
Les Français ont retrouvé massivement le chemin des urnes à l’occasion du premier tour des législatives. Le premier enseignement est bien celui-ci. Quand l’enjeu est important, les électeurs ne boudent pas, ce qui donne au résultat une valeur non plus symbolique, mais bien réelle de l’état du pays et de ses composantes. Il n’y a pas seulement un clivage droite/gauche, mais bel et bien des nuances complexes du paysage politique où deux forces s’opposent sans pouvoir décider seules. L’anachronisme de la situation vient de là, sans compromis, avec des mariages douteux entre gens qui soi-disant se détestent. Le principe même de la Vième République est donc fragilisé. Conçue pourtant pour trouver une stabilité avec une majorité claire, nous voilà replongés dans le doute et l’incertitude. La décision reviendra aux électeurs, au-delà des consignes de vote de formation qui sont devenues incapables de peser autrement que par du verbiage incantatoire sur la supposée nocivité du RN.