux inspirations fondamentales du gaullisme (pérennité, indépendance et grandeur de la nation, d’une part, solidarité sociale et économique, d’autre part) mais ses cadres sont tellement imprégnés de libéral-libertarisme qu’on peut se demander si l’existence même de ce parti n’est pas définitivement compromise.

    Nous écrivions, il y a quelques jours, ici que les droites sont à la peine ; aujourd’hui, nous pouvons constater que leur situation est encore plus mauvaise que ce que nous pensions alors : elles n’ont recueilli que 37 % des suffrages. Autant dire que nous sommes très éloignés de l’hégémonie fantasmée par certains qui s’appuient sur des sondages, tel celui de l’IFOP réalisé pour le journal L’Humanité en septembre 2018, lequel indiquait un total de 56 % d’électeurs se définissant comme étant de droite, dont 11 % d’extrême droite, 24 % de droite et 21 % de centre droit. Le problème, c’est que ces électeurs de centre droit sont des libéraux très proches des libéraux macronistes ; les résultats des élections de ce dimanche ont confirmé un sondage EuroTrack du 3 mai 2019 qui a révélé que LR ne parvient pas à récupérer ses anciens électeurs centristes.

    Le paysage politique traduit la stratégie de domination intellectuelle menée par les gauches socialiste, communiste ou écologiste mais aussi libérale. D’une part, les partis de droite ont complètement négligé l’indispensable travail de réflexion et de diffusion des idées et, d’autre part, les actions métapolitiques menées par des groupes indépendants des partis n’ont, à ce jour, qu’une influence dérisoire du fait de l’étroitesse de leurs cibles (traditionalisme catholique ou, au contraire, néo-paganisme ; promotion de l’idée d’un État fédéral des régions d’Europe passant par la destruction des nations historiques ; anticapitalisme radical ou, au contraire, ultralibéralisme ; néo-royalisme et antirépublicanisme compulsif…). De toute évidence, les droites n’ont pas encore élaboré un corpus qui pourrait séduire une majorité de nos compatriotes. L’essentiel reste à faire.

    Bruno Guillard

    https://www.bvoltaire.fr/les-droites-au-plus-bas/

  • Démocratie athénienne et gauche européenne

    6a00d8341c715453ef0240a48a697f200d-320wi.jpgÀ quelque chose malheur est bon. Empêché provisoirement d'aller assister à Athènes, la semaine écoulée, à la déconfiture de l'affreux Tsipras, votre chroniqueur a pu bénéficier du miracle d'en contempler la déroute sur internet.

    On entend souvent répéter que la démocratie serait née, dans l'Antiquité, à Athènes, bien que pratiquement aucun philosophe ne s'y soit prononcé en faveur d'un régime de ce type.

    On doit hélas rappeler brièvement le chapitre suivant aux faux lettrés. Dès la mort de Périclès en 429, ses successeurs élus, Cléon jusqu'en 422, Alcibiade mort en 404, se sont en effet, révélés de désastreux stratèges. Après la victoire de Sparte, un système dictatorial s'imposa mais ce furent les restaurateurs de la démocratie qui condamnèrent Socrate à mort en 399. Dans sa lettre aux parents et amis de Dion[1], Platon expose le rôle de cette criminelle épuration dans la genèse de ses conceptions politiques.

    L'actuel premier ministre athénien pourrait certes tout juste figurer dans la longue histoire de cette cité, comme continuateur du marchand de boudin Cléon, à condition toutefois de savoir mourir aussi courageusement que son prédécesseur.

    Ce petit gauchiste mal blanchi, incapable de porter une cravate a fait, depuis 2015, figure de chouchou de Moscovici, lui-même incapable de se raser. Le commissaire bruxellois voit sans doute en lui un autre lui-même, traître à la trahison. Et même la droite bourgeoise parisienne le regarde avec indulgence, ainsi L'Opinion de Nicolas Beytout, ou Le Point sous la houlette de Franz-Olivier GiesbertIl est vrai que sous son gouvernement la Grèce ne fait plus figure d'acteur géopolitique mais de destination touristique. Tel était sans doute la raison profonde du choix de ce pays et de ce peuple, comme mouton noir d'abord, comme cobaye ensuite.

    Son parti a logiquement essuyé la plus rude défaite du continent[2]. Avec 23 % des voix sa liste est battue de 10 points par celle du parti conservateur, qui obtient 33 % des suffrages, conduit par Kyriakos Mitsotakis[3]. Comme son unique allié, compère en reniement, l'ex-droitier Kamennos s'est effondré à 0,8 % des voix, et comme sans son appui il ne dispose pas de sa courte majorité, 153 sièges sur 300 au parlement, il doit recourir à des élections anticipées, fixées au 7 juillet.

    Espérons que, ce jour-là, l'essai sera transformé.

    L'extrême gauche européenne, dont il incarnait la nuisance et portait seul la funeste casaque, parmi les 28 chefs d'États et de gouvernements, recule à peu près partout.

    Les 52 euro-députés de la gauche radicale, vieux stals et néocommunistes confondus passent de 52 à 39. Après Brexit, ce contingent sera même réduit à 36.

    Le site italien de Rifondazionefait plaisir à consulter. Cette survivance communiste déplore "un vote désastreux pour la gauche et pour l'Italie". Se contentant de peu il félicite les camarades Antonella et Dmitrij pour un pourcentage de 7 % à Florence. Dans toute la Péninsule, les sociaux-démocrates reculent de 31 à 19 et les communistes de Rifondazione et de La Sinistra zéro.

    Podemos en Espagne, apparu aux élections européennes de 2014 avec près de 8 % des voix, bat de l'aile. Son chef Iglesias voit se dissiper ses ambitions ministérielles aux côtés des socialistes. De 14 % aux récentes législatives le parti passe à 10 %, gardant ses 5 sièges, et surtout Izquierda Plural, qui avait remporté 7 sièges en 2014, sur l’élan du mouvement des Indignés.

    Petit gain de 0,6 point en Suède, le parti Vänsterpartiet, qui n'est autre que l'ancien parti communiste passe de 5.7 % à 6,3 %. Il obtient un (1) député, mais en ayant renouvelé ses thèmes sous la conduite de la camarade Björk, féministe échevelée et activiste pro migrants.

    En Allemagne, au contraire, die Linkepasse de 7,4 % à 5,5 % des suffrages et de 7 à 5 députés.

    En Tchèquie, le parti communiste de Bohême et Moravie KSCM passe de 11 % à 7 %, et de 3 à 1 siège.

    Ce tour d'Europe, affligeant pour la gauche dite radicale, et à cet égard consolant, pourrait se poursuivre jusqu'en Slovénie où la repoussante Violetta Tomic avait été désignée, en vain, candidate d'extrême gauche à la présidence de la Commission.

    Le bilan d'ensemble démontre que si les socialistes du PSE perdent 40 euro-députés, ce n'est pas au profit de marxistes plus durs, qui en perdent proportionnellement plus encore. À l'échelle du Continent les socialistes passent de 230 à 180. Aucune évolution favorable aux gauches n'a été enregistrée, pas plus d'ailleurs qu'aux partis écologistes

    De cela les gens qui pilotent les institutions de l'Union européenne devront tenir compte puisqu'ils s'affichent comme démocrates.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. édition Pléiade Tome II  Lettre VII chapitre Ier p. 1184-1187.

    [2] Nous en excluons les tories de Grande Bretagne, hors "continent" et, exceptionnellement, hors concours.

    [3] Nea dimokratia en grec moderne doit [devrait] être traduit plutôt par nouvelle république. Cette appellation avait été, en effet, adoptée par la droite grecque en référence au parti gaulliste (alors UNR). La monarchie constitutionnelle, abolie d'abord en 1973 par le régime des colonels, décision confirmée sous le gouvernement Caramanlis par référendum en 1974, était qualifiée  de "république couronnée".

  • Erik Tegnér : « On ne peut pas dire qu’entre Macron et Le Pen, on choisirait Macron »

    Réaction d’Erik Tegnér, président du collectif Racines d’avenir et membre des LR, après la lourde défaite des Républicains aux élections européennes :

  • Victoire du dégagisme

    6a00d8341c715453ef0240a460ce2e200c-320wi.jpgChacun peut se livrer à son analyse du scrutin de ce 26 mai, selon des points de vue évidemment différents. Tenons-nous en, pour cette première chronique à l'espace de l'Hexagone. Commençons, pourquoi pas, par une bonne nouvelle. Elle aura été légèrement occultée par les commentateurs agréés : l'échec des sondages prédictifs. Tous leurs chiffrages ont été bousculés.

    Seul le matraquage en boucle de l'annonce du duopole s'est réalisé. Son effet s'est accentué d'autant plus dans la dernière semaine. Les uns se sont ralliés à une volonté de censure du chef de l'État, puisque celui-ci s'était si imprudemment engagé dans une bataille que tous les gouvernants ont perdu en France depuis 40 ans. Les autres s'alarmant à l'idée d'une poussée nationaliste en Europe ont cru voter utilement pour conforter le pouvoir en place

    Fragile et précieux discours, reflet d'un temps quelque peu révolu, l'agréable propos conservateur du candidat de la droite désunie, le condamnait faute d'une affirmation plus virile, peut-être moins courtoise et, sans doute, moins platonique, à se voir broyé sous le choc. On peut le regretter. On doit le constater.

    Vrai motif de satisfaction : le parti communiste, dont tout le monde flattait le vaillant chef de file, était évalué à 2,7 % (à 22 h 33) soit moins que le minimum pour être remboursé de ses frais.

    À l'heure où l'auteur de ces lignes entreprenait de les écrire, vers 22 heures, Le Monde, titrait sur les estimations de l'Hexagone[1]. Le site résumait ainsi la situation qu'il caractérise comme victoire du RN (23,3 %), juste devant LRM (22,1 %).

    À 05 h 57 le lendemain matin la présentation était devenue plus détaillée. En titre : "le RN confirme sa domination, le socle LRM résiste" ; sous-titre "La liste conduite par Jordan Bardella arrive en première position avec 23,4 % des voix, un point devant celle de la majorité, menée par Nathalie Loiseau, à 22,3 %. EELV arrive en troisième position avec 13,4 %, devant Les Républicains, qui plongent avec 8,5 % des suffrages."

    Remarquons que la liste Bardella obtient 2 points de plus que le pourcentage de premier tour obtenu par la dirigeante de son parti à la présidentielle de 2017 (21,3 %), mais 2 points de moins que lors du dernier scrutin européen de 2014 (25 %).

    Selon les points de vue, on pourra se féliciter de divers aspects, y compris des progrès enregistrés quant à la participation. Certains additionneront les voix des partis les plus favorables à ce qu'on appelait autrefois la construction européenne.

    Plusieurs aspects du scrutin confirment un désir croissant de changement. Le coup de balai espéré vise d'abord l'hypocrisie du discours central parisien. Mais il condamne aussi les partis qui ont gouverné le pays depuis un demi-siècle. Ceux que l'on désignait comme la bande des quatre il y a 30 ans, LR-PS+UDI+PCF, obtiennent additionnés moins de 20 % des voix.

    Quoique dégagiste [en paroles] le parti de Mélenchon s'est trouvé victime de son propre programme, divisant son score par 3 en deux ans. Difficile de ne pas s'en réjouir.

    Les bons esprits se pâment devant la poussée des écologistes, comme si l'acné des adolescents mesurait leur génie.

    On a voulu méthodiquement évacuer la question de l'immigration. Les études les plus solides l'indiquent pourtant comme une préoccupation majeure, chiffrée à hauteur de 35 %. Personne, au sein de la classe politique, ne semble non plus se rendre compte que le sang français coule en Afrique pour la défense de l'Europe. On a mis moins de 16 jours pour oublier l'instant d'émotion autour du sacrifice de nos deux soldats au Burkina Fasso.

    Inconvenante paraît l'idée que notre pays, notre continent, notre civilisation doivent faire face au défi guerrier que nous ont lancé les djihadistes. Cet aveuglement de Bas-Empire se payera au prix fort, plus vite qu'on ne le pense.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. Article publié  à 20h07, mis à jour à 21h00, où il n'est question que de l'Hexagone, avec comme titre de rubrique ... "international".

    https://www.insolent.fr/