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élections - Page 180

  • La droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays mais est impuissante tant qu’elle reste divisée

    La droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays mais est impuissante tant qu’elle reste divisée

    Analyse du scrutin et perspectives politiques par Guillaume Bernard :

    Ce nouveau clivage droite gauche qui s’installe en silence, n’en déplaise à ceux qui s’en pensaient débarrassés. Une clarification doctrinale et une réorganisation partisane de la nouvelle droite sont par ailleurs nécessaires pour qu’elle pèse davantage qu’En Marche, son adversaire de gauche.

    Les listes qui n’ont pas de positionnement clair, qui ont joué sur l’ambiguïté idéologique (LR) ou stratégique (DLF qui a torpillé son alliance avec le PCD) ont échoué. Celles qui ont une identité plus claire – le souverainisme (RN), le libéralisme (LREM) et l’écologisme (EELV) – ont tiré leur épingle du jeu.

    Le vainqueur de ce scrutin, c’est le RN. Donné à 17 % des intentions de vote un an avant l’élection, il finit à presque 24 %. Il a donc à peu près retrouvé son score de 2014 et, avec une participation en hausse (plus huit points) résultant d’une mobilisation peu prévisible des catégories populaires de la « France périphérique », il a donc augmenté son nombre de voix d’il y a cinq ans. Pour autant, sans allié, il reste toujours dans l’incapacité de gagner seul une élection au scrutin majoritaire à deux tours. L’échec et le discrédit de Marine Le Pen à la présidentielle n’ont pas tué le RN, mais ce parti ne connaît pas de forte dynamique puisqu’il ne profite pas vraiment (encore qu’il a bénéficié de transferts de voix) de l’effondrement de LR et encore moins de celui de LFI.

    Le principal perdant de l’élection, c’est bien entendu LR qui enregistre son plus mauvais score aux européennes, faisant même moins bien que les 13 % de 1999. Cet échec s’explique par l’incohérence doctrinale de son offre : le grand écart idéologique entre la tête de liste (appréciée de l’électorat conservateur) et nombre de ses colistiers. C’est donc moins l’échec de François-Xavier Bellamy (encore qu’il ait commis des maladresses voire des lapsus révélateurs en se déclarant plus proche de Juncker que d’Orban) que celui de la stratégie attrape-tout (c’est cette même distorsion qui a conduit à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012) : à vouloir plaire à tout le monde, on finit par déplaire à tous. L’électorat libéral (préférant ses intérêts à ses idées…) a glissé cers LREM. Toutefois, ce parti n’est pas encore mort étant donné qu’il dispose, pour l’heure, d’un tissu social d’élus locaux que son concurrent RN n’a pas. Pour continuer l’oeuvre accomplie et, peut-être aussi, afin de conserver leurs mandats, un certain nombre d’entre eux pourraient trouver judicieux de se débarrasser de leurs étiquettes partisanes nationales pour constituer, lors des prochains scrutins territoriaux, des listes d’alliance (de fait « divers droite ») réunissant toutes les « sensibilités » de la droite, y compris nationale…

    Quant à la gauche (PS, LFI, etc.), elle est d’autant plus en perdition qu’elle est divisée : elle fait, en tout, moins de 30 %, y compris les Verts (qui sur de nombreux points, en particulier sociétaux, convergent assez aisément avec LREM), ce qui relativise l’importance de leur résultat qui n’est certes pas négligeable (13, 5 %) mais pas nouveau pour ce parti qui réussit régulièrement des percées aux régionales et aux européennes (16 % en 2009) pour ensuite retomber assez bas aux autres scrutins.

    Pour Macron, la seconde place de LREM (22,5 %) est un échec puisqu’il avait cherché à transformer l’élection en un duel avec le RN et s’est investi personnellement dans la campagne. Cependant, l’écart entre les deux partis est faible et le  positionnement central du macronisme lui donne un avantage incontestable pour rassembler les modérés lors d’un second tour d’une présidentielle. Après avoir quasiment liquidé le PS en 2017, Macron a siphonné une partie de l’électorat LR. Il se retrouve dans cette étonnante situation qu’il est objectivement minoritaire dans le pays (il a été élu par défaut, il a connu une contestation d’ampleur avec les Gilets jaunes) et qu’il est cependant le plus susceptible de l’emporter en 2022 si n’émerge par une force politique capable de créer une unité (doctrinale) et une dynamique (électorale) de la droite.

    La recomposition du spectre politique français se fait selon un double mouvement. D’une part, on assiste à un fort affaiblissement des anciennes forces politiques (PC, PS, droite modérée), un enracinement de LREM et un maintien-stagnation du RN. D’autre part, la tripolarisation issue de la présidentielle (gauche, centre et droite) ne sera vraisemblablement que temporaire : le socialisme est discrédité et ne survivra pas malgré ses appels du pied au communautarisme, le libéralisme (économico-sociétal) glisse vers la gauche du spectre politique tout en empiétant sur le centre-droit (Verts, LREM et MoDem), la droite conservatrice et populiste (LR délestés de leur aile gauche, DLF, PCD et RN) peut être la première force du pays (35 % a minima) mais est impuissante tant qu’elle reste divisée. Seule une alliance, non pas des appareils parisiens mais des forces vives du pays, partout dans le tissu social de la France, sur la base de valeurs claires (identité, autorité, souveraineté, subsidiarité, dignité) pourrait permettre de constituer un programme commun (ne confondant pas libertés économiques et libéralisme ni question sociale avec étatisme collectiviste) et de faire émerger une force politique qui, parce que renouvelée dans sa doctrine et ses incarnations, sera débarrassée des actuels handicaps des différentes composantes de la droite (la suspicion de schizophrénie visant les uns, le blocage psychologique vis-à-vis des autres).

    Macron est, certes, en passe de faire table rase de l’ancien monde politique, mais il n’est pas pour autant, à lui seul, le nouveau monde : il n’est que l’instrument du chaos entre les deux. Le nouveau spectre politique opposera à nouveau une droite à une gauche incarnant l’une l’identitarisme l’autre le multiculturalisme, l’une le protectionnisme l’autre le libre-échangisme, l’une la subsidiarité l’autre libéralisme, l’une la solidarité sociale l’autre l’étatisme, l’une l’autorité l’autre le dirigisme technicien, l’une la maîtrise de son destin l’autre le mondialisme, l’une la défense d’un ordre naturel des choses l’autre l’écologisme malthusien, l’une le conservatisme sociétal l’autre le progressisme libertarien… Autrement dit, ce sera le retour, à plein, de l’affrontement doctrinal fondamental opposant, la pensée classique à l’idéologie moderniste.

    https://www.lesalonbeige.fr/la-droite-conservatrice-et-populiste-lr-delestes-de-leur-aile-gauche-dlf-pcd-et-rn-peut-etre-la-premiere-force-du-pays-mais-est-impuissante-tant-quelle-reste-divisee/

  • Les droites au plus bas !

    Laurent-Wauquiez.jpg

    Non seulement il n’y a pas eu de miracle Bellamy, mais on peut désormais parler d’une catastrophe Bellamy (8,48 %, soit moins d’un quart des voix recueillies par les droites). De toute évidence, le discours libéral-conservateur ne plaît guère aux Français, ce qui ne nous surprend pas. Laurent Wauquiez s’est totalement trompé ; il a cru qu’il pourrait siphonner l’électorat « national-populiste » en mettant, à la tête de sa liste, un représentant du courant libéral-conservateur ; on ne peut que constater l’inanité de ce choix. C’est la ligne « nationale-populiste » qui a permis au RN d’arriver en tête lors de ce scrutin, comme en 2014, et c’est le choix du libéral-conservatisme qui a coulé LR.

    Les mots « conservateur » et « conservatisme » sont perçus négativement par une écrasante majorité de Français, ce qui les rend inutilisables dans le champ électoral, et même au-delà. De plus, ce sont des mots qui peuvent signifier des choses très différentes parce que nous ne voulons pas tous, à droite, conserver les mêmes choses. Les nationaux-populistes sont, sans le dire, des conservateurs puisqu’ils militent pour la pérennité des nations, de leur indépendance, de leurs institutions, de leurs cultures et de leurs modes de vie, mais ils ne veulent pas que perdurent les inégalités économiques grandissantes liées au système économique libéral, contrairement aux libéraux-conservateurs. On pourrait multiplier les exemples de ce type.

    Cet échec est une leçon dont les gens de droite devraient se souvenir, parce qu’à notre avis – et ce résultat l’illustre -, en France, le libéral-conservatisme est une impasse. Le fait que la base sociologique très étroite du courant libéral-conservateur se résume à la bourgeoisie traditionnelle des villes grandes et moyennes lui interdit tout espoir de montée en puissance. Pour Les Républicains, le renouveau ne pourrait venir que d’un retour aux inspirations fondamentales du gaullisme (pérennité, indépendance et grandeur de la nation, d’une part, solidarité sociale et économique, d’autre part) mais ses cadres sont tellement imprégnés de libéral-libertarisme qu’on peut se demander si l’existence même de ce parti n’est pas définitivement compromise.

    Nous écrivions, il y a quelques jours, ici que les droites sont à la peine ; aujourd’hui, nous pouvons constater que leur situation est encore plus mauvaise que ce que nous pensions alors : elles n’ont recueilli que 37 % des suffrages. Autant dire que nous sommes très éloignés de l’hégémonie fantasmée par certains qui s’appuient sur des sondages, tel celui de l’IFOP réalisé pour le journal L’Humanité en septembre 2018, lequel indiquait un total de 56 % d’électeurs se définissant comme étant de droite, dont 11 % d’extrême droite, 24 % de droite et 21 % de centre droit. Le problème, c’est que ces électeurs de centre droit sont des libéraux très proches des libéraux macronistes ; les résultats des élections de ce dimanche ont confirmé un sondage EuroTrack du 3 mai 2019 qui a révélé que LR ne parvient pas à récupérer ses anciens électeurs centristes.

    Le paysage politique traduit la stratégie de domination intellectuelle menée par les gauches socialiste, communiste ou écologiste mais aussi libérale. D’une part, les partis de droite ont complètement négligé l’indispensable travail de réflexion et de diffusion des idées et, d’autre part, les actions métapolitiques menées par des groupes indépendants des partis n’ont, à ce jour, qu’une influence dérisoire du fait de l’étroitesse de leurs cibles (traditionalisme catholique ou, au contraire, néo-paganisme ; promotion de l’idée d’un État fédéral des régions d’Europe passant par la destruction des nations historiques ; anticapitalisme radical ou, au contraire, ultralibéralisme ; néo-royalisme et antirépublicanisme compulsif…). De toute évidence, les droites n’ont pas encore élaboré un corpus qui pourrait séduire une majorité de nos compatriotes. L’essentiel reste à faire.

    Bruno Guillard

    https://www.bvoltaire.fr/les-droites-au-plus-bas/

  • Démocratie athénienne et gauche européenne

    6a00d8341c715453ef0240a48a697f200d-320wi.jpgÀ quelque chose malheur est bon. Empêché provisoirement d'aller assister à Athènes, la semaine écoulée, à la déconfiture de l'affreux Tsipras, votre chroniqueur a pu bénéficier du miracle d'en contempler la déroute sur internet.

    On entend souvent répéter que la démocratie serait née, dans l'Antiquité, à Athènes, bien que pratiquement aucun philosophe ne s'y soit prononcé en faveur d'un régime de ce type.

    On doit hélas rappeler brièvement le chapitre suivant aux faux lettrés. Dès la mort de Périclès en 429, ses successeurs élus, Cléon jusqu'en 422, Alcibiade mort en 404, se sont en effet, révélés de désastreux stratèges. Après la victoire de Sparte, un système dictatorial s'imposa mais ce furent les restaurateurs de la démocratie qui condamnèrent Socrate à mort en 399. Dans sa lettre aux parents et amis de Dion[1], Platon expose le rôle de cette criminelle épuration dans la genèse de ses conceptions politiques.

    L'actuel premier ministre athénien pourrait certes tout juste figurer dans la longue histoire de cette cité, comme continuateur du marchand de boudin Cléon, à condition toutefois de savoir mourir aussi courageusement que son prédécesseur.

    Ce petit gauchiste mal blanchi, incapable de porter une cravate a fait, depuis 2015, figure de chouchou de Moscovici, lui-même incapable de se raser. Le commissaire bruxellois voit sans doute en lui un autre lui-même, traître à la trahison. Et même la droite bourgeoise parisienne le regarde avec indulgence, ainsi L'Opinion de Nicolas Beytout, ou Le Point sous la houlette de Franz-Olivier GiesbertIl est vrai que sous son gouvernement la Grèce ne fait plus figure d'acteur géopolitique mais de destination touristique. Tel était sans doute la raison profonde du choix de ce pays et de ce peuple, comme mouton noir d'abord, comme cobaye ensuite.

    Son parti a logiquement essuyé la plus rude défaite du continent[2]. Avec 23 % des voix sa liste est battue de 10 points par celle du parti conservateur, qui obtient 33 % des suffrages, conduit par Kyriakos Mitsotakis[3]. Comme son unique allié, compère en reniement, l'ex-droitier Kamennos s'est effondré à 0,8 % des voix, et comme sans son appui il ne dispose pas de sa courte majorité, 153 sièges sur 300 au parlement, il doit recourir à des élections anticipées, fixées au 7 juillet.

    Espérons que, ce jour-là, l'essai sera transformé.

    L'extrême gauche européenne, dont il incarnait la nuisance et portait seul la funeste casaque, parmi les 28 chefs d'États et de gouvernements, recule à peu près partout.

    Les 52 euro-députés de la gauche radicale, vieux stals et néocommunistes confondus passent de 52 à 39. Après Brexit, ce contingent sera même réduit à 36.

    Le site italien de Rifondazionefait plaisir à consulter. Cette survivance communiste déplore "un vote désastreux pour la gauche et pour l'Italie". Se contentant de peu il félicite les camarades Antonella et Dmitrij pour un pourcentage de 7 % à Florence. Dans toute la Péninsule, les sociaux-démocrates reculent de 31 à 19 et les communistes de Rifondazione et de La Sinistra zéro.

    Podemos en Espagne, apparu aux élections européennes de 2014 avec près de 8 % des voix, bat de l'aile. Son chef Iglesias voit se dissiper ses ambitions ministérielles aux côtés des socialistes. De 14 % aux récentes législatives le parti passe à 10 %, gardant ses 5 sièges, et surtout Izquierda Plural, qui avait remporté 7 sièges en 2014, sur l’élan du mouvement des Indignés.

    Petit gain de 0,6 point en Suède, le parti Vänsterpartiet, qui n'est autre que l'ancien parti communiste passe de 5.7 % à 6,3 %. Il obtient un (1) député, mais en ayant renouvelé ses thèmes sous la conduite de la camarade Björk, féministe échevelée et activiste pro migrants.

    En Allemagne, au contraire, die Linkepasse de 7,4 % à 5,5 % des suffrages et de 7 à 5 députés.

    En Tchèquie, le parti communiste de Bohême et Moravie KSCM passe de 11 % à 7 %, et de 3 à 1 siège.

    Ce tour d'Europe, affligeant pour la gauche dite radicale, et à cet égard consolant, pourrait se poursuivre jusqu'en Slovénie où la repoussante Violetta Tomic avait été désignée, en vain, candidate d'extrême gauche à la présidence de la Commission.

    Le bilan d'ensemble démontre que si les socialistes du PSE perdent 40 euro-députés, ce n'est pas au profit de marxistes plus durs, qui en perdent proportionnellement plus encore. À l'échelle du Continent les socialistes passent de 230 à 180. Aucune évolution favorable aux gauches n'a été enregistrée, pas plus d'ailleurs qu'aux partis écologistes

    De cela les gens qui pilotent les institutions de l'Union européenne devront tenir compte puisqu'ils s'affichent comme démocrates.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. édition Pléiade Tome II  Lettre VII chapitre Ier p. 1184-1187.

    [2] Nous en excluons les tories de Grande Bretagne, hors "continent" et, exceptionnellement, hors concours.

    [3] Nea dimokratia en grec moderne doit [devrait] être traduit plutôt par nouvelle république. Cette appellation avait été, en effet, adoptée par la droite grecque en référence au parti gaulliste (alors UNR). La monarchie constitutionnelle, abolie d'abord en 1973 par le régime des colonels, décision confirmée sous le gouvernement Caramanlis par référendum en 1974, était qualifiée  de "république couronnée".

  • Erik Tegnér : « On ne peut pas dire qu’entre Macron et Le Pen, on choisirait Macron »

    Réaction d’Erik Tegnér, président du collectif Racines d’avenir et membre des LR, après la lourde défaite des Républicains aux élections européennes :

  • Victoire du dégagisme

    6a00d8341c715453ef0240a460ce2e200c-320wi.jpgChacun peut se livrer à son analyse du scrutin de ce 26 mai, selon des points de vue évidemment différents. Tenons-nous en, pour cette première chronique à l'espace de l'Hexagone. Commençons, pourquoi pas, par une bonne nouvelle. Elle aura été légèrement occultée par les commentateurs agréés : l'échec des sondages prédictifs. Tous leurs chiffrages ont été bousculés.

    Seul le matraquage en boucle de l'annonce du duopole s'est réalisé. Son effet s'est accentué d'autant plus dans la dernière semaine. Les uns se sont ralliés à une volonté de censure du chef de l'État, puisque celui-ci s'était si imprudemment engagé dans une bataille que tous les gouvernants ont perdu en France depuis 40 ans. Les autres s'alarmant à l'idée d'une poussée nationaliste en Europe ont cru voter utilement pour conforter le pouvoir en place

    Fragile et précieux discours, reflet d'un temps quelque peu révolu, l'agréable propos conservateur du candidat de la droite désunie, le condamnait faute d'une affirmation plus virile, peut-être moins courtoise et, sans doute, moins platonique, à se voir broyé sous le choc. On peut le regretter. On doit le constater.

    Vrai motif de satisfaction : le parti communiste, dont tout le monde flattait le vaillant chef de file, était évalué à 2,7 % (à 22 h 33) soit moins que le minimum pour être remboursé de ses frais.

    À l'heure où l'auteur de ces lignes entreprenait de les écrire, vers 22 heures, Le Monde, titrait sur les estimations de l'Hexagone[1]. Le site résumait ainsi la situation qu'il caractérise comme victoire du RN (23,3 %), juste devant LRM (22,1 %).

    À 05 h 57 le lendemain matin la présentation était devenue plus détaillée. En titre : "le RN confirme sa domination, le socle LRM résiste" ; sous-titre "La liste conduite par Jordan Bardella arrive en première position avec 23,4 % des voix, un point devant celle de la majorité, menée par Nathalie Loiseau, à 22,3 %. EELV arrive en troisième position avec 13,4 %, devant Les Républicains, qui plongent avec 8,5 % des suffrages."

    Remarquons que la liste Bardella obtient 2 points de plus que le pourcentage de premier tour obtenu par la dirigeante de son parti à la présidentielle de 2017 (21,3 %), mais 2 points de moins que lors du dernier scrutin européen de 2014 (25 %).

    Selon les points de vue, on pourra se féliciter de divers aspects, y compris des progrès enregistrés quant à la participation. Certains additionneront les voix des partis les plus favorables à ce qu'on appelait autrefois la construction européenne.

    Plusieurs aspects du scrutin confirment un désir croissant de changement. Le coup de balai espéré vise d'abord l'hypocrisie du discours central parisien. Mais il condamne aussi les partis qui ont gouverné le pays depuis un demi-siècle. Ceux que l'on désignait comme la bande des quatre il y a 30 ans, LR-PS+UDI+PCF, obtiennent additionnés moins de 20 % des voix.

    Quoique dégagiste [en paroles] le parti de Mélenchon s'est trouvé victime de son propre programme, divisant son score par 3 en deux ans. Difficile de ne pas s'en réjouir.

    Les bons esprits se pâment devant la poussée des écologistes, comme si l'acné des adolescents mesurait leur génie.

    On a voulu méthodiquement évacuer la question de l'immigration. Les études les plus solides l'indiquent pourtant comme une préoccupation majeure, chiffrée à hauteur de 35 %. Personne, au sein de la classe politique, ne semble non plus se rendre compte que le sang français coule en Afrique pour la défense de l'Europe. On a mis moins de 16 jours pour oublier l'instant d'émotion autour du sacrifice de nos deux soldats au Burkina Fasso.

    Inconvenante paraît l'idée que notre pays, notre continent, notre civilisation doivent faire face au défi guerrier que nous ont lancé les djihadistes. Cet aveuglement de Bas-Empire se payera au prix fort, plus vite qu'on ne le pense.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. Article publié  à 20h07, mis à jour à 21h00, où il n'est question que de l'Hexagone, avec comme titre de rubrique ... "international".

    https://www.insolent.fr/

  • Les Républicains : s’allier au Rassemblement national ou mourir

    Coup de tonnerre pour Les Républicains : un temps revigorée par des sondages prometteurs, la liste menée par le talentueux François-Xavier Bellamy n’obtient, finalement, que 8 % des suffrages.La droite traditionnelle, hier principale force politique française, s’effondre. 
    Après la défaite de François Fillon à la présidentielle de 2017, Les Républicains avaient pourtant sauvegardé l’essentiel : une base électorale, comme en témoigne leur semi-succès aux élections législatives, et un appareil politique en meilleure posture que celui du Parti socialiste, dont la disparition fut aussi brutale qu’inattendue.
    Les résultats des élections européennes envoient pourtant un signal dénué d’ambiguïté à Laurent Wauquiez et, plus largement, à sa famille politique. 
    Si Les Républicains ont récemment su renouer avec une ligne politique plus « gaulliste », ils l’ont fait avec vingt ans de retard sur le Rassemblement national. 
    Celui-ci en tire logiquement, aujourd’hui, les bénéfices et prétend, à bon droit, représenter la seule opposition crédible à droite sous les yeux ébahis de bien des représentants des Républicains, ahuris devant une telle déculottée électorale.
    Car il ne s’agit pas d’une défaite mais d’un point de rupture. 
    Désormais, le bloc souverainiste représente près de trois Français sur dix et Les Républicains, jadis maîtres du jeu, se retrouvent dans une position des plus inconfortables. 
    Ravalés au niveau des petits partis d’extrême gauche, ils n’ont plus la légitimité pour parler au nom de la droite. 
    Leur volonté de reconstruire celle-ci d’ici 2022 est, certes, louable, mais elle oblitère le réel ; leur électorat s’est évanoui. 
    Le phénomène Macron a fini par leur briser les reins, précipitant une recomposition politique qui a vu une grande part de leur électorat – la droite orléaniste – se retrouver dans le projet social-démocrate de La République en marche. 
    Les autres sont partis au Rassemblement national. 
    In fine, pour reprendre les mots d’Éric Zemmour, Les Républicains ne sont plus qu’un « club de retraités de Nice » coupé des classes populaires auxquelles ils ne savent plus s’adresser. 
    C’est pourtant elles qui font l’élection présidentielle. 
    Autour de Laurent Wauquiez, on louvoie donc pour éviter de voir ce qui crève les yeux : sans alliance avec le Rassemblement national, Les Républicains seront réduits à subir le destin du Parti socialiste et à ne représenter qu’un électorat très restreint composé de la bourgeoisie catholique et de retraités.
    Une impasse politique se profile donc, qui rappelle celle d’un Rassemblement national trop clivant pour espérer gagner seul les présidentielles de 2022. 
    Si un bloc progressiste s’est constitué autour de Macron, regroupant les partisans d’un monde déraciné, le bloc souverainiste souffre encore les douleurs de l’enfantement et peine à émerger sur la scène électorale, alors même qu’il porte les idées d’une majorité de Français. 
    S’ils veulent redresser la France, Les Républicains ne doivent plus se bercer d’illusions, ils sont aujourd’hui condamnés à former une coalition de toutes les droites incluant la principale : le Rassemblement national. 
    Laurent Chauvet

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/05/les-republicains-sallier-au.html

  • Bilan sur les élections européennes

    28/05/2019 – EUROPE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    En effet, les analyses qui suivent les soirées électorales ne favorisent pas vraiment la distance nécessaire à l’analyse objective des résultats.

    Deux thèmes sont particulièrement revenus en boucle, qu’il convient de nuancer :

    La participation, d’abord. Si celle-ci a effectivement augmenté par rapport à 2014 (de 42 à 50%), il faut noter que les élections étaient organisées en même temps que des scrutins locaux ou régionaux, ou référendums nationaux dans plusieurs pays, réduisant mécaniquement l’abstention. Ajoutons à cela la campagne médiatique littéralement sans aucun précédent ayant martelé, des semaines durant, que ces européennes 2019 seraient « les plus graves pour l’avenir ». Deuxièmement, la « vague verte » écologiste. En France, la « percée » (13,4%), inférieure à celle de 2009 (16%) qui fut sans lendemain, est tout de même à relativiser. Les hauts scores allemands et français, les deux pays les plus peuplés, font mécaniquement grimper la moyenne globale, alors qu’elles sont inexistantes dans des pays comme l’Italie ou la Pologne.

    Les populistes ont confirmé qu’ils s’étaient largement installés dans le paysage politique européen.

    Les projections de sièges des trois formations eurosceptiques de l’hémicycle – l’Europe des nations et des libertés (ENL, de Marine Le Pen et Matteo Salvini), les Conservateurs et réformistes européens (ECR, dominé notamment par des élus polonais et britanniques) et Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD, de Nigel Farage et du Mouvement 5 étoiles) – pour le futur hémicycle atteignent ainsi 172 sièges, à en croire des projections nocturnes du Parlement. Le PPE et le PSE, avec 179 sièges annoncés pour les conservateurs et 150 pour les sociaux-démocrates, perdent leur majorité absolue pour la première fois depuis 1979.

    En France, le RN et LREM polarisent la France qui vote

    Les deux partis se placent en tête du scrutin européen dans des zones très différentes. Le Rassemblement national, avec 5,3 millions de voix fait ses meilleurs scores dans ce que l’Insee appelle les communes des zones périphériques, tiraillées entre différentes métropoles, longtemps oubliées avant l’émergence du mouvement des gilets jaunes. À l’inverse, la liste de Nathalie Loiseau soutenue par Emmanuel Macron performe particulièrement dans les métropoles. L’électorat macroniste est largement dominé par les couches supérieures, un profil très proche des sympathisants des Verts, à l’âge près : le vote écolo est plus jeune, les sympathisants marcheurs, plus âgés. En revanche, le RN obtient ses meilleurs résultats au sein des milieux populaires, qui forment par ailleurs les gros bataillons des abstentionnistes. Surprise en banlieue parisienne, où le parti d’extrême droite connaît un essor inattendu : elle arrive ainsi en tête à Aulnay-sous-Bois, Sevran, Villepinte ou Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, mais aussi à Orly et Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne.

    https://fr.novopress.info/

  • Une information très peu médiatisée : Les excellents scores du RN dans les départements d’outre-mer

    Une information très peu médiatisée :  Les excellents scores du RN dans les départements d’outre-mer

    Très surprenant pour un parti xénophobe et raciste. C’est peut-être pour cela que les médias n’en parlent pas. Le RN est en tête dans huit des onze territoires ultramarins et obtient son meilleur score au niveau national à Mayotte (45%) :

    Ainsi, dans les deux départements français des Antilles, le score du Rassemblement national a été multiplié par trois depuis les européennes de 2014, passant de 5 à 16 % des voix en Martinique, et de 8,7 à 23,7 % en Guadeloupe, un score quasi identique à celui de la France métropolitaine. Mais poursuivons notre croisière électorale juqu’en Guyane : Jordan Bardella y obtient un score de 27,5 % des voix. Quittons les rives américaines de l’Atlantique pour nous transporter à 12.000 km, dans l’océan Indien : à La Réunion, le RN dépasse les 30 % et à Mayotte, où la population est principalement issue d’ethnies africaines et malgaches et où 95 % des citoyens sont de tradition musulmane, Bardella obtient 45 % des voix, contre à peine 5 % il y a cinq ans.

    https://www.lesalonbeige.fr/une-information-tres-peu-mediatisee-les-excellents-scores-du-rn-dans-les-departements-doutre-mer/

  • Européennes : le deuxième tour a commencé – Journal du mardi 28 mai 2019

     

    Européennes : le deuxième tour a commencé

    A peine les élections européennes terminées, de nouveaux enjeux se dessinent à Bruxelles. Formations des groupes, tractations pour les postes clés de la Commission… Décryptage d’un deuxième volet crucial des élections.

    Autriche : Sebastian Kurz chancelle

    Coup de tonnerre en Autriche. Moins de 24 h après une victoire éclatante lors des élections européennes, le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a été renversé par une motion de censure. Une décision historique qui plonge l’Autriche dans l’incertitude politique.

    Inde : Narendra Modi réélu avec succès

    Les nationalistes gardent le pouvoir en Inde. Le parti de Narenda Modi a largement remporté les élections législatives, un scrutin peu médiatisé en Occident mais qui revêt une importance régionale et mondiale.

    L’ actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/europeennes-le-deuxieme-tour-a-commence-journal-du-mardi-28-mai-2019